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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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12eme LEÇON

Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ



Vie de Jésus
Division

  1. vie cachée

  2. vie publique

  3. vie souffrante

  4. vie glorieuse


1° Vie cachée

    1. Naissance merveilleuse

  1. par le lieu : Bethléem et non Nazareth

  2. par les circonstances. Adoration des bergers et des mages.

    1. Circoncision

    2. Présentation au temple

  1. Le vieillard Siméon chante son « nunc dimittis »

  2. Il prédit la future destinée de Jésus

    1. Massacre des innocents

    2. Fuite en Égypte

    3. Séjour à Nazareth : vie de

  1. travail

  2. prière

  3. obéissance


2° Vie publique

A) Baptême de Notre-Seigneur par Jean Baptiste

B) Jeûne au désert. La tentation

C) Choix des Apôtres

D) Preuves de sa divinité
a) Il affirme sa divinité en se proclamant

    1. le Messie attendu

    2. Fils unique de Dieu

  1. Il prouve son affirmation par

    1. les prophéties

      • réalisées en lui

      • faites par lui

    2. les miracles qu’il accomplit

    3. la sublimité de sa doctrine et sa sainteté.


89. Mots.
Noël (du latin « natalis » natal). Fête, célébrée par l'Église, pour rappeler la naissance de Notre-Seigneur.

Crèche. Mangeoire des animaux. Une crèche fut le berceau de Notre-Seigneur.

Bethléem, petite ville de Judée, non loin de Jérusalem.

Jérusalem, capitale de la Judée, prise et détruite par les Romains en 70, après Jésus-Christ. Destruction prédite par Notre-Seigneur.

Nazareth. Petite ville de Galilée où Jésus resta depuis son retour d'Égypte jusqu'à l'âge de trente ans.

Jourdain. Fleuve de Palestine.

Vie cachée. Cette expression ne veut pas dire que Notre-Seigneur se dérobait, aux regards, mais qu'il ne se montrait pas tel qu'il était et qu'il recouvrait sa divinité comme d'un voile.

Temple, synonyme d'Église ; monu­ment élevé en l'honneur de la Divinité.

Temple de Jérusalem. Les Juifs n'a­vaient qu'un seul temple, construit d'abord par Salomon, puis détruit en 588 avant Jésus-Christ et rebâti par Zorobabel en 516.

Évangile (bonne nouvelle) : a) doc­trine de Jésus-Christ ; b) livres au nombre de quatre, qui rapportent la vie et la doctrine de Jésus-Christ.
DÉVELOPPEMENT
90. I. Les quatre phases de la vie de Notre-Seigneur47.
Nous savons ce qu'est Notre-Seigneur : Fils de Dieu, 2e personne de la Sainte Trinité, unissant dans la même personnalité deux natures, nature divine et la nature humaine. Nous avons maintenant à connaître sa vie, car Jésus-Christ, tel que nous l'avons décrit d'après la croyance catholique, n'est pas un être imaginaire ; il est tout ce qu'il y a de plus réel, et sa vie, dont la durée fut de trente-trois ans, du moins d'après la tradition, appartient à l'histoire.

C'est cette vie que nous allons esquisser à grands traits dans cette leçon ; nous n'en détacherons évidemment que les points principaux ; ils suffi­ront cependant à nous montrer qu'il y eut vraiment en Notre-Seigneur une double nature. Il va de soi en effet que, si nous croyons que Jésus­-Christ était à la fois homme et Dieu, c'est que les actes qu'il a accomplis sont de deux espèces, et que les uns n'ont pu être faits que par un Dieu, tandis que les autres trahissent au contraire une origine humaine.

La vie de Notre-Seigneur comprend quatre phases: 1° « la Vie cachée », qui va de sa Naissance jusqu'à l'âge de trente ans; 2° « la Vie publique », qui dure trois ans. Elle commence à son baptême et se termine à l'institu­tion de l'Eucharistie, la veille de la Passion. 3° « La Vie souffrante », qui compte à peine trois jours, du jeudi au samedi saint. 4° « La Vie glorieuse », ou l'époque qui s'écoule entre la Résurrection et l'Ascension.

