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Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


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Fonction stylistique n. f. Du lat. functio : « accomplissement ».

Rôle caractéristique que joue une figure, un trope dans l'ensemble d’un texte, contexte dont elle fait partie.


Votre âme est un paysage choisi

Que vont charmant masques et bergamasques,

Jouant du luth et dansant, et quasi

Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur

L'amour vainqueur et la vie opportune,

Ils n 'ont pas l'air de croire à leur bonheur

Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,

Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres

Et sangloter d'extase les jets d'eau,

Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

P. Verlaine, Clair de lune

Le poème Clair de lune est le premier des Fêtes Galantes. Il nous intéresse d'abord à ce titre comme une oeuvre destinée à donner le ton du recueil. Le premier vers donne le ton du poème. Le titre lui-même suggère que le poète a tenté une délicate transposition d'art, subtile et discrète comme une toile de Watteau. Le poème est avant tout un hommage raffiné à Ch. Baudelaire qui, plus d'une fois, dans Les Fleurs du Mal, a établi une équivalence entre une âme et un paysage. Ce qui nous en avertit, c'est le premier vers: Votre âme est un paysage choisi. Le poème est-il dédié à une femme réelle? C'est peu probable. Plus vraisemblablement, ce votre est un votre de fantaisie qui permet à P. Verlaine de développer en virtuose un thème littéraire, en insistant sur le deuxième terme de l'analogie baudelairienne. Là, encore, c'est une étude du vocabulaire qui suggère cette originalité. Dès le début, l'adjectif choisi indique l'idée d'une fête raffinée et délicate, d'une atmosphère exquise en dépit de son aspect artificiel. Le premier vers c'est une attaque brusque du poème : Votre âme est un paysage choisi pose l'analogie. Comme Ch. Baudelaire, dans le poème dédié à M. Daubrun Vous êtes un beau ciel d'automne clair et rosé, P. Verlaine établit une correspondance entre une femme et un paysage. Mais alors que Ch. Baudelaire met l'accent sur la singularité et la poésie de l'aimée, P. Verlaine souligne ici la beauté du paysage. La fonction de la première ligne est d'indiquer le rythme du poème.

Formalisme n. m. De formel, d’après le lat. formalis : « convention ».


  1. Critique qui s’attache en particulier à l’analyse des matériaux linguistiques et des structures formelles de l’oeuvre. Tendances artistiques privilégiant les aspects formels au détriment du contenu.

  2. Néol. Doctrine selon laquelle les formes artistiques se suffisent à elles-mêmes (opposé à « réalisme »).

Le formalisme en linguistique et en littérature a ses racines dans l’« Ecole

formelle » russe des années 1915-1932 avec ses illustres représentants V. Shklovsky, A. Brick, R. Jakobson. D’autres grands formalistes : I. Tynianov, B. Tomachevsky, V. I. Proop.

Le crédo des formalistes : l’analyse en profondeur de la forme, la glose des éléments structuraux et de tous les moyens stylistiques au niveaux sémantique, phonétique et de construction.

Le Cercle Linguistique de Prague est considéré comme promoteur du formalisme dans le plan européen.



Forme fixe n. f. De forme, et fixe.

Il s’agit en premier lieu de l’utilisation d’une forme précise : le sonnet, surtout le sonnet parnassien, le sonnet de forme française sur le schéma des rimes abba. Voir sous sonnet.



Formule n. f. Du lat. formula, forma : « forme ».

En stylistique on n'emploie ce mot que dans l'expression formule épistolaire - manière de terminer une lettre, consacrée par les usages : Nous vous prions d'agréer, Monsieur (Madame), nos plus distinguées salutations; Je vous en remercie très sincèrement à l'avance, et vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de mes sentiments distingués, etc. Parfois on emploie le mot formule comme synonyme de maxime (voir sous ce mot). Ex. : Tu as eu une formule heureuse – expression réussie, consacrée par l’usage.



Fragment n. m. Du lat. fragmentum : « morceau (d'une chose qui a été brisée) ».

1. Partie d'une oeuvre littéraire dont l'essentiel a été perdu ou n'a pas été composé. « Sous le titre de Pensées, Pascal n'a laissé que des fragments d'un livre qu'il projetait sur la religion chrétienne » (E. Littré).

2. Partie importante ou moins importante extraite d’une oeuvre poétique, d’un texte littéraire.

« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.



