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Sur la chine


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Pour être au courant de tout ce qui se dit et de tout ce qui se fait en Chine, nous n’avons pas non plus besoin des missionnaires ; il suffit que nos agents sachent quelque chose du pays dans lequel ils vivent et en entendent un peu la langue, ou soient servis par des interprètes doués au moins d’une intelligence moyenne. Un ministre, à Pékin, devrait avoir des secrétaires ou employés, un maître des cérémonies, des huissiers et des serviteurs tous chinois, S’il y avait près de lui une école de perfectionnement, cette école aurait des maîtres chinois. Tous ces Chinois de classes diverses, p.097 indépendants du gouvernement, entreraient naturellement en rapport, chacun avec ses pareils, avec des gens de sa province, avec des marchands qui arrivent, qui partent, qui écrivent ; tous ces gens se promèneraient, fréquenteraient les restaurants ou les cabarets, le parloir aux bourgeois, les marchés, les portiques des temples ; liraient l’annuaire et les journaux de Pékin et des provinces. Il n’y a qu’un journal pour chaque lieu de quelque importance, et l’on n’y trouve que cette vérité officielle à travers laquelle un œil exercé arrive quelquefois à la vérité dite vraie ; mais il y a les brochures, les affiches politiques et les chansons. Enfin, un agent diplomatique ou ses subordonnés ne sauraient toujours jouer au whist ou parler du bois de Boulogne avec leurs collègues de Rotten-row ou du Prater ; ils doivent recevoir et rendre quelques visites. Les Chinois sont liants, babillards, frondeurs, curieux et indiscrets ; on peut leur dire tout ce qui doit se répéter, et l’on n’a besoin de leur faire aucune question pour en apprendre tout ce qu’ils peuvent savoir. La Chine est, de tous les pays de l’Asie, celui où la police diplomatique est le plus facile ; elle n’est difficile qu’au Japon : partout ailleurs elle peut se faire dans la mesure utile, sans aucun effort et sans aucune dépense. Je crois qu’il n’y aurait besoin d’argent que pour savoir ce qui se dit dans les conseils du gouvernement : peut-être même n’en faudrait-il pas beaucoup ; mais comme cette police d’espion est celle dans laquelle on risque le plus d’être trompé, je ne crois pas qu’il fût utile de s’y abaisser. Autant il est nécessaire de savoir ce qui se passe et ce que pense le public, autant il est oiseux d’écouter des rapports qui n’ont pour garantie que la bonne foi d’un traître.

On sera surpris que je fasse si faciles des choses jugées impossibles par ceux qui ne les ont point essayées. Sans doute, quand nos agents habitaient Macao, ils devaient se contenter de ce que leur rapportaient les missionnaires, seuls visiteurs de la Chine ; mais aujourd’hui ils vivent à Pékin, au cœur de l’empire ; ils sont servis par de nombreux consulats, placés jusqu’au centre de la Chine : il n’y a point de motif pour qu’ils nous servent moins bien que les agents russes ne servent leur pays.

On prétend que les missions protestantes sont très politiques : le fussent-elles, que pour juger le système il faudrait attendre qu’elles eussent fait en Chine autant de prosélytes que Ricci et les siens. Mais par qui sont-elles inspirées ? Est-ce par la Suisse, par les États-Unis, par l’Angleterre ? De 1807 à 1852, sur cent cinquante missionnaires protestants qui ont visité l’extrême Orient, quarante-sept étaient Anglais, quatre-vingt-huit Américains ; quinze appartenaient à l’Europe continentale. L’Angleterre peut-elle, d’ailleurs, couvrir d’une même protection plusieurs sectes rivales ? N’est-elle pas au tiers catholique ? Et ne sait-on pas que, sauf les États-Unis, il n’est pas de lieu sur la terre où les établissements catholiques soient plus florissants que dans les colonies de la Grande-Bretagne, à Pinang, à Singapour, par exemple ? Les p.098 missions catholiques de l’Inde, de la Birmanie, du Thibet, ont-elles à se plaindre de l’Angleterre ?

