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Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


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Gradation n. f. Du lat. gradatio ; de gradus : « degré ».

Figure et procédé par degrés successifs qui consiste à disposer plusieurs mots ou expressions selon une progression de sens croissante (gradation ascendante) ; les indications deviennent de plus en plus fortes (arguments, notations de tout ordre). G. Molinié présente un exemple très convaincant à ce sujet :


De quel front viendras-tu, dans ta propre demeure,

Chercher un peu de calme et d'hospitalité ?

Une voix sera là pour crier à toute heure :

Qu'as-tu fait de ta vie et de ta liberté ?

Crois-tu donc qu'on oublie autant qu'on le souhaite ?

Crois-tu qu'en te cherchant tu te retrouveras ?

De ton cœur ou de toi lequel est le poète ?

C'est ton cœur, et ton cœur ne te répondra pas.

L'amour l'aura brisé ; les passions funestes

L'auront rendu de pierre au contact des méchants ;

Tu n'en sentiras plus que d'effroyables restes.

Qui remueront encor comme ceux des serpents :

O ciel ! qui t'aidera ? que ferai-je moi-même,

Quand celui qui peut tout défendra que je t'aime,

Et quand mes ailes d'or, frémissant malgré moi,

M'emporteront à lui pour me sauver de toi ?
Cet extrait de La Nuit d'août de Musset montre un alignement continu d'affirmations calamiteuses de plus en plus noires adressées par la Muse au poète (p. 159).

Il y a aussi une regression de sens (gradation descendante appellée contregradation).

Par ex. : C’est un roc ! ... C’est un pic ! ... C’est un cap ! ... Que dis-je, c’est un cap ! ... C’est une péninsule. (Ed. Rostand) ; Va, cours, vole et nous venge... (Corneille, Le Cid).

Synonyme partiel : climax (voir sous ce mot).



Grammaire stylistique Partie composante de la stylistique qui étudie les éléments grammaticaux et leurs fonctions de la langue.

La grammaire stylistique étudie la connotation des faits de grammaire due à l'usage plus ou moins large ou limité qu'ils trouvent dans les différents styles de la langue française. La différenciation stylistique des faits de grammaire ne va pas aussi loin que celle du lexique, par exemple. La valeur grammaticale des faits de langue porte un caractère abstrait ; le normativisme grammatical oblige le sujet parlant à se soumettre à un code des règles bien déterminées. Néanmoins les faits grammaticaux ne sont pas toujours neutres, à couleur stylistique zéro : l’aspect stylistique du substantif (le genre, le nombre), l'article, la substantivation, l'adjectivation, la valeur stylistique des pronoms, la valeur stylistique des formes verbales, etc. offrent toujours la possibilité à l'écrivain, au poète, à tout sujet parlant d'en tirer profit, c'est-à-dire, de créer nouvelles connotations. Mais en somme la grammaire stylistique est assez pauvre en variantes. La différenciation stylistique est plus marquée dans le lexique et dans la syntaxe.

Voir sous stylistique.

Grammaticalité n. f. De grammatical.

Dans la linguistique contemporaine c’est le caractère d’une phrase simple ou complexe bien construite, dont la syntaxe est correcte et corresponde aux règles strictes de la grammaire.

Antonyme : agrammaticalité. Voir sous ce mot.

Grammatiste n. m. Du lat. grammatista.

Dans l’Antiquité : Celui qui enseignait la rigueur de la lecture et de l’écriture, chez les Grecs.



Graphique (Écriture ~, poème ~, vers ~) adj. Du gr. graphikos : « signes écrits ».

Poème, vers, texte représentés par des lignes « poétiques », des figures, des configurations qui font un ensemble organisé d’éléments.

L’écriture graphique est expressive grâce à la perception visuelle.

Les Calligrammes de G. Apollinaire (1918) sont de vrais « idéogrammes lyriques ». L’auteur a voulu user, dans un sens pictural et moderniste, des possibilités figuratives du vers, en accord avec la peinture de son temps (caractères typographiques utilisés par Braque).

