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Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


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Blason n. m. Origine obscure. Il date en français depuis le XIIe siècle.

Genre poétique, apparu vers la fin du XVe siècle, qui réside à décrire en détails la beauté (ou la laideur) d’un ȇtre ou d’un objet.

Le Petit Robert I le fixe comme genre poétique du XVe siècle et le définit comme « description détaillée, élogieuse ou satirique, d’une personne, d’une chose » (p. 190).

Bout-rimé n. m. ; Bouts-rimés n. m. pl.

Le bout-rimé est un court poème sur des rimes distribuées à l’avance, selon le principe d’un jeu littéraire très en vogue au XVIIe siècle (des auteurs comme Scarron, Corneille, Boileau, Saint-Evremond y ont participé). On l’a pratiqué également à l’occasion au XVIIIe siècle et parfois au XIXe. Le pluriel ,,bouts-rimés" est utilisé pour désigner les rimes ainsi données à l’avance.



Brisée (la rime ~) n. f.

C’est la rime dans laquelle les vers riment ensemble non seulement par la fin des vers, mais aussi par la césure (voir sous ce mot) :



En m’ébattant // je fais rondeaux, en rime,

Et en rimant // bien souvent je m’enrime...

Car vois-tu bien // la personne rimante

Qui au jardin // de son sens la rime ente... (Cl. Marot)
Grande virtuosité dans ces quatre vers qui présentent ainsi deux fois de suite le cas de la rime brisée.

Brocard n. m. Du lat. du Moyen Âge brocardus : « trait piquant ».

Mot formé sur le nom d'un juriste de Worms, Burckard, qui avait composé un recueil de maximes et d'aphorismes canoniques.

Parole de moquerie qu'un écrivain met dans la bouche d'un personnage pour exprimer une raillerie mordante.

Quand je me penchai sur l'enfant, je fus si saisi que je ne pus retenir une exclamation : « ...Il a fallu qu 'elle choisisse ce huitième de sang-là ». (H. Bazin).

Synonymes : adage, maxime (voir sous ces mots).



Bucolique n. f. Du gr. bucolicus : « pastorale ».

1. Poème pastoral, églogue, idylle. Autrefois la bucolique avait la forme fixe, de nos jours elle est libre.

2. Qui concerne, évoque la poésie pastorale :

Je vis aux champs, j’aime et je rêve : je suis bucolique et berger (V. Hugo).

Synonymes : églogue, idylle, pastorale.



Burlesque n. m. De l'ital. burlesco, burla : « plaisanterie ».

Le burlesque (ou le genre burlesque) c’est une parodie de l'épopée consistant à travestir, en les embourgeoisant, des personnages et des situations héroïques.

Style burlesque c'est tout ce qui est propre à ce genre.

-C-
...Ce secret dont l'écrivain est le seul

dépositaire: le style.

Jean Giraudoux


Cabale n. f. De l’hébreux rabbinique quabbalah : « tradition ».

Interprétation mystique et allégorique de l’Ancien Testament.

On dit : l’école, les docteurs de la cabale.

Variante : kabbale.

Synonymes : interprétation, herméneutique. Voir sous ces mots.

Cacographe n. m. De cacographie. Du gr. graphein : « écrire ».

Personne qui écrit mal, fait des fautes.



Cacographie n. f. Du gr. graphein : « écrire ».

  1. Orthographe fautive.

  2. Mauvais style.

Voir sous kakemphaton ; barbarisme, néographisme.

A ne pas confondre avec cacophonie. Voir sous ce mot.



Cacologie n. f. Du gr. kakologia, de logos : « parole ».

Terme employé parfois pour désigner une expression défectueuse qui, sans constituer une incorrection grammaticale, fait violence à l’usage, à la logique.

Le terme est employé aussi comme synonyme kakemphaton. Voir sous ce mot.

Cacophonie n. f. Du gr. kakophônia, phone : « son ».

Rencontre ou répétition de sons désagréables ou ridicules, dans un texte écrit ou dans le discours. L'homme est fidèle au lait dont nous nous nourrissons. (V. Hugo).

Dans la conversation familière on rencontre des cacophonies assez souvent: Ce qui m'a le plus plu, c'est...; c'est un vrai malepluplu. La phrase de Voltaire « Non, il n’est rien que Nanine n’honore » est citée comme cacophonie à l’effet parodique dans un texte littéraire.

En roum. Viorico, coboară repede ! Scrie-mi da cartea ți-a plăcut.

