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Rues de tongres


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LA RUE DES CHIENS
Au XIIIe siècle existait déjà à Tongres la rue appelée de ce nom. D'après la description que nous en trouvons dans les écrits contemporains elle était mal alignée, mal éclairée, c'était un réseau de petits bourbiers, confinant par une extrémité à la Grand-place et par l'autre à la rue des dames, damestrate.
Avant 1269 la rue des chiens était exclusivement habitée par des juifs qui s'y livraient à des transactions de prêt et de troc. Il en était ainsi dans toutes les villes et partout une rue ou un quartier spécial était réservés aux juifs. En signe de mépris pour leurs habitants ces rues reçurent en beaucoup d'endroits le nom de rue des chiens. Il y avait une chinrue à Huy, une chinstrée à Liége, une honstrate dans plusieurs villes flamandes telles que Tongres, St-Trond, Hasselt, Maestricht et Maeseyck.
Plus tard les juifs furent remplacés par des Lombards, autrement dit des italiens de la Lombardie ou du Piémont. A Tongres les Lombards occupèrent pendant quelque temps la rue des chiens que les juifs venaient d'aban-donner. Mais à la différence de leurs devanciers, ils n'étaient pas l'objet du mépris public.
Plus tard ils se confondirent avec les autres habitants et vers le XIVe siècle une maison importante dirigée par un Lombard se trouvait établie dans la kydelstrate (rue des sarraus). Cette maison, comme les maisons simi­laires de la rue des chiens, était appelée het Lombaerden huys.
Au XVIe siècle nous voyons qu'un Lombard, Porket Vonden habitait dans la rue de heymelingen, entre la maison des trois navets et la maison de Betho.
Dans le courant du XVIe siècle les Lombards quittèrent Tongres. Dans beaucoup de villes belges il est resté des traces de leur passage dans la dénomination des rues.

A Hasselt subsiste encore une Lombardstraat et je ne

sais si cette rue tient son nom directement des Lombards qui l'habitèrent ou d’un mont-de-piété qui y aurait été établi. Car par analogie de leur destination avec le métier exercé par ces banquiers italiens, les monts-de-piété re-çurent dans la suite le nom de Lombard.
C'est en 1626 que, par autorisation de l'évêque de Liége, une succursale du mont-de-piété de Liége fut installée à Tongres, et cela précisément dans la rue des chiens qui depuis lors fut entièrement réhabilitée et a perdu peu à peu la notion de mépris qui s'attachait primi­tivement à son nom.
LA RUE DE MAESTRlCHT
La plus ancienne mention qui nous soit parvenue du nom de cette rue date du XIVe siècle. Il existait cer­tainement longtemps auparavant. Seulement, avant le XIXe siècle ce nom ne servait qu'à désigner une partie de ce que nous appelons aujourd'hui la rue de Maestricht.
Elle ne commençait vraiment que là où s'arrêtaient les Encloîtres, c'est-à-dire près de la maison Petit-Dozat, et se terminait près du boulevard actuel, endroit où se trou­vait jadis la porte de Maestricht.
Dès qu'on était passé sous la Trichterpoort on se trouvait dans la rue qui, en 1272, s'appelait Reecstrate et qui allait jusqu'à l'hospice de St-Antoine. La maison de St-Antoine était un asile bâti pour les lépreux dès la fin du XIe siècle. En 1672 l'église et la tour de la léproserie de St-Antoine furent brûlées par les français. Ce que nous appelons aujourd'hui het St-Antonius huis ou St-An­teunis est tout ce qui nous reste de cette léproserie.
La reecstrate, appelée aussi rechtstraete en 1444, ne faisait pas partie des rues de la ville puisqu'elle ne com­mençait qu'en dehors de la Trichterpoort. Ce n'est que depuis la démolition de la dite porte en 1817 et des rem-parts y attenant, en 1859, qu'elle a été peu à peu incor-

porée à la ville sous le nom de faubourg St-Antoine (encore en souvenir de la léproserie) et c'est depuis la construction de la nouvelle gare du chemin de fer en 1889 qu'elle a reçu le nom pompeux et banal d'Avenue de la Gare.