Je crois que le gouvernement anglais contribue pour la moitié aux frais des missions de l’Église anglicane, moins sans doute parce quelles sont des missions que parce quelles se rattachent à l’Eglise de l’État. Il contribue du moins, dans cette proportion, à la construction des édifices religieux, de l’église qui vient d’être construite au Japon, par exemple. Je ne vois rien là d’excessif : et puisque le gouvernement de la France salarie le clergé, il n’y a point de motif actuel pour qu’il n’assiste point les missions, comme chaque particulier peut les assister. La foi justifie ces offrandes ; aucune arrière-pensée n’en doit abaisser le caractère.

L’Angleterre intervient quand notre exemple l’y oblige. Elle n’est druse dans le Liban que parce que nous y sommes maronites ; il vaudrait mieux que nous y fussions simplement justes les uns et les autres.

Le gouvernement anglais ne pratique ni la tutelle, ni le sevrage ; il ne patronne pas plus les missionnaires que les colons ou les commerçants ; il assiste impartial à leurs querelles : s’il s’occupe d’eux dans l’Inde, c’est pour les contenir ; loin d’être les serviteurs de sa politique, ils en sont souvent les adversaires acharnés. C’est bien mal connaître l’Angleterre ou les États-Unis que de voir dans leurs triomphes un résultat de la discipline et de l’union de leurs enfants. Partout où ces nations ont mis le pied en Asie. trois partis se trouvent en présence au sein de chacune d’elles : celui des missionnaires et celui des marchands, différents par la fortune, l’éducation et le but, rarement d’accord sur la politique ; celui du gouvernement, plus sage, plus intelligent et plus soucieux de l’avenir, mais souvent calomnié, quelquefois entraîné, quelquefois impuissant. Tandis que nous n’avons peut-être en Chine aucune politique, l’Angleterre se trouve en avoir plusieurs. Ces divisions, les violences de la presse, n’ont, d’ailleurs, pas le danger que des esprits timides pourraient y voir : l’agitation du forum n’est qu’une manifestation de la vie publique, et le tumulte qui se fait sur le chemin n’empêche pas de le parcourir.

La tolérance, pourtant, ne doit pas être une dangereuse faiblesse. A côté de commerçants très honorables et de missionnaires de la plus haute vertu, il se rencontre, dans l’extrême Orient, beaucoup d’aventuriers, écume de l’Europe et de l’Amérique. Les agents anglais et américains ne sont pas toujours suffisamment armés par la loi contre les entreprises criminelles et compromettantes de ces parias de la civilisation. J’ai vu dernièrement avec plaisir que le gouvernement anglais avait accordé des pouvoirs plus étendus à son ministre au Japon, sir Rutherford Alcock. Ces pouvoirs ne manquent pas à nos agents, et il est désirable qu’ils en fassent quelquefois usage pour débarrasser la Chine de caractères douteux et dégager notre responsabilité. p.099 Leur attention doit tout particulièrement se porter sur les opérations relatives à l’engagement ou au transport de Chinois dans les colonies. L’émigration chinoise est, en effet, d’une immense importance, d’une part, pour les colonies, auxquelles elle fournit des bras, et dans lesquelles elle tend à introduire la petite culture ; de l’autre, pour la Chine, agitée par les convulsions d’une population surabondante. Elle pourra servir à combler un jour le vide que la tyrannie turque a fait dans l’ouest de l’Asie, elle y ramènera le travail, et son vigoureux développement ne laissera plus de place au fanatisme. Il faut en surveiller le présent, afin d’en ménager l’avenir. Le premier essai tenté par des Français, vers 1820, sous le ministère de mon aïeul maternel le baron Portal, échoua par le mauvais choix des émigrants, qu’on ne choisit pas toujours beaucoup mieux aujourd’hui. Il n’y a rien que d’honorable à engager et transporter des travailleurs ; mais des hommes sans conscience peuvent trouver dans cette entreprise l’occasion de crimes profitables. On a dit souvent, et, malheureusement, la population chinoise croit que des hommes ont été enlevés de vive force. On a pu exagérer le mal ; on a pu forger des calomnies dans le but de soulever l’esprit public ; mais il y a des faits qui ne sont que trop certains : l’enlèvement, par exemple, de Chinois et de Polynésiens pour l’exploitation des guanos qui appartiennent au Pérou. Un sujet anglais, mort depuis, m’a cyniquement déclaré avoir trempé dans des crimes pareils. Je regrettai beaucoup, comme je le lui dis alors, que la nature de mes attributions ne me donnât pas le droit de le faire pendre. Il est évident que l’émigration doit être encouragée ; mais, en même temps, elle doit être surveillée de près, et les écarts constatés doivent être l’objet d’une répression sévère, immédiate, dont l’éclat puisse rassurer les populations, en leur montrant que nous voulons le bien et que nous savons être justes.

