Ana səhifə

Sur la chine


Yüklə 2.43 Mb.
səhifə10/12
tarix27.06.2016
ölçüsü2.43 Mb.
1   ...   4   5   6   7   8   9   10   11   12
1 Cette publication vient d’être reprise, à Londres. sous la direction savante du professeur Summers. Le premier numéro du nouveau recueil, intitulé Chinese and Japanese Repository, a paru le 11 juillet 1863. Il porte une devise chinoise dont le sens est que c’est dans l’étude des faits bien constatés qu’il faut chercher la vérité.

1 Je ne saurais parler d’opuscules dans lesquels on cite des empereurs tels que Qua-tche-si, qui n’a pas encore existé, ou qui font de Canton la capitale du Chan-toung, bien que cette ville et cette province ne soient pas moins éloignées l’une de l’autre que Barcelone ne l’est de la Hollande ; mais je dois dire un mot d’un ouvrage tout autre, exact dans ses jugements, écrit avec esprit, et qui a obtenu le plus grand succès non seulement en Europe, mais même à Macao, auprès de quelques lecteurs moins versés encore que le public européen dans la bibliographie chinoise. Je veux parler du livre de M. Huc. Deux extraits pris au hasard montreront la manière de cet auteur. M. Huc avait visité Pékin : il nous donne sur cette ville le détail suivant, dans un chapitre consacré, comme le dixième livre de l’ouvrage de l’abbé Grosier, à combattre les assertions de quelques missionnaires au sujet des infanticides ; il va sans dire qu’il ne cite pas l’abbé Grosier, et que les guillemets sont de moi.

« A Pekin, tous les jours avant l’aurore, cinq tombereaux, traînés chacun par un bœuf, parcourent les cinq quartiers qui divisent la ville, c’est-à-dire les quartiers du nord, du midi, de l’est, de l’ouest et du centre. On est averti, à certains signes, du passage de ces tombereaux, et ceux qui ont des enfants morts ou vivants à leur livrer les remettent au conducteur, etc., etc. » (Huc, chapitre IX)

« Pour ne parler que de Pékin, chaque jour, avant l’aurore, cinq tombereaux, traînés chacun par un bœuf, parcourent les cinq quartiers qui partagent cette capitale. On connaît à certains signaux quand ces tombereaux passent, et ceux qui ont des enfants vivants ou morts à leur livrer les remettent au conducteur, etc., etc. » (Grosier, livre X, 3e édition, 1829.)

Les renseignements qu’il nous fournit sur l’industrie des Chinois ne présentent pas plus de nouveauté : c’est dans Balbi que le hasard m’en a fait trouver la source.

L’industrie des Chinois est merveilleuse en tout ce qui concerne les choses usuelles et les commodités de la vie. L’origine de plusieurs arts se perd chez eux dans la nuit des temps, et l’invention en est attribuée à des personnages dont l’existence historique a souvent été mise en doute par les annalistes. Ils ont toujours su préparer la soie et fabriquer des étoffes qui ont attiré chez eux les marchands d’une grande partie de l’Asie ; la fabrication de la porcelaine a été portée à un degré de perfection qui, sous le rapport de l’élégance, n’a été dépassé, en Europe, que depuis bien peu d’années, et qu’on n’y égale pas encore sous le rapport de la solidité et du bon marché ; le bambou leur sert à faire des milliers d’ouvrages de toute espèce ; leurs toiles de coton, le nankin, sont renommés dans le monde entier, etc. » (Huc, chapitre IV)

« L’industrie des Chinois est merveilleuse en tout ce qui concerne les aisances et les commodités de la vie. L’origine de plusieurs arts se perd chez eux dans la nuit des temps, et l’invention en est attribuée à des personnages dont l’existence historique a souvent été mise en doute. Ils ont toujours su préparer la soie et fabriquer des étoffes qui ont attiré chez eux les marchands d’une grande partie de l’Asie. La fabrication de la porcelaine a été portée chez eux à un degré de perfection qui n’a été dépassé en Europe que depuis peu d’années. Le bambou leur sert à faire des milliers d’ouvrages de toute espèce. Leurs toiles de coton sont renommées dans le monde entier, etc., etc. » (A. Balbi, Abrégé de géographie, 3e édition ; 1844.)



