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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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10e LEÇON : la contrition



397. — Mots.
Contrition (du latin « conterere », broyer, piler). — a) Étymologiquement, ce mot signifie l'action par laquelle un corps solide est réduit en parties minimes. — b) Métaphoriquement, il veut dire cette disposition par laquelle le cœur endurci parle péché est amolli ; c'est la componc­tion du cœur, c'est-à-dire une vive dou­leur causée par le péché qu'on a com­mis.

Attrition (du latin « atterere» briser). L'âme pénitente est brisée par l'attrition

tandis qu'elle est broyée par la contri­tion.



Attrition est le mot théologique qui désigne la contrition imparfaite. En réa­lité, les deux mots : contrition et attri­tion, pris dans leur sens étymologique, ne diffèrent guère. Du reste, le cœur peut être aussi bien broyé de douleur dans l'attrition que dans la contrition: ce qui différencie les deux douleurs, c'est uniquement le motif qui détermine le regret du péché (V. N° 399).
398. — I. La Contrition. Définition. Nature.
Définition. — La contrition est une douleur intérieure et une détes­tation du péché que l'on a commis, avec le propos de ne plus pécher à l'avenir.
Nature. — D'après cette définition même, la contrition comprend deux éléments. Elle est : — a) un sentiment de l'âme, et — b) un acte de la volonté. Le premier élément regarde le passé : en considérant son péché tant dans son opposition avec la bonté divine que dans sa laideur intrin­sèque et dans le châtiment qu'il entraîne, l'homme coupable ne peut pas ne pas détester ses fautes et en être affligé. Mais il faut noter que ce regret qui est au fond de l'âme et doit, du moins, dans les cas ordinaires, se manifester à l'extérieur, n'est pas nécessairement une douleur sensible, traduite par des larmes eu tout autre signe de tristesse. L'autre élément concerne l’avenir. On ne peut désavouer et regretter le passé sans prendre de résolution pour l'avenir. Ce ne serait pas détester son péché que d'être prêt à le commettre de nouveau.
Nécessité- — La contrition est le plus nécessaire des trois actes du pénitent. Le cas de nécessité peut dispenser de la confession et de la satisfaction, mais jamais de la contrition. Il va de soi, en effet, qu'on ne peut obtenir le pardon de ses fautes, que si on en a le regret joint au ferme propos de ne plus les commettre.
399. — II. Les deux formes de contrition. Contrition parfaite et Attrition.

La contrition est toujours une douleur de l'âme causée par le péché et une ferme résolution de la volonté. Mais ces deux sentiments peuvent être excités en nous par différents motifs, d'où les théologiens distinguent deux espèces de contrition. Selon la nature des motifs, la contrition est parfaite ou imparfaite. Ce n'est donc pas l'intensité de la douleur qui différencie ces deux formes de la contrition, mais uniquement le motif plus ou moins parfait qui les produit.


1° Contrition parfaite. — La contrition est appelée parfaite, quand elle a pour motif l'amour de Dieu (charité parfaite). Le pécheur qui a cette contrition déplore ses fautes, non pour leurs conséquences, — perte du ciel et châtiment de l'enfer, — mais parce qu'elles ont offensé un Dieu infiniment bon et infiniment aimable, et qu'elles ont été la cause des souf­frances et de la mort de Jésus-Christ.
2° Contrition imparfaite ou Attrition. — La contrition est imparfaite quand on regrette le péché, non pour l'injure qu'il fait à Dieu, mais pour le tort qu'il nous cause. Les deux principaux motifs d'attrition sont : la honte du péché et la crainte du châtiment. — a) La honte du péché. Tout péché grave est une désobéissance à la loi de Dieu, une ingratitude envers notre créateur et notre bienfaiteur : il est donc une honte et un déshon­neur devant Dieu et souvent devant les hommes. — b) La crainte du châtiment : peine de l'Enfer si nous mourons en état de péché mortel, ou peines temporelles que Dieu peut nous envoyer pour nous servir d'aver­tissement et nous amener à résipiscence.

