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Produire la menthe biologique au Maroc Fiche technique


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Produire la menthe biologique au Maroc



Fiche technique

Elaborée par Abbès Tanji

Mai 2008


Sommaire

I. Introduction……………………………………………………………………………………………….……………………3

II. Différentes espèces et variétés de menthe au Maroc……………..…………………………5

III. Rappel des étapes de la certification « bio »……………………………………………………….7

IV. Exigences édapho-climatiques…………………………………………………………………………………..8

V. Travail de sol, fertilisation et plantation..………………………………………………………………..9

VI. Irrigation……………………………………………………………………….…………………………….………………13

VII. Désherbage……………….………………………………………….………………………………….……………….14

VIII. Protection phytosanitaire………………………..………….……………………………………………….15

IX. Récolte………………………………………………………………………..……………………………………………....24

X. Coût de production et marge bénéficiaire………………..……………………..…………………….25

XI. Références bibliographiques…………………………………………….…………….………………………25

XII. Adresses utiles………………………………………………………………….…………………..………………..27

I. Introduction

Sur 12.455 ha de différentes cultures biologiques certifiées au Maroc en 2006-07, 238 ha concernent les plantes aromatiques et médicinales (Tableau 1). Les superficies de menthe biologique ne sont pas encore bien connues, mais une dizaine d’hectares serait consacrée à cette culture en 2007-08, en particulier aux environs de Skhirat, Agadir, Marrakech, Casablanca et Settat.

En tout cas, les superficies sont en extension, ce qui démontre que le Maroc a de potentialités énormes dans le domaine de l’agriculture biologique, et la production serait destinée aussi bien pour les besoins nationaux que pour l’exportation. Certes, les bénéfices générés de l'agriculture biologique sont multiples en termes de création d'activités et d'emplois, et de protection de l’environnement. Les pratiques culturales employées sont soucieuses du respect des équilibres naturels, puisqu’elles excluent l'usage des produits chimiques de synthèse (engrais et pesticides) et des organismes génétiquement modifiés ou OGM.

Par ailleurs, la menthe biologique commence à avoir depuis environ l’an 2000 une bonne réputation auprès de nombreux consommateurs situés essentiellement dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech. D’ailleurs, certains consommateurs n’hésitent pas à acheter des bottes de menthe biologique à des prix plus chers que les prix de la menthe non biologique. Et il est possible que cette prise de conscience soit élargie et que la demande en menthe biologique soit exprimée dans d’autres villes du pays.

A signaler que les superficies de menthe verte (Mentha viridis L. = Mentha spicata L. var. viridis L.) non biologique sont estimées à environ 3000 ha répartis dans plusieurs provinces : Settat, Benslimane, Larache, Marrakech, Meknès, Agadir, etc... (Chibane, 2008). Sur les 85.000 tonnes de menthe fraîche produite au Maroc en 2006-07, 4200 tonnes sont exportées (Olkom, 2008). Avec 780 ha, Settat demeure la plus grande province productrice de menthe. La production est essentiellement consommée à l’état frais pour faire le thé à la menthe.

L’objectif de cette note est de donner un bref aperçu sur les techniques de production de la menthe biologique au Maroc en vue de généraliser les connaissances et permettre le développement de cette niche à travers le Maroc.



Tableau 1. Evolution des superficies des cultures biologiques certifiées au Maroc (Kenny & Hanafi, 2001; Ecocert, 2008).


Catégorie

Espèce

Superficie en ha

2000-01

2006-07

Arboriculture

Arganier

5000

> 10.000

Olivier

240

1330

Agrumes

250

184

Noyer

20

0

Autres

10

0

Vigne

Vigne

130

0

Cultures maraîchères

Maïs doux

300

135

Courge

Courgette

80

Tomate

65

Broccoli

45

Haricot vert

43

Poivron

25

Melon

22

Carotte

20

Concombre

20

Petit pois

20

Chou de Bruxelles

15

Bananier

10

0

Fraisier

0,50

20

Câprier

100

193

Plantes aromatiques et médicinales

Diverses cultures et plantations sauvages

2030

187

Rose de parfum

0

30

Safran

0

21

Verveine

0

Menthe*

0

0,14*

Total




8.090,50

12.455,14

* Une petite parcelle de 1400 m² de menthe verte biologique nommée « Rmayla Lharcha », située à El Brouj dans la province de Settat, a été certifiée en 2008. Environ 10 ha de menthe biologique seraient cultivés au Maroc en 2007-08.

II. Différentes espèces et variétés de menthe au Maroc
Différents documents sur les plantes du Maroc rapportent la présence de 10 espèces de menthe dont trois sont cultivées : 1) M. spicata L. = M. viridis L., 2) M. piperita, (L.) Huds. et 3) M. pulegium L., et sept espèces spontanées : 1) Mentha aquatica L., 2) M. cervina L., 3) M. gattefossei Maire, 4) M. longifolia (L.) Huds. = M. sylvestris L., 5) M. niliaca Jacq., 6) M. rotundifolia L. et 7) M. suaveolens Ehrh.

Ce sont toutes des

plantes vivaces herbacées de la famille des Labiées. Elles sont en général des plantes alimentaires, aromatiques et médicinales : rafraîchissantes, toniques, anesthésiques, anti-septiques, anti-spasmodiques, antalgiques, fébrifuges, bactéricides, etc… De même, elles éloignent les pucerons, et sont donc utiles pour protéger d’autres cultures. En usage externe, les feuilles de menthe soulagent des piqûres d’insectes : frotter quelques feuilles de menthe fraîche sur la piqûre de guêpe par exemple.