Enfin, je dirai que s’il est difficile d’obtenir, et s’il n’est pas nécessaire que les commerçants, les missionnaires et la diplomatie soient toujours du même avis et poursuivent toujours un même but, il est absolument indispensable que la politique de notre gouvernement soit toujours une, qu’elle soit représentée par une seule personne, le ministre de France. Il serait étrange que des actes de répression armée pussent s’accomplir, hors le cas de nécessité absolue, ou que des négociations politiques pussent être engagées autrement que sur l’ordre ou par les soins du représentant politique accrédité de la France.

J’ai terminé ce que j’avais à dire sur la question chinoise. Je reviendrai peut-être, ailleurs, sur quelques-uns des points que j’ai touchés.

Pour me résumer ici en quelques mots, je dirai :

Que nous devons, dans l’extrême Orient, développer notre commerce et maintenir notre rang ; p.100

Que l’indépendance et la neutralité des États de l’extrême Orient nous intéressent particulièrement ;

Que le développement de la civilisation et celui de la puissance publique, dans ces États, étant des garanties de paix et de conservation, nous devons concourir autant que nous le pouvons à ces légitimes progrès ;

Que nous devons chercher à conclure des traités, et veiller à ce qu’ils soient fidèlement exécutés ; et que si nous sommes, dans ce but, contraints à recourir à quelque manifestation militaire, aucune occupation permanente ne saurait en résulter, l’imposition d’une indemnité de guerre pouvant suffire à couvrir nos frais, comme à châtier l’ennemi ;

Que nous ne devons compromettre les missions ni par une protection bruyante, ni en réclamant d’elles des services faciles à obtenir d’autre part ; et que nous devons, autant que possible, repousser toute ingérence dans les affaires religieuses ou politiques des États de l’extrême Orient ;

Que cette politique modérée et loyale est clairement celle des États-Unis ; que l’Angleterre et la Russie sont assez éclairées et assez sages pour la suivre aussi longtemps que le fâcheux exemple d’une politique opposée ne provoquera point chez elles l’explosion de convoitises qui, dans l’extrême Orient, auraient à leur service des moyens d’action plus puissants que les nôtres.



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ADDITIONS RELATIVES AU COMMERCE



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Progrès commercial. — Mouvement de quelques ports. — Cabotage européen. — Télégraphes. — Banques. — Établissements coloniaux.

PROGRÈS COMMERCIAL

Depuis la publication du premier cahier de cet ouvrage (Introduction), le tableau du commerce de la Chine et divers autres documents intéressants ont été publiés en Angleterre. Les progrès du commerce en Chine sont si rapides qu’on a peine à les suivre ; que les indications que j’ai données, bien que peu anciennes, sont déjà fausses, et que celles qu’on va lire n’auront, dans un ou deux ans, qu’une valeur purement historique.