Il sera question dans cette leçon des deux premières périodes de la vie de Notre-Seigneur : la Vie cachée et la Vie publique. Mais auparavant il convient de signaler deux événements importants qui précédèrent la nais­sance du Sauveur.


91. II. L'Annonciation et la Visitation.
L'Annonciation.
La première scène de l'histoire de Notre-Seigneur se passa dans un pays obscur de la Galilée : Nazareth, petite ville jusque-là sans célébrité. Six mois après que l'Ange Gabriel était apparu au prêtre Zacharie dans le temple pour lui annoncer la naissance de son fils Jean­-Baptiste, destiné à être le précurseur du Messie, le même Ange reçut de Dieu la mission de se rendre auprès de Marie, jeune fille d'humble condition, mais de grande race, puisqu'elle descendait de la famille du saint roi David.

« L'Ange Gabriel, dit saint Luc (I, 26 et suiv.) fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, vers une Vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. L'Ange s'approcha d'elle et lui dit: « Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous (…) Voici que vous concevrez et enfanterez un fils que vous nommerez Jésus. Il sera grand, on l'appellera le Fils du Très-Haut. »

Aussitôt que Marie, instruite par l'Ange, des desseins de Dieu, eut répondu: « Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole», l'Incarnation devint un fait accompli. Pour nous en rappeler le souvenir, l'Église a institué l'Angélus et a établi la fête de l'Annoncia­tion le 25 mars.

La Visitation.
- Quelque temps après, Marie se rendit dans une ville de Judée non loin d'Hébron, et située à peu près à cinq jours de marche de Nazareth pour rendre visite à sa cousine Élisabeth. Celle-ci, qui, par une révélation du Ciel, connut le grand mystère qui se déroulait chez sa parente, la salua, d'une voix émue, de ces paroles qui ont servi à compléter la première partie de l'Ave Maria: « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de ton sein est béni.» C'est alors que le Magnificat jaillit des lèvres de Marie : chant d'actions de grâces et de reconnaissance, inspiré par les bienfaits que Dieu lui avait prodigués ainsi que par les miséricordes qu'Il avait eues pour Israël. L'Église rappelle ces sou­venirs par la fête de la Visitation le 2 juillet.
92. III. La Vie cachée de Notre-Seigneur. Les deux époques de cette vie.
Bien que la Vie cachée de Notre-Seigneur aille de sa naissance à son baptême, qui ouvre sa Vie publique, nous pouvons cependant la couper en deux parts dont la première est environnée de nombreuses merveilles, et la seconde se passe dans l'obscurité et le silence, à peine interrompus par un ou deux événements. La première partie comprend une série de faits saillants qui sont : la Nativité, la Circoncision, la Présentation au Temple, le Massacre des Saints Innocents, la Fuite en Égypte, puis le Retour à Nazareth. La seconde partie, qui est à proprement parler la « Vie cachée», se passe dans la solitude de Nazareth.
93. IV. Quelques mots sur ces événements.
Première partie de la Vie privée.
1° LA NATIVITÉ. La nais­sance de Jésus-Christ est merveilleuse :

a) par le lieu puisqu'elle se pro­duisit à Bethléem et non à Nazareth, où habitaient Joseph et Marie. L'em­pereur romain, voulant connaître le nombre de ses sujets, ordonna un dénombrement de tous ses états. Comme la Judée était sous sa domination, et que chaque sujet devait se faire inscrire au lieu d'origine de sa famille, saint Joseph et la Sainte Vierge durent quitter Nazareth, la ville où ils étaient établis, pour se rendre à Bethléem, pays de leurs ancêtres.

