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Textes de méthodologie en sciences sociales


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Comme, par conséquent, il s'agit, avec le concept décisif d'« esprit » du capitalisme (dans mon cas : des Temps modernes), d'une formation historique extraordinairement complexe, quelque chose comme une définition de ce concept, à l'instar de tous les concepts « historiques » au sens le plus fort, ne peut pas constituer le début mais la conclusion de la recherche, comme le résultat d'une synthèse à conduire pas à pas — ainsi que je l'ai souligné moi-même au début de mes études. On ne peut commencer une telle recherche qu'en recourant à un procédé d'illustration le plus frappant possible. À cet effet, j'avais mis en avant un exemple tiré d'un milieu dont l'économie était semi-naturelle, en tout cas (relativement !) non capitaliste, l'exemple de B. Franklin, et cela expressément en vue de montrer la vie propre de l'« esprit » capitaliste, indépendamment du « système économique » qui lui est adéquat. J'avais déjà rappelé auparavant, par des illustrations, que l'« esprit » n'est pas sans influence sur le déploiement du « système économique », et j'avais renvoyé expressément la discussion de la relation causale inverse à la suite de ces études, dont je disais en toutes lettres qu'elles étaient inachevés. Or ces études ne sont pas parvenues à une « conclusion » pour des raisons que j'ai déjà clairement indiquées (plus haut aussi) et qui, depuis, n'ont pris que plus de poids — et c'est, comme je l'ai déjà dit, un handicap permanent pour moi. Pour l'essentiel, je n'ai présenté qu'une partie du développement historique de l'idée de « profession-vocation » et de son extension au gain en tant que tel. Ces études ne pouvaient et ne voulaient prétendre à rien de plus. Il était réservé à un historien « critique » de vouloir anticiper le résultat de la synthèse recherchée en recourant à une « définition ». Que l'on veuille bien lire ce qu'il en est sorti (col. 1236 en bas) : l'« esprit capitaliste » (c'est-à-dire, selon Rachfahl, col. 1238, le ressort décisif quant à la source d'un capital déterminé) consisterait en un mélange de « pulsion de gain » et d'« autres » motivations « encore », telles que la « prise en compte » du « bonheur » et de l'« utilité », pour soi ou pour les autres, « surtout » pour la famille, la recherche des plaisirs, des honneurs, du pouvoir, d'une situation brillante pour les descendants, etc. Le etc. recouvre natu­rellement toutes les autres motivations imaginables, y compris, en particulier, les motivations caritatives, par exemple — pour évoquer une « finalité » de l'« accumulation de capital », très importante en pratique. Et comme, de surcroît, Rachfahl ne sait pas faire la différence entre l'« esprit » (subjectif) du capitalisme et le « système économique » (objectif), qu'il réunit en une seule et même chose : la « pulsion de gain », il est naturellement passé outre le fait que j'ai déterminé ce qu'est à proprement parler l'alpha et l'oméga de l'« évangile de l'avarice » dans l'exemple que j'ai donné de Franklin (XX, p. 17) ; il a, de même, ignoré ce qui est dit (à la même page) sur le contraste entre la soif de gain et le devoir ordonné à la profession-vocation, et ensuite, il a fait, malgré mes réserves expressément formulées, de l'autre contraste — celui de l'économie « traditionnelle » versus l'économie orientée sur le « gain » — la clé de voûte de mes travaux. Seulement, si l'on ne s'intéresse qu'au gain qui surpasse le « besoin », alors le sauvage, dans son désir insatiable de femmes et de trésors qu'aucune considération rationnelle ne vient troubler, représente le summum du type d'homme centré sur le gain — tandis que le puritain est à peu près à l'autre bout de la chaîne. Une activité économique portée par l'« esprit capitaliste » (dans mon acception) est, certes, directement opposée au traditiona­lisme — et c'est cela que j'avais dû commencer par établir. Mais elle est très loin de s'identifier à la recherche du plus gros excédent possible au-delà du besoin. C'est pourquoi, si elle forme, certes, un contraste avec l'« économie tradi­tionnelle », ce contraste n'en épuise pas les caractéristiques — cela d'autant plus qu'elle ne coïncide pas non plus avec une économie de forme capitaliste, comme je l'ai dit expressément (XX, 23) et expliqué à la lumière d'un exemple (XX, 27 sq.). Enfin, cette composante de l'« esprit » capitaliste des Temps modernes, que j'ai analysée en particulier — l'idée du « devoir ordonné à la profession-vocation » et tout ce qui lui est lié —, ne se trouve, à son tour, au sein de l'économie portée par l'« esprit » du capitalisme (au sens général du terme), qu'à une période historique précise. Par ailleurs, cette composante s'étend, au-delà du domaine économique, à des sphères très hétérogènes de l'activité humaine. Le développement du « type d'humanité ordonnée à la profession-vocation » (Berufsmenschentum) dans sa signification de composante de l'« esprit » capitaliste — tel est le thème auquel mes études se sont limitées pour commencer et ce expressément et volontairement. Je ne peux absolument rien au fait que des lecteurs négligents jugent bon de l'ignorer. Nous devrons nous contenter de ces remarques. Il est en effet impossible dans le contexte présent de prolonger quelque partie ou quelque point de vue que ce soit de mes études, par exemple les développements sur la signification des sectes — la secte est, dans un sens important pour les débuts des Temps modernes, l'archétype de ces formations de groupes sociaux qui façonnent aujourd'hui l'« opinion publique », les « valeurs culturelles » et les « individualités ». Et il est tout aussi impossible d'entrer dans le détail des vastes ramifications qui mènent du style de vie puritain à celui du présent. Il est regrettable que la réponse à une critique tout à fait stérile, qui représente, avec le ton sarcastique qu'elle affiche et sa volonté de ne pas comprendre, un type professoral de mauvais aloi, ne puisse pas ne pas être de son côté aussi stérile que les circons­tances l'y obligent, et qu'elle prenne trop de place dans l'Archiv. Tout ce qui a été dit ici se trouve déjà dans mes études — tout ce que Rachfahl a dit (à quelques exceptions près, tout à fait insignifiantes), il l'a trouvé dans mes études et l'a « dénaturé ». Celui qui ne le croit pas encore, au terme des développements précédents, je l'invite encore une fois à lire sans a priori, après la critique de Rachfahl, mes analyses auxquelles je n'ai, face à cette critique, pas un seul mot à changer.

Fin.


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