En remontant la rue de Maestricht nous arrivons aux Hospices Civils situés sur le marché aux porcs.
Cette place servait autrefois de marché au bétail et les hospices portaient jadis le nom d'hôpital de St-Jacques. Cet hôpital était destiné à recevoir les malades et à héberger les pèlerins qui se rendaient à St-Jacques de Compostelle, en Espagne.
Il était desservi dès 1276 par les religieuses hospita-lières de St-Jacques. Avant 1276, cet hospice se trouvait en dehors de la porte de la Croix, à l'endroit où se trouve actuellement le Casino. Il fut détruit en 1276 et rebâti à l'intérieur de la ville en 1282. La chapelle de l'hôpital date de 1660. Les bâtiments des hospices furent reconstruits en 1846.
Nous parlerons plus loin de la rue des sarraus. Quant à la rue appelée Schuttersgang, elle tient son nom de ce que, jusqu'en 1778, la corporation bourgeoise des arbalé­triers y possédait une maison. On l'appelait également Schutters-hof, ce qui s'explique par le fait que ce n'était guère une ruelle mais plutôt une impasse aboutissant au rempart.
AUX ENCLOITRES
Nous avons dit qu'avant la révolution française, la rue de Maestricht ne commençait pas à la Grand’Place. En effet, toute cette partie de la rue qui va actuellement jus­qu'à la maison Petit-Dozat et y compris le coude qui se dirige vers l'église N. D., a toujours fait partie des Encloîtres ou en-semble des maison claustrales destinées à l'habitation des chanoines de la Collégiale. Ces maisons étaient bâties, les

unes sur l'emplacement de l'ancien Conventus (1) de l'église, les autres sur une partie de l'ancien cimetière qui fut désaffecté dès le XIIe siècle. (2) Les ter­rains et les rues où se trouvaient jadis les maisons des chanoines portent encore au cadastre le nom de op het klooster.


Des recherches dans les archives du chapitre de N. D, nous ont permis de retracer d'une façon assez détaillée l'histoire de ces maisons claustrales et de reconstituer même la liste presque complète des chanoines qui depuis le XIVe siècle jusqu'à la Révolution française, occupèrent successivement chacune d'elles.
Nous ne ferons pas cette énumération de noms et de dates qui pourrait sembler fastidieuse à la plupart des lecteurs. Nous tenons ces détails à la disposition de ceux que la chose intéresse, et nous ne donnerons ici que quelques renseignements généraux.
Ces maisons claustrales étaient au nombre de douze.
La première mentionnée dès 1248, reconstruite en 1608, brûlée en 1677 lors de l'incendie général et rebâtie en 1699, se trouvait au coin de la rue de HeymeIingen et des Encloîtres. Les maisons habitées actuellement par Mme Ve Kleynen et Mme Ve Willems ont été bâties sur l'avant-cour de la 1e maison claustrale dont l'emplacement corres-pond assez bien à celui de la maison de M. B. Broeders.
La seconde maison claustrale, qui fut également incen­diée en 1677 et rebâtie en 1712, est occupée aujourd'hui par M. le juge J. Siegers.
La troisième maison claustrale, détruite seulement en partie lors du grand incendie de 1677, a fait place à la demeure occupée naguère par M .L. de Fastré et sur
(1) Première résidence commune des chanoines qui communiquait avec les encloîtres romans qu'on voit encore derrière le Chœur de N. D.

(2) Vers cette époque on établit un nouveau cimetière du côté Sud de l’église, sur la place qui reçut depuis le nom de Vrythof.



l'avant-cour de laquelle s'élèvent à présent les ateliers de l'imprimerie St-Materne.
La quatrième maison claustrale s'élevait dès 1256 sur le terrain occupé actuellement par l'Athénée Royal et la Cinquième se trouvait sur l'emplacement de l'arrière bâti­ment de la maison Zeegers. (1)
A côté de celle-ci, près de la grange des dîmes (Horreum ecclesiæ) qui fut bâtie en 1240, brûlée en 1498 et trans-férée alors près de la rue de Heymelingen, fut construite en 1289 la sixième maison claustrale. Brûlée partiellement en 1677, elle fut rebâtie par le chanoine Mathieu de Poilvache. Plus tard, entre 1751 et 1789, le chanoine Vermijlen la reconstruisit complètement telle que nous la voyons aujourd'hui. Ce chanoine, bibliophile distingué, éleva dans la cour un bâtiment qui lui servit de bibliothèque et qui fut démoli en 1835, lorsque Mathieu Rigo-Vanstrate fut devenu propriétaire de cette maison.
Ce fut aussi le chanoine Vermijlen qui fit élargir le passage conduisant de sa demeure aux remparts de la ville et c'est depuis lors que cette ruelle a reçu le nom de Vermijlensteeg, altéré dans la suite en Fluwijnensteeg et changé aujourd'hui en Rigo straat.
La septième maison claustrale (maison Modave) men­tionnée dès 1320 et reconstruite en 1638 fut réservée de 1654 à 1743 à l'habitation du doyen du chapitre. Elle fut encore restaurée successivement en 1677 (après l'incen-die), en 1743 et en 1791.
La huitième maison claustrale (maisons Em. et C. Vroonen) se trouvait à côté du cloître roman de la col­légiale ; sur l'emplacement de l'ancien Conventus. Elle fut la demeure du prévôt jusqu'en 1458. Avant 1387 une tour était construite près de cette demeure. En 1381, le prévôt Jean Decani reçut du chapitre une maison appelée domus
(1) Les sept maisons claustrales qui se trouvaient de ce côté de la rue avaient toutes une avant-cour comme nous en voyons encore devant la maison Slegers et devant l'Athénée.

