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Cross-over Buffy


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cross-over
Buffy

Charmed



Des vacances vampiriques

rédaction achevée le 09 mai 2002


Written by Cameron Westlake

N’hésitez pas à me faire parvenir vos réflexions, vos remarques, vos critiques… Comme je n’ai aucun lien de parenté avec les vampires, je ne vous mordrai pas 



cwestlake@aol.com

AVERTISSEMENT :

Catégorie G

Cette fanfiction est en réalité un cross-over reprenant les personnages de deux de mes séries favorites, à savoir Buffy et Charmed. Les indications chronologiques sont volontairement vagues, car je ne voudrais pas prendre le risque de commettre une erreur qui risquerait de jeter la honte sur ma "création". Prue est encore vivante, et je la fais intervenir parce que je connais mieux son caractère que celui de Paige…et parce que c’est aussi une de mes sorcières préférées ! Disons que pour Charmed, mon texte se situe entre la première et la seconde saison, quelque part par-là… Et vers la fin de la 3ème pour Buffy. Précision : cette fic est destinée à ceux qui aiment lire, parce que je dois avouer qu’elle est…euh…plutôt longue.
SPOILERS :

Aucun… On y retrouve l’intrigue de base des deux séries : Buffy est la Tueuse et a pour mission de transformer les vampires en poussières ; Prue, Phoebe et Piper combattent les démons et les sorciers maléfiques.


Résumé :

Prue, Phoebe et Piper décident de s’accorder une semaine de repos bien mérité. Elles ont pour projet de faire un peu de tourisme, mais une panne de voiture les obligent à passer la nuit à Sunnydale. Trouvant l’ambiance étrange, elles décident d’explorer la ville, et se retrouvent ainsi devant le cimetière. Ce qu’elles ignorent encore, c’est que ce dernier sert de repaire à des créatures pas vraiment fréquentables…



Disclaimer :
Malheureusement pour moi (et pour mon compte en banque, lol) les personnages des excellentes séries Charmed et Buffy ne m’appartiennent pas…



Chapitre 1

« Alors ? Tu vois d’où ça vient ? »

Prue Halliwell claqua le capot de la voiture, profondément agacée : « Non, aucune idée !

-C’est peut-être la batterie qui est morte. », hasarda Phoebe.

« Je n’en sais rien. La seule chose vraiment évidente, c’est que nous n’avons plus qu’à passer la nuit ici ! Je vous avais bien dit que ce n’était pas une bonne idée ! On aurait mieux fait de rester chez nous.

-ça y’est ! », soupira Phoebe en levant les yeux au ciel. « Elle recommence ! Prue, si tu continues comme ça, tu vas vieillir avant l’âge ! Tu es bien partie pour le gâtisme précoce !

-Et toi, continue comme ça, et c’est à pied que tu rentreras à San Francisco.

-Eh ! Du calme ! », intervint Piper, qui venait tout juste de descendre du véhicule. « D’accord, ce n’est pas très drôle de tomber en panne comme on vient de le faire, mais ce n’est pas non plus une raison pour nous disputer, d’accord ? Et puis on ne pouvait pas prévoir… »

Prue se força à retrouver un semblant de calme : « Tu as raison. Prenons les valises et n’en parlons plus. Il faut que nous dormions à l’hôtel ; à cette heure-ci, nous ne trouverons plus de garage ouvert.

-Je me demande bien pourquoi personne n’a jamais songé à inventer une formule spécialement conçue pour réparer les voitures. », soupira Phoebe en extirpant du coffre un énorme sac rempli à craquer.

Les trois sœurs réunirent toutes leurs affaires, puis Prue ferma la voiture et elles se mirent en route. Piper était ravie par ce qu’elle voyait : « Cette petite ville a l’air très agréable ! Comment s’appelle-t-elle, déjà ?

-Sunnydale. 

-"Le vallon ensoleillé"… C’est un beau nom !

-J’espère seulement qu’ils ont de quoi accueillir les touristes égarés.

-Nous ne sommes pas égarées. », rappela Phoebe. « Nous sommes juste en panne !

-Juste ? », s’offusqua son aînée. « Moi, je trouve que ça suffit amplement comme ça !