La crainte d'offenser Dieu à cause du châtiment est généralement appe­lée « crainte servile» par opposition à « la crainte filiale», celle du fils qui accomplit la volonté de son père par amour pour lui. La crainte ser­vile elle-même se subdivise en : — 1. crainte servilement servile et — 2. en crainte simplement servile. La première consiste à craindre le châtiment sans haïr le péché : l'amour du péché vit toujours dans le cœur du pécheur. La seconde fait que le pécheur, non seulement évite le mal parce qu'il est cause de la punition, mais rejette aussi toute affection au mal.


400. — III. Qualités de la Contrition et de l'Attrition.
La contrition, soit parfaite, soit imparfaite, doit avoir quatre qualités pour produire ses fruits. Elle doit être intérieure, surnaturelle, souveraine et universelle.
1° Intérieure. — La contrition doit être sincère et venir du cœur. Sans doute la contrition, étant une partie du sacrement, doit se manifester par des signes sensibles. Il est bon que quelque formule la traduise ; mais il ne faut pas que cette formule procède de la routine. La vraie contrition ne consiste ni dans les paroles, ni dans l'émotion de la voix, ni dans les larmes : la douleur et le forme propos doivent être dans le cœur et la volonté.
2° Surnaturelle. — II est nécessaire qu'il y ait rapport entre la fin et le moyen. Or, la fin, e'ost la rémission du péché par l'infusion de la grâce habituelle. La contrition, qui est ici le moyen d'atteindre cette fin, doit donc, elle aussi, être surnaturelle, tant au point de vue du principe que du motif qui l'inspirent : — a) du principe. La contrition doit être excitée dans l'âme sous l'influence de la grâce actuelle ; elle ne doit pas être une douleur purement naturelle ; — b) du motif. La raison pour laquelle on regrette sa faute doit être inspirée par la foi, comme c'est le cas des motifs énumérés plus haut : savoir, la bonté de Dieu, la laideur du péché, la crainte de l'enfer. Celui qui regretterait le péché par un motif humain, comme par exemple la crainte de perdre la réputation, la santé on la fortune, n'aurait pas une contrition surnaturelle.
3° Souveraine. — Le péché est le souverain mal. Il faut donc le détester plus que tous les autres maux, et être prêt à tout sacrifier et à tout souffrir plutôt que de le commettre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi», dit Notre-Seigneur (Mat., x, 37). Il n'est pas requis pour cela d'établir une comparaison entre le péché et les maux les plus redoutables : la maladie, les souffrances, la mort, le martyre, etc. Les comparaisons de ce genre ne serviraient qu'à frapper l'imagination. La contrition, avons-nous dit plus haut, ne demande pas une douleur sensible ; elle est dans la volonté et non dans la sensi­bilité.

4° Universelle- — La contrition doit embrasser tous les péchés mortels. La rémission des péchés mortels se fait, en effet, par l'infusion de la grâce ; or, celle-ci ne pouvant coexister dans une âme avec le moindre péché mortel, il s'ensuit que l'un ne peut pas être remis sans l'autre. Il faut donc que la contrition soit universelle. Mais pour cela, il n'est pas nécessaire de considérer tous les péchés pris en particulier ; il suffit de les détester dans leur ensemble.

Quant aux péchés véniels, il n'est pas requis que la contrition s'étende à tous, car comme ils ne détruisent pas la grâce sanctifiante, l'un peut être remis sans l'autre. En pratique, il est préférable d'accuser tous ses péchés véniels, et d'en concevoir une vraie contrition.
Remarque. — Outre les quatre qualités précédentes, la contrition doit présenter une certaine union morale avec l'absolution. Comme la contri­tion est une partie essentielle du sacrement, elle doit être unie à la forme quant à l’intention, et quant au temps. La douleur conçue à propos du péché, doit donc se rapporter à l'absolution et lui être antérieure. Elle peut cependant précéder de quelques jours, pourvu qu'elle n'ait pas été rétractée par un acte contraire (intention virtuelle). Il n'est pas exigé non plus que la contrition dure un temps notable : son essence consiste dans la douleur elle-même et le regret, et non dans la prolongation de ces deux sentiments. »