fabrlcæ (maison de la fabrique), située derrière l'ancien cimetière à condition de l'annexer à la huitième maison claustrale.
La maison de la fabrique fut rebâtie en 1519 et celle de la prévôté en 1554. En 1620 le chapitre décida de convertir en vignoble le jardin de ces maisons. En 1774 une partie de la 8e maison claustrale fut vendue par la famille de Brouckmans à Jean Guillaume Vandermeer, négociant et menuisier. Les occupants de la partie située du côté du chœur de l'église gardèrent la jouissance du jardin de la prévôté et le droit de sortie sur le Vrythof (nouveau Cime-tière) derrière la chapelle Ste-Anne.
La neuvième maison claustrale (maison Van den Bosch) fut reconstruite telle que nous la voyons aujourd'hui par le chanoine de Magnée, en 1782. En 1834, elle fut acquise par la ville pour en faire un hôtel de ville ; car elle voulait convertir l'ancienne maison communale en palais de justice. Ce projet fut abandonné et la maison fut revendue en 1835 à P. Michiels-Lysens dont le fils Jos Michiels la céda à M. Louis Van den Bosch-Vroonen. De 1863 à 1888 on établit dans une partie de cette vaste maison le bureau de la poste aux lettres.
Les trois dernières maisons claustrales se trouvaient entre la neuvième et la Grand’Place, respectivement en face des quatrième, troisième et seconde.
En 1392, la 10e maison claustrale (maison de Fastré) était habitée par le chanoine Pierre Gruwel. Celui-ci fit ouvrir entre la 10e et 11e maison claustrale, une petite ruelle qui fut appelée Gruwelsteeg, du nom même de ce chanoine. Certains historiens ont prétendu, à tort évidem­ment, que cette ruelle a reçu ce nom parce que St- Evergisle aurait été assassiné en cet endroit.
En 1670, le chapitre de N. D. résolut de démolir la 10e maison claustrale afin de faciliter l'accès du portail dit de Ste-Marie-Madeleine, construit en 1531. Cette résolution ne fut pas mise à exécution. Au contraire, lorsque cette

maison eut été brûlée en 1677, le chanoine Thomas de Rye put même la reconstruire sur ses anciennes fon­dations.


Ce n'est qu'en 1878 que la Gruwelsteeg fut élargie et cela au détriment du jardin de la 11e maison claustrale.
La Gruwelsteeg communiquait jadis avec le marché (appelé aujourd'hui marché au beurre) par une ruelle pas-sant entre l'église N. D. d'une part et les jardins des 11e et 12e maisons claustrales ainsi que le chœur de l'église St- Nicolas d'autre part. Cette ruelle s'appelait Wam­pachsgaet, du nom d'un certain Wampach qui occupait, au XIIIe siècle, une maison située en cet endroit.
L'emploi de ce terme gaet au lieu du mot straat ou steeg est assez fréquent au Moyen-Age et il correspond à l'alle-mand Gasse, ruelle. Nous le rencontrons encore dans Ricaldsgaet ou Ricautsgoit.
C'est sur une partie du Wampachsgaet que fut élevée, en 1444, la nouvelle tour de l'église N. D. qui fut adossée à l'ancienne tour romane élevée vers l'an 1000, restaurée en 1240, incendiée en 1314, rebâtie en 1315 et dont la base subsiste encore sous le jubé actuel.
LA PLACE D'ARMES
Le mot Vrijthof (en vieux-flamand Vrîthof) qu'on a traduit, je ne sais pourquoi, par Place d'Armes, vient du vieux-flamand Vrît- paix (vrede) et hof- jardin. C'est donc un jardin de paix, de repos. C'est ainsi qu'autrefois on désignait les cimetières. Comme le Vrythof de Maestricht est l'ancien cimetière de l'église St Servais, de même le Vrijthof de Tongres a été le cimetière de la Collégiale de N. D. Il est vrai qu'avant le XIVe siècle le cimetière se trouvait de l'autre côté de l'église, vers le nord, sur l'em­placement où s'élevèrent ensuite plusieurs maisons claus­trales. Depuis lors il fut transporté du côté sud, sur la place qui reçut le nom de Vrîthof. L'ancien Vrîthof ne correspond

