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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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6eme LEÇON

1er article du Symbole (suite)

De la Sainte Trinité



1° Définition

Le dogme catholique

    1. Adversaires

    2. Preuves de l’existence de la trinité

      1. Écriture sainte

      2. Tradition

        1. Témoignage des martyrs

        2. Témoignage des Pères de l’Église

        3. Définitions et pratiques de l’Église

3° Relations des trois personnes

  1. Le Fils procède du Père ; le Saint Esprit du Père et du Fils

  2. Les attributs

  3. Leurs œuvres extérieures

4° Analogies et comparaisons

  1. Feuille de trèfle (Saint patrice)

  2. Soleil

  3. Triangle

  4. L’âme humaine et ses trois facultés

5° Le mystère devant la raison

  1. Elle n’a pas pu le découvrir

  2. Elle prouve qu’il n’est pas absurde



38. Mots.
Trinité. Étymologiquement, ce mot signifie, selon les uns, « unité de trois » , un Dieu en trois personnes ; selon les autres, il veut dire simplement, « triade ».

Bien que le mystère de la Sainte Tri­nité ait été à la base des croyances des premières communautés chrétiennes, le mot ne se trouve ni dans le Nouveau Testament, ni dans les écrits des Pères apostoliques, ni dans le Symbole des Apôtres.



Connaître et comprendre. Il ne faut pas confondre la signification de ces deux mots. Connaître signifie avoir l'idée, la notion d'une chose, savoir que cette chose existe, a certaines propriétés. Comprendre c'est connaître une chose à fond et dans ses détails, en savoir le comment et le pourquoi. Ainsi nous connaissons Dieu, mais nous ne le comprenons pas. Notre science n'est pas, comme on dit, compréhensive, c’est-à-dire n'embrasse pas tout son objet, parce que notre intelligence finie ne peut comprendre l'infini. Nous connaissons le mystère de la vie de Dieu : Dieu subsistant en trois Personnes, Les comparaisons et le analogies nous donnent quelque idée du mystère, mais nous ne le comprenons pas.
NOTA. Le mystère de la Sainte Tri­nité consistant dans le fait d'une essence, ou nature unique subsistant en trois per­sonnes, il importe de bien déterminer le sens des mots.

Nous allons l'établir, d'après le car­dinal Billot et l'abbé Tanquerey (De Deo uno et trino).



Essence. Ce par quoi une chose est ce qu'elle est et se distingue de toute autre. Ainsi, l'animalité et la raison sont les deux propriétés qui constituent l'es­sence humaine et distinguent l'homme de l'animal et de l'ange, qui sont privés soit de l'une, soit de l'autre.

Nature. Principe d'activité d'un être, c’est-à-dire ce qui, dans un être, est le principe, la source de ses actions et de ses passions (le mot passion s'oppose ici à action). Ainsi, chez un homme, la nature c'est à la fois, le corps et l'âme, vu qu'ils sont tous deux le principe de tout ce que l'homme fait ou souffre.

Substance (lat. sub, sous, stare, se tenir). Ce qui existe en soi, et non dans un autre. Dans les êtres créés, le mot substance se dit de ce qui subsiste par opposition aux accidents, tels que la forme, la couleur, qui peuvent varier, sans que pour cela la substance change. En Dieu, l'Etre nécessaire, il n'y a pas d'accidents. Le terme substance se con­fond donc avec les deux autres termes, essence et nature. Dans l'explication du mystère de la Trinité, les trois mots seront par conséquent employés équi­valemment.

Personne. Substance complète, douée de raison, individuelle, autonome. Si tous les hommes ont la même nature, si tous sont doués d'un corps et d'une âme rai­sonnable, cette nature commune à tous existe d'une manière différente en cha­cun d'eux. Or ce qui fait que tel homme n'est pas tel autre homme, ce que chacun a en propre, ce qui fait son au autonomie, son moi, c'est ce qu'on appelle la personnalité, la personne.