401. — IV. Effets de la Contrition parfaite et de la Contrition imparfaite.
1° Effets de la Contrition parfaite. — La contrition parfaite remet les péchés par elle-même, mais s'il s'agit de péchés mortels, elle impliqué toujours le vœu de recevoir le sacrement de Pénitence. Deux points à établir : — a) Elle a la vertu de remettre les pèches mortels en dehors du sacrement. En effet, la contrition parfaite contient toujours, au moins virtuellement, la charité parfaite (399). Ce qui est vrai de celle-ci est donc vrai de celle-là. Or, la charité nous est, souvent présentée dans la Sainte Écriture comme remettant les péchés. Ainsi, il est dit dans l'An­cien Testament que : « Dieu aime ceux qui l'aiment » (Prov., viii, 17), et que « ceux qui se convertissent à lui de tout cœur sont justifiés » (Ezéchiel, xviii, 30). Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ dit de la femme pécheresse que ses nombreux péchés lui sont pardonnes parce qu'elle a beaucoup aimé (Luc, vii, 47). Mais si la contrition parfaite suffisait, avant l'institution du sacrement de Pénitence, à remettre les péchés, elle a encore la même efficacité ; sinon la Loi nouvelle serait plus compliquée et plus difficile que la Loi ancienne.

b) Toutefois, la contrition parfaite, pour remettre les péchés, implique le vœu du sacrement264 : Concile de Trente, sess. XIV, chap. iv. La raison en est que Notre-Seigneur, en instituant le sacrement de Pénitence, a rendu obligatoire la confession de tous les péchés mortels commis après le Bap­tême. En pratique, il faut donc toujours recourir au sacrement de Péni­tence, même pour les péchés mortels remis par la contrition parfaite.


Effets de la Contrition imparfaite. a) En dehors du sacrement de Pénitence, l'attrition ne suffit pas pour la rémission des péchés mortels. Elle ne remet même pas les péchés véniels dans une âme privée de la grâce sanctifiante, mais elle peut les remettre dans une âme en état de grâce. — b) Dans le sacrement de Pénitence, l'attrition suffit pour la rémission des péchés. Ainsi l'a déclaré le Concile de Trente, sess. XIV, chap. iv. Si, en effet, la contrition parfaite était une condition nécessaire, Notre-Seigneur, en instituant le sacrement de Pénitence aurait fait une institution vaine et sans raison d'être, puisque les péchés seraient déjà remis par la contrition parfaite, avant l'absolution du prêtre.

Mais quelle sorte d'attrition est requise ? — 11 est évident que la crainte servilement servile, celle où le pécheur garde toutes ses attaches au mal qu'il a commis, ne suffit pas pour le justifier, même avec le sacrement de Pénitence. Il ne s'agit donc ici que de la crainte simplement servile. La crainte simplement servile est celle de l'enfant prodigue qui, faisant un retour sur lui-même et envisageant l'affreuse misère dans laquelle il était tombé, se mit à détester son péché qui en était la cause, puis alla trouver son père, confessa son crime, obtint son pardon et fut réintégré dans ses droits265.


CONCLUSIONS. — De ce qui précède, il est permis de conclure : — 1. que la contrition imparfaite est une condition requise et suffisante dû sacrement de Pénitence ; et —2. que la contrition parfaite n'est exigée que dans le cas où on est dans l'impossibilité de se confesser.
402. —V. Le ferme propos. Définition. Qualités.
1° Définition. Le ferme propos est la résolution bien arrêtée de ne plus retomber dans les péchés que l'on a commis.
2° Nécessité. — Le ferme propos est une condition nécessaire de la con­trition : le regret du mal commis implique la volonté de ne plus le com­mettre.
Qualités.— Le propos de ne plus pécher doit être ferme, efficace et universel.
A. FERME, — Le pénitent doit avoir la volonté délibérée de ne plus retomber dans le péché. La crainte de la rechute n'indique pas que le propos manque de fermeté ; craindre un malheur n'est pas le vouloir. Le pécheur connaissant sa faiblesse par l'expérience du passé, peut prévoir qu'il retombera un jour dans le péchés bien que pour le moment il ait la résolution sincère de ne plus le commettre : la crainte est un acte de l'intelligence, et le ferme propos, un acte de la volonté.
B. EFFICACE. — Qui veut la fin, veut les moyens. Il ne suffit pas, par conséquent, de vouloir éviter le mal ; il faut encore en prendre les moyens : il y a donc obligation stricte de fuir les occasions prochaines du péché.
C. UNIVERSEL. — Le ferme propos doit s'étendre à tous les péchés mortels, considérés en général, tant ceux qui ont été commis que ceux qui auraient pu l'être. Sur ce dernier point, il diffère de la contrition, car celle-ci, en tant que douleur intérieure, ne s'applique qu'aux péchés commis.