Le style recherché ne les admet pas. La presse contemporaine en abonde.

Synonymes : dissonance, allitération, tautophonie.

Voir sous dissonance, tautophonie.

Cadence n. f. De l'ital. cadenza: « tomber (en parlant des coups qui soulignent le rythme des vers) ».

Rythme de l'accentuation formé de syllabes qui se répètent d'une façon rigoureusement symétrique. Par ex.: 3/3/3; 4/4/4; 4/2/4/2; 4/2/2/4, etc. et plus rarement 5/5. La cadence est généralement de structure métrique.

La cadence repose sur un rapport quantitatif entre mots, groupes syntaxiques, mètres, etc. On parle de cadence majeure quand le plus petit précède le plus grand, et de cadence mineure en cas de rapport décroissant.

La cadence est la descente de l’intonation qui marque la fin d’une unité poétique (mot, syntagme, phrase) à un rythme régulier.

Antonyme : anticadence (voir sous ce mot).

Caduc adj. Du lat. caducus, cadere : « tomber ».

Dans le français E atone caduc est nommé ainsi parce qu'il s'est affaibli au point de disparaître généralement du français parlé. Ainsi, E du pronom « le » est caduc dans la phrase : Tu l(e) dis, mais tu ne l(e) pens(es) pas. (H. Morier).

La pronociation de e caduc est justifié en poésie, mais il l'est de même dans la prose poétique où il marque la douceur, le charme de la phrase. Par ex. :

Des rêves! toujours des rêves! et plus l'âme est ambitieuse et dératé, plus les rêves s’éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu 'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble?

Ch. Baudelaire

La lettre « E » atone s'écrit sans qu'il soit prononcé, ou bien il est remplacé par un accent circonflexe sur la voyelle précédente. Gaiement ou gaîment, enjouement ou enjoûment, remerciement ou remercîment, etc.

En prose, E caduc de la finale (es) s'élide toujours, qu'il suive une voyelle ou une consonne. Tu pri(es) et tu pleur(es), tu parl(es) et tu ris... H. Morier a fait une très longue et très profonde étude sur la valeur et le rôle de E caduc dans la langue littéraire. Voici quelques fonctions qu'il présente de E caduc :



1. il marque le doute, le conflit de sentiment. Je tue; sans ordre, (...) je le flatt(e)rais peut-être (Vielé-Griffin)

2. réflexion profonde
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Ch. Baudelaire



  1. admiration, délectation esthétique

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattiez sans pitié ni remord...

Ch. Baudelaire



  1. rêverie poétique

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,

La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,

Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits

Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse?

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?

Ch. Baudelaire



Cafard (poétique) n. m. De l’arabe kafar : « méchant ».

Sens figuré : l’état de celui qui a des idées noires, mélancoliques, tristes.

Voir sous spleen.

Calembour n. m. L'origine du mot est incertaine ; peut-être de l'ancien français bihurder: « bourde, plaisanterie ».

Figure aux effets humoristiques, fondée sur une similitude de sens et recouvrant une différence de sens. Allons, finissons-en, Charles attend (Larousse). Comparez : charlatan n. m.



Le calembour appartient à la classe de ce qu’on appelle les « substitutions » : une forme est mise ou suggérée à la place d’une autre.

La forme ainsi « substituée » est généralement un homonyme de la première. Ainsi on substituera seins de glace à saints de glace, l’équivoque peut aussi s’étendre sur plusieurs mots dans : vous mendierez des nouvelles ; nous n’allons pas en Egypte. A quoi na sert (Nasser) ; monument de l’idiot Saint-Crasy (idiosyncrasie). C’est le principe de la rime équivoque des Grands Rhétoriqueurs qui font rimer sanssonnet avec sans son nez, hostile avec haut style,etc.

Un autre mode de l’ambiguïté homophonique est fondé sur la polysémie, c’est-à-dire la substitution non par une forme différente, mais du même mot pris dans une acception différente ; ainsi, de J. Cocteau : « les miroirs feraient bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image ».

Une des formes classiques du calembour polysémique consiste à prendre au pied de la lettre une expression figurée : « la France est divisée en soixante millions de Français ».

L’opposition entre les deux sens peut-être mise en évidence par la reprise du mot sous ses deux acceptions : ainsi dans la célèbre pensée de Pascal : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Cette figure de rhétorique est appelée encore antanaclase (voir sous ce mot).