-Personne n’a prétendu le contraire… Seulement, ce qui est fait est fait, et ce n’est sûrement pas en nous étranglant les unes les autres qu’on y changera quelque chose ! Et puis regardez ! » Piper désigna une façade de son bras valide, c’est-à-dire de celui qui ne portait aucun sac. « Cet hôtel est très accueillant !

-Attends de voir la tête des propriétaires avant de tirer ce type de conclusion. »

Phoebe poussa un autre soupir rempli de lassitude : « Prue, il y a des jours où tu es aussi agréable qu’une rage de dents ! »

Sa sœur ne jugea pas très utile de répondre à ce compliment, et elles franchirent bientôt le seuil de l’hôtel ; c’était une bâtisse de construction assez ancienne, décorée sobrement. Un vieil homme, assis derrière un guichet presque trop haut pour lui, posa sur elles un regard scrutateur. Prue fit semblant de ne rien avoir remarqué et prit la parole la première : « Bonjour. Nous aimerions avoir trois chambres, s’il vous plait. Est-ce que c’est possible ? »

Le vieil homme sourit poliment : « Je pourrais même vous louer tout l’hôtel, si vous le souhaitiez. »

Phoebe considéra avec une légère surprise le panneau de bois accroché au mur ; ce panneau servait de support à toute une série de crochets, et des clefs y étaient accrochées, attendant qu’on veuille bien s’en servir. Certaines étaient même couvertes de poussières.

« Il n’y a donc aucun touriste, en ce moment ? », s’étonna-t-elle à voix haute.

L’homme haussa les épaules : « Vous savez, Sunnydale n’offre pas beaucoup de distractions… Les gens préfèrent passer leurs vacances dans des grandes villes, maintenant, comme Los Angeles, San Francisco…et ils ont raison.

-Nous venons justement de San Francisco ! », intervint Piper.

« Alors retournez-y vite ! Ne restez pas ici ! »

Les trois sœurs échangèrent un regard interrogateur, comme pour s’assurer qu’elles avaient toutes entendu la même réplique.

« Pourquoi ne resterions-nous pas ? », s’enquit Phoebe, de plus en plus stupéfaite.

Les mains du vieil homme se crispèrent : « Vous ne devez pas rester. », répéta-t-il, insistant.

Prue décida qu’il était temps de mettre un terme à cette discussion absurde : « Notre voiture est en panne, et nous n’avons pas d’autres solutions que de passer la nuit ici. Maintenant, allez-vous nous attribuer nos chambres, ou bien va-t-on être obligées de dormir à la belle étoile ?

-Je… Bien sûr, vous pouvez rester…mais…promettez-moi une chose, s’il vous plait. »

Phoebe s’attendait à quelque chose comme : « Ne mettez pas la télé à fond. » ou bien encore « Essuyez le lavabo avant de partir. », mais la suite fut tout à fait imprévisible : « Ne sortez pas ce soir. Sous aucun prétexte.

-Et pourquoi ne le ferions-nous pas ? », demanda Piper, elle aussi très intriguée.

Des tremblements commençaient à agiter les mains du grand-père : « Cette ville est dangereuse. Il ne faut jamais sortir après le coucher du soleil. Ne l’oubliez pas. Et partez dès que votre voiture sera prête. Je vais appeler le garage pour vous, d’accord ?

-Vous êtes vraiment très pressé de nous voir repartir, pas vrai ? »

Le vieil homme ne répondit pas ; au lieu de ça, il baissa la tête, comme accablé. Puis, enfin, il contourna son guichet et récupéra trois clefs sur le tableau, pour les confier à ses visiteuses.

« Ne sortez pas. », leur répéta-t-il encore, tandis qu’elles s’engageaient dans l’escalier.

Prue, Phoebe et Piper s’arrêtèrent sur le pallier et jetèrent un coup d’œil derrière elle.

« Tu parles d’une manière d’encourager le tourisme ! », s’exclama Phoebe. « Pas surprenant que cet hôtel soit aussi désert que le Sahara !

-Ce type est vraiment bizarre. », commenta Prue, soucieuse.

