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Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


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Crase n. f. Du gr. krasis : « mélange ».

Contraction de syllabes (syllabes finale et initiale de deux mots joints). Kago - pour « kaï » et « ego ».

D’habitude dans une crase on fusionne la syllabe finale d’un vocable avec la syllabe initiale d’un mot suivant.

Dans la grammaire grecque on employait le terme coronis.

Synonyme : synérèse.

Antonyme : diérèse (voir sous ce mot).



Cratylisme n. m. Du nom propre Cratyle, et le suffixe –isme.

La poésie prétend motiver directement le rapport entre signifiant et signifié, rendre le langage au rêve d’un état naissant où le son se fondait intimement dans le sens. Ce faisant elle se place dans la descendance de Cratyle qui soutient, dans le dialogue de Platon portant son nom que les mots imitent par leur formation les propriétés des choses.

Le « cratylisme » est le mythe fondateur du langage poétique (Gérard Genette, Mimologiques).

Création (de l’auteur) n. f.

On appelle création de l’auteur toute unité lexicale, nouvelle d’après la forme et nouvelle d’après le contenu (abracadabrantesque – Rimbaud ; êtreté – Artaud ; êtricule – Audiberti) ayant toujours une valeur esthétique, expressive, émotive ou affective. Ces créations ont toujours un auteur qui les a inventées et un propre contexte littéraire à soi.

Synonymes : synonyme stylistique (voir sous ce mot), hapax (voir sous ce mot), occasionnalisme (voir sous ce mot), création individuelle.

Création individuelle n. f.

C’est une création de l’auteur. Voir sous le mot création.



Création parasynthétique n. f.

Il s’agit d’une création individuelle formée par l’addition d’un préfixe (au commencement du mot) et d’un suffixe.

Voir sous néologie parasynthétique.

Creux adj. Du lat. pop. crossus ; origine gauloise : crosus : « vide ».

On rencontre des formules « style creux », « paroles creuses », etc.

Voir sous vide (style ~).

Critique littéraire n. f. Du gr. kritikos, de krinein : « juger comme décisif ».

Examen de la valeur d’une oeuvre littéraire. Comme le souligne R. Barthes dans la Critique et Vérité, l’oeuvre est une forme pour ainsi dire vide, par nature ambiguë, que viennent remplir des significations toujours nouvelles, selon les situations historiques et les circonstances individuelles. Cette distinction dans l’oeuvre, entre les interprétations contigeantes et la permanence structurale, autorise deux discours différents sur la littérature : d’une part la critique littéraire qui vise un seul sens, à ses risques et périls, de l’autre la science de la littérature, qui décrit la pluralité même des sens, les conditions d’intelligibilité des oeuvres (Fontaine, David, La Poétique, p. 95).

Les études critiques littéraires de Valéry, de Mandiargues, de Barthes, Bakhtine, etc. sont considérées de nos jours classiques.

Cultisme n. m. Du lat. cultus : « cultivé ».

1. Dans le plan de l’histoire littéraire il s’agit de la préciosité de style chez certains écrivains espagnols du XVIIe siècle. Voir sous gongorisme.

2. Sens actuel : Toute affectation, préciosité ou exagération du style dans une oeuvre ou chez un écrivain moderne.

Cycle n. m. Du lat. cyclus, du gr. kuklos : « période » ; série.

Série de poèmes épiques ou romanesques se déroulant autour d’un même sujet et où l’on retrouve plus ou moins les mêmes personnages.

Par ex. les trois grands cycles du Moyen Ȃge sont : antique, carolingien, breton.

Cyclique adj. Se dit d’une oeuvre romanesque composée de nombreux volumes ayant en commun une même famille de personnages. On peut admettre que La Comédie Humaine de Balzac soit une oeuvre cyclique.

Les écrivains tels que R. Rolland, R. M. du Gard, J. Romains, Ph. Hériat ont écrit des romans cycliques.




-D-
Car le mot, c'est le Verbe, et le Verbe c'est Dieu.

Victor Hugo


Dactyle n. m. Du lat. dactylus, d'origine gr. : « doigt ».

Le terme nous vient de la poétique antique et désigne le pied formé d'une syllabe longue suivie de deux syllabes brèves (par allus. aux doigts, qui ont une grande phalangue et deux petites).



Dadaïsme n. m. De dada, et le suffixe -isme.