De toutes ces espèces, quatre sont assez utilisées au Maroc :


1) la menthe verte (Mentha viridis L. = M. spicata L.), appelée localement « Naanaa »
Elle est également appelée menthe marocaine, menthe douce, menthe crépue, menthe crispée, menthe baume ou menthe romaine. Elle est c ncentrtions dimiques au Maroc ont révélé la présence de 5ultivée au Maroc sur plus de 3000 ha. Elle est glabre, d’une odeur agréable, pouvant atteindre 1 mètre de hauteur. Elle est pourvue de rhizomes et de stolons qui assurent sa multiplication végétative. Le feuillage est habituellement vert profond mais les jeunes feuilles sont généralement plus claires. Les feuilles sont gaufrées, subsessiles, lancéolées, dentées, vertes sur les 2 faces. Les fleurs généralement blanches sont groupées en épis terminaux.
Au Maroc, le thé à la menthe est une boisson très populaire, car il est servi chaud et donc étonnamment rafraîchissant durant toute l’année et particulièrement en été. Voici une préparation commune au Maroc : a) Mettre 1 cuillère à soupe de thé vert dans une théière, b) ajouter la menthe fraîche (tiges + feuilles) bien lavée, c) ajouter suffisamment de sucre (de préférence en morceaux de pain ou de lingot), d) remplir la théière avec de l’eau bouillante, e) remuer avec une cuillère pour bien dissoudre le sucre, et f) attendre quelques minutes avant de servir chaud dans des verres.
A noter que la culture de la menthe est localisée dans les ceintures vertes des villes qui donnent aux cultivars leur nom vernaculaire : « Menthe Brouj », « Menthe Tamaris », « Menthe Ziani », « Menthe Abdi », « Menthe Meknassi », « Menthe Tiznit » etc….
Les analyses chimiques au Maroc ont révélé la présence de carvone (50 à 70% d’huiles essentielles), limonène (11 à 21%), etc… Ces huiles sont employées dans l’industrie pharmaceutique et dans la composition de confiseries et de liqueurs. Elles sont utilisées dans l’aromatisation des crèmes dentifrices, des chewing gums, des boissons rafraîchissantes, etc… Des unités de production d’huiles essentielles à partir de la menthe (tiges + feuilles) et d’autres plantes aromatiques et médicinales existent au Maroc. D’ailleurs, une nouvelle unité a ouvert ses portes en 2008 à Guisser dans la province de Settat.

1) La menthe pouliot (Mentha pulegium L.), appelée localement « Fliou »

Elle est également appelée pouliot, pouliot royal, herbe aux puces, chasse puce, herbe de Saint Laurent ou frétillet. Elle pousse dans les lieux humides des plaines et des montagnes jusqu’à 2200 mètres d’altitude. Elle produit la pulégone (80 à 88% des huiles essentielles), limonène, etc…



3) La menthe poivrée (Mentha piperita), non local : « Naanaa labdi »

Elle est appelée aussi la menthe anglaise. C’est un hybride stérile, issu du croisement entre Mentha aquatica et Mentha viridis. Les études au Maroc ont montré que la menthe poivrée est riche en linalol (53% des huiles essentielles), acétate de linalyle (15%), etc…



4) La menthe à feuilles rondes (Mentha rotundifolia), nom local : « Timijja »

Elle n’est pas cultivée au Maroc, mais pousse spontanément dans les lieux humides aussi bien dans les plaines que dans les montagnes. La sous espèce timija est endémique dans le Haut Atlas jusqu’à 2600 mètres d’altitude, alors que la sous espèce eu-rotundifolia se trouve dans plusieurs régions du pays. Plante médicinale, son feuillage frais ou sec est également utilisé pour aromatiser le thé.


III. Rappel des étapes de la certification

  1. Avant de planter la menthe biologique, l’intéressé commence d’abord par solliciter un organisme de certification accrédité pour vérifier l’opportunité d’une certification. Faire une demande de certification à l’aide du questionnaire de pré-enquête fourni (QPE) qu’il faut envoyer à l’organisme de certification pour obtenir un devis. L’organisme de certification vérifie que le contrôle et la certification sont possibles et prépare le cas échéant un devis correspondant aux critères fixés. Un contrat de prestation entre l’organisme de certification et le demandeur est joint au devis. Il est préférable que des organismes locaux soient chargés de la certification, et que cette certification soit reconnue en Europe et aux USA.

  2. En signant le contrat, le demandeur s’engage à a) avoir pris connaissance du référentiel et du processus de certification, b) accepter les visites de contrôle nécessaires (annoncées ou imprévues) sur les lieux concernés par le produit à certifier, c) accepter le prélèvement d’échantillons pour analyses, et d) accepter l’accès aux informations techniques notées régulièrement dans un registre.

  3. Avant de planter, une analyse de sol est nécessaire pour chercher les résidus de pesticides.

  4. Le producteur doit planter des plants issus d’une parcelle certifiée « bio ».

  5. Après la plantation, l’intéressé planifie une conversion. Un projet de conversion à l’agriculture biologique doit prévoir également la formation de l’agriculteur. Le registre dans lequel sont consignées toutes les informations et opérations culturales réalisées doit être à jour. Aussi, il est nécessaire d’être au courant de la législation.

  6. L’organisme de certification procède à une inspection régulière de la culture jusqu’à la certification finale. Lors des visites, des prélèvements d’échantillons sont effectués sur les produits à certifier. Ces échantillons sont envoyés pour analyse auprès de laboratoires. Un rapport d’évaluation est remis au terme de chaque visite. Il comprend une synthèse des vérifications effectuées et des éventuelles non-conformités observées.

  7. Si le rapport final est valable, le producteur reçoit le certificat mentionnant le produit certifié. Le label « Bio » peut être mentionné sur les emballages.



