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Conclusion
Le tour d’horizon de ce que le musée peut offrir est forcément incomplet. Il ne nous a pas été possible de mettre en exergue tous les éléments de notre culture conservés au musée qui nous permettent d’assumer ensemble comme par le passé le processus global de transformation de notre société, de construire une société nouvelle et unie. Une exposition dans un musée n’est pas seulement la restitution, dans toute sa complexité, de notre vision d’un passé à jamais enfoui. A travers elle, des contacts s’établissent de mille façon entre deux époques au moins, dont l’une, l’époque contemporaine, a hérité de l’autre de ses valeurs et de ses symboles. Les objets exposés jettent un pont entre deux époques ou deux cultures en fournissant au public des témoignages tangibles d’une réalité passée.
Les visites guidées en faveur des enfants élargissent sensiblement les limites spatiales et temporelles de leur univers, stimulent un meilleur esprit d’observation, un plus grand intérêt pour l’histoire, un sens plus aigu de la conscience sociale. Les activités éducatives organisées dans les musées élèvent l’esprit des enfants et éveillent leur curiosité. Quant aux adultes, les visites les amènent à modifier certaines attitudes face à certaines situations, à certaines questions ; ils parviennent à comprendre les différences et les ressemblances et surtout à percevoir la complémentarité. Le musée, lieu de rencontre de tous âges et de toutes les formations, contribue à créer un espace où la diversité est au service de la solidarité.
La cohabitation pacifique mentionnée plus haut n’implique pas forcément l’absence de conflits entre individus, familles, lignages ou clans. Bien au contraire, l’histoire est émaillé de vendetta entre lignages, la luttes entre collines, de haines entretenues entre familles ou individus. La cohabitation pacifique ne signifie pas que les antagonismes identitaires entre les trois groupes n’existaient pas. La société traditionnelle avait mis sur pied des structures et créé des systèmes pour résoudre les conflits en préservant la cohésion sociale. C’est dans ce sens que la justice traditionnelle sanctionnait et réconciliait en même temps (12).
Notes Bibliographiques


  1. Abley S., 1986, L’exposition en tant qu’instrument d’éducation, in Museum 151, No 3

  2. Madline Y. EL MALLAH L., 1999, Le Musée d’art de l’Egypte ancienne : un défi d’abondance, in Musée 198, No 2, pp. 16-23

  3. ICOM, 1974,

  4. Luc B., 1960, musée et muséologie, Paris, puf, p.10.

  5. Gakuba A., 1996, Le Kinyarwanda : instrument de l’unité nationale, in Les cahiers Evangile et Société, No, pp.59-67

  6. Pauwels M., 1955, Les métiers et les objets en usage au Rwanda, In Annali Lateranensi, XX, pp. 185-294

  7. Ndekezi S., 1986, Les métier traditionnells du Rwanda, Kigali, Printer set.

  8. Oauwels M., 1953, L’habitation au Rwanda, in Kongo-Overzee , XIX, 1, pp. 20-62

  9. Kagame A, 1967, Description du culte rendu aux trépassés du Rwanda, in Bulletin des sciences de l’académie Royale des Sciences d’Outre-Mer. N.S., XIII, pp. 746-779 ; Pauwels M. 1954, La divination au Rwanda, in Kongo-Overzee, XX, 4-5, pp. 293-369.

  10. Pauwels M., 1953, La magie au Rwanda, in Annali Lateranensi, XVII, pp. 83-155.

  11. Bushayija S., 1966, Le mariage coutumier au Rwanda, Namur, Imprimerie vers l’avenir.

  12. Rutayisire P., 1998, De la justice punitive à la justice restaurative, in Les cahiers Lumière et Société, No 10, p. 47-9-69

CONCLUSION GENERALE

Les quatre articles ont insisté davantage sur l’unité nationale. Ils ont dégagé les valeurs fondamentales ; les facteurs d’unité et les voies pour les transmettre à la génération présente et future. C’est à dessein que l’accent à été mis davantage sur le contenu de l’éducation que sur l’éducation même. En effet, après l’ouragan qui a fait des ravages dans tous les domaines, il importe de procéder à une analyse sociologique approfondie des éléments qui ont résisté à la catastrophe et en faire la base de l’unité à reconstruire.