Procéder. Venir de, tirer son origine. Il y a « procession» quand une nature immuable est communiquée tout entière, et sans division de substance, à une ou plusieurs personnes.

Spiration : Mot employé par les théo­logiens pour désigner la manière dont le Saint Esprit procède du Père et du Fils.


DÉVELOPPEMENT.
39. I. Le Mystère de la Sainte Trinité.

Il n'y a qu'un Dieu et il va de soi qu'il ne saurait y en avoir plusieurs. (V. N° 34.) Cependant Dieu, unique quant à la nature, est trinité quant aux personnes.

La Sainte Trinité, c'est donc le mystère d'un seul Dieu en trois per­sonnes. Plus explicitement, c'est le mystère de trois personnes distinctes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, subsistant dans une seule et unique sub­stance, ou essence, ou nature divine, la seconde personne procédant de la première par voie de génération, et la troisième procédant à la fois de la première et de la seconde, comme d'un principe unique, par voie de spiration. De foi. Les deux parties de cette définition seront développées dans les numéros 40 et 41.

Auparavant, il convient de remarquer que le mot personne, appliqué aux personnes divines, n'a pas le même sens tout à fait que celui qui a été défini dans le vocabulaire, où il s'applique aux hommes. Tandis, en effet, que chez ces derniers, il y a autant de natures et de substances que de personnes et que le seul point commun qui existe entre eux c'est la simi­litude de nature, aux trois personnes divines correspond une seule et unique substance : les trois personnes sont consubstantielles, donc égales, vu qu'elles sont une seule et même substance.




  1. II. Le dogme de la Trinité. Adversaires. Preuves du dogme.


1° Adversaires du Dogme.
A .Dans les premiers siècles, les erreurs sur le dogme sont nées de la difficulté de concilier l'unité de la nature divine avec la trinité des personnes, et ont revêtu trois formes principales :
a) Pour mieux sauvegarder l'unité de nature, les uns ont conclu à l'unité de personne : ce fut l'erreur des modalistes, qui soutinrent que le Père, le Fils et le Saint-Esprit n'étaient que des modalités de la même personne, ou, si l'on veut, la même personne envisagée sous trois manifesta­tions différentes ; comme Créateur, Dieu aurait été la personne du Père ; comme Rédempteur, il aurait été le Fils ; et comme sanctificateur, le Saint-Esprit.

b) Les autres, insistant plus sur la distinction des personnes, ont prétendu que le Père, le Fils et le Saint-Esprit étaient des êtres distincts et nullement consubstantiels. Ainsi pour Arius, le Verbe n'est pas égal au Père : il n'est pas vrai Dieu, mais une créa­ture beaucoup plus parfaite que les autres, née la première, et dont Dieu se serait servi pour créer les autres êtres qu'il répugnait à sa grandeur de créer lui-même directement. Pour Macédonius, évêque de Constantinople, l’Esprit-Saint n'est que le ministre du Père et du Fils.

c) D'autres enfin, les Trithéistes, ont enseigné qu'il y a en Dieu trois natures et trois personnes.

B.Dans les temps modernes, le dogme a été rejeté par la secte protestante des sociniens (XVIème siècle), et plus tard, par les Protestants libéraux tels que Harnack, par les rationalistes et par certains modernistes tels que Loisy, qui prétendent que le dogme ne se trouvait pas dans la foi des premiers chrétiens et aurait été élaboré peu à peu au cours des quatre premiers siècles.


2° Le dogme de la Trinité. Ses preuves. Trois personnes réellement distinctes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, subsistent en une seule et même nature divine.
Cet article de foi, énoncé implicitement, c’est-à-dire en termes équivalents, dans le Symbole des Apôtres (du début du IIème siècle au plus tard), qui fait profession de croire en Dieu le Père ... en Jésus-Christ, son Fils unique ... et au Saint-Esprit; dans le Symbole de Nicée-Constantinople, qui affirme la divinité et la consubstantiabilité des trois personnes ; dans le Symbole de saint Athanase, qui développe les deux symboles précédents, a été formulé de nouveau par le IVème concile de Latran (1215) dans les termes suivants : « Nous croyons fermement qu'il y a un seul vrai Dieu.. Père, Fils et Saint-Esprit trois personnes, mais une seule essence, substance ou nature absolument simple » puis complété par le pape Eugène IV avec l'approbation du concile de Florence, dans le décret d'union des Grecs (1439), où est affirmée la légi­timité du Filioque.