pas tout-à-fait à ce qu'on désigne actuellement de ce nom. Le cimetière se trouvait plutôt derrière le chœur de l'église; le terrain vague qui s'étend derrière le palais de justice en est une partie. Il exista jusqu'en 1812, époque à laquelle un nouveau cimetière fut construit hors ville.


Mais il n'y avait pas que des tombeaux sur le Vrithof.
Déjà avant 406, Tongres fut la résidence d'un évêque. Il devait donc y avoir nécessairement une habitation épis-copale. Que cette habitation ait été un véritable palais ou plutôt une espèce de ferme ou château-fort, là n'est pas la question.
D'ailleurs nous ne trouvons plus guère de traces de cette première résidence. Nous ne savons pas non plus si, lors du transfert du siége épiscopal de Tongres à Liége, cette habitation resta debout ou fut détruite. Mais ce que nous savons, c'est qu'à la fin du XIVe siècle et durant tout le Moyen-Âge précédent, il y avait au pays de Liége douze localités où l'évêque avait «maison et Capelle» et où il avait le droit de convoquer ses vassaux.
Le chroniqueur Jacques de Hemricourt, qui écrivait au XVe siècle, énumère Huy, Dinant et Tongres et il ajoute pour notre ville ce détail précieux : "en laquelle Monsignor solloit avoir maison sour l'aître delle engliese, qui est cheuwe en ruine.»
Or d'autres documents nous apprennent qu'avant 1164 l'évêque de Liége, Henri Il bâtit un palais à Tongres, que cette maison, incendiée puis reconstruite en 1180, fut de nouveau détruite en 1212, qu'elle existait encore en 1399 et qu'elle était appelée palatium episcopi. Ces renseigne­ments concordant parfaitement entre eux montrent donc à l'évidence qu'à partir du XIIe siècle au moins il y avait un palais de l'évêque à Tongres et que ce palais se trouvait sur le cimetière (sour l'aître) de l'église.

D'après toutes les probabilités ce palais devait s'élever entre le Piepelpoel et la Chapelle de Ste-Anne (qui se

trouve au fond du Cloître), c'est-à-dire sur l’emplacement actuel du palais de justice.
Comme le dit Jacques de Hemricourt, ce palais était en ruines à son époque. Il doit avoir été détruit vers le milieu du XVe siècle, car en 1487 il n'existait plus. En effet l'évêque de Liége, J. de Homes, ayant exprimé, en 1487, le désir de séjourner à Tongres, le magistrat l'hébergea dans une maison qui avait appartenu à l’écuyer Goswin de Widoye et qui était située dans l’actuelle rue des Paniers. Si le palais épiscopal avait encore été debout, iI est certain que l'évêque l'aurait occupé. Il ne faut cependant pas conclure qu’il ne restait plus de traces de ce palais en 1487. Il se peut très bien qu'il existait encore, mais qu'il n'était plus habitable. Ce qui nous porte à adopter cette opinion c'est que, trois siècles plus tard, l'historien liégeois Fisen parle encore de certaines ruines qui ne peuvent être que celles de ce palais épiscopal.
Le jardin du palais de l'évêque occupait une grande partie de la place d'Armes actuelle. Les archives font aussi mention d'une tour qui se trouvait non loin de la rue d'Egbert (actuellement rue des paniers) et qui devait être une dépendance du palais. Quand nous étudierons l'his-toire du Piepelpoel nous aurons l’occasion de parler d'une tour qui s'y trouvait et qui répond peut-être à celle dont Il est question ici.
Ce n'était d'ailleurs pas la seule tour qui s'élevait aux environs du Vrijthof.
En 1803, pour faciliter le passage entre la maison het ijzerken (maison Bremans) et la chapelle du chapitre, on a démoli une espèce de tour adossée au transept méri­dional de la collégiale. En ces derniers temps cette rotonde servait de chapelle et était dédiée à St Materne. D'après une tradition respectable par son ancienneté, mais à part cela peu digne de foi, elle aurait été primitivement un temple consacré à Hercule et St-Materne l’aurait convertie en chapelle de la Vierge.