Les meilleurs calligrammes sont ceux où la facilité de la lecture, la présence d’une expression vraiment poétique et la grâce symbolique du dessin se trouvent réunis. (Col. Lagarde et Michard, XXe siècle, p. 45).

Dans la nouvelle poésie française on trouve des vers graphiques chez Yves Buin, Gérard de Cortanze, Jean-Pierre Cretin (A consulter : Bernard Delvaille, Anthologie, 1974).



Grotesque n. et adj. De l'ital. grottesca, grotta : « cavité de grande taille dans le rocher, le flanc d'une montagne ».

Le comique de caricature poussé jusqu'au fantastique, l'irréel. À se rapporter aux personnages d'A. Daudet de Tartarin de Tarascón.



Le grotesque crée le difforme et l'horrible... le comique et le bouffon. Le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse offrir à l'art. - disait V. Hugo.

Personnage ~ - risible, ridicule, burlesque.



-H-
Devant l’éclair –

sublime est celui

qui ne sait rien !

Matsuo Bashô


Haïku n. m. ou Haïkaï n. m. Du jap.

Poème classique japonais de trois vers dont le premier et le troisième sont pentasyllabiques, le deuxième heptasyllabique.

Pourquoi aimons-nous le haïku ? Sans doute pour l’acquiescement qu’il suscite en nous, entre émerveillement et mystère. Le temps d’un souffle (un haïku, selon la règle, ne doit pas être plus long qu’une respiration), le poème coïncide tout à coup avec notre exacte intimité provoquant le plus subtil des seismes. Jugez-vous même :
A l’entrée du jardin Dans les jeunes herbes Les herbes folles

fleurit le blanc le saule se couvrent d’automne –

d’un camélia oublie ses racines je m’assieds
Ueshima Onitsura Yosa Buson Taneda Santôka
« Poèmes un peu plus que poèmes – ou un peu moins (R. Barthes les situait au « bord antérieur du lanagage ») – ils voudraient creuser en nous, par le truchement d’un lyrisme ramassé, un sentiment du monde comme miracle. Un sentiment d’ouverture à l’insondabilité des choses que semble avoir peu ou pour oublié l’héritage philosophique accidental, gouverné d’ordinaire par un esprit de distance vis-à-vis de la réalité. » Anthologie du poème court japonais, 2005, p. 13.

Le haïku par sa structure est d’une savante simplicité qui cache des associations imprévisibles, inconnues et réellement profondes. C’est un instant-poème, une étincelle jaillie de la confrontation permanente entre le présent et l’éternité, entre « le moi » et le cosmos, entre la réalité et l’onérisme.

Le haïkiste semble photographier, enregistrer les perles sémantiques (André Breton dans le Premier Manifeste du surréalisme appelle les poètes à être des « appareils enregistreurs »). Le mot « haïkaï » est utilisé parfois à la place de haïku, désigne en fait un genre plus large, celui des « poèmes libres » s’opposant à la poésie officielle.

Voir sous tanka.



Hapax n. m. Du gr. hapax legomenon : « chose dite (prononcée) une seule fois ».

Mot, tournure, expression employés uniquement une seule fois dans un contexte quelconque. Le mot ptyx, employé par St. Mallarmé dans un de ses sonnets, est un hapax.



Rongeailler, tapotiller, tremblouiller, la manifestaille, le stationniste (R. Queneau) ; êtreté, fougassette, malportance (J. Audiberti) ; extrême-onctionner. (J. Lorrain) ; gradaille (L.-F. Céline) ; léonardesque (R. Rolland) ; puissantisme (H. de Montherlant), etc.

Dans la littérature russe V. V. Maïakovski fut un grand amateur et créateur de hapax: Cepnacmый, молomкacmый, cвинцовоночиe.

Il y a des hapax qui sont très chers à la poétique roumaine comme par ex. celui de M. Eminescu :

Afară-i toamnă, frunză-mprăştiată,

Iar vântul zvârle-n geamuri grele picuri...
Synonymes : néologisme stylistique, occasionnalisme (voir sous ces mots), création de l’auteur, création individuelle.