1 Il existe un magnifique album photographique de la dernière campagne publié par M. Beato, attaché à l’armée anglaise comme photographe. La vue de Pei-tañ (Peh-tang) y présente un développement de 2 mètres.

1 Le consul Robert Thom, qui paraît avoir parfaitement saisi la véritable forme du kwan-xwa, s’exprime ainsi dans la préface de son Chinese speaker :

Altho’ the four tones may safely be passed over as a stumbling block that has stood in the way of many a beginner’s progress, yet the student cannot fail to observe as he reads along, that many words are dissyllables, and not a few polysyllables ; that some are accented on the ultimate, others on the penult, and others again on the antepenult. etc., etc., etc. It was the compiler’s intention to have marked all these, but he was prevented by a paucity of properly accentuated letters.



J’ai eu, pour ne pas marquer l’accent, deux motifs de plus que lui : le premier, que j’étais moins habile ; le second, que mon but n’était pas l’enseignement de la langue chinoise.

2 Quand on veut faire sentir les tons, on prononce autrement que quand on cause ; on redouble la voyelle de plusieurs monosyllabes, afin de pouvoir placer l’accent sur la première ou la seconde voyelle ainsi obtenue. Le quatre tons peuvent être traduits par —, , — et — ; il y en a d’autres encore, tels que —, mais j’en parlerai ailleurs.

3 Ne pas confondre j français et portugais avec j anglais (dj), allemand, hollandais (y) ou italien (i) ; j se rend en anglais par si dans le mot division (divijôn).

4 On rencontre aussi la combinaison DZ ; elle est toutefois rare et peut être regardée comme vicieuse, ainsi que l’emploi des articulations V, B, H, etc. La voyelle Ö dans ÖΓL est emphatique et longue comme les voyelles affectées en arabe de l’aïn ﻉ dans les mots alim, ölema, ilm, omar. Le portugais et d’autres langues présentent des exemples de cet emphatisme. On remarque quelquefois aussi à la fin des mots, dits du ton rentrant, l’aspiration saccadée et brève par laquelle les Florentins rendent le c dur et quelques Égyptiens le ﻕ. C’est la faible de l’h aspirée ou ﺡ arabe. Je n’ai pas cru nécessaire de la noter dans mes transcriptions.

1 Au lieu de l’articulation Ш, on fait parfois, dans le Kyañ-nan surtout, entendre un X grec doux comme dans les mots grecs Chio, Achilles, ou comme le ch doux allemand dans ich, sprechen : c’est une faute.

2 Callery en donne le même exemple dans son Systema phoneticum.

3 Callery cite le mot anglais earl.

1 Par prononciation de Pékin, il ne faut pas entendre ici celle du bas peuple de cette ville ou même de la province de Tchi-li qui est à la prononciation correcte ce que le langage des cabbies de Londres est à l’anglais des salons du West-End. Le d et le z se montrent indiscrètement à Pékin, comme l’h et le v à Londres. Zi-pan-ngo (Zipango) pour Ji pan, le Japon, comme Pe-kin-nga pour Pei-kin, Pékin, et Ta-kou-wa pour Ta-kou, sont du pékinois populaire.

2 La prononciation classique ancienne est retrouvée par les savants chinois dans certains dialectes parlés loin de la capitale, formés il y a plus siècles, et que leur rôle secondaire a préservés d’altérations importantes.

