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P arts, états et pouvoir ortrait de la Marquise de Pompadour


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Arts, états et pouvoir
ortrait de la Marquise de Pompadour
,

Maurice Quentin de la Tour,

1
Art du visuel
748-1755

Pastel sur papier bleu, rehauts de gouache

H. : 175 cm. ; L. : 128 cm.

Paris, Musée du Louvre



Présentation de l’artiste et de l’œuvre

1) AUTEUR : Qui est Maurice-Quentin De La Tour ?

Né le 5 septembre 1704 à Saint Quentin, décédé le 17 février-1788 dans la même ville

Issu d'un milieu cultivé, son patronyme originel est « Delatour » que l'usage déforma en « de La Tour ».

Il part à Paris entre 1719 et 1722 dans une petite académie de peinture. À partir de 1722, il s'installe comme peintre. En 1735, il peint le portrait de Voltaire au pastel, ce qui lui assura une grande renommée. A son apogée, il a réalisé différents portraits de Louis XV de sa famille et son entourage, devenant ainsi un artiste en vogue.

Il est surnommé alors « le prince des pastellistes » , technique qui devint à la mode à partir de 1720 notamment, à cause des progrès dans la production du verre plat.

2) NATURE : Qu’est-ce qu’un pastel ?

Le pastel est de l’argile sèche, broyée et mêlée à des poudres de couleurs avec un liant et une terre destinée à donner de la consistance à la préparation. Ce pastel est déposé sur papier, parchemin, vélin ou soie, et doit être protégée de tout contact. C’est la nature granuleuse du pastel qui en provoquant la réfraction de la lumière lui donne un éclat particulier. Il offre à la fois la polychromie du droit (sous forme de hachures ou de touches fines) et la coloration des surfaces par frottis et estompage (au doigt ou au chiffon).A sa maturité, La Tour est un excellent dessinateur, il acquiert une remarquable maitrise du portrait au pastel (il applique méthodiquement un ensemble de règle de cadrage, d'éclairage, de composition). Son succès fut incontesté, la critique unanime, à tel point qu'il sera pris d'une certaine mégalomanie et rêvera de faire du pastel la technique dominante du portrait (il cherche notamment à faire de très grands formats par collage, concentre sa clientèle sur les plus hauts personnages de l'époque, monopolise le pastel dans le cadre de l'Académie royale). Ce portrait comporte 8 feuilles de pastel collées entre elles. Il tentera de fixer le pastel pour le rendre aussi durable que l'huile (la fixation du pastel se faisait avec des laques ou des vernis : elle porte toujours atteinte à "la fleur du pastel", sa surface mate qui accroche la lumière). Son perfectionnisme méticuleux lui vaudra d’endommager certains de ces portraits. Il se permettra des provocations répétées (notamment le portrait d'un esclave noir nostalgique de son pays au milieu des plus hauts dignitaires) et affirmera souvent sa sympathie pour les idées philosophiques.

En 1750, il est nommé conseiller à l'Académie royale de peinture et de sculpture.

3) CONTEXTE : Quand et pour qui cette œuvre a-t-elle été réalisée ?

Le projet du portrait remonte à 1748 et la commande à 1749. L’artiste et son modèle se connaissaient au moment de la commande. Ils s’étaient rencontrés lors de la préparation du portrait au pastel de Louis XV, exposé au Salon de 1748. Malgré ce lien, le projet aboutit non sans mal. De La Tour tentait avec difficultés, non sans diversions, oscillant entre bonnes excuses et mauvaise foi, de répondre aux désirs changeants de la marquise.

Jeanne-Antoinette Lenormant d’Etiolles, née Poisson, rencontre Louis XV à Versailles en 1745. Elle est invitée au grand bal masqué donné pour le mariage du Dauphin Louis-Ferdinand. Le Roi s’éprend d’elle et l’installe la même année au château de Versailles, dans un appartement au-dessus du sien. Un escalier secret permet à Louis XV de s’y rendre, à l’abri des regards. En juillet, il lui offre le domaine de Pompadour, la favorite devient Marquise et est officiellement présentée à la Cour en septembre 1745. Mais ses origines bourgeoises et non nobles -elle est la fille d’un conducteur du service des vivres- lui attire rapidement les critiques des milieux aristocratiques.

A partir des années 1750, elle cesse d’être la maîtresse du roi mais conserve une grande influence sur celui-ci. Installée désormais au rez-de-chaussée du corps central, elle introduit à la cour des jeunes filles qu’elle lui présente et diligente de nouvelles constructions et occupe surtout un rôle artistique


Composition et lignes de force de l’œuvre

175cm de hauteur pour 136 cm de largeur, le portrait est dit « à taille réelle », parce qu’il se présente au spectateur comme si la marquise étaient réellement assise devant lui. Ainsi une fois le tableau accroché au mur, le visage de Jeanne Antoinette se trouve au niveau de celui du spectateur créant ainsi un effort d’intimité et de proximité avec le modèle.

