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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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14ème LEÇON

5ème Article du Symbole.



« Est descendu aux enfers;

Le troisième jour est ressuscité d’entre les morts. »
Descente du Christ aux Enfers. La Résurrection (Vie glorieuse).
Descente de l’âme du Christ aux Enfers

  1. Le fait de la descente

  2. Ses conséquences pour les âmes des Justes


La Résurrection
1° Adversaires

  1. les uns ont traité les Apôtres d’imposteurs

    1. Les Juifs du Ier siècle

    2. Déistes du XVIIIème siècle

    3. Ecole rationaliste du XIXème siècle

  2. Les autres les ont traités d’hallucinés

    1. Rationalistes (XIXème et XXème siècle)

    2. Protestants libéraux (XIXème et XXème siècle)

    3. Modernistes (XIXème et XXème siècle)


2° Le dogme
A) Réalité de la Résurrection

  1. même corps

  2. mais corps glorieux

    1. incorruptible

    2. agile

    3. subtil

    4. lumineux

B) Preuves de la Résurrection

  1. Témoignage de saint Paul qui affirme

    1. la mort

    2. l’ensevelissement

    3. la Résurrection

    4. les apparitions

  2. Témoignage des Évangiles

    1. Tombeau vide

    2. Apparitions

  3. Réponse aux objections des adversaires


3° Pourquoi Jésus-Christ resta quarante jours sur terre après sa Résurrection
Enfers (du latin « infernus » lieux bas et inférieurs). Employé au pluriel, ce mot désigne « les Limbes », c'est-à-dire l'endroit ou les âmes des Justes (Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David, Élie, etc.), étaient détenues avant la descente du Christ. Le mot « Limbes» ne se trouve pas, d'ailleurs, dans la Sainte Écriture ; et les « lieux inférieurs » ou « enfers», en tant que séjour des Justes, s'appellent « schéol ».

Justes. Ceux qui ont observé la loi de Dieu et sont morts dans son amitié (en état de grâce).

Ressusciter. Redevenir vivant après être mort. La résurrection est la réunion de l'âme avec le même corps.

Témoignage. Attestation, récit d'un événement par celui qui sait, qui a vu ou entendu, qui, en un mot, en a été le témoin.