Le dogme de la Trinité, tel qu'il est formulé plus haut et a été expliqué succinctement au n° 39, est fondé sur l'Écriture Sainte et la Tradition.


A. Écriture Sainte. Nous avons à rechercher s'il est possible de retrou­ver dans les textes du Nouveau Testament, et par conséquent dans la foi des premiers chrétiens, les deux éléments qui composent le mystère de la Sainte Trinité, à savoir : a) l'existence de trois personnes distinctes et divines ; et b) leur unité de nature ou consubstantialité21.


  1. TROIS PERSONNES DISTINCTES ET DIVINES.


1. L'existence en Dieu de trois personnes réellement distinctes ressort de maints passages des Synoptiques, de saint Jean et de saint Paul. Voici les textes les plus significatifs où sont nommées soit deux personnes, soit les trois en même temps. Dans les Synoptiques, Jésus dit de lui-même que « seul le Père connaît le Fils et le Fils connaît le Père. » (Mat., XI, 27 ; Luc, X, 22). Dans Saint Jean, il est dit que le Saint-Esprit « procède du Père », qu'il est « envoyé par le Fils » (Jean, XV, 26 ; XVI, 7). Non moins clairs sont les textes où apparaissent à la fois les trois personnes: 1) Au baptême de Notre-Seigneur : lorsque le Christ fut baptisé (Mat., III, 16, 17), « les cieux lui furent ouverts et il vit l'Esprit de Dieu descendre sur lui sous la forme d'une colombe et, au même instant, une voix se fit entendre du haut des cieux, qui disait : “Celui-ci est mon Fils bien aimé”. » Voilà bien les trois personnes : le Père qui parle, le Fils qui est baptisé et le Saint-Esprit qui apparaît sous la forme d'une colombe. 2) Promesse du Saint-Esprit : Jésus, avant de monter au Ciel, annonce à ses Apôtres que son Père leur enverra le Saint-Esprit pour les enseigner et les fortifier dans leur foi : « Je prierai mon Père et il vous enverra un autre consolateur. » (Jean, XIV, 16, 26). Le Père qui envoie, le Fils qui prie le Père, le Saint-Esprit qui est envoyé, sont évidemment trois personnes distinctes 3) Formule du Baptême : au moment de quitter ses Apôtres, Notre-Seigneur leur trans­met ses pouvoirs ; il les investit de leur mission par ces paroles : « Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » (Mat., XXVIII, 19). La même formule trinitaire revient trois fois dans les lettres de saint Paul (Eph., IV, 47 ; I Cor., XII, 47 ; II Cor., XIII, 13). Voici la dernière qui est la plus explicite : « Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous ! »
2. la divinité des trois per­sonnes se déduit non moins bien de nombreux textes scripturaires. Nous n'avons pas à prouver ici ni la divinité du Père, qui est souvent affirmée dans l'Écriture et n'est pas contestée par les hérétiques, ni la divinité du Christ qui sera établie plus loin (v. N° 95). Quant à la divinité du Saint-Esprit, elle nous est enseignée par Jésus-Christ lui-même, quand il parle d'envoyer un autre Consolateur qui apprendra aux hommes toute vérité. (Jean, XIV, 16,26). Comme il n'y a que Dieu qui puisse enseigner toute vérité, c'est que ce Consolateur est Dieu comme le Père et le Fils qui doivent l’en­voyer. Saint Pierre reproche à Ananie d’avoir cherché à tromper l'Esprit-­Saint, et l'accuse d'avoir menti non aux hommes, mais à Dieu. (Actes, V, 3,4).


