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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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11ème LEÇON

2eme et 3eme Articles du Symbole.




« Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur

Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge marie. »
Du Mystère de l'Incarnation.
1° Définition

2° Le dogme catholique

  1. Adversaires

    1. Ariens

    2. Gnostiques

    3. Nestoriens

    4. Eutychiens

  2. Preuves

    1. Écriture sainte

    2. Tradition

    3. Raison

3° L’Homme Dieu

  1. La personne divine et la nature humaine

  2. La nature humaine

    1. corps

      1. Origine

      2. Qualités

    2. Ame

      1. Intelligence

        • vision béatifique

        • science infuse

        • science expérimentale

      2. Volonté

        • divine

        • humaine

      3. Sensibilité

4° Le mystère devant la raison

  1. elle ne peut le comprendre

  2. elle peut prouver qu’il n’est pas absurde

5° Conséquences du mystère

  1. Communication des idiomes

  2. Culte de l’humanité du Christ, spécialement du Sacré-Cœur

6° La sainte Vierge

    1. Sa dignité : Mère de Dieu

    2. Ses prérogatives

      1. Immaculée Conception

      2. Virginité perpétuelle

      3. Parfaite sainteté

      4. Assomption et Médiation universelle

    1. Culte d’hyperdulie

79. Mots
Incarnation (de « in » dans « carne » chair). Etymologiquement, union avec la chair; union de Dieu avec la chair. Action par laquelle la 2e Personne de la Sainte Trinité, le Verbe de Dieu « s'est fait chair » a pris une nature de chair, c'est-à-dire la nature humaine, dans le sein de la Vierge Marie, et est devenue dès lors «Homme-Dieu».

NOMS DE L'HOMME-DIEU. 1° Jé­sus-Christ, Le Messie (Voir pour ces trois noms N° 71) ; 2° Le Fils de Dieu ou seconde Personne de la Sainte Trinité. 3° Notre-Seigneur. Le Seigneur c'est, par rapport à l'inférieur, un maître. Jésus-­Christ est notre maître, à un double titre: 1. en tant que Créateur; 2. en tant que Rédempteur qui, au prix de son sang, nous a reconquis le droit d'aller au ciel.



Opération miraculeuse du Saint-­Esprit. Cette expression que l'on trouve quelquefois dans les caté­chismes, est employée pour désigner l'action du Saint-Esprit dans le fait de l'Incarnation : action qui est, en réalité, l’œuvre des trois personnes de la Sainte Trinité. L'Incarnation, qui est la plus grande preuve d'amour que Dieu ait pu donner aux hommes, est attribuée au Saint-Esprit, parce qu'il représente l'a­mour divin.

Union hypostatique. Union se dit de deux choses qui se trouvent ensemble. L'union est : a) physique quand les substances qui s'unissent se confondent ensemble pour former une substance nouvelle ; ex. : l'oxygène et l'hydrogène se combinent pour donner naissance à un composé qui est l'eau ; b) morale, par exemple, l'union de deux amis, l'union de Dieu avec l'âme des justes.

Par ailleurs, l'union se fait : 1. soit dans la nature ; ex. : le corps et l'âme s'unissent pour former une seule nature humaine ; 2. soit dans la personne, quand deux natures s'unissent dans la même personne ou hypostase. Cette der­nière union s'appelle personnelle ou hypostatique, les deux mots « hypostase » (gr. « hupostasis » substance) et « personne » ayant le même sens théologique.



NOTA. Il y a en Dieu trois personnes et une nature. Il y a en Jésus-Christ une personne et deux natures.
DÉVELOPPEMENT
80. I. Le Mystère de l'Incarnation.
Le mystère de l'Incarnation, proposé à notre croyance par le 2ème et le 311ème articles du Symbole, est l'union hypostatique de la nature divine et de la nature humaine dans la seule personne du Verbe : union qui s'est réa­lisée en Jésus-Christ, appelé pour cette raison l’Homme-Dieu.

Ainsi l'Incarnation est : a) une union hypostatique où deux natures s'unissent dans la même personne, tout en restant elles-mêmes intactes, sans se confondre, sans se mêler, et sans perdre aucune de leurs propriétés ni de leurs opérations. Il ne s'agit donc ici ni d'une union physique, ni d'une simple union morale (Voir Vocabulaire) ; b) l'union hypostatique de la nature divine et de la nature humaine. Le concile de Chalcédoine a défini que Jésus-Christ est « vraiment Dieu et vraiment homme, engendré du Père avant tous les siècles selon la divinité, et, selon l'humanité, né, dans les derniers temps, de la Vierge Marie, Mère de Dieu. » c) L'Incarnation est l’union de la nature divine et de la nature humaine dans la seule personne du Verbe39. Il n'y a donc en Jésus-Christ qu'une seule personne, bien qu'il y ait de deux natures, et cette personne est celle du Verbe. L'union outre la nature humaine du Christ et sa nature divine s'est opérée, non pas dans les natures elles-mêmes qui sont restées distinctes, mais dans la personne du Verbe. Par conséquent, la nature humaine du Christ, tout en étant complète comme nature, n'a jamais joui de son autonomie, n'a jamais appartenu à une personne humaine (V. N° 38). La personnalité divine s'est substituée à la personnalité humaine, de sorte que c'est la seule personne du Verbe qui agit par cette humanité, qui est responsable des actes accomplis par la nature humaine : d'où leur valeur infinie.

