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Manfred Overmann La Francophonie Nord-américaine à travers la chanson Table des matières


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Robert Charlebois

L'indépendantriste

Elle enfile un bustier fleurdelysé


Pour afficher son autonomie
Il repasse son T-shirt unifolié
En bougonnant après les colonies
Elle trinque au bon roi François Ier
Il tête son scotch from The Old Country
Elle dit que tout ça c'est sa faute à lui
Il ronfle tout seul dans son lit queen la nuit

Faut qu'on s'sépare, u faut qu'on splite


C'est toi qui pars ou moi j'te quitte
Prends le Pacifique, j'garde l'Atlantique
Forever indépendant triste
Faut qu'on s'sépare, y faut qu'on splite
C'est toi qui pars ou moi j'te quitte
Sois pacifique, j'reste authentique
Together indépendant triste

En chambre bleue quand elle démaquille


Sa constitution frêle de vieille fille
C'est la première à revenir en arrière
Une dernière fois pour que demain soit hier
Ils se sont aimés... well! souverainement
Mais maintenant les enfants sont grands
Et la maison où ils étaient heureux
Est à vendre sur la terre de nos aïeux

Elle l'a aimé, son bel Ottawa,


Des Rockies en passant par Moose Jaw
Je me souviens: ne croyez pas qu'elle pleure
D'un océan à l'autre des larmes de bonheur.




Robert Charlebois

Jacques Cartier

Paroles : Daniel Thibon

Musique : Robert Charlebois
Cartier, Cartier, ô Jacques Cartier,
Si t'avais navigué à l'envers de l'hiver,
Cartier, Cartier, si t'avais navigué
Du côté de l'été, aujourd'hui on aurait
Toute la rue Sherbrooke bordée de cocotiers
Avec, perchés dessus, des tas de perroquets
Et tout le Mont-Royal couvert de bananiers
Avec des petits singes qui se balanceraient.
Au bord du St-Laurent, on pourrait se baigner
Tout nus en plein hiver et puis se faire bronzer.

Cartier, Cartier, ô Jacques Cartier,


Si t'avais navigué à l'envers de l'hiver,
Cartier, Cartier, si t'avais navigué
Du côté de l'été, aujourd'hui on aurait
Le pont Victoria tout de lianes tressé.
On le traverserait en portant des paquets
Sur la tête, en riant, et sans chaussures aux pieds.
On jouerait du tam-tam et du ukulele
Et toute la rue Peel sentirait l'oranger,
L'amande, le jasmin, le lotus, l'orchidée.

Cartier, Cartier, ô Jacques Cartier,


Si t'avais navigué à l'envers de l'hiver,
Cartier, Cartier, si t'avais navigué
Du côté de l'été, aujourd'hui on aurait
Sur l'avenue des Pins des girafes étonnées
De voir des écureuils leur passer sous le nez,
De gros éléphants blancs dans la rue Delorimier
Et la Place Ville-Marie en forme de minaret,
Des tempêtes de sable tout chaud et tout doré
Sur lequel en janvier il ferait bon rêver.

Cartier, Cartier, ô Jacques Cartier,


Si t'avais navigué à l'envers de l'hiver,
Cartier, Cartier, si t'avais navigué
Du côté de l'été, aujourd'hui on aurait
Montréal à Dakar, Conakry ou Tanger,
Montréal à Tokyo, Kyoto ou Kobé,
Montréal à Aden, Fremantle ou Bombay,
Montréal à Java, Bornéo, Papeete,
Montréal à Phnom Penh, à Bangkok, à Hué,
Montréal à Hong-Kong, Canberra ou Sydney...


Robert Charlebois

Les ailes d’un ange

Paroles et musique : Robert Charlebois
1,2,3,4,5,6,7, Québec
Si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon bike
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais touts les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allum'rais des lumières pour ma vue
So when the twilight falls on the heights
I will light my light for my sight
Et je roulerais dans la nuit
En chantant ces jolies mélodies

J'ai passé de belles nuits à Québec


En te caressant avec des beaux becs
J'ai passé des nuits comme ça à Ottawa
En te caressant, en te tenant dans mes bras
J'ai passé des nuits so so à Toronto
Si j'me rappelle bien, ça fermait un tit peut trop tôt

Je suis un Hell's Angel à pieds


Je roule à bille sur du papier
J'mange des hot-dogs et j'bois du thé
Je suis un Satan's Choice raté
Pour faire comme les vrais robineux
J'm'achète de beaux vieux habits neufs
Quand j'vas sua Main j'mange des guédilles
Je suis un bum de bonne famille
Et quand je fonce vers la lune
C'est ben assis en Volkswagen avec ma brune
J'aurais trop peur sur un chopper
Avec Aline pourvu qu'ça pine
Avec Thérèse fraise contre fraise
Faut pas qu'ça niaise

Si j'avais les ailes d'un ange


Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon Ford
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allum'rais des lumières pour ma vue
So when the twilight falls on the heights
I will light my light for my sight
Et je roulerais dans la nuit
En chantant cette jolie mélodie
1,2,3,4,5,6,7, Québec
1,2,3,4,5,6,7, Québec
1,2,3,4,5,6,7, Québec

http://www.youtube.com/watch?v=kgSYhmllxEg 4’08

Robert Charlebois

Saint-Laurent, 1992
J'habite un fleuve en Haute- Amérique,
Presque océan, presque Atlantique
Un fleuve bleu vert et Saint Laurent
J'habite un grand boulevard mouvant
Une mer du nord en cristaux de sel
Agile, fragile , belle et rebelle
Presque océan, presque Atlantique

Un fleuve tout plein d' animaux brillants


De capelans, de caps diamants
De baleines douces et de poissons volants
J'habite un estuaire soufrant
Un vieux géant à court d'arguments
Il faut vacciner même les marsouins
Débarvouiller bébé loup-phoque
Des Grands lacs jusqu'à Tadoussac
Il faut laver l'eau, laver l'eau, laver l'eau ...