Haplographie n. f. De l’élément haplo -,du gr. haplous : « simple », et graphein : « écriture ».

Faute d’écriture qui consiste à n’écrire qu’une fois un caractère ou groupe de caractères qui devait ȇtre obligatoirement redoublé. On dit : philogie pour philologie, haplogie pour haplologie, etc.

En roumain : măligă pour mămăligă.

Les personnages de R. Queneau (Zazie dans le métro) utilisent des haplologies bien sûr avec but stylistique.



Haplologie n. f. De haplo : « simple » et logis : « discours ».

Cas particulier de la dissimulation du semblable par le semblable ; accident qui conduit à n’énocer que l’une de deux articulations pareilles.

C'est plutôt un phénomène de prononciation ou de morphologie que de stylistique, qui dans la formation d'un dérivé, supprime une syllabe répétée. Féminiser au lieu de fémininiser (féminin + -iser) ; ainsi quand on dit dans la prononciation rapide : a vous vu? Pour avez vous vu ?

L'haplologie est caractéristique pour la langue parlée.



Happy end n. m. ou n. f. De l’angl. end : « fin », et happy : «  heureuse ».

C’est un anglicanisme pour désigner la fin (le dénoument) heureuse d’un film, d’un roman, d’une nouvelle, d’une histoire souvent considérée comme une concession au goût du public (du lecteur).

Par ext. et fam. on dit : happy end = fin heureuse.

Harangue n. f. Du bas lat. harenga : « rang », de l’it. aringo : « place publique ».

Ce terme a été employé en rhétorique historique dans le sens de discours solennel destiné à être prononcé par une personnalité à haute voix en public.

On dit par extention : Discours pompeux et ennuyeux ; remontrance interminable.

Synonyme : allocution (voir sous ce mot).

Synonyme partiel : oraison (voir sous ce mot).

Harmonie n. f. Du lat. harmonia : « accord ».

Dans le plan stylistique on sous- entend par ce terme une impression agréable résultant de l'accord de plusieurs éléments formels : accents, coupes, mélodie, sonorité.


Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;

J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;

Je hais le mouvement qui déplace les lignes,

Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Ch. Baudelaire



Harmonie imitative n. f. Du lat. harmonia ; du gr. proprement « assemblage ».

Choix et arrangement de mots par les sons desquels on cherche à imiter un bruit naturel.

Cette combinaison, cet ensemble de sons perçus simultanément sont d’une manière agréable avant tout à l’oreille. Par ex. :
Et faisant sonner sa sonnette. (La Fontaine) ;

Un frémissement fin de feuille. (P. Valéry) ;

Jusqu'au frémissement de la feuille froissée. (V. Hugo) ;

Et la mer se retire en suçant ses salives. (J. Cocteau).
Dans le dernier exemple, l'allitération de s et de n enrichit ici la signification des verbes sonner et sucer en se faisant écho sonore.

Voir sous allitération, harmonie vocalique.

Type d'apophonie (voir sous ce mot).
Harmonieux,-euse adj. De « harmonie », et le suffixe -eux /-euse.

Qui a de l'harmonie, en parlant du discours, du langage. On dit : discours harmonieux ; style, ton harmonieux. J. Renard disait : « Le style est un souffle harmonieux. »



Harpe n. f. Germ. harpa : « instrument ».

Instrument de musique. Dans le sens figuré elle signifie la poésie sacrée.

Poésie, harpe intérieure... (A. de Lamartine)

Très rarement employée dans le sens de la poésie lyrique.



Haut adj. Du lat. altus ; H, dû à une influence germanique.

Voir sous hauteur.



Hauteur mélodique n. f. Du « haut ».

La hauteur mélodique contribue par ses variations à donner à la strophe ou au vers son aspect intonatif, significatif (dans le cas de l'interrogation, par exemple, ou du doute, etc.) ou simplement caractéristique de l'individu, de l'orateur (G. Mounin).


« D'où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,

Montant comme la mer sur le roc noir et nu ? »

- Quand notre coeur a fait une fois sa vendange,

Vivre est un mal. C'est un secret de tous connu,

Une douleur très simple et non mystérieuse.