On distingue :

1. calembours reposant sur des associations de sonorités à l'état pur. Vice-verso, versa-vircé, vircé-versa, vircé-verso (E. Ionesco) ;

2. calembours reposant sur des sonorités semblables, soit à l'initiale du mot (allitérations), soit à la finale (homoïotéleutes). La grande dolicocéphale sur son sofa s'affale et fait la folle. (J. Prévert); Plutôt un filet dans un chalet que du lait dans un palais. (E. Ionesco);

3. calembours reposant sur des associations entraînant au déplacement de sens. Ces calembours sont construits autour des antonymes. Compagnon de mauvais jours, je vous souhaite une bonne nuit. (J. Prévert); Au grand jamais au petit toujours (J. Prévert);

4. calembours reposant d'abord sur des associations ou déplacements de sens sans exclure les associations de sonorités. Le vendeur c'est moi, comme Louis XIV. (E. Ionesco);

5. calembours reposant sur des artifices de construction syntaxique, où les associations sont subordonnées à l'organisation du discours. Le papier, c'est pour écrire, le chat, c'est pour le rat, le fromage, c'est pour griffer. (E. Ionesco) ;

6. calembours qui débouchent délibérément sur l'absurde. Le yaourt est excellent pour l'estomac, les reins, l'appendicite et l'apothéose (E. Ionesco).

Une typologie des calembours a été faite par P. Guiraud, où il présente en vrac toute une série (loin d'être exhaustive) de termes désignant le jeu des mots: calembour, antanaclase, à-peu-près, pataquès, un mot pour un autre, charade, anagramme, contrepèterie, antimétabole, palindrome, mots-valises, rébus, antistrophe, etc. (P. Guiraud, 1980, p. 36).

Les grands „calembouristes" français du XXe s. sont J. Audiberti, J. Jiono, M. Fombeure, H. Pichette, J. Prévert, H. Bazin, C. Rochefort, Le Clézio, E. Ionesco, S. Beckett, B. Vian, H. Michaux, R. Queneau, etc.

La fonction du calembour est d'amuser, de faire rire.

Synonymes : anagramme, antanaclase, contrepèterie, antimétabole, pataquès, quolibet.



Calligramme n. m. Du gr. kallos : « beauté », et gramma : « lettre, écriture ».

Poème où les vers sont assemblés de manière à figurer un objet, une personne. En réalité c’est un poème entièrement graphique. Ex. :







Reconnais-toi
Cette adorable personne c'est toi
Sous le grand chapeau canotier
Oeil
Nez
La bouche


Voici l'ovale de ta figure
Ton cou exquis
Voici enfin l'imparfaite image de ton buste adoré


vu comme à travers un nuage
Un peu plus bas c'est ton coeur qui bat

Guillaume Apollinaire, Calligramme,

extrait du poème du 9 février 1915, (poèmes à Lou).
L’origine du mot est formé par la contraction de calligraphie et d’idéogramme. Ce mot-valise signifie « Belles-Lettres » dans la mesure où il reprend l’adjectif grec kali : belle, et le nom gramma : signe d’écriture. Il s’agit donc pour Apollinaire et ses adeptes d’écrire en beauté.

Calque n. m. De l'ital. calco, calcare : « presser ».

On dit qu’il y a calque linguistique quand, pour dénommer une notion ou un objet nouveaux une langue A (le français) traduit un mot simple ou composé, appartenant à une langue B (roumain, russe, anglais) en un mot simple existant déjà dans la langue ou en un terme composé formé des mots existant aussi dans la langue.

C’est un phénomène lexical complexe qui est considéré par la plupart des linguistes comme un moyen efficace d’enrichissement du vocabulaire. Il est situé au carrefour des moyens externes et internes d’enrichissement du vocabulaire et de la connotation.

Les calques « historiques » d’antan ne posent pas de problèmes :



skyscarper- gratte- ciel→ небоскреб- zgârâie nori ;

ȇtre au septième ciel→ быть на седьмом (девятом) небе →a fi în al șaptelea cer sont acceptés par la norme.

Il y arrive quelque fois qu’un calque comme celui-ci soit heureux : pomme de terre en robe de chambre = картошка в мундире (pomme de terre dans l’uniforme)

Dans le cadre du calque nous distinguons quelques aspects importants :


  1. Calque comme moyen d’enrichissement de la connotation et du vocabulaire ;

  2. Calque comme moyen à modifier des normes linguistiques et poétiques ;

  3. Calques à valeur stylistique ; leur emploi dans des oeuvres belles- lettres et dans le langage de la presse.

Une chose curieuse est à remarquer :

Au début de son apparition tout calque est censuré, condamné, contesté, blâmé, accusé, attaqué, critiqué et puis... accepté.