Un fleuve par devers Charlevoix


Bordés de quais, de fermes, d'oncles Joseph,
De noms qui chouennent chez les cajuns
J'habite une suite de caps tourmentés
A la mémoire des parins d'eau salée
Des voitures d'eau qui l'ont défrichée
Ils étaient des centaines, puis des milliers
On est des millions amarrés aux marées...

Robert Charlebois

Je reviendrai à Montréal

Paroles : Daniel Thibon


Dans un grand Bœing bleu de mer


J'ai besoin de revoir l'hiver
Et ses aurores boréales

J'ai besoin de cette lumière


Descendue droit du Labrador
Et qui fait neiger sur l'hiver
Des roses bleues, des roses d'or

Dans le silence de l'hiver


Je veux revoir ce lac étrange
Entre le crystal et le verre
Où viennent se poser des anges

Je reviendrai à Montréal


Ecouter le vent de la mer
Se briser comme un grand cheval
Sur les remparts blancs de l'hiver

Je veux revoir le long désert


Des rues qui n'en finissent pas
Qui vont jusqu'au bout de l'hiver
Sans qu'il y ait trace de pas

J'ai besoin de sentir le froid


Mourir au fond de chaque pierre
Et rejaillir au bord des toits
Comme des glaçons de bonbons clairs

Je reviendrai à Montréal


Dans un grand Bœing bleu de mer
Je reviendrai à Montréal
Me marier avec l'hiver
Me marier avec l'hiver

Robert Charlebois

Ville Marie, 1992
dans ces quartiers que jacques cartier
n'avait jamais imaginés
endimanchés ou en jeans troués
mon gâteau de fête s'est rallumé
des snack bars jusqu'au belvédères
l'amour vient faire rouler ses r
saint denis déplie ses escaliers
t'auras pas ta pomme, place du marché

une île, une ville, un mont royal


un p'tit air crasse et montréal
un peu new york, un peu paris
mais avec notre accent d'ici
des ponts qui en font presque...une presqu'île
nichée près d'un volcan tranquille
Ma ville marie, mon île en ville
une dame du monde en espadrilles
De maisonneuve dans son vieuw fort
quand sa boussole a perdu le nord
y pensait pas que ça gratterait le ciel
qu'Hochelaga on serait fou d'elle
à l'est, à l'ouest de saint-laurent
ma ville marie part en courant
quand les bateaux passent tout près d'elle
on voit filer les caravelles

une ile, une ville, un mont royal


un p'tit air crasse et montréal
un peu brooklyn, un peu pigalle
une touche de jazz, une touch de joual
dans ma bourgade de l'an 2000
le mat du stade tremble de tous ses fils
ma ville marie, mon ile en ville
une dame du monde en espadrilles

moi, quand ma ville me fait du charme


j'prends l'oldsmobile, j'fais du vacarme,
le forum est plein à craquer
la catherine, belle à croquer
les ruelles s'habillent en cordes à linge
les souffleurses mangent les bancs de neige
les clochers sonnent l'heure du dîner
les ti-culs r'viennent de patiner

une île, une ville, un mont royal


un p'tit air crasse et montréal
un peu nex york, un peut paris
mais avec notre accent d'ici
une île, une ville, un mont royal
le p'tit air crasse de montréal
un peut brooklyn, un peu pigale
même quand ça va mal j'aime montréal.

La Chicane 

La grande bataille, 1998

Paroles : Christian Marin, Serge Thibault

Musique : A. Villeneuve

C'qui faut retenir de nos ancêtres d'la rébellion


Qu'y ont pas eu peur de lever les armes, d'aller au front
C'était noir de British tout l'tour de la maison
Seul contre tout un bataillon

En 1837, y avais pas d'mesure de guerre


On arrêtais quand tout le monde était couché par terre
Tout comme sur les plaines d'Abraham
Y'ont pas eu peur de mettre la chicane dans cabane

Cent ans plus tard ben assis dans nos salons


Duplessis a gagné l'électrification
Pour faire de la lumière sur notre religion
Se servant de l'église pour maintenir sa position

Depuis qu'on publie tout c'que les artistes veulent dire


On oublie vite ceux qui sont venus icitte pour construire
Au nom d'la liberté d'expression
Une image poétique à l'horizon

En '70 le F.L.Q. cogna Laporte


What's happening, dite-moé où est la Cross?
On va te l'dire pour un exil à Cuba
And don't worry vous nous reverrez pas

Cigarette à la main


J'vous demande juste oui ou non
Le people est négatif, O.K. j'men souviendrai
"Et si je vous ai bien compris
Vous êtes en train de dire à la prochaine fois!"

Au nom du People, au fils et du St-Esprit


On se sert de la chanson à l'heure de la raison
Serons-nous à la hauteur de nos ambitions?
La chicane est pognée, répondez à la question
Chloé Sainte-Marie

Mishapan Nitassinan

COATICOOK MAZATLÁN MANITOU MÉGANTIC


MANOUANE IVUJIVIK MASCOUCHE MANIWAK
SASKATCHEWAN SHIPSHAW MATAWIN WINDIGO
KAMOURASKA TÉMISCAMINGUE COPÁN CHIBOUGAMAU

Refrain : Mishapan Mishapan, Nitassinan Nitassinan

(Que notre terre était grande)