b) Merveilleuse par le lieu, la naissance de Notre-Seigneur l'est aussi par la manière dont la nouvelle s'en répand par le monde. Dans le secret mystérieux d'une pauvre étable, Jésus va trouver sa cour d'adorateurs : les humbles d'abord, les bergers du voisinage, avertis par la voix des Anges, puis, plus tard, les grands, des Mages48, savants, ou princes, ou prêtres d'Orient conduits par une étoile mystérieuse et qui offrent à 1'Enfant-Dieu de l'or, symbole de sa royauté, de l'encens pour confesser sa divinité, et de la myrrhe, emblème de son humanité.
2° CIRCONCISION. La Circoncision était l'une des cérémonies les plus solennelles de la religion juive. Elle était le signe clé l'alliance que Dieu avait faite avec le patriarche Abraham, et distinguait ses descen­dants de tous les autres. Conformément à la loi juive, Notre-Seigneur fut circoncis le huitième jour après sa naissance : c'est dans cette circonstance que lui fut donné son nom de Jésus.
3° PURIFICATION DE LA SAINTE VIERGE. PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE. D'après une loi juive, les mères devaient se rendre dans le Temple pour offrir à Dieu, en raison de leur maternité, un sacrifice expiatoire : un agneau d'un an si elles étaient riches, ou une paire de tourterelles si elles étaient pauvres. D'après une autre loi, le premier-né de chaque famille appartenait à Dieu et devait lui être consacré pour le service des autels.

Le quarantième jour qui suivit la Nativité, Marie et Joseph se rendirent au temple de Jérusalem. Ils y offrirent le sacrifice des pauvres pour la puri­fication de la mère et cinq shekels (20 francs), somme exigée pour le rachat de tout premier-né, c'est-à-dire pour l'exemption du service des autels. Cette démarche fut signalée par une nouvelle circonstance merveilleuse. C'est à cette occasion, en effet, que le vieillard Siméon, homme qui jouissait d'une grande considération parmi 1e peuple juif à cause dé sa justice et du don de prophétie dont il était doué, et qui avait reçu du Ciel l'assu­rance qu'il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie, s'écria dans un trans­port d'allégresse : « Seigneur, vous pouvez maintenant laisser mourir on paix votre serviteur, selon votre parole, car les yeux ont contemplé le Sauveur que vous avez promis d'envoyer.» (Luc, II, 29-30). La Purification de la Sainte Vierge et la Présentation de Notre-Seigneur sont célébrées par l'Église le 2 février sous le nom clé fête de la « Chandeleur».


4° LE MASSACRE DES INNOCENTS. Peu de temps après le départ de Joseph et de Marie, les Mages arrivèrent à Jérusalem. Ils s'infor­mèrent de l'endroit où était « le roi des Juifs », qui venait de naître. Hérode le sut. Craignant un rival, après avoir appris par les grands prêtres et les scribes que le lieu indiqué par les prophètes pour la naissance du Messie serait Bethléem, il fit venir secrètement les Mages et les pria de repasser, à leur retour, par son palais pour lui préciser l'endroit où ils auraient trouvé le Messie. Mais les Mages, avertis par le Ciel des desseins d'Hérode, ne revinrent pas par le même chemin. Quand le roi jaloux l'apprit, il tomba dans une irritation violente. Il eut vite pris une résolution énergique. Sans le moindre scrupule, il ordonna de massacrer tous les enfants de Bethléem jusqu'à l'âge de deux ans. (Mat., II, 16).
5° FUITE EN ÉGYPTE. Lorsque la cruauté du roi Hérode vint ensanglanter les berceaux de Bethléem, Jésus n'était plus là. Un ange avait averti saint Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de gagner la frontière. Docile à l'ordre du Ciel, le protecteur dévoué avait pris ses deux trésors et s'était enfui en Égypte. (Mat., II, 21.)
Seconde partie de la Vie privée.
LA VIE CACHÉE À NAZARETH. Quand tout danger fut écarté par la mort du roi Hérode, la Sainte Famille revint à Nazareth. Ce retour au foyer, qui était vide depuis longtemps49, marque plus spécialement la « Vie cachée » de Notre-Seigneur. De cette période, pourtant la plus longue de sa vie, les Évangélistes n'ont presque rien dit. Quelques mots comme ceux-ci: « L'enfant croissait, rempli de sagesse et la grâce de Dieu était en lui. » (Luc, II, 52) ; un voyage de Jésus à Jérusalem pour les fêtes de Pâques, où, à douze ans, il émer­veilla les docteurs par la sagesse de ses questions et de ses réponses ; et puis c'est tout. Il ne faut pas croire cependant que ces trente années de retraite aient été des années perdues, car, en menant une vie de travail, de prière, d'obéissance et d'humilité, c'étaient autant de grandes leçons que Jésus voulait nous donner.
94. V. La Vie publique.
1° LE BAPTÊME, DE NOTRE-SEIGNEUR. Vers l'âge de trente ans, Jésus quitta sa paisible retraite de Nazareth. Il se rendit sur les bords du Jourdain et demanda le baptême à saint Jean-Baptiste50.