« Non ? Tu crois ? Peut-être que c’est seulement parce qu’il n’aime pas la compagnie ! » Phoebe regarda le numéro de la chambre qui lui avait été attribuée : « N°03. Parfait, pour la cadette de la famille ! » Elle considéra sa sœur, qui s’était approchée de la porte voisine : « Piper, ne me dis pas que tu as la chambre n°2 ! »

L’interpellée sourit : « Si, précisément ! Et toi, Prue ?

-Chambre n°1.

-Quelle originalité ! », plaisanta Phoebe. « Bon, qu’est-ce qu’on fait ?

-Aucune idée. On pose nos valises, on se rafraîchit…et puis on cherche un coin sympa où dîner. Qu’est-ce que vous en dites ? »

La proposition de Piper fit l’unanimité. Quinze minutes plus tard, les sœurs Halliwell se retrouvèrent dans le hall de l’hôtel. Le grand-père, perché sur un vieux tabouret, les observait à la dérobée. Prue aurait parié qu’il cherchait à deviner leurs intentions.

« Nous allons faire le tour de la ville. », annonça-t-elle pour lui faire remarquer qu’elle avait compris son manège.

Il acquiesça vaguement, les regarda sortir puis murmura encore, cette fois pour lui-même : « Rentrez avant le coucher du soleil. S’il vous plait, rentrez avant que le soleil ne soit complètement couché. »


Cela faisait une vingtaine de minutes que les trois sœurs déambulaient dans Sunnydale, et elles n’avaient pas encore eu l’occasion de croiser beaucoup de monde. Soudain, Phoebe s’immobilisa et désigna une direction du doigt : « Eh ! Regardez : ce coin a l’air chouette ! Si on allait y faire un tour ? »

Devant elles, se trouvait un lieu appelé "le Bronze". Il semblait faire office de boîte de nuit.

Prue n’avait pas une envie folle d’y entrer, mais elle suivit néanmoins le mouvement ; elle réalisa alors que Sunnydale n’était pas aussi dépeuplé que ça : toute la jeunesse de la ville donnait l’impression de s’être fixé rendez-vous au Bronze. Phoebe était ravie, et elle s’élança sur la piste de danse tandis que ses sœurs se frayaient un chemin parmi la foule. Elles parvinrent à trouver une table, et un serveur s’empressa de prendre leur commande. Quelques minutes plus tard, il leur apporta leurs verres et leur souhaita une bonne soirée.
« Aïe ! », s’écria Phoebe, légèrement furieuse.

Elle dansait depuis un bon moment maintenant, motivée par la musique jouée par un groupe de musiciens plutôt doués, et elle venait juste de se faire bousculer par un danseur maladroit.

« Désolé ! Vraiment désolé ! », lui répondit une voix qui semblait sincère.

Elle se retourna pour considérer son "agresseur" : c’était un jeune homme aux cheveux noirs, habillé d’une manière assez peu recherchée. Elle décida de lui sourire, histoire de le rassurer : « Pas de quoi ! C’est ce qui arrive quand il y a trop de monde sur une piste de danse !

-Et c’est aussi ce qui arrive quand on danse comme un manche à balai. Soit je marche sur les pieds des pauvres filles qui ont bien voulu de moi comme cavalier, soit je bouscule les gens…

-C’en est à ce point ?

-Ouais, j’en ai peur ! »

Le sourire de Phoebe se fit plus franc ; elle commençait à trouver son interlocuteur sympathique.

« Tu es nouvelle dans le coin ? lui demanda-t-il.

-Non. Je suis juste de passage. De passage forcé, en fait. Nous venons de San Francisco… Notre voiture est tombée en rade sans crier gare, alors nous sommes forcées de rester ici pour la nuit. Et du coup, nous jouons aux touristes !

-Nous ?

-Oui : mes sœurs et moi. Je m’appelle Phoebe. Phoebe Halliwell. Et toi ?

-Alex. Alex Harris. Enfin, Alexander, mais mes amis m’appellent Alex, c’est plus court. »

Au même instant, une jeune fille rousse, à l’allure presque chétive, apparut et voulut entraîner le prénommé Alex loin de la piste.