3 Aucune langue ne paraît au premier abord plus facile à traduire que le chinois : sa simplicité grammaticale réduit la traduction à la recherche successive de quelques mots dans les dictionnaires. L’inexpérience n’hésite point : les mots trouvés dans le dictionnaire, joints les uns aux autres, présentent un sens plus ou moins obscur que le traducteur doué de quelque imagination complète, et qui ne tarde pas à devenir l’expression d’une pensée tout européenne, parfaitement étrangère à l’auteur chinois. Le chinois, en effet, se parle par locutions plus que par mots : parfois aussi un mot sous-entend toute une phrase, fait allusion à quelque sentence, à quelque récit noyé pour nous dans les profondeurs d’une littérature insondable. Il m’est arrivé bien souvent à moi-même de traduire des inscriptions chinoises d’une manière plausible, et de trouver, dès que je questionnais des lettrés sur mes traductions, qu’elles étaient complètement inexactes, et que le vrai sens était celui qui, répugnant le plus au raisonnement européen, avait le moins de chance d’être rencontré par nous ; d’un autre côté, je comprenais mieux que mon lettré les inscriptions musulmanes. Pour traduire fidèlement un morceau littéraire chinois, il faut avoir appris à penser comme les Chinois, soit en passant toute sa vie au milieu d’eux, comme les anciens missionnaires, soit en passant toute sa vie sur leurs livres, comme M. S. Julien. Fourmont, qui dans son temps passa pour sinologue, traduisait par la Besace de Yo-kyao un titre d’ouvrage signifiant les Demoiselles Yu et Li. Rémusat lui-même, qui a rendu tant de services aux études chinoises et qui possédait à un si haut point ce que j’appellerai le sens asiatique, a mérité comme traducteur les critiques sévères du Chinese Repository.

1 Note complémentaire de l’auteur : Cette population, pour la ville de Victoria, capitale de l’île, est en réalité, en ce moment, de cent vingt mille âmes, et il existe quelques gros villages.

2 Je connais à Hong-kong un banquier chinois qui a maison à San-Francisco et maison à Melbourne.

1 Le gouvernement chinois n’avait cependant aucun intérêt réel à nous repousser. Il tire des douanes imposées au commerce européen 100 millions de francs par an.

C’est même à l’aide d’un prélèvement sur ce produit qu’il acquitte aujourd’hui l’indemnité de guerre.



La somme de ses autres revenus directs et indirects est, d’après le plus récent annuaire, évaluée à 340 millions ; et comme, en raison des soulèvements qui désolent plusieurs provinces, il n’est peut-être pas perçu par le trésor public plus de 250 millions, on peut dire que c’est du commerce européen que le gouvernement chinois tire le plus clair de ses revenus.

1 Il faut respecter, dans l’extrême Orient, la neutralité du peuple. Il ne faut pas se faire des ennemis irréconciliables de gens dont les intérêts sont les nôtres, et dont le massacre serait sans gloire. Il vient de se passer à Kagosima, au Japon, des faits très regrettables. L’amiral anglais poursuivait la réparation des attentats commis par le prince de Satsuma : le général qui commandait à Chang-haï n’osa point lui confier ses soldats ; la marine agit seule, et l’on put constater une fois de plus ce que la théorie nous avait appris, ce que l’expérience a confirmé souvent depuis dix ans, la supériorité des fortifications sur les navires. La ville, étrangère au combats fut alors couverte de projectiles et incendiée. Je sais qu’il a point de guerre ou la force ne soit contrainte d’improviser toujours, et que quelque chose doit être passé à ceux qui tuent les hommes par grands nombres : je veux leur rappeler cependant ici qu’au Japon la guerre est féodale, et dès lors doit toujours se faire par-dessus la tête des petits.

1 Avant la révolution, la noblesse envahissait de plus en plus les emplois peu nombreux de l’armée : elle n’en reçut toutefois le monopole que par le règlement du 22 mars 1781. Mon grand-père fut de ceux qui protestèrent avec le plus de force contre cette loi, qui, venue plus tôt, eût privé la France des services de Fabert et de Duguay-Trouin.