Et, comme votre joie, éclatante pour tous.

Cessez donc de chercher, ô belle curieuse!

Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous!

Ch. Baudelaire

Les variations de hauteur mélodique de ces vers de Baudelaire correspondent à des variations de l'âme du poète, sans lesquelles on ne saurait jamais à fond les corrélations subtiles de l'univers baudelairien.

Hémistiche n. m. Du lat. hemistichium ; du gr. hȇmi : « à demi », et du radical du mot stikhos : « ligne, vers ».

Moitié d'un vers (en principe de l'alexandrin, voir sous ce mot) marquée par un repos ou une césure. Chaque hémistiche de l'alexandrin a six syllabes.


La nuit m'est courte, | | et le jour trop me dure,

Je fuis l'amour, | et le suis à la trace

Du Bellay

Dans des autres vers, outre l'alexandrin, les hémistiches n'ont forcément le même nombre de syllabes.

Tout vers de plus de huit syllabes est composé de deux hémistiches ; on appelle ainsi chacune des moitiés du vers ; l’hémistiche peut ne pas correspondre strictement à la moitié des syllabes du vers. Si l’hémistiche de l’alexandrin binaire compte bien six syllabes, ceux du type le plus répandu de décasyllabes en comptent le premier quatre, l’autre six.



Hendécasyllabe n. m. et adj. Du gr. hendeka : « onze », et « syllabe ».

Vers qui comporte onze syllabes.

On dit : vers hendécasyllabe.

Vois sous alexandrin.



Hendiadis ou hendiadyin n. m. Du gr. hen dia duoin : « une chose au moyen de deux mots. » Prononcez : [endiadis ou ẽndjadin].

Figure de rhétorique qui consiste à dissocier en deux noms coordonnés une expression unique (nom et adjectif ou nom et complément ). Par ex. :


Un temple remplit de voix et de pierres.

A. de Lamartine

Les deux termes voix et pierres étant coordonnés, en réalité tendent l'un de l'autre.

L'hendiadis le plus courant fait apparaître deux thématisations alors qu'une seule est en jeu. L'hendiadis n'est pas considéré comme un vice de style.



Heptasyllabe adj. et n. m. Du gr. hepta : « sept » et syllabe.

Vers de sept syllabes.

Voir sous alexandrin.

Herméneutique n. f. Du gr. hermeneutikos, de hermeneuein : « interpréter ».

1. Science qui a pour objet l’interprétation des textes philosophiques, religieux, poétiques.

2. Interprétation complexe des symboles.

Synonymes : analyse, commentaire, interprétation, glose, décodage, critique littéraire, poétique.

Voir sous commentaire, interprétation.

Herméticité n. f. De hermétique.

Le mot s’emploie rarement pour désigner la qualité de ce qui est clos, fermé d’une manière hermétique.

Voir sous hermétisme.

Hermétique (Vers ~, phrase ~) adj. De Hermès, nom d’une divinité grecque correspondant à Mercure. Hermès est le fondateur mythologique de l’alchimie.

Poète, écrivain, oeuvre difficiles ou souvent impossibles à comprendre. Le terme « écrivain obscur » d’autrefois est remplacé par « écrivain hermétique ».

Antonyme : clair, aisé.

Hermétiquement adv. De hermétique.

Voir sous hermétisme.



Hermétisme n. m. De hermétique.

Caractère de ce qui est incompréhensible, obscur, ésotérique, clos. L’hermétisme de la poésie de St. Mallarmé est largement discuté par la critique. L’évolution hermétique de cet auteur s’explique par trois raisons principales : I) une tendance spontanée ; II) un effort conscient pour faire du verbe poétique un langage ésotérique accessible aux seuls initiés; III) la nature même de cette poésie.

L’hermétisme est pour Mallarmé une nécessité, car l’essence même de la poésie selon lui, est mystérieuse, insaisissable. Mallarmé ne veut ni d’une poésie descriptive, ni d’une poésie d’idées ; il traduit les concepts en symboles ; au lieu de nommer un objet, il tente de faire naître en nous l’impression et comme le désir de sa présence, ou le vide de son absence.