Jésus-Christ, c'est donc la seconde personne de la Sainte Trinité, dénommée le «Fils de Dieu ou le Verbe» qui, tout en restant seconde per­sonne de la Trinité et nature divine, c'est-à-dire infinie, s'est abaissée jusqu'à s'unir une nature semblable à la nôtre, quoique non revêtue de la personnalité humaine.
81. II. L'Incarnation. Adversaires. Preuves du dogme.
1° Les Adversaires.
Comme l'Incarnation se compose d'un triple élément : la nature divine et la nature humaine unies dans la personne du Verbe, les erreurs des adversaires ont porté sur trois points : a) Les uns, les Ébionites au Ier siècle, les Ariens au IVème (Arius prêtre d’Alexandrie) ont nié l'élément divin. Pour Arius, le Christ était une créature très parfaite, engendrée par Dieu le Père, de subs­tance semblable, mais non point la même substance : il n'était pas consubstantiel. Cette erreur fut condamnée au Concile de Nicée (325). Au XVIème siècle, la secte protes­tante des Sociniens; de nos jours, les rationalistes, les Protestants libéraux et certains modernistes ont repris, sous une forme ou sous une autre, la doctrine d'Arius.

b) Les autres, ne pouvant admettre que la majesté infinie se fût rabaissée jusqu'à l'homme, ont nié l'élément humain. Au Ier siècle, les gnostiques prétendirent que le corps du Christ n'était qu'apparent, qu'il était une sorte de fantôme sans réalité d'où leur nom de phantasiastes et docètes.

c) La troisième erreur porta sur le mode d'union des deux natures, c'est-à-dire sur la personne. C'est ainsi que les Nestoriens au VIème siècle (Nestorius patriarche de Constantinople) prétendirent qu'aux deux natures correspondaient deux personnes, et que, de ce fait, la Sainte Vierge n'était que la mère de la personne humaine. Cette hérésie fut combattue par saint Cyrille d'Alexandrie et condamnée par le Concile d’Ephèse (431). À la même époque, les Eutychiens (Eutychès, moine d'Orient), vou­lant combattre l'erreur nestorienne, affirmèrent qu'il n'y avait en Jésus-Christ qu'une seule personne et une seule nature - d'où leur nom de monophysites - l'humanité ayant été absorbée par la divinité comme une goutte d'eau par la mer. Cette erreur fut condamnée par le Concile de Chalcédoine40 (451).
2° Le dogme catholique.
La nature divine et la nature humaine furent unies dans la personne unique du Verbe, si bien que Jésus-Christ, quoique personne unique, est vrai Dieu et vrai homme. Art. de foi, concile de Chalcédoine.

Pour démontrer ce dogme, il y a donc deux points a établir : a) la dualité de natures en Jésus-Christ et b) l'unité de personne.


A. Dualité de natures en Jésus-Christ. Il y a en Jésus-Christ deux natures : la nature divine et la nature humaine. Cette vérité repose sur le témoignage de la Sainte Écriture et de la Tradition.
a) Écriture Sainte.
1. ANCIEN TESTAMENT. 1) Prophétie d'Isaïe. Isaïe avait prophétisé la naissance d'un enfant qui serait Dieu : « Voici qu'une Vierge concevra et enfantera un fils et il sera appelé Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous. » (Isaïe, VII, 14.)
2. NOUVEAU TESTAMENT. 1) Paroles du prologue de saint Jean. « Le Verbe s'est fait chair », dit saint Jean (I, 14). Ces paroles attestent que le Verbe s'est uni à la nature humaine, non point par une, simple union morale, comme si la nature humaine du Christ n'eût été unie à la divinité que par ses vertus transcendantes et sa parfaite conformité de volonté : les termes du prologue repoussent une telle inter­prétation. Il ne peut s'agir davantage d'une union physique où deux substances se convertissent en une autre substance, car le Verbe, étant immuable, ne peut se transformer et se fondre avec la nature humaine. Quand saint Jean dit que le Verbe s'est fait chair, il veut donc affirmer que tout en restant personne et nature divine, il a pris une nature humaine.
2) De l'Epître de saint Paul aux Philippiens (II, 6-7). « Bien qu'il fût dans la con­dition de Dieu, écrit saint Paul, il s'est anéanti lui-même en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes et reconnu pour homme par ce qui a paru de lui. » Ces expressions « condition de Dieu et condition d'esclave » dési­gnent bien deux natures distinctes en Jésus-Christ.
3) Témoignage des Évangiles sur la Vie de Notre-Seigneur. Si des quelques textes qui précédent, nous passons au récit que les Évangiles nous font de la Vie de Jésus­-Christ, il apparaît avec plus d'évidence encore que le Christ est en même temps Dieu et homme. En tant qu'homme, il naît et il est posé dans une crèche ; en tant que Dieu il est adoré par les bergers et les Mages (Luc, II, 15 ; Mat II, 11): Il est baptisé dans le Jourdain comme un homme, mais au même moment, l’Esprit-Saint descend sur lui et Dieu le Père proclame que c'est « son Fils bien-aimé en qui il a mis toutes ses complaisances.» (Mat., III, 13-17). C'est bien un homme qui a faim dans le désert, mais c'est aussi un Dieu que cet homme qui est servi par les anges. (Mat., IV, 2-11). Il mène une vie pauvre ; il est en butte à la persécution de ses ennemis, il est trahi, il agonise au Jardin des Oliviers, il est flagellé, meurtri et cloué sur une croix : c'est bien là un homme. Mais c'est aussi un Dieu, car il guérit les malades, il ressuscite les morts, il terrasse les soldats qui veulent s'emparer de lui, et le troisième jour après sa mort, il sort vivant du tombeau. La Sainte Écriture nous apporte donc les preuves les plus certaines de la divinité et de l'humanité de Jésus-Christ.
b) Tradition.
1. Les Symboles affirment, d'une part, que Jésus Christ est le fils unique de Dieu, et de l'autre, qu'il est homme, qu'il est né de la Vierge, qu’il est mort sous Ponce Pilate. 2. Le dogme a été défini, comme l’avons vu plus haut, par les conciles d'Ephèse et de Chalcédoine. 3. L'Église rendu à Jésus-Christ le culte d'adoration, tout en confessant dans sa liturgie qu'il a souffert et est mort pour nous, et que, par conséquent, il est homme.
B. Unité de personne en Jésus-Christ. La nature divine et la nature humaine, dont nous venons de constater l'existence en Jésus-Christ, étaient unies dans une seule et même personne. Si, en effet, la personne avait été double, les actions et les propriétés de chaque nature n'auraient pu être attribuées à la même personne. Or, si nous prenons la manière de parler de Notre-Seigneur, nous voyons qu'il ne distingue pas en lui deux personnes ; il dit à Philippe, qui lui demande la faveur de voir le Père : « Philippe, celui qui me voit, voit aussi le Père. »(Jean, XIV, 8, 9). Il dit ailleurs : « Personne n'est monté au ciel si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. » (Jean, III, 13). S'il y avait eu deux personnes en lui, Notre-Seigneur n'aurait pas manqué de faire la distinction.