L’unité nationale est quelque chose d’abstrait, mais qui se matérialise dans les actes et dans les actions. Quels actes à poser, quelles actions à entreprendre en faveur de l’Unité nationale, ces questions devront faire l’objet d’études diversifiées et de discussions à différentes niveaux. L’unité nationale durable ne peut en aucun cas résulter d’une décision politique prise par une portion de la population rwandaise. Elle doit être le fruit d’un long processus de sensibilisation et de conscientisation de tous les Rwandais. Il faut saluer ici de nombreuses actions du Gouvernement d’Union Nationale orientées vers la résolution des conflits, la réconciliation et la formation étendue à toutes les couches sociales. Le plus grand obstacle à surmonter est en effet l’ignorance.

C 19 : EDUCATION AU TRAVAIL

PRESENTATION DU NUMERO

Comme on le sait, le travail fait partie des 4 objectifs de la future devise nationale : unité, travail, patriotisme. L’unité a déjà fait l’objet de réflexion dans le dernier numéro de cette revue. Celui-ci porte sur l’éducation au travail. Dans le contexte de cette devise nationale, le terme «le travail» est traduit par «umurimo». De prime abord, il n’est pas évident que les deux expressions se recouvrent adéquatement. De plus, le concept de travail est difficile à cerner à cause de sa polyvalence. C’est la raison pour la quelle la première contribution de ce numéro va porter sur «la définition intégrale du travail». La seconde contribution donne une vue rétrospective et appréhende deux aspects du travail durant la période coloniale : les redevances coutumières en travail et l’Akazi instauré par les Allemands et consolidé par les Belges. Les deux dernières contributions analysent, du point de vue sociologique et économique, la problématique du travail dans le Rwanda moderne. Il y aurait certainement d’autres aspects aussi importants à explorer. Le présent numéro veut simplement attirer l’attention du lecteur sur l’étendue des enjeux. Car, au-delà de la campagne de sensibilisation pour le travail, il y a des défis vitaux pour la survie du peuple rwandais auxquels il faut faire face sans tarder.




LA DEFINITION INTEGRALE DU TRAVAIL

Bernardin MUZUNGU, o.p.




O.INTRODUCTION

Parmi les 3 objectifs de la nouvelle devise nationale, le travail (umurimo) occupe la deuxième place après l’unité (ubumwe) et avant le patriotisme (gukunda igihugu).De ces quatre valeurs, le travail est celle qui provoque peu d’enthousiasme, vu qu’il signifie une chose quotidienne, très commune, presque banale et par-dessus tout pénible. « L’éducation au travail » qui est le thème général de ce numéro demande qu’on réfléchisse à une méthode ingénieuse, capable de provoquer la mobilisation de tout le peuple rwandais. Il ne sert à rien de répéter platement l’évidence que sans le travail nous ne sortirons pas de notre sous développement économique. Comme dit le proverbe « ukoze hasi yibutsa undi ibuye » (qui touche par terre rappelle l’usage des pierres).donnons quelques exemples qui rappellent les diverses aspect du travail. Nous avons pensé tout naturellement à nos modèles de travail dont dépendent grandement la création, la libération et le développement de notre pays et de sa culture. Au niveau de l’existence de cette nation, parmi les ouvriers de premier plan, on peut citer les suivants. Gihanga Ngomijana fut l’ouvrier de la toute première heure. Il a posé la première pierre de notre édifice national. Il nous a donné un nom et tracé un programme pour un avenir ambitieux. La tradition le nomme « Gihanga cyahanze inka n’ingoma » (Celui qui a inauguré la vache et le tambour),ce qui veut dire que c’est de lui que nous sont venues l’existence de notre pays en tant qu’entité politique ainsi que la vache, l’une de ses précieuses richesses(1).