La phrase, les mots, la musique dans l’hermétisme ont un rôle cardinal : « Donner un sens plus pur aux mots de la tribu. »



Héroï-comique adj. De héroïque, et comique.

Qui tient de l’héroïque et du comique en même temps, qui traite sur le ton d’épopée un thème banal, un sujet bas. « Le Lutrin » de Boileau est le divertissement d’un homme de lettres passionné de son art. Boileau nous le présente comme le résultat d’une gageure : il soutient un jour « qu’un poème héroïque, pour ȇtre excellent, devait ȇtre chargé de peu de matière » ; le premier président de Lamoignon l’aurait alors mis au défi d’en composer un sur le sujet suivant : la dispute survenue en 1667 entre deux chanoines de la Sainte- Chapelle, le trésorier et le chantre, à propos d’un lutrin dont la musse imposante masquait le chantre dans sa stable. Boileau se pique au jeu et tira de cette mince matière un long poème héroï- comique en quatre chants (1674), auxquels deux autres vinrent s’ajouter en 1683.

Le contraste entre le fond et la forme, entre le réalisme satirique et la grandiloquence du style, est d’un comique irrésistible. Boileau créait ainsi un genre qu’il définit lui- mȇme héroï- comique.

Mais « Le Lutrin » eut aussi un résultat auquel l’auteur ne s’attendait guère : il déconsidère définitivement à nos yeux la conception classique de l’épopée fondée sur des recettes. Quand nous lisons par ex. « La Henriade » de Voltaire, nous ne pouvons nous empȇcher de rire en reconnaissant à chaque page « les trucs » de Boileau, appliqués cette fois à un sujet sérieux. A consulter : Coll. Lagarde et Michard, XVII siècle. – Paris : Bordas, 1995, p. 332- 336.

La « Satire VI » de Boileau est écrite dans le mȇme genre.

Héroïque adj. Du lat. heroicus. Du gr.

Sens littéraire : Qui célèbre, conte les exploits des héros, des hommes illustres.

On dit : poème, poèsie héroïque.

Héros n. m. Du lat. heros.

Personnage principal d’une oeuvre dramatique, cinématographique. Aussi héroïque. Les héros du roman naissent du mariage que le romancier contracte avec la réalité (Fr. Mauriac).

Si la conduite d’un héros ne correspond pas à un idéal (par exemple, s’il est lâche, cupide, traître) ce héros peut être qualifié comme antihéros.

On distingue les héros selon les grandes périodes de la littérature française et universelle : le héros antique ; le héros médiéval occidental, le héros de l’époque moderne.

Selon les courants et les écoles littéraires on distingue : le héros classique ; le héros romantique ; le héros réaliste ; le héros naturaliste, etc.

Dans l’évolution de la littérature vers l’époque moderne le héros perd de plus en plus son caractère exceptionnel d’antan, il perd ses qualités et son échilibre, et les événements dans lesquels il est entraîné sont devenus moins spectaculeux.

Voir sous personnage littéraire.

Hétérométrie n. f. Du préfixe hétéro- ; gr. métron : « mesure ».

Voir sous hétérométrique.



Hétérométrique adj. De héterométrie.

Se dit à propos des vers d'un poème qui sont de mesure différente.


Ta main s'est engagée dans ma main mais tu n'es plus

derrière elle

J'entraîne avec moi ton ombre et ton fantôme la fumée de notre

incendie

Je m'évade et tu n 'es plus ma prisonnière

Je triomphe et tu restes morte en ta négation

Pourtant autour de nous tout est naissance.

Guy Bearn

Chaque vers de ce poème diffère du point de vue métrique, sa mesure est donc hétérométrique. Le Corbeau et le Renard de La Fontaine est un poème hétérométrique.

Antonyme : isométrique.



Hétéronyme n. m. Du gr. heteros : « autre »; numos : « nom ».

Mot identique à un autre par la graphie, qui en diffère par la prononciation et la signification. Couvent n. m. et couvent - 3e personne pl. du verbe couver, La métaphore seule peut donner une sorte d'éternité au style. (M. Proust) et hostile - adj.