1 Chan-haï-kwan, ou la douane de Chan-hae, ou encore la douane des montagnes et de la mer, petite ville placée à l’un des plus importants passages de la grande muraille, sur une plaine étroite qui sépare les montagnes et la mer, a des fortifications aujourd’hui en mauvais état, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la Chine, particulièrement à l’époque des luttes de la dernière dynastie (Miñ) contre les envahisseurs mantchous.

1 C’est aux Miñ probablement que remonte aussi la construction des premiers ouvrages de Ta-kou. Entre 1560 et 1566, les Japonais ravagèrent le Chan-toung, envahirent le Kyañ-nan et la Corée, et inspirèrent à la cour de Pékin des craintes très sérieuses. Dans un numéro du journal de la capitale (Kin-pao), du commencement de 1833, on voit que des navires européens s’étant montrés dans le golfe, le gouverneur de Pékin a été chargé d’un rapport sur la défense du fleuve, et a conclu à l’inutilité de fortifications nouvelles. Je crois que les défenses de Ta-kou et de la côte ont été remises en état et complétées seulement après le traité de 1858.

Plusieurs forts semblables à ceux de Ta-kou existaient entre Sin-xo et Tyen-tsin. Une carte dressée par San-ko-lin-sin, et que je vis plus tard, montre qu’un grand nombre d’ouvrages de cette nature avaient été élevés dans la partie orientale du Tchi-li, entre la grande muraille et le Pei-xo.

Le canal entre ces deux villes est très fréquenté en temps ordinaire. Par une confusion singulière, dont l’armée n’a pas la responsabilité et sur laquelle le général en chef ne tarda pas à être éclairé, un canal différent fut pris, au départ de Tyen-tsin, pour le canal que notre matériel eût dû suivre, et reconnu innavigable. Nous faillîmes être ainsi privés d’une route d’eau que tous les habitants de Tyen-tsin et des centaines de bateliers pouvaient indiquer aux interprètes, et qui était portée sur la carte de la province dressée par d’Anville et sur un grand nombre de cartes locales très détaillées, de façon à prévenir toute confusion. J’avais moi-même ces cartes ; mais j’étais loin de soupçonner une erreur dont je n’eut connaissance que beaucoup plus tard. Les missionnaires de Tchi-li, sur lesquels on comptait peut-être pour ces renseignements, ne se montrèrent qu’à la fin de la campagne et ne pouvaient être d’aucune ressource.

Nous avions avec nous deux autres missionnaires, le père Delamarre, homme d’une grande érudition chinoise, et l’abbé Duluc, fait prisonnier et décapité par les Chinois. Malheureusement ces deux hommes distingués avaient jusque-là vécu très loin de la province dans laquelle nous portions la guerre.



1 On peut transcrire tous ces noms dune autre manière, mais il faudrait éviter de les défigurer : d’écrire sin-ko, par exemple, au lieu de sin-xo ou sin-ho, et tang-ko au lieu de tang-kou. Il faudrait surtout s’abstenir de fabriquer des noms tels que leantz, qui n’ont jamais pu être chinois. Tañ ici veut dire chaussée ; peï-tañ, chaussée du nord ; kou écrit comme kou, vendre, par la clef idéographique de l’eau ; et la phonétique kou, ancien, paraîtrait signifier au moins dans le dialecte local un étang, un marécage ; tañ kou, si kou, ta kou, signifieraient alors : étang de la chaussée, étang de l’ouest, grand étang. C’est, du reste, le nom même du Pei-xo, que plusieurs cartes désignent sous le nom de Kou et de Tchen-kou ou véritable Kou, par opposition, sans doute, à un autre Kou qui prend sa source près de Tsun-xwa (Tsun-hoa) et se jette dans la mer près de Pei-tañ (Peh-tang). Tsun (pas dans tsun-xwa) et wou signifient village ; xo-si-wou, village à l’ouest du fleuve. Je ferai remarquer encore qu’on dit aujourd’hui Tchi-li, et non Peï-tchi-li ou Pe-tchi-li, c’est-à-dire Tchili du Nord, dénomination usitée seulement alors qu’on pouvait, dans le langage de la conversation, nommer deux Tchi-li, c’est-à-dire deux provinces principales, contenant chacune une capitale ou une semi-capitale de l’empire.