Le mouvement commercial de la Chine s’était élevé, en 1862, à 60.946.139 livres sterling, soit à environ 1.525 millions de francs. La contrebande doit ajouter beaucoup à ce chiffre ; de plus, le commerce de la soie était peu actif depuis trois ans.

Ce chiffre se décompose ainsi :

Canton 6.473.261 livres sterling.

Amoy 1 4.056.510

Swatow 1.988.043

Foochow 5.365.425

Hankow 6.189.952

Shanghai 37.531.359

Tientsin et autres ports, 2.341.589.

Les progrès de Shanghaï seront facilement mis en lumière par les chiffres suivants, qui font connaître la valeur des importations et exportations, sous pavillon anglais et étranger, de ce port à diverses époques :






Valeur

(livres sterling)



Tonneaux

entrés et sortis



1845

1850


1853

1856


1860

1861


1862

2.571.033

7.449.360

11.217.420

17.911.280

23.589.417

25.961.019

37.531.359

827.000


1.447.000

Le commerce de Shanghaï atteignait donc, en 1862, une valeur de près d’un milliard de francs. M. Layard, sous-secrétaire des affaires étrangères, évalue, d’après les rapports de consuls au courant des exagérations chinoises et difficiles à tromper, la population de cette ville à 1.500.000 habitants, ce qui dépasserait de beaucoup la population des villes chinoises les plus célèbres, leurs millions d’habitants n’ayant d’existence que dans l’imagination de quelques missionnaires peu éclairés.

Dans la séance du 22 avril 1864 de la Chambre des communes, M. Layard n’a pas hésité à dire, en parlant de Shanghaï, que ce serait prochainement la capitale du commerce de l’Orient (It bids fair to become soon the most important city of the east).

MOUVEMENT DE QUELQUES PORTS



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On peut fournir les renseignements suivants sur le mouvement de quelques ports :

Tientsin en 1862

A reçu 87 navires jaugeant 21.921 tonneaux, venant surtout de Shanghaï, apportant des cotonnades, des lainages, des verres à vitres, de l’horlogerie, et 3.613 caisses d’opium. Tientsin reçoit beaucoup d’opium chinois du Chen-si.

Valeur de l’importation 2.215.946 livres sterling.

Valeur de l’exportation 155.643

Droits de douane perçus 28.802

Newchwang

Ce port, sur la rivière Lyeɤ, n’est fermé par les glaces que pendant quatre mois et demi, tandis que celui de Nicholaievsk, sur l’Amour, l’est pendant sept mois. On en tire surtout des huiles. En 1861, il a reçu 34 navires, et en 1862, 86 navires : on en attendait le double en 1863.

La valeur des importations, en coton, opium et fer, en 1862, s’élevait à 422.000 taels, et celle des exportations à 335.642 taels (le tael vaut environ 8 francs).

Chefoo en 1862

A reçu 69 navires anglais, jaugeant 25.090 tonneaux, ou 178 navires de toute nation.

Les importations et exportations anglaises ont atteint les valeurs de 231.328 et 105.156 livres sterling.

Foochow en 1862

A reçu 207 navires, jaugeant 97.885 tonneaux.

Les importations se sont élevées à 2.169.525, et les exportations, sur 206 navires, à 3.195.901 livres sterling. La douane a perçu 1.381.770 taels.

Amoy en 1862

A vu décliner ses affaires ; a reçu 484 navires, jaugeant 154.417 tonneaux. Il se fait près de ce port une contrebande considérable.

Les importations britanniques ont été de 3.592.000 dollars, et les exportations sous pavillon anglais, de 2.100.000 dollars.

Swatow en 1862

A reçu 130 navires anglais chargés et 33 sur lest, en tout 62.965 tonneaux ; plus 85 navires étrangers.

Les importations britanniques se sont élevées :

Par navires anglais, à 3.589.686 dollars

Par autres navires, à 4.829.362 dollars.

L’exportation totale s’est élevée à 3.143.960 dollars.

Le commerce de ce port est notablement en progrès. On plante beaucoup de sucre dans les districts voisins.