  1. III. L'Homme-Dieu. La Personne et la Nature divine.

Après avoir vu ce qu'est l'Incarnation, et après en avoir prouvé l'existence, nous allons parler des deux éléments qui forment l'Homme-Dieu. Dans ce paragraphe, nous étudierons le premier, c'est-à-dire la personne et la nature divine. Dans le paragraphe suivant, il sera question de la nature humaine.

a) La 2ème personne de la Sainte Trinité seule s'est incarnée. La Sainte Écriture, en effet, ne parle jamais que du Verbe : « Le Verbe s'est fait chair. » Sans doute, le Père et le Saint-Esprit habitent d'une manière spéciale dans la nature humaine prise par le Verbe, mais l'Incarnation elle-même est le fait de la seconde personne.

b) Le Verbe, ou la seconde personne de la Sainte Trinité, n'a pas abdi­qué sa nature divine en épousant la nature humaine ; il n'a dépouillé ni sa personnalité divine, ni aucun de ses attributs divins. Les Protestants ont tort d'invoquer, pour prouver le contraire, les deux textes suivants de saint Paul, l'un aux Corinthiens, l'autre aux Philippiens . « Jésus-­Christ qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était.» (II Cor., VIII, 9.) « Il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes.» (Philipp., II, 7). Ces deux textes ne veulent pas dire que Jésus-Christ a quitté sa divinité, ce qui est impossible, mais qu'il l'a voilée sous la pauvreté et les misères de l’humanité.

c) Le Verbe a pris la nature humaine au moment de la conception. Il ne l'a jamais quittée, pas même pendant les trois jours de la mort de Jésus-Christ. L'âme du Christ qui descendait aux Enfers et son corps qui reposait dans le tombeau, restaient tous deux unis hypostatiquement au Verbe. La mort de Jésus-Christ consistait donc dans la séparation de l'âme et du corps, tous deux restant unis à la divinité, comme on l'a vu plus haut.

d) Le Verbe ne quittera jamais la nature humaine. Il est dit de Notre- Seigneur: « Parce qu'il demeure éternellement, il possède un Sacerdoce qui ne se transmet point.» (Héb., VII, 24). Ainsi, d'après ce texte, le Christ doit exercer un sacerdoce éternel, c'est-à-dire accomplir une oeuvre à la fois humaine et divine. Il doit donc rester éternellement le même, avec ses deux natures subsistant dans la même personne.


83. IV. L'Homme-Dieu. Sa Nature humaine.
Le Verbe a pris la nature humaine la plus parfaite, il est « le premier né parmi ses frères. » (Rom., VIIII, 29). Toutefois, cette perfection n'est qu relative, vu que la perfection absolue est incompatible avec la condition de nature créée. Comme toute nature humaine, le Christ est composé d'un corps et d'une âme. Nous allons voir quel est ce corps et quelle est cette âme.
A. Le Corps du Christ. a) Son origine. Le Christ, en tant qu'homme, a été conçu de la Bienheureuse Vierge Marie, par l'opération du Saint-­Esprit. b) Ses qualités et ses défauts. Le Christ a pris un corps parfait, intègre et bien formé. Ce corps eut les infirmités communes an genre humain : la faim, la soif, le froid ; il fut passible et mortel. Le Christ a pris ces défauts librement ; il n'a pas subi leur domination et il a pu les éviter et les suspendre à son gré.
B. L'Âme du Christ. a) Son origine. L'âme du Christ a été, comme la nôtre, directement créée par Dieu. b) Ses facultés. Comme la nôtre, elle était douée d'intelligence, de volonté, et de sensibilité. Quelles furent donc l'intelligence, la volonté et la sensibilité du Christ, c'est ce que nous allons rechercher.
1. L'INTELLIGENCE. L'intelligence de Notre-Seigneur eut une triple science qui lui venait d'une triple source : 1) de la vision béatifique, qui consiste a voir Dieu face à face et à voir les choses en Dieu ; 2) de la science infuse qui nous fait connaître les choses au moyen d'idées infuses dans l'âme par Dieu. Cette Science est propre aux anges, bien que, accidentellement, elle puisse être communiquée aux hommes, comme elle l’a été, par exemple, aux Apôtres ; 3) de la science expéri­mentale, qui s'acquiert par l'usage des sens et de l'intelligence. Cette dernière science est susceptible d'un progrès indéfini. C'est dans ce sens qu'il a été dit du Christ qu'il « croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes.» (Luc, II, 52).

