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André Durand présente l’intérêt documentaire de ‘’À la recherche du temps perdu’’


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Au contraire, Charlus était « au fond défaitiste » (III, page 761). « Pire encore, car il allait plus loin que ne pas souhaiter passionnément la victoire de la France, il souhaitait plutôt, sans se l’avouer, que l’Allemagne sinon triomphât, du moins ne fut pas écrasée comme tout le monde le souhaitait. » (III, page 773). « Pour des raisons diverses - parmi lesquelles celle d’avoir eu une mère duchesse de Bavière pouvait jouer un rôle - il n’avait pas de patriotisme. Il était par conséquent du corps-France comme du corps-Allemagne. […] Son détachement était complet. Or, dès lors qu’il n’était plus qu’un spectateur, tout devait le porter à être germanophile, du moment que, n’étant pas véritablement français, il vivait en France [car] les sots sont en tout pays les plus nombreux ; nul doute que, vivant en Allemagne, les sots allemands défendant avec sottise et passion une cause injuste ne l’eussent irrité ; mais, vivant en France, les sots français défendant avec sottise et passion une cause juste ne l’irritaient pas moins. » (III, page 774). Sa brouille avec Mme Verdurin « n’avait fait que s’aggraver » : elle « se servait même des événements présents pour le discréditer davantage. […] Mme Verdurin affectait de croire qu’il n’était pas français […] ‘’Il est prussien’’, disait la Patronne. […] Si nous avions un gouvernement plus énergique, ça devrait être dans un camp de concentration. [...] Pendant deux ans, Charlus n’a pas cessé d’espionner chez moi. » (III, pages 764-765) ; se souvenant de la localisation de la Raspelière, elle ajoutait : « Il était sûrement chargé par les Allemands de préparer là une base pour leurs sous-marins. […] Il avait préféré habiter Doncières où il y a énormément de troupe. Tout ça sentait l’espionnage à plein nez.» (III, page 766). Il est amusant de constater que se voyait refuser la qualité de Français celui qui la refusait à Bloch ! On apprend plus tard que, du fait de sa germanophilie, « si longtemps après la guerre, il gémissait de la défaite des Allemands » (III, page 864).

Morel « n’aurait pas dû être là, pour la raison qu’il n’était nullement réformé. Simplement, il n’avait pas rejoint et était déserteur, mais personne ne le savait. » (III, page 730). Charlus lui avait obtenu une place dans la presse ; il y écrivait des chroniques scandaleuses où il l’attaquait, l’appelant « Frau Bosch », « Frau van den Bosch », « Tante de Frankfort » ou « Gaillard d’arrière » (III, page 767).

La guerre touchant tout de même Paris, Marcel fut surpris au sortir de l’hôtel de Jupien par « le bruit d’une détonation, une bombe que les sirènes n’avaient pas devancée », tandis que « les tirs de barrage commencèrent, et si violents qu’on sentait que c’était tout auprès, juste au-dessus de nous, que l’avion allemand se tenaitEn un instant, les rues devinrent entièrement noires. Parfois seulement, un avion ennemi qui volait assez bas éclairait le point où il voulait jeter une bombe. […] Les flammes d’un incendie m’éclairèrent et je pus retrouver mon chemin cependant que crépitaient sans arrêt les coups de canons»  (III, page 833). Il se réfugia alors dans les couloirs du métro, avec de nombreux autres Parisiens.

Françoise était toujours torturée par le maître d'hôtel qui était désolé parce que « la victoire des Alliés semblait, sinon rapprochée, du moins à peu près certaine » (III, page 842). Un de ses neveux, « tout petit cafetier sans fortune qui, parti à la mobilisation âgé de vingt-cinq ans en laissant sa jeune femme seule pour tenir le petit bar », avait été tué, et des « parents millionnaires », « retirés depuis longtemps après fortune faite », « s’étaient remis cafetiers […] pour aider leur nièce sans appui » et Proust indiqua leur nom réel : « Larivière.» (III, pages 845-846). 