Pâques. Fête solennelle célébrée tous les ans par les chrétiens en souvenir de la Résurrection de Jésus-Christ. La Pâque était, pour les Juifs, la plus grande fête de l'année. Elle devait rappeler le souvenir du passage de l'ange avait exterminé tous les enfants des Egyptiens et n'avait épargné que les maisons marquées du sang de l'Agneau (dixième plaie d'Égypte). D'où le nom de Pâques ( le mot hébreu « Pessah » et le mot latin « Pascha » voulant dire: « passage »).
DÉVELOPPEMENT
106. 1. Objet du 5ème article du Symbole.
Le cinquième article du Symbole comprend deux parties : 1° La descente de l'âme de Jésus-Christ aux Enfers55. 2° La Résurrection. Il convient de remarquer l'enchaînement qu'il y a entre les deux points. Dans le cours ordinaire des choses, la mort est, à la fois, une fin et un commencement : aussitôt que l’âme quitte le corps, c'est la fin de la vie terrestre et c'est le commencement de l’autre vie.
Comme l'âme du Christ n'a été détachée de son corps que tout à fait momentanément, nous avons à voir ce qu'elle est devenue dans l'intervalle de temps où le corps est resté au tombeau.
107. II. Descente de l'âme du Christ aux Enfers.
Entre la Mort et la Résurrection, l'âme du Christ est descendue aux Enfers. Il ne s’agit pas ici de l'Enfer où sont les damnés, ni du Purgatoire, où passent les âmes que la souffrance doit purifier avant leur entrée au Ciel. Les Enfers dont il est question dans le 5ème article du Symbole, c'est cet endroit où reposaient les âmes des justes qui étaient morts dans l'amitié de Dieu ; les Limbes, ou, comme parle l'Écriture, le « Sein d'Abraham». Là, les âmes ne souffraient pas ; elles jouissaient même d'un certain bonheur naturel, mais elles ne pouvaient entrer au Ciel avant que Jésus leur en ouvrît les portes que le péché d'Adam avait inexorablement formées. L'âme du Seigneur est donc restée avec ces âmes pendant les heures qui s'écoulèrent depuis sa Mort jusqu'à sa Résurrection. Quel était le but de ce passage du Christ dans les Limbes ? C'était évidemment d'annoncer aux justes que la Rédemption était consommée et qu'ils allaient bientôt, grâce à elle, faire leur entrée dans le Ciel.
Aussi, à partir de l'instant où l'âme de Jésus-Christ pénètre dans ces sombres profondeurs, les Limbes se transforment en Paradis pour tous les justes qui la contemplent. Le Seigneur sur sa Croix n'avait-il pas dit au bon larron : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis » ? (Luc, XXIII, 43). Quand l'âme victorieuse du Sauveur sortit des Limbes, toutes les âmes bienheureuses lui firent cortège sur la terre, jusqu'au jour où il s'éleva au Ciel, entraînant à sa suite tous les captifs qu'il avait délivrés.
Cette descente de l'âme du Christ aux Limbes fut une humiliation pour lui, puisqu’il alla partager la prison des patriarches et des justes ; mais elle devait être aussi l'occasion de son premier triomphe par la béatification des élus.
108. III. La Résurrection. Adversaires. Preuves du dogme. Les Objections principales.
Adversaires.
Il est à peine besoin de souligner l'importance du dogme de la Résurrection de Notre-Seigneur et la place qu'il tient au centre de la religion catholique. Aussi a-t-il été dans tous les temps l'objet des plus violentes attaques. Quelque nombreux cependant que soient les systèmes par lesquels les adversaires l'ont combattu, ils peuvent se ramener à deux, selon qu'ils ont supposé à leur point de départ que les Apôtres auraient été des imposteurs ou des hallucinés, trompeurs ou trompés.
A. Ceux qui ont pris les Apôtres pour des imposteurs ont donné généralement les deux explications suivantes : a) Les uns (Juifs du Ier siècle, déistes du XVIIIème siècle) ont dit que, si le tombeau où avait été enseveli Notre-Seigneur fut trouvé vide au matin du troisième jour qui suivit la mort, c’est que les Apôtres avaient enlevé le cadavre pour faire croire à la résurrection de leur maître. b) les autres (Salvador, écrivain Juif, Paulus rationaliste allemand et toute l’école naturaliste) ont prétendu que Jésus n’était pas mort sur la Croix, mais qu’il était seulement tombé en léthargie et que sa mort apparente fut suivie d’un réveil qui dura quelques jours durant lesquels il se montra à ses disciples, lesquels auraient inventé après coup la fable du tombeau vide et des apparitions56.
B. À notre époque, les adversaire du dogme ont complètement abandonné cette tactique. Pour eux l’honnêteté des Apôtres n’est pas discutable : ils auraient donc été, non pas dupeurs, mais dupés. a) les uns (les rationalistes comme Renan, les Protestants libéraux) soutiennent que les Apôtres furent victimes d’une hallucination. b) Les autres, en particulier les modernistes, comme M. Loisy, regardent les récits des Évangiles concernant les détails de la Résurrection comme des légendes qui auraient pris naissance dès la première génération des chrétiens. Nous verrons plus loin leurs objections.