QUÉBEC MANICOUAGAN USHUAIA MATAPÉDIA


TADOUSSAC GUANAHANI CHICOUTIMI ARTHABASKA
NATASHQUAN MAGOG MEXICO SHAWINIGAN
MATANE MICHIGAN WYOMING NEBRASKA

MISSISSIPPI DAKOTA SAGLOUC OKLAHOMA


POHÉNÉGAMOOK KUUJJUAQ ACAPULCO MIGUASHA
ACADIE WINNIPEG YUCATÁN MANITOBA
OUTAOUAIS ABITIBI MASSAWIPPI ALASKA

SAGUENAY MISTASSINI CHIHUAHUA PASPÉBIAC


MANHATTAN MILWAUKEE WACHIYA RIMOUSKI
ESCUMINAC CHICHÉN ITZÁ CARAQUET MATAGAMI
SQUATEC TABUSINTAC IXTAPA TRACADIGACHE

  • Ecoute de la chanson sur Radio Etincelle 

http://recit.csbe.qc.ca/etincelle/IMG/mp3/Mishapan.mp3

  • Didactisation associée à la chanson : http://ped.etsb.qc.ca/~PaquetteJ@ped.etsb.qc.ca/Fiche2_2.1_2.8.pdf

  • Ecoutez, puis résumez les grandes lignes du commentaire audio de Joséphine Bacon avec la transcription :  http://www.innuaitun.com/modules/smartmedia/clip.php?categoryid=2&folderid=14&clipid=37

  • Portrait de Chloé Sainte-Marie par Valérie Lehoux (5'18)

  • Chloé Sainte-Marie interprète Parle moi, un texte de Gaston Miron (2'44)

  • Toi la mordore - Chloé Sainte-Marie http://www.youtube.com/watch?v=QnE8k3wEt7k&feature=related

Chloé Sainte-Marie

To be or not to be la vie, 1999
Paroles : Gilles Carle
Musique : François Guy

Le doigt sur la gachette


Le pied sur le gaz
L'oeil en extase
Je m'anglicise lentement
Lentement je m'anglifie

Je dis see you


Je dis damn
Je dis fuck you madam
Les mots sont les oiseaux d'automne
Morts pour la patrie

Lettre morte


Peine perdue
Mots de mon enfance
Je ne vous verrai plus
Adieu Villon
Adieu Miron
Mots de ma jeunesse
Je ne vous chante plus

L'arme sur la tempe


La tête sur l'oreiller
L'âme au plancher
Je me décompose lentement
Lentement je me fuis

To be or not to be la vie

Je dis shoot
Je dis shit
Je dis bullshit madam
Les mots sont des larmes d'acier
Trempés dans le sang

Misère noire


Mi-carême
Langue trop belle
Je ne sais plus te dire
Ne t'en va pas
Reste là
Là ici
Ici là-bas

Je cherche mes mots au bord de l'abîme


Je me vide de tout
Je m'accroche à un clou
J'implore le destin
Belle langue sans fin
Sans pareille tu nous rends fous
Langue d'enfant de chienne
Il ne me reste que toi

To be or not to be la vie

Lettre morte
Peine perdue
Mots de mon enfance
Je ne vous verrai plus
Adieu Villon
Adieu Miron
Mots de ma jeunesse
Je ne vous chante plus
Mots de ma jeunesse
Je ne vous entends plus
Les Cowboys Fringants

Québécois De Souche
Je suis un Québécois de souche

Ma loi 101 faut pas qu'tu y touches

C'est pas que j'sais pas ben parler

Mais chu un colon anglicisé...


A' shop les boys m'ont dit:

L'foreman veut qu'tu déloades la van

Avant d'puncher à fin d'ton shift

J'vas dans l'shed du shipping chercher

l'packing slip du gars

Ya callé son helper qui dormait su'a switch


Je suis un Québécois de souche

Je chante du Marjo sous la douche

C'est pas que j'sais pas ben parler

Mais chu un colon anglicisé...


L'garage m'a towé pu d'shock pu d'breaks

mon muffler est fucké

Une main su'll dash j'ai ouvert le hood

C'est l'gaskett qu'yest jammé

Changé é 'spar-plugs la strap de fan

pis é 'gallipers

A'ec mes beaux mags mon char est noeu

bumper à bumper


Je suis un Québécois de souche

J'tripe ben gros sur Fabienne Larouche

C'est pas que j'sais pas ben parler

Mais chu un colon anglicisé...


'Sitôt parké dans l'driveway

J'vas su'll sundeck starté l'charcoal

C'est moé qu'y est l'cook qui check

les chops ou ben les steaks

Une fois cleané j'me pitche su'l lazy-boy

a'ec ma darling

On r'garde les sitcoms

pis les talks shows des States

(Pis les talks-shows des States)
Je suis un Québécois de souche

J'ai une fleur de lys tatouée sa bouche

C'est pas que j'sais pas ben parler

Mais chu un colon anglicisé

Un colon anglicisé

An englished colon...

Cha Cha Cha!

L’hiver approche – Les Cowboys fringants



http://www.youtube.com/watch?v=is4RKjhuoTk
Toune d’automne - Les Cowboys fringants

http://www.youtube.com/watch?v=41L7tDkrPjE&feature=related
Rue des souvenirs

http://www.youtube.com/watch?v=sooWAoJrR2A



Les cowboys fringants

En berne

Paroles et musique: Jean-François Pauzé
Albums: Break syndical, 2003

Chu né "dins" années soixante-dix
Dans un Québec en plein changement
Où l'emblème de la fleur de lys
Donnait un peu d'espoir aux gens

Mais quand je r'garde ça aujourd'hui


Chu donc pas fier de ma patrie
Ça dort au gaz dins bungalows
Le cul assis su'l statut quo

En s'gavant de téléromans


Et des talks-shows les plus stupides
Se laissant mourir su'l divan
Avec leur petit air candide

Dans ce royaume de la poutine


On s'complait dans' médocrité
Bien satisfaits de notre routine
Et du bonheur pré-fabriqué

"Prendrais-tu un p'tit gratteux?"