Par quel moyen l'intelligence humaine du Christ connaissait-elle le passé et l'avenir ? Les Juifs s'étonnaient, en effet, qu'il pût savoir les Écritures sans les avoir apprises. (Jean, VII, 15). Il annonça sa mort aux Apôtres en insistant sur les détails (Marc, VIII, 31) et il prophétisa la ruine de Jérusalem (Marc, XIII, 2). Cette science lui venait soit de la vision béatifique, soit de la science infuse, et non pas évidemment de la Science expérimentale41.



2. LA VOLONTE. Il y avait dans le Christ deux volontés : la volonté divine et la volonté humaine. Les preuves en sont 1) dans la Sainte Écriture, Notre-Seigneur dit: « je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » (Jean, VI, 38). Au jardin de Gethsémani, Jésus dit en s'adres­sant à son Père : «  Père, si vous voulez, éloignez de moi ce calice. Cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la vôtre.» (Luc, XIII,42). Ces textes indiquent bien qu'il y a deux volontés : la volonté divine, qui est la même dans le Père et le Fils, et la volonté humaine qui est soumise à la volonté divine ; 2) dans la décision des Conciles, en particulier du IIIème Concile de Constantinople, qui a enseigné contre les monothélites l'existence de deux volontés en Jésus-Christ ; 3) dans la raison théologique. La volonté est une partie essentielle de la nature. Or, le Christ a les deux natures, divine et humaine. Donc il doit avoir deux volontés.

À la volonté humaine se rattachent deux questions : celle de la sainteté et celle de la liberté. 1) La SAINTETÉ. Le Christ fut exempt de tout péché. Article de foi, Concile de Florence (1441). La Sainte Écriture nous déclare « qu'il fut sans péché » (Heb., IV, 15). Qu'il ait été exempt du péché originel et, par conséquent, de la concupiscence qui en est la suite, cela va de soi, puisqu'il fut conçu miraculeusement du Saint-Esprit, et n'appartenait pas à la descendance naturelle d'Adam. Il ne connut pas davantage le péché actuel. « Qui de vous me convaincra de péché » pouvait-il dire aux Juifs. (Jean, VIII, 46). Toutefois, pour mieux nous ressembler et pour être plus à même de compatir à nos misères, il voulut subir les attaques du démon et du monde, « et éprouver toutes nos infirmités, hormis le péché ».(Luc, IV, 1-13 ; Héb., IV , 15).



Telle fut la sainteté négative du Christ. Il faut y ajouter la sainteté positive qui était constituée par une double grâce : la grâce d'union que le Christ avait, en raison de l’union hypostatique de sa nature humaine avec la personne du Verbe, et la grâce sanctifiante, dans le degré le plus élevé que puisse posséder une âme créée par Dieu42. 2) La LIBERTÉ. Le Christ, quoique incapable de péché, fut vraiment libre. Il est dit dans la Sainte Écriture « qu'il s'est offert parce qu'il l'a voulu. (Isaïe, LIII, 7). « J'ai le pouvoir, dit-il de lui-même, de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre. » (Jean, X, 18). Il est vrai qu'à première vue il semble difficile de concilier la liberté avec l'impeccabilité. Mais la liberté humaine du Christ est de la même nature que celle de Dieu (N° 25). La faculté de pécher ne doit pas être considérée comme une propriété et une preuve de la liberté, elle n'en est, au contraire, que le défaut.