Le dogme de la Résurrection.
D'après le dogme catholique, la Résurrection du Christ fut réelle. Jésus-Christ reprit, le troisième jour après sa mort, le même corps qu'il avait auparavant, quoique ce corps fût dans lui autre état, l'état de gloire. - a) La Résurrection fut réelle. Jésus-Christ a repris sa propre chair. Les apparitions ne furent donc pas celles d'un esprit. - b) Toutefois, les théologiens, s'appuyant sur les paroles de saint Paul aux Corinthiens (I Cor., XV, 35, 44), reconnaissent que le corps du Christ était un corps glorieux, c'est-à-dire doué de qua­lités, nouvelles qui sont : 1. l'incorruptibilité : il était désormais incapa­ble de souffrir et de mourir ; 2. l'agilité, ou la faculté de se déplacer avec la rapidité des esprits ; 3. la subtilité, ou le pouvoir de pénétrer les corps les plus durs. Le Christ entre au Cénacle les portes fermées 4. la clarté. Les corps glorieux sont resplendissants comme le soleil.
La Résurrection, qui n'est pas un fait d'ordre purement surnaturel, comme le prétend M. Loisy, mais un fait d'ordre historique, repose surtout sur deux témoignages dont la valeur ne saurait être mise en doute. Ce sont, d'après l’ordre chronologique a) le témoignage de saint Paul que nous trouvons dans sa Ière Épître aux Corinthiens écrite entre 52 et 57 et b) le témoignage des Évangiles, dont la date de composition peut être fixée entre 67 et la fin du Ier siècle.
A) TÉMOIGNAGE DE SAINT PAUL. Pour bien comprendre la portée du témoignage de saint Paul, il faut connaître les circonstances dans lesquelles fut écrite la Ière Épître aux Corinthiens. Évangélisés quelques années auparavant par saint Paul, les Corinthiens étaient alors en dispute sur la question de la résurrection des morts. Il ne s'agissait donc pas pour l'Apôtre de prouver la résurrection du Christ qui n'était nullement contestée, mais d'établir le dogme de la résurrection du corps. Or l'argument que l'auteur emploie pour atteindre son but, consiste à rapprocher les deux faits, à montrer qu'il y a connexion entre eux, et que la résurrection de Notre-Seigneur est l'exemplaire et la garantie de la résurrection des morts. Tout fidèle qui est membre de l'Église peut être assuré qu'il ressuscitera un jour glorieusement, puisque Jésus, le chef, est ressuscité. Voici maintenant le passage qui contient ce récit : « Je vous ai enseigné, avant tout, comme je l'ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures, qu’il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures ; et qu'il est apparu à Képhas, puis aux Onze. Après cela, il est apparu en une seule fois, à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. Ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Après eux tous, il m'est apparu à moi, comme à l'avorton. » (I Cor., XV, 4, 9).

Ainsi, dans le passage que nous venons de citer saint Paul affirme qu'il a appris des Apôtres, qu'il a vus lors de sa première visite à Jérusalem très peu de temps après la mort de Jésus, les faits qu'il rapporte, à savoir : la mort, la sépulture, la résurrection et les apparitions. Celui qui est mort et a été enseveli, est revenu en vie dans le même corps qui avait été enseveli, et il a été vu en cinq circonstances différentes, et une fois entre autres par plus de cinq cents disciples ; puis il est apparu à lui-­même sur le chemin de Damas.

Si, par conséquent, nous prenons le témoignage de saint Paul tel qu'il est et sans le déformer par un système préconçu, il nous faut admettre que les Apôtres, très peu de temps après la mort de leur Maître, croyaient déjà à la Résurrection, puisque c'est d'eux que saint Paul tient les détails qu'il nous donne, et qu'ils y croyaient à cause des apparitions du Christ ressuscité dont saint Paul mentionne cinq, en dehors de celle dont il fut favorisé.

Contre ce premier témoignage de la Résurrection, l'on objecte que saint Paul ne rapporte pas toutes les circonstances de la Résurrection, qu'il ne dit rien ni du tombeau trouvé vide, ni de l'apparition des femmes, ni de celle du Christ aux mêmes femmes et aux disciples le jour de Pâques, et qu'il ne parle que de cinq apparitions. Il est facile de répondre à cela que l'Apôtre n'avait pas à entrer dans tous ces détails, étant donné le but de sa lettre, qui était, comme nous l'avons vu précédemment, de prouver, non point la Résurrection du Christ, mais la résurrection des morts en général. La Résurrection de Notre-Seigneur ne venant, dans l'argumentation de saint Paul, que d'une manière incidente, il était superflu de s'étendre sur ce fait et d'en relater toutes les circonstances.