« Alex ! Mais qu’est-ce que tu fabriques ? Ça fait dix minutes que je te cherche ! »

Il tenta de protester, sans trop de succès : « Eh ! Mais laisse-moi tranquille ! Je discutais ! Ce n’est pas interdit, quand même ! On est en démocratie, Willow, tu sais ce que ça veut dire ? »

La jeune fille ne se formalisa pas de cette réponse : « On est peut-être en démocratie, mais on est surtout à Sunnydale. Tu te souviens ce que ça veut dire, ou bien il faut que je te rafraîchisse la mémoire ? »

Alex parut interloqué et dévisagea son amie : « Problèmes en vue ?

-Gros gros gros ennuis, même, si j’en crois Buffy !

-Non ? Rien que ça ? »

Il allait se décider à faire demi-tour quand Phoebe le rattrapa : « Rien de grave, au moins ?

-Penses-tu ! répondit gaiement Alex. Rien d’autre que la routine.

-Je peux vous aider, si vous voulez…

-Non, pas de problème : on y est habitués, nous, aux vamp…ouille ! »

Discrètement, Willow avait asséné un coup de talon dynamique à la cheville d’Alex, qui réalisa au même instant qu’il avait bien failli gaffer.

« Bon, ajouta-t-il précipitamment, faut que j’y aille ! Peut-être à plus tard ! »

Phoebe les regarda s’éloigner, lui et Willow, et fronça les sourcils, songeuse : « Curieux ! », monologua-t-elle avant d’aller retrouver ses sœurs.
Lorsque Phoebe s’assit à leur table, Prue et Piper venaient tout juste de terminer leurs boissons respectives.

« Déjà fatiguée ? rigola Piper en voyant sa sœur prendre place sur la chaise restée vide.

-Dites, et si on sortait ? », proposa Prue. « Je sais que je suis rabat-joie, mais je n’ai pas très envie de passer la nuit ici… »

Ses sœurs ne firent aucune difficulté à se lever, et elles prirent bientôt la direction de la sortie. Dehors, tout était devenu sombre, ce qui incita Piper à se souvenir des recommandations de l’hôtelier : « Le soleil est couché, et nous sommes toujours dehors. Que va-t-il nous arriver, à votre avis ?

-Je ne sais pas. », répondit Phoebe. « Peut-être qu’on va toutes les trois se transformer en citrouilles géantes, ou en escargots…

-En escargots ? Pourquoi en escargots ? », s’étonna Prue.

Phoebe haussa les épaules : « Pourquoi pas ? Tu aurais préféré que je dise en limaces, peut-être ?

-Ceci étant, reprit Piper, plus sérieusement, je me demande bien pourquoi il nous a mis en garde de cette façon ! Tout a l’air parfaitement normal…

-Possible… »

Les deux sœurs se tournèrent vers leur aînée : « Qu’est-ce qui te tracasse ?

-Rien… C’est juste que… Vous n’avez pas remarqué ? Tous les promeneurs que nous croisons semblent pressés de rentrer chez eux…et ils ne se déplacent que par groupe.

-C’est vrai, approuva Piper. C’est un peu comme s’ils craignaient quelque chose.

-Mais quoi ? », demanda Phoebe, se rappelant brusquement du comportement inhabituel du dénommé Alex.

« Pour le savoir, nous n’avons qu’à explorer davantage le secteur ! », déclara Prue. « Après tout, nous ne sommes peut-être pas là par hasard !

-Qu’est-ce que tu veux dire ?

-Eh bien… Peut-être que nous pourrons nous rendre utiles…

-Tu veux insinuer que notre panne de voiture ne serait pas vraiment naturelle ? »

Phoebe semblait sceptique.

« Je ne sais pas…mais c’est possible, tu ne crois pas ?

-Si, probablement… Une fois assimilée l’idée que nous sommes des sorcières, tout paraît possible, c’est certain !

-On peut toujours marcher un peu. », décréta Piper. « Comme ça, nous serons peut-être fixées ! »
« BUFFY ! Attention ! »

Ce cri d’alarme avait été parfaitement inutile : Buffy avait déjà vu arriver la menace, et elle s’était prestement retournée pour y faire face. Le vampire qui avait eu l’intention de la transformer en hot-dog géant n’eut guère le temps de changer de trajectoire ; il poussa un cri terrifiant…et se retrouva métamorphosé en poussières. Décidément, c’était encore comme ça que Buffy les préférait : réduits à l’état de cendres, et donc parfaitement inoffensifs.

