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II. SITUATION ACTUELLE ET PERSECTIVES DU TRAVAIL PRODUCTIF
II.1 Dans l’agriculture
A tout seigneur, tout honneur, commençons par examiner la situation des travailleurs les plus nombreux : Ces paysans qui sont 91,1%. L’agriculture contribue par 43% dans le PIB rwandais selon les statistiques du Ministère rwandais des finances et du plan. C’est relativement peu au regard du grand nombre des bras employés dans l’agriculture. Evidement les 91% des rwandais paysans ne sont pas tous dans les champs. Si 60% des Rwandais de moins de 18 ans, l’âge de la majorité, ils ne sont pas dans les champs. Sont dans les champs ceux des paysans qui se trouvent dans les 33% de Rwandais qui sont âgés entre 18 ans et 55 ans, l’âge de la retraite. Parmi les 7% de vieux après de 55 ans et plus, peu sont encore ceux qui dans les champs peuvent encore contribuer à la production agricole.
Ce rendement agricole est donc réduit par rapport à 37% de contribution du secteur des services (administration transport, commerce… etc) et 17% de contribution du secteur industriel au PIB annuel rwandais. Et il l’est parce que les paysans dépendent encore entièrement de la tradition dans leur production. La plupart d’entre eux sont analphabètes (52% de Rwandais le sont) : non instruits, ils ignorent l’ABC de la technologie moderne, les façons culturels rentabilisées, les méthodes modernes de traitement de leur principal facteur de production : la terre. Que constate-t-on au Rwanda à propos de cet objet du travail paysan, la terre ? On ne peut pas dire qu’ici nous faisons comme en Afrique de l’Ouest où, défié dans la tradition, il est objet d’un véritable culte. Ce que les Ouest-africains traditionalistes mettent en avant, ce n’est pas de la démythifier et de l’instrumentaliser pour en faire un objet de développement, c’est de vivre en harmonie avec elle. Avant de la cultiver : la blesser, disent-ils, par leurs instruments aratoires, ils rendent un culte propitiatoire à la déesse-mère, la terre : Koumba Ndoffène, l’appellent les Serer du Serer du Sénégal. Ils dansent pour elles, lui versent des libations et lui adressent des incantations, à cette mère-nourricière.
Ici au Rwanda, où la culture symbolique est moins marquée, on n’allait pas jusque-là. Mas les cérémonies des semailles, on n’allait pas jusque-là. Mais les cérémonies des semailles, solennelles dans tout le Rwanda traditionnel et célébrées autour du roi, la fête des premières consommations des nouvelles récoltes n’étaient pas du tout étrangères à cette mentalité symbolique ouest-africaine autour de la terre nourricière, Cybèle des Grecs et Cères des Latins. Aujourd’hui tout s’estompe dans la nuit des temps et sous les coups ravageurs de la religion chrétienne et du modernisme. N’empêche que la ma♪8trise technologique de cet objet de production de toute première importance qu’est la terre reste toujours au Rwanda absolument rudimentaire. Kayamacumbi, disait dans son ouvrage (Société, Culture et Pouvoir Politique en Afrique interlacustre) que le paysans rwandais est un des meilleurs de l’Afrique. Il a réussi à être à la fois agriculteur et éleveur, à de l’Afrique. Il a réussi a être à la agriculteur et éleveur, à marier heureusement le travail de la terre et le travail pastoral, fumer ses champs avec les déchets pastoraux, empêcher et éviter tant soi peu les conflits ravageurs entre les pasteurs et les bananeraie et l’écobuage, un certain drainage des eaux dans les marais où il aménageait des plantes-bandes. Aujourd’hui il réussit la culture en terrasses sur les pentes fortes des collines, pour éviter l’érosion. Très positif tout cela.
Mais, je l’ai dit, il dépend encore de la tradition pour le traitement de la terre, pour sa technologie culturale et pour ses façons de conditionner ses produits. Comment bonifie-il sa terre pour en accroitre le rendement à l’hectare ? Maîtrise –t-il l’épierrage là où abondent les pierres et les cailloux comme chez les Dogon de la falaise de Bandiagara au Mali par exemple ? Réussit-il à neutraliser cette très mauvaise herbe, le chiendent, que pour arracher entièrement, il faut pousser le creusement du sol jusqu'à une profondeur de 30 cm, du moins là où l’humus le lui permet, à cause aussi d’une profondeur suffisante ? Sait-il tonifier sa terre en engraissant la terre comme il faut par l’utilisation systématique du compost, de la fumure animale pour ne pas parler des engrais chimiques, chers et que l’on doit importer, puisque nous ne produisons au Rwanda ni phosphates ni potasses ? Non, rien n’est moins sûr.