Tu réclamais le Soir : il descend ; le voici :.. ». – c’est un fragment du poème Recueillement de Charles Baudelaire.

« Tu sais que les beaux fragments ne font rien ; l’unité, l’unité, tout est là » (G. Flaubert).

Le titre «  L’Attente, l’oubli » (1962) de Maurice Blanchot annonce par asyndète la fragmentation ou en tout cas la coupure. « La littérature de fragment se situe hors du tout, soit parce qu’à cȏté des formes de langage où se construit et se parle de tout, elle pressent une toute autre parole libérant la pensée d’ȇtre seulement pensée en vue de l’unité, autrement dit exigeant une discontinuité essentielle ».

M. Blanchot considère que l’écriture fragmentaire s’ouvre à la parole plurielle, que c’est une écriture dans laquelle tout est possible. Pour lui c’est l’ère du soupçon, une « pluralité infinié ».

Dans « L’Espace littéraire » (1955) M. Blanchot atteint vraiment aux grandes profondeurs : philosophes et poètes y sont essentiellement présents, au coeur mȇme d’une sorte de solitude créatrice des unités intègres et fragmentaires.

C’est aussi dans « L’Espace littéraire » qu’il a formulé de façon significative l’essence complexe de l’oeuvre littéraire comme un tout et comme un fragment du tout : « L’oeuvre n’est oeuvre que si elle est l’unité déchirée toujours en fragments... »

On dit : fragment poétique, historique, philosophique.

Fragmentaire adj. De fragment.

Oeuvre poétique, littéraire qui existe à l’état de fragments.

On dit généralement que l’époque contemporaine est marquée par la fragmentation. De nombreux écrivains revendiquant, à l’heure actuelle, une écriture fragmentaire.

Pierre Garrigues soulignes l’influence capitale de St. Mallarmé pour l’écriture fragmentaire de René Char, Roland Barthes, Georges Pérec, Emil Cioran, etc.

On trouve des traces de l’écriture fragmentaire chez Blaise Pascal et Denis Diderot.

Pour R. Barthes le fragment contribue à la désintégration des genres ; tout texte est un fragment d’un texte plus général, résultant de réécritures, mises en jeu de textes antérieurs. Collage et montage construisent un texte sans origine ni fin.

L’écriture fragmentaire serait donc une technique érigée en éthique, elle se démarque des genres en les pratiquant tous afin d’échapper au piège de la totalité, remettant ainsi en cause toutes les assurances de la littérature.

A consulter : P. Garrigues, Poétiques du fragment. – Paris : Klincksieck, 1995. – 409 p.

On dit : analyse fragmentaire ; oeuvre à l’état fragmentaire ; débris fragmentaires ;

Synonymes : passage, extrait, citation.



Fratrisée (Rime ~) n. f.

Rime qui est à la fois annexée et équivoquée.

Par ex. : Cour est un périlleux passage

Pas sage n’est qui va en cour. (J. Tabourot)

Voir sous le mot rime.



Froid (Style ~) adj. De fri, frigidus : « froid, engourdi ».

La froideur est un vice du style. Il s'agit d'un texte, d'un discours dur qui ne suscite aucune émotion, par défaut de sensibilité. Le langage d'un texte où le style froid règne est toujours dur, inexpressif et ennuyeux.

Voir sous vices.

Futurisme n. m. De l’ital. futurismo, de futur, et le suffixe –isme.

Courant esthétique qui, au début du XXe siècle privilégia l’évocation lyrique des formes les plus avancées de la civilisation industrielle, et la subversion des langages littéraires traditionnels.

La doctrine esthétique de futurisme a été formulée par le poète italien Marinetti (1876-1944) exaltant le mouvement, et tout ce qui dans le présent (vie ardente, vitesse, dynamisme, machinisme, révolte, goût du rustique, etc.) préfigurerait le monde futur.

Ce mouvement a donné une impulsion décisive à l’avant- garde russe, illlustré par V. V. Maïakovski.



-G-
Les vraies larmes ne nous

sont pas tirées par une page triste,

mais par le miracle d'un mot en place.

Jean Cocteau


Galant, - e adj. De l’ancien fr. galer : « s’amuser ».

Domaine de l’inspiration littéraire, en vers ou en prose, qui s’intéresse à la description et à l’analyse du sentiment amoureux et des conduites raffinées qu’il inspire.

