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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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5eme LEÇON

Perfections et attributs de Dieu



1° Erreurs

  1. polythéistes

  2. panthéistes

2° Attributs négatifs ou métaphysiques

  1. unité

  2. simplicité

  3. immutabilité

  4. éternité

  5. immensité

3° Attributs positifs ou moraux

  1. Intelligence. Prescience divine et liberté humaine

  2. Volonté toute-puissante et libre

  3. Amour

4° Providence

  1. définition

  2. adversaires

  3. le dogme catholique :

    1. Dieu dirige le monde par des lois générales

    2. Il déroge à ces lois quand il le juge bon

  4. Preuves du dogme :

    1. Écriture Sainte

    2. Raison

    3. Consentement universel

  5. Objections tirées de :

    1. l’existence du mal a) physique, b) du mal moral

    2. de l’inégale répartition des biens



32. MOTS
Perfection (latin « perficere », faire complètement, achever). Qualité portée au plus haut degré. Etre infiniment parfait, c'est avoir toutes les qualités imaginables et dans une mesure infinie. Quand nous disons d'un ouvrage terrestre qu'il est parfait, il ne s'agit là que d'une perfection relative, car rien de ce qui a été créé n'est et ne peut être parfait.

NOTA. Les mots qui indiquent les perfections de Dieu sont expliqués dans « le développement ». Notons déjà qu'il n'est pas possible d'énumérer toutes les perfections de Dieu ; il conviendrait même de n'en nommer aucune, Dieu n'ayant qu'un attribut, celui d'infini. C'est dans ce sens que le IVème Concile de Latran. et le Concile du Vatican ont dit que « Dieu est incompréhen­sible ».



Attribut (du latin « attribuere », assi­gner). Qualité que nous assignons à Dieu. Attribut a ici le même sens que perfection.

Esprit. Etre immatériel qu'on ne peut ni voir ni toucher.

Pur esprit. L'adjectif « pur » a ici le sens d'un adverbe et signifie purement, uniquement Dieu et les Anges sont de purs esprits; ils sont uniquement (rien autre chose que) esprits; ils ne sont pas, comme l'homme, des esprits mêlés à un corps. La différence entre Dieu et l'Ange, C'est que Dieu est infiniment par­fait et Créateur, tandis que l'Ange, tout pur esprit qu'il est, n'est pas infini et a été créé.

Prescience (du latin « prae », avant, et « scientia», science : science de l'ave­nir). Connaissance que Dieu a de tout ce qui doit arriver.

Providence (du latin « providere », prévoir, pourvoir). Gouvernement du monde par Dieu.

Rien n’arrive sans l'ordre ou la per­mission de Dieu: cela veut dire que Dieu veut tout ce qui est bien, et, tout en défendant le mal, il ne l'empêche pas d'arriver, il le permet pour ne pas retirer à l'homme la liberté qu'il lui a donnée.


DÉVELOPPEMENT
33. I. Les Erreurs sur la Nature de Dieu. La doctrine catho­lique.
1° Les erreurs. Il y a de nombreuses erreurs sur la manière de concevoir la nature de Dieu. Les principales sont celles a) des polythéistes qui admettent plusieurs dieux b) des panthéistes qui ne reconnaissent pas un Dieu personnel et qui prétendent que tout est Dieu. Pour les uns, le monde n'est pas un être distinct de Dieu : Dieu et le monde ne font qu'une seule substance. Pour d'autres, Dieu est le principe, et le monde n'est qu'une émanation de la substance divine.
2° La doctrine catholique. Le concile du Vatican a condamné les erreurs des polythéistes et des panthéistes, sess. III, can. 1, 4 et 5.