La terre se fatigue aussi et au Rwanda, depuis de très longues années, elle a été gravement sollicitée par une intensification primaire forcée, puisque la pression sur la terre a supprimé la jachère depuis belle lurette. Nous avons vu que la pression démographique et un mauvais système de dévolution du système foncier familial ont ridiculement morcèle la terre arable : 0.5 ha pour une famille de 5 membres en moyenne. Et ce système déjà cloqué, on continue encore à le pratiquer, puisqu’une loi foncière appropriée pour le reformer n’est pas encore sortie alors que l’hallali a été sonné depuis très longtemps. De mauvais cerbères sont en train d’aboyer contre la villagisation des midugudu alors que manifestement cette solution s’impose déjà.
Moi je vais jusqu’à penser qu’il faut même l’accélérer trouver une politique de remembrement des terres en favorisant un habitat groupé systématisé et une production agricole par exploitation collective couplée sans doute avec l’exploitation individuelle qu’on ne saurait rayer d’un trait de plume. On peut se mettre en production agricole coopérative, en production agricole associative, en mise en commun de fons propres pour louer ensemble pour un temps donné des instruments aratoires modernes des engrais appropriés, des technologies agricoles adaptées à la mentalité paysanne rwandaise actuelle, mais modernes. Je parlais plus haut de façons culturales. Actuellement l’espacement en longueur et en largeur des plantes dans le système de semage rwandais reste celui de nos ancêtres, désordonné, touffu, bien qu’il n’aille pas jusqu’à l’étouffement des semailles ou à la compromission de la récolte. Il y a moyen de le moderniser dans tout le Rwanda. Pourquoi les paysans qui entourent l’ISAR de RUBONA ne limitent pas ? Pourquoi à l’intérieur c’est luxurieux, pourquoi ces champs géométriques, ce verdoiement paradisiaque alors qu’aux alentours on ne voit aucun rayonnement de tout ça ?
Disons-le de prime abord l’ISAR est un îlot, l’IRST est un îlot, l’Université est un îlot, les paroisses sont des îlots. Je ne vais pas jusqu’à dire que le ministère de l’agriculture, des eaux et forêts est aussi un îlot, car je serais poursuivi pour avoir dit que ne servant à rien, il faudrait qu’il soit supprimé. Mais avec un rien de supplément d’imagination et d’initiative, l’ISAR, l’IRST, l’Université, les paroisses (avec le coup de pouce des commissions diocésaines de développement et la mise en application des conseils de Populorum Progressio de Paul VI) peuvent rayonner dans leur environnement paysan et même de proche en proche dans tout le Rwanda. Le Minagri (Ministère de l’agriculture) celui des terres serviraient alors de système d’impulsion, d’intégration et d’orientation. Et d’ailleurs puisqu’on est en plein dans la réflexion institutionnelle, pourquoi ne pas suggérer au gouvernement la formation des techniciens animateurs et vulgarisateurs agricoles par la création d’instituts et d’écoles professionnelles agricoles pour épauler à la base et au niveau intermédiaire la faculté agronomie ? Nous ns pouvons nous contenter de former les seuls fonctionnaires, les seuls employés et les seuls enseignants dans le système scolaire général.