« Je n’aime pas du tout cette recrudescence vampirique. », commenta Willow, qui se tenait un peu en retrait et observait la scène avec angoisse.

« Moi non plus ! affirma Buffy, qui venait de pulvériser un autre mort-vivant. Huit vampires en à peine vingt minutes, c’est franchement trop ! Quand je pense que Giles ne me paie même pas mes heures supplémentaires…

-Ah ! soupira Alex, compatissant. Ce qu’ils sont radins, ces Anglais ! »

Buffy jeta un regard circulaire autour d’elle ; tout était redevenu tranquille…momentanément.

« Rigole, lança-t-elle à l’intention d’Alex, mais si je touchais ne serait-ce qu’un dollar par vampire écrabouillé, je serais déjà milliardaire !

-Ce serait chouette… Tu pourrais t’offrir un beau pieu en or massif. Quelle chance ! »

Buffy brossa son pull du revers de la main, histoire de chasser les quelques particules vampiriques qui s’y trouvaient encore, puis elle alla rejoindre ses amis : « Je crois que c’est bon ; ils ont eu l’air de comprendre la leçon.

-Tu crois que c’était seulement un hasard qu’il y en ait autant d’un coup ? », s’enquit Willow, anxieuse.

« Je ne pense pas, non… J’ai bien peur que ces mochetés ne nous préparent encore une belle surprise.

-De quel genre ? questionna Alex. Style "fin du monde" ? »

Buffy ne répondit pas, et Willow remarqua qu’elle regardait fixement dans une direction précise.

« Buffy ? Est-ce que ça va ? »

La Tueuse mit aussitôt un doigt devant sa bouche, pour inciter ses amis au silence : « Chut !

-Quoi, "chut" ? », s’étonna Alex.

« Je crois que Buffy a vu quelque chose. », murmura Willow, tandis que la personne ainsi désignée se détournait d’eux pour se diriger silencieusement vers une chapelle, sous le regard inquiet de ses amis.
« Vous avez entendu ça ? On dirait qu’il y a du monde au cimetière ! »

Prue secoua les épaules : « Du monde ? À cette heure-ci ? Impossible ! »

Au même instant, presque à la même seconde, un hurlement effrayant retentit. On aurait dit un cri de douleur, mais il y avait aussi une bonne dose de rage dans cette clameur. Les trois sœurs frémirent.

« Et ça ? demanda Phoebe. Tu en dis quoi ?

-J’en dis que nous allons peut-être prochainement comprendre le comportement de l’aubergiste ! », répondit Piper en réprimant un frisson.

« On fait quoi ? », interrogea Phoebe, qui commençait à se demander si cette promenade nocturne était vraiment une excellente idée.

« Maintenant qu’on est là, il est trop tard pour faire marche arrière ! affirma Prue. Allons voir ce qui se passe là-dedans. »

Piper marqua un temps d’arrêt : « Euh… Tu es sûre que c’est une bonne idée ? C’est un cimetière, après tout, et puis il fait nuit…

-Il faut que nous sachions ce qui se passe dans cette ville ! », décida Prue d’une voix très assurée.

Piper ouvrit la bouche pour faire entendre une autre protestation, mais déjà sa sœur avait poussé la grille qui donnait accès à l’intérieur du cimetière. Seule la lune éclairait les lieux, donnant aux pierres tombales une allure encore plus sinistre qu’à l’ordinaire.

« Je n’ai jamais vu un cimetière aussi mal entretenu ! », commenta Phoebe en examinant les tombes fissurées. « Pour un peu, ça ressemblerait presque à un champ de bataille ! »

Prue s’arrêta brusquement, sans prévenir, et fit signe à ses compagnes de se taire. Elle tendit l’oreille, imitée par ses sœurs ; au loin, on distinguait clairement le bruit d’une conversation.

« Drôle d’endroit pour faire la causette. », fit entendre Phoebe.

« Je crois que ça vient de par-là. », déclara Piper en pointant le doigt vers la droite.