Sans l'avoir jamais vu, Jean le reconnut aussitôt pour le Messie et ne voulut pas lui donner son baptême de pénitence. Mais Jésus, qui tenait à marquer par là qu'il se mettait au rang des pécheurs, insista, et Jean obéit. C'est dans cette circonstance que la Sainte Trinité se mani­festa (V. N° 40).


2° JÉSUS AU DÉSERT- LA TENTATION. Après son baptême, Jésus se retira dans un désert, comme jadis Moïse (Ex., XXXIV, 28), et, comme le feront plus tard saint Paul et tant d'autres saints, pour se préparer par la mortification et par la prière au grand ministère qu'il allait entreprendre. Son jeûne fut de quarante jours et de quarante nuits. À peine avait-il mis un terme à sa longue pénitence qu'il permit au démon de s'approcher et qu'il eut à subir de sa part une triple tenta­tion de sensualité, d'orgueil et de cupidité, voulant ainsi nous apprendre « qu'il peut compatir à nos infirmités, puisque, sans pécher, il a éprouvé toutes nos tentations. » (Héb., IV, 15).
3° LES PREMIERS DISCIPLES DE JÉSUS. En sortant du désert, Jésus se dirigea à nouveau du côté du Jourdain. Sa grande mis­sion évangélique allait commencer. Déjà saint Jean-Baptiste le désignait à la foule comme « l'Agneau de Dieu, qui devait effacer tous les péchés du monde. » (Jean, 1, 29). Alors accoururent vers lui de nombreux disciples, parmi lesquels il devait choisir plus tard ses douze Apôtres ; d'abord des disciples de Jean : André et Jean l'évangéliste, puis Pierre, frère d'André, puis Philippe, puis Nathanaël (Barthélemy)...
95. VI. Comment Jésus-Christ a prouvé qu'il était Dieu.
Dieu avait promis aux Juifs un Messie. Par ses prophètes, il avait marqué la date à laquelle on devait l'attendre et les signes auxquels il serait possible de le reconnaître.

Jésus qui l'était, avait donc à donner des preuves de sa mission. Il le fit de double façon : 1° en disant qui il était; 2° en le prouvant.


1° Affirmation de Jésus.
Jésus-Christ affirma d'abord qu'il était le Messie attendu, plus que cela, qu'il était le Fils de Dieu.
A. LE MESSIE ATTENDU. a) Aux disciples de saint Jean qui lui demandent qui il est (Mat., XI, 4,5); aux Juifs qui l'interrogent, Jésus répond que ses oeuvres prouvent qu'il est le Messie attendu. b) À la Samaritaine il dit : « Le Messie, c'est moi-même qui vous parle. » (Jean, IV, 26). c) Il approuve les paroles de Pierre qui confesse, au nom des Apôtres, qu'il est « le Christ, le Fils du Dieu vivant ». (Mat., XVI, 13-20).­ d) Devant le Sanhédrin, il proclame solennellement, au péril de sa vie, qu'il est « le Christ, le Fils de Dieu ». (Mat., XXVI, 63, 64).
B. LE FILS DE DIEU. Jésus ne se donne pas seulement comme Messie, mais comme Fils de Dieu, ayant la même nature que son Père. a) Il déclare, en effet, qu'il vient du ciel, qu'il est le Fils unique de Dieu, que son Père et lui ne font qu'un. (Jean, III, 13,18; X, 30). b) Il s'attribue les perfections divines : impeccabilité, éternité. c) Il revendique les droits et pouvoirs divins : lui, si humble, il se laisse adorer ; il pardonne les péchés et délègue ce pouvoir à d'autres ; il annonce qu'il sera un jour le juge des vivants et des morts. Or l'affirmation de Jésus est digne de foi, car la sublimité de sa doctrine et la sainteté de sa vie attestent qu'il ne pouvait ni se tromper ni tromper.
Preuves de l'affirmation de Jésus.
Il ne suffit pas cependant de dire qui l'on est ; il faut en faire la preuve. Pour prouver qu'il était le Messie et le Fils unique de Dieu, Jésus-Christ apporte deux sortes de témoi­gnages : a) les prophéties qui attestent l'omniscience de Dieu ; b) les miracles qui s'appuient sur sa toute-puissance. À ces deux témoignages, l'on peut ajouter encore comme preuve secondaire la sublimité de sa doctrine.
A. Les Prophéties.
DÉFINITION. La prophétie est, dit saint Thomas, « la manifestation de l'avenir caché aux créatures », c'est « la prévision certaine et l'annonce de choses futures qui ne peuvent être connues par les causes naturelles ». Il suit de là qu'il ne faut pas considérer toute prévision de l'avenir comme une prophétie, et partant, comme l’œuvre de Dieu. La prophétie a deux caractères. Elle implique : 1) une prévision certaine et non de caractère ambigu et, 2) une prévision qui ne peut être fournie au moyen de causes naturelles. Ainsi la prédiction d'une éclipse n'est pas une prophétie parce qu'elle rentre dans le do­maine de la science. Mais la prophétie est-elle possible et peut-on la constater ?

