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A. Boulenger, (chanoine honoraire d’Arras)


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8e LEÇON : Le Sacrifice de la Messe.



380. — Mots.
Sacrifice (latin « sacrificium » « sacrum » chose sacrée, « facere » faire).—-a) Dans un sens large, ce mot désigne toute offrande faite à la divinité : ainsi les fruits de la terre offerts à Dieu par Gain, et les premiers nés des troupeaux offerts par Abel, étaient des sacrifices. — b) Pour le sens théologique, voir N° 381.
Sacrifice humain. Immolation d'une personne offerte comme victime à la divinité. Cette forme condamnable du sacrifice remonte à la plus haute anti­quité : nous la trouvons pratiquée chez les Grecs et les Romains, et surtout chez les Gaulois et les Germains.
Messe (latin « missa» « mittere » ren­voyer). Selon toute vraisemblance, le sacrifice eucharistique aurait été appelé Messe, sacrifice de la Messe, parce qu'à

l'origine de l'Église on renvoyait les caté­chumènes, à la fin de la partie dite « messe des catéchumènes» et ensuite les fidèles, à la fin du sacrifice propre­ment dit (V. N° 485) par ces paroles : Ite, missa est. Allez, l'assemblée est dis­soute ou renvoyée.


SES AUTRES NOMS. Le sacrifice eucharistique a été appelé. — a) en Occident, cène, oblation, communion, mystères ; — b) en Orient, synaxe (com­munion), liturgie (prière).

La Messe est le sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ, offerts sur l'autel sous les espèces du pain et du vin, pour représenter et renouveler le sacri­fice de la croix, et nous en appliquer les mérites.



DÉVELOPPEMENT



381. — I. Le Sacrifice en général.
Pris dans son sens strict et théologique, le mot « sacrifiée» désigne l'offrande d'une chose sensible qu'on détruit si c'est un être inanimé, ou qu'on immole si c'est un être animé, faite, par un ministre légitime, à Dieu seul, pour reconnaître son souverain domaine et, dans le cas de péché, pour apaiser sa justice.

De cette définition nous pouvons déduire : — a) l’essence du sacrifice : destruction d'une chose sensible ou immolation d'un être vivant. La meil­leure manière pour l'homme d'exprimer sa dépendance et celle des autres créatures, c'est évidemment la mort volontaire, c'est-à-dire le fait dé remettre librement sa vie entre les mains de Celui de qui on la tient. N'est-ce pas du reste ce que Dieu voulait faire entendre à l'humanité, lorsqu'il commanda à Abraham de lui immoler son fils Isaac? Mais lorsque, aus­sitôt après, satisfait de l'obéissance aveugle de son serviteur, il substitua un bélier à Isaac, il désavoua du même coup les sacrifices humains aux­quels il avait droit, et il indiqua la manière d'y suppléer ; — b) le ministre dû sacrifice. Le sacrifice est un acte de culte public. Personne ne petit l'accomplir s'il n'a des titres à parler au nom de la société. Dans la loi évangélique comme dans la loi mosaïque, seuls les prêtres sont délégués pour cette mission ; — c) le but du sacrifice qui est de reconnaître le sou­verain domaine de Dieu, et d'apaiser sa justice, si nous l'avons offensé. De par la création, il existe entre le Créateur et sa créature un lien qui les rattache l'un à l'autre : lien de souveraineté de la part du premier, lien de dépendance de la part du second. Le sacrifice c'est l'acte par lequel nous exprimons cette relation et nous proclamons, d'un côté, l'infinie grandeur de Dieu et, de l'autre, notre néant, et, dans le cas de. nature déchue, notre ingratitude et notre repentir.