2 Tyen-tsin est le centre de l’administration des fermes du sel. qui versent au trésor 30 millions de francs chaque année, d’après, du moins, l’annuaire impérial. Tchañ, qui a le titre de Pae-chañ kan-tsouñ, fait ses versements entre les mains du yen-yuan, directeur général des fermes du sel, qui, comme rang, est son inférieur. Il y a encore à Tyen-tsin, en fait d’officiers importants, un tsouñ-piñ (officier général du deuxième rang, première classe), et un tao-tay. A Touñ-tcheou, il y a deux vice-rois (tsouñ-tou), l’un Mantchou et l’autre Chinois, chargés des greniers impériaux, et un tao-tay.

1 Les Mongous intérieurs forment six corps d’armée (tchulkan ; en chinois, miñ), qui comprennent en réalité bien plus de quarante-neuf bannières. Certaines tribus, qui probablement sont en dehors du compte des quarante-neuf bannières, en comptent dix et onze. Ce sujet est très obscur ; les documents qui devraient permettre de le trancher ne s’accordent pas. Quant à l’évaluation de l’armée chinoise donnée dans des recueils européens ou chinois, avec ou sans mention de 826 bâtiments de guerre, il faut n’y voir qu’une simple mystification. Il est certain qu’il y a une armée, mais tout autre que sur le papier.

Des six corps dont je viens de parler, deux sont englobés dans le Tchi-li, au nord de la muraille. Le Tchi-li, en effet, comme les autres provinces du nord, s’est accru du côté de la Mongolie, en la soumettant de plus en plus à la charrue chinoise. Tchiñ-tö ou Jö-xo (Géhol) est le chef-lieu d’un district du Tchi-li inscrit dans l’annuaire entre ceux de Pao-tiñ et de Youñ-piñ. Dans le langage ordinaire, c’est toujours la Mongolie. Une dépêche adressée à l’empereur par Tsyuen-kiñ et Xo, à la date du 12 septembre 1860, disait, d’après la traduction qu’on en a donnée : « Géhol est dépendant de la Mongolie, et nous savons que lorsque les empereurs Kien-long et Kia-king allèrent y résider, ils durent y dépenser plusieurs dizaines de millions de taels pour le mettre en état. » La seconde partie de cette phrase permet de comprendre le sens de la première, qui signifie seulement que Géhol est dans un pays mongou et sauvage, comme on dirait que Nice est en Italie si l’on en parlait au point de vue des malades qui vont y passer l’hiver. Sur les cartes chinoises récentes, le Tchi-li est borné au nord, entre le 43e et le 44e, par le cours de la rivière Xwañ ou Sira (Sira-mouren), affluent du Lyeou.



1 Elle comptait alors 2.800 Français et 3.000 Anglais environ. La portion française quitta Tyen-tsin le 10 septembre, précédée et suivie, à un jour de distance, par les Anglais.

1 Le récit qui va suivre, jusqu’à l’arrivée au camp français des prisonniers rendus par les Chinois, est la reproduction textuelle du rapport dicté par moi à mon frère dès le lendemain de mon retour, et inséré à peu près en entier dans le Moniteur universel du 1er janvier 1861.

1 Soixante officiers, diplomates, employés, ou soldats européens et sikhs, précédaient les deux armées, envoyés par les ambassadeurs ou les généraux. Quatorze Français, vingt-six ou vingt-huit Anglais, furent pris. Sur les quatorze Français, huit périrent. Ce sont : MM. Dubut, Foullon-Grandchamps, Duluc, Ader, et les soldats Godichot, Ouzouf, Blanquet et Faurien. Parmi les Anglais, treize ou quatorze ont péri, parmi lesquels MM. de Nordman, Anderson, Brabazon et Bowlby.