Ce tableau de la vie de ces « embusqués » (III, page 735) de l’arrière qui vivent à l’écart de la guerre (un des militaires de l’hôtel de Jupien le constata : « À Paris c’est épatant ; on ne dirait pas qu’il y a la guerre » [III, page 811]), où le vice de Charlus et de Saint-Loup s’était exarcerbé et où un nouveau snobisme règnait dans la société, fait mieux comprendre la colère que Céline (qui, lui, combattit et fut même blessé) exprima à leur sujet dans ‘’Voyage au bout de la nuit’’ ! Et que dire des ‘’Croix de bois’’ de Roland Dorgelès, roman qui était un témoignage exceptionnel sur la Grande Guerre, où, avec un réalisme parfois terrible mais toujours d’une généreuse humanité, cet écrivain qui y avait combattu avait décrit la vie des tranchées dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments exceptionnels, mais n’obtint pas le prix Goncourt qui revint à Proust pour ‘’À l’ombre des jeunes filles en fleurs’’?
L’après-guerre
Proust montra encore des suites de la guerre : les conséquences de la révolution russe, les élections en France et le changement dans la société française.
« On vit tout d’un coup les victimes du bolchevisme, des grandes-duchesses en haillons dont on avait assassiné les maris dans une brouette, les fils en jetant des pierres dessus après les avoir laissé sans manger, fait travailler au milieu des huées, jetés dans des puits parce qu’on croyait qu’ils avaient la peste et pouvaient la communiquer. Ceux qui étaient arrivés à s’enfuir reparurent tout à coup. » (III, page 854). Aussi la duchesse de Guermantes qui, « jeune fille, avait fait preuve de tant d’impertinente audace […] à l’égard de la famille impériale de Russie » se montra « sous un jour encore plus favorable » car elle « fut peut-être seule, après la révolution russe, à faire preuve à l’égard des grandes-duchesses et des grands-ducs d’un dévouement sans bornes. » (III, page 852). Mais les jeunes aristocrates, eux, étaient alors « bolchevisants et valseurs » (II, page 400).

Marcel imagina que Saint-Loup, s’il avait survécu, « eût pu facilement se faire élire député dans les élections qui suivirent la guerre, l’écume de niaiserie et le rayonnement de gloire qu’elle laissa après elle, et où, si un doigt de moins, abolissant des siècles de préjugés, permettait d’entrer par un brillant mariage dans une famille aristocratique, la croix de guerre, eût-elle été gagnée dans les bureaux, suffisait pour entrer, dans une élection triomphale, à la Chambre des Députés, presque à l’Académie française. [...] Grâce à l’enfarinement du Bloc national, on avait aussi repêché les vieilles canailles de la politique, qui sont toujours réélues. [...] Un autre habitué de Jupien, le député de l’Action Libérale, fut réélu sans concurrent. Il ne quittait pas l‘uniforme d’officier de territoriale, bien que la guerre fût finie depuis longtemps. Son élection fut saluée avec joie par tous les journaux qui avaient fait l’’’union’’ sur son nom, par les dames nobles et riches qui ne portaient plus que des guenilles par un sentiment de convenance et la peur des impôts, tandis que les hommes de la Bourse achetaient sans arrêter des diamants non pour leurs femmes mais parce qu’ayant perdu toute confiance dans le crédit d’aucun peuple, ils se réfugiaient vers cette richesse palpable, et faisaient ainsi monter la de Beers de mille francs.» (III, pages 853-854).

Surtout, pour Proust, sorte de moralité d’’À la recherche du temps perdu’’, le «monde» s’était transformé, le faubourg Saint-Germain ayant absorbé et assimilé la bourgeoisie. Mais Marcel apporta cette nuance en disant avoir « vu les nobles devenir vulgaires quand leur esprit […] était vulgaire. » (III, page 914).
Les lignes consacrées aux élections prouvent quelle vive plume de satiriste Proust aurait pu plus souvent manier s’il ne s’était complu, dans son tableau de la société, à une béate admiration de l’aristocratie !