Kigeli Mukobanya fut celui qui a, le premier, mis en pratique le testament de Gihanga, en faisant sauter le cadre confédéral dont le Rwanda faisait partie et en posant les bases d’une nation souveraine et indépendante, ayant pour vocation de devenir le rassembleur des entité s politiques voisine. C’est à partir de cette époque que le nom « U Rwanda rugari rwa Gasabo » devint une réalité tangible sur le terrain. De fait, il mit les anciennes entité confédérales sous l’ autorité du Rwanda et franchit la barrière naturelle de Nyabarongo pour ouvrir à son pays la voie aux possibilités d’extension illimitée vers le sud. Ainsi, il a inauguré et concrétisé le programme dynastique du nom Kigeli dont les porteurs, après lui, sont des rois guerriers. Ruganzu Ndoli ouvre un autre chapitre à l’histoire de notre pays : la voie de la libération nationale de toutes les expressions(Inzira y’inteko).A son avènement, le pays était sous l’occupation des Abanyabungo depuis 11ans. Le Rwanda languissait dans le veuvage de son roi Ndahiro Cyamatare , de la reine-mère et des grands du royaume, tous trucidé par l’occupant. A son retour de son refuge au Karagwe chez sa tante paternelle Nyabunyana, il réussit à chasser l’envahisseur et ses satellites, à ré- organiser le Rwanda et à lui gagner des régions du sud et de l’ouest du pays. Il est mort « au travail » en rentrant d’une expédition contre les potentats du Kinyaga.

Le dernier représentant de cette voie de libération fut le FPR-Inkotanyi (2).Trente années de dictature colonialo-ethniste, un génocide de plus d’un million de citoyens, une haine viscérale allumée dans le cœur des Rwandais n’ont pas fait le poids contre une poignée de jeunes gens « électrisé »par la victoire sur le mal. Ces jeunes gens étaient dirigés par une « Main de fer ». J’ai cité les deux généraux qui se sont successifs à leur tête : Rwigema et Kagame, pour ne pas les nommer. Dès l’ouverture du combat, le premier à arrosé de son sang libérateur la mère patrie et disparu sur le chant d’honneur à la tête d’une multitude de héros. Son successeur est toujours sur le champ de bataille. Qu’ils soient tous bénis éternellement. Cette voie de libération reste ouverte. A l’heure qu’il est, elle est dirigée contre un ennemi autrement redoutable : la pauvreté ! Les ouvriers de notre pays ne sont pas seulement dans le domaine politique. De nos jours, nous en avons qui nous honorent dans d’autres domaines du service national. Saviez –vous :


- Que A. KAGAME, véritable mémoire de l’histoire de notre pays, a signé 186 titres de ces publications ? Ces ouvrages touchaient plusieurs disciplines scientifiques : l’histoire la linguistique, la littérature, la philosophie et la théologie. Ne pensez pas qu’il passait ses journées à écrire des livres. Il avait beaucoup de responsabilités. Entre autres, il faisait partie d’une douzaine d’association internationale savante où il défendait les couleurs du Rwanda. Il est mort à Naïrobi en allant à Paris pours une conférence à l’Unesco… Voilà un modèle de travail scientifique ;
- Que Melchior Gisimba fut le premier grand constructeur des grands ouvrages comme les églises sans avoir étudié dans une école spécialisée pour ce métier ?Garçon, il a commencé comme porteur de boue de maçonnerie. A la fin, il était chef d’une équipe de maîtres- maçons pour la construction des églises catholiques du pays. Il lui a fallu de la ténacité et une volonté et une volonté de progrès remarquable ;
- Que Télésphore Kayinamura a fait de recherche très poussées dans la médecine traditionnelle ? Il n’avait pas fait des études de médecine. Par sa compassion pour les malades qu’il assistait comme prêtre, il a fait de recherches en ce domaine et a laissé un héritage très valable pour la pharmacopée rwandaise ;
- Que Raphaël Sekamonyo fut le premier rwandais à fonder une congrégation pours s’occuper des personnes âgées ? Sa congrégation des Abizeramariya possède beaucoup de maisons dans le pays où des personnes âgées abandonnées à elles-mêmes sont logées, nourries et soignées gratuitement. Leur principal ressource est le fruit du travail de leurs mains ;
- Que le genre poétique Ibisigo fut inventé par une femme, Nyirarumaga, la reine mère adoptive de Ruganzu Ndoli ? A cette invention, elle a ajouté de constituer comme fonction officielle à la cour loyale le collège des Aèdes (poètes) pour noter dans leurs poèmes les faits saillants de chaque règne. Ce faisant, elle a créé une voie de transmission de l’histoire du pays. A. Kagame en a fait une collecte immensément riche qui, malheureusement, dort encore dans des manuscrits inédits (3). Comme quoi, la recherche scientifique et artistique n’est pas l’apanage des hommes !