382. — II. Existence du sacrifice dans toutes les religions.
1° Chez les Païens. — Toutes les religions de l'antiquité eurent leurs sacrifices. Les Égyptiens; les Perses les Grecs, les Romains, et plus tard, les Gaulois et les Germains immolaient des victimes à la divinité. Consi­dérant les dieux comme dés maîtres à qui tout appartient, ils voulaient leur offrir les prémices de leurs biens pour leur plaire et se les rendre favorables254. Puis, en mangeant eux-mêmes une partie des victimes immolées, ils trouvaient, dans ce fait d'être les commensaux de la divi­nité, un gagé de bienveillance et de pardon.
Sous la Loi mosaïque. —- Les Juifs avaient trois sortes de sacrifices : — 1. les holocaustes (du grec, « holos » entier, « kaustos » brûlé) où la vic­time était entièrement consumée par le feu, et non pas, par conséquent, partagée après son immolation, entre les prêtres et les fidèles (V. Lévitique, I, le rite de l'holocauste) et qui avaient pour but de reconnaître la domi­nation absolue de Dieu sur ses créatures ; — 2. les sacrifices expiatoires destinés à apaiser la colère du ciel et dans lesquels les victimes étaient en partie brûlées sur l'autel et en partie mangées par les prêtres255 ; — 3. les sacrifices pacifiques qui avaient pour fin de remercier Dieu, de lui demander une grâce, ou d'accomplir un vœu. Une partie de la victime était brûlée ; une seconde, réservée aux prêtres, et une troisième, à ceux qui faisaient offrir le sacrifice256.
Sous la Loi nouvelle. — Il n'y à qu'un seul sacrifice : le sacrifice que Jésus-Christ a institué à la dernière Cène, qu'il a consommé le len­demain sur la Croix et que la Messe renouvelle tous les jours (N° 380).
383. — III. Existence du sacrifice de la Messe257.
1° Adversaires. — L'existence du sacrifice de la Messe a été niée : — a) par Luther qui regardait le sacrifice de la Messe comme injurieux pour le sacrifice de la Croix ; — 5) par les calvinistes et les anglicans (à l'excep­tion des ritualistes) qui, n'admettant pas la Présence réelle, rejettent, par le fait, le sacrifice de la Messe.
2° Le dogme catholique. — Le sacrifice de la Messe est un vrai sacrifice. Cet article de foi, défini par le Concile de Trente, sess. XXII, can. 1, repose sur la Sainte Écriture, la Tradition et la raison théologique.
A. ÉCRITURE SAINTE. — a) Ancien Testament. Le sacrifice de la Messe a été annoncé dans l'Ancien Testament par le prophète Malachie : « En tout lieu, de l'aurore au couchant, l'on sacrifie, et une oblation pure est offerte à mon nom» (Malachie, i, 11). Or, cette oblation dont parle le prophète, ne peut désigner ni les sacrifices anciens, puisqu'ils devaient être remplacés par un autre, ni le sacrifice de la Croix qui n'a été offert qu'une fois et à un seul endroit, sur le Calvaire ; elle annonce donc un autre sacrifice, qui doit être célébré dans tout l'univers. Ce sacri­fice ne peut être autre que le sacrifice de la Messe.