B. TÉMOIGNAGE DES ÉVANGILES. Les quatre Évangiles contiennent des récits sur la Résurrection de Jésus-Christ. Si nous laissons de côté certains détails qui diffèrent avec chaque narrateur, ils sont una­nimes à affirmer les deux faits importants qui prouvent la Résurrection, à savoir: le tombeau trouvé vide et les apparitions du Ressuscité.
a) Argument tiré du tombeau vide. D'après le témoignage des quatre évangélistes, les femmes et les disciples qui se rendirent au sépulcre pour embaumer Jésus, trouvèrent le tombeau vide ; la pierre était roulée devant le sépulcre et les linges gisaient à terre. Un ange leur annonça la résurrec­tion. Les gardes effrayés coururent annoncer la nouvelle aux princes des prêtres qui leur donnèrent une forte somme d'argent pour publier que les disciples avaient enlevé le corps pendant qu'ils dormaient.

Ainsi, le premier argument invoqué par les évangélistes en faveur de la résurrection est tiré de ce fait que le lendemain du sabbat, le dimanche matin, le corps de Jésus avait disparu du tombeau où il avait été enseveli l'avant-veille par Joseph d'Arimathie. Or les Apôtres, qui en avaient fait l'objet de leur prédication, ne furent jamais poursuivis par le Sanhédrin sous l'inculpation de violation de tombeau, ce qui n'aurait pas manqué d'avoir lieu, s'ils avaient vraiment enlevé le corps.



b) Argument tiré des apparitions. Tandis que l'argument tiré du tom­beau vide n'est qu'une preuve indirecte, vu que le fait peut être expliqué par d'autres hypothèses que la résurrection, les apparitions constituent une preuve directe.

D'après les témoignages, tant celui de saint Paul que nous avons rap­porté plus haut, que ceux des quatre évangélistes, l'on peut compter onze apparitions, celle du chemin de Damas à saint Paul non comprise.