IV. Exigences édapho-climatiques
La menthe n'a pas d'exigence stricte en matière de photopériode. Par contre, elle exige une longueur de jour de l'ordre de 16 heures pour fleurir. La croissance végétative de la menthe est fortement diminuée en période froide (photopériode inférieure à 10 heures et températures inférieures à 10°C et à 25°C, respectivement pour le minimum et pour le maximum). La sensibilité de la menthe à la température est accentuée par le caractère vivace de la plante. Des observations sur le terrain ont montré que des températures maximales de l'ordre de 30°C donnent une croissance optimale, pour autant que la fertilisation azotée et l'irrigation soient suffisantes. L'odeur et la flaveur sont plus prononcées en présence de températures élevées.
La menthe verte est indifférente au pH du sol. Le système racinaire de la menthe est peu profond. Il exige donc un sol peu compact mais à forte teneur en matière organique. D’ailleurs, il est recommandé de recommencer la plantation après 3 ans de culture.

V. Travail de sol, fertilisation et plantation
La préparation du lit de plantation se prépare de deux manières.


  1. Epandage du fumier suivi du travail du sol et de la plantation

Après l’épierrage, il faut apporter le fumier à raison de 30 tonnes/ha. Le fumier doit être issu d’animaux qui ne consomment que l’alimentation naturelle (plantes, paille, etc…).

Après épandage du fumier, il faut faire un labour profond au chisel ou à la charrue à socs ou à disques et ensuite un travail superficiel au cover-crop ou à l’araire. Les boutures (tiges entières attachées aux fragments de rhizomes) doivent être enfouies au 2/3 dans le sol. Un plan de plantation en lignes espacées de 1 mètre facilite l’irrigation goutte-à-goutte et le passage des ouvriers pour réaliser les différentes opérations culturales : binage, fertilisation, traitements et récolte. Chaque poquet est composé de 1 à 4 boutures, et les poquets sont espacés de 20 à 30 cm.

La plantation peut avoir lieu pendant toute l’année, l’essentiel est d’irriguer les boutures immédiatement après la plantation. Il est préférable de planter les boutures de cultures de 1 à 2 ans d'âge. En général, le taux de réussite ou de la reprise des plants avoisine les 100%, et les plantes sont exubérantes dès 30 jours après la plantation.




  1. Confection des buttes sandwich suivies de la plantation

L’agronome français Robert Morez propose la butte sandwich (voir schéma ci-dessous) le long des lignes de plantation. C’est une technique qui permet une bonne fertilisation du sol, une forte économie d’eau et une production agricole acceptable.

Voici les démarches à suivre :

a. Creuser une tranchée à 35 cm de profondeur. Réserver la terre extraite en tas débarrassés des pierres, racines et herbes : gardez une terre propre.

b. Garnir le fond avec des branches coupées à 30 cm de long + ronces, lianes et autres plantes. Ranger et tassez le mieux possible pour stocker le maximum de matières ligneuses sur 25 cm d’épaisseur environ. L’utilisation de broyat forestier facilite le travail. Arroser copieusement. Un peu d’argile, de terre ou de cendre de bois entre les couches enrichit l’ensemble.

c. Etendre des feuilles mortes ou vertes sur une épaisseur d’environ 20 cm. A défaut, utilisez paille ou foin. Tassez et arrosez.

d. Par-dessus, ajouter une couche de 10 à 15 cm de compost ou de fumier (bouses, fientes, etc....). Ne plus tasser.

e. Couvrir avec la terre extraite. Aplanir, établir les passages (passe-pieds) de 30 cm de large, tous les 120 cm, en étalant de la paille, écorces, branches ou planches pour circuler sans trop tasser le sol.

f. Planter la menthe.

g. Arroser en utilisant des "entonnoirs" (bouteilles, tuyaux ...).


  1. Compostage

Le compostage est un procédé biologique aérobie qui permet la stabilisation par dégradation et réorganisation de la matière organique. Il conduit à l’obtention d’un compost destiné à être utilisé comme matière fertilisante ou support de culture. Cette fermentation des déchets organiques (paille, feuilles, herbes, branchages et résidus de culture) en présence de l’oxygène de l’air peut s’effectuer toute l’année dans des conditions contrôlées de température et d’humidité.

Pour un compostage de 2 mois, voici les étapes suivies à la ferme pédagogique de Dar Bouazza par Terre & Humanisme :



  1. Entreposer les débris végétaux autorisés pour le compostage bio dans un coin de la parcelle. L’emplacement doit être choisi près d’un point d’eau, proche d’un accès facile et à l’abri du vent. N’utiliser que les matériaux autorisés pour le compostage destiné à la menthe biologique.

  2. Préparer une fosse de 20 cm de profondeur, de 3 m de longueur et 1,60 m de largeur dans un endroit abrité et bien isolé.

  3. Procéder au compostage en tas en utilisant par exemple les dimensions suivantes : 3 m de longueur à la base x 1,60 m de largeur à la base, 2 m de longueur en haut x 0,80 m de largeur x 1,20 m d’épaisseur.

  4. Déposer les déchets organiques en plusieurs couches superposées ayant chacune 20 à 30 cm d'épaisseur. Une couche est composée de : a) de 2 cm de sol à la base, b) d’une couche de fumier de 5 à 10 cm d’épaisseur, c) d’une couche de paille trempée de 15 à 20 cm d’épaisseur, et enfin d) de la cendre (5 poignées par exemple).

  5. Construire ainsi plusieurs couches de matériaux selon l’ordre : terre ou terreau (à la base), fumier, paille trempée, branches et cendre (en haut) jusqu’à avoir 1,20 m d’épaisseur. Procéder ensuite au mélange des couches avec une fourche ou un bâton.

  6. Ne jamais tasser l’intérieur du tas, mais tasser légèrement les bords pour garder la stabilité du tas.

  7. Ajouter un manteau de protection en paille et branchage tout à fait en haut.

  8. Arroser si nécessaire pour compléter le trempage.

  9. Contrôler la température à l’intérieur du tas par un thermomètre ou un simple fer à béton. C’est en contrôlant la température à l’intérieur du tas de compost que l’on peut savoir si la fermentation se déroule normalement. De façon pratique, il suffit d’enfoncer une tige de fer à béton suffisamment longue pour atteindre le cœur du tas. Après 4 à 5 jours suivant l’édification du tas, la température doit atteindre son optimum (60 à 70 C). Il suffit de retirer la tige et d’en palper le bout avec la main pour le constater sommairement. A la fin des 2 mois, la température du compost doit être égale à celle de la main (environ 30 C). Le compost est fait débarrassé des organismes pathogènes.