b) Nouveau Testament. — 1. En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus-Christ a dit : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous » (Luc, xxii, 19) ; « qui est rompu pour vous (Mat., xxvi, 26). « Ceci est le calice de mon sang qui est répandu pour vous. » Ces paroles, prises au sens littéral, signifient que Jésus-Christ, en même temps qu'il instituait un sacrement, offrait aussi un vrai sacrifice. Or il ne peut être question du » sacrifice de la Croix ; car, outre que les verbes « est rompu », « est répandu » sont mis au présent dans le texte grec, et ne peuvent être interprétés du sacrifice de la Croix qui ne devait avoir lieu que le lendemain, le mot « rompre» s'explique du sacrifice de la Messe, quand il s'agit de rompre le pain, mais ne s'applique pas au sacrifice de la Croix ; de même l'expres­sion « répandre le calice » désigne bien la consécration du vin au sacrifice de la Messe, mais ne convient guère à l'effusion du sang au Calvaire. Comme on le voit, Jésus-Christ, en instituant l'Eucharistie, livre déjà son corps et verse son sang. Or, il a ordonné à ses Apôtres de faire ce qu'il avait fait lui-même à la dernière Cène. Nous pouvons donc conclure que la Messe est un vrai sacrifice, quoique non sanglant.
2. Saint Paul, dans son Épître aux Corinthiens, établit une comparai­son entre l'Eucharistie, les sacrifices juifs et les repas des païens : « Le calice de bénédiction que nous bénissons, n'est-il pas la participation au sang du Christ ? Et le pain que nous rompons n'est-il pas la participation au Corps du Seigneur?... Voyez Israël selon la chair ; ceux qui mangent les victimes ne participent-ils pas à l'autel !... Vous ne pouvez participer à la fois à la table du Seigneur et à la table des démons »258 (I Cor., x, 16, 18, 20). D'après saint Paul, les chrétiens offrent donc, comme les païens, de vrais sacrifices ; et l'Eucharistie qu'ils mangent et boivent à la table du Seigneur, c'est-à-dire l'Eucharistie en tant que sacrement et communion, est le fruit du sacrifice offert à un Dieu unique, tout comme la chair des victimes que les païens mangeaient, provenait des sacrifices qu'ils offraient aux idoles. Dans la pensée de l'apôtre saint Paul, l'Eu­charistie est donc un vrai sacrifiée au même titre que les sacrifices païens.
B. TRADITION. a) De nombreux passages que nous trouvons dans les écrits des Pères de l'Église, en particulier, chez saint Justin, saint Irénée, Tertullien, saint Cyprien, saint Augustin, attestent que, dès les pre­miers siècles de l'Église, la célébration de l'Eucharistie était considérée comme un sacrifice. Nous lisons, par exemple, dans la « Doctrine des Douze Apôtres » ces exhortations aux fidèles : « Au jour du Seigneur, réunissez -vous, rompez le pain, et rendez grâces, après avoir confessé vos péchés, pour que votre sacrifice soit pur. » — b) Les plus anciennes liturgies contiennent des avis et des prières pour la célébration du saint sacrifice.
C. LA RAISON THÉOLOGIQUE vient à l'appui de la Sainte Écri­ture et de la Tradition. Nous avons dit déjà que l'homme n'a pas de meil­leure manière d'adorer Dieu et de lui exprimer sa soumission que par le sacrifice. Il convenait donc que la religion chrétienne ne fût pas inférieure aux religions juive ou païennes et qu'elle eût, elle aussi, son sacrifice. Or, le sacrifice de la Croix ne pouvait suffire, vu qu'il était un acte transitoire. Les protestants allèguent, il est vrai, sa valeur infinie et, par conséquent, l'inutilité d'un autre sacrifice ; mais à tort, car de même que Jésus-Christ a institué les sacrements pour nous appliquer les mérites de sa Passion, bien que celle-ci fût d'un prix infini, de même il a créé le sacrifice de la Messe pour renouveler le sacrifice de la Croix et nous en appliquer les fruits.
384. — IV. L'essence du sacrifice de la Messe.
Le sacrifice de la Messe est un vrai sacrifice259. Sur ce point, tous les théologiens sont d'accord; mais ils diffèrent d'opinion, lorsqu'il s'agit de dire en quoi il consiste, quelle en est l'essence. Est-il constitué par la consécration et la communion, ou par la consécration seule ?