2. POSSIBILITÉ DE LA PROPHÉTIE. Pour que la prophétie soit possible, il suffit : 1) que Dieu connaisse l'avenir et, 2) qu'il veuille nous le révéler. Tous ceux qui admettent un Dieu personnel ne peuvent contester la possibilité de ces deux choses.
3. CONSTATATION DE LA PROPHÉTIE. Il est facile de cons­tater l'existence de la prophétie. La critique historique peut, en effet, établir si: 1) une prédiction a les caractères de la prophétie; 2) si elle a été faite ; et 3) si elle a été suivie ou non de son accomplissement.

Pour les prophéties qui concernent Jésus-Christ, distinguons : 1) celles qu’il a réalisées dans sa personne et, 2) celles qu'il a faites lui-même. Les premières ont pour auteurs les prophètes de l'Ancien Testament. C’est ainsi que toutes les circonstances de la Vie cachée et de la Vie publique de Notre-Seigneur avaient été annoncées longtemps à l’avance : sa naissance d'une Vierge à Bethléem (Isaïe, VII), le meurtre des Saints Innocents (Jér., XXXIV, l'adoration des Mages, ses miracles, sa flagellation, ses opprobres, ses pieds et ses mains percés, sa robe tirée au sort (Ps., XXI), sa résurrection, (Ps., XV). Les secondes ont Jésus-Christ lui-même comme auteur. Les Évangiles nous témoignent que Jésus a prédit sa passion, sa mort, sa résurrection (Luc, XXVIII, 32-33), la propagation de sa doctrine dans le monde entier (Mat., XXIV, 14), la perpétuité de son Église (Mat., XVI, 18) en dépit des persécutions (Mat., X, 16), la destruction du Temple de Jérusalem. ( Mat., XXIV, 15). Or, toutes ces prophéties, aussi bien les secondes que les premières, se sont accomplies comme elles avaient été faites. Elles prouvent donc la divinité de Jésus-Christ.