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Le déploiement d’une vaste culture
Celui qui appela « érudition » « cette fuite loin de notre propre vie que nous n’avons pas le courage de regarder » (III, page 891), qui était un véritable érudit, évoqua de nombreux personnages, de nombreux événements, de nombreux créateurs, de nombreuses oeuvres.

On peut relever des mentions à  :


- la Bible : Adam ; Ève ; Abraham ; Moïse ; Zéphora ; « les Hébreux dans la mer Rouge » (II, page 39) ; la femme de Loth ; Jethro ; Sarah ; Isaac ; Joseph ; Pharaon ; la femme de Putiphar ; David ; Bethsabée ; Salomon ; Tobie ; le ‘’Livre de Daniel’’ ; Goliath ; Jessé ; l’archange Gabriel ; l’archange Michel ; l’archange du Jugement dernier ; l’ange Raphaël ; Ionathan (déformation, par le directeur du Grand Hôtel de Balbec, du nom de Jean-Baptiste, le Iaokanann de Flaubert) ; saint Jean-Baptiste ; Hérode ; Lazare ; saint Pierre ; saint Jacques ; saint Paul ; saint Thomas ; etc.

- les mythologies grecque et romaine : Adonis ; Agamemnon ; le fleuve Alphéios ; Amaryllis ; Amphiétès ; Amphitryte ; Amphitryon ; Andromède ; Anténor ; Apollon ; Arès ; Argonaute ; Argus ; Artaban ; Athéné (aussi Pallas Tritogeneia) ; Bacchus ; Boréas ; Calypso ; Cérès ; Circé ; les Danaïdes ; Diane ; Diomède ; Éaque ; Endymion ; Éole ; Éôs ; Europe ; Eurydice ; Eurynome (II, page 689) ; Galatée ; la nymphe Glaukonomé ; Hadès ; Hégéso ; Hélios ; Héra ; Hercule ; Hypnos ; Icare ; Ixion ; Janus ; Junon ; Jupiter ; Léda ; Léthé ; Léto (II, page 689) ; Leucothéa ; Mars ; Méduse ; Mentor ; Mercure ; Métis (II, page 689) ; Minerve ; Minos ; Mnémosyne (II, page 689) ; Neptune ; Nérée et les Néréides ; Niké ; Noé ; les Orgiophantes ; Orphée ; Pan ; Prométhée ; Protée ; une Pythie ; Rhadamante ; Saturne ; Thanatos ; Thémis (II, page 689) ; Thésée ; Thétis ; Tirésias ; Vénus ; Zéphyros ; Zeus (II, page 201, le Kronion) ou Jupiter (II, page 689) ;

- la mythologie celte : les fées Mélusine et Viviane) ;

- la mythologie germanique : Siegfried (II, page 87) ; les « nornes » (I, page 719) ; les Walkyries ;

- la mythologie scandinave : le dieu Odin, les Nornes (qui sont les Parques) ;

- l’Histoire :

- l’histoire grecque : Alexandre le Grand ; Anaxagore ; Apollonius de Tyane ; Aristote ; Aspasie ; Démosthène ; Diogène ; Hélène ; Ménélas ; Ménandre ; Xénophon ;

- l’Histoire romaine : les Albins ; Tarquin le Superbe ; Hannibal (II, page 417) ; Lucullus ; Régulus ; Mécène (II, page 955) ; Néron ; Antoine ; Auguste ; la famille Barca de Carthage ; Cléopâtre, Spartacus ; l’empereur Hadrien ;

- la religion chrétienne : saint Tuden ; saint Ursal ; sainte Ursule ; saint Antoine de Padoue ; saint Bonaventure ; saint Barsanore ; saint Martin ; saint Sébastien ; saint Théophile ; saint Bernard ; sainte Blandine ; sainte Cécile ; sainte Élisabeth ; saint Georges ; saint Merculph ; saint Gofroi ; saint Hilaire ; saint Firmin ; saint Joachim ; Louis d’Harcourt, patriarche de Jérusalem et évêque de Bayeux ; saint Lawrence O’Toole ; saint Grégoire le Grand ; saint François d’Assise ; saint Laurent de Brèvedent ; Jules II ; Léon X ; Pie IX ;