Dieu est l'être infiniment parfait. Cet art. de foi, dans lequel le concile du Vatican, sess. III, chap. I, résume les attributs qu'il a énumérés précédem­ment, est fondé sur la Révélation et la raison.


a) D'un côté, la Sainte Écriture nous apprend que Dieu, parlant à Moïse, se définit lui-même « Celui qui est » (Ex., III, 14). D'où les théologiens ont conclu que Dieu possède la plénitude de l'Être, qu'il est l'Être nécessaire, l'Être en soi, tenant l'existence de soi et non d'un autre, propriété que les scolas­tiques ont nommée l'aséité, « ens ase », par opposition aux êtres créés et contingents.
b) De l'autre côté, la raison conclut que Dieu, qui est la Cause première et l'Etre nécessaire, doit être l'Etre parfait. En effet, si Dieu était imparfait, il serait limité et contingent: 1. limité, il pourrait recevoir d'un autre la perfection qui lui manque ; il ne serait plus dès lors la Cause première de tout; 2. contingent, il pourrait être autrement qu'il n'est et ne serait plus par conséquent l'Etre nécessaire.

La raison qui appelle Dieu « l'Etre parfait », trouve que nous devrions nous en tenir à ces deux mots, puisque la perfection infinie ne peut se décomposer. Toutefois, comme notre esprit est incapable d'embrasser d'un seul coup d’œil cette perfection infinie, elle l'envisage sous divers aspects, autrement dit, elle emploie une double méthode : 1. la méthode négative qui consiste à supprimer en Dieu les limites ou imperfections des créatures 2. la méthode positive ou analogique, par laquelle nous attribuons à Dieu sous une forme éminente, c'est-à-dire en les élevant à l'infini, toutes nos qualités et nos perfections. Par cette double voie, la raison obtient les attributs négatifs et les attributs positifs de Dieu.



34. II. Les Attributs négatifs de Dieu.
Les attributs négatifs ou métaphysiques, c’est-à-dire ceux qui consti­tuent l'essence même de Dieu, sont l'unité, la simplicité, l'immutabilité, l'éternité et l'immensité. De foi, concile du Vatican.
Unité. Il n'y a qu'un seul Dieu, et la raison nous dit qu'il ne peut y en avoir plusieurs. Prétendre qu'il y a deux êtres infiniment parfaits serait une absurdité. Un être ne peut être infini s'il en existe un autre qui partage ses perfections ; chacun d'eux, en effet, « serait moins puis­sant et moins parfait que s'il était tout seul » (Fénelon).
2° Simplicité. Dieu est une substance tout à fait simple. « Dieu est esprit et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité », dit Jésus à la Samaritaine. (Jean, IV, 24). Il n'est pas uni à la matière, puis­que le propre de la matière est d'être composée de parties, divisible et par conséquent, imparfaite. L'on objecte, il est vrai, que la Sainte Écriture suppose que Dieu est étendu, vu qu'elle lui attribue des membres, des yeux, des oreilles (Is., XXXIII, 16) et qu'elle le représente tantôt debout (Isaïe, III,13), tantôt assis (Isaïe, VI, 1), mais ce ne sont là que manières de parler, que symboles et expressions figurées.
Immutabilité. Dieu ne peut changer; car l'on ne change que pour acquérir des perfections que l'on n'a pas, ou bien pour perdre celles que l'on a. Dans les deux hypothèses, Dieu ne serait plus l'Etre nécessaire puisqu'il ne serait pas toujours le même, et il ne serait plus l'Etre parfait puisqu'il passerait d'un état plus parfait à un autre moins parfait, ou réciproquement.
Éternité, « Je suis l’alpha et l'oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, celui qui est, qui était et qui sera.» (Apoc., 1, 8). L'éternité découle de l'immutabilité : ce qui est immuable n'a pas de succession, et par conséquent, ni commencement ni fin. Il ne faut pas, du reste, confondre l'éternité avec le temps. Tandis que le temps est composé de moments successifs, du passé, du présent et de l'avenir, l'éternité est un présent per­pétuel. «En Dieu, rien n'a été, rien ne sera ; mais tout est. » (Fénelon)
Immensité. Dieu est immense par sa science, par sa puissance et par son essence. Il est partout, non à la manière des corps qui sont limi­tés par leur propre étendue, mais comme un esprit dont la puissance a créé toutes les substances qui n'ont de vie et d’autre que par lui « C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être », dit saint Paul aux Athéniens. (Actes, 17, 28)
35. III. Les attributs positifs ou moraux de Dieu.
Les perfections positives sont celles que nous attribuons à Dieu en prenant comme point de départ nos facultés et en les élevant chez Dieu à un degré infini. Ces attributs sont : l'intelligence, la volonté et l'amour ; ils forment ce qu'on a appelé la personne morale et font de Dieu un être personnel, contrairement à ce que disent les panthéistes.