« Moi aussi. Essayons de ne pas nous faire voir. »

Elles se mirent à longer les murs glacés des caveaux de famille ; elles pensaient avoir été suffisamment discrètes pour ne pas se faire voir mais, soudain, une silhouette se dressa devant elles…et pointa en leur direction une chose pointue qui ressemblait fortement à une arme.

« Eh ! », cria Phoebe, effrayée.

Immédiatement, la silhouette hurla et se retrouva projetée quelques mètres plus loin. Prue n’avait pas eu besoin de réfléchir longtemps pour se décider à faire usage de son pouvoir. En vérité, elle n’avait même pas réfléchi du tout : le phénomène s’était déclenché de lui-même, par une sorte de mécanisme d’autodéfense. Presque aussitôt, deux autres personnes se précipitèrent en appelant : « Buffy ? Buffy !!! »

La prénommée Buffy se releva tant bien que mal : « ça va. », maugréa-t-elle en ramassant son arme et en considérant les trois sœurs.

« Dites, c’est un cimetière ou un club de vacances ? », questionna Phoebe, qui devinait que toute cette agitation n’avait rien de normale. Soudain, elle réalisa qu’elle connaissait les deux compagnons de la dite-Buffy. Alex et Willow la reconnurent aussi.

« Tiens ! commenta Alex. On a raison de prétendre que le monde est petit, on dirait !

-Effectivement. », approuva Phoebe.

« Tu le connais ? S’étonna Piper.

-Vaguement. Il m’a bousculé quand on était au Bronze.

-Je ne savais pas que le vieux cimetière de Sunnydale figurait sur les guides touristiques. », ironisa Alex.

« Qu’est-ce que ça signifie ? », intervint Prue, qui n’y comprenait rien.

« Bonne question. » Alex se tourna vers Buffy : « Comment ont-elles fait pour te mettre K.O ?

-Elles ne m’ont pas mise K.O ! Objecta Buffy, agacée.

-Tu es tout de même tombée…

-J’ai été…comme projetée dans les airs. » Elle dévisagea successivement les trois sœurs, puis son regard s’arrêta sur Prue. « D’ailleurs, il va falloir que vous m’expliquiez comment vous avez fait ça !

-Rien ne nous y oblige. », répliqua Prue en soutenant son regard.

Alex désigna le pieu que Buffy tenait toujours fermement dans la main droite : « Eh ! Vous avez vu ça ? Vous croyez que c’est quoi ? Un cure-dent géant ? Si j’étais vous, j’éviterais de contrarier Buffy, parce qu’elle sait très bien se servir de ces trucs-là…et elle y arrive encore mieux quand elle est en colère !

-Merci du conseil. »

Prue fixa son regard sur le pieu, et celui-ci échappa à l’étreinte de sa propriétaire, pour atterrir dans les mains de la sorcière. Willow ouvrait des yeux grands comme des soucoupes : « C’est…magique ! s’écria-t-elle, bouleversée.

-Moi, marmonna Buffy, je dirais plutôt que c’est suspect !

-Ce sont des sorcières ! De vraies sorcières ! »

Phoebe se tourna vers sa sœur : « Tu n’aurais pas pu te passer de cette démonstration ?

-Que se passe-t-il ici ? intervint Piper. Qui êtes-vous ?

-Je vous repose la question. », répliqua Buffy, cinglante.

« Je m’appelle Piper Halliwell, et voici mes deux sœurs : Prue et Phoebe.

-Et vous êtes des sorcières ! »

Willow avait oublié toute sa méfiance ; elle était ravie.

« On aurait dû préparer un philtre qui rend amnésique. », regretta Phoebe.

Willow se tourna vers Buffy : « Je crois qu’on devrait leur faire confiance. », affirma-t-elle. « Ce sont forcément de bonnes sorcières, sinon elles en auraient déjà profité pour nous attaquer !

-Elles m’ont attaquée ! », répliqua Buffy.

« Je me suis défendue, c’est tout. », rétorqua Prue en désignant le pieu. « Vous nous avez fichu ce vieux morceau de bois pourri sous le nez, et votre attitude n’incitait pas vraiment au dialogue !

-Monsieur Pointu n’est pas un vieux morceau de bois pourri. », s’offusqua Buffy. « C’est un pieu, figurez-vous !