La marquise est assise dans un cabinet décoré de boiseries peintes dans un ton vert bleu et soulignées d’or. La somptuosité de sa tenue – une spectaculaire robe à la française avec un tissus dit à l’indienne dont la mode apparaît vers 1750 – dénote une volonté d’ostentation, tandis que l’absence de bijoux et la simplicité de la coiffure accentuent le caractère de portrait privé.

La Tour choisit une composition pyramidale qui met le visage de la marquise en valeur, ses traits de détachant sur le fond bleuté de la boiserie. L’axe vertical passe par l’œil gauche du modèle, soulignant le mouvement de tête déjetée vers la droite. On obtient ainsi le mouvement jug charmant à l’époque, comme si la marquise dérangée dans sa lecture tournait la tête vers l’objet de sa curiosité. Le spectateur a l’impression de la surprendre dans l’intimité de son boudoir.

Le mouvement droite/gauche est introduit par le drapé qui se trouve à l’arrière-plan, trouvant écho dans la forme du cadre du tableau accroché au mur derrière le bureau.

Le bureau est chargé de livres, de partitions et d’objet d’art. le désordre n’y est qu’apparent et la composition est savamment orchestrée.

Elle est représentée dans son rôle de protectrice des arts, entourée d’attributs symbolisant la littérature, la musique, l’astronomie et la gravure. Sur une table, dans une admirable nature morte, voisinent le Pastor Fido de Guarini pièce de théâtre à succès.

Nous trouvons La Henriade écrit en 1728 par Voltaire. Si le philosophe a été chassé de France parce qu’il critique la monarchie absolue, son œuvres célèbre Henri IV, fondateur de la dynastie des Bourbons et ancêtre de Louis XV. C’est un hommage audacieux et habile.



L’esprit des lois de Montesquieu publié en 1749 et interdit dès l’année suivante car l’auteur y réclame un contrôle du roi par le peuple. Se trouve aussi sur le bureau, le tome IV de l’Encyclopédie qui vient de paraître et qui sera interdit l’année suivante parce que nombre de ses articles critiquent le roi, la noblesse et la religion catholique.

Le globe terrestre centré sur la France. Le message est clair : maîtresse d’un roi et femme possédant une éducation politique, la Marquise entend participer à la grandeur de la France en conseillant le souverain. C’est d’ailleurs à partir de 1751 qu’elle se mêle de plus en plus des affaires du royaume engageant notamment la France dans la guerre de sept ans.

Madame de Pompadour manifeste un vif intérêt pour la gravure des pierres précieuses et semi-précieuses. De même la planche illustrée (sur le bureau à droite) montre-t-elle la Marquise à l’œuvre. La mention « Pompadour fecit : représentation de la situation qui est la gravure de pierres fines et ses divers instruments. » laisse supposer que c’est la Marquise elle-même qui a écrit ce traité enseignant cet art. Bien évidemment la Marquise n’a jamais écrit un tel traité, c’est un geste de courtisan de la part de De La Tour.

Autre habile allusion glissée par De La Tour, le carton à dessins aux pieds de la Marquise. Il porte les nouvelles armes que son royal amant lui a accordé avec son titre de Marquise : d’azur aux trois tours de sable.

Enfin, la Marquise est une musicienne. Le livre qu’elle feuillette négligemment est en réalité une partition et derrière elle une guitare, son instrument préféré.

Toujours amoureuse de Louis XV, elle ambitionnait pour lui une transformation, voulait lui faire découvrir l’extraordinaire évolution intellectuelle, morale, philosophique et politique qui animait alors Paris mais n’atteignait pas la cour, figée dans son étiquette et ses principes. Le roi vit certainement ce portrait mais comprit-il ce que sous-entendaient les ouvrages choisis par la marquise ? Si les échanges entre les deux amis nous seront toujours inconnus, il est clair que le roi n’accepta pas ce programme si libéral que lui suggérait sa maîtresse.


Interprétation du message de l’œuvre

Ce portrait au pastel figure l’une des rares femmes ayant joué un rôle prépondérant dans la vie artistique, intellectuelle et politique du XVIIIe siècle

De La Tour a su satisfaire au désir de sa commanditaire : donner d’elle une image qui corresponde à son rôle et à ses ambitions. Usant des seuls crayons de pastel, légèrement complétés de gouache, il a su rendre, dans ce portrait officiel, un caractère intime. La marquise est présentée dans son intérieur, comme une femme familière des Arts :

Ceux de l’esprit : la philosophie

Ceux de l’éloquence : le théâtre

Ceux manuels : la gravure, la musique (classé dans les arts manuels au XVIIIème siècle)

Pour la première fois, une maîtresse affiche ouvertement ses idées politiques et sa volonté de protéger les arts et les lettres.
Prolongement de l’œuvre

Afin d’approfondir vos connaissances sur cette œuvre, vous pouvez vous connecter à l’adresse suivante : www.lelouvre.fr et découvrez la vidéo consacré à ce tableau.




  • Lecture de l’orphelin de la Chine, pièce de Voltaire, dans le salon de Mme Geoffrin en 1755, A.C.G.Lemonnier, 1812, huile sur toile, musée de Malmaison

  • Portrait d’Antoine Laurent de Lavoisier et de sa femme, Jacques-Louis David, 1788, Metropolitan Museum of Art, New York


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