  10. Faire un retournement tous les 15 jours. Les matériaux sont à chaque fois mélangés, aérés et suffisamment arrosés, sans les noyer, pour reconstituer l’équilibre air-eau et réactiver les micro-organismes qui fabriquent l’humus.

  11. Obtenir un bon compost qui est caractérisé par : a) une bonne odeur de sous bois, b) la montée en température à l'intérieur, parfois élevées jusqu'à 60°C, c) la couleur brune ou noire, et d) la présence de vers de terre et autres invertébrés.

  12. Utiliser le compost pour a) le paillage pour couvrir le sol d'une couche organique (compost frais, écorces, paille, plantes sèches, etc...), pour protéger la terre contre le soleil, la pluie et le vent, pour réguler la température et maintenir l'humidité du sol, b) le mulching pour répandre le compost sur le sol et l'enfouir dans les 10 premiers centimètres, c) l’amendement organique pour améliorer la qualité de sol (rétention d'eau, aération, libération progressive d'éléments nutritifs) avant de planter les végétaux sur un sol fertile.

  1. Fertilisation autorisée sur la menthe biologique




    • Le fumier d’animaux qui ne consomment que les plantes est valable. Par exemple, la quantité apportée par CEFA avant la plantation et une fois par an a été de 50 tonnes/ha (5 kg/mètre linéaire).




    • Riche en K, la cendre de bois à la dose de 2 à 3 kg par mètre linéaire a donné entière satisfaction chez CEFA. L’épandage se fait sur les lignes de menthe après la récolte mais avant le démarrage des repousses.




    • Terre & Humanisme emploie le purin d’ortie qui s'obtient par macération plus ou moins prolongée de plantes dans une bouteille ou un récipient. Il a deux usages essentiels : a) c'est un engrais efficace qui stimule la croissance des plantes et un fortifiant que l'on pulvérise sur les plantes pour les rendre plus résistantes aux maladies et aux ravageurs, b) c’est un excellent pesticide de contact contre les maladies et les ravageurs. La préparation et l’utilisation du purin d’ortie se font en plusieurs étapes :

a) Collecter les plantes d’ortie,

b) Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d’orties sèches et les mettre dans 10 litres d’eau de pluie,


  1. Laisser macérer : 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet insecticide et fongicide et 10 à 15 jours à 18°C pour servir d'engrais et de stimulateur de croissance. Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue,

  2. Filtrer et répandre la préparation soit avec le pulvérisateur à raison de 5 à 10% pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d’ortie dans 100 litres d’eau), et soit avec l’arrosoir à raison de 10 à 20% au pied des plantes (10 à 20 litres de purin d’ortie dans 100 litres d’eau), et

  3. Conserver le purin concentré pendant plusieurs semaines.




    • Pour corriger les carences en différents éléments et oligoéléments, plusieurs engrais foliaires sont permis sur la menthe biologique. L’essentiel est de respecter les doses indiquées sur les emballages. A titre indicatif, voici quelques doses utilisées par CEFA sur la menthe bio : ALTER ORGA (150 g/mètre linéaire), BIOLCAN RIZOACTIV (3-4 L/ha), CANARY FUNG (2 – 2,5 ml/L), SANTALGUE (300 ml/hl), UFAMER MIXTE (300 ml/hl), etc…

VI. Irrigation

Les besoins en eau d’irrigation sont variables selon les précipitations, la saison, le type d’irrigation et le type de sol. Dans le cas du système gravitaire ou séguia, la menthe a besoin en général d’une irrigation par semaine. Dans le cas du goutte-à-goutte, une durée de 30 minutes par jour (de préférence en fin d’après midi) est suffisante. Parfois, deux apports de 30 minutes par jour sont nécessaires.



VII. Désherbage
Les adventices entrent en compétition avec les plantes de menthe pour l’humidité du sol, les éléments nutritifs et la lumière. Si l’infestation est grande, la menthe est rabougrie et sa qualité est dépréciée. Toutefois, de faibles infestations par les adventices sont tolérées.

Seuls des binages manuels réguliers avec la sape (une fois par semaine ou par quinzaine) viendront à bout des herbes indésirables. Pour éviter que les herbes ou racines oubliées sur le sol ne donnent naissance à de nouvelles plantes, biner par temps sec et chaud, pour favoriser leur dessèchement.

Après un bon binage, le paillage avec le plastique noir (ou avec 5 à 10 cm de paille, de fumier, de végétaux broyés et séchés, de tonte de gazon, de tourbe, de sciure de bois, etc…) peut empêcher la prolifération de certaines herbes indésirables. D’ailleurs, il a d’autres avantages : maintien de l'humidité du sol en ralentissant l'évaporation, accumulation et rétention de la chaleur, absence de compactage et de fendillement de la terre, absence de limaces et d’escargots, alimentation des vers de terre et des micro-organismes, apport des éléments nutritifs au sol lors de sa décomposition, amélioration de la structure du sol, etc….
VIII. Protection phytosanitaire
Les principaux ravageurs et maladies de la menthe biologique seraient les mêmes que ceux de la menthe non biologique. Et il faut garder en tête que l'intention des traitements et autres interventions n'est pas d'éliminer ces ennemis mais de les contrôler biologiquement et du même coup, de réduire les dégâts. Pour bien gérer les ennemis de la menthe biologique, il faut :
a) faire le tour de la parcelle une fois par jour et scruter les plantes et le sol. Noter le plus de données possibles sur un registre.
b) favoriser la résistance naturelle de la menthe aux maladies et ravageurs. Ne pas oublier le sol (fertilisation, irrigation, entretien) car un sol sain ne peut donner que des plantes saines.

c) planter un mélange d’au moins deux cultures. Etablir un jumelage ou un compagnonnage approprié de la menthe avec d’autres cultures.

d) bien identifier le problème et les solutions convenables en ayant recours a) aux laboratoires publics ou privés spécialisés, b) aux livres et documents techniques, c) à l’internet, et d) aux agriculteurs qui ont de l’expérience avec la menthe biologique.
e) établir un programme de contrôle. Une des premières solutions consiste à chercher des recettes faites à base de plantes et de produits naturels disponibles ou qui se trouvent dans le commerce.