Canton en 1862

A reçu 723 navires, jaugeant 253.146 tonneaux. 154 de ces navires étaient sur lest.

L’importation, inférieure à celle de 1861, en raison de la disette du coton, s’est élevée à une valeur de 2.412.515 livres sterling. Il a été exporté pour un demi-million sterling de soie de plus qu’en 1861. Il a été exporté 31.894.031 livres de thé (7.000 environ de moins qu’en 1861). Il a été vendu 3.913 piculs d’opium (contre 1.363 en 1861).

Tamsuy (Formose) en 1862

Navires anglais entrés, 15, jaugeant 2.746 tonneaux ; sortis, 16, jaugeant 3.036 tonneaux.

Importations, 273.765 dollars ; exportations, 204.222 dollars ; navires étrangers, 27, jaugeant 6.176 tonneaux.

Kew-keang, sur le Yang-tse, en 1862

A beaucoup de passage sur Hankow. A vendu :

Thé vert de Wooyuen (moyenne distance, 280 milles par eau), 14.373.933 livres ; thé noir de Ningchow (250 milles par eau, 90 par terre), 7.757.560 livres ; thé non préparé, 530.400 livres. Soit, en tout, 22.661.893 livres. On y achète de plus du papier et de la porcelaine.

Hankow, sur le Yang-tse, au centre de la Chine, en 1862.

Entrés et sortis, 1.462 navires, jaugeant 290.536 tonneaux.

Importation d’argent 3.417.894 taels ou onces.

Importation d’opium 1.133 caisses.

Exportation de thé 28.846.533 livres.

On est sans détails sur Shanghaï et sur Ningpo.

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La Chine a exporté, en 1862, environ 84.000 balles de soie.

L’Angleterre a importé en Chine, en 1863, une valeur de 3.886.389 livres sterling, contrebande non comprise. Elle en a exporté, en 1862. une valeur de 12.137.095 livres sterling.

L’Inde (c’est-à-dire à peu près exclusivement Bombay et Calcutta) a importé en Chine une valeur de 11.489.966 livres sterling, et en a exporté une valeur de 1.119.401 livres sterling.

De 1859 à 1863, l’Angleterre a expédié de l’argent pour une valeur annuelle moyenne de 2.522.101 livres sterling sur la Chine, et de 356.320 livres sterling sur les détroits. Marseille, en 1863, a expédié à ces deux destinations une valeur en argent de 632.480 et 407.564 livres sterling.

CABOTAGE EUROPÉEN



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La navigation côtière et fluviale de la Chine appartiendra bientôt exclusivement aux navires européens, les navires chinois ne faisant guère qu’un voyage dans le nord par an et ne trouvant pas d’assureurs. Plus de soixante bâtiments à vapeur sont employés sur les côtes et les rivières de la Chine. Le Yan-tse-kiang en comptait vingt l’année dernière ; il en compte peut-être le double en ce moment : on préfère, sur ce fleuve, les bâtiments américains et à roues. Il est probable que d’ici à quelques années des navires de construction européenne seront conduits et manœuvrés par des Chinois : la marine demande plus d’expérience que de théorie ; on sait que les marines qui naviguent le plus et font le plus de travaux utiles, celles d’Angleterre et des États-Unis, sont aussi celles qui sacrifient le moins aux écoles et à la théorie. Le charbon est commun dans le nord de la Chine et sur les rives du Yang-tse-kiang.

En outre des Compagnies péninsulaire et orientale et des messageries impériales qui relient la Chine à l’Europe, on doit signaler la compagnie récemment formée sous le titre de China and Japan steam Company, titre qui explique les services qu’elle est appelée à rendre.

TÉLÉGRAPHES



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Le télégraphe russe atteint aujourd’hui la frontière chinoise, qui se trouve ainsi en communication directe avec Paris et Londres comme avec Pétersbourg.