SELON LES UNS (Bellarmin, saint Liguori),non seulement la consécration par laquelle la victime est immolée, mais aussi par la communion par laquelle la victime est consommée, appartiennent à l’essence du sacrifice de la messe ; et ils invoquent comme raison que tout sacrifice doit comprendre à la fois, l’immolation et la destruction de la victime.
B. D'APRÈS UNE OPINION PLUS PROBABLE, suivie généralement par les théologiens modernes, l'essence du sacrifice de la messe consiste uniquement dans la consécration des deux espèces, et la communion, quoique partie intégrante, n'en est nullement une condition essentielle. La consécration, seule renferme, en effet, les trois choses constitutives au sacrifice, à savoir : — a) l’immolation d’une victime ; — b) le prêtre qui immole, et — c) le but de l’immolation qui est de reconnaître le souverain domaine de Dieu. La communion n’étant que la participation à la victime, ne fait pas le sacrifice, elle le complète seulement, et elle le complète parce que le sacrifice eucharistique a été institué sous la forme d'aliment et de breuvage et doit dès lors se terminer par la manducation de la victime260.
385. — V. Rapports du sacrifice de la Croix et du sacrifice de la Messe.
La Messe étant, d'après le Concile de Trente, sess. XXII, chap. I, un sacrifice représentatif et commémoratif du sacrifice de la croix, il y a lieu d'établir leurs ressemblances et leurs différences.
1° Ressemblances. — Le sacrifice de la Messe est identique à celui de la Croix sous un double rapport. Des deux côtés, c'est : — a) la même victime qui est offerte ; c'est Jésus-Christ lui-même qui est sacrifié. — b) C'est le même prêtre. Sur la Croix, c'est Jésus-Christ qui s'immole de son plein gré : « Personne, a-t-il dit, ne m'ôte la vie, mais je la donne de moi-même» (Jean, x, 18). A la Messe, c'est lui encore, par l'intermédiaire des prêtres. C'est pour cette raison qu'au moment de la consécration le prêtre prononce les paroles comme si c'était Jésus-Christ lui-même qui parlait : « Ceci est mon corps » et non pas : « Ceci est le corps de Jésus-Christ. »
Différences. — Les deux sacrifices diffèrent : — a) sous le rapport de l’immolation de la victime. Sur la Croix, la victime a versé son sang, et elle est morte réellement, tandis qu'à la Messe l'immolation n'est que mystique; — b) sous le rapport du sacrificateur, nous avons déjà dit que si le grand prêtre est le même des deux côtés, à la Messe il se sert du minis­tère des prêtres; — c) sous le rapport des effets. Le sacrifice de la Croix a accompli l'œuvre de la Rédemption. Le sacrifice de la Messe ne fait que nous en appliquer les mérites.
386. —VI. Les Effets du sacrifice de la Messe. Sa valeur.
1° Effets. — Le sacrifice de la Messe produit les mêmes effets que le sacrifice de la Croix, puisqu'il en est le renouvellement et l'application. Il atteint une quadruple fin : — a) L’adoration. La Messe, par le fait même qu'elle est un vrai sacrifice, remplit envers D,ieu le devoir de l'adoration ; — b) L’action de grâces. En offrant à Dieu son Fils unique qui partage avec lui sa substance et tous ses attributs, nous lui rendons grâces pour tous ses bienfaits. « Cet adorable sacrifice, dit saint Irénée, fut constitué, afin que nous puissions n'être pas ingrats envers Dieu »; — c) la satisfaction ou propitiation. Jésus-Christ a prononcé, en effet, ces paroles en insti­tuant le sacrifice de la Messe : « Ceci est mon sang qui est répandu pour la rémission des péchés (Mat., xxvi, 28) ; — d) l’impétration. Jésus-Christ sur l'autel est un médiateur, qui intercède pour nous auprès de son Père.

La Messe produit-elle toujours ces quatre effets : latreutique, eucharis­tique, propitiatoire et impétratoire? — Oui et infailliblement, quand il s'agit des deux premiers. La victime qui est immolée à l'autel, Jésus-Christ, rend à Dieu l’adoration et l’action de grâces de la manière la plus parfaite. Quant à l'effet propitiatoire, la Messe ne remet pas les péchés directement, mais elle dispose à la pénitence et donne les grâces conversion. L'effet impétratoire est obtenu directement, mais non infailli­blement, car il en est de la Messe comme de la prière : pour que son effet soit efficace, elle requiert certaines conditions de la part de celui qui demande et de l'objet que l'on demande (V. N° 329).