Hexamètre n. m. et adj. Du gr. hexametrus : « qui a six pieds ».

Vers de la poésie grecque ou latine de six pieds (douze syllabes). Par extension, il s'agit de l'alexandrin français (voir sous ce mot).



Hexasyllabe n. m. et adj. Du gr. hexa-, de hex : « six», et syllabe.

Se dit d’un mot ou d’un vers à six syllabes.

On dit : vers hexasyllabe ou vers hexasyllabique (rarement).

Voir sous alexandrin.



Hiatus n. m. Du lat. hiatus, hiare : « ouvrir la bouche ». Prononcez : [jatys].

Cacophonie due à la rencontre de deux voyelles sonores appartenant à des syllabes différents. Par ex. : Il a eu une peur énorme, non, extraordinaire.

En terme de grammaire on donne le nom de hiatus à la rencontre de deux voyelles sonnores, qui soient placées, l'une à la fin d’un mot, l'autre au commencement du mot suivant, lorsque la première ne s'élide pas. Par ex. : Il allait à Arles; Il rêvait à Athènes.

En France, jusqu'à Malherbe, l'hiatus a été permis dans presque tous les genres littéraires. Puis, il fut interdit d'une façon à peu près absolue en poésie, surtout après le XVIIe siècle. Dans la poésie moderne, qui comporte des versifications très libres, l'usage de l'hiatus est redevenu courant.



Holophrastique adj. Du gr. holos : « entier » ; phrasis : « énoncé, phrase ».

Se dit d'un vers ou d'un poème dans lequel une idée est exprimée par un seul mot ou mot-phrase.

Par exemple, le titre d'une comédie de Térence est l’Héautontimorouménos (Le Bourreau de soi-même) - titre repris par Ch. Baudelaire pour la pièce LXXXIII des Fleurs du Mal; un ouvrage de l'époque de la perestroïka porte le titre de catastroïka (de catastrophe et perestroïka) ; le volume de Dorin Tudoran est intitulé Kakistocraţia qui désigne un modèle d'attitude pour les intellectuels roumains pendant l'époque du communisme. Toutes ces créations sont holophrastiques.

Holorime ou olorime n. f. et adj. Homophonie totale de deux vers. Elle repose sur la paraphonie et se présente comme un long calembour dont on donnerait la clef.

Par le bois du Djinn, où s'entasse de l'effroi,

Parle! bois du gin! ou cent tasses de lait froid.

Alphonse Allais

Vers holorimes qui riment sur la totalité de leurs syllabes.

Etonnamment monotone et lasse

Est ton âme en mon automne, hélas !

Louise de Vilmorin

L’holorime est la rime riche par excellence car il s’agit d’une rime sur un vers entier. Exemple :

Le fameux sonnet holorime de Jean Goudezki est le seul sonnet holorime de la langue française. Le sonnet en holorimes et alexandrins est dédié par Jean Goudezki à Alphonse Allais : Invitation à venir à la campagne prendre le frais.


Une nourriture saine et abondante.
Des sujets de chronique et des bitures.


Je t'attends samedi, car Alphonse Allais, car
A l'ombre, à Vaux, l'on gèle. Arrive ! Oh ! la campagne!
Allons - bravo ! - longer la rive au lac, en pagne;
Jette à temps, çа me dit, carafons а l'écart.


Laisse aussi somber tes déboires, et dépêche!
L'attrait : (puis, sent !) une omelette au lard nous rit,
Lait, saucisses, ombres, thé, des poires et des pêches,
Là, très puissant, un homme l'est tôt. L'art nourrit.


Et, le verre à la main - t'es-tu décidé ? - Roule
- Elle vera, lа, mainte étudé s'y déroule
Ta muse étudiera les bêtes ou les gens!


Comme aux dieux devisant, Hébé (c'est ma compagne)…
Commode, yeux de vice hantés, baissés, m'accompagne…
Amusé, tu diras : “ L'Hébé te soûle, hé ! Jean !
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