DADA. Dès 1916 va s’affirmer un mouvement qui se propose une révolte pure et totale, aboutissant à une complète desagrégation du langage et de la vie de l’esprit. Le nom de Dada choisi par ce mouvement illustre sa volonté de soumettre le contenu et la forme de la poésie à l’irruption incontrôlée de la violence.

« Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l’organisation sociale : démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l’enfer au ciel, rétablir la roue féconde d’un cirque universel dans les puissances réelles et la fantaisie de chaque individu » (Tristan Tzara, Manifeste DADA, 1918).

Cette révolte n’est pas spécifique seulement à la France : elle est entre autres, le fait du groupe qui à Zürich, se réunit autour du Roumain Tristan Tzara. C’est un mouvement de contestation radicale du monde contemporain, des valeurs traditionnelles, de la raison, de la langue et ses normes.

Dans le même temps, à Paris, de jeunes poètes, unis dans l’admiration de P. Picasso, G. Apollinaire (théoricien de « l’esprit nouveau ») M. V. Jacob, P. Reverdy s’essaient dans la voie qu’ils ont tracée à la création poétique.

Mais l’arrivée de Tristan Tzara à Paris en 1919 va les rejeter dans une contestation radicale, première étape d’une évolution qui va les conduire au surréalisme.

Un peut plus tard c’est autour d’André Breton que vont se rassembler des jeunes poètes révoltés et sa vie se confond avec l’histoire du groupe surréaliste.

Nous y présentons un poème qui a pour titre Pour faire un poème dadaïste :


Prenez un journal.
Prenez des ciseaux.
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur
que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l’article.
Découpez ensuite chacun des mots qui forment
cet article et mettez-le dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre.
Copiez consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infinement original
et d’une sensibilité charmante,
encore qu’incomprise du vulgaire.

Sept manifestes dada, Jean-Jacques Pauvert éd.

Voir sous surréalisme.



Datisme n. m. Prononcez : [datism]. Terme grec de Datis, personnage perse qu’Aristophane introduit dans une de ses comédies et qu’il fait parler d’une manière tautologique.

C’est un emploi oiseux de « da ». C’est encore une manière de parler ennuyeuse, dans laquelle on entasse pluieurs synonymes pour exprimer la même chose, ou la même idée : je suis aise, content, satisfait, ravi et heureux de vous voir.

Il y a toute une série de termes et pseudo-termes proches de datisme : kantisme, magisme, mutisme, namisme, sabisme.

Voir sous pléonasme.

Le personnage de Queneau « au chapeau mou, au cou déplumé » en utilisant les datismes aurait dit :

Alors oui-da, l'autobus est arrivé, oui. Alors, oui, j'ai monté dedans. Oui-da, j'ai vu un citoyen, oui, qui m'a saisi l'oeil, oui. Alors, oui, j'ai vu son long cou, oui, et j'ai vu la tresse, oui qu'il avait autour de son chapeau, oui-da...

Dazibao n. m. Mot d’origine chinoise, aparu vers 1970.

Journal mural chinois, souvent manuscrit, affiché dans les lieux publics.



Décadence n. f. Le terme vient du lat. cadere : « choir, tomber » et il est doublet savant de déchéance.

  1. Etat d’une civilisation, d’une culture, d’une entreprise, etc., qui perd progressivement de sa force et de sa qualité ; commencement de la chute, de la dégradation. Période historique correspondant au déclin politique d’une civilisation.

  2. Vers la fin du XIXe siècle, Paul Bourget (1852-1935) importe en littérature la notion de décadence dans Essais de psychologie contemporaine (1883). L’auteur y précise les caractéristiques de la « névrose » dont sont atteints les maîtres contemporains, selon lui inquiets, nerveux, portés à la mélancolie et au pessimisme.

Décadents dans la littérature française sont considérés Huysmans, Renard,

Mirbeau, Bourget, Rollinat, Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam, Gobineau et d’autres. L’année 1884 marque une date dans la jeune histoire de la décadence : paraissent « Le Crépuscule des Dieux » d’Elmir Bourges et « A Rebours » de J.-K. Huysmans. Le roman de Bourges, à la fois wagnérien et élisabéthain, s’adresse à un public supérieurement cultivé. Le héros de « A Rebours » incarne l’insatisfaction de vivre, la lassitude d’y remédier, le dandysme et ses mornes échecs, la déréliction absolue et tragique.