- l’Histoire de l’Orient : Brahma ; Assourbanipal ; Héliogabale ; Darius ; Xerxès ; Théodora ; « ce Mahomet II […] qui, ayant senti qu’il était amoureux fou d’une de ses femmes, la poignarda afin, dit naïvement son biographe vénitien, de retrouver sa liberté d’esprit. » (I, page 355) ;



- l’Histoire de France : Vercingétorix ; puis tout un Moyen Âge plus ou moins de fantaisie à partir des églises Saint-Hilaire ou Saint-André-des-Champs ; tandis que sont cités des figures : Wiscar, Hérimbald et Hérimund, chefs normands ; Sigebert ; Mérovée ; Dagobert ; saint Éloi ; Charlemagne ; les Carlovingiens (ou Carolingiens) ; Théodebert ; Childebert ; Robert Ier ; Charles le Bègue ; les Capétiens ; Philippe le Hardi ; Philippe VI de Valois ; Louis VI ; Suger ; Éléonore d’Aquitaine ; Isabeau de Bavière ; Blanche de Castille ; Louis IX (saint Louis) ; Jean sans Peur ; Louis d’Orléans ; Jeanne d’Arc ; Saintrailles ; Charles V ; Charles VI ; Charles VII ; Louis XI ; Catherine de Foix ; Anne de Bretagne ; Diane de Poitiers ; François Ier ; Henri, le duc de Guise ; la belle Corisande ; Henri III ; Saint-Mégrin ; la duchesse de Montpensier (la Grande Mademoiselle) ; Saint-Hérem ; les Médicis ; la duchesse de Montmorency ; Henri IV ; Louis XIII ; Mazarin ; le grand Arnauld ; le duc et la duchesse de Chevreuse ; Louis XIV ; Monsieur, frère de Louis XIV ; Monseigneur, fils de Louis XIV ; Henriette d’Angleterre ; Turenne ; l’abbesse de Fontevrault qui « venait partager l’hospitalité qu’offrait Louis XIV à cette autre Mortemart, sa maîtresse, Mme de Montespan.» (II, page 773) ; Mlle de Nantes, fille de Louis XIV et de Mme de Montespan ; la princesse palatine ; Fagon ; Colbert ; le grand Condé ; le prince de Condé ; la duchesse de Longueville ; le comte de Charolais ; le prince de Conti ; le duc de Villars ; Louvois ; Samuel Bernard ; l’électeur palatin ; le prince d’Harcourt ; le maréchal de Boufflers ; le marquis de Renel ; Duguay-Trouin ; le duc de Vendôme ; La Pérouse ; Mme de Maintenon ; le duc de Montfort ; le duc d’Orléans (le Régent) ; Louis XV ; Mme de Pompadour ; Mme du Barry ; Louis XVI ; Marie-Antoinette ; le chevalier de Rohan ; Mme Élisabeth ; Mme de Genlis ; la princesse de Lamballe ; Philippe-Égalité, duc d’Orléans ; Necker ; Lavoisier ; Talleyrand ; Fouché ; Lazare Carnot ; Napoléon Ier ; l’impératrice Marie-Louise ; le duc d’Enghien ; la reine Hortense ; Masséna ; Murat ; la princesse Murat ; Daru ; Cuvier ; le marquis d’Huxelles ; le marquis de Fontanes ; Mme Récamier ; Louis XVIII ; le baron Louis ; Charles X ; le baron de Vitrolles ; le duc et la duchesse de Berry ; le prince de Polignac ; le prince de Joinville ; le chancelier Pasquier ; Brillat Savarin ; Cordélia de Castellane ; le comte Molé ; le duc de Broglie ; Montalembert ; le mathématicien Ampère ; Louis-Philippe ; son fils aîné, le duc d’Orléans ; le duc de Nemours ; Ribot ; Montalivet ; Guizot ; Dumont d’Urville ; Mgr Dupanloup ; la duchesse de Choiseul-Praslin ; Napoléon III ; l’impératrice Eugénie ; la princesse Bonaparte ; Rouhier ; Persigny ; Thiers ; Fould ; le duc et la duchesse de Chartres ; Decazes ; la princesse Clémentine ; l’impératrice Eugénie ; la duchesse d’Albe, sœur de l’impératrice Eugénie ; Mac-Mahon ; Sadi Carnot ; Chaix d’Est-Ange ; le prince Jérôme Napoléon ; la princesse Mathilde, fille de Jérôme Bonaparte ; le prince Louis Bonaparte ; Rambuteau ; la reine Ranavalo de Madagascar ; le général de Boisdeffre ; Ollivier ; Cavaignac ; Joseph Caillaux (qui « nous met trop sous la coupole de l’Allemagne » selon le directeur de l’hôtel de Balbec [II, page 752]) ; Aristide Briand ; Émile Combes ; le docteur Charcot ; Armand Fallières ; Roland Garros ; le comte de Paris ; son fils, Philippe, duc d’Orléans ; Henri V, le comte de Chambord, prétendant au trône de France ; Raymond Poincaré ; les d’Ormesson, famille de diplomates français ;