La ligne de Bassora à Kurratchi, ayant été complétée le 8 avril 1864, marche depuis cette époque ; il n’y a point d’interruption télégraphique entre l’Europe occidentale et la Birmanie.

Il ne reste plus à poser de fils que dans la Chine elle-même, ou sur ses côtes, ou sur quelques points de l’Indo-Chine, pour que nos dépêches atteignent Pékin, Shanghaï, Xan-kao et Canton.

Enfin, M. Collins, après avoir passé deux ans en Angleterre et en Russie, est rentré à Washington, et espère pouvoir mener à bien la gigantesque entreprise des communications télégraphiques de l’Amérique et de la Russie, c’est–à–dire de toute l’Europe et de la Chine en même temps, par le nord et le détroit de Behring.

BANQUES


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Il existe pour la Chine un certain nombre d’établissements de crédit ayant tous des comptoirs à Shanghaï. Je citerai :

La Banque orientale, établie la première à Londres : elle eut dix années difficiles à passer ; fusionnée, en 1851, avec celle de Ceylan, elle acquit le droit d’émettre des billets à l’est du cap de Bonne–Espérance et le privilège de la responsabilité limitée. Son capital est de 1.260.000 livres sterling, et son fonds de réserve de 252.000 livres sterling.

La Banque d’Agra a été établie à Agra en 1833. Son capital est de 1 million sterling ; son fonds de réserve, de 225.000 livres sterling.

La Chartered Bank of India Australia and China a été fondée, en 1858, au capital de 644.000 livres sterling ; son fonds de réserve s’élève à 105.000 livres sterling.

La Chartered mercantile Bank of London India and China existe depuis dix ans, au capital de 500.000 livres sterling, avec un fonds de réserve de 100.000 livres sterling.

La Banque de Hindostan China and Japan, au capital de 2 millions de livres sterling ; l’Asiatic banking Corporation, qui peut élever son capital à 2 millions de livres sterling ; l’Impérial Bank, enfin, au capital de 2 millions de livres sterling, ne font que débuter.

La Banque d’Agra porte en ce moment son capital à 3 millions de livres sterling. Les autres établissements de crédit se montrent disposés à entrer dans la même voie.

Le tableau suivant montrera la situation de ces banques, autant. du moins, que les documents publiés la font connaître.


Banque orientale

Banque d’Agra

Bank I. A.China

Ch. M. Bk L. I. China
ÉTABLISSEMENTS COLONIAUX

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Hong-kong qui, en 1816, comptait 7.000 habitants, en compte aujourd’hui, dans la seule ville de Victoria, 120.000. Les revenus locaux s’élèvent à 572.968 livres sterling, et les dépenses locales à 448.669 livres sterling.

Singapour qui comptait, en 1819, 200 habitants, en compte aujourd’hui 100.000. Les entrées et sorties de navires européens s’élèvent à 2.500 navires et 868.000 tonneaux ; les importations, à 6.461.720 liv. sterl., et les exportations, à 5.555.573 liv. sterl. Le revenu local est de 125.210 liv. sterl., et les dépenses civiles, militaires et de l’établissement pénal s’élèvent à 105.555 liv. sterl.

Hong–kong et Singapour sont des ports libres.

Le Courrier de Saigon avant célébré, dans son second numéro, les progrès commerciaux de la colonie cochinchinoise. le Strait’s Times fait observer que le commerce de Saigon était fait, il y a quelques années, par des centaines de jonques dont quelques–unes de plus de 100 tonneaux : que ce mouvement a cessé, au grand détriment de Singapour et des pays voisins : quant aux navires européens, il y en aurait eu, selon ce journal, en 1860–1861, 15, d’un tonnage moyen de 360 tonneaux ; en 1861–1862, environ 12 ; enfin, en 1862–1863, à peu près 5 : les droits excessifs exigés des bâtiments non français ou espagnols seraient la cause de cette situation si différente de l’Eldorado officiel.



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1 Vivien de Saint-Martin, l’Année géographique pour 1865, p. 222.

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