Me dit l'caissier au dépanneur
"Enweye le gros, sors ton p'tit deux
Être millionnaire c'est le bonheur"

Y's'met à rêver le samedi


Qu'y va p't'être quitter son taudis
Espère toujours maudit moron
T'as une chance sur quatorze millions

Dans l'stationnement du casino


Un gars s'tire une balle dans la tête
Ayant tout "flobé" son magot
Y'avait pu trop l'coeur à la fête

Mais l'gouvernement s'en balance


Y's'nourrit à même les gamblers
En exploitant leur dépendance
Un peu comme le f'rait un pusher
Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Et j'emmerde tous les bouffons qui nous gouvernent!
Si tu rêves d'avoir un pays
Ben moi j'te dis qu't'es mal parti
T'as ben plus de chances de gagner à' loterie...
On a été pendant des années
Un petit peuple de yes-man
Qui marchait les fesses serrées
Quand arrivait le foreman

Aujourd'hui ça' un peu changé


Les gars sont tous syndiqués
Ça jase trois-quatre autour d'une pelle
En r'gardant le plus jeune faire du zèle

Mais faudrait pas s'réjouir trop vite


On est encore des porteurs d'eau
À la solde des gens de l'élite
Et des pleins d'marde en tuxedo

Quand l'boss d'une grosse corporation


Ferme son usine en Gaspésie
'Te d'mandera pas ton opinion
Y' va t'slaquer sans t'dire merci!

Un robineux quête dans la rue


Au pied d'un grand building en verre
Y va passer inaperçu
À la sortie des actionnaires

C'qui compte pour eux c'est les revenus


Et non les problèmes de la terre
"C'pas d'ma faute si t'es un trou d'cul
Moi l'important c'est que j'prospère"

Et l'premier-ministre fait semblant


Qui s'en fait pour les pauvres gens
Alors qu'on sait qu'y est au service
Des fortunés et d'leurs business

L'environnement, la pauvreté


Ç'pas des sujets prioritaires
On n'entend pas beaucoup parler
Derrière les portes des ministères
Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Et j'emmerde tous les bouffons qui nous gouvernent!
Si t'es content de ce pays
Ben ça mon homme c'est ton avis
Tu dois être le PDG d'une compagnie
Quand on apprend que dans le nord
Y's'passe de quoi d'pas catholique
Que nos forêts sont mises à mort
Ça jase dans l'opinion publique

Deux s'maines et ça sombre dans l'oubli


L'histoire est morte et enterrée
Et dans le parc d'la Vérendrye
Ils continuent à tout raser

C'est ça l'problème de ma patrie


Y'a pas personne pour s'indigner
Contre la fausse démocratie
Qui sert les riches et les banquiers

Dans cette contrée peuplée d'ignares


'Faut pas trop s'rappeler d'son histoire
Ici y'a juste les plaques de char
Qu'y ont encore un ti-peu d'mémoire...
Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Et j'emmerde tous les bouffons qui nous gouvernent!
Si c'est ça qu't'appelles une nation
Probable que tu sois assez con
T'es mûr pour te présenter aux élections...

Si c'est ça l'Québec moderne


Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne

Les cowboys fringants

En attendant

Paroles: Jean-François Pauzé

Musique : Jean-François Pauzé, Marie-Annick Lépine

Album : La grand-messe, 2004

C'est ben la mode depuis quecq'temps


À la veille de chaque élection
On nous scande le mot chang'ment
Qu'on nous promet sur tous les fronts

Bien sûr qu'ça s'avère être du vent


C'pas la première fois qu'on nous pogne
Le programme d'un gouvernement
C'comme une promesse d'ivrogne

Mais l'monde oublie vite c'est pas grave


Suffit de faire un bon budget
D'parler d'santé pour que les caves
Vous réélisent l'année d'après

Comme ça vous pourrez en cachette


Continuer d'exploiter les hommes
Et mondialiser la planète
Pour enrichir vos chums

En attendant vive le changement !


Celui qu'vous offrez toué quatre ans
Car si tout ça fait qu'on régresse
C'est vrai ! Que vous t'nez vos promesses

Les beaux slogans politiques


" Nous sommes prêts ", oui vous êtes prêts !
À privatiser c'qui est public
Soi-disant dans notre intérêt

Quand en plus ils passent dans l'tordeur


Les acquis sociaux du passé
R'venir au temps du cheap labour
C'tu ça être "sous traité "?

Pour qu'leurs projets soient acceptés


Y inventent des nouvelles expressions
Même les termes sont asseptisés
Pour mêler la population

Réingénérie de l'État


Ou ben dérèglementations
C'est tu pour m'passer un savon
Qu'tu m'sors ton charabia ?

En attendant vive le changement !


Celui qu'vous offrez toué quatre ans
Car si tout ça fait qu'on régresse
C'est vrai ! Que vous t'nez vos promesses

Non à l'exploitation !


(NON !) À la domination !
(NON !) Non à l'exclusion !
Ce sont des mots qui existent encore...
Non au je m'en foutisme !
(NON !) Néo-libéralisme
(NON !) Non à l'impérialisme !
Ce sont des mots qui font qu'on s'endort...

Ça prend pas des grandes théories


Pour comprendre que toué décisions
Sont dictées par l'économie
Même si ça frôle la dérision

Quand la corruption fait fléau


Et engraisse les chums du régime
Avec l'argent de nos impôts
Moi j'appelle ça un crime

C'est donc pour ça que j'dis no way !


À leurs faux changements chloroformes
Qui nous imposent de reculer
Tout ça sous l'couvert de réformes

J'pense que dans cette médiocratie


Où on s'perd dans les convergences
Gueuler reste la porte de sortie
Pour contrer l'ignorance

En attendant le vrai chang'ment


Celui qui fera aller d'l'avant
J'me bouge le cul pis j'me questionne
Et je contre-révolutionne...

Non à l'exploitation !