Jésus apparut : 1. à Marie-Madeleine, près du sépulcre ; 2. aux femmes qui revenaient du sépulcre ; 3. à Simon Pierre ; 4. aux deux disciples qui allaient à Emmaüs ; 5. à tous les Apôtres réunis dans le Cénacle, Thomas absent ; 6. aux Apôtres encore, Thomas présent et invité par le Seigneur à toucher les plaies de ses mains et de son côté ; 7. à cinq Apôtres et à doux disciples sur la mer de Tibériade 8. aux onze Apôtres sur une montagne de Galilée ; 9. à plus de cinq cents frères à la fois ; 10. à Jacques, frère (cousin) du Seigneur ; - 11. enfin aux onze Apôtres à Jérusalem.
Les Objections principales.
A. Contre l'argument tiré du tombeau vide. Les adversaires du dogme ont combattu cette preuve de deux façons. a) Ou bien ils ont admis le fait matériel de la découverte du tombeau vide et ils ont expliqué la disparition du cadavre par l'enlève­ment. b) Ou bien ils ont nié, comme M. Loisy, la réalité du fait et « n'ont vu en lui qu'une légende inventée après coup pour prouver la résurrec­tion. » Quant au corps de Jésus, il aurait été tout simplement jeté dans une fosse commune.
Réponse.
a) Il est inutile de répondre longuement à ceux qui, pre­nant les Apôtres pour des imposteurs, soutiennent qu'ils ont été les auteurs du rapt, car cette allégation est, à notre époque, tout à fait démodée. Quel intérêt pouvaient avoir les Apôtres à inventer la fable de la Résurrection et à faire adorer comme un Dieu, un séducteur dont ils auraient été les premières victimes ? Et puis, un tel plan n'était-il pas irréalisable ? Comment enlever le corps ? Par violence, par corruption, ou par ruse ? Aucune de ces hypothèses n'apparaît sérieuse. La violence n'est pas admissible de la part de gens qui avaient montré si peu de courage au cours de la Passion. La corruption n'est possible qu'avec de l'argent, et les Apôtres étaient plutôt pauvres. Reste le troisième moyen : enlever le corps par ruse. Il s'agissait alors de surprendre les gardes par un chemin détourné, ou la nuit, alors qu'ils auraient été endormis, de pousser la pierre sans le moindre bruit, puis de dérober le corps sans éveiller per­sonne, et de le cacher dans une retraite assez sûre pour qu'on ne pût le découvrir : une telle entreprise ne dépasse-t-elle pas les limites de la vrai­semblance ?
b) Toutes ces raisons font comprendre assez pourquoi ce système n'a pas été retenu par les rationalistes modernes. Mais sont-ils plus fondés à prétendre que la découverte du tombeau vide est une légende inventée par la seconde ou troisième génération de chrétiens ? Comment expliquer alors la foi des Apôtres, la transformation totale qui s'est faite en eux quelque temps après le grand drame de la croix qui les avait laissés si découragés et si abattus. Si rien n'est venu les remettre de leur déception, si la Foi à la Résurrection ne s’est formée que peu à peu, comment se fait-il que, de lâches et timides qu'ils étaient au cours de la Passion, ils sont devenus après intrépides, audacieux, et qu’ils prêchèrent la Résurrection jusqu’au dernier sacrifice de leur vie ? Faut-il croire « ces témoins qui se font égorger » (Pascal) ou les prendre pour des exaltés ou des fous ?

Quant à l'hypothèse de M. Loisy, qui suppose que Jésus n'a pas même été enseveli et qu'après le crucifiement, son corps aurait été détaché de la croix et mis dans quelque fosse commune, elle est absolument gratuite et n'a aucune base historique. La fosse commune n'existait ni dans la loi juive ni dans la loi romaine. Cette dernière, sous le régime de laquelle on était du temps de Notre-Seigneur, ordonnait de remettre le corps du supplicié à qui le réclamait. Or, il est inadmissible de supposer que, parmi les nombreux disciples du Sauveur, il ne s'en soit pas trouvé un seul pour lui rendre ce dernier devoir.