- l’Histoire de la Savoie : Philibert le Beau ;

- l’Histoire de l’Espagne : Christophe Colomb ; Jeanne la Folle ; Philippe II ; l’infante Marie-Conception ; Alphonse XIII ;

- l’Histoire de l’Angleterre : Mark, roi de Cornouailles ; Guillaume le Conquérant ; Guiscard ; Henri Plantagenet ; Henri VIII ; les Stuart ; Marie Stuart ; Charles Ier ; la famille Chandos de Buckingham ; la famille Essex ; la famille des Montgommery ; le prince de Hanovre, devenu roi sous le nom de Georges Ier ; Darwin ; Derby ; la reine Victoria ; Kitchener ; Lloyd ; lady Marlborough ; Thomas Henry Huxley ; Édouard VII ; son épouse, Alexandra ;

- l’Histoire de l’Italie : Savonarole ; Isabelle d’Este ; Cavour ; Giolitti ; la reine de Naples ;

- l’Histoire de la Russie : les tsars Alexandre II, Nicolas II ; l’impératrice Alexandra-Feodorovna ; la grande-duchesse Marie Pavlovna ; Raspoutine ; l’ambassadeur Isvolski ; Lénine ;

- l’Histoire de la Pologne : le roi Auguste ;

- l’Histoire de la Bulgarie : le tsar Ferdinand Ier ;

- l’Histoire de la Roumanie : Ferdinand de Hohenzollern ; la reine Élisabeth qui écrivit sous le pseudonyme de Carmen Sylva ;

- l’Histoire de l’Autriche : Marguerite d’Autriche ; Charles Quint ; le prince Eugène ; le général Mack ; l’impératrice du Mexique ; l’empereur François-Joseph ; l’impératrice Élisabeth ; le comte Hoyos ; la princesse de Metternich ; l’archiduc Rodolphe ;

- l’Histoire de l’Allemagne : Louis le Germanique ; les Hohenzollern ; Martin Luther ; le maréchal de Saxe ; le duc de Brunswick ; Clausewitz ; Frédéric le Grand ; le prince de Bulow ; Bismarck ; von Moltke (III, page 744) ; l’empereur Guillaume II appelé aussi « le Kaiser » ; le Kronprinz ; le prince Frédéric-Charles ;

- l’Histoire de la Belgique : Albert Ier ;

- l’Histoire de la Suède : Oscar II ;

- l’Histoire des États-Unis : l’inventeur Edison ;