3. LA SENSIBILITÉ. L'âme du Christ eut en outre la sensibilité, c'est-à-dire cette faculté qui nous incline vers le bien sensible et qui est la source des passions. Nous trouvons en Notre-Seigneur : 1) L’amour. « Voilà que celui que vous aimez est malade », dit Marie en parlant de son frère Lazare (Jean, XI, 3), 2) la tristesse « Et Jésus pleura. » (Jean, XI, 35); « Mon âme est triste jusqu'à la mort. » (Mat., XXVI, 38). Il a ressenti les souffrances les plus vives dans le cours de sa Passion. 3) La crainte, l'ennui, et même le trouble ont bouleversé son âme. (Marc, XIV, 33). Bref l'on peut dire que Jésus a connu toutes les passions humaines, sauf celles qui sont incompatibles avec la sainteté et qui supposent quelque désordre dans l'âme.
84. V. Le Mystère de l'Incarnation devant la raison.
Le Mystère de l'Incarnation, comme il vient d'être exposé avec les éléments qui le constituent, est-il absurde et en opposition avec la raison ?
1° L'Incarnation d'un Dieu est, de toute évidence, un mystère proprement dit, mais il ne répugne ni du côté du Verbe ni du côté de la nature humaine. a) Il ne répugne pas du côté du Verbe, car si l'on allègue que l'Incarnation du Verbe est chose absurde, parce que Dieu est immuable, il est facile de faire remarquer que l'Incarnation, pas plus d'ailleurs que la création, ne change rien à l'Immutabilité divine. Le Verbe ne perd aucune de ses perfections en remplissant les fonctions de la personnalité humaine. b) Du côté de la nature humaine et de son union hypostatique avec le Verbe. Nous ne comprenons certes pas comment la nature divine et la nature humaine, comment le fini et l'infini peuvent se rencontrer et coexister dans la même personne, mais nous n'avons pas le droit d'en conclure que la chose soit absurde ou impossible à la toute-puissance de Dieu.
2° Bien plus, l'Incarnation, loin de répugner, manifeste les attributs de Dieu et particulièrement: a) sa bonté. « Dieu a tant aimé le monde qu'il nous a donné son Fils unique. » (Jean, III, 16). À travers ses abaissements, sa bonté transparaît davantage ; b) sa justice et sa puissance, en exigeant une réparation proportionnée à la faute et en y employant les moyens.
85. VI. Conséquences de la dualité de natures et de l'unité de personne en Jésus-Christ.
Le fait de l'existence des deux natures, divine et humaine, dans la personne unique du Verbe, a une double conséquence : la première porte sur le langage ; la seconde concerne le culte.
1° Première conséquence. La COMMUNICATION DES IDIOMES. Le mot idiome doit être pris ici dans son sens étymologique (gr. « idios », ce qui est propre à un sujet). L'expression « communication des idiomes », synonyme, on le voit, de communication des propriétés ou attributs, désigne donc une manière de parler, qui s'applique à Notre-Seigneur, et qui consiste à attribuer au Christ-Dieu les propriétés de sa nature humaine et au Christ-Homme les propriétés de sa nature divine : ainsi l'on peut dire, d'une part, que l'Eternel est né, qu'il est mort, et de l'autre, que le Fils de l'Homme n'a pas eu de commencement. À première vue, il semble qu'il y ait contradiction dans les termes, mais l'usage est pourtant légitime, vu que les propriétés des deux natures sont attribuables à la personne unique du Christ.
2° Seconde conséquence. L'Église rend à Dieu un culte qu'on appelle le culte de latrie ou d'adoration. Comme ce culte s'adresse à la personne, il s'ensuit que l'humanité de Notre-Seigneur, étant inséparable de la personne du Verbe, a droit à nos adorations. (De foi, conc. II de Constantinople.)
86. VII. Le Culte du Sacré-Cœur.
1° Le Culte. Bien que le culte que l'on rend à quelqu'un s'adresse à la personne tout entière, il est permis de considérer dans la personne telle ou telle qualité, et telle partie plutôt que telle autre. Or, si toutes les parties de la nature humaine du Christ peuvent être adorées du culte de latrie puisque toutes sont unies au Verbe, il en est qui ont droit à un culte spécial, par exemple, ses plaies, son sang précieux, et par dessus tout, son Cœur Sacré.
2° Sa légitimité. Considéré dans son objet, dans sa fin et dans ses effets, le culte du Sacré-Cœur est tout à fait légitime et recommandable.
a) Dans son objet. L'objet direct de notre adoration, c'est le cœur physique de Jésus-Christ, uni à son âme et à sa personne divine. Le cœur du Christ, est, sans nul doute, la partie la plus noble de son humanité. C'est de ce cœur qu'a coulé le sang très précieux qui a racheté nos âmes. L'objet indirect, c'est l'amour à la fois divin et humain dont ce cœur est le symbole. C'est par amour que le Christ s'est livré pour nous. (Eph., V, 2). C'est par amour qu'il a institué les Sacrements et plus spécialement l'Eucharistie. Donc par son objet, le Cœur de notre Sauveur a droit à un culte spécial. b) Dans sa fin. Le culte du Sacré-Cœur a pour but d'exciter en nous le plus vif amour de Notre-Seigneur et de compenser par des actes d'adoration, (l'amour et la réparation des injures qui lui sont faites. c) Dans ses effets. Par la méditation de l'immense charité du Christ, par le souvenir des sacrifices dont elle a été le principe, nos cœurs s'enflamment d'une charité réciproque envers Dieu et envers le prochain ; nous y gagnons dès lors des grâces plus abondantes pour progresser dans le service de Dieu, dans l'esprit de sacrifice et le dévouement à nos semblables.
3° Objections.
A. Les Jansénistes ont objecté que le culte du Sacré-Cœur était un culte nouveau et devait être rejeté.
Réponse : Cette prétention n'est pas justifiée. Car, même envisagé dans son objet matériel, c'est-à-dire dans le cœur de Jésus transpercé par la lance d'un soldat romain, les actes des martyrs nous témoignent que le culte n'était pas totalement inconnu à l'origine du Christianisme. Au Moyen-Âge, le culte du Sacré-Cœur florissait déjà dans certaines communautés, comme on peut le constater dans les écrits de saint Bernard, de saint Bonaventure, de sainte Melchtilde et de sainte Gertrude. Ce ne sont donc pas les apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque qui ont été la cause de la dévotion au Sacré-Cœur. Elles l'ont hâtée certainement mais elles n'en auraient pas été la raison suffisante, si par ailleurs, le culte ne se légitimait, en droit, comme nous venons de le prouver, en dehors de ces révélations. Il en est du reste des dévotions comme des dogmes (Voir N° 18). Elles sortent de leur germe et se développent à l'heure marquée par la Providence et conformément aux nécessités et aux aspirations du moment. Si le culte du Sacré-Cœur s'épanouit justement au XVIIème siècle, proclamant plus haut que jamais l'amour infini du Verbe incarné, n'est-ce pas comme une réponse à la doctrine froide et sèche du jansénisme qui représentait un Dieu sans entrailles et sans cœur, daignant à peine entrouvrir ses bras pour bénir ?
B. Les incrédules modernes ont cherché un autre terrain d'attaque contre le culte du Sacré-Cœur. Ils ont prétendu qu'il reposait sur un fondement faux, l'organe de l'amour étant, selon toute probabilité, le cerveau, et non point le cœur.
Réponse : La difficulté n’est qu’apparente car l’Église n’a pas à se préoccuper de la question scientifique de savoir quel est l’organe de l’amour. Ce qui ne fait pas de doute, c’est que dans toutes les langues du monde, il est en le symbole. De plus, ce que nous pouvons encore affirmer, c’est qu’il est le siège des émotions sensibles. Nous savons tous plus au moins par expérience qu’il se dilate dans la joie et se contracte dans la tristesse. Donc symbole et siège – sinon organe de l’amour – ces deux points suffisent pour légitimer le culte du Sacré-Cœur.
C. Par pourquoi, dira-t-on, recourir à des symboles sensible pour adorer Notre-Seigneur ?
Réponse : C’est que, pouvons-nous répondre avec Pascal, l’homme n’est ni « ange ni bête », mais homme c’est-à-dire composé d’un corps et d’une âme et obliger par conséquent d’apporter dans ses rapports avec Dieu la condition de sa nature.
VIII. La Sainte Vierge. Sa dignité et ses prérogatives.
1° Dignité de la Sainte Vierge.
La dignité d'une personne provient de ses titres et de ses œuvres : a) de ses titres. Marie est « Mère de Dieu » : article de foi, défini par le Concile d’Ephèse. Or, l’enfant et la mère font qu'un ; ils vivent de la même vie ; les joies, les souffrances, les desti­nées sont communes ; il est donc juste que la mère partage aussi la gloire de son fils. Élisabeth l'avait compris ainsi quand, pleine d'admiration et de respect pour cette dignité incomparable, elle s'écriait à la vue de sa cousine « Comment se fait-il que la Mère de Dieu vienne à moi ? » (Luc, I, 43) b) de ses oeuvres. Le rôle que Marie a joué dans l’œuvre de la Rédemption rehausse encore, s'il se peut, son titre de Mère de Dieu. Elle est, en effet, d'une certaine façon, la cause de notre salut car elle a coopéré au double mystère de l'Incarnation et de la Rédemption. Docile à la voix de l'ange, elle a consenti à devenir la mère de Dieu et à donner la vie à notre Sauveur. Partageant ses souffrances, unissant sa compas­sion à la Passion de son Fils, elle a accepté le douloureux sacrifice qui devait être le salut et la vie du monde.
2° Les prérogatives.
De l'éminente dignité de Mère de Dieu découlent toutes les prérogatives de la Sainte Vierge à savoir, son Immaculée Conception, sa Virginité perpétuelle, sa Sainteté et l’Assomption.
A. L'Immaculée Conception. D'après le dogme catholique, la Bienheureuse Vierge Marie fut, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure du péché originel, par un privilège unique de Dieu et en vue des mérites du Christ Jésus.