1° L'intelligence et la science de Dieu. L'intelligence de Dieu est infinie. Article de foi, concile du Vatican. Il faut donc retrancher en Dieu tous les défauts de l'intelligence humaine: l'ignorance, l'erreur, et l'in­certitude. La science de Dieu est infaillible. Bien plus, elle embrasse tout son objet, c'est-à-dire Dieu lui-même et ses oeuvres, d'un seul regard, par simple intuition et sans avoir recours au raisonnement. Le Créateur connaît toutes les actions et les pensées secrètes de ses créatures : « Jéhovah sonde tous les cœurs et pénètre tous les desseins et toutes les pensées. » (I Paralip., XXVIII, 9). « Nulle créature n'est cachée devant Dieu mais tout est à nu et à découvert devant lui. » (Héb., IV, 13). Il connaît le passé, le présent et le futur, même les actes futurs libres, c'est-à-dire ceux qui dépendent uniquement de la liberté de l'homme.


Objection. LA PRESCIENCE DIVINE ET LA LIBERTÉ HUMAINE. Étant donné que la science de Dieu est infinie et comprend aussi bien les choses de l'avenir que celles du passé, il faut conclure que tout ce que Dieu prévoit arrive nécessairement, sinon sa science serait en défaut et dès lors ne serait plus infinie. Mais s'il en est ainsi, quelle place peut-il y avoir encore pour la liberté de l'homme ? Si Dieu prévoit que Pierre reniera son Maître, Pierre est-il encore libre de ne pas le renier ? Comment, alors, concilier la prescience divine et la liberté humaine ?
Réfutation. La conciliation de la prescience divine et de la liberté humaine n'est pas évidemment sans difficulté ; mais la difficulté est cependant plus apparente que réelle. a) Il convient avant tout de s'entendre sur les mots. 1. Et d'abord le mot prescience est un terme impropre, appliqué à Dieu. Nous avons vu au N° 34, à propos de l'éternité qu'il n'y a en Dieu ni passé ni futur : d'où il suit que Dieu ne prévoit pas, il voit. « Les choses futures, dit saint Augustin, sont présentes à Dieu, c'est pourquoi on ne peut dire qu'il y ait prescience en lui, mais seulement science. »

2. Dire, d'autre part, que ce que Dieu a prévu arrive nécessairement, n'est pas une expression plus juste. Sans doute, la science de Dieu est infaillible et ce que Dieu voit de toute éternité arrivera certainement dans le temps. Mais ne nous y trompons pas. La chose arrivera: 1) d'une manière nécessaire s'il s'agit des êtres privés de raison et qui obéissent aux lois physiques de la nature ou aux impulsion de leur instinct ; 2) d'une manière libre s'il s'agit des êtres raisonnables.

b) Mais à supposer que le terme prescience doive être retenu pour désigner la science divine, n'est-il pas évident que le fait de prévoir un événement n'est nulle­ment la cause de cet événement. Je vois un aveugle qui marche dans la direction d'un précipice. Je prévois qu'il va tomber dans l'abîme et se tuer. Allez-vous conclure que ma prévision a été cause de sa chute et de sa mort ?

C'est donc une sottise de dire : Dieu prévoit que je me sauverai ou que je me dam­nerai, donc je puis agir comme je veux, mon sort est décidé. Dieu prévoit que vous vous sauverez parce qu'il sait que vous en prendrez les moyens. Du reste, ceux qui font cette objection dans leur vie religieuse se gardent bien de tenir le même dilemme dans leur vie pratique, et ils ne pensent pas à faire le même raisonnement quand il s'agit de se soustraire à un danger, ou d'obtenir les honneurs, les richesses et les avantages de la vie.