Les Miracles.
1. DEFINITION : Le miracle est un fait qui n'est pas conforme aux lois du monde créé et qui ne peut être produit que par une intervention extraordinaire de Dieu. Les mêmes questions se posent pour le miracle que pour la prophétie. Le miracle est-il possible ? Peut-on le constater ?
2. POSSIBILITÉ DU MIRACLE. Rien ne s'oppose à la possibilité du miracle soit du côté de Dieu, soit du côté du monde : 1) Du côté de Dieu. Le miracle ne répugne pas aux attributs du Dieu. Il ne répugne pas à sa puissance. « Dieu peut-il faire des miracles, c'est-à-dire peut-il déroger aux lois qu'il a établies ? Cette question sérieusement traitée serait impie, si elle n’était absurde », dit Jean-Jacques Rousseau. Le miracle ne répugne pas davantage à la sagesse divine, comme s'il changeait le plan que Dieu a établi une fois pour toutes. Le miracle, en effet, a été prévu et voulu de toute éternité. 2) Du côté du monde. Le miracle serait impossible si les lois du monde s'imposaient avec une nécessité absolue. Or, il n'en est pas ainsi - du moins de toutes les lois. Sans doute, Dieu ne peut changer les lois mathématiques, immuables et éter­nelles ; il ne peut faire une chose absurde ou contradictoire ; il ne peut faire, par exemple, qu'un triangle soit carré. Mais les lois physiques du monde matériel peuvent être changées, vu qu'elles ne sont pu d'une néces­sité absolue et que, si elles sont telles, c'est que Dieu les a établies ainsi, comme il aurait pu les établir autrement. Par ailleurs, il y a deux façons d'expliquer le miracle. On peut le considérer, soit comme une dérogation tout à fait accidentelle à une loi de la nature, soit comme une non-applica­tion de la loi par suite de l'intervention divine. Quand je retiens par un fil une pierre qui devrait tomber, j'empêche la loi de la pesanteur de s'appliquer. Si je peux dans certains cas empêcher une loi d'avoir son effet, à plus forte raison, Dieu peut-il manifester son intervention dans des cas plus difficiles qui dépassent la puissance de tout être créé. Les miracles ne détruisent donc pas l’œuvre de Dieu ; ils laissent les lois de la nature intactes.
3. CONSTATATION DU MIRACLE. Une fois admis que le miracle est possible, comment pourra-t-on en constater l'existence ? Il suffit pour cela de reconnaître 1) la réalité des faits : constater, par exemple, la mort et la résurrection d'un homme, 2) le caractère surna­turel des faits : il faut montrer qu'ils ne peuvent être produits par les forces de la nature ; 3) l'origine divine. Le fait a-t-il Dieu pour auteur ou bien le démon ? Outre qu'il y a des choses qui sont au-dessus de la puissance du démon, les oeuvres de ce dernier trahissent toujours leur origine, soit dans les instruments qu'il emploie, soit dans le but qu'il poursuit.
Or, les miracles que Jésus-Christ a opérés avaient pour but de prouver qu'il était bien l'envoyé de Dieu, le Messie promis, le Fils de Dieu, et que, par conséquent, sa doctrine était d'origine divine. Il n'est pas possible de croire que Dieu ait laissé faire des miracles pour confirmer la parole d'un imposteur.

Les principaux miracles opérés par Notre-Seigneur et rapportés dans les Évangiles sont les suivants. Aux noces de Cana, Jésus change l'eau en vin. Sur les bords du lac de Tibériade il nourrit cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons. Il guérit des lépreux. Il fait voir un aveugle de naissance, marcher des paralytiques, etc. Au-dessus de ces miracles de second ordre, il en accomplit trois de première importance : la résurrection du fils de la veuve de Naïm, la résurrection de la fille de Jaïre, et la résurrection de Lazare, sans parler de sa propre Résurrection sur laquelle nous aurons à revenir.


C. La doctrine de Jésus-Christ. Aux prophéties et aux miracles que Notre-Seigneur a donnés comme preuves de sa divinité, il convient d'ajou­ter un autre témoignage : la sublimité de sa doctrine. L'enseignement du Christ dépasse, comme fond et comme forme, tout ce que l'on avait entendu jusque-là.
LE FOND DE LA DOCTRINE. Jésus apporte au monde les mystères les plus profonds et la morale la plus élevée, en même temps que la plus nouvelle. Citons un seul exemple. Qui avait prêché avant lui l'amour du prochain ? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces, dit-il à un docteur de la Loi. Voilà le premier commandement. Et le second est semblable au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Aimer Dieu : les Juifs connaissaient déjà le précepte ; mais aimer le prochain ! Dire cela au Juif qui détes­tait le Samaritain, au Pharisien qui n'avait que mépris pour le publicain ; le dire aux autres peuples de la terre, aux Romains, aux Grecs, etc., qui appelaient barbare et traitaient comme tel quiconque était de l'étranger, et qui étaient divisés eux-mêmes en deux classes, les maîtres et les esclaves : c'était bien là un précepte nouveau. (Voir N° 298 et suiv.)
LA FORME DE LA DOCTRINE. Avec quel art Notre-Seigneur a exposé sa doctrine, il n'y a qu'à lire les Évangiles pour s'en convaincre. Sa méthode varie avec ses auditeurs. Tantôt il parle seul, tantôt il interroge, tantôt il répond. Avec les gens du peuple et avec les ignorants, il emploie les comparaisons et les paraboles, et les choses qu'il a sous les yeux lui en fournissent aussitôt la matière. C'est le semeur qui jette son grain ; c'est un champ couvert d'ivraie ; c'est un figuier stérile ; c’est la vigne ; ce sont les oiseaux du ciel ; le lis des champs, etc. Aux docteurs de la loi, il propose des vérités sublimes qui les mettent dans l'admiration, et quand ils sont de mauvaise foi, il leur pose à son tour des questions auxquelles ils ne savent répondre. Partout et toujours, Jésus met son enseignement à la portée de toutes les intelli­gences.