  1. Chenilles des noctuelles

Les chenilles qui ravagent la menthe appartiennent à plusieurs espèces. Mais, l’espèce la plus importante est la chenille de la tomate ou ver de la tomate (Helicoverpa armigera = Heliothis armigera) (Lhaloui & El Yousfi, 2008).


L’adulte est un papillon de nuit mesurant 3 à 4 cm d’envergure et 14 à 20 mm de longueur. La femelle est de couleur brun-orange tandis que le mâle est de couleur vert-gris. Les oeufs sont jaunâtres, luisants et posés isolément sur les feuilles supérieures aux extrémités des tiges. Les œufs éclosent quelques jours après la ponte, et ce sont les larves qui consomment voracement les feuilles. Celles-ci sont alors criblées de trous et souillées d’excréments. Ces ravages déprécient la qualité du produit récolté, et ne sont par conséquent tolérés ni par le producteur, ni par l’acheteur, ni par le consommateur.

Pendant son développement, la chenille a une couleur variable : jaune, vert et gris. La larve passe par plusieurs stades et sa longueur peut atteindre 35 mm. La chenille possède une ligne latérale jaune clair (DRA, 1976).



  1. Pucerons

Plusieurs espèces de pucerons attaquent la menthe (Lhaloui & El Yousfi, 2008). Ce sont de petits insectes verts, jaunes, noirs ou cendrés, possédant un rostre qui sert à pomper la sève riche en sucre. Ils vivent en colonies serrées au sommet des pousses. 

En cas de forte infestation, les pucerons causent la déformation et l’enroulement des feuilles et le rabougrissement des tiges. Le miellat secrété par les pucerons adhère aux feuilles et favorise l'apparition de maladies fongiques comme la fumagine.

Les pucerons sont aussi les principaux vecteurs des maladies à virus en suçant de la sève infectée d’une plante atteinte et en transportant ensuite le virus sur une plante saine.


  1. Criquet

Des dégâts importants de criquet ont été constatés dans la parcelle de menthe biologique de CEFA près d’El Brouj dans la province de Settat en 2006 et 2007. Le recrutement des enfants du douar pour faire la collecte de ces insectes a été nécessaire et a donné un très bon contrôle.

  1. Altises ou puces

Selon les agriculteurs situés aux environs de Ben Ahmed dans la province de Settat, les puces ou altises ravagent la menthe non biologique au printemps et en été. Ce sont de petits Coléoptères Chrysomélidés sauteurs, brillants, bleu métalliques, de 2 mm de long. Les larves se nourrissent de collets et de rhizomes. Les adultes se nourrissent des bourgeons de menthe et peuvent cribler les feuilles supérieures de trous, ce qui cause des dommages importants.

  1. Contrôle des insectes

Voici quelques recettes pour contrôler les insectes ravageurs de la menthe biologique.

a) Association de cultures ou compagnonnage

On peut réduire la sévérité des infestations des différents insectes et acariens en associant la menthe avec d’autres cultures comme l’absinthe, l’ail, l’anis, le basilic, la carotte, le céleri, le chou, la coriandre, la courgette, le fenouil, l’oignon, le poivron, le romarin, la salade, la sauge, la tomate, le tournesol, etc.. 


Les légumes du jardin ayant des besoins et des modes de végétation différents, peuvent, au voisinage les uns des autres, exercer des influences néfastes sur les ravageurs.

b) Prédateurs

Le plus efficace des insectes auxiliaires est sans aucun doute la coccinelle, qui de l'état de larve à l'état adulte arrive à consommer des milliers de pucerons. Ce petit insecte est bien reconnaissable à son manteau rouge à points noirs. Il ne ressemble en rien à ses larves qui sont souvent prises pour des insectes ravageurs.

Les larves de coccinelle s'attaquent aux pucerons, et se métamorphosent au cours de mues successives pour se transformer en nymphe et devenir adulte. Les orties sont des plantes qui hébergent les pucerons, et peuvent jouer le rôle d’abri pour les coccinelle.

c) Savon noir 


Le savon noir détruit la couche cireuse recouvrant le corps des insectes qui est composé d'acides gras et obstrue les organes de respiration des insectes. Il ne faut pas hésiter à l’employer car il ne représente aucun danger pour l'environnement. Comme c'est un insecticide de contact, il faut traiter directement sur les insectes à la dose de 2,5 kg/hl d’eau. On peut ajouter de l’alcool à brûler, l’huile, etc….

d) La bactérie Bacillus thuringiensis




Dans le cas d’une forte infestation, on peut utiliser un produit contenant Bacillus thuringiensis. Ce produit donne une maladie à toutes les chenilles qui finissent par crever. C'est un produit naturel et inoffensif pour les animaux, oiseaux et les humains.

Des essais effectués en 2006-07 et 2007-08 dans la province de Settat ont montré la possibilité de bien contrôler les larves des noctuelles en traitant avec des bio-insecticides à base de B.t. (Faouzi & Erraki, 2008).


Les produits contenant B.t. homologués au Maroc sont : BACTOSPEINE, BATIK, BT GOR, DIPEL, FORAY, HALT, XENTARI, etc… (Index Phytosanitaire Maroc, 2008).