Le dogme comprend deux points importants : a) Le premier c'est que la Sainte Vierge fut préservée, dès le premier instant de sa concep­tion, de la tache originelle. Dieu a arrêté la loi générale de la propaga­tion du péché originel dans la race d'Adam ; en d’autres termes, Marie reçut dès le premier instant de sa vie les dons de la grâce sanctifiante, b) Le second c'est que ce privilège ne fut pas accordé de plein droit, mais octroyé en prévision des mérites de Jésus. Marie doit donc sa faveur spéciale aux bienfaits de la Rédemption. Sans doute, lorsque la Sainte Vierge fut gratifiée de ce privilège, la Rédemption n'était pas accomplie, mais les mérites de Jésus-Christ existaient déjà dans les desseins éternels de Dieu.


Preuves du dogme. a) L’ÉCRITURE. 1. Paroles de Dieu au démon. Après la chute originelle, Dieu dit en s'adressant au démon dissimulé sous les traits du serpent : « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et la sienne. » (Gen., III, 15). Suivant les Pères, « la race de la femme dont il est ici question, c'est le Christ lui-même qui a brisé la tète du serpent et vaincu l'empire du démon ; d’où il suit que la femme, c'est la Sainte Vierge » D'après ce texte, il y a une lutte entre une femme et son fils d'une part, et le démon de l'autre, et les pre­miers doivent remporter la victoire. Or il n'en serait pas ainsi, si Marie avait été souillée par le péché originel, même le plus petit instant, puisqu'elle aurait été sous la domination de son adversaire.