(NON !) À la domination !
(NON !) Non à l'exclusion !
Ce sont des mots qui existent encore...
Non au je m'en foutisme !
(NON !) Néo-libéralisme
(NON !) Non à l'impérialisme !
Ce sont les maux qui font qu'on s'endort
Dérèglementations !
(NON !) Les privatisations !
(NON !) Voir plus loin qu'l'horizon !
Et se rassembler pour être forts

Envoyons d'l'avant nos gens


Envoyons d'l'avant
Envoyons d'l'avant nos gens
Envoyons d'l'avant
Envoyons d'l'avant nos gens
Envoyons d'l'avant
Envoyons d'l'avant nos gens
Envoyons d'l'avant !

Les cowboys fringants

Lettre à Lévesque

Paroles et musique : Jean-François Pauzé

Album : La grand-messe, 2004

Ta cigarette au bec


Du haut du firmament
Tu dois r'garder l'Québec
Puis t'dire que c'est ben décevant
Quand tu vois les pas bons
Et tous les p'tits carriéristes
Qui s'présentent aux élections
Comme des vrais opportunistes
Mais loin de moi René
L'envie d'en beurrer épais
Ou de trop te glorifier
Le monde l'a déjà assez fait
Mais c'est quand même un peu dommage
De voir que de ton héritage
Il reste juste ma p'tit' chanson
Pis un boulevard à ton nom

Quand je r'garde ma contrée


Perdue et à l'abandon
Sans projet de société
Et m'née par des pauvres pions
Champions de la langue de bois
Et du politicaly correct
Me semble que c'pas ça
Qu'tu voulais pour le Québec

À part de ça mon Ti-Poil


La vie est-tu moins plate au ciel?
Pask'ici les temps sont un p'tit peu sombres
J'te dis ça d'même mais r'vire toi pas dans ta tombe

Toi qui étais au coeur


De cette grande révolution
Qui a mis l'Québec à l'heure
De toutes les modernisations
Tu dois être franch'ment déçu
De voir qu'on retourne en arrière
Vous qui vous étiez battus
Pour qu'on soit maîtres de nos affaires
Pour c'qui est d'la souv'rain'té
On peut pas dire que c'est la fièvre
Le projet s'est mal renouv'lé
Et on en parle du bout des lèvres
Mais quoiqu'à voir les extrêmistes
Qui se réclament patriotes
Avec leur discours passéiste
J'me dis qu'on est loin du jackpot

Si on r'garde ça René


Les enjeux ont bien changé
Et les jeunes se conscientisent
Faudrait écouter ce qu'ils disent
Et que pour bâtir un pays
Faudrait pas oublier d'inclure
Les citoyens des autres ethnies
Et leur culture

À part de ça mon Ti-Poil


La vie est-tu moins plate au ciel?
Pask'ici les temps sont un p'tit peu sombres
J'te dis ça d'même mais r'vire toi pas dans ta tombe

Pour moi l'projet idéal


S'rait d'garder les droits acquis
Et les bases fondamentales
De la social-démocratie
Tout en restant vigilant
Face aux courants mondialistes
Mais bien sûr sans pour autant
Dev'nir anti-capitalistes
Moi j'verrais un pays
Qui ferait un compromis
Entre les mots écologie
Justice et économie
Parce que bien avant ma patrie
Et toutes les politicailleries
J'prône les causes humanitaires
Et chuis amoureux de la Terre

Alors j'sais pas c'que t'en penses


Mais pour moi ça a ben du sens
De faire que'qu'chose de rassembleur
Qui f'rait d'nous des innovateurs
Une société plus équitable
Où l'dév'lopp'ment serait durable
Et là c'est sûr que j'coch'rais "oui"
Pour un pays...
Facque d'ici-là j'prends c'qu'il m'reste
De ma fierté de Québécois
Et j'te dis René, à la prochaine fois
Et j'nous dis à la prochaine fois...

Les cowboys fringants

L’agacepésie, 1997

Paroles: Karl Tremblay, Jean-François Pauzé

Musique: Jean-François Pauzé  

J'ai fait le tour d'la Gaspésie


A'ec mon beau frère pis mes amis
On a roulé jusqu'à Vaudreuil
En passant par Belle-île Sept-Oeil

J'en ai vu des vertes pis des pas mures


Des p'tites maigres pis des gros pans de murs
Aux petites grosses boutonneuses
Aux miss Harley ben plantureuses

Crache-moi ton change cache-moi ton âge


Ten ben trop vieux pour faire le cave
Envoye Tito passe-moi à grosse bleue
Tu me donnes le fort m'a être ben heureux
Chek moi aller j'men va m'pogner
La belle grande blonde au cheveux frisés
Yé peut-être trop tard, chus peut-être trop saoul
M'a prendre un guess ça vaut ben le coup

ho ho hoooooo ho ho ho hoooooo


le temps est long au Môtel Robidou
ho ho hoooooo à TV c'est Scoubidou
ho ho hoo j'pense quié temps que j'aille prendre un coup

Au bar topless Le Lion D'or


J'ai rencontré Gina Pinard
A m'a dit "qu'est ce tu fais à soir ?"
"Viens-tu avec moi aux isoloirs ?"

Ben voyons donc mon coeur chus pas un gros cochon


Ça m'intéresse pas de te voir les tétons
Mets tes bobettes arrête de faire l'agace pipi
Embarque dans le char on sacre le camp en Gaspésie

{Parlé}


Tin regarde don sa 20 j'ai rencontré Marc Talbot
Tait en train de changer son Muffler
Avec un "pipe wrench" de 48 pouces
Pis un "Golden wrench" en or
Pis des "Wise Grip" dans son coffre à gants

On n'tarreté bruncher au casse-croute Chez Lucienne


J'aurais peut-être dû payer mais j'avais pu une cenne
La SQ m'a retracé sur la Transcanadienne
Pis ils m'ont aspergé avec du poivre de Cayenne

La nuit au poste j'ten beau Torvice


Ils pensaient qu'j'tais le tueur au tournevis
Ils m'ont brassé les grosses polices
Y en a un qui ressemblait à Elvis

"Envoye le King vas-y"


Take my hand, take my whole life to
Cause i can't help falling in love with you
Like a river flows
Surely to the sea
Darling so it goes
Some things are meant to be

Ho ho hooooo ho ho ho hoooooo


Ho ho hooo Gina Pinard est partie
Avec un truckeur qui montait en Abitibi
Asteur chu Boss-Boy au Dagiovanni
Yvon Deschamps 

Je suis moi, 1972
(Refrain: )
Je suis moi! (x3) Et personne d'autre!
Trois siècles d'histoire ont dû passer
Pour que je puisse enfin crier: Je suis moi! (x3)
(mélodie Renaissance)
J'étais Français pour commencer
Mais comme j'aimais bien voyager
Pour les Indes je m'suis embarqué
C'est ici, c'est ici, que je m'suis retrouvé.