B. Contre l'argument tiré des apparitions. a) On objecte contre cette preuve les divergences que l'on trouve dans les narrations évangé­liques. Les évangélistes, dit-on, ne s'entendent pas sur le nombre des femmes qui se rendirent au tombeau, ni sur le nombre des anges qu'elles virent. En outre, les uns (saint Matthieu et saint Marc) placent le théâtre des premières apparitions en Galilée, au lieu que les autres (saint Luc et Saint Jean) le mettent en Judée.
Réponse.
Loin d'infirmer la valeur de leurs récits, les divergences dont nous ne pouvons nier l'existence, ne prouvent-elles pas au contraire l'indépendance des historiens ? Ne témoignent-elles pas qu'ils ne se sont pas concertés à l'avance ? Or, tous sont d'accord sur le fait lui-même de la Résurrection ; qu'il y ait des variantes sur les points secondaires, il n'y a vraiment pas lieu de s'en étonner. « Quand vingt hommes ont été témoins d'un fait très circonstancié, s'ils racontent ce fait, chacun de son côté, leur narration concordera-t- elle sur toutes les circonstances ? N'y aura­it-il pas fatalement des contradictions de détail ? » Les divergences des récits ne peuvent donc pas être invoquées contre la valeur du témoi­gnage.
b) D'après les rationalistes, les apparitions furent, de la part de ceux qui en furent les témoins, des visions subjectives, autrement dit, des hallu­cinations. Elles n'auraient correspondu à aucune réalité objective et n'auraient existé que dans l'imagination des Apôtres et des disciples. L'amour que ceux-ci portaient à leur Maître était si vif, leur attachement si profond, qu'ils se le représentèrent toujours vivant. La foi première au Messie, un instant ébranlée par le supplice de la croix, surgit à nouveau dans leur esprit et produisit la foi à la résurrection.
Réponse.
Tout repousse cette supposition : les conditions de nombre, de temps et de circonstances s'opposent à une telle hypothèse. 1. Le nombre. Il n'est pas raisonnable de supposer que tant de témoins d'un caractère si différent aient été victimes d'une illusion de leurs sens. Ce n'est pas une fois que Notre-Seigneur se montre ressuscité, mais onze fois ; ce n'est pas à une personne, ce n'est pas même à ses seuls Apôtres qu'il apparaît, mais à cinq cents à la fois. 2. Le temps. Les apparitions ont eu lieu après la mort de Jésus, c'est-à-dire a un moment où les disciples étaient désemparés et songeaient à se cacher. Dans un pareil état d'esprit, ils ne pouvaient s'imaginer que le crucifié leur apparaissait dans la gloire. Les apparitions ont donc dû s'imposer du dehors et dans des conditions d'objectivité telles qu'elles ont entraîné une foi irrésistible au fait de la Résurrection. 3. Les circonstances. Tout d'abord les Apôtres sont incrédules ; ils croient voir un esprit. Jésus leur fait alors toucher ses plaies (Luc, XXIV, 37, 40 ; Jean, XX, 27) ; il mange devant eux (Luc, XXIV, 43) et leur fait remarquer « qu'un esprit n'a ni chair ni os ». (Luc, XXIV, 39). Il permet aux saintes femmes d'embrasser ses pieds. (Mat., XXVIII, 9).

L'hallucination n'est d'ailleurs qu'un état passager, à moins qu'elle ne se transforme en maladie ou en folie. Il faudrait dire alors que la reli­gion chrétienne a été prêchée par des fous et que le monde a été converti par des malades et des insensés.