2. Salutation angélique. L'archange Gabriel, annonçant à Marie l'Incarnation, la salue de ces mots : « Je vous salue, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. » Or il n’y aurait pas plénitude de grâce, et l'archange ne pourrait s'exprimer ainsi, si Marie n'avait pas été ornée de la grâce, au premier souffle de sa vie.

a) TRADITION. - La question de l'Immaculée Conception ne fut pas soulevée à l'origine du christianisme ; mais la foi à ce dogme était implicitement contenue dans la croyance à la maternité divine et à la parfaite pureté de la Sainte Vierge. Par la suite, et plus particulièrement, au Moyen-Âge, la vérité fut un peu obscurcie43. Enfin le dogme fut défini par Pie IX, en 1851.

b) RAISON. Si la raison ne peut montrer le privilège de l'Immaculée Conception d'une manière absolue, du moins elle en trouve la convenance dans le titre de Mère de Dieu qui appartient à Marie. Le Christ n'aurait pas eu une mère digne de lui si elle avait été conçue dans le péché originel. La faute de la Mère aurait rejailli sur le fils. Il convenait donc au plus haut point que, non seulement notre Rédemp­teur, mais aussi notre Corédemptrice, fussent exempts de tout péché.
B. La Virginité perpétuelle. D'après la foi catholique, Marie fut tou­jours vierge, aussi bien avant la naissance de son divin fils qu'après. Cela a ressort : 1. des paroles de la Sainte Écriture, déjà citées, qui annoncent « qu'une Vierge concevra un fils » 2. des Symboles qui affirment que le Christ est né de la Vierge Marie. 3. de l’autorité des Pères. Ceux-ci, en effet, estiment l'opinion contraire comme blasphématoire et injurieuse envers Notre-Seigneur. Ils rappellent outre que Marie avait fait vœu de virginité et que, si le Christ sur la croix confia sa mère à l'apôtre saint Jean, c'est que Marie n'avait pas d'autres enfants44.
C. La Sainteté Parfaite de la Sainte Vierge La grâce est proportionnée à la dignité et aux mérites de la personne. Marie reçut donc plus de grâces que toute autre personne puisqu’elle eut une dignité suréminente. Aussi sa sainteté fut-elle très grande. Non seulement elle fut exempte du péché originel, mais elle ne commit aucun péché actuel, ni mortel, ni même véniel : ainsi l'a défini le Concile de Trente45.
D. L'Assomption. Que le corps de la Vierge ait été préservé de la corruption du tombeau, ressuscité peu de temps après sa mort et transporté au ciel, c'est là un dogme de foi proclamé par le Pape Pie XII en 1950 qui s'appuie : 1. sur une tradition constante, dont on peut remonter le cours jusqu'au Vème siècle en Orient et jusqu'au VIème en Occident, confirmée par ailleurs par la pratique de l'Église qui en a fait très tôt l'objet d'une fête solennelle et 2. sur une raison de convenance. Ne convenait-il pas que la chair virginale de la Vierge immaculée dès le premier instant de sa conception et restée toujours vierge fût incorruptible ? La mère ne devait-elle pas remporter sur la mort la même victoire que son Fils, et partager sa glorieuse Résurrection et son Ascension ?
La Médiation de la Sainte Vierge. Aux prérogatives précédentes on peut en ajouter une autre qui sans être un article de foi, n'en est pas moins dans la croyance générale de l'Église, à savoir : la Médiation de la Sainte Vierge.

Marie est, dans l'ordre de la grâce, la médiatrice universelle. Cette proposition peut être entendue dans trois sens : 1. Marie est Médiatrice dans ce sens que comme tous les saints, ainsi que l'a défini le concile de Trente, et avec plus de pouvoir qu'eux, elle intercède pour les hommes auprès de Dieu par ses prières. 2. Elle est encore médiatrice parce que Corédemptrice du fait qu’elle nous a donné le Rédempteur et s'est associée à son sacrifice : médiatrice secondaire assurément vu que Jésus reste seul médiateur nécessaire, mais médiatrice qui concourt réellement à l’œuvre de notre salut. 3. Elle est enfin Médiatrice dans ce sens qu'aucune grâce ne serait accordée aux hommes sans que Marie n’ait intercédé pour eux, même les grâces qui n'ont pas été demandées par son inter­médiaire, Dieu ne voulant distribuer ses faveurs que par celle qui nous a donné l'auteur de la grâce. Cette doctrine, qui parait certaine, est admise par la généralité des théologiens, et s'appuie sur l'enseignement des Pères, lesquels appellent Marie la « toute-puissance suppliante, omnipotentia supplex », sur l'autorité des Souverains Pontifes Benoît XIV, Léon XIII et Benoît XV, qui regardent Marie comme la « dispensatrice universelle des grâces acquises par le Christ » (Saint Pie X Ency­clique Ad diem illam 1901), et sur la pratique de l'Église, qui a institué récemment la Fête de Marie Médiatrice (31 mai).