Tous ces exemples et d’autres illustrent la valeur du travail créateur. Sur les divers chantiers de la vie, il faut des ouvriers infatigables. Pour ces combats, il faut des soldats qui n’ avancent pas à reculons, qui ne traînent pas les pieds, qui ne manquent pas de férocité aux attaques et qui n’épargnent pas leurs efforts .La guerre contre la pauvreté est autrement plus difficile et exige une mobilisation générale. Tous les Rwandais sont appelés sous les drapeaux contre cet ennemi redoutable. En définitive, les 3 autres éléments de la devise nationale doivent prêter main forte à celui du travail. Celui-ci exige, en effet, l’unité de tous les bras, l’héroïsme dans l’effort et le patriotisme pour bander les énergies de tous les citoyens. Plus prosaïquement dit, voyons comment on peut procéder pour comprendre et atteindre cet objectif du «travail » traduit en notre langue «umurimo».La présente réflexion se propose de vérifier ; 1 – le sens littéral, 2-culturel,3 –plénier et surtout 4- le sens appliqué dans la devise nationale de ce monème «travail = umurimo » telles sont les 4 étapes de cette contribution.



I. SENS LITTERAL
Selon toute vraisemblance, les initiateurs de la future devise nationale sont parties du terme français «travail » pour fixer sa traduction en notre langue maternelle «umurimo» selon cette même logique, demandons aux dictionnaires français, le sens obvie de ce terme. On pouvait penser que le mot et l’idée de ce monème sont simples et univoques. Eh bien, voici ce qu’en dit le dictionnaire Larousse ; Travailler signifie ; «soutenir un effort en vue d’obtenir un résultat, exercer un métier, une activité professionnelle, agir de manière à produire un effet produire un revenu». Ce vocable exprime donc 4 idées ; activité ou effort, intention de produire un effet ou un résultat, exercer habituellement un métier ou une profession, rechercher un revenu.
De cette définition descriptive, 4 idées  sont à retenir ; 10/ une activité, 20/ un métier ,30/un effet ou résultat, 40/ un revenu. La complexité de concept fait que la traduction n’est pas facile. Tout compte fait, le terme umurimo n’est pas un équivalent totalement adéquat. Il faut en faire aussi une analyse à la fois sémiotique et sémantique. Umurimo est un terme qui a ses origines lointaines dans l’ ancienne langue commune aux peuples dits bantu et que certains scientifiques nomment «le Bantu commun» (B.C.).M. Guthrie a écrit un gros lexique de cette matrice des langues bantu (4). De ce lexique, on peut relever un millier de mots reconnaissables dans notre Kirundi-kinyarwanda. Les modifications régionales suivent des règles facilement repérables. Une de ces modifications qui intéresse notre recherche est celle qui concerne la lettre /D/ qui devient / R/ dans notre langue. Suivons maintenant l’évolution de notre monème.

BC Kirundi-Kinyarwanda Français
Dim Rim Cultiver, Défricher

Dima Rima champ

Dimo Rimo Travail

Il appert qu’ umurimo signifiait à l’ origine «le défrichage» au temps où notre région était encore une savane. Il a gardé ce sens en Kinyarwanda . Au fur et à mesure que la brousse diminuait, le mot prend le sens général de «cultiver, travail de champs», toujours usité dans le verbe Kirundi «kurima ». Finalement, on se rend compte que notre terme garde la forme nuance de « travail matériel ou une activité matérielle ». Dans son évolution sémantique, il prend le sens le plus générique possible pour signifier tout simplement «faire » en Kinyarwanda –Kirundi du verbe «gukora », avec ses nombreux dérivés comme «igikorwa » (action), «umukoro» (occupation ), «ubukozi» ( activité ), «ikoro»(redevance vivrière), «umukozi»,(travailleur, ouvrier , employé, fonctionnaire ). Signalons pour terminer les mots proches de celui d’umurimo, à savoir akazi (travail) et même uburetwa prestation obligatoire). Le premier est actuellement le plus courant pour parler du «travail rémunéré».