Valeur du sacrifice de la Messe. — Dans quelle mesure la Messe produit-elle les effets que nous venons d'énumérer ? — a) Au point de vue de la victime, la Messe est certainement d'une valeur infinie, puis­qu'elle est le même sacrifice que celui de la Croix. — b) Au point de vue de l’application, ses fruits sont proportionnés aux dispositions de ceux pour qui le sacrifice est offert. Ces fruits sont de deux sortes : généraux et spéciaux. Les fruits généraux sont ceux qui sont appliqués à toute l'Église, et plus spécialement, à ceux qui assistent à la Messe. Les fruits spéciaux sont ceux que le prêtre a l'intention d'appliquer à certaines per­sonnes déterminées à l'avance. Étant donné que la Messe est une prière, le prêtre est libre de l'offrir à l'intention de telle ou telle personne qu'il lui plaît.
387. — VII. Le Ministre du sacrifice de la Messe. Conditions requises.
Le Ministre. — Les prêtres seuls sont les ministres du sacrifice de la Messe : art. de foi défini par Je Concile de Trente, sess. XXII, can. 2 contre Luther et Calvin qui prétendaient que tous les chrétiens étaient prêtres. C'est aux Apôtres uniquement et à leurs successeurs dans le sacerdoce, que Notre-Seigneur a dit, après l'institution de l'Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc, xxii, 19). La pratique de l'Église ne laisse d'ailleurs aucun doute sur ce sujet ; elle nous montre, depuis les temps les plus reculés, les évêques et les prêtres de l'Orient et de l'Occi­dent célébrant seuls le saint sacrifice de la Messe. La même tradition, qui nous apprend qu'un laïque peut baptiser, ne parle jamais que des évêques et des prêtres comme ministres de l'Eucharistie.

Les diacres, qui peuvent, avec la permission de l'évêque ou du curé du lieu (voir supra), distribuer la sainte communion, n'ont pas le pouvoir de consacrer le corps et le sang de Jésus-Christ.


Conditions requises. — A. Pour la VALIDITÉ, il faut que le ministre ait : a) le pouvoir d'Ordre, et — b) l’intention de faire ce que l'Église fait.—B. Pour la LICÉITÉ, il doit : — a) être en état de grâce, b) être à jeun, et — c) observer les cérémonies prescrites. En outre, comme la Messe est l'acte le plus grand du ministère sacerdotal, les prê­tres sont tenus d'y apporter les meilleures dispositions, et ils ne doivent monter à l'autel qu'avec toute la sainteté, la pureté de cœur et la piété qu'exige une fonction si sacrée.
388. —VIII Le Sujet du sacrifice de la Messe.
Il faut entendre par sujet du sacrifice de la Messe tous ceux pour qui le saint sacrifice peut être offert. Le Concile de Trente nous enseigne que le sacrifice de la Messe est offert pour les vivants et les morts.
Pour les vivants. — On peut offrir le sacrifice de la Messe : — a) pour les fidèles, justes ou pécheurs ; — b) pour les infidèles, les hérétiques et les schismatiques, afin d'obtenir leur conversion à la foi catholique ; — c) pour les excommuniés tolérés ; d) mais non pour les excommuniés dénoncés, vu que l'Église, en les excommuniant, a eu en vue précisément de les priver des suffrages publics. Toutefois, rien n'empêche que le prêtre offre la messe pour eux, en son propre nom, et sans recevoir d'honoraire.
Pour les défunts. a) Le sacrifice de la messe ne peut être offert pour ceux qui sont incapables d'en recueillir les fruits, c'est-à-dire pour les damnés, pour les enfants morts sans le Baptême, et pour les Saints. On offre bien la Messe en l’honneur des Saints, mais seulement pour rendre grâce à Dieu des dons qu'il leur a accordés, ou bien pour obtenir, par leurs mérites et leur intercession, les biens spirituels et temporels qui peuvent être utiles à notre âme. — b) En outre, il est défendu par les lois ecclésiastiques, de dire la Messe pour ceux qui sont morts en dehors de la communion de l’Église : infidèles, hérétiques, schismatiques, excom­muniés dénoncés, à moins que des signes positifs n'attestent leur bonne foi et leur mort en état de grâce. — c) Mais on peut offrir le saint sacrifice de la Messe pour la délivrance des âmes du Purgatoire : de Foi, Concile de Trente, sess. XXII, can. 3. Si les sacrifices de l'ancienne loi avaient déjà une vertu propitiatoire, comme le témoigne la manière de faire de Judas Macchabée (II Mach., xii, 44), qui offrait des sacrifices pour ses soldats morts dans les combats, combien plus sûrement la messe doit obtenir la rémission des peines dues au péché.
Conclusion pratique.
1° Assister le plus souvent possible à la sainte Messe et avec tout le recueillement et toute la piété dont nous sommes capables. 2° Considérer le saint sacrifice de la Messe comme le spectacle le plus grand et le plus sublime que la terre puisse nous offrir, comme l'acte religieux le plus par­iait. — « Le sacrifice des autels, dit Mgr Pie, est le centre de tout culte catholique. Faites cesser le sacrifice : le temple devient triste et solitaire comme un tombeau, c'est une maison vide et inhabitée, car le sacrifice qui se célèbre sur l'autel est toute la vie du temple... Le sacrifice des autels est le seul hommage digne de Dieu : sans lui la terre n'aurait rien à offrir au ciel : le Très-Haut n'abaisserait jamais les yeux sur cet univers impuis­sant à l'honorer, et la création, œuvre désormais inutile à la gloire de Dieu, retomberait dans les abîmes du néant» (Œuvres sacerdotales).
LECTURES. — 1° Le sacrifice de Melchisédech qui offre à Dieu du pain et du vin, figure du sacrifice de la Messe (Genèse, xiv, 18).