  1. UNITÉ DE NATURE.

« Mon Père et moi nous sommes un », dit Notre-Seigneur aux Juifs. (Jean, X, 30). Et les Juifs comprirent si bien que celui qui prononçait ces paroles se disait Dieu, qu'ils prirent des pierres pour le lapider. Une autre fois, Notre-Seigneur tint à peu près le même langage à ses disciples. À Philippe qui lui demandait de montrer le Père, il répondit: « Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: « Montrez-nous le Père » ? Ne crois-tu pas que je suis le Père, et que le Père est en moi ? » (Jean, XIV ; 9, 10).



Ce que Jésus-Christ a dit de son union avec le Père, il l'a affirmé éga­lement de l'Esprit Saint. « Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité, qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi.» (Jean, XV, 26). Or celui qui procède de Dieu doit avoir la même nature que Dieu.
Conclusion. De l'examen des différents textes de la Sainte Écriture cités précédemment, il résulte que la substance du dogme de la Trinité était bien dans la foi de l'Église primitive. Les difficultés ne viendront que plus tard, lorsqu'il s'agira de traduire la croyance chrétienne en langage philosophique. Alors un double écueil devra être évité : il faudra, d'une part, bien faire ressortir la distinction des personnes tout en gardant intacte la doctrine juive du monothéisme ; et d'autre part, ne pas exagérer la distinction des trois personnes pour ne pas aboutir au trithéisme, c’est-à-dire au polythéisme.
B. Tradition. La croyance à la Sainte Trinité, remonte aux origines du christianisme :
a) TÉMOIGNAGE DES MARTYRS. C'est pour confesser leur foi dans la divinité des trois personnes et particulièrement en Notre-Seigneur que de nombreux martyrs ont subi les plus cruels supplices. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, saint Polycarpe, disciple de saint Jean, s'écriait eu face du bûcher allumé : « Je vous glorifie en toutes choses, Vous, ô mon Dieu, avec votre éternel et divin Fils Jésus-Christ, auquel, avec le Saint-Esprit , soit honneur, maintenant et à jamais. »
b) TÉMOIGNAGE DES PÉRES DE 1’ÉGLISE. Nous trouvons dans les écrits d’un certain nombre de Pères les témoignages les plus précieux de la même croyance. Saint Ignace d'Antioche parle du Père, du Fils et du Saint-Esprit comme de personnes auxquelles nous devons un égal respect. Saint Irénée dit que « l'Église, dont les Apôtres ont jeté les semences jusqu'au bout de l'univers, croit en Dieu le Père tout-puissant, en Jésus-Christ son Fils, incarné pour notre salut, et au Saint-Esprit qui a parlé par les Prophètes. » Les paroles de Tertullien ne sont pas moins explicites dans leur concision : « Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu, et Dieu est chacun d'eux
c) PRATIQUE DE L'ÉGLISE. Conformément à sa croyance, l'Église a de tout temps administré le Baptême au nom des trois personnes. Le mystère de la Sainte Trinité tient la première place dans sa liturgie. Toutes les bénédictions, toutes les prières, tous les offices en font mention, soit par l'usage du signe de croix, soit par la Doxologie : « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. »


41. III. Relations des trois personnes divines. Leurs Attributs. Leurs oeuvres.
A. Relations des trois Personnes.
La deuxième personne procède de la première par génération : de là viennent les deux noms de Père et de Fils. Souvent, dans la Sainte Écriture, il est dit de la seconde personne qu'elle est le Fils propre : « Dieu n'a pas épargné son propre Fils » (Rom., VIII, 32), le Fils unique : « Dieu a telle­ment aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique. » (Jean, III,16.) En parlant de Jésus­-Christ, saint Paul dit: « Auquel des anges, Dieu a-t-il jamais dit: « Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui ? » (Héb., 1, 5). Si ce qui est dit du Fils ne peut être dit des anges, à savoir que Dieu l'a engendré, c'est qu'il n'est pas, comme eux, créé dans le temps mais engendré de toute éternité. En engendrant le Fils, le Père lui communique sa propre essence divine, c’est-à-dire toutes ses perfections. L'un et l'autre ont la même nature ; la seule chose qui distingue les deux personnes et qu'elles ne peuvent se com­muniquer réciproquement, c'est, d'un côté la paternité et, de l'autre, la filiation.

Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils comme d'un principe unique, par voie de spiration (Conc. de Florence). Le Père et le Fils produisent le Saint-Esprit par la même puissance et le même acte. Du fait même qu'il est produit par le Père et le Fils, le Saint-Esprit est une personne distincte des deux autres22.

Cette vérité est enseignée a) par la Sainte Écriture et b) par la Tradition (V. N° 119).
B. Leurs attributs.
Les trois personnes divines, ayant la même nature, ont aussi les mêmes attributs. Elles sont égales en perfection. Elles ont la même puissance, la même sagesse, la même justice, la même bonté, etc. L'une n'est pas plus ancienne que l'autre, bien que la première porte le nom de Père et la seconde celui de Fils.
C. Oeuvres extérieures.
Bien que celles-ci soient communes à la Trinité, certaines oeuvres sont appropriées, c’est-à-dire attribuées à chacune des personnes individuellement. C'est ainsi que nous attribuons la création au Père parce qu'elle est comme un effet de la paternité. Au Fils, qui est le Verbe, c’est-à-dire le fruit de la pensée et de la sagesse divine, nous attribuons les oeuvres de sagesse, par exemple, l'ordre de l'univers ainsi que le rétablissement de l'ordre primitif de la grâce par la Rédemption ; toutefois, l'Incarnation et la mort sur la Croix ne lui sont pas seulement appropriées, elles lui appartiennent en propre ; il a été seul, lui, seconde personne de la Sainte Trinité, à s'incarner et à mourir sur la Croix. Au Saint-Esprit qui procède de l'amour divin, nous attribuons les oeuvres d'amour et, comme celui-ci se manifeste en faisant le bien, nous lui attribuons la sanctification des âmes par la grâce.
42. IV. Analogies et comparaisons qui servent à l'explication du Mystère.
Pour jeter un peu de lumière sur le mystère, les Pères de l'Église et les théolo­giens ont employé de nombreuses comparaisons ou analogies dont voici les plus importantes.

a)L'on raconte que saint Patrice, l'apôtre de l'Irlande, prêchant un jour aux tribus de cette île, encore païennes, et voulant leur expliquer la Sainte Trinité, ramassa tout à coup une feuille de trèfle dans le champ où il se trouvait : « Voilà, dit-il, en montrant les trois parties de la feuille, une image bien imparfaite de la Sainte Trinité. De même que vous voyez ici une seule feuille mais trois lobes distincts, de même il y a dans la Sainte Trinité un seul Dieu, mais trois Personnes en Dieu ».

b)On a également comparé la Sainte Trinité avec le soleil qui comprend trois choses : le foyer, la lumière et la chaleur.

c) Très souvent aussi, on l'a repré­sentée sur les monuments sous la forme d'un triangle, dont les trois côtés sont égaux. Ces trois côtés égaux qui ne forment qu'un triangle rappellent à la fois les trois per­sonnes égales et l'unité de la nature divine. d) Mais la meilleure comparaison, sans contredit, se trouve dans l'âme humaine, « trinité créée, comme dit Bossuet, que la Trinité incréée a faite à son image ». L'âme humaine n'est-elle pas composée de trois facultés, la sensibilité, l'intelligence et la volonté ? À supposer un instant que ces trois facultés deviennent chacune une personnalité, nous aurons la trinité dans l'unité23.

Quel que soit l'intérêt de ces comparaisons, il ne faudrait pas trop les approfondir, ni en exagérer la portée, car la Trinité, étant un mystère, reste un mystère en dépit des explications habiles et des analogies savantes que l'imagination peut inventer.