« A Rebours » devient la bible de ceux qui, à travers ce prisme, se découvrent désormais « décadents ».

La notoriété atteinte, les décadents commencent à se diviser en chapelles, par revues interposées : La Plume, Le Décadent, La Vogue, etc. Derrière Moréas se forme alors une phalange qui veut substituer le mot de Symbolysme (voir sous ce mot) à celui de Décadence.

La recherche littéraire permet aujourd’hui de substituer, à l’idée jusqu’ici admise que la décadence n’était qu’un sous-produit du Symbolisme, celle qui consiste au contraire à faire du Symbolisme un épiphénomène de la décadence. On commettrait une grave erreur de perspective en se bornant à considérer la décadence comme un simple avatar du mouvement poétique : en réalité, cette même décadence constitue le dénominateur commun de toutes les tendances littéraires qui se manifestent dans les vingt dernières années du XIXe siècle.

Paul Verlaine dit : « J’aime le mot décadence tout mirotant de pourpre et d’ors. » (Les Poètes maudits).

A consulter : Călinescu Matei. Cinci feţe ale modernităţii, cap. Ideea de decadenţă, p. 149-215.

Décadent adj. Du lat. médiév. decadens : « tombé ».


  1. Qui est en décadence : période, époque décadente ; Art décadent ; littérature décadente.

  2. Se dit de l’école littéraire pessimiste qui prépare l’apparition du Symbolisme. On dit : Poètes décadents.

Décadentisme n. m. ou décadisme n. m.

Adrian Marino utilise dans son « Dicţionar de idei literare » ce terme-ci à côté des termes esthétisme et formalisme qui sont équivoques et dépourvus de significations précises (p. 505).

L’emploi abusif dans l’emploie de ce terme dans les revues et les journaux mérite à être parodié.

Décasyllabe adj. et n. m. Du gr. déka : « dix, et syllabe ».

Qui a dix syllabes. On dit : vers décasyllabe ; poèmes écrits en décasyllabes.


Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,

A ce point pur je monte et m'accoutume,

Tout entouré de mon regard marin.

P. Valéry

Le vers de dix syllabes a connu un succès à peu près constant de son apparition (datée du milieu du XIe s.) à la première moitié du XVIe siècle: à la fin de la période médiévale, il est le vers lyrique par excellence, avant d'être définitivement remplacé par l'alexandrin (voir sous ce mot). Il reste cependant le troisième vers le plus fréquent de la poésie française (Aquien, Michèle, 1996, p. 27).

Déclic n. m. De l'angl. click :  « bruit sec ».

L. Spitzer désigne ainsi l'intuition soudaine qu'a le stylisticien du lien nécessaire et révélateur entre un détail linguistique récurrent et la structure de l'ensemble d'un texte. L'examen de tous les écarts qui attirent ainsi l'attention dans le texte permet de dégager « l'étymon spirituel, la racine psychologique » de tous ces éléments isolés. L'étymon spirituel est en même temps le dénominateur commun de tous les écarts, et révèle l'esprit de l'auteur qui les a motivés. Ainsi, chez Artaud, un grand nombre d'écarts auront comme étymon leur goût pour un certain mysticisme.



Déclin du roman (français) n. m. De décliner. Du lat. declinare : « détourner ».

Le roman français actuel est-il en déclin ?

Alors que certains critiques, théoriciens du roman annoncent la fin du roman et, avec lui, de la grande littérature française, d’autres, plus optimistes, célèbrent son renouveau et son eclectisme.

« La littérature française va mal ! » - disent les pessimistes prenant comme base l’affirmation de l’écrivain Edmond Goncourt faite encore en 1891 : « Ma pensée, en dépit de la vente plus grande que jamais du roman, est que le roman est un genre usé, éculé, qui a dit tout ce qu’il avait à dire ».

Les grands patrons d’aujourd’hui ont pour nom Tzvétan Todorov et Dominique Fernandez. Le premier est universitaire et l’un des observateurs les plus érudits et fins des évolutions littéraires (surtout contemporaines). Le second est romancier et académicien. Ils viennent de signer deux essais dénonçant l’état, peu reluisant à leurs voeux de la littérature française. Au banc des accusés : des écrivains sans imagination, des enseignants dogmatiques et des éditeurs complaisants.

