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Les autres deys jusqu’en 1707


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Les autres deys jusqu’en 1707.

CETTE révolte amena encore de nouveaux changements dans le gouvernement de l’odjak. Pour remplacer Chaaban, la milice choisit Hadji-Hamet, vieillard maladif, d’un caractère doux, que l’on venait de trouver assis à sa porte raccommodant ses babouches. Il fut convenu que le divan donnerait connaissance de ses décisions au dey, et que celui-ci n’aurait d’autre charge que de les faire exécuter; qu’il ne sortirait pas de son palais et n’y donnerait aucune audience sur les affaires du gouvernement. Le divan devait s’assembler régulièrement deux fois par semaine à la Casbah; il avait l’autorité souveraine et devait se composer du chef de la milice, du chiaia, de vingt-quatre yasbachis, vingt-quatre boulous-bachis, vingt-quatre odabaschis et douze manzoul-ogas.

Le vieux Hadji-Hamet, à qui on n’avait conféré sa dignité qu’en attendant un choix plus convenable, promit tout ce qu’on voulut; mais une fois installé il parvint à ressaisir une partie du pouvoir que les janissaires avaient enlevée à ses attributions, et mourut paisiblement en 1698. Hassan Chiaoux le remplaça.

Le nouveau dey était un homme de beaucoup de sens et d’une grande activité. Il s’empressa de ratifier le traité de 1690 avec la France, et fit comprendre au divan que le maintien des bons rapports avec cette puissance était nécessaire à la prospérité de l’odjak. Il renouvela la paix avec l’Angleterre, et fit présent de quelques bêtes fauves pour la Tour de Londres à l’amiral Almers, qui s’était montré devant Alger avec huit vaisseaux. Quant aux états secondaires de la chrétienté, leur marine ne fut pas plus respectée que par le passé.

Le bey de Tunis profita de la sollicitude qu’apportait le nouveau dey au règlement de ses affaires intérieures pour l’attaquer à l’improviste. Il égorgea la garnison d’un fort et mit le siége devant Constantine; Mourad se vantait d’être bientôt maître d’Alger, et désignait même le dey qui gouvernerait cette régence sous sa suzeraineté. A cette nouvelle, la milice murmura; Hassan Chiaoux, effrayé de l’effervescence qui se manifestait, se retira dans la Casbah et déclara qu’il résignait le pouvoir. Le divan élut aussitôt Hadji Mustapha, et, chose extraordinaire dans les annales algériennes, Hassan put se retirer librement à Tripoli; on mit une barque à sa disposition, et son départ fut salué par le canon de la ville et des forts. La milice se porta en toute hâte contre Mourad. Les Turcs mirent leurs bonnets entre leurs dents, en signe de rage, et se précipitèrent avec une telle impétuosité contre les troupes tunisiennes que la déroute de celles-ci fut bientôt complète; 2,000 prisonniers furent égorgés.

Dès que les troupes furent rentrées à Alger, le dey se mit à leur tête et les conduisit contre le roi de Maroc, qui ne pouvant payer le tribut qui lui avait été imposé en 1694, s’était allié avec le bey de Tunis pour envahir chacun de leur côté la régence d’Alger. Mustapha, sûr de la victoire, s’avançait avec assurance contre un ennemi qu’il avait déjà battu, n’ayant que 6,000 fantassins et 1,000 spahis, lorsqu’il se trouva en face d’Ismaël qui comptait 50,000 combattants, la plupart à cheval. Niais telle était la terreur que les Turcs inspiraient aux Arabes indisciplinés, que cette poignée d’Algériens défit en quatre heures une armée huit fois plus forte, ne perdant que dix hommes et enlevant 3,000 têtes et 5,000 chevaux à l’ennemi. Le cheval d’Ismaël, resté au pouvoir des Turcs, fut offert à Louis XIV. Malheureusement, la joie de ce triomphe fut de courte durée; la peste de 1701, d’après le rapport du consul de France, vint enlever 45,000 habitants à Alger.

En 1702, le dey, pour terminer les luttes qui existaient entre lui et ses voisins, conclut un traité de paix avec le bey de Tunis, Ibrahim Shérif, qui avait succédé à Mourat, mort assassiné avec toute sa famille. Hadji résolut alors de se porter contre les Espagnols et de s’emparer d’Oran; mais il en fut détourné par le consul de France, qui lui dit qu’Oran entre les mains des Espagnols lui était plus utile qu’entre les siennes propres, « c’est, lui dit-il, une source abondante par où l’argent entre dans votre pays; gardez-vous de la détruire. » Hadji se rendit à ce conseil.

L’année suivante, l’amiral Bing fut envoyé à Alger par la reine Anne avec de riches présents. L’Angleterre voulait un traité spécial qui la mit sur le même pied que la France dans ses relations commerciales avec la régence; elle l’obtint du divan, en prodiguant l’or à tous ses membres; l’or était à cette époque tout puissant à Alger, car les caisses étaient vides. Ce fut même cette pénurie du trésor qui décida l’odjak à entreprendre une nouvelle guerre contre Tunis, malgré le traité qui venait d’être ratifié. Le grand seigneur avait détaché l’île de Zerbi du pachalik de Tunis, et avait confié l’exécution de ses ordres au dey d’Alger et au bey de Tripoli. Mustapha se porta sur la frontière de l’est, battit Ibrahim Shérif à une journée de Kef, et le fit prisonnier. Les habitants de Tunis, qui n’avaient pas oublié le dernier sac de la ville, offrirent 150,000 piastres pour obtenir la paix, et firent observer au dey qu’il avait atteint son but en dépossédant le bey ; mais Mustapha voulait surtout entrer dans la ville pour y faire du butin; il rejeta les propositions qu’on lui faisait et commença le siége. De leur côté, les Tunisiens étaient décidés à se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Leurs sorties furent meurtrières et les Algériens perdirent sept cents hommes en quarante jours. Le dey fit alors demander la paix; les habitants, au lieu d’offrir de l’argent, réclamèrent une indemnité pour les frais de la guerre. Mustapha prit donc le parti de lever le siége, abandonnant une partie de son matériel. L’armée algérienne, dans sa retraite, fut attaquée par les Arabes; épuisée de faim et de fatigue, démoralisée, elle perdit beaucoup de monde, et le dey ne ramena que des débris de ses bataillons. Il n’osa pas entrer dans la ville et se réfugia à sa maison de campagne; mais le divan ne perdit pas de temps: dans la nuit il élut un nouveau dey, Hussein-Cogea-Shérif, et Mustapha fut étranglé; ses biens servirent à payer la milice. Le bey de Tunis fut mis en liberté; il promit d’envoyer 150,000 piastres, et laissa sa famille pour garantie de cette promesse; mais il fut tué en rentrant dans sa capitale.



Hussein trouva le trésor presque vide; c’était là le plus grand écueil qu’un dey pût rencontrer, et contre lequel plusieurs de ses prédécesseurs s’étaient brisés. La milice n’étant pas exactement payée murmura d’abord; puis elle laissa déposer le dey par quatre Turcs que celui-ci avait bannis de l’odjak et qui y étaient rentrés secrètement (1707). L’un d’eux, Pectache-Cogea, fut élu à sa place. Son premier soin fut de donner de l’occupation à la milice; dans cette intention, il projeta la conquête d’Oran, et envoya dans l’ouest son gendre Baba Hassan avec un corps d’armée.


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