Marx a dit avec raison que n’est pas l’objet de travail ni la force de travail, mais les moyens de travail, les outils ou les machines que l’homme intercale entre l’objet de travail et lui qui comptent le plus, quand on observe le processus du travail comme une structure. Car les moyens de travail entendus dans ce sens déterminent l’activité des hommes dans ce procès de fabrication des produits. Il ne nous suffit pas ici au Rwanda de remembrer les terres, de mettre sur pied une loi foncière qui révolutionne la structure terrienne rwandaise. Encore faut-il que la réforme du travail agricole suive cette réforme institutionnelle. Croit-on que se servir de la houe et de la machette ou de la hache permette le même rendement agricole que de se servir de la charrue tirée par des bœufs, des ânes ou des cheveux ? Un seul homme muni d’un tracteur produit vingt fois plus en un jour que vingt hommes en un mois avec leurs houes, leurs haches et leurs machettes. Nous passerons à une autre époque historique au Rwanda du point de vue économique le jour où nous y introduirons et systématiserons la culture tractée avec des bœufs ou des ânes au départ. Sans cependant négliger le tracteur et la motocultrice. Ce qui suppose qu’on supporte quelques ranches, pour ne pas ignorer l’agriculture moderne.
Je dis ceci parce que nous ne pouvons plus laisser nos cultivateurs des collines continuer à morceler leur objet de production avec le système traditionnel de dévolution des terres ni à négliger la bonification de leurs champs, ni à perpétuer leurs façons culturales actuelles, ni à ignorer les avantages de la rotation des cultures, de la sélection des semences, de l’utilisation des services phytosanitaires. Il ne dépend pas d’eux d’abandonner leurs houes, leurs machettes et leurs hâches, il faut de la part du gouvernement, de la communauté internationale, des ONG nationaux et étrangers imaginer un nouveau type de techniques d’outils et de technologie agricoles : adaptation et acclimatation des bœufs ou des ânes, maitrise de la construction des charrues, des attelages et des socs aratoires. Ensuite mettre sur pied un système de vulgarisation de ces innovations.
Je renvoie à mon article Education et facteurs favorables à l’unité dans l’Histoire du Rwanda du dernier numéro de Cahiers Lumière et Société. Là où j’affirmais que le paradigme du notable pouvait nous aider à acclimateur et à faire adopter facilement les innovations par nos paysans. De même j’y ai avancé que la dynamique la discussion de groupes pouvait aussi servir dans ce sens. On provoque la discussion de groupe pour faire changer les attitudes et les comportements des individus, parce que c’est quand les individus constatent que les groupes où ils sont engagés changent leurs valeurs, leurs normes, leurs attitudes et leurs comportements qu’ils acceptent de changer les leurs. Et le meilleur leadership dans ces petits groupes, c’est le leadership démocratique où le dirigeant commence par informer le groupe de ce qu’il y a à faire lui faire des suggestion et chercher à obtenir un accord unanime ou presque sur les activités à faire. Il ne prend pas de décision seule. Sous son impulsion, c’est le groupe qui prend des décisions d’action. Ce meneur-là a sa part d’action dans le groupe. Il ne contente pas de donner des ordres d’au-dessus. Le maître mot ici c’est la PARTICIPATION.
Les ordres et les consignes sont mieux intériorisés par les membres et ceux-ci peuvent s’autocontrôler. Les relations entre les membres sont chaleureuses. Le travail est sans doute moins productif que lui de leadership autoritaire, mais de meilleure qualité et le moral des travailleurs est plus haut que dans tout autre style. Le meneur parti, les membres continuent à participer abondamment aux activités du groupe et à s’autocontrôler. Donc on peut appliquer aisément cette forme de coopération de groupe pour les paysans. Avant de terminer cette situation actuelle et sa perspective d’avenir, je voudrais dire que les régions agricoles rwandais n’ayant pas les mêmes dotations en ressources, il faut moduler les initiatives selon les spécialités régionales et voir quel type d’harmonisation nationale des initiatives mettre ses pieds. Il ne faut jamais permette la dispersion des efforts et la duplication des produits. C’est en cela que consiste la rationalité et seule la rationalité engendre l’efficacité, l’efficience et la rentabilité. Une agriculture modernisée, conduite dans une perspective de développement intégré et autocentré, permettra seule l’autocentrage industriel et des services, gages de l’autocentration et de l’intégration du développement national.

