Ana səhifə

Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


Yüklə 3.18 Mb.
səhifə17/53
tarix26.06.2016
ölçüsü3.18 Mb.
1   ...   13   14   15   16   17   18   19   20   ...   53

Chanson d’automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.


Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.

Et je m’en vais


Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.


(Poèmes Saturniens)

Le t dans a-t-il est ajouté pour obtenir l’euphonie dans la prononciation.

« C’est que la langue française est fort exigeante en matière d’euphonie. Pour satisfaire à la musique, elle enfreint des règles, altère des mots, ajoute des lettres ». (G. Duhamel).

Un assez grand nombre de moyens stylistiques se rapportent à l’euphonie : le rythme, la rime, l’anaphore, l’épiphore, l’allitération, l’assonance, tous les cas de répétitions agréables des sons. L’euphonie est caractéristique pour les vers, mais aussi pour la prose.

Antonymes : cacophonie, dissonance (voir sous ces mots).

Euphonique adj. De euphonie, et le suffixe –ique.

Qui a de l’euphonie ; qui produit l’euphonie. Se dit d’une façon générale de ce qui comporte une sonorité agréable ; en particulier d’un phonème, d’ordinaire non étymologique, propre à faciliter la transition entre deux sons consécutifs : t de fr. va-t-il. Et dans la poétique : Un soir, t- en souvient- il ? nous voguions en silence...


Le texte poétique tent toujours à ȇtre poétique. (A. De Lamartine)

Euphoniquement adv. De euphonique.

D’une manière euphonique. Par ex. : Il tend à s’exprimer euphoniquement.



Évasive (Syllabe ~) adj. Du bas lat. evasio, evadare : « s'échapper ».

H. Morier appelle syllabe évasive celle qui, à la fin d'un vers, d'une phrase ou d'un membre de phrase, s'achève elle-même sur une voyelle.


Si Titus est jaloux,

Titus est amoureux.

J. Racine



Evidentia n. f. Figure connue également sous le nom de « trait ».

En gr. diatypose (voir sous ce mot).



Évolution n. f. Du lat. evolutio : « action de dérouler », de volvere : « rouler ».

Toute langue est en continuel changement. Toute langue d’une littérature, d’une poétique a une histoire et une évaluation.

On distingue : l’évolution linguistique, qui est l’ensemble des changements par lesquels passe une langue pour parvenir d’un état donné à un état nouveau. Entre l’ancien français et le français actuel il y a une évolution évidente, non seulement quantitative, mais aussi qualitative.

L’évolution sémantique est détérminée par les changements de signification. Par ex. : le mot épanouissme n. m. (L.-F. Céline) a son dérivé d’épanoui il est à valeur intensive. L’emploi de ce suffixe d’origine italienne est nettement burlesque ou ironique depuis la fin du XVIe siècle. Le suffixe –issme est devenu dans son évolution assez actif et productif.

Par l’évolution phonétique on entend plus particulièrement ceux des changements phonétiques qui apparaissent comme progressifs par opposition aux changements dits immédiats ou instantanés.

L’évolution stylistique d’une langue est détérminée par les changements et les modifications qui se produisent dans une communauté littéraire, dans un courant ou école littéraire et même dans l’oeuvre d’un seul auteur.

La stylistique et la poétique déterminant les conditions de l’évolution linguistique et littéraire en action.

Exagération n. f. Du lat. exaggerare : « ammonceler ».

1. Passage d'une oeuvre littéraire écrit dans un langage empreint d'exagérations. Les amusantes exagérations de Tartarin de Tarascon d'A. Daudet servent comme bel exemple.

2. En stylistique l'exagération est une figure de pensée qui consiste à mettre à la place d'une idée nette une idée plus générale et disproportionnée. L'exagération est largement employée par les représentants du théâtre absurde E. Ionesco, S. Beckett.

Voilà : Une fois, un fiancé avait apporté un bouquet de fleurs à sa fiancée qui lui dit merci ; mais avant qu'elle lui eût dit merci lui, sans dire un seul mot, lui prit les fleurs qu'il lui avait données pour lui donner une bonne leçon et, lui disant « je les reprends », il lui dit au revoir en les reprenant et s'éloigna par-ci, par-là.

E. Ionesco



Exclamation n.f. Du lat. exclamatio : « cri ».

L'exclamation est une figure de rhétorique par laquelle l'orateur ou le poète, cédant à un vif mouvement de surprise, d'admiration, de crainte, de joie, de fureur, etc. traduit brusquement sa pensée. L'exclamation exprime une émotion vive ou un jugement affectif. Souvent elle est réduite à une interjection.