Le calque représente une barrière difficile à franchir pour l’interprète et le traducteur des oeuvres littéraires.

Calquer v. tr. De l’ital. calcare : « presser ».

Imiter exactement ou copie étroite d’une forme linguistique, lexicale, phraséologique, syntaxique ou d’une idée quelconque.

Voir sous Plagiat.

Transposition d'un élément d'une langue ayant une valeur stylistique quelconque dans une autre, par traduction.

Traduire en roumain les expressions comme telles :




surveiller qqn comme le lait a urmări pe cineva cum ai
sur le feu. urmări nu dea laptele în foc.

avoir un oeil au beurre noir a pune ochiul pe untul ascuns, etc. cela signifie calquer malheuresement.
Alors on fait tout le possible d’éviter la traduction « « mot-à-mot ». Mais il arrive des cas où le calque est fait exprès; en ce cas il joue un rôle assez important dans la traduction d'une oeuvre littéraire d'une langue en une autre.

Cantilène n. f. De l’ital. cantilena, mot lat. : « chanson ».

1. Dans la poésie du Moyen Ȃge c’est un genre simple de chanson profane. Plus tard la cantilène désigne tout texte lyrique. La cantilène de Sainte Eulalie (vers 880) est le plus ancien poème en langue française.

2. Chant, poème monotone, mélancolique.

Cantique n. m. Du lat. ecclés. canticum : « chant religieux ».

1. Chant d’action de grâces consacré à la gloire de Dieu. « Le cantique des cantiques » – poème attribué à Salomon.

2. Chant réligieux en langue commune (et non en latin). Ex. : Un cantique de Noël.

Les cantiques de Noël sont très répendus dans les pays de l’Europe. Nous y présentons deux cantiques l’un venu de France et l’autre un cantique roumain de la Republique Moldova. Il faut y préciser que le nombre des cantiques dans le folclore roumain est énorme, pour ne pas penser à un nombre infini. Les cantiques différent d’une région à l’autre aussi bien que par leur contenu, mais aussi par la forme d’interprétation et le costume des interprètes (colindătorii).

Synonyme : motet n. m.

Carmagnole n. f. Du nom de la ville italienne Carmagnola connue par un très grand nombre d'ouvriers pauvres.

Chanson française révolutionnaire de la fin du XVIIIe s., créée par le peuple travailleur dans le but d'appeler à la lutte. La carmagnole a été une forme artistique de propagande. La structure de la carmagnole est simple: le quatrain et le refrain, qui en principe est fait de deux vers. Par extension, se dit de chaque chanson révolutionnaire qui a la même métrique que la carmagnole.

La carmagnole la plus connue est la suivante :
Madame Veto avait promis (bis)
De faire égorger tout Paris (bis)
Mais son coup a manqué
Grâce à nos canonniers.
Refrain :


Dansons la carmagnole
Vive le son (bis)
Dansons la carmagnole (bis)
Vive le son du Canon !



Carrée (Strophe ~) n. f.

On appelle strophe carrée une strophe où le nombre de vers est égal au nombre des syllabes du vers. L’usage de strophe carrée pour la ballade (voir sous ce mot) a été conseillé par Jean Molinet.

Voir sous strophe.

Catachrèse n. f. Du gr. katakhrêsis, khrésthai : « se servir abusivement ; emploi abusif ».

Figure de rhétorique par laquelle on étend la signification d'un mot pour exprimer une idée qui manque de terme propre. On crée ainsi des assemblages de mots qui, pris dans leur sens propre, sont disparates. Par ex. : l'usage ordinaire est de clouer des fers aux pieds des chevaux, ce qui s'appelle ferrer les chevaux, mais si au lieu de fer on se sert d'argent, on dira par catachrèse que les chevaux sont ferrés d'argent. Fil de fer en cuivre; aller à cheval sur un âne, sur un bâton.

La catachrèse constitue une métaphore neutre, clichée de la langue : Le pied de la montagne; une plume d'acier; une feuille de papier, une tête de clou ; une dent de scie, etc.