Le galant s’arrȇte où commence l’érotique.

On dit : un conte galant ; sens pej. : femme galante : de moeurs légères.

Synonymes : libertin, grivois.

Galanterie n. f. De galant.


  1. Distinction, élégance de l’esprit et des manières (dans une oeuvre littéraire).

  2. Courtoisie des personnages que l’on témoigne par des égards, des attentions.

« Toute la première partie de sa vie avait été donnée au monde et aux galanteries ». (V. Hugo).

On dit : le style, le langage de la galanterie.

Synonymes : Amabilité, civilité, politesse.

Galimatias n. m. D'origine obscure. Peut être du bas lat. ballimathia : « chanson obscène ». Prononcez : [galimatja].

D'après le Dictionnaire de l'Académie (1694), c'est « un discours embrouillé et confus, qui semble dire quelque chose et ne dit rien : tout ce qu'il dit, tout ce qu'il écrit n'est que galimatias, un vrai galimatias, du pur galimatias, du plus fin galimatias. »

Un texte écrit peut être considéré comme un vrai galimatias s'il est confus, embrouillé et inintelligible.

A ne pas confondre avec des textes, poèmes écrits dans le style écriture automatique, des textes qui se veulent ultra-sophistiqués, comme celui-ci :


...on annonce qu'un

B

-miens ont perdu

l'extrême ouest

des parapets évasifs

arbres 52

la ville livrée

à l'étrange silence des écluses...

Michel Vachey

Voir sous vices.

Gallicisme n. m. Du lat. gallicus : « gaulois, français ».

Construction, tournure, mot particuliers auxquels l'usage a attaché un sens, une valeur propre en exclusivité à la langue française. On distingue :



1. gallicismes du vocabulaire. A la bonne heure; à la vôtre; c’est là que...; c'est de lui que...

2. gallicismes de construction. S'en donner à coeur joie; il est beau de se vaincre soi-même; à la bonne flanquette, etc.

Pour les rendre stylistiquement dans une autre langue, on ne saurait en donner une traduction littérale et l'on doit rechercher un équivalent plus ou moins rapproché qui rende le sens dans son ensemble.

Les ouvrages d'Aristiţa Negreanu « Exercices sur les expressions idiomatiques françaises » et « Le Français branché - Franceza de astăzi: vorbită, familiară, argotică » sont à la portée de ceux qui s'intéressent à la traduction adéquate des idiomes et des gallicismes en roumain.

Gémination n. f. Du lat. gemitatio : « répétition ».

C'est une variété de répétition d'un mot ou d'un groupe de mots à l'intérieur d'un texte en prose ou un texte en vers qui produit chaque fois un effet de support accentué. Exemple :


A quoi je songe? Hélas! loin du toit où vous êtes,

Enfants, je songe à vous, mes jeunes têtes,

.............................................................................

Je songe aux deux petits qui pleurent en riant,

Ainsi je songe! vous, enfants, maison, famille

A la table qui rit, au foyer qui pétille... V. Hugo, Les Voix intérieures

Au niveau phonétique c'est le redoublement expressif d'un phonème ou d'une syllabe: La fifille dit à sa mémère ; Le fifils dit à son pépère (pour le grand-père).

Synonyme : anadiplose (voir sous ce mot).

Genre (littéraire) n. m. Du lat. genus, generis : « origine, naissance ».

1. Catégorie d’oeuvres littéraires, définie par un ensemble de règles et de caractères communs (d’après le sujet, le canevas littéraire, le style, l’école). Traditionnellement on distingue trois genres : genre épique, genre lyrique et genre dramatique.

Le genre épique englobe : l’épopée, le conte, le poème héroïque, le roman, le récit, la nouvelle, la fable, l’essai littéraire ; le genre lyrique comprend : l’ode, la ballade, l’élégie, l’églogue, le poème lyrique, etc. ; le genre dramatique : la tragédie, la comédie, le drame, le mélodrame, le vaudeville, etc.

Pour la littérature française des XIXe et XXe siècles le mélange des genres est un phénomène ordinaire. A consulter Roland Barthes : Le Degré Zéro de l’écriture suivi de Nouveaux essais critiques, 1972, p. 190.