Concluons enfin que, si l'esprit de l'homme est trop borné pour résoudre parfai­tement le problème, et si les théologiens, thomistes ou molinistes, ne sauraient expliquer comment la cause première meut les causes secondes sans détruire leur liberté, ce n'est pas une raison pour prétendre que les deux termes, prescience divine et liberté humaine, sont en contradiction. Bossuet (Traité du libre arbitre) nous dirait alors qu'il nous suffit de tenir les deux bouts de la chaîne, c’est-à-dire la science de Dieu et la liberté humaine, quoique nous ne voyions pas comment, au centre, les anneaux s'enchaînent.
2° La volonté et la liberté de Dieu. La volonté divine est infiniment parfaite : de foi. Elle est toute-puissante : vérité de foi, énoncée dans plu­sieurs symboles et affirmée par les Conciles IV de Latran et du Vatican. Mais toute-puissante qu'elle est, elle ne peut être mue que vers le bien : Dieu ne peut ni vouloir, ni faire des choses mauvaises (mal moral), il ne peut que les permettre. De foi, concile de Trente, sess. VI, can. 6.
Objection. Dieu ne peut ni vouloir ni faire le mal moral ; il ne l'empêche pas pour nous laisser la liberté et le mérite. De foi, conc. de Trente, sess. VI, can. 6.
Réponse. a) Assurément, la liberté divine n'est pas de la même nature que la liberté humaine. Dieu ne peut rien faire de contraire à sa souveraine perfection, il ne peut rien vouloir qui soit contraire à sa nature, il est nécessairement tout ce qu'il est et tout ce qu'il peut être. La liberté de Dieu n'a donc pour objet que ses actes exté­rieurs, ceux qui sont relatifs aux créatures. Il a créé le monde et il l'a créé librement.

b) Quant à la faculté de choisir entre le bien et le mal, ce n'est qu'un des côtés de la liberté, ce n'en est que le défaut. La possibilité du mal est une imperfection du libre arbitre, une faiblesse de notre volonté. Cette sorte de liberté, évidemment Dieu ne saurait la posséder.


3° L'amour de Dieu. La troisième faculté de l'homme est la sensibi­lité : faculté imparfaite qui implique le corps et ses organes et nous rend accessibles à la souffrance et aux passions. Il est évident que si nous attri­buons à Dieu cette faculté, elle est incompatible en lui avec les imper­fections de notre nature. Dieu ne connaît ni la crainte, ni la tristesse, ni les autres passions. Mais Dieu est capable d'amour. Il ne peut rester indifférent à ses propres perfections et, comme elles sont infinies, il doit les aimer d'un amour infini ; il aime, en outre, le bien qui se trouve dans ses oeuvres et clans la mesure où il reflète ses propres perfections.

On cite souvent, parmi les attributs moraux la sainteté, la justice, la bonté. En fait, ils sont des attributs de la volonté divine.