II. SENS CULTUREL
Il existe une définition de «la culture » qui la considère comme «le travail de l’homme sur la nature pour rendre réel ce qui est potentiel en elle », c’est –à-dire lui faire produire le maximum de ses fruits. C’est à ce point de vue que se situe le sens culturel. Deux aspects du travail s’en dégagent : le sens anthropologique et le sens économique.


II.1 Le sens anthropologique
Travailler et le propre de l’homme, parce qu’il est seul à pouvoir envisager un effet à produire par son travail. Un animal, même s’il déploie une grande énergie musculaire, ne travaille pas. Il lui manque une condition essentielle pour cela : la raison qui charge l’activité d’une intention vers un but prévu et voulu. Le travail est également le propre de l’homme en ce sens qu’il lui permet d’établir une relation avantageuse entre lui et les réalités de son environnement. Celles-ci sont de trois ordres : les chose matérielles, les hommes et même les réalités les plus éloignées. Par son travail, l’homme peut établir une relation d’utilisation avec les réalités matérielles ou infra- humaines. Sur le monde animal et cosmique, l’homme tire tout ce qui lui permet de subsister’ de se développer, de se protéger et de s’épanouir. La science et la technique ont fait des progrès tels qu’on n’en voit plus les limites. Ainsi donc, le travail participe au perfectionnement de l’être humain. Cet aspect du travail est le plus facile à comprendre. Il constitue une valeur marchande. Travailler pour un salaire est la chose la plus ordinaire qui soit. Plus que le salaire, par le travail on rend la nature plus rentable économiquement. On la protège, on l’exploite des richesses cachées, on améliore sa productivité, etc.



  1. LE SENS PLENIER

Les analyses qui viennent d’ être faites n’ épuisent pas toute la profondeur de la valeur du travail humaine. La Bible nous en dit davantage. Elle nous dit que Dieu après avoir créé la terre et ses habitants, en a confié la gérance à l’homme, le seul auquel il avait donné l’intelligence. Cette mission de l’homme sur terre est nommée «cultiver», le même vocable que notre terme bantu «Dim». Le sens plénier dont il est question ici est celui-là même que lui confère la Bible et que nous allons expliciter.

III.1 L’homme, «cultivateur» par vocation


«Les Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder» (Gn 2,15) Ce texte est souvent exploite est souvent exploité dans cette revue, par exemple dans le dernier numéro ( p. 7-8 ), à cause de sa dimension anthropologique. Sa coïncidence avec ce que les langues bantu mettent dans le verbe « dim » est remarquablement étonnante. La Bible lui donne ainsi un «sens plénier ». «Cultiver » est la vocation naturelle de l’homme. Ce travail n’est pas le simple fait banal de «bécher »dans son jardin. Le contexte biblique indique que ce « travail n’est rien moins que la coopération de l’homme avec le créateur pour achever l’œuvre de la création. Et voilà qui devient trop important.
III.2 Exégèse textuelle

Celle- ci consiste à expliquer le sens des mots utilisés dans un contexte précis. Dans celui- ci, les mots importants sont : 1°- établir, 2°- cultiver, 3° Sol. Qu’est –ce à dire ?


1°- L’homme fut établi dans le jardin d’Eden…
Après avoir créé le monde, Dieu lui donne un gérant. Il y a là un acte d’ investiture que nous rapporte la Bible. L’homme est commis à l’achèvement de la création : il est constitué Coopérateur du créateur. Ce texte montre la dignité et la responsabilité de l’être humain parmi les œuvres de la création dont il fait lui- même partie.