Le poète recourt à une catachrèse comme moyen d'expression convenable quand il a l'intention de détourner d'un usage ordinaire pour parvenir à une image radicalement différente de celle à laquelle appartient l'objet à définir ; ainsi pour désigner une odeur nauséabonde, de caractère macabre, mais forte, A. Rimbaud parle de parfums noirs. La poésie des Symbolistes français est parsemée de catachrèses. Les Français disent par plaisanterie de la poésie de St. Mallarmé qu'elle est « si catachrèse » que pour la comprendre il serait mieux tout de même de la traduire en français.



Catharsis n. m. Prononcez : [ katarsis ]. Du gr. katharsis : « purification ».

Selon Aristote, effet de « purgation des passions » produit sur les spectateurs d’une représentation dramatique.

Le catharsis aura lieu quand :

l’histoire qui est pour ainsi dire « l’âme de la tragédie » est définie comme l’agencement des actions ;

les caractères, qui manifestent un choix qualifié dans les paroles et les actions des personnages, sont secondaires par rapport à l’histoire, et ne font que mettre de la couleur là où celle-ci a désigné une action ;

les effets produits par la parole sont évocateurs (suggestifs) ;

l’expression (Lexis) ou la manifestation de la pensée à l’aide des mots correspond à la notion moderne de style ;

le chant est expressif et émouvant.



Césure n. f. Du lat. caesura : « coupure ».

La césure est un repos qui coupe le vers en deux parties, dont chacune s'appelle hémistiche (voir sous ce mot), c'est-à-dire, demi-vers : et ce repos bien ménagé contribue beaucoup à la cadence et à l'harmonie du vers français.

Il faut remarquer le fait suivant: il n'y a que les vers de douze syllabes et ceux de dix qui aient une césure ; les autres, c'est-à-dire, ceux de huit, de sept, de six syllabes, n'en ont point.

La césure des vers alexandrins (voir sous ce mot) est à la sixième syllabe, en sorte qu'elle partage ces vers en deux parties égales, comme dans ceux-ci :


Quand l'aube luit pour moi, quand je regarde vivre

Toute cette forêt dont le sentier m'enivre,

Ces sources et ces fleurs, je n 'ai pas de raison

De me plaindre, je suis le fils de la maison.

V. Hugo, Je fais bon ménage avec Dieu

La césure des vers de dix syllabes est à la quatrième syllabe, et elle coupe ces vers en deux parties inégales :
Le bal champêtre est sous la tente.

On prend en vain des airs moqueurs;

Toute une musique flottante

Passe des oreilles aux coeurs.

V. Hugo, Fêtes du village en plein air

Quand on dit que la césure des vers alexandrins est à la sixième syllabe, et que la césure des vers communs est à la quatrième, on entend qu'après l'une ou l'autre de ces syllabes il doit avoir un repos naturel qui mette un intervalle entre le premier et le second émistiche, en sorte qu'on puisse les distinguer en récitant les vers, sans forcer et sans obscurcir le sens de la phrase poétique. Dans d’autres cas la césure sera vicieuse.

On trouvera une étude beaucoup plus ample et approfondie dans le Dictionnaire universel de la langue française (1857).

On distingue :

césure épique : elle traite la fin du premier hémistiche une fin de vers en apocopant un  « e »  non élidable. Relativement fréquante dans la poésie épique du Moyen Ȃge (d’où son nom), elle est assez souvent utilisée par les poètes modernes.

Ex. : Montagne(s) derrièr(e), // montagnes devant (J. Supervielle).

On constate alors que l’apocope à la césure permet ici de parfaire le paraléllisme de deux hémistiches, avec le même nombre de syllabes pour derrière et pour devant.

césure lyrique : elle correspond à la présence d’un « e » non élidable et prosodiquement compté dans la syllabe qui précède la césure comme c’est le cas dans ce décasyllabe extrait de la « Ballade sur la mort de Du Guesclin » du poète médiéval Eustache Deschamps :

O Bretagne, // pleure ton espérance !

On a appellé « lyrique » une telle césure parce qu’on la trouve le plus souvent dans la poésie lyrique médiévale.

césure enjambante : la césure est suivie d’une syllabe finale en « e » non élidable, et donc elle passe entre la syllabe accentuée du mot et cette syllabe finale en « e » prosodiquement comptée. On en trouve un exemple dans le second de ces deux vers de Francis Jammes extraits de « Il va neiger... ».

Et maintenant même, où sont mes vieilles tristesses de l’an dernier ? A pei // ne si je m’en souviens. (Aquien, Michèle, 1996, p. 42).

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