II.2. DANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICES

Je l’ai déjà mentionné plus haut, dans ces deux secteurs règne le modernisme. Il y a eu depuis longtemps importation des machines de toutes sortes, du know how et des experts occidentaux, mais aussi malheureusement d’une énorme dépendance et du mimétisme à la fois dans les façons de travail, dans la technologie, dans les techniques, dans les qualification du personnel et dans les manières et les produits de consommation. Du mimétisme aussi et très mal réussi dans l’organisation du travail. La dépendance et le mimétisme restent négatifs et doivent être combattus, dans la mesure du possible. Tel n’étant pas le sujet de cet article, je ne saurais m’y attarder. Je voudrais ici plutôt dire quelques mots sur le problème de la division technique du travail dans les secteurs en question.


Le problème ne se pose plus dans le secteur industriel et de services généralement importés car la division technique et scientifique du travail y a déjà été opérée. Nous l’imitons, malheureusement sans maîtrise. Et c’est ce manque de maîtrise qu’il faudrait corriger. Mais nous avons un grave problème d’industrialisation de nos pays. Sans sa résolution jamais nous ne nous développerons. Car c’est l’industrie qui développe. L’industrialisation par substitutions d’importation ne développé pas. C’est la réussite de la révolution verte dans l’agriculture et donc l’articulation de l’agriculture et de l’industrie qui génèrent et développent les petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries. Celles-ci multiplient les cols blancs : la classe moyenne. Et une clase moyenne industrieuse, entreprenante développe la nation à coup sûr. Le Rwanda doit résoudre son problème en développant la classe moyenne.
Il réussira sa révolution verte, sa génération de nombreuses petites et moyennes entreprises en réussissant sa « capacity building» son regroupement de l’habitat, sa réforme foncière, son couplage d’habitat groupé, d’équilibrage de cet habitat avec un dosage harmonieux d’exploitations agricoles et industrielles, collectives et individuelles. Comment réussir la révolution verte sans intensification évoluée de l’agriculture, sans mécanisation progressive de celle-ci ? Or celle-ci dépend de l’introduction de la division technique et scientifique du travail dans l’agriculture des collines et des marais. Je suis en plein dans les perspectives d’avenir. La capacity building dans l’agriculture et les petites et moyennes entreprises suppose ici la mise sur pied de nombreuses écoles techniques et professionnelles. Car les universités et les instituts supérieurs ne peuvent suffire a la «capacity building». L’existence de ces écoles initiera aux méthodes de ces écoles répandront cette division du travail dans l’agriculture et les PME, sur les collines et dans les centres urbains. Car il ne suffit pas de maîtriser ces méthodes à l’école, encore faut-il effectivement diviser techniquement et scientifiquement le travail dans la production agricole et industrielle.

Nous connaissons bien les principes de la division technique du travail. Il suffit de prendre le travail total d’une unité de production et de le diviser en tâches élémentaires (unité de travail, comme on dit unité de longueur ou unité de poids). Le principe de base est emprunté à hypothèse taylorienne qu’il y a one best way, c’est-à-dire une meilleure manière d’exécuter une tache élémentaire. C’est cette meilleure manière qu’il faut chercher et trouver. Ensuite l’ériger en norme de travail immuable. Et normalement on spécialise les tâches pour former les travailleurs à l’expertise de leur exécution. Après la spécialisation des tâches, on standardise les opérations de l’exécution de ces taches. Et standardiser c’est chercher et trouver yne norme de quantité, norme de qualité, norme de délai, norme de méthode, etc., que l’on fixe, que l’on généralise et qu’on ne change plus. Les tayloriens ou de fournir un service et ils avaient raison. Ils ne sont spécialisés dans la recherche de ces standards.