2°- … pour cultiver et garder…

Ces deux verbes expriment symboliquement le travail de l’homme sur l’œuvre de la création divine. En langage ordinaire, la Bible révèle que l’œuvre faite par Dieu porte une double exigence : la croissance et l’ordre. Le monde n’a pas été créé dans son état achevé, dans sa plénitude d’être. Il demande un développement de ses potentialités. Par son intelligence, l’homme invente des moyens scientifiques et techniques pour aider la nature à atteindre le meilleur développement de ses virtualités.
La mission de l’homme consiste aussi à garder la nature. Ce travail consiste à maintenir l’ordre naturel dans le monde. Cela veut dire sauvegarder l’équilibre et l’orientation voulus par leur Créateur. Dans ce sens, il faut comprendre, par exemple, les équilibres écologiques, que leur usage doit rester fondamentalement à la disposition de tous les hommes ou les choses doivent renvoyer à sont Créateur au lieu d’en constituer des obstacles. L’idolâtrie est l’exemple typique de ces mauvais usages possibles. L’ordre global de la création, nous dit l’écriture, est le suivant : «Tout est pour l’homme est au Christ et le christ est à Dieu » ( 1 Cor 3,22-23).
… Le sol

Le sol à cultiver n’est rien d’autre que La terre et tous ses habitants qui entourent l’homme. Parmi ces choses créées et confiées à l’homme. Son corps, son esprit, ses multiples virtualités, doivent être développé par l’homme. Il s’agit sur lui-même comme il agit sur les autres choses. Par les progrès scientifiques et technique, l’homme est devenu un « travailleur » admirable. Les transformations produites dans le monde sont de merveilleuses imitations du créateur.




  1. MOBILISER LES RWANDAIS POUR LE TRAVAIL

En mettant le « travail » (umurimo) dans la devise nationale, les responsables de la chose publique entendaient mobiliser tous les Rwandais vers cet effort commun pour sortir ce pays du marasme économique créé par un certain nombre de problèmes que nous connaissons : la pauvreté du sol et sous- sol de notre territoire, l’ enclavement de sa situation géographique, le pillage et la destruction effectués par les agents du dernier régime déchu mais surtout le génocide qui a privé le pays de plus d’ un million de citoyens qui constituer sa main d’œuvre. Pour répondre à ces différents défis, la mobilisation portera principalement sur les objectifs suivants : 1°- Insuffler un esprit de peuple laborieux 2°- Viser l’auto-suffisance alimentaire par une production adaptée aux régions et une redistribution équitable à l’échelle nationale, 3°- Inventorier et exploiter rationnellement les potentialités du pays, 4° Auto- centre l’ économie en privilégiant l’ export sur l’ import et finalement, 5°- utiliser tous les bras disponible. Voici quelques suggestions pour chacun de ces différents domaines :



IV.1 Un peuple laborieux

Le principal atout de notre économie ce sont les bras et les têtes des Rwandais. La population est estimée aujourd’hui à 7.000.000 d’habitants, dont la grosse majorité sont des jeunes : plus de la moitié sont en dessous de 15 ans, parmi lesquels le sexe féminin est majoritaire. L’actuelle campagne pour l’émancipation de la femme et sa participation massive à l’enseignement vont avoir comme résultat de déverser une main d’œuvre accrue sur le marché du travail. Le peuple Rwandais a des habitudes de travail qui exigent un souffle nouveau, des méthodes de travail modernes et la discipline du travail en commun.


Une mobilisation générale des esprits, une éducation collective et pratique, un encadrement spécialisé sont indispensables si l’on veut avoir des résultats que nous attendons. Dans la gestion officielle du pays, il doit y avoir plus d’agents de développement que ceux de la simple administration territoriale. Les programmes d’enseignement doivent être adaptés à cet objectif économique : l’école doit être adaptée aux élèves pour les rendre capables de se faire vivre de leur travail. Il faut éradiquer la mentalité traditionnelle de vivre en parasite, au cloché d’un parent plus nanti, d’un patron, du système étatique favorable, de recourir à des moyens frauduleux de corruption ou de concussion, de dépenser le moins d’effort possible pour un travail rémunéré. La sagesse ancestrale indique l’ordre du bien à faire et du mal à éviter dans ce domaine économique.
* Idéal de l’insensé :
- Umugabo ni urya utwe n’utwundi = Malin est celui qui vit de ses biens et de ceux des autres.
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