36. IV. La Providence.
Définition. La Providence, c'est l'action par laquelle Dieu conserve et gouverne le monde qu'il a créé, et conduit tous les êtres à la fin qu'il s'est proposée dans sa sagesse. La Providence n'est donc pas à proprement parler un attribut de Dieu, vu qu'elle suppose la création, mais elle est l'ensemble des attributs : science, sagesse, puissance, bonté, justice, par lesquels Dieu régit l'univers.
2° Ses adversaires. La Providence a eu comme adversaires: a) dans l'anti­quité, les Épicuriens et les Stoïciens. Les premiers prétendaient que Dieu ne s'occupe pas de ses créatures, et les seconds, qu'il ne prend soin que des créatures les plus éle­vées. b) Elle est attaquée, de nos jours, par les fatalistes, par la plupart des déistes, et le monde est gouverné par les rationalistes et par les évolutionnistes, qui croient que le monde est gouverné par des lois naturelles, sans nulle intervention divine, et qui n'admettent, dès lors, ni la possibilité des miracles, ni l'efficacité de la prière ; et par les pessimistes qui jugent que le monde tel qu'il est, est entièrement mauvais.
3° Le dogme catholique. Dieu gouverne le monde par des lois géné­rales auxquelles il se réserve de déroger quand il le juge à propos.
A) Dieu gouverne le monde par des lois générales et cela de double façon : a) Ou bien la Providence se manifeste par l'établissement de lois selon lesquelles les mêmes causes produisent invariablement et nécessairement les mêmes effets. C'est parce que le monde obéit à ces lois d'une manière inflexible que nous constatons partout dans la nature cet ordre admirable qui est un des meilleurs arguments qui nous démontrent l'existence de Dieu. b) Ou bien elle dirige les hommes, tant les indivi­dus que les nations, en les faisant aller librement vers leur destinée et en réalisant ainsi les plans que Dieu a conçus de toute éternité. Il est cer­tain, comme nous l'avoir déjà dit, que Dieu a tout prévu et que ce qu'il a prévu arrive infailliblement. Il s'ensuit que, de même qu'il a fixé le cours des astres, ainsi il a déterminé d'avance la marché de l'humanité. Que les hommes s'agitent suivant leurs passions et les caprices de leur volonté libre, il n'en reste pas moins vrai que Dieu les mène.. Le concours divin est donc universel. Comme il a créé tous les êtres, Dieu crée toutes les activités, de quelque nature qu'elles soient, libres ou nécessitées. Ainsi Dieu concourt à tous nos actes, sans violer pour cela notre liberté.
B) Dieu agit en dehors de l'ordre des choses, quand il le juge à propos. Les miracles, les prophéties et, en général, toutes les interventions divines qui se produisent en dehors du cours de la nature et paraissent une dérogation aux lois ordinaires qui dirigent les êtres, ne sont nulle­ment un changement dans le plan providentiel : les exceptions, comme les lois, ont été prévues de toute éternité. On pourrait dire la même chose de la prière dont l'influence est réelle, sans toutefois amener aucune modification dans les desseins éternels de Dieu.
Preuves du Dogme catholique. Le dogme de l’existence de la Providence, défini par le Concile du Vatican, sess. III, chap. 1, est fondé sur l'Écriture Sainte, la raison et le consentement universel.
A. SAINTE ÉCRITURE. « La Sagesse atteint avec force le monde d'une extrémité à l'autre, et, dispose tout avec douceur », est-il dit dans le livre de la Sagesse. (8, 1). Et ailleurs « Car il n'y a pas d'autre Dieu que vous qui prenez soin de toutes choses. » (XII, 13).

La Providence s'occupe des grands « Par moi les rois règnent et les princes ordonnent ce qui est juste.» (Prov., VIII, 15). Elle s'étend jusqu'aux créatures les plus petites: « Deux passereaux ne se vendent-ils pas un as ? (l’as chez les Hébreux valait environ six centimes). Et il n'en tombe pas un sur la terre sans la permission de votre Père. » (Mat., X, 29).


B.RAISON. L'existence de la Providence ressort des attributs de Dieu. a) De sa science qui, étant infinie, connaît la fin qui est assignée aux créatures et les moyens qui y conduisent ; b) de sa sagesse qui serait en défaut si elle ne s'inquiétait pas, après avoir créé le monde, de le con­server dans l'ordre ; c) de sa puissance qui peut exécuter tous les plans que sa sagesse a conçus ; d) de sa bonté. Il est impossible que Dieu qui a créé par bonté se désintéresse de ses créatures; e) de sa justice. La bonté ne doit pas supprimer la justice qui récompense ou punit chacun d'après ses oeuvres.
C. CONSENTEMENT UNIVERSEL. Tous les peuples qui ont des croyances religieuses, ont fait des prières à la divinité, ils se sont adres­sés à Dieu comme à un souverain Maître qui gouverne le monde.
37. V. Les Objections contre la Providence.
Les objections contre la Providence sont de deux sortes. Elles sont tirées : 1° de l'existence du mal, tant dans l'ordre physique que dans l'ordre moral, et 2° de l'inégale et, partant, concluent les adversaires, de l'injuste répartition des biens.

L'existence du mal dans le monde.