(musique tribale amérindienne)


C'était plein d'plumes de flèches et d'carquois
Sans compter toutes les belles p'tites squaws
On s'est frôlé dans les sous-bois
C'est comme ça, c'est comme ça, que j'suis devenu moi.

(le réel)


Mais les Anglais sont arrivés
Ça a pas mal cassé not' party!
Swigne la bacaisse dans l'fond d'la boîte à bois
J'me d'mande encore pourquoi j'suis resté là
Y'étaient une gang, ils parlaient fort
Moi j'étais déjà à moitié mort!
La chaîne des hommes, la chaînes des dames,
Toute suite compris qu'ils étaient une maudite gang!
Sont devenus les boss du pays
J'aurais donc dû paqueter mes p'tits!
Mais j'suis pas reparti, j'sais pas pourquoi
J'suis resté pis j'suis devenu moi!

(Refrain)

(musique rock n' roll)
À force d'attendre après quelque chose
C'est arrivé à mon insu!
Pour finir ma métamorphose
L'Oncle Sam nous est tombé d'ssus!
Je r'garde partout pis tout c'que j'voés:
Les U.S.A.
Y'était juste venu pour nous aider
Finalement y nous a acheté
On y'appartient, c'est notre roi!
J'plus tellement sûr que je suis moi!
Je r'garde partout pis tout c'que j'voés:
Les U.S.A.
Pas étonnant que j'sois mélangé!
Je r'garde partout pis tout c'que j'voés:
Les U.S.A.

Y'est-tu trop tard pour tout changer


Ou j'vais-tu toujours continué à être mélangé?

(chanson à répondre)

J'tu Français, Yankee ou Anglais? (x 2)
J'aimerais ça si quelqu'un l'savait! (x 2)
J'sais plus comment m'appelle, j'sais plus comment me nomme! (x 2)

Faut qu'j'accepte d'être tout à la fois! (x 2)


C'est ça que j'suis quand je suis moi! (x 2)
J'sais plus comment m'appelle, j'sais plus comment me nomme! (x 2)

Je suis l'mélange de toute cette gang-là! (x 2)


J'suis fier pareil d'être Québécois! (x 2)
J'suis bien content pareil d'être Québécois! (x 2)
J'suis bien content pareil car je suis moi!

(Refrain)



Richard Desjardins

Tu m'aimes-tu ? (1990)

Paroles et Musique: Richard Desjardins  


Ton dos parfait comme un désert


Quand la tempête a passé sur nos corps
Un grain d'beauté où j'm'en vas boire
Moi j'reste là les yeux rouverts
Sur un mystère pendant que toi tu dors
Comme un trésor au fond de la mer

J'suis comme un scaphandre


Au milieu du désert
Qui voudrait comprendre
Avant d'manquer d'air

Y est midi moins quart


Et la femme de ménage
Est dans l'corridor
Pour briser les mirages

T'es tell'ment tell'ment tell'ment belle


Un cadeau d'la mort
Un envoi du ciel
J'en crois pas mon corps

Pour moi t'es une prisonnière


En permission qu'importe le partenaire
J'dois être le vrai portrait d'ton père
Une dare devil Nefertiti
Des sensations c'tu ta philosophie
D'aller coucher avec un homme t'haïs

Pour moi t'as dit à ta chum


" Checkc le gars 'ec des lunettes
M'as t'gager un rhum
Que j'y fixe le squelette "

Y est midi moins quart


Et la femme de ménage
Est là pis a fait rien qu'
Compter les naufrages

T'es tell'ment tell'ment tell'ment belle


Un paquebot géant
Dans 'chambre à coucher
Je suis l'océan qui veut toucher ton pied

J'pense que je l'ai j't'ai sauvé'a vie


Dans queuqu'pays dans une vie antérieure
La fois j't'ai dit " Va pas à Pompéi ! "
C'est quoi d'abord si c'est pas ça
C't'à cause d'un gars qui t'a tordu le cœur
J't'arrivé drett'avant qu'tu meures

C'pas pour mon argent


Ni pour ma beauté
Ni pour mon talent ...
Tu voulais-tu m'tuer

Y est midi tapant


Et la femme de ménage
A cogne en hurlant
" J'veux changer d'personnage "

T'es tell'ment tell'ment tell'ment belle


J'vas bénir la rue
J'vas brûler l'hôtel
Coudon ...
Tu m'aimes-tu
Tu m'aimes-tu
Richard Desjardins

Quand j’aime une fois j’aime pour toujours, 1990

Paroles et Musique: Richard Desjardins  


J'ai marqué d'une croix
La clôture de ta cour,
Je suis rentré chez moi
Par la sortie d' secours.

Je me suis dit tout bas:


"Non, ce n'est pas mon jour,
Son cœur est un détroit,
Ses yeux un carrefour."

J'ai pris l'harmonica,


Descendu dans la cour
Et dessous le lilas
J'ai chanté sans détour:

Quand j'aime une fois,


J'aime pour toujours.
{2x}

L'amour est un tournoi


Où tombent tour à tour
Les guerriers maladroits
Noyés dans la bravoure.