- la guerre des Boers : le général Botha.
Les notations, les remarques, les comparaisons qui relèvent des beaux-arts, et en particulier de la peinture, sont nombreuses. La grand-mère de Marcel, déjà, fut soucieuse de lui offrir des photographies de monuments ou de paysages qui révélèrent « plusieurs épaisseurs d’art » (I, page 40) ; aussi le jeune garçon dont les premières expériences esthétiques étaient celles que lui procurèrent sa lanterne magique puis l’église de Combray, montrée plusieurs fois et sous des angles divers avec ses vitraux, ses tapisseries et son clocher, acquit-il vite, sous l’influence de Swann, « esthéticien » qui interrogeait « les documents subsistant de la Florence du XVe siècle pour tâcher d’entrer plus avant dans l’âme de la Primavera, de la belle Vanna, ou de la Vénus, de Botticelli », qui travaillait sur Vermeer de Delft, son dilettantisme ne pouvant cependant pas venir à bout de son étude, une nature d’artiste et une culture telle que toute sa vision de la réalité fut commandée, transformée, magnifiée même par l’analogie établie avec des œuvres d’art :

- de peintres italiens : les « primitifs toscans » comme Cimabue, Pisanello, Giotto (« ‘’Les Vices et les Vertus’’ de Giotto à Padoue » ; « certains tableaux de Giotto qui montrent à deux moments différents de l’action un même personnage, ici couché dans son lit, là s’apprêtant à monter à cheval »), Fra Angelico (« fonds d’or pareils à ceux de l’Angelico »), Fra Bartolomeo ; celles de Ghirlandajo (‘’Le vieillard et l’enfant’’), Luini, Gozzoli (‘’Le cortège des rois mages’’), Sodoma, Botticelli (devant Odette, Swann fut frappé « par sa ressemblance avec cette figure de la fille de Jéthro, qu’on voit dans une fresque de la chapelle Sixtine » [I, page 223] et qui est « de ce Sandro di Mariano auquel on donne plus volontiers son surnom populaire de Botticelli » [I, page 223]), Bronzino, Raphaël, Tintoret, Vinci (le visage d’Albertine paraissait à Marcel « crochu comme en certaines caricatures de Léonard» [III, page 80]), le Titien (‘’L’assomption de la Vierge’’, ‘’La belle aux deux miroirs’’ pour laquelle Laura Dianti semble avoir servi de modèle [I, page 920]), Giorgione, Piranesi, Bellini (d’où « ce Mahomet II dont il aimait le portrait par Bellini »), Carpaccio (la ‘’Sainte Ursule’’ que Marcel évoqua en I, page 898 puis vit à Venise ; ‘’Le Patriarche di Grado exorcisant un possédé’’ [III, page 646] ; « de la ville où il vivait Carpaccio fit une Jérusalem ou une Constantinople en y assemblant une foule dont la merveilleuse bigarrure n’était pas plus colorée que celle-ci [celle des boulevards parisiens fréquentés par les troupes alliées en 1916] [III, page 763]), Carrache, Michel-Ange (I, page 934), Mantegna (‘’Le martyre de saint Sébastien’’). Swann vit les domestiques de Mme de Saint-Euverte comme des personnages de tableaux de la Renaissance : « un grand gaillard en livrée rêvait, immobile, sculptural, inutile, comme ce guerrier purement décoratif qu’on voit dans les tableaux les plus tumultueux de Mantegna » dont furent évoqués « le massacre des Innocents ou le martyre de Saint Jacques », « le retable de San Zeno et les fresques des Eremitani », qui fut désigné comme « le peintre de Mantoue » [I, page 324]), Cellini (d’où : « quelque précieuse effigie de Benvenuto Cellini représentant un homme de guet »), Guardi, Tiepolo, Véronèse ;

- de peintres hollandais : Pieter de Hooch, Bosch, Breughel le vieux (‘’Le dénombement de Béthléem’’), Hals (‘’Les régentes de l’hospice des vieillards’’), Huysum, Maes, Rembrandt (‘’La ronde de nuit’’), Memling (‘’Châsse de sainte Ursule’’), van der Meulen, Van Dyck (‘’Charles Ier’’) et Vermeer de Delft (sa ‘’Vue de Delft’’ fut considéré le signe éternel d'un horizon du bien et du beau ; s’y détache ce «petit pan de mur jaune» auquel Swann voulait consacrer une étude ; Bergotte voulut savoir si le « petit pan de mur jaune (qu’il ne se rappelait pas) était si bien peint qu’il était, si on le regardait seul, comme une précieuse œuvre d’art chinoise, d’une beauté qui se suffirait à elle-même» mais il s’effondra devant ; chez la duchesse de Guermantes, Marcel intervint pour exprimer lui aussi son admiration pour le tableau [II, page 523]), Rubens ;