A. Le mal physique. Les défauts du corps, les calamités, les souffrances sont partout dans la nature. Pourquoi les cataclysmes, les ouragans, les tremblements de terre ? Pourquoi les fléaux ? Pourquoi la guerre ? Pourquoi la douleur ? Le mal ne s'élève-t-il pas contre les attributs de Dieu, contre sa puissance, s'il n'a pu l'empêcher et contre sa bonté s'il ne l'a pas voulu ?
Réponse.
a) Remarquons d'abord que le mal physique n'est que la conséquence de l'imperfection des créatures. Les êtres créés sont nécessairement des êtres finis. Du moment donc qu'il y a création, il y a imperfection et défectuosités.

b) Tout ce que nous appelons mal ne l'est pas toujours en réalité. Ainsi il ne faut pas nommer mal les cata­clysmes qui sont, d'après le mot de Lamennais : « le merveilleux et magni­fique travail de la nature».

c) Le mal commence en fait avec la douleur, qu'il s'agisse de la souf­france physique ou de la souffrance morale, peu importe. Que la douleur soit une torture du corps ou de l'âme, c'est incontestable ; mais peut-on dire pour cela et, d'une manière absolue, qu'elle soit un mal ? Certaine­ment non. 1. Car, d'un côté, au point de vue physique, elle est souvent la condition du bien : ainsi la souffrance nous fait rechercher les remèdes qui guérissent les maladies, et concourt par là à la conservation de l'être. Au surplus, il ne faut pas oublier que chaque individu n'est qu'une partie bien minime de l'univers et que le bien général s'obtient par le sacrifice du bien particulier : c'est par le sang de nombreux soldats que s'achète le salut de la patrie. 2. D'un autre côté, au point de vue moral, la douleur n'est pas une fin, elle est un moyen. Elle rentre dans l'exécution du plan divin en amenant l'être qui souffre à l'expiation de ses fautes morales et à la pratique des plus héroïques vertus. Car l'homme peut toujours se mettre au-dessus de la douleur, la dominer par sa force d'âme et l'énergie de sa volonté. Il peut l'accepter comme un moyen de se grandir et comme une source de mérite et de récompense. « La tribulation, dit Montaigne, est à l'âme comme un marteau qui la frappe et qui, en la frappant, la fourbit et la dérouille. »

Voilà autant de raisons qui expliquent le mal physique et, quand bien même elles nous paraîtraient insuffisantes, nous ne devrions pas encore en conclure que Dieu n'ait pas de justes motifs d'agir ainsi.

Les explications qui précèdent nous sont fournies par la raison. La doc­trine de l'Église va plus loin et dégage mieux la Providence des reproches qui lui sont faits. Elle affirme, en effet, que les maux physiques sont la suite du péché originel dont l'existence est prouvée plus loin (N°66) et qu'ils doivent par conséquent être imputés à nos premiers parents et non à Dieu. Elle ajoute que dans l'état actuel, l'homme est ainsi amené par les misères de la vie à se détacher de ce monde qui n'est pas pour lui une « cité permanente et à chercher celle qui est à venir » (Hébr., XIII, 14) par la soumission à la volonté divine.
B. Le mal moral. Le mal physique peut venir de Dieu. Mais le mal moral est-il compatible avec le gouvernement d'un Dieu qui est la sain­teté même ?

Évidemment, Dieu ne peut pas vouloir le péché ; il le permet seulement. Il le permet parce qu'il veut laisser à l'homme la liberté, et, par la liberté, l'occasion de mérites et de vertus. Que la liberté soit un bien, on ne peut le mettre en doute. Si l'homme en abuse, à qui la faute sinon à lui-même et non à Dieu ? Du reste « à proprement parler, le mal n'existe pas ; il n'existe que des êtres mauvais... Bien plus, nul n'est mauvais absolument, et dans le plus pervers il existe une impérissable racine de bien qui, au sein de la mort apparente, élabore en secret la sève destinée à ranimer un jour, sous le rayon de l'astre éternel, la pauvre plante à demi dessé­chée » (Lamennais).