Les fayolistes (adeptes d’Henri FAYOL), EN France ont repris ces principes tayloristes pour la division administrative du travail qui consiste à uniformiser les règles et les procédures pour mieux coordonner, planifier et contrôler. C’est aussi la raison pour laquelle ils avançaient qu’il fallait centraliser la décision et la confier à un seul homme. On groupe les fonctions dans des services ou des départements afin d’éviter leur duplication (répétition) et de les faire orienter à la réalisation des objectifs de l’ensemble de l’organisation. Voilà où réside le management classique. Ces gens se sont inspirés d’un exemple célèbre de division du travail de fabrication des épingles donné en 1776 par l’économiste libéral anglais Adam SMITH dans son fameux livre La richesse des nations : Un homme tire le fil, un autre le redresse, un troisième l’épointe ; (…) un cinquième en meule l’extrémité qui doit recevoir la tête ; la fabrication de la tête requiert deux ou trois opérations distinctes, la pose est un travail particulier, ainsi que la pose des épingles, tâche importante, est ainsi divisée en environ dix-huit opérations distinctes qui, dans certaines usines, sont chacune accomplies par des personnes différentes bien que, dans d’autres usines, une même personne puisse réaliser deux ou trois de ces tâche ( Smith, 1910, p.5, cité par H. Mintzberd, 1982, p. 85).
Smith affirme qu’avec ce procédé de division technique du travail, il est possible à 10 travailleurs spécialisés de fabriquer en une journée 5 kilos d’épingles, c’est-à-dire 4800 épingles, donc 480 épingles par jour et par travailleur. Avant cette division du travail, un seul travailleur ne produisait que 20 épingles par jour. Le processus a donc multiplié la production journalière 240 fois ! Smith affirme que la spécialisation assure à l’ouvrier la dextérité, le gain de temps en ne s’occupant que d’une seule tâche, la possibilité d’améliorer des méthodes, des outils et même l’introduction du machinisme. C’est la REPETITIVITE DU TRAVAIL qui en facilite la spécialisation et l’apprentissage. Tous les travaux exigeant un même procédé de fabrication sont mis ensemble par ce qu’ils exigent une même expertise, les mêmes connaissances et les mêmes qualifications, les mêmes méthodes. Mais s’il s’agit d’un principe d’organisation du travail, la spécialisation par processus. Il en existe plusieurs autres dont la spécialisation par objectif où toutes les tâches devant réaliser un même but ou sous-but sont mises dans une même division.
Il n’est guère facile de spécialiser, de standardiser le travail, de grouper des tâches dans un poste de travail et des postes de travail dans une unité administrative. Il faut des spécialistes, notamment des ingénieurs spécialisés en temps, méthodes, normes et délais de travail, des analystes de planning, des planificateurs, etc. en avons-nous ici au Rwanda ? En formons-nous ? Il en faut à tout prix. Même si en Occident on va dire que ce genre de spécialistes et de division du travail est dépassé et que c’est le fordisme : l’organisation de la production de masse et de la consommation de masse qu’on exaltait naguère. Aujourd’hui on parle de dépassement de l’ère industrielle là-bas et de l’avènement de l’ère technétronique avec robotisation, informatisation, télématisation et cybernétisation. Nous, on n’en est pas encore là. Même notre révolution verte n’est pas faite, notre révolution taylorienne n’est pas faite. Sans prôner le passage inévitable des mêmes étapes que l’Occident, nous ne pouvons pas faire l’économie de certaines étapes. La maîtrise de la division scientifique et technique du travail, la révolution verte, l’articulation de l’agriculture modernisés et de l’industrialisation sont des étapes incontournables. Même si ici au Rwanda on parle de l’appui du développement sur la maîtrise de l’information et de la capacity building.
Donnons-nous dès le départ et dès maintenant comme objectif l’attaque de ses étapes. Formons les hommes qu’il faut. Cherchons les stratégies, les ressources et les méthodes qu’il faut. Jetons-nous à l’eau. C’est le premier pas qui coûte. Je ne vois même pas comment gagner la lutte contre la pauvreté sans affronter en même temps ces phases.
BIBLIOGRAPHIE
1. Y. BOURDET (1979) : Pour l’autogestion, Paris, Anthropos E. DALE et L.C MICHELON (1974) : Nouvelles méthodes de gestion des entreprises, Ed. Nouveaux Horizons.
2. H. FAYOL (1979) : Administration générale et industrielle, Paris, Dunod.
3. P.KANYAMACUMBI (1995) : Société culture et pouvoir politique en Afrique interlacustre. Hutu et Tutsi de l’ancien Rwanda. Ed. Sélect, Kinshansa.
4. H. MINTZBERG (1982) : Structure et dynamique des organisations, Paris, Ed. des organisations.
5. J.R NIZURUGERO (2000) : Education et facteurs favorables à l’unité dans l’histoire du Rwanda, in Cahiers Lumière et Société, no 18, p. 58-63
6. F.W.TAYLOR (1957) : La direction scientifique des entreprises, Paris, Dunod.