Ô cendres d'un époux! Ô Troyens! Ô mon père!

Ô mon fils, que tes jours coûtent cher à ta mère!

J. Racine

Dans le français parlé l'exclamation s'accompagne de gestes, d'intonations, de jeux de physionomie qui précisent et renforcent la nature du sentiment exprimé.

L'exclamation est une des formes de style les plus employées en poésie, surtout dans la poésie lyrique et dramatique, mais aussi en prose (chez les prosateurs).

Voir sous épiphonème.

L'exclamation sert à rendre toutes les émotions les plus douées, les plus tendres comme les plus violentes. Elle exprime :

1. la surprise heureuse ou indignée. Es-toi, chère Elise?; Ô jour trois fois heureux! (J. Racine); Quoi? Je vous vois, maraude! (Molière) ;

2. la joie ou la tristesse. Agréable colère! Digne ressentiment à ma douleur bien douce. (P. Corneille); Hélas! Que j'en ai vu mourir de jeunes filles. (V. Hugo) ;

3. la colère, la rage. O rage! O désespoir! Ô vieillesse ennemie. (P. Corneille) ;

4. le dégoût. Quelle bassesse, ô ciel!/ et d'âme et de langage! (Molière) ;

5. une émotion admirative ou mélancolique. Ô rive des Jourdain! Ô champs aimés des dieux! (J. Racine) ;

6. la stupeur angoissée. Ô nuit désastreuse! Ô nuit effroyable! où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nou­velle : « Madame se meurt. Madame est morte! » (J. Bossuet).

N. B. A ne pas confondre l'exclamation avec l'épiphonème: sous le nom d'épiphonème, les rhéteurs ont distingué une exclamation qui renferme une maxime ou une réflexion exprimée d'une manière vive et précise, et qui est comme la conclusion naturelle d'un récit ou d'un raisonnement.

Exégèse n. f. Du gr. exêgêsis : « explication ».

Interprétation philologique d'un texte dont le sens, la portée sont obscurs ou sujets à discussion. L’exégèse tend toujours vers le modernisme (voir sous ce mot).

Synonymes : explication, interprétation, commentaire, analyse.

Existentialisme n. m. (1925, répandu vers 1945). De existentiel, de existence. Du bas lat. existentia.


  1. Un mouvement littéraire d’origine philosophique

L’existentialisme est d’abord une philosophie dérivée de la phénoménologie, qui refuse de se laisser enfermer dans la tradition de cette discipline et qui réclame le droit de s’installer au cœur du quotidien. Pour les existentialistes, l’homme a à construire sa manière d’exister, car l’essence de l’homme se constitue dans l’existence : l’existence précède l’essence.

L’homme existentialiste s’édifie dans sa relation avec le monde extérieur, se réfère à son expérience vécue, qu’il se situe dans une perspective athée comme Jean-Paul Sartre ou dans une perspective chrétienne comme Gabriel Marcel.

La littérature offre à la pensée existentialiste une voie royale pour restituer à l’existence humaine son épaisseur, pour explorer l’angoisse des individus confrontés à la présence de l’absurde, qui se confond avec le rapport de l’homme à l’être. L’expérience de la guerre et de la Résistance, le climat moral de l’occupation composent un terrain particulièrement favorable à cette prise de conscience et à son expression romanesque ou théâtrale. En effet, rien de plus absurde, concrètement, que cette situation historique dénuée de tout sens.

Si la littérature existentialiste brille en ces années noires et à la Libération, elle ne disparaît ensuite que pour laisser place à des mouvements largement irrgués de ses leçons : le Nouveau Roman et le théâtre de l’absurde (Adamov, Gatti, Ionesco, Beckett).



  1. Sartre et Camus : deux frères ennemis

Malgré les différences considérables qui les séparent et les opposent, la tradition aime associer les figures d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre. L’étiquette « existentialiste » convient relativement bien au second, mal au premier. Ce qui réunit les deux hommes est d’ordre historique : ils représentent en 1945 la « modernité » dans les milieux intelectuels. Aussi, lorsqu’on utilise ce terme, fait-on davantage référence à un climat politique et littéraire qu’à une école proprement dite : cette dernière n’a effectivement jamais existé.

Par ailleurs, la culture philosophique de Sartre et celle de Camus ne sont pas de même nature. Sartre – qui a étudié très tôt Heidegger – est un philosophe professionnel, Camus non. L’auteur de La Nausée (1938) produit d’ailleurs des textes importants, comme L’Être et le Néant (1943), qui se veulent strictement philosophiques, alors que Camus, quand il rassemble dans Le Mythe de Sisyphe (1942) ses réflexions à la lumière de Kierkegaard, Jaspers, Husserl, propose un essai plus moral que philosophique, une vision du monde et non une doctrine.