c) Aux yeux des modernistes, les récits des apparitions, ainsi que celui du tombeau vide, sont de pures légendes, des narrations mythiques dans lesquelles les chrétiens du ne siècle traduisirent leur foi au Christ immor­tel. Les Apôtres auraient cru d'abord, non à la résurrection corporelle de leur Maître, mais à sa survivance immortelle. Ils n'auraient ni cru ni prêché que le corps de leur Maître était sorti vivant du tombeau au matin du troisième jour et ils ne seraient arrivés à cette foi « qu'en déformant leurs croyances primitives dans une évolution inconsciente ». La foi des Apôtres aurait donc passé par une triple étape : ils auraient cru d'abord à la messianité de Jésus, puis à sa survivance et enfin à sa résurrection corporelle.
Réponse.
Il est absolument faux de prétendre que la prédication des Apôtres ne portait d'abord que sur la survivance du Christ, et que, plus tard seulement, ils en auraient déduit le fait de la résurrection corporelle. Il suffit de lire les Épîtres de saint Paul, en particulier l'Épître aux Corin­thiens dont nous avons parlé plus haut, ainsi que les Actes des Apôtres, pour se convaincre du contraire et constater que la prédication apostolique a, dès le début, insisté autant sur le fait de la Résurrection que sur l'état d'immortalité. Ainsi, saint Pierre déclare aux Juifs, le jour de la Pentecôte, que ce Jésus qu'ils ont attaché à la croix, « Dieu l'a ressuscité » et que « sa chair n'a pas vu la corruption ». (Actes, II, 31, 32). Saint Paul raconte à son tour comment les chefs religieux ont livré Jésus à Pilate pour le faire mourir, et comment ils le « descendirent de la croix et le déposèrent dans un sépulcre », mais que « Dieu l'a ressuscité des morts », et qu'il « s'est montré a ceux qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple ». (Actes, XIII, 31).
Conclusion. Ainsi, de l'examen des documents, il résulte que dès les premiers jours, les Apôtres, tant par la découverte du tombeau vide que par les apparitions, crurent que leur Maître était ressuscité, qu'ils se le représentèrent survivant, non seulement dans son âme immortelle, mais dans son corps. Ils crurent que son corps n'était pas resté au tombeau, mais qu'il vivait à nouveau et pour toujours, transformé et glorifié.
109. IV. Pourquoi le Christ resta-t-il, après sa Résurrection, quarante jours sur la terre ?
Le Christ ressuscité resta quarante jours sur la terre pour les deux raisons suivantes : 1° Il voulut convaincre le monde qu'il était vraiment ressuscité. Sans doute, comme nous l'avons déjà dit, Jésus-Christ n'a fait parmi ses disciples et ses amis qu'un certain nombre d'apparitions ; il ne s'est montré ni à chaque instant ni de tous les côtés. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que Dieu ne s'impose jamais à notre liberté et veut nous laisser le mérite de la foi. 2° Jésus voulait aussi compléter l’ins­truction de ses Apôtres, qui jusque-là n'avait été qu'imparfaite. Il fallait surtout instituer son Église, lui donner un chef et lui tracer d'une façon plus précise la mission qu'elle aurait à remplir dans le monde entier et jusqu'à la fin des siècles.
Conclusion pratique.
1° La Résurrection de Jésus est le gage de notre propre résurrection : « Si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment quelques uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts ? S'il n'y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressus­cité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est notre foi. » (I Cor., XV, 12, 14). 2° Toutefois, si nous voulons que notre résurrection soit glorieuse, nous devons nous souvenir que la souffrance a été le chemin par lequel le Christ s'est acheminé à la gloire, comme il le déclare lui-même aux disciples d'Emmaüs. (Luc, XXIV, 46). La voie est la même pour les disciples que pour le Maître.
LECTURE. Lire le récit de la Résurrection et des Apparitions de Notre-Seigneur par les quatre Évangélistes.
QUESTIONNAIRE.
1° Quel est l'objet du 5ème article du Symbole ?
2° Qu'est-ce que les Limbes ? Pourquoi l'âme de Jésus-Christ est-elle descendue aux Limbes ?
3° Comment les adversaires de la religion catholique ont-ils combattu la Résurrection de Jésus-Christ ? Qu'affirme le dogme catholique sur ce point ? Quelles sont les preuves de la Résurrection ? Quel est, dans l'ordre chronologique, le premier témoignage que nous ayons ? Quels sont les points établis par saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens ? De qui saint Paul tenait-il ses renseignements ? Faut-il s'étonner qu'il ne mentionne pas toutes les circonstances de la Résurrection ? Que nous rapportent les Évangiles sur le fait de la Résurrection ? Quelles objections fait-on à l'argument tiré de la découverte du tombeau vide ? Comment peut-on y répondre ? Quelles objections oppose-t-on à l'argument tiré des apparitions ? Les divergences des narrations évangéliques diminuent-elles la valeur du témoignage ? La thèse de l'hallucination est-elle admissible ? Les récits évangéliques peuvent-ils être considérés comme de pures légendes ? Peut-on dire que les Apôtres n'ont pas cru à la Résurrection et ne l'ont pas prêchée ?
4° Pourquoi le Christ ressuscité resta-t-il quarante jours sur la terre ?
DEVOIRS ÉCRITS. 1° Où était la divinité de Jésus-Christ, quand son corps était au tombeau ? Avec son âme, ou avec son corps ou avec les deux ? 2° Quelle différence y a-t-il entre les Limbes et l'Enfer, entre les Limbes et le Ciel ? 3° Les Apôtres n'avaient-ils pas tout intérêt à faire croire à la résurrection de leur Maître, s'ils voulaient fonder une religion nouvelle ? 4° Quelles difficultés auraient-ils rencontrées, s'ils avaient voulu enlever le corps le Notre-Seigneur et faire croire à sa Résurrection ?

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