La répartition inégale des biens est un autre prétexte pour accuser la Providence. On objecte que l'homme de bien reçoit rarement la récom­pense de ses bonnes actions, qu'il est, plus que tout autre, éprouvé par le malheur tandis que le méchant n'est pas puni de ses crimes et vit sou­vent dans la prospérité et le bonheur.


Réponse.
a) Nous pouvons faire observer que la plainte est exagérée, car les biens, comme les maux, sont distribués par Dieu sans distinction entre les bons et les méchants. «Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et descendre sa pluie sur les justes et les injustes.» (Mat., V, 45.) Il serait même plus vrai de dire que l'homme vertueux a une plus forte somme de bonheur ici-bas ; n'a-t-il pas la tranquillité d'âme et la satisfaction intérieure qui sont les fruits d'une bonne conscience, alors que l'impie est souvent mordu par le remords et ne goûte que des joies éphémères ? « J'ai vu l'impie au comble de la puissance. Il s'élevait comme les cèdres du Liban. J'ai passé et il n'était déjà plus. » (Ps., XXXVI, 35-36).

b) Même dans l'hypothèse, très discutable, que les biens seraient dis­tribués par Dieu dans une plus large mesure aux méchants qu'aux bons, nous rentrerions dans le cas du mal physique dont nous avons parlé pré­cédemment. Les biens temporels ne sont pas la fin de l'homme, ils ne sont que les moyens d'atteindre cette fin. Les revers, les misères et l'infortune doivent devenir des occasions de mérite et ils peuvent être la dette que les justes ont à payer à Dieu pour leurs fautes, de même que la prospérité des méchants est peut-être le salaire du bien qu'ils ont accompli, aussi minime qu’il puisse être. Si la vertu, d'ailleurs, était sûre de gagner infailliblement une récompense temporelle, combien seraient vertueux, plus par intérêt que par amour du bien et par obéissance aux préceptes divins !


Conclusion pratique.
1° Dieu est bon. Rien ne peut pousser plus à l'amour de Dieu que la considération de sa bonté. 2° Dieu est infiniment grand. Plus une chose est excellente, plus elle est digne de recherche. Le plus noble service est donc celui de Dieu. I1 vaut mieux être au service de Dieu qu'à celui des princes de la terre, car « servir Dieu, c'est régner». 3° Dieu est partout. Nous ne pouvons trouver un endroit qui nous dérobe à ses regards si nous voulons commettre le péché. 4° Dieu est infiniment juste. Il donnera à chacun selon ses actions, le Ciel aux vertueux et l'Enfer aux pécheurs. Que ces différentes pensées nous guident toujours dans le chemin du devoir !

LECTURE (Livre de Job). Job, modèle de soumission à la volonté divine.
QUESTIONNAIRE.
1. Quelles sont les principales erreurs sur la manière de concevoir la nature de Dieu ?À quelles sources l'Église a-t-elle puisé sa doctrine sur la nature de Dieu ? Quelle est la double méthode employée par la raison ?
2. Qu'entendez-vous par attributs négatifs ? Quels sont les attributs négatifs de Dieu ?
3. Qu'est-ce que les attributs positifs ou moraux de Dieu ? Quels sont-ils ? Peut-on concilier la prescience divine et la liberté humaine ? Comment concevez-­vous la liberté divine ?
4. Qu'est-ce que la Providence ? Quels sont les adversaires de la Providence ? Quel est le dogme catholique sur la Providence ? Comment peut-on prouver l'existence de la Providence ?

5. Quelles objections peut-on faire contre la Providence ? Si Dieu est tout­ puissant et bon, comment se fait-il qu'il n'ait pas créé le monde meilleur ? Le mal moral n'est-il pas encore plus incompréhensible de la part d'un Dieu qui est la sainteté même ? Est-il admissible que les biens et les épreuves soient réparties parmi les hommes d'une manière si inégale et souvent si injuste ?


DEVOIRS ÉCRITS. 1° Dire comment vous vous représentez Dieu. 2° La pres­cience divine et la liberté humaine sont elles incompatibles ? 3° Que pensez vous de la Providence ? Comment peut-il se faire qu'un Dieu infiniment parfait permette le péché ? Viendra-t-il un jour où la justice complète sera rétablie ?
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