Si c'est ce que tu crois,


Si tel est ton discours,
Sois sûre qu'une proie
Deviendra ton vautour.

Alors que fais-tu là,


Enfermée dans ta tour?
Je veux briser les lois
Qui règlent tes amours.

Quand j'aime une fois,


J'aime pour toujours.
{2x}

Tu entendras ma voix


Dans le ciel du faubourg.
J'avancerai vers toi
Avec les yeux d'un sourd.

N'entends-tu pas déjà


Le compte à rebours?
Ouvre ta véranda,
Annonce mon retour.

Je foncerai comme un ours


Aux pattes de velours.
Je veux toucher du doigt
La peau de ton tambour

Quand j'aime une fois,


J'aime pour toujours.
{2x}

Je foncerai comme un ours


Aux pattes de velours.
Je veux toucher du doigt
La peau de ton tambour

Quand j'aime une fois,


J'aime pour toujours.
{2x}

http://www.youtube.com/watch?v=au2ncC_3MZo 3’32

http://www.youtube.com/watch?v=DBCw_clWgU8 4’18

Claude Dubois

La Chasse-Galerie

Album : « Rencontre de rêves live » (1992)

À force de rester dans la forêt à s'ennuyer,
Le diable est venu les tenter;
Il fallait deux semaines quand la glace s'était en allé
En canot, pour s'en retourner.
C'était déjà l'hiver, les grands froids nous mordaient les pieds,
Impossible de s'en aller,
C'était déjà Noël, le nouvel An montrait son nez,
Tous les hommes voulaient s'en aller.

Le diâb' guettant comme un rapace son gibier,


Vint leur offrir tout un marché:
«Dans un canot, dans le plus grand que vous avez
Installez-vous là, sans bouger,
Quand minuit sonnera, vot' canot d'un coup bougera,
S'élèvera pour t'emporter,
Mais si l'un d'entre vous une fois la fête terminée
Manqu' le bateau, vous périrez,
Et chez le grand Satan vous irez brûler, ignorés,
Ignorés pour l'éternité!»

Le canot s'éleva, jusqu'au ciel ils furent emportés


Jusqu'à leur village tant aimé;
Chacun revint une fois la fêt' terminée,
Sauf le dernier, sans y penser
Posant le pied, en embarquant s'est retourné,
S'est retourné sans y penser;
Alors le grand Satan dans un tourbillon de brasier,
Tous et chacun a emporté.

Le plus jeune d'entre eux, le plus méfiant, le plus peureux,


Gardait comme un bijou précieux
Une prière à tuer les diables de la terre,
Et quand il l'eut enfin cité,
Comme des étoiles, furent soudainement libérés
Devant leur cabane isolée.


La Chasse-Galerie - (Claude Dubois) by Malin Plaisir

http://www.youtube.com/watch?v=coFWXQ7gbnI 4’58

French B.
JE M'EN SOUVIENS

Bill 101, Bill 101


Bill, Bill, Bill 101, Bill 101
Bill, Bill, Bill 101, Bill 101
Bill, Bill, Bill 101, Bill 101

Je me souviens...


Je me souviens...

Vive le Québec, Vive le Canada


Vive le Québec, Vive le Ca-Canada
Vive le Québec, Vive le Québec libre!

Je me souviens...


Je me souviens...

101...
Je m'en souviens de la langue


De la langue de Lepage
pis celle de Tremblay
Et je parle la langue
De ??? et de PDG.
Je me souviens à mort
j'ai vendu mon char
M'a être encore pris pour taquiner Paris
Parce que la chicane est poignée dans cabane

Je me souviens...


Je me souviens...

Je m'en souviens de la langue


de la langue des french kiss
Je m'en souviens encore
Mais pour combien de temps
Je m'en souviens tellement
Je la mettrait dans le filet
pour qu'elle dure plus longtemps
T'en souviens-tu de la langue?
Do you remember when we were french?

Je me souviens...


Je me souviens...
Je me souviens...
Je me souviens...
Je me souviens...
Je me souviens...
Je me souviens...
http://www.youtube.com/watch?v=eGUkSCk3jrA 3’40

Le grand six pieds – Claude Gauthier, 1965
1- Aux alentours du lac Saguenay
Il était venu pour bûcher et pour les femmes
Il trimait comme un déchaîné
Pis l'samedi soir allait giguer
Avec les femmes
Un québécois comme y en a plus
Un grand six pieds, poilu en plus
Fier de son âme

{Refrain:}


Je suis de nationalité québécoise-française
Et ces billots j'les ai coupés
À la sueur de mes deux pieds
Dans la terre glaise
Et voulez-vous pas m'embêter
Avec vos mesures à l'anglaise!

2- Mais son patron une tête anglaise


Une tête carrée, entre parenthèses
Et malhonnête
Mesurait l'bois du grand six pieds
Rien qu'à l'oeil, un oeil fermé
Y était pas bête
Mais l'grand six pieds l'avait à l'oeil
Et lui préparait son cercueil en épinette

3- Puis un matin dans les rondins


Il lui a gossé la moustache
D'un coup de hache
On a fêté le grand six pieds
Y avait de la bière, du lard salé
Et puis des femmes
M'sieur l'curé voulut l'confesser
Mais le grand six pieds
Lui a chanté sur sa guitare
Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=hmeSj-Ik4Yo 2’17

Le plus beau voyage – Claude Gauthier

Paroles : Claude Gauthier, 1972

Musique : Yvan Ouellet et Claude Gauthier

J'ai refait le plus beau voyage


De mon enfance à aujourd'hui
Sans un adieu, sans un bagage,
Sans un regret ou nostalgie

J'ai revu mes appartenances,


Mes trente-trois ans et la vie
Et c'est de toutes mes partances
Le plus heureux flash de ma vie!