-Un pieu ? » Phoebe considéra brièvement l’objet en question. « Un vrai ?

-Le trafic de faux pieux n’a pas encore atteint les frontières de Sunnydale. Alors oui, aux dernières nouvelles, c’était un vrai pieu. Et j’y suis très attachée…alors si vous voulez bien me le rendre…

-Pas avant d’avoir obtenu des explications ! », déclara Prue.

Buffy soupira ; elle détestait cette situation.

« Très bien : alors soyons bref. Je m’appelle Buffy, je suis la Tueuse, et j’ai pour mission de zigouiller tous les vampires, les démons et les autres machins antipathiques qui traînent dans le coin. Ça vous convient ? »

En guise de réponse, Prue lui lança Monsieur Pointu, qu’elle récupéra au vol.

« Voilà, c’est mieux comme ça. », dit-elle seulement.

« Quoi ? s’exclama Alex. C’est tout ce que ça vous inspire ?

-Vous voudriez qu’on dise quoi ?

-Vampires, démons… Ce sont des mots qui choquent, quand même !

-Pour ce qui est des démons, soupira Phoebe, j’en ai vraiment assez de toujours en entendre parler ! C’est vrai, quoi : on dirait qu’il n’y a qu’eux sur Terre !

-Vous êtes de vraies sorcières, hein ? », s’écria Willow, enthousiaste. « De vraies de vraies, pas vrai ? » Son vocabulaire semblait s’être soudainement amenuisé, pour ne plus comporter que les mots  "vrai" et "sorcières".

« Je n’ai pas encore entendu parler de trafic de sorcières. », répondit froidement Prue en dévisageant Buffy. « Ça doit vouloir dire que nous sommes effectivement de vraies sorcières.

-Aïe ! », fit entendre Alex. « Je n’aime pas du tout cette ambiance !

-Tu n’es pas le seul. », marmonna Buffy.

« Mais ce sont des sorcières ! », répéta Willow, toujours aussi heureuse.

« Ça ne change rien à l’histoire, répliqua la Tueuse. Elles ont des manières que je n’apprécie pas…et je trouve franchement suspect qu’on vienne se promener dans un cimetière à la nuit tombée. Qu’est-ce que vous cherchiez ?

-Eh bien…pas les ennuis, en tous cas ! »

Piper n’aimait pas le ton que prenait cette conversation…et elle aimait encore moins l’air presque féroce qu’affichait son aînée.

« Nous avons simplement entendu des bruits de bagarre, alors nous sommes entrées pour voir ce qui se passait. Une telle animation dans ce genre de lieu, ce n’est pas très fréquent, alors notre curiosité est compréhensible, vous ne… »

Phoebe fut brutalement interrompue par sa sœur : « Laisse tomber les justifications. Nous n’en avons pas besoin. Nous sommes libres d’aller où bon nous semble sur cette planète, alors inutile de leur rendre des comptes ! Allez, venez, on rentre. »

Enchaînant l’acte aux paroles, Prue fit demi-tour et s’engagea au milieu d’une allée sinueuse. Piper la suivit avec empressement, trop heureuse de voir le débat s’achever.

« Bon… Eh bien… Heureuse de vous avoir connus ! », lança Phoebe avant de rejoindre ses sœurs en courant. « Et passez une bonne soirée, surtout ! »

Willow les regarda s’éloigner d’un air navré.

« Tu les as vexées. », reprocha-t-elle à son amie.

Buffy haussa les épaules, imperturbable, puis elle décréta qu’elle devait poursuivre sa patrouille. Ses compagnons ne la suivirent pas immédiatement.

« J’aurais bien aimé leur parler davantage. », regretta Willow. « J’aurais eu plein de questions à leur poser ! Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre de vraies sorcières ! Enfin, je veux dire…de vraies de vraies ! »

Alex sourit : « Will, je trouve que ton vocabulaire connaît quelques rétrécissements, en ce moment.

-Possible, admit-elle distraitement. N’empêche, c’est vraiment dommage !

-Tout ce que j’espère, déclara Alex, c’est qu’elles ne vont pas s’empresser de nous transformer en crapauds pour nous faire regretter notre impolitesse ! »


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