LA DIMENSION ECONOMIQUE DU TRAVAIL AU RWANDA
Par Dr Uzziel NDAGIJIMANA


INTRODUCTION

En économie on distingue trois principaux facteurs de production, à savoir le travail, le capital et la terre. La dotation en ces facteurs de production varie de pays en pays. Certains pays sont plus abondants en capital qu’en travail, d’autres sont plus abondants en travail qu’en capital. La théorie d’abondants en travail qu’en capital. La théorie d’abondances factorielles dit que l’abondance relative d’un pays en un facteur de production et la rareté relative dans un autre déterminent sa spécialisation et ses échanges avec le reste du monde. Ainsi selon cette théorie, chaque pays doit se spécialiser dans un autre déterminent sa production l’utilisation intensive du facteur relativement abondant sur son territoire. L’explication en est que selon la loi du marché, les facteurs abondants sont relativement moins chers par rapport aux facteurs rares. Ainsi si les facteurs abondants sont intensivement utilisés dans la fabrication d’un produit, ces facteurs étant moins chers et donc compétitif sur le marche.


Même si le capital et la technologie jouent un rôle important dans la croissance économique des pays, ils eux-mêmes le fruit du travail humain. Le travail s’avère donc le facteur le plus déterminant de la croissance économique et du développement. L’étude de la Banque Mondiale sur le renforcement des capacités humaines en Afrique subsaharienne souligne qu’il y a eu beaucoup d’approches du développement en Afrique subsaharienne et que toutes ont échoue à inscrire dans la durée la dimension essentielle de ce développement, à savoir la génération de capacités-compétences, connaissances et institutions-proprement africaines. Cet article va analyser brièvement la dimension économique du travail au Rwanda : la dimension quantitative et la dimension qualitative, dans un langage qui tiendra compte du caractère universel de la revue.


I. DIMENSION QUANTITATIVE
Le travail comme facteur de production est mesuré par le nombre de la production active au niveau national. La part de la population active dans la population totale d’un pays dépend de la structure de la population par groupes d’âge. Il y a des pays où la population est dominée par les vieillards, il y en d’autres où la population est dominée par les jeunes et c’est le cas du Rwanda. Au Rwanda, la population âgée de moins de 18 ans représente 60% de la population totale, celle dont l’âge est compris entre 18 ans et 55 ans représente 33%, tandis que celle âgées de plus de 55 ans représente 7% de la population totale. Si nous pouvons considérer qu’au Rwanda la population économiquement active, c’est-à-dire en âge de travailler, est celle dont l’âge est compris entre 18 ans, l’âge de la maturité, et 55 ans, l’âge de la retraite, cette population ne représente donc que 33% de la population totale.

Si nous considérons la répartition de la population active par secteur d’activité économique, nous voyons que 91,1% est employée dans l’agriculture, 7,2% dans les services, et seulement 1,7% dans l’industrie. Le secteur agricole qui occupe la quasi-totalité de la population connaît des rendements faibles suite aux méthodes de production archaïques utilisées par les pays sans niveau d’éducations générale est sans instruction sur les techniques modernes de production. La faiblesse du rendement agricole se manifeste par la faible contribution du secteur agricole dans la produit intérieur brut (PIB) qui n’est que de 43%. En d’autres termes, la production des 91% de la population ne représente que moins de la moitié du PIB total du Rwanda. L’industrie qui n’emploie que 1,7% de la population contribue pour 20% au PIB, tandis que le secteur des services qui emploi 7,2% de la population contribue au PIB pour 37% dont l’administration 7%, le transport 4%, le commerce 11%, et les autres services 15%.


La faible part du secteur agricole dans le PIB est due principalement à une faible productivité, c’est-à- dire à une faible production par unité (par hectare, par agriculteur par an, par tête de bétail, etc.) est à une faible valeur des produits agricoles en général, en comparaison avec les produits manufactures et les services. La faible productivité du secteur agricole au Rwanda est due à l’ignorance des paysans des méthodes de productions modernes plus productives, au manque d’équipement approprié, à l’épuisement et au morcellement excessif des terres. Pour conclure, nous pouvons dire qu’en termes de dotations factorielles, la main-d’œuvre s’avère au Rwanda comme le facteur relativement abondant, mais ce qui fait défaut ce sont les capacités de cette main-d’œuvre, nécessaires pour développer une production suffisante et compétitive.

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