En cas d’infestation, il faut bien traiter la menthe avec l’un des produits cités ci-dessus à la dose recommandée sur l’emballage. Répéter les traitements s’il le faut quelques jours plus tard.


e) Azadirachtin

Quelques insecticides biologiques à base d’Azadirachtin sont actuellement homologués au Maroc pour le contrôle des pucerons : NEEMIX 4,5 (45 g/l), OIKOS (31,95 g/l), etc… Cette matière active est extraite des graines de l’arbre de Neem (Azadirachta indica).



La dose de 70 ml de produit commercial par hl donne un bon résultat sur les pucerons et autres insectes.


f) Collecte et ramassage des insectes

La meilleure façon de prévenir les infestations de ce ravageur consiste à récolter manuellement ces insectes et les tuer.


g) Purin d’ortie

Le purin d’ortie peut être un bio-pesticide obtenu par macération de plantes dans une bouteille ou un récipient. C’est un excellent pesticide de contact contre les maladies et les ravageurs. La préparation et l’utilisation du purin d’ortie se font en plusieurs étapes :


* Collecter les plantes d’ortie,

* Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d’orties sèches et les mettre dans 10 litres d’eau de pluie,

* Laisser macérer 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet insecticide et fongicide. Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue, et

* Filtrer et appliquer la préparation avec le pulvérisateur à dos à raison de 5 à 10% pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d’ortie dans 100 litres d’eau),



h) Irrigation

Les puces ou altises sont des petits insectes sauteurs dévorant les feuilles en les criblant de trous et provoquant leur décoloration. Les larves vivent sur les racines.

Pour limiter les infestations, il faut pailler et arroser le sol car ces insectes prolifèrent en période de sécheresse.


  1. Escargots et limaces

Les limaces et les escargots sont plutôt nocturnes et aiment la pluie. Ils prolifèrent par temps humide dans des sols mal drainés. Ils grignotent les feuilles de la menthe, les souillent d’excréments, ce qui cause des ravages et des dégâts intolérables.


  1. Contrôle des limaces et escargots

Voici quelques recettes pour contrôler les escargots et les limaces :



a) Collecte manuelle des escargots et des limaces

Le ramassage manuel (en utilisant des gants ou des cuillères) est efficace s'il est poursuivi avec acharnement. Par ailleurs, on peut mettre des planches de bois dans la parcelle de menthe, et passer régulièrement pour collecter ces ravageurs, car ils s'y abritent en dessous à l’ombre et à l’humidité.

Si on ne veut pas les tuer après le ramassage, il faut aller les perdre plus loin de la parcelle de menthe dans un terrain vague.

b) Sable et cendre

Mettre des "barrières" en entourant la parcelle de sable ou de cendre de bois, ce qui est efficace surtout quand il ne pleut pas.


c) Prédateurs

Lâcher certains prédateurs de limaces et d’escargots comme les canards, les crapauds, les grenouilles, les hérissons, etc…dans la parcelle de menthe

d) Eau de javel

Mettre de l’eau de javel contenant 12 % de chlore dans des récipients ou des morceaux de bouteilles en plastique. Placer ces récipients autour de la parcelle de menthe. Les limaces et les escargots fuient cette odeur.



e) Chaux
On peut contrôler les limaces avec de la chaux qu'on met autour de la parcelle.

8) Agents pathogènes

Les deux maladies les plus importantes sur la menthe sont la rouille et l’oïdium. Ces maladies se propagent au gré du vent, et leur développement est favorisé par la chaleur et l’humidité.

La rouille est causée par Puccinia menthae. Elle se présente sous forme de tâches jaunes sur les jeunes tiges et des points bruns rouges sur la face inférieure des vieilles feuilles. La rouille sévit au printemps et pendant l'été si le temps est chaud et humide. Elle provoque une chute des feuilles.

L’oïdium est caractérisé par un feutrage blanc, d'aspect farineux qui couvre la surface des feuilles. Les feuilles se dessèchent et tombent.



9) Contrôle des agents pathogènes
Voici quelques recettes pour contrôler les agents pathogènes qui s’attaquent à la menthe biologique :

a) Association de cultures ou compagnonnage

Dans une même parcelle, il faut faire une association de la menthe avec d'autres légumes ou espèces végétales. Ceci limite la propagation des maladies.


b) Huile de Neem


TRIACT 90 EC est un fongicide biologique homologué au Maroc et contenant 900 g/l d’huile de Neem. La dose de 1 L/hl est efficace sur les maladies de la menthe.

c) Soufre

En cas de fortes attaques d’agents pathogènes, traiter au soufre de manière préventive ou dès l’apparition des premiers symptômes de maladies. Les produits soufrés homologués au Maroc sont : COSAVET DF (200 g/hl), DREXEL SULFA 80 W (500 g/hl), ELOSAL (500 g/hl), KUMULUS DF (500 g/hl), MICROPLUS SUPER (500 g/hl), MICROTHIOL (500 g/hl), REDESUL M (500 g/hl), RESSUL 80 WL (500 g/hl), SOFA 80 (500 g/hl), SUFFRITE 80 WP (500 g/hl), SULFAMU (500 g/hl), SULFOPRON (500 g/hl), THIOVIT JET (500 g/hl), TIOSOL 800 (120 g/hl), WETASSUL (500 g/hl), etc… (Index phytosanitaire Maroc, 2008). Les doses et les modalités d’application sont mentionnées sur les emballages.


d) Sulfate de cuivre ou Bouillie Bordelaise
Elle est efficace contre différents agents pathogènes responsables de la rouille, de l’oïdium et autres maladies. Les traitements préventifs limitent considérablement le développement des maladies. Il faut l’employer raisonnablement et avec précaution pour éviter les brûlures du feuillage. La coloration bleue du feuillage n’est pas très discrète, mais il faut traiter surtout au stade jeune de la culture.
Les produits contenant le sulfate de cuivre homologués au Maroc sont : BORDEAUX CAFFARO (1,2 kg/hl), BOUILLIE BORDELAISE (1,2 kg/hl), COVAX M (300 g/hl), CUIVROBOR (750 g/hl), CUPROXAT (400 ml/hl), PARCOS (1,2 kg/hl), SUPER COLOSS (1,2 kg/hl), etc… (Index phytosanitaire Maroc, 2008). Les doses et les modalités d’application sont précisées sur les emballages.

