2° La célébration du Mariage. — Le mariage consistant essentiellement dans le consentement des parties (N° 440), il s'agit de savoir devant qui, en quel temps et en quel lieu ce consentement doit être donné et quelles sont les cérémonies qui l'accompagnent.
A. PRÉSENCE DU CURÉ. — Seuls sont valides les mariages contractés devant le Curé ou l'Évêque du lieu, ou un prêtre délégué par eux, et au moins deux témoins299 (Can. 1094). Tout mariage qui n'est pas contracté devant les témoins susdits s'appelle mariage clandestin300.
« Si le Curé ou l'Ordinaire du lieu ou un prêtre délégué font défaut ou qu'on ne peut aller les trouver sans grave inconvénient, — o) le mariage contracté devant les témoins seuls est valide et licite, dans le cas de péril de mort, et même hors du cas de péril de mort, lorsqu'on prévoit que la situation présente peut durer un mois ; — b) dans les deux cas, s'il est possible d'avoir un autre prêtre, il doit être appelé et assister au mariage, sans préjudice de la validité du mariage devant les témoins seuls » (Can. 1098).
B. LE TEMPS DU MARIAGE. — « Les mariages peuvent être contractés en tout temps de l'année. Seule la bénédiction solennelle est défendue du 1er dimanche de l'Avent au jour de Noël inclusivement, et du mercredi des Cendres au dimanche de Pâques inclusivement. Mais les Évêques peuvent, même dans ces temps, la permettre pour de justes raisons, en invitant les époux de s'abstenir d'une trop grande pompe » (Can. 1108).
C. LE LIEU DU MARIAGE. — a) « Le mariage entre catholiques doit être célébré à l'église paroissiale. Pour toute autre église, oratoire public ou censé public, il faut la permission de l'Évêque du lieu ou du Curé. Les Évêques peuvent permettre les mariages dans les édifices privés, seulement dans quelques cas extraordinaires, et toujours pour de justes raisons ; mais ils ne doivent pas les permettre dans les églises ou oratoires, soit de séminaire, soit de religieuses, sinon pour une cause urgente et avec toutes les précautions nécessaires. — b) Les mariages entre catholiques et non catholiques doivent être célébrés en dehors de l'église ; si cependant il devait en résulter de graves inconvénients, l'Ordinaire pourrait accorder une dispense (Can. 1109, § 3). — c) « Le mariage de conscience, c'est-à-dire le mariage contracté en secret et sans proclamations de bans, ne peut être permis que par l'Ordinaire, pour une cause très grave et urgente » (Can. 1104).
D. CÉRÉMONIES QUI ACCOMPAGNENT LA CÉLÉBRATION DU MARIAGE. — a) Le prêtre débute par une brève allocution dans laquelle il expose aux époux la grandeur du sacrement qu'ils vont recevoir et les obligations qu'il impose. —- b) Puis il leur demande à tous deux leur consentement par ces mots : « N... voulez-vous prendre N..., ici présente, pour votre légitime épouse, selon le rite de notre mère la Sainte Église ? » Lorsqu'ils ont répondu l'un après l'autre . « Oui, je le veux», il les prie de se donner la main droite, et faisant le signe delà croix, il dit : « Je vous unis par le lien du mariage au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.» Et il les asperge d'eau bénite. L'union des mains symbolise la fidélité inviolable que les époux doivent se garder réciproquement. — c) Bénédiction de l'anneau. Le prêtre bénit un anneau, et le présente à l'époux qui le met lui-même au doigt annulaire de son épouse, comme signe de l'alliance indissoluble qu'ils contractent, et de leur mutuelle fidélité. Dans certains pays il lui remet aussi des pièces de monnaie pour signifier que désormais leurs biens, leurs efforts, leurs travaux seront communs. — b) Bénédiction des époux. A la Messe qui suit ordinairement le mariage, les époux viennent s'agenouiller sur les marches de l'autel, une première fois après le Pater, et une seconde fois après le Benedicamus Domino, et reçoivent du célébrant une bénédiction spéciale qui rappelle la bénédiction que les patriarches donnaient à leurs enfants. Cette double cérémonie est omise en temps prohibé, et quand l'épouse a déjà reçu, dans un mariage précédent, la bénédiction solennelle (Can. 1143).