Donc, soit par l'élévation de sa doctrine, soit par l'ensemble de toutes ses vertus, sa sainteté (« qui de vous me convaincra de péchés ? » dit-il à ses adversaires), son amour pour les hommes, sa patience, sa douceur, sa résignation et sa grandeur d'âme parmi les persécutions et la souffrance, et plus encore par ses prophéties et ses miracles, Jésus a largement prouvé qu'il était Dieu51.


Conclusion pratique.
1° Adorer Jésus dans son berceau. N'est-ce pas un prodige d'humilité qu’un Dieu qui naît dans une étable ?

2° Jésus à Nazareth est le modèle des enfants et des jeunes gens, qui ne trouvent pas de charme plus grand que celui du foyer, et qui n'ont pas de plus vif désir que celui d'obéir en tout et de plaire à leurs parents.

3° Jésus au désert nous enseigne le recueillement et la pénitence.

4° Lire et méditer souvent la doctrine de Notre-Seigneur que nous enseignent les Évangiles.


LECTURES. Lire dans l'Évangile : 1° le récit des miracles de Notre-Seigneur ; en particulier, la guérison du paralytique de la piscine, de l'aveugle-né, et la résurrec­tion de Lazare. (Jean, V, 1-9 ; IX, 1- 41; XI ... ) 2° Les paraboles les plus importantes : la parabole de la semence, du grain de sénevé, du Samaritain, du Bon Pasteur, de l'Enfant prodigue. (Mat., XIII ; Luc, XV) 3° Le sermon sur la montagne. (Béatitudes.) (Mat., V, 1, 10 ; Luc, VI, 20.)
QUESTIONNAIRE.
1° Quelles sont les différentes époques de la vie de Notre-Seigneur ?

2° Qu'est-ce que l'Annonciation ? Que dit l'ange Gabriel à la Sainte Vierge ? Qu'est-ce que la Visitation ?

3° Quelles sont les deux parties de la vie cachée ? Nommez les faits les plus saillants.

4° Racontez la Nativité de Notre-Seigneur. Qu'est-ce que la Circoncision ? Racontez la Présentation de Notre-Seigneur au Temple. Qu'est-ce que le vieillard Siméon ? Qu'est-ce qu'on appelle le Massacre des Innocents ? Qui a dit à saint Joseph de partir en Égypte ? Que fit Notre-Seigneur quand il fut revenu à Nazareth ? Jusqu'à quel âge y resta-t-il ?

5° Quels sont les faits les plus importants de la Vie publique de Notre-Seigneur ? Racontez son baptême.

6° Comment Jésus-Christ a-t-il prouvé qu'il était Dieu ? A-t-il dit qu'il l'était ? Dans quelles circonstances ? Parlez des prophéties. Qu'est-ce qu'un miracle ? Que prouve un miracle ? Citez quelques miracles de Notre-Seigneur. Que pensez-vous de la doctrine de Notre-Seigneur au point de vue de la doctrine elle-même et de la forme sous laquelle elle est présentée ?


DEVOIRS ÉCRITS. 1° Dites en quelques mots ce que vous savez de la Vie de Notre-Seigneur en Égypte et à Nazareth. 2° Parmi les preuves que Notre-Seigneur donne de sa divinité, quelle est celle qui vous frappe le plus ? 3° En quoi l'enseigne­ment de Jésus différait-il de ceux qui l'avaient précédé ?


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