2° Comparaison entre le sacerdoce de Melchisédech et celui de Jésus-Christ dans l’Epître aux Hébreux (vii, viii, ix).

3° Histoire des sacrifices de l'Ancienne Loi : l'holocauste, le sacrifice expiatoire, le sacrifice impétratoire (Lévitique, i, iii, iv).

4° Sacrifice de Salomon (1er Livre des Rois, viii ; 7e Livre des Paralipomènes, v, et vii).

5° Institution de l'Eucharistie comme sacrifice (Luc, xxii, 19).
QUESTIONNAIRE. — I. 1° Qu'est-ce que le sacrifice, dans son sens théologique ? 2° Quelle est l'essence du sacrifice en général ? 3° Tout homme est-il qualifié pour offrir un sacrifice au nom de la société ? 4° Quel est le but du sacrifice.

II. 1° Connaissez-vous plusieurs espèces de sacrifices ? 2° Trouvons-nous des sacri­fices chez les païens ? 3° Combien de sortes de sacrifices y avait-il chez les Juifs ? 4° Quels sont les deux sacrifices de la loi nouvelle ?

III. 1° Qui sont ceux qui nient l'existence du sacrifiée de la Messe ? 2° Sur quoi s'appuie le dogme catholique qui affirme l'existence du sacrifice de la Messe ? 3° Con­naissez-vous le texte du prophète Malachie qui annonce le sacrifice de la Messe ? 4° Par quelles paroles Notre-Seigneur a-t-il institué le sacrifice de la Messe ? 5° Quelle comparaison fait saint Paul entre le sacrifice eucharistique et les sacrifices païens ? 6° Comment peut-on prouver l'existence du sacrifice de la Messe paf la tradition et la raison théologique ?

IV. 1° Quelle est l'essence du sacrifice de la Messe ? 2° Est-il constitué par la consécration et la communion, ou par la consécration seule ?

V. 1° Quels sont les rapports du sacrifice de la Messe et du sacrifice de la croix ? 2° Quelles en sont les ressemblances et les différences ?

VI. 1° Quels sont les effets du sacrifice de la Messe ? 2° Quelle en est la valeur ? 3° Quels en sont les fruits ?

VII. 1° Quel est le ministre du sacrifice delà Messe ? 2° Quelles sont les conditions requises pour offrir validement le sacrifice de la Messe? 3° Et licitement ?

VIII. 1° Quel est le sujet du sacrifice de la Messe ? 2° La Messe peut-elle être offerte pour tous les vivants et pour tous les morts ?


DEVOIRS ÉCRITS. — 1° Quelles sont : — a) les ressemblances ; — b) les diffé­rences qui existent entre les sacrifices anciens, le sacrifice de la croix et le sacrifice de la Messe ? 2° Qu'est-ce qu'une messe de la Sainte Vierge ? 3° Quel est le sens de ces paroles de l'Imitation de Jésus-Christ liv., iv, chap. 5 : « Quand le prêtre célèbre, il honore Dieu il réjouit les anges, il édifie l'Église, il procure aux vivants un secours efficace et aux morts le repos, et il se rend lui-même participant de toutes sortes de biens » ?
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