e) Purin d’ortie

Le purin d’ortie peut être utilisé comme un bio-fongicide après macération de plantes dans une bouteille ou un récipient. C’est un excellent fongicide contre les maladies. La préparation et l’utilisation du purin d’ortie se font en plusieurs étapes :


* Collecter les plantes d’ortie,

* Hacher grossièrement 1 kg d'orties fraîches ou 200 g d’orties sèches et les mettre dans 10 litres d’eau de pluie,

* Laisser macérer 12 à 24 heures à 18°C pour obtenir un effet fongicide (et également insecticide). Le mélange ne doit plus produire de bulles lorsqu'on le remue, et

* Filtrer et appliquer la préparation avec le pulvérisateur à dos à raison de 5 à 10 % pour les traitements foliaires (5 à 10 litres de purin d’ortie dans 100 litres d’eau),



f) Oignon et ail

Mettre 500 g d’oignon frais dans 10 litres d'eau. Laisser fermenter, filtrer et traiter contre les maladies. L’ail est également valable, mais il risque de laisser des odeurs dans la menthe.


IX. Récolte
Dans les conditions marocaines, la menthe peut être en général coupée 4 fois par an. Il faut compter 2 à 3 mois entre deux coupes successives en saison chaude (Avril à Octobre) et 3 à 4 mois en saison froide (Novembre à Mars). La récolte consiste à couper les plantes à ras du sol.
Il est possible que la première récolte après la plantation de la menthe biologique soit de mauvaise qualité. Dans ce cas, il faut récolter la menthe et la jeter. Les repousses de menthe sont généralement homogènes à partir de la deuxième récolte.
Dès la deuxième récolte, le rendement obtenu chez CEFA près d’El Brouj dans la province de Settat est de 2 kg de menthe biologique fraîche par mètre linéaire, soit 20 tonnes/coupe. Avec 4 coupes par an, le rendement annuel serait donc de 80 tonnes/ha.
Juste après la récolte, la menthe est acheminée vers le lieu de vente, après un emballage en bottes rangées et de même poids. Elle est commercialisée essentiellement pour la préparation du thé à la menthe. Sachant que le prix de vente en 2008 est de 12 DH/kg de menthe biologique fraîche, la recette brute à l’hectare serait de 960.000 DH/ha/an.

X. Coût de production et marge bénéficiaire


Lors de la première année de production, les frais sont estimés à 312.469 DH. Les dépenses seraient de 312.466 DH/an pendant les 2 autres années. Le prix de vente est estimé à 720.000 DH lors de la première année de production et 960.000 DH/an pendant les 2 autres années. Ainsi, les marges bénéficiaires seraient de 407.531 DH/an après la première année de production et 647.534 DH/an après chacune des autres années suivantes (Tableau 2).


XI. Références bibliographiques
AMPP (2008) Index Phytosanitaire Maroc, Association Marocaine de Protection des Plantes, Rabat.
Chibane A. (2008) La culture de la menthe au Maroc : Situation actuelle et perspectives d'avenir. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.
DRA (Direction de la Recherche Agronomique) (1976). Maladies et ravageurs des plantes cultivées au Maroc. DRA, Rabat.
El Achani D. (2008) Expérience de « CEFA » dans la production de la menthe biologique. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.
Faouzi B. & I. Erraki (2008) Protection phytosanitaire de la menthe. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.
Harris B. (2008) Expérience de « Terre & Humanisme » dans la production des cultures biologiques. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.

Kenny L. & A. Hanafi (2001) L’agriculture biologique au Maroc : situation actuelle et perspectives futures. Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture, Rabat.

Tableau 2. Estimation du coût de production et de la rentabilité d’un hectare de menthe biologique (4 coupes/an) dans les conditions Marocaines (durée d’exploitation de la parcelle de menthe : 3 ans)


Rubrique

Explication

Dépenses totales (en DH/ha) sur 4 ans d’existence de la menthe

1ère année

2ère année

3ère année

Loyer du terrain

1 hectare

10.000

10.000

10.000

Un ouvrier permanent

Un ouvrier permanent sur place sinon l’agriculteur ou bien quelqu’un de la famille qui surveille la parcelle de menthe et exécute les opérations culturales pendant 4 ans

1 an = 365 jours x 60 DH = 21.900 DH/an



21.900

21.900

21.900

Aménagement des locaux

* Aménagement d’un hangar (d’environ 5 m x 4 m) pour y mettre les équipements, les produits, le matériel de traitement, etc…, amortir sur 10 ans, 20.000 DH/10 = 2000 DH/an, aménagement d’une salle (10 m x 5 m) pour emballer les bottes avant de les envoyer au marché + tables + chaises + balances + lumière, etc.. , aménagement d’une toilette + lavabo, etc…, amortir sur 10 ans, 50.000 DH/10 = 5000 DH/an

7,000

7,000

7,000

Fumier

30 tonnes à l’hectare avant les labours et l’installation de la culture = 6000 DH/an + épandage par 5 ouvriers x 60 DH = 300 DH/an, amortir sur 3 ans, 6300 DH/3 = 2100 DH

2.100

2.100

2.100

10 tonnes après chaque coupe (4 coupes/an), 4 x 2000 DH = 8000 DH/an + épandage 4 fois x 300 DH (5 ouvriers x 60 DH) = 9.200 DH/an

9.200

9.200

9.200

Labour et préparation du lit de plantation

Charrue à disques : 400 DH

134

133

133

Cover crop x 2 fois : 500 DH

167

167

166

Traçage des lignes de plantation au cover crop, 250 DH/3 = 83 DH

84

83

83

Equipement en goutte-à-goutte

On suppose que le puits existe déjà, moteur à gaz butane (10.000 DH) + pompe à arbre (20.000 DH) + installation des tuyaux goutte-à-goutte (30.000 DH)