- de peintres espagnols : Velazquez (‘’Les lances’’ [II, page 555], II, page 577), le Greco, Goya ;

- de peintres allemands : Dürer, Winterhalter ;

- de peintres anglais : Hogarth (‘’Jeffries’’ [I, page 829]), Lawrence, Turner ;

- de peintres français : Machard, Foucquet, Philippe de Champagne (II, page 577), Poussin, La Tour, Rigaud, Boucher, Perronneau, Watteau, Chardin, Mignard, Fragonard, David, Robert (paysagiste aussi : « le célèbre jet d’eau d’Hubert Robert » [II, page 656]), Guys, Nattier, Gérome, Decamps (peintre qui fut un brillant représentant de l’orientalisme romantique [II, page 190, III, page 809]), Delacroix (III, page 809), Delaroche (‘’Les enfants d’Édouard’’), Ingres, Chaplin, Moreau (I, pages 267, I, page 701, I, page 755, II, page 520), Viollet-le-Duc (sa restauration de Pierrefonds [I, pages 292, 293]), Chenavard, Couture (‘’Les Romains de la décadence’’), Redon, Rousseau, Fromentin, Renoir (« Des femmes passent dans la rue, différentes de celles d’autrefois, puisque ce sont des Renoir, ces Renoir où nous nous refusions jadis à voir des femmes » [II, page 327]) ; Degas ; Manet ; Monet ; Fantin-Latour ; Millet ; Detaille (‘’Le rêve’’) ; Théodore Rousseau ; Jacquet ; Dethomas ; Le Sidaner (II, page 821) ; Helleu ; Sert ; Dagnan ; Tissot, Vibert, etc. ;

- le peintre suisse Gleyre ;

- le peintre américain Whistler (II, page 28).

Furent mentionnés aussi le mosaïste et verrier Salviati ; les graveurs Saint-Aubin, Morghen ; les sculpteurs Praxitèle, Phidias (« cette statue de Jupiter Olympien » [II, page 284]), Sansovino, Coysevox, Falconnet, Maillol, Rodin ; les architectes Rizzo, Mansard, Gabriel, Davioud (auteur du Trocadéro) ; le décorateur et créateur de tissus Fortuny (qui, pour Cocteau, n’était qu’un fabricant de rideaux !) ; le verrier d’art Gallé ; le ciseleur Gouthière ; les ébénistes Guillaumin et Lebourg.

Marcel s’intéressa aussi à des sculptures (‘’les Reines’’ de Chartres), aux mosaïques des églises byzantines, aux « tombeaux de Dreux », à des monuments (ils perpétuent « une tradition à la fois antique et directe, ininterrompue, orale, déformée, méconnaissable et vivante » [I, page 151]) : le château de Compiègne, la cathédrale de Beauvais, les églises de Brou (où « Marguerite d’Autriche, à cause du regret qu’elle avait de lui, entrelaça partout à ses initiales celles de Philibert le Beau » [I, page 296], de Saint-Loup-de-Naud, de Balbec (« L’église de Balbec, du XIIe et XIIIe siècle, encore à moitié romane, est peut-être le plus curieux échantillon du gothique normand, et si singulière ! on dirait de l’art persan. ») ; à des villes d’art : Florence (Sainte-Marie-des-Fleurs, la cathédrale), Fiesole, Venise (le palais des Doges et son escalier des géants, le Baptistère de Saint-Marc, les fresques de Saint-Marc longuement contemplées par Marcel, la Piazetta, « les humbles campi, les petits rii abandonnés » [page 626], le « vieux Rialto en bois », « ce Ponte Vecchio du XVe siècle » [III, page 647]).

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