Ce temple, disent les anciens auteurs, était de forme ronde et portait à l'extérieur les figures du soleil, de Pallas et de Minerve. Nous trouvons entre autres dans Blaeu (Tooneel des Aerdrijcx, eerste deel, tweede stuck. Am­sterdam 1650) le passage suivant :


“Tot een merckteyken van een seer groote outheyt wordt noch te Tongeren ghesien een seer out kercxken eertijds Herculi toegheeyghent wiensbeeld op de poorten staet ende noch heden daeghs ghesien wordt.”
Raumery et Bertius en parlent dans les mêmes termes.
Il ne reste plus aujourd'hui de cette chapelle, qu'une pierre informe encastrée dans le mur du chapitre et sur laquelle on peut voir, avec beaucoup de bonne volonté, une représentation du soleil.
Nous nous demandons ce qu'il faut croire de tout cela.
Evidemment ce monument était de la plus haute antiquité … Mais comment expliquer que cette rotonde ait résisté à tous les incendies et à toutes les destructions que la ville de Tongres a eu à subir dès ses origines ?
Ne faudrait-il pas voir dans ce bâtiment une des tours du palais épiscopal dont nous parlions tout à l'heure ?
La question est difficile à résoudre pour la bonne raison que, l'édifice n'existant plus, il est impossible de contrôler n'importe quel avis on pourrait émettre ...
En 1895 on a mis à découvert, sur le Vrijthof, des substructures assez considérables et, naturellement, on n'a pas hésité à les attribuer au fameux Casfellum romain dont on avait déjà cru retrouver des traces en 1844, lors de la reconstruction de la maison Vroonen, aux encloîtres et en 1870, lors des travaux exécutés près de la 10ième maison claustrale.
Cette forteresse romaine ; s'il faut en croire ses défen-seurs actuels, (les seuls peut-être qu'elle ait connus) de-vait avoir la forme rectangulaire, occuper une partie de la rue de Maestricht, les deux places servant de marché au

beurre et aux grains, la place du Vrijthof et l'emplacement de la collégiale.


On a regardé longtemps aussi, comme faisant partie du castellum, la vieille tour ronde adossée à l'église, près du tribunal et qui soutient une partie des murs du cloître roman.
Pour notre part, nous sommes portés à croire que cette tour, ainsi que la chapelle-rotonde de St-Materne, la tour du Piekelpoel et les substructures trouvées au Vrijthof ont toutes fait partie du palais épiscopal.
Cette opinion ne risque en rien de paraître plus para-doxale que celle des partisans du Castellum. Au contraire, elle s'appuie sur un fait absolument prouvé, l'existence d'une demeure de l'évêque flanquée de tours, tandis que l'existence d'un castellum est purement conjecturale.
Mais pour ne pas abuser de la patience du lecteur et pour éviter de troubler le repos de nos archéologues, nous quitterons ce terrain dangereux et nous continuerons notre promenade.
LA RUE DES PANIERS
Au XIVe siècle cette rue s'appelait Egbertstraet, du nom d'un prêtre Gilles Egbert qui légua, en 1350, sa maison située dans cette rue, à l'église de N. D., à charge de faire célébrer un anniversaire.
Ce nom fut successivement altéré en Eggeberrestraet, Egbrechtstrote et Egbringerstraet.
Vis-à-vis de cette rue se trouvait un mur qui la séparait du cimetière de l'église. On y voyait aussi la plébanie ou demeure du pléban (curé de la ville) qui occupait une partie de l'emplacement du jardin de l'évêque et qui devint plus tard la maison du doyen.
A la fin du XVIe siècle, le nom de cette rue fut changé, on ne sait pour quelle raison, en Corverstraat.