* amortir sur 3 ans, 60.000 DH/3 = 20.000 DH



20.000

20.000

20.000

Irrigation pendant 2 heures/jour, environ 365 irrigations par an x 30 DH pour gaz butane + ouvrier permanent déjà comptabilisé = 10.950 DH

10.950

10.950

10.950

Entretien du matériel et du réseau d’irrigation = 5000 DH/an

5,000

5,000

5,000

Achat des plants de menthe certifiés

Achat de plants certifiés payés à l’avance mais amortis sur 3 ans d’existence de la menthe

10,000

10,000

10,000

Plantation manuelle 10 ouvriers/ha/jour x 60 DH = 600 DH

200

200

200

Binage

Achat de 10 sapes x 100 DH = 1000 DH

334

333

333

1 opération par semaine, 10 ouvriers x 60 DH = 600 DH, 600 DH x 52 semaines = 31.200 DH/an

31.200

31.200

31.200

Protection phytosanitaire

Achat de 2 pulvérisateurs (un pour les traitements insecticides + rampe et un pour les traitements fongicides + rampe) + blouse + bottes + gants + chapeau (total = 3.000 DH)

1,000

1.000

1.000

Insecticides = huiles, savons, alcools, etc…, 200 DH/traitement x 52 semaines/an = 10.400 DH/an, traitement par l’ouvrier permanent déjà comptabilisé

10.400

10.400

10.400

Fongicides = soufre, etc… , 200 DH/traitement x 10 fois par an = 2000 DH/an

2,000

2,000

2,000

Molluscides = son de blé, cendre, chaux etc…, 50 DH/traitement x 4 fois par an (en hiver) = 200 DH

200

200

200

Récolte

10 faucillettes x 60 DH = 600 DH

200

200

200

Feuilles de palmier nain ou Doum 100 DH x 4 coupes par an = 400 DH/an

400

400

400

10 ouvriers x 20 jours x 4 coupes x 100 DH = 80.000 DH

80,000

80,000

80,000

Transport du champ aux marchés, 20 chargements de camion/coupe x 1000 DH x 4 coupes

80,000

80,000

80,000

Frais de certification

Frais de certification 30.000 DH/3 ans = 10.000 DH/an

10,000

10,000

10,000

COUT DE PRODUCTION A L’HECTARE




312.469

312.466

312.465

PRIX DE VENTE

1 kg/mètre linéaire = 2 kg/m²

20 tonnes/coupe x 3 coupes la première année, 60 tonnes x 12 DH

20 tonnes/coupe x 4 coupes 2ème et 3ème année, 80 tonnes x 12 DH


720.000

960.000

960.000

BENEFICES




407.531

647.534

647.535

Lhaloui S. & B. El Yousfi (2008) Recensement des agents de stress biotique associés aux plantes aromatiques et médicinales cultivées au Maroc. Page 30 in Deuxième Edition du Congrès National sur l’Amélioration de la Production Agricole (APA2), Settat.

Olkom W. (2008) Contraintes aux exportations de la menthe marocaine. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.
Tanji A. (2008) Techniques de production de la menthe dans la province de Settat. Exposé fait lors de la journée sur « Dangers des pesticides sur la menthe », 27 Mars 2008, Settat.

XII. Adresses utiles
1) Fermes produisant la menthe biologique
CEFA (Comité Européen pour la Formation et l’Agriculture)

Sidi Boumehdi / Meskoura

BP 02

26150 Béni Khloug



Settat

e-mail : agro_sm@cefamaroc.org

site : www.cefaonlus.it
Terre & Humanisme

e-mail : fdjerrari@hotmail.com

e-mail : anitapc@terre-humanisme.fr

www.terre-humanisme.org


2) Organismes de certification
Bureau Veritas Certification Maroc

Résidence Dalal


7, rue Asilah
20050 CASABLANCA
Tel : 022 20 08 57
Fax : 022 20 29 17

site : www.bureauveritas.fr

e-mail : omar.benaicha@ma.bureauveritas.com
Ecocert Bureau Maroc

BP 3916, Poste Talborjt

Agadir

Tel : 048 22 07 42 / 061 43 12 24



Fax : 048 22 07 42

site : www.ecocert.fr

e-mail : office.morocco@ecocert.com
Moody Certification Maroc

28, Rue des Provins

Casablanca

Tél : 022 44 72 71


Fax : 022 44 72 28

e-mail : www.moodycertification.ma

e-mail : moody@moodymaghreb.com

TUV Certification Maroc

104, Boulevard Abdelmoumen

Résidence Twinybat

20100 Casablanca

Tél : 022 98 86 76

Fax : 022 99 39 48

e-mail : tuv.maroc@menara.ma


3) Sociétés de produits phytosanitaires
AGRICHIMIE : agrichim@menara.ma

AGRIMATCO : agrimatco@agrimatco.ma

AGROSPRAY : ast@smara.net.ma

ALFACHIMIE : alfachimie@menara.ma

AMAROC : amaroc-sif@amaroc-sif.ma

BASF MAROC basf.maroc@basf.com

CALIMAROC : calimaroc@menara.ma

COMPTOIR AGRICOLE DU SOUSS : casma@menara.ma

CPCM : cpcm@cpcm.ma

LAKORALE : lakorale@menara.ma

MARBAR CHIMIE : marbarchimie-agro@marbar.co.ma

PHILEA : philea@menera.ma

PROMAGRI : promagri@connectcom.net.ma

PROTECO : proteco@protecomaroc.com

REIVER INTERNATIONAL : reiver@cyber.net.ma

SAGRIMA : sagrima@hotmail.com

SAOAS : saoas@menara.ma

SIPP : sipp@menara.ma

SOCAPRAG : socaprag@techno.net.ma

SOPHYTO NORD : Sophyto_nord@menara.ma



SYNGENTA : www.syngenta.co




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