88. IX. Le Culte de la Sainte Vierge.
Le Culte. L'Église rend à la Sainte Vierge le culte d'hyperdulie (V. Nos 167 et 173). Nombreuses sont les fêtes qu'elle a établies (V. N° 500) et les pratiques de dévotion qu'elle recommande en son honneur et à notre profit (501). En outre, deux mois de l'année lui sont plus spécialement consacrés : Mai, appelé le mois de Marie, et Octobre, le mois du Rosaire.
Sa légitimité. Le culte de la Sainte Vierge, qui tient une si grande place dans l'Église, est tout à fait légitime. Il a en effet son fondement : a) dans la Sainte Écriture. Les paroles par lesquelles l'ange Gabriel la salue « pleine de grâce », celles d'Élisabeth qui la proclame « bénie entre les femmes », le fait que Jésus a voulu faire son premier miracle à la demande de sa Mère et que l'une de ses dernières paroles fut pour la donner comme Mère à saint Jean et, dans sa personne, à toute l'humanité : voilà assez de raisons pour nous enseigner la confiance et encourager notre dévotion à la Vierge ; b) dans la Tradition. Les hommages rendus à Marie remontent aux origines du christianisme, comme le témoignent les Pères de l'Église et les monuments des Catacombes qui représentent Marie, les bras étendus, dans l'attitude de la prière, considérée donc comme la médiatrice de tous les hommes c) dans la raison théologique. Si Marie est une médiatrice toute puissante, pourquoi ne cher­cherions-nous pas, par notre culte, à obtenir par son intermédiaire les grâces dont nous avons besoin ?
3°Objection. Les Protestants rejettent le culte de la Sainte Vierge, parce qu'ils le regardent comme superstitieux et idolâtrique.
Réponse. L'accusation repose sur un malentendu. Les Protestants sont dans l'erreur s'ils pensent que nous rendons le même culte à Dieu et à la Sainte Vierge. Nous adorons l'un et nous vénérons l'autre. Le premier culte ne subit donc aucun détriment du fait du second. Bien plus, le culte de la Sainte Vierge profite au culte de Dieu, car vénérer quelqu'un à cause de sa grande dignité, n'est-ce pas, du même coup, confesser la bonté et la puissance du bienfaiteur ? Il n'en est pas moins vrai cependant qu'il convient d'éviter tout excès, soit dans le culte lui-même, soit dans la manière de le rendre, et de laisser toujours la première place au culte de Dieu46.

Conclusion pratique.
1° Témoigner notre reconnaissance à Jésus pour l'amour infini qu'il nous a témoigné dans son Incarnation. 2° Ne prononcer le Saint Nom de Jésus qu'avec respect, confiance et amour. 3° Soyons des fervents du coeur ado­rable de Notre-Seigneur, en fêtant tous les premiers vendredis du mois par la prière, la communion et l'amende honorable. 4° Dévots envers le Fils, soyons-le également envers la Mère et récitons souvent la prière de saint Bernard : « Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais ouï dire qu'aucun de ceux qui ont ou recours à votre protection ait été abandonné
LECTURES.
1° Récit de l'Annonciation (Luc, I). 2° Lire Bossuet, Élévations XVIII, n° 14 : « Pourquoi un Dieu se faire homme ? Jésus-Christ vous dit ce pourquoi : Dieu a tant aimé le monde. Tenez-vous-en là, les hommes ingrats ne veulent pas croire que Dieu les aime autant qu'il fait. Mais le disciple bien-aimé résout leurs doutes en disant : « Nous avons cru à l'amour que Dieu a pour nous. » Dieu a tant aimé le monde ; et que reste-t-il après cela, sinon de croire à l'amour, pour croire à tous les mystères ?... Après cela il ne faut pas disputer mais aimer ; et après que Jésus a dit : Dieu a tant aimé le monde, il ne faudrait plus que dire : Le monde racheté a tant aimé Dieu. » 3° Sur le Sacré-Cœur, lire Mgr Pie, Lettre synodale, déc. 1857. 4° Sur la Sainte Vierge, les Sermons de Bossuet, Terrien, La Mère de Dieu.
QUESTIONNAIRE.
1° Qu'est-ce que le mystère de l'Incarnation ? Quels sont les points principaux qui le constituent ? Que signifie l'expression « union hypostatique » ?
2° Quels sont les adversaires du dogme de l'Incarnation ? Énoncez le dogme catholique. Comment peut-on en prouver l'existence ?
3° Qu'est-ce que l'Homme-Dieu ? Quelle est la personne et la nature divine de l’Homme-Dieu ?
4° L'Homme-Dieu est-il une personne humaine ? Est-il composé, comme tous les hommes, d'un corps et d'une âme ? Quel est son corps ? Quelle est son âme ? Quelle fut la science de Jésus-Christ ? Quelle fut sa volonté ? Pouvait-il pécher ? S'il ne le pouvait pas, comment était-il libre ? Le Christ eut-il aussi des passions ?
5° Le mystère de l'Incarnation est-il absurde ? La raison peut-elle admettre l'Incarnation d'un Dieu ?
6° Quelles sont les conséquences de la dualité de natures et de l'unité de personne en Jésus-Christ ?
7° Qu'est-ce que le culte du Sacré-Cœur ? Ce culte est-il recommandable ? Quelle objection firent les Jansénistes au culte du Sacré-Cœur ? Que 1ui reprochèrent les incrédules modernes ? Importe-t-il que le cœur soit l'organe de l'amour ?
8° D'où la Sainte Vierge tire-t-elle sa dignité ? Quelles furent ses préroga­tives ? Qu'est-ce que l'Immaculée Conception ? Comment se prouve le dogme ? Parlez de la virginité et de la sainte Vierge. L'Assomption est-elle un dogme récent ? Définissez la Médiation de Marie.
9° Quel culte est rendu à la Sainte Vierge ? Ce culte n'est-il pas idolâtrique ? Quel est son fondement et par quelles raisons se légitime-t-il ?
DEVOIRS ÉCRITS. 1° En quoi consiste le mystère de l'Incarnation 2° Quelle place le mystère de l'Incarnation tient-il dans l'histoire ? 3° Que pensez-vous du culte du Sacré-Cœur ? Dites les raisons qui le motivent et en font un culte 1égitime ? 4° La Sainte Vierge est-elle beaucoup plus élevée en dignité que saint Joseph ?
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