2. Dans la lexicographie moderne nous trouvons d’autres classifications de genres:

Genres en vers : lyrisme, épopée, drame, poésie, didactique, bucolique ;

Genres en prose : éloquence, philosophie, histoire critique, correspondance (genre épistolaire), science, roman, nouvelle, essai ;

Genre dramatique : grave, comique, genre anecdotique (Le Petit Robert, 1990, p. 861).



3. En grammaire et en linguistique le terme « genre » exprime l’appartenance au sexe masculin, au sexe féminin ou aux choses (neutre).

On dit : mot qui varie en genre et en nombre ; mot invariable en genre.

4.Style, ton, manière de s’exprimer : le genre sublime.

Geste n. f. Du lat. gesta : « actions, exploits ».

Ensemble de poèmes épiques du Moyen Ȃge relatant les exploits des personnages historiques ou légendaires : La geste de Charlemagne.



Chanson de geste c’est un des poèmes de cet ensemble. Il dut y avoir des chansons de geste dès le cours du XIe ou au début du XIIe siècle. Ce sont :

La Chanson de Roland, la Chanson de Guillaume, Gourmont et Isembart, et le Pèlerinage de Charlemagne.

Les chansons de geste sont divisés en strophes ou laisses (voir sous ce mot) de longueur variable, construites chacune, non sur une mȇme rime, mais sur une mȇme assonance (voir sous ce mot). L’assonance, simple répétition de la dernière voyelle accentuée du mot (ex. visage, face) suffisait en effet à établir l’unité de la laisse pour un public qui ne lisait pas le poème, mais l’entendait déclamer. Ce dernier était récité, de château en château, sur les places publiques, sur les champs de foire, par des jongleurs (voir sous ce mot) qui s’accompagnaient sur la vielle, sorte de violon à trois cordes.

Les premières chansons de geste étaient brèves, de composition simple et claire. De plus en plus, les auteurs multiplient les épisodes, compliquent le récit et allongent leurs épopées.

Au début dominées par l’esprit de croisade les gestes tournent après au roman d’aventures sous l’influence de la littérature courtoise.

A consulter : Coll. Littéraire Lagarde et Michard : Moyen Ȃge. – Paris : Bordas, 1994, p. 1- 42.

Glose n. f. Du bas lat. glosa : « mot qui a besoin d'être expliqué » ; gr. glôssa : « langue », qui depuis Aristote a désigné les mots ou locutions considérées comme étrangères à l’usage : archaïsmes, dialectismes, formes poétiques...

1. Annotation ajoutée entre les lignes ou en marge d'un texte, d'un poème, d un récit pour expliquer ou commenter un fait stylistique. Les gloses de Ch. Baudelaire faites en marge de son recueil Les Fleurs du Mal sont extrêmement intéressantes pour ceux qui exploitent les valeurs sémantiques des poèmes réguliers et irréguliers baudelairiens;

Les gloses sont le plus souvent des traductions d’un mot rare ou inhabituel ; aussi le glossaire est- il un dictionnaire des mots rares ou des termes d’une langue différente de la langue courante. Un exemple parfait à ce sujet sert l’ouvrage de M. Rheims, Dictionnaire des mots sauvages. Écrivains des XIX-e et XX-e siècles, 1969 où le lecteur curieux trouvera des meilleures gloses à des mots rares, qui manquent dans des dictionnaires explicatifs ordinaires de la langue française contemporaine.



2. Ensemble des explications faites à propos d'un texte.

Synonymes : interprétation, commentaire, explication, exégèse, note.

Voir sous interprétation.

Gloser v. tr. De glose. Voir l’étymologie de ce mot.

Expliquer par une glose, une analyse détaillée : gloser, un passage de la Bible.



Glossaire n. m. Du bas lat. glossarium : « liste ».

C’est un ouvrage lexicographique qui donne sous forme de commentaire, d’explication de mots anciens ou mal connus. Où pourrait- on trouver l’explication des mots comme mitocan et mocofan de E. Ionesco si M. Rheims les avaient évités à commenter ?

On dit glossaire pour le lexique d’une langue vivante, d’un dialecte, d’un patois.

Glossaire des termes stylistiques n. m. Du bas lat. glossarium.

Dictionnaire qui donne les explications des termes stylistiques (poétiques et littéraires) appartenant à la langue ancienne et celle vivante.

C’est un lexique d’un domaine spécialisé.

Glossateur n. m. Du lat. glossa, et le suffixe –eur.

Auteur d’une glose ou d’un recueil de gloses.

Synonymes : commentateur, critique, exégète.