La période existentialiste forme pourtant, quoi qu’il en soit de ces différences, un moment privilégié pour les relations entre littérature et philosophie. Dans les œuvres qui, de près ou de loin, s’y rattachent, la littérature s’ouvre à des interrogations dernières qu’elle a rarement posées avec une telle acuité : La Nausée est un vrai journal métaphysique ; L’Etranger (1942) une exploration de l’angoisse humaine ; L’Invitée (1943) de Simone de Beauvoir, une réflexion sur le rapport à autrui.


  1. Un mouvement sans descendance

Au lendemain de la rupture de Sartre et Camus, en 1952, suite à l’affaire de L’homme révolté, l’unité factice de l’existentialisme disparaît ; d’un côté la pensée se radicalise, la politique l’emporte sur la littérature, la révolution renaît de ses cendres ; de l’autre s’affirme un humanisme vitaliste et scolaire.

Les Temps modernes, revue née en 1945, réunit certes des compagnons de route de Sartre et de Simone de Beauvoir, mais n’a pas d’ambition doctrinale. Quoi de commun entre Michel Leiris, Boris Vian, Bernard Pingaud et Francis Jeason ?

A partir de 1958, Sartre lui-même classe l’existentialisme parmi les « idéologies » qui ont tenté de réactiver le marxisme et en annonce, sans grand regret, le dépassement historique. L’heure des sciences humaines et du structuralisme a sonné.



  1. Une métaphysique de la liberté

Le philosophe traduit, sous le terme de Nausée, une expérience fondamentale.

D’un côté, il y a les choses enfermées dans leur contingence, dans leur « en-soi » ; de

l’autre la conscience, qui se déploie en toute liberté, authentique  « pour-soi ». En d’autres termes, l’en–soi des choses est clos sur lui-même, sans relation avec l’extérieur ; le pour-soi est la façon d’être du sujet humain toujours en devenir.

Que va faire l’homme de sa liberté ?

Certes, cette liberté est limitée par des conditions et facteurs antérieurs à l’acte libre, mais l’homme se définit par le projet de donner tel ou tel sens à la situation où il est engagé. Par les choix qu’il effectue, l’homme se situe et s’invente. Les choses sont prisonnières de leur essence, l’homme produit son essence en existant.

La liberté de l’homme se heurte toutefois à la liberté d’autrui, à la présence de l’autre également pourvu de conscience.


  1. La morale de l’engagement

Comment vivre cette présence aliénante de l’autre ? Certains acceptent de se laisser réifier, aliéner par le regard d’autrui, d’exister et d’être ce que l’on pense d’eux. Tel est le refuge dans un rôle social (le fameux exemple du garçon de café). Certains tentent de réduire les autres à l’état d’objet en limitant leur liberté : ce sont les « salauds ».

Il ressort de cette description l’idée que seule une morale adaptée permettra à l’homme d’accomplir sa liberté sans aliéner celle d’autrui. Il faut être conscient que tout choix personnel implique des retombées dont l’entourage sera le bénéficiaire ou la victime.

Être responsable, cela signifie être conscient qu’en se choisissant, on choisit aussi pour les autres. D’où l’importance du thème de l’engagement–tant littéraire que politique. Il n’est pas un acte qu’on accomplisse qui n’engage l’humanité.

A consulter : Textes et documents. Coll. dirigée par H. Mittérand, -XX-ème siècle , p. 477-478.



Exorde n. m. Du lat. exordium, de exorderi : « commencer ».

En rhétorique, c’est la partie initiale d’un discours, qui lance le mouvement oratoire.

L’exorde est la première des cinq parties cannoniques du discours en rhétorique. Les autres parties qui suivent sont la narration, la confirmation, la réfutation. La péroraison achève le discours.

L’exorde a pour objectif de capter l’attention et la bienveillance des auditeurs. Cette introduction permet à l'orateur de justifier sa prise de parole et de montrer que l'intérêt du public rejoint le sien à propos du sujet qu'il va traiter. L'exorde repose beaucoup sur l'allusion : l'orateur évoque à grands traits le cadre de son sujet ou les circonstances qui l'entourent. Il peut aussi présenter brièvement quelques points clés en faveur de la position qu'il défendra. Le procédé majeur à l'œuvre dans l'exorde est l'insinuation. L'orateur fait comprendre aux auditeurs qu'ils ne savent pas tout du sujet qu'il va développer. Dans sa prise de parole l'orateur doit rester sobre au moment de l'exorde : il utilisera peu d'images ou de figures de style et ce préambule devra rester bref.