  1. V. Le Mystère de la Sainte Trinité devant la raison.

Le dogme de la Sainte Trinité est un mystère proprement dit et dans le sens le plus strict du mot ; d'où nous pouvons tirer les deux conclusions suivantes :


a) Par ses propres forces, la raison était impuissante à découvrir cette vérité. Le mystère ne peut être connu que par celui qui voit Dieu lui-même ; Dieu seul pouvait donc nous le révéler, puisque la vision de Dieu n'est accordée à aucun homme ici-bas. « Personne n'a jamais vu Dieu, dit saint Jean ; le Fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui l'a fait connaître. » (Jean, 1, 18).
b) La raison qui ne peut découvrir le mystère, qui ne peut voir pourquoi ni comment il y a trois personnes en Dieu, peut prouver au moins qu'il n'a rien d'absurde. En affirmant qu'il y a en Dieu trois personnes et une nature, l'Église ne prétend pas que trois et un c'est la même chose. Si les mots « nature et personne » exprimaient la même idée, il y aurait certes contradiction. Mais trois personnes peuvent entrer dans l'unité de la substance divine, de la même façon que dans l'homme deux substances, l'âme et le corps, existent dans l'unité de la personne humaine.

Conclusion pratique.
1° La meilleure façon d'étudier le mystère de la Sainte Trinité c'est de méditer sur les bienfaits que nous avons reçus des trois personnes divines. 2° Témoignons leur notre reconnaissance en faisant avec beaucoup de respect et de piété, le signe de Croix et en récitant avec ferveur cette courte prière: « Gloire soit au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, maintenant et à jamais dans tous les siècles des siècles ! »
LECTURES.
1° Le Baptême de Notre-Seigneur. (saint Matthieu, chap. III)
2° Chapitre I et chapitre XIV de saint Jean.
3 Saint Augustin, dont le génie puissant savait pourtant planer bien haut, voulait, un jour qu'il se promenait sur le rivage de la mer, pénétrer dans les profondeurs du Mystère quand il fut rappelé par un ange à la réalité de sa faiblesse et de son impuissance. L'ange, déguisé sous les traits d'un enfant, puisait de l'eau avec une coquille pour la verser dans un petit trou qu'il avait creusé au milieu du sable. « Que fais-tu là, mon enfant ? » lui demanda le savant docteur. « Je voudrais faire entrer toute l'eau de la mer dans ce trou. » « C'est impossible, ne vois-tu pas que ce trou est trop petit et la mer trop grande ? » « Ne voyez-vous pas, vous aussi, repartit l'enfant, qu'il est plus impossible encore de faire entrer le mystère de la Sainte Trinité dans votre esprit ? »
QUESTIONNAIRE.
1° Qu'est- ce que le mystère de la Sainte Trinité ? Quels sont les points importants du mystère ?
2° Quels sont les adversaires du dogme ? Comment ce mystère nous a-t-il été révélé ? Retrouvons-nous tous les éléments du dogme dans la Sainte Écriture ? L'Église a-t-elle toujours cru à ce mystère ?
3° Quelles sont les relations des trois personnes divines ? Qu'est le Fils par rapport au Père ? Et le Saint-Esprit par rapport au Père et au Fils ? Leurs attributs sont-ils différents ? Quelles sont 1eurs oeuvres extérieures ?
4° Connaissez-vous des analogies et des comparaisons qui jettent un peu de lumière sur ce mystère ?
5° La raison pouvait-elle découvrir le mystère de la Sainte Trinité ? Peut-elle au moins prouver qu'il n'est pas absurde ?
DEVOIRS ÉCRITS. 1° Les images qui figurent la Sainte Trinité, représentent Dieu le Père avec un globe dans la main, Dieu le Fils avec une croix, Dieu le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe. Dire pourquoi. 2° N'y a-t-il pas d'autres manières de représenter la Sainte Trinité ?


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