Glossématique n. f. De glosse -, élément du gr. glȏssa : « langue ».

Le linguiste danois Louis Trolle Hjelmslev (1899-1965) a proposé ce terme pour désigner l’étude et le classement d’unités linguistiques dégagées et définies de façon strictement fonctionnelle. La stylistique fonctionnelle, elle aussi a emprunté assez de choses à cette théorie.

L’ouvrage fondamental de la glossématique est « Prolégomenès à une théorie du langage » (1943). Hjelmslev et ses disciples ont proposé une linguistique immanente. Il peut ȇtre considéré comme le précurseur d’une sémantique scientifique.

Glossème n. f. De glosse.

La plus petite unité d’expression linguistique susceptible de servir de support à une signification.



Gnomique adj. Du gr. gnômikos : « sentencieux ».

Un poème ou un ensemble de poèmes qui se présentent sous forme de sentences. Poésie gnomique - ensemble de maximes, de préceptes, de conseils pratiques versifiés.



Réveillez-vous, le froid est déjà à nos portes

et la lune se ferme comme une bouche morte.

Réveillez-vous, à votre porte on a posé

une épée comme un enfant abandonné.

Réveillez-vous, la mort est déjà à cheval

on entend son galop dans l'écho du journal.

Réveillez-vous, hommes au gant d'acier

la nuit fait ses adieux au fond de la vallée.

J. Cayrol




Gnomisme n. m. Du gr. gnômikos : « en forme de sentence ».

Figure d’effacement (d’une démonstration logique notamment) sous forme de sentence, de proverbes ou de maximes, généralement pour exprimer une vérité morale, une leçon, une règle de vie, un conseil.

Par ex. : L’habit ne fait pas le moine ; Une hirondelle ne fait pas le printemps.

Le gnomisme désigne un énoncé valable à toutes les époques et à caractère universel : Qui langue a, à Rome va ; De tăceai, filosof rămâneai (roum.).

On dit qu’un énoncé est gnomique lorsqu’on utilise le présent de vérité générale, également appelé présent omnitemporel ou présent aoriste (en référence au temps correspondant dans la langue grecque ancienne parvenu par la rhétorique). Les sentences, proverbes, maximes et aphorismes représentent des énoncés gnomiques purs. Le gnomisme permet de marquer l'esprit du lecteur en lui imposant une vérité générale, incontestable et atemporelle.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une figure de style mais bien plutôt d'une tournure de phrase de longueur syntaxique variable.

Le terme de gnomique possède deux acceptions :

• En littérature ancienne il s'agit d'un énoncé littéraire qui contient des sentences. On peut parler d'une poésie gnomique notamment.

• Plus spécifiquement, le terme signifie aussi « qui compose des poèmes en forme de sentences. » Les poètes gnomiques ou, par ellipse, les "recueils des gnomiques" sont un genre littéraire reposant sur des proverbes de vérité omnitemporelle. Les plus célèbres poètes gnomiques chez les anciens sont Théognis et Phocylide ; on peut citer également Hésiode, Homère dans un certain sens.

Comme la maxime, l'énoncé gnomique se caractérise par sa visée moraliste, par laquelle l'auteur jette un regard critique sur le monde, sans prétendre pouvoir le changer. Cette forme littéraire privilégie la concision et exploite une esthétique du fragment et de la discontinuité.



Gongorisme n. m. En esp. gongorismo, du nom propre du poète Luis de Gongora y Argote (1561-1627).

1. Il avait un style précieux obscur, sa poésie était hermétique et éclatante. Ses oeuvres La Fable de Polyphème et Galatée, Les Solitudes ont constitué une école sous le nom de gongorisme, ou cultisme.

2. Préciosité de style recourant à l’emploi de mots rares, de métaphores, métonymies, hyperboles et à la construction de phrases inattendues.

M. Proust dans son oeuvre immense A la Recherche du Temps perdu s'est laissé emporté par la préciosité exagérée du langage, par la recherche du temps à travers les recherches stylistiques abusives. P. Valéry a découvert le gongorisme de M. Proust et implicitement l'a exprimé dans la phrase ci-dessous : On peut ouvrir le livre où l'on veut: sa vitalité ne dépend point de ce qui précède: elle tient à ce qu'on pourrait nommer l'activité propre du tissu même de son texte.

Synonyme : cultisme (voir sous ce mot).

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