LE PIEKELPOEL
C'est un des noms dont l'origine et le sens, sont des plus obscurs.
Jusqu’au XVIIIe siècle on dit constamment Pypelpoel ou Piepelpoel et non Piekelpoel. Mais ni de l'une ni de l’autre dénomination on est parvenu à établir jusqu'ici la signi-fication première.
Ce qui est certain c'est que ce n'était pas primitivement un nom de rue, mais plutôt un lieu-dit. En effet, dans les documents latins du XIVe siècle on ne dit pas vicus pypel­poel, mais toujours locus pypelpoet et dans la suite on dira encore op den pypelpoel et jamais piepelpoelstraat.
Cet endroit s'étendait depuis la rue de la Vigne jusque près de la Repenstraat.
Quant à la rue actuelle des chevaliers, on ne la trouve citée dans aucun document et quand, au XIVe siècle, on parle d'une maison qui se trouve à cet endroit, on dit : « gelegen tuschen die vrouwe repen en die kydel stroet. »
Comme nous l’avons déjà dit, un mur séparait jadis le Pypelpoel du cimetière de l'église.
Plus loin, près de la rue de la Vigne, s'élevait encore en 1399 une tour appelée Romboutstorne. Elle tombait en ruines en 1532. Vu la concordance de ces dates avec celles de l'existence et de la démolition du palais épisco­pal, nous sommes fort tentés de croire que cette tour dé­pendait de l'enclos de ce palais. On se figure d'ailleurs­ difficilement quelle autre destination elle aurait pu avoir en cet endroit où, pour ainsi dire, nulle autre construction ne s'éIevait à cette époque. Car, le bloc de maisons qui se trouve entre la rue de la Vigne, le Piepelpoel, le Vrythot et le Marché au Lin est bien plus récent, et encore au XVIIe siècle il ne s’y trouvait que la maison des métiers appelée de Brouwerscamer.


LA RUE DES MEMBOURGS
La continuation du Piepelpoel à partir de la rue de la Vigne jusqu'à la rue St-Jean s'appelait au XIVe siècle Poustersstrate, du nom d'un certain Arnold Pousters. Un document des archives du chapitre de N. D., datant de 1373, appelle même cette rue Arnoldi Pousters strata, ce qui dissipe le moindre doute à l'égard de l'origine de cette dénomination.
Nous ne savons pas exactement à quelle époque on a modifié ce nom en Mombaerstraet. En tout cas ce dernier était d’un usage courant dès 1672.
LA RUE DU PUITS
Cette rue fut sans doute appelée ainsi parce qu'on y fora le premier puits ; à moins que ce fut simplement parce qu'il s'y trouvait un puits peut-être plus monumental que les autres puits de la ville.
L'existence d'un puits dans cette rue nous est attestée dans un document du XIVe siècle, mais nous ne sommes aucunement renseignés quant à la question de savoir s'il aurait été construit le premier ou s'il se serait distingué par l'un ou l'autre détail architectonique.

En tout cas cette rue tire son nom du puits qui s’y trouvait. Et remarquez bien que ce n'est pas la rue des Puits, mais bien la rue du Puits, vicus. putei, comme disent les textes latins.

La rue du Puits s'arrêtait à l'endroit où commençait la rue du Jaer. A partir de là jusqu'à la Steenderpoort elle prenait le nom de Steenstraat.
On a dit que la Steenderpoort tire son nom de ce qu'elle fut la première porte de la ville qu'on reconstruisit en pierres, c'est-à-dire en maçonnerie. Car durant le haut Moyen-Age, la ville de Tongres n'avait guère été défendue que par des palissades élevées sur les ruines de ses

anciens murs et ce n'est que vers le XIIIe siècle qu'on réta-blit l'ancienne enceinte et qu'on rebâtit une à une, en commençant par la Steenderpoort, les différentes portes de la ville.


Cette explication est assez ingénieuse, mais nous croy-ons qu'elle a fait son temps et qu'elle doit faire place à celle-ci : La Steenderpoort tient son nom de la Steen­straat. Quant à l'origine du nom de Steenstraat, il faut savoir que dans toute la Belgique flamande on a donné jadis cette dénomination de Steenstraat, concurremment avec celle de Heerstraat, aux chaussées romaines.
Or la rue qui nous occupe fait précisément partie de la route de Coninxheim qui est l'ancienne chaussée romaine de Tongres à Amiens. Il n'y a donc pas de doute possible. Ce qui corrobore encore notre explication, c'est que ce même nom est donné au chemin de Tongres à Bloir, qui n'est autre chose que la route romaine de Tongres à Maestricht ; de même la chaussée romaine qui passe par Bilsen prend aussi le nom de Steenstraat à proximité de cette localité. Ce nom est encore appliqué couramment aux voies romaines en Flandre où celle de Cassel au Zwin prend le nom de Steenstraat dans pres­-que toutes les localités qu'elle traverse.
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