Synonymes : introduction, préambule, prologue. Voir sous le dernier mot.



Exotisme n. m. Du lat. exoticus ; gr. exotikos : « étranger ».

Voir sous barbarisme.



Explétion n. f. Du bas lat. expletivus, de explere : « remplir ».

C’est un moyen qui consiste à utiliser des mots ou des tournures non indispensables quoique généralement autorisés par la grammaire : Ce que l’on voit. Qui peut ȇtre considéré comme inutile à l’énoncé strict.

Explication n. f. Du lat. explicatio : « action d'expliquer ».

Etude littéraire, philosophique et stylistique d'un texte.

Jean Thoraval, l’auteur le plus connu dans l’explication de textes, distingue le cas le plus simple et le cas le plus complexe dans la théorie et la pratique de l’explication et il propose un plan modèle d’après lequel on pourrait présenter l’explication. Il comprend : une introduction, l’action, la psychologie des perosonnages, la couleur locale, l’auteur et son style et biensûr la conclusion.

Dans son livre « La dissertation française : Explication de textes (-Paris : Armand Colin, 1970. – 140 p.) il propose 20 sujets et plans de l’explication organisée sous forme de dissertation.

Synonymes : commentaire, exégèse, interprétation.

Voir sous interprétation.



Explicite adj. Du lat. explicitus part. passé de explicare. Sens obscur. De plicare : « plier ».

Qui est suffisamment clair et précis dans l’énocé ; qui ne peut laisser de doute : clair, net, précis.



Ecrivain explicitequi s’exprime avec clarté, sans équivoque.

Antonyme : Implicite. Voir sous ce mot.

Explicitement adv. De explicite.

D’une manière explicite, formelle. Idée formulée explicitement.

Antonyme : Implicitement. Voisr sous ce mot.

Expolition n. f. Du lat. expolitio, expolire : « polir ».

Figure qui consiste dans la reproduction de la même idée, pour la graver mieux dans l'esprit du lecteur, ou pour lui donner une expres­sion plus énergique. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. (M. Proust).

Il s'agit donc d'une redondance dans le texte: une unique infor­mation est véhiculée tout au long du développement textuel. Il n'est pas question, comme dans la paraphrase (voir sous ce mot), de don­ner des renseignements particuliers sur un thème central, mais de déployer celui-ci, tel quel, dans un flot étendu. (G. Molinie. p. 148-149).

Voir sous amplification, abondance, période.



Exposition n. f. Du lat. expositio : «  présentation, étalage ».

  1. 1565. Présentation publique de produits, d’oeuvre d’art ; ensemble des

produits, des oeuvres d’art exposés ; lieu, emplacement où on les expose.

  1. Partie initiale d’une oeuvre littéraire, où l’auteur fait connaître les

circonstances et les personnages de l’action, les principaux faits qui ont préparé cette action.

L’histoire demande le mȇme art que la tragédie, une exposition, un noed, un dénouement. ( Voltaire)

  1. Action de faire connaître, d’expliquer. Voir sous explication.

Expressionnisme n. m. De expression. Du lat. expressio, de exprimere : « exprimer ».

Caractère d’une littérature qui porte en un point extrême d’intensité, de violence, d’emphase, la représentation des personnages, des situations et même des décors.

C’est une tendance artistique et littéraire du XXe siècle.

L’expressionnisme est la projection d’une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer une réaction émotionnelle. Les visions angoissantes, pessimistes sont dues à l’époque hantée par la menace de la Première Guerre Mondiale (1914- 1918).

Au début du XXe siècle, ce mouvement ancré dans l’Europe du Nord (en particulier l’Allemagne) est une réaction à l’impressionnisme français et se manifeste surtout dans la peinture.

On rattache à l’expressionnisme les romans de Franz Kafka (1883- 1924).

En France, ce terme est peu couramment employé en littérature.

Expressive (Fonction ~) adj. De expression ; du lat. expressio : « pressurage ».

Fonction du langage par laquelle le message est centré sur le locuteur, dont il exprime essentiellement les sentiments.

On rencontre encore : trait expressif qui est un moyen stylistique (morphologique, syntaxique, lexical, etc) prosodique qui permet de mettre une emphase sur une partie de l'énoncé et suggère une attitude émotionnelle du lecteur.

Voir sous fonction et fonction stylistique.