Je suis de lacs et de rivières


Je suis de gibier, de poissons
Je suis de roches et de poussières
Je ne suis pas des grandes moissons
Je suis de sucre et d'eau d'érable
De Pater Noster, de Credo

Je suis de dix enfants à table


Je suis de janvier sous zéro

Je suis d'Amérique et de France


Je suis de chômage et d'exil
Je suis d'octobre et d'espérance
Je suis une race en péril
Je suis prévu pour l'an deux mille
Je suis notre libération
Comme des millions de gens fragiles
À des promesses d'élection
Je suis l'énergie qui s'empile
D'Ungava à Manicouagan

Je suis Québec mort ou vivant! Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=YGcmYIUl8Dc 4’08



Georges Langford
Acadiana, 1975

C’est en arrière du Kentucky


Dans les bébelles et les cochonneries
Que j’ai trouvé de ma parenté
Au beau milieu des États-unis

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

Je l’ai cherché au bord des bayous


De New-Orleans jusqu’à Grand-Mamou
Était caché dans sa Chevrolet
Je l’ai trouvé dans son coup d’archet

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

Quand y s’est mis à parler français


C’était une langue que j’connaissais pas
À mesure que j’le comprenais
C’était lui qui m’comprenais pas

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

C’est au bal qu’on s’est bien compris


Vous demandez aux joueurs de violons
Ainsi qu’au gars qui pousse les petits cris
Au triangle et à l’accordéon

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

De Bâton rouge jusqu’à Lafayette


Les acadiens swinguent d’la boîte à bois
Mais l’Acadie joue à la gâchette
Des soirs on la voit quasiment pas

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

Le highway mène au mardi gras


Chez les cajuns d’la Louisiane
Mais la route qui mène aux États
Elle traverse un grand embarras

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=g8V5Ix3FTus 2’47



Daniel Lavoie

Jours de plaine, 1991
Paroles et musique : Daniel Lavoie
Album : Long Corrier

Y a des jours de plaine, on voit jusqu à la mer.


Y a des jours de plaine, on voit plus loin que la terre.
Y a des jours de plaine où l'on entend nos grands-pères dans le vent.

Y' a des jours de plaine j'ai vu des métis en peinture de guerre.


Y a des jours de plaine où j'entends gémir la langue de ma mère.
Y a des jours de plaine où l'on n'entend plus rien à cause du vent.

J'ai grandi sur la plaine, je connais ses rengaines et ses vents.


J'ai les racines dans la plaine et toutes ses rengaines dans le sang.

J'ai des racines en France aussi longues que la terre.


J'ai une langue qui danse aussi bien que ma mère,
Une grande famille des milliers de frères et sœurs dans le temps.

J'ai des racines en France aussi fortes que la mer,


Une langue qui pense, une langue belle et fiere
Et des milliers de mots pour le dire comment je vis, qui je suis.

J'ai grandi...

Y a des jours de plaine où, dans les nuages, on voit la mer.
Y a des soirs de plaine où on se sent seul sur la terre.
Y a des nuits de plaine où y a trop d'étoiles, trop de lune, le ciel est trop clair.

Y a des jours de plaine où on voit plus loin que la terre.


Y a des jours de plaine où je n'entends plus la langue de ma mère.
Y a des jours de plaine où même mes grands-pères ne sont plus dans le vent.
Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=jE54Qcl8hiE 6’12
Félix Leclerc

L’alouette en colère, 1971

J'ai un fils enragé ;


Qui ne croit ni à dieu
Ni à diable, ni à moi
J'ai un fils écrasé;
Par les temples à finances
Où il ne peut entrer
Et par ceux des paroles
D'où il ne peut sortir

J'ai un fils dépouillé;


Comme le fût son père
Porteur d'eau, scieur de bois
Locataire et chômeur
Dans son propre pays
Il ne lui reste plus
Qu'la belle vue sur le fleuve
Et sa langue maternelle
Qu’on ne reconnaît pas

J'ai un fils révolté ;


Un fils humilié;
J'ai un fils qui demain
Sera un assassin

Alors moi j'ai eu peur


Et j'ai crié à l'aide
Au secours, quelqu'un
Le gros voisin d'en face
Est accouru armé
grossier, étranger
Pour abattre mon fils
Une bonne fois pour toutes
Et lui casser les reins
Et le dos et la tête
Et le bec, et les ailes
Alouette, ah!

Mon fils est en prison


Et moi je sens en moi
Dans le tréfonds de moi
Malgré moi, malgré moi
Pour la première fois
Malgré moi, malgré moi
Entre la chair et l'os
S'installer la colère

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=FwYMGi5KOFA 3’15



Félix Leclerc

Le chant d’un patriote


Demain, je pars pour la guerre
Avec mon grand chien qui aboie,
Des cailloux plein la gibecière
Et à mon côté gauche, le droit.

Je vais tuer sa majesté


Qui dit m'attendre, qui dit m'aimer.
Cent fois par jour, elle me trahit.
On doit mourir quand on trahit.
     
Je suis seul de mon équipage.
Les gens d'ici sont peu violents
Parce qu'ils ont viande sous la dent
Et ventre plein n'a pas de rage.

J'ai dans mon sac quarante-cinq tours,


Chansons, lacets, magie, vautours.
Je me prépare à cette guerre
Depuis l'esclavage de mon père.

Mes généraux sont des rivières


Et mon état-major, le vent.
C'est lui qui me tient au courant
Des mauvais coups qu'on va me faire.

Majesté, je suis devant vous,


Sujet sans terre et sans abri.
Vos étrangers nous ont tout pris.
J'ai l'arme au poing, défendez-vous.

Avant d'atteindre la colline,


Avant de crier : « Feu ! Vas-y ! »,
On m'aura fait plier l'échine.
Je suis un pou dans ce pays.

En même temps, je suis un géant


Qui a bâti, géant soumis,
Qui a dormi et dort