Pour Fernandez (Art de raconter. Paris : Grasset, 2007), la fiction française meurt d’avoir oublié de raconter des histoires, ce qui était pourtant, selon lui, la raison d’être même du roman. Todorov (La littérature en péril. Paris : Flammarion, 2007) montre le désintérêt grandissant du public français pour le roman et pour la littérature en général. Il dit que désormais l’oeuvre littéraire se présente comme un objet langagier clos, autosuffisant, absolu, oubliant que les oeuvres littéraires sont des prolongements du monde, de la condition humaine dans ce qu’elle a de beau, de tragique, d’abject ou d’insaisissable. Todorov regrette qu’aujourd’hui les considérations de structure et de forme aient pris trop d’importance.

Selon Todorov, les trois maux dont souffre la littérature française contemporaine sont : le « formalisme » (trop de forme) ; le « nihilisme » (trop sombre) et le solipsisme (trop de « moi de je... »). Bien sûr, tout le monde n’est pas d’accord avec cet état des lieux. Surtout pas les bouillants auteurs de l’essai Devenirs du roman, ouvrage collectif (Paris : Edition Naïve, 2007), qui sont pour la plupart écrivains eux-mêmes et qui n’ont pris le parti ni d’accuser, de condamner, ni d’encenser, mais tout simplement d’ausculter le roman français d’aujourd’hui sans préciser le diagnostic.

Réunis autour de la revue littéraire et philosophique Inculte et emmenés par François Bégaudeau, ces écrivains se penchent sur les enjeux de l’écriture romanesque contemporaine et sont frappés par la diversité de ses formes (autofiction à la façon de Christine Angot, roman poétique à la manière de Pascal Quignaud ou univers onirique d’un Antoine Volodine, pour ne citer que ceux-là) et de son rapport au réel. A consulter ce volume passionnant qui se veut mirroir du foissonnement prometteur qu’est la littérature française au début du nouveau siècle (Label France. Le magazine international de l’actualité française, Nr. 68, IV-ème sem. 2007, p. 44-45).



Décodage n. m. Du préfixe dé-, et codage : « transformation d'un message ».

En stylistique moderne c'est une opération par laquelle un message stylistiquement marqué est interprété par le destinataire.



Déconstruction n. f. De dé-, et construction, du lat. constructio, de construere : « édifier ».

Critique qui met en lumière les fractures, déséquilibres, hétérogénéités, antinomies de l’oeuvre littéraire.



Déculturation n. f. De dé -, et culture, d’apr. « acculturation ».

Dégradation de l’identité linguistique et culturelle d’un homme de lettres, d’un groupe ethnique.

Par ex. : abandon, rejet de certaines normes linguistiques et culturelles.

Antonyme : acculturation (voir sous ce mot).



Dédicace n. f. Du lat. ecclés. dedicatio : « consécration ».

Hommage qu’un écrivain, un poète fait de son oeuvre à qqn, par une inscription imprimée en tête de l’ouvrage.

Court. Formule manuscrite sur un recueil, un livre, une photographie, une carte postale, pour en faire hommage à qqn.

La dédicace la plus charitable est celle de Charles Baudelaire faite avec tant d’esprit et de sympathie en tête du recueil Les Fleurs du Mal :



Au poète impéccable

Au parfait magicien ès lettres françaises

A mon très cher et très vénéré

Maître et Ami

Théophile Gautier

avec les sentiments

de la plus profonde humilité

je dédie

ces fleurs maladives.

C. B.
Pour faciliter l’étude stylistique de la traduction de la dédicace comme moyen

esthétique et littéraire nous y présentons des versions de la dédicace baudelairienne faites en quelques langues européennes que voici :


en ital.:

Al Poeta impeccabile Al Poeta impeccabile

al mago forbito delle lettere francezi al perfetto mago in letteri francesi

al molto amato e moltovenerato al carissimo e molto venerato

mio maestro e amico maestro e amico

Théophile Gautier Théophile Gautier

con i sentimenti/dell’ umilità piu con i sentimenti

profonda della più profonda umilità

dedico dedico

Questi fiori malsani questi fiori malsani

C. B. C. B.

Trad. Par Giovanni Raboni Trad. par Luigi de Nardis


en angl.:

To The impeccable Poet

To the Perfect Magicien of French Letters

To My Dearest and Most Admired

Master and Friend

Théophile Gautier

With Feelings

of The Most Profound Humility

I Dedicaite

These Sickly Flowers

C. B.

Trad. par James McGowan


en roumain :

Poetului desăvîrşit

neîntrecutului magician al literelor franceze

scumpului şi veneratului meu

maestru şi prieten

Théophile Gautier

în sentimentul

celei mai profunde smerenii

îi dedic

aceste flori bolnave.