Expressivement adv. De expressif. S’emploie rarement : « d’une manière expressive ».

Expressivité n. f. Du lat. expressio, exprimare.

Notion fondamentale que Ch. Bally assimile à l'expression affective des sentiments du locuteur. Après lui, cette notion sera étendue à tous les cas de mise en relief du message (parlé ou écrit), c'est-à-dire de valorisation du signifié par le signifiant ou, en termes plus généreux, du fond par la forme. Par ex., ce passage de F. Jammes le bruissement de hautes fouguères froissées par les flancs du petit âne, où les allitérations, motivées par le signifié (bruit de feuilles) l'enrichissent d'une dimension sonore. Ou encore chez M. Butor, ce titre déroutant 6.810.000 litres d'eau par seconde, où la démesure de l'image est à l'échelle de l'objet évoqué (les chutes du Niagara). M. Grammont, par opposition à l'impressivité, désigne la possibilité, pour des sons linguistiques, d'évoquer non pas des bruits, mais des mouvements, des états, des sentiments : les voyelles aiguës, par exemple, seront propres à suggérer l'acuité matérielle ou morale.



Exténuation n. f. Du lat. extenuatio, de extenuare : « rendre mince ; diminuer l'importance de qqch ».

L'effet inverse de celui de l'emphase (voir sous ce mot) : elle vise à diminuer l'expression pour lui donner moins de vivacité ; le style devient ainsi sec, pauvre et moins attrayant.

On verra un fait d'exténuation dans le passage suivant :

Vous dites qu'il a sauvé la République en tuant un dangereux comploteur; il n'a fait que se défendre en assouvissant sa vengeance Personnelle.

L'ex. cité de G. Molinié, p. 150.

Antonyme : emphase (voir sous ce mot).


-F-
Un mot n'est pas le même dans un écrivain

et dans un autre. L'un se l'arrache du ventre.

L'autre le tire de la poche de son pardessus.

Charles Péguy


Fable n. f. Du lat. fabula : « conte ».

Récit (d'habitude en vers) d'une action feinte, destiné à amuser et à instruire, sous la voile de l'allégorie. La fable n'a pas de nombre bien déterminé de vers; il varie d'un écrivain à l'autre.

D'habitude la structure de la fable comprend: une introduction - quelques vers où l'auteur expose le thème et prépare le lecteur de suivre la suite ; le corpus où l'on expose d'une façon satirique, comique ou sarcastique un fait de la vie sociale, morale, économique, etc. ; la morale, conclusion de l'auteur qui généralise le phénomène décrit et qui se veut acceptée par le lecteur. Dans la structure de la fable on remarque souvent le dialogue, procédé qui amène au comique.

La fable fournit toujours un enseignement : elle poursuit un but didactique. Mais cette fonction, elle l'exerce d'une façon plaisante. Pour y parvenir, elle se sert d'exemples particulièrement parlants et utilise une grande variété d'expressions. Elle comporte : 1. un récit alerte et vivant ; 2. des personnages fruits de l'imagination, hommes, bêtes, végétaux ou objets, mais aussi copies conformes de l'être humain réel ; 3. des descriptions pittoresques des comportements et des lieux; 4. des dialogues qui permettent de faire parler directement les personnages mis en scène ; 5. un précepte final qui dégage la moralité à retenir.

La fable unit étroitement fiction et réalité. Les situations et les acteurs de la fable sont totalement inventés. Mais ils sont révélateurs de problèmes réels qui concernent l'être humain et sont porteurs des opinions personnelles de l'auteur. La légèreté de la fable est apparente, et elle dissimule une profondeur de réflexion et parfois un lyrisme inspiré. (Itinéraires Littéraires, XVII s., p. 355).

La fable a été cultivée dans beaucoup de pays. En France: La Fontaine, Phèdre; en Allemagne: Lessing, Gellert, Pfeffel; en Angleterre: Gay, Johnson, Moore; en Roumanie: G. Asachi, A. Donici, Gr. Alexandrescu, G. Topârceanu, en Russie: B. Trédiakovski. A. Sotémir, I. Krylov.

Beaucoup d’entre-eux ont créé des fables ayant à la base la création du Grec Esope (prob. VIIe -VIe siècle avant J. - C.), l’écrivain latin Phèdre (v. 15-v.50 J - C.). ce dernier est l’auteur de 123 fables imitées d’Escope et il introduisit ce genre à Rome.

Synonyme : apologue (voir sous ce mot).


1   ...   13   14   15   16   17   18   19   20   ...   53


Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©atelim.com 2016
rəhbərliyinə müraciət