Quant aux péchés véniels, il n'est pas requis que le ferme propos les ombrasse tous, vu qu'ils n'excluent pas la grâce et l'amitié divine. Mais il est préférable de se proposer d'en diminuer le nombre et la fréquence.


Conclusion pratique.
1° Ne pas oublier que la contrition est essentiellement surnaturelle, que nous ne pouvons la produire de nous-mêmes et que, dès lors, il faut la demander à Dieu par la prière.

2° Considérer souvent les motifs de contrition que nous offre la foi. Commencer par les motifs de la contrition imparfaite : honte du péché, perspective de l'Enfer ; puis s'élever de ces motifs imparfaits au motif de la contrition parfaite.

3° Contempler Jésus dans sa Passion. Penser que le péché doit être un mal affreux puisqu'il a causé la mort d'un Dieu et qu'il est puni par des peines éternelles.

4° Renouveler fréquemment le ferme propos de ne plus pécher à l'avenir.

5° Ne pas se coucher avec un péché mortel sur la conscience et dire chaque soir, en méditant le sens des mots, cette formule de contrition : « Mon Dieu, j'ai un grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît ; je prends la ferme réso­lution, moyennant votre sainte grâce, de faire pénitence et de ne plus vous offenser à l'avenir. »
LECTURES. — 1° La pécheresse absoute pour son amour contrit (Luc, vii). 2° L'enfant prodigue, modèle de repentir (Luc, xv). 3° Contrition du publicain (Luc, xviii). 4° Contrition de saint Pierre (Mat., xxvi, 75). 5° Saint Charles Borromée, pour s'exciter à la contrition, faisait trois stations avant de se confesser : la pre­mière en enfer pour voir les châtiments que mérite le péché, la seconde au pied de la Croix pour y méditer sur les souffrances de l'Homme-Dieu, victime du péché, la troisième au ciel pour contempler cette éternité de bonheur perdue par le péché.
QUESTIONNAIRE. — I. 1° Qu'est-ce que la contrition ? 2° Quels éléments implique la contrition ?

II. 1° Quelles sont les deux formes de la contrition ? 2 D'où vient la différence entre les deux formes ? 3° Qu'est-ce que la contrition parfaite ? 4° Qu'est-ce que la contrition imparfaite ? 5° Quels sont les deux principaux motifs d'attrition ? 6° Qu'est-ce que la crainte servile ? 7° N'y a-t-il pas deux sortes de craintes serviles ?

III. 1° Quelles sont les qualités de la contrition, soit parfaite, soit imparfaite ? 2° La contrition doit-elle être conçue par rapport à l'absolution ?

IV. 1° Quels sont les effets de la contrition parfaite ? 2° Remet-elle toujours les péchés en dehors du sacrement de Pénitence ? 3° La contrition imparfaite remet-elle les péchés véniels ? 4° Avec le sacrement de Pénitence quelle sorte d'attrition est requise ? 5° Quand la contrition parfaite est-elle requise ?

V. 1° Qu'est-ce que le ferme propos ? 2° Est-il nécessaire ? 3° Quelles qualités doit-il avoir ?


DEVOIRS ÉCRITS. — 1° Tout regret d'avoir mal fait, constitue-t-il toujours un acte de contrition ? 2° La contrition est-elle aussi nécessaire que la confession pour le pardon des péchés ? 3° Expliquer toutes les différences qu'il y a entre la contrition parfaite et la contrition imparfaite sous le rapport de leur nature et de leurs effets.


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