Conclusion pratique.
1° Avant le Mariage. Ceux qui ont la vocation du mariage doivent s'y préparer par une vie chaste et chrétienne. Quand le moment est venu de se déterminer, il importe qu'ils prient, qu'ils prennent l'avis de leurs parents et de leur confesseur, et que dans leur choix ils se laissent guider, bien moins par les qualités extérieures, par la beauté, les richesses, que par les qualités de l'intelligence et les vertus du cœur.
2° Après le Mariage. Les époux doivent s'aimer d'un amour chaste. Les maris doivent aimer leurs épouses comme le Christ a aimé son Église (Eph., v, 25). Ils doivent s'entre aider et s'édifier mutuellement, et surtout élever leurs enfants dans l'amour et la crainte du Seigneur.
LECTURES. — 1° Eve est présentée par Dieu à Adam pour être sa compagne (Gen., ii, 23-25). 2° Mariage d'Isaac et de Rébecca (Gen., xxiv). 3° Les noces de Cana (Jean, II). 4° Unité et indissolubilité du mariage (Mat., xix ; Rom., vii, 3). Privilège paulinien (I Cor., vii, 12-16). Les devoirs mutuels des époux (Eph., v, 22-33).
QUESTIONNAIRE.— I. 1° Qu'est-ce que le mariage comme contrat? et comme sacrement? 2° Quelle en est l'essence ? 3° Conditions de validité du consentement ? 4° Fins du mariage?
II. 1° Par qui le sacrement de Mariage a-t-il été combattu ? 2° Donnez les preuves de son existence.
III. 1° Peut-on séparer le contrat du sacrement de Mariage ? 2° Qu'est-ce que le mariage civil ?
IV. 1° Quelles sont les propriétés du Mariage chrétien ? 2° La polygamie a-t-elle toujours été et est-elle toujours défendue ? 3° Le divorce était-il défendu chez le Juifs ? 4° Pourquoi est-il condamné par l'Église ? 5° Que pensez-vous du divorce civil en France ? 6° A-t-on quelquefois le droit d'y coopérer ?
V. Quel est le signe sensible du sacrement de Mariage ?
VI. Quels sont les effets du sacrement de Mariage ?
VII. Quel est le ministre du sacrement de Mariage ?
VIII. 1° Quelles conditions sont exigées pour être sujet du sacrement de Mariage ? 2° Quelles sont les dispositions requises ?
IX. 1° Quels sont les empêchements prohibants du Mariage ? 2° Quels sont les empêchements dirimants ? 3° L'Église peut-elle dispenser de tous les empêchements prohibants ? 4° Peut-elle dispenser aussi de tous les empêchements dirimants ? 5° Comment peut se faire la revalidation d'un mariage nul?
X. 1° Qu'entendez-vous par célébration du mariage ? 2° Quels sont les préliminaires du mariage ? 3° Le consentement des parents est-il toujours requis ? 4° Qu’est-ce que les fiançailles ? 5° Que faut-il pour qu’elles soient valides ? 6° Obligent-elles au mariage ? 7° Dans quel but fait-on les publications de bans ? 8° La présence du curé est-elle nécessaire pour la validité du mariage ? 9° Quelles sont les exceptions ? 10° Les mariages peuvent-ils être célébrés en tout temps de l'année ? 11° Où doit se célébrer le mariage entre catholiques, et entre catholique et non catholique ? 12° Le mariage secret est-il permis ? 13° Quelles sont les différentes cérémonies qui accompagnent la célébration du mariage ?
DEVOIRS ÉCRITS- — 1° Le contrat de mariage est-il plus ancien que le sacrement de Mariage ? 2° Y a-t-il des cas où le sacrement de Mariage peut être rompu ? 3° Le divorce est-il permis à ceux qui n'ont contracté que le mariage civil ? 4° Ceux qui connaissent des empêchements de mariage sont-ils toujours obligés de les découvrir ? 5° Dire pourquoi l'Église ne peut pas dispenser de tous les empêchements.
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