C. B.

Trad. par Geo Dumitrescu


N. B. A ne pas confondre avec l’épigraphe. Voir sous ce mot.

Degré zéro n. m. De dé, et du lat. gradus.

On parle de degré zéro pour qualifier l’emploi d’un mot ou d’une expression dans son sens premier (sens propre).

En 1953 Roland Barthes publie son ouvrage « Le degré zéro de l’écriture » où il

pose et répond à une série de questions : Y a-t-il une écriture poétique ?, Triomphe et rupture de l’écriture bourgeoise ; Ecriture et révolution ; L’écriture et le silence ; L’écriture et la parole, etc.

Barthes confirme que dans toute oeuvre littéraire s’affirme une réalité formelle indépendante de la langue et du style : l’écriture considérée comme le rapport qu’entretient l’écrivain avec la sociéte, le langage littéraire transformé par sa destination sociale. La littérature vient de l’écriture transparente des Classiques à celle de plus en plus trouble, du XIXe siècle, puis à l’écriture neutre d’aujourd’hui, appelée comme degré zéro. Voir sous écriture.

Déictique adj. Du gr. deictuis : « je montre ».

Tout mot ou tournure qui sert à désigner ou à fixer l'attention sur telle ou telle idée. Malheureusement la médiocrité de Paris, ou la mienne, est devenue plus forte que mes envies folasses, et j'essaie péniblement, aujourd'hui, de me rappeler quand et comment « cela » a commencé, « Cela » étant ce désaveu, cet ennui, ce profil détourné que m'inspire une existence qui... m'avait toujours séduite (F.Sagan). Les gallicismes cela, c'est, ce sont sont toujours les tournures les plus employées dans le français contemporain.

Synonyme : démonstratif (dans le sens grammatical).

Démonstration n. f. Du lat. demonstratio, de démonstrare : « action de démontrer » (avec des preuves).

Synonyme : description (voir sous ce mot).



Dénotation n. f. Du lat. denotation, denotare : « désigner par quelque caractéristique ».

Le terme dénotation appartenait autrefois exclusivement à la logique et désignait des objets auxquels renvoie un concept. Dès nos jours le terme dénotation s'emploie largement dans les études linguistiques (c'est-à-dire et stylistiques) et sert à nommer, à désigner des vocables dépourvus de valeur expressive, émotive ou affective. Le lexique est d'un usage général et ne produit aucun effet par évocation. Ces mots sont encore nommés « mots à couleur stylistique zéro ». A ce lexique stylistiquement dénotatif appartiennent les noms: chambre, enfant, rue, ville, métallurgie, pain, etc. ; les adjectifs: bleu, petit, vieux, carré, complaisant, rond, etc. ; les verbes: vendre, travailler, chanter, courir, descendre, etc.; les locutions figées: avoir lieu, avoir raison, tenir sa parole, prendre le parti de, faire connaissance avec, etc. Le mathématicien allemand Freige (1848-1925) a employé au lieu de dénotation le terme nomination (nominatium). Les noms, - disait-il, - peuvent avoir de différents sens, mais se rapportant toujours à un seul nominal (ium).

Synonyme : nomination.

Antonyme : connotation (voir sous ce mot).



Déprécation n. f. Du lat deprecatio, deprecari : « détourner (un malheur, un châtiment) par des prières, des supplications ».

Figure oratoire par laquelle on interrompt son discours pour demander à un être humain d'écarter un malheur ou un danger. La déprécation revêt un caractère dramatique d'insistance et de solennité.


Laissez-moi le cacher en quelque île déserte;

Sur les soins de sa mère on peut s'en assurer,

Et mon fils avec moi n 'apprendra qu 'à pleurer.

J. Racine



Dérivation n. f. Du lat. derivare : « découler, provenir ».

Liée à l’antanaclase (voir sous ce mot), la dérivation associe un mot à un autre de même racine. Ainsi, dans son discours du 30 mai 1968, Charles de Gaulle dénonce les contestataires qui empêchent :



Les étudiants d’étudier, les enseignants d’enseigner, les travailleurs de travailler. Si de Gaulle avait dit : les professeurs d’enseigner, les ouvriers de travailler l’argument d’incompatibilité aurait disparu.
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