2 Le propriétaire de la maison dans laquelle je descendis, mandarin du sixième ou septième ordre, se conduisit avec une extrême impertinence. Je le traitai moi-même avec peu d’égards, et lui désignai les pièces que j’entendais occuper. Il se mit alors à en faire enlever tous les meubles, manière peu polie de me faire entendre qu’il me regardait comme un voleur. Je fis réintégrer les tables et les chaises : nos relations se bornèrent là. Dans un récit de ma captivité, publié d’après mes prétendues confidences, je lis cependant que je « dépensai la soirée en douce causerie avec mon hôte, et que je me pénétrai de la parfaite franchise et de la bonhomie cordiale du brave homme de Chinois », disais-je. Et, un peu plus loin, que « le propriétaire de la veille, le brave homme de Chinois, était à la tête de cette horde furieuse » par laquelle je fus assailli. Il n’y a rien de vrai dans cette anecdote, inspirée, comme beaucoup d’autres, par le désir de paraître informé ou par une certaine malveillance.

1 Je sus plus tard qu’une sorte de banquet leur avait été offert le soir par les diplomates chinois, qui, ne m’ayant pas sous les yeux, ne m’avaient pas invité.

1 On disait autrefois Ta-ta ; c’est notre mot Tatare ou Tartare.

1 Les chrétiens ont coutume de faire leurs enterrements la nuit pour éviter de donner de l’ombrage au gouvernement, qui du reste les laisse libres, et n’est mal disposé que contre les prêtres venus d’Europe et en relation avec d’autres Européens. Le convoi funèbre avait évidemment été surpris par l’arrivée inopinée du nôtre et se retirait avec beaucoup de dignité.


1 Il parle voulait dire : il parle chinois. Il me semble que les paysans russes disent de même d’un homme qui ne sait pas leur langue, qu’il est muet.

1 J’avais traversé Pékin sans me douter que je fusse dans une ville, tant les chemins y sont larges et les maisons clairsemées. J’étais, de plus, couché sur le dos dans la charrette ; en prison, constamment surveillé par les gardiens. Je n’avais encore pu faire aux prisonniers aucune question relative soit à la prison, soit aux événements extérieurs qu’ils savaient, mais dont ils n’osaient, à cause des gardiens, s’entretenir devant moi.

2 Remarquant que depuis vingt-sept ans il invoquait Bouddha sans aucun résultat, je crus inutile de l’imiter. Dans beaucoup de prisons on sacrifie des coqs, et on fait quelques offrandes les premier et quinzième jours de chaque lune.

Il y avait encore dans la prison un eunuque du précédent empereur, qui avait volé son maître ; il était là depuis bien des années. Le soleil d’un nouveau règne ne lui avait pas apporté la liberté.

Un autre était en prison depuis près de cinquante ans. Il avait, à l’âge de cinq ou six ans, mordu le doigt de son père qui le battait. Son père, qui l’avait fait emprisonner, n’avait jamais pu payer ce qu’on lui demanda ensuite pour le faire sortir.

Il y avait un prisonnier toujours prêt à me rendre service ; mais ses services m’étaient désagréables, parce qu’ayant été acrobate, il ne manquait jamais de les accompagner de sauts périlleux, de culbutes ou de promenades sur la tête. Ses jambes et ses bras avaient, du reste, par sept années d’emprisonnement, perdu tout leur ressort, et il exécutait ses culbutes avec la lenteur singulière, la fiacca, que les prisonniers, gens qui ont beaucoup de temps devant eux, mettent à tout ce qu’ils font, et qui, jointe à leur regard oblique et voilé, suffirait à les faire toujours reconnaître. Il avait frappé son maître bateleur d’un sabre qu’il devait avaler, et disait, en riant très fort, qu’il ne l’avait pas fait exprès.

1   ...   4   5   6   7   8   9   10   11   12


Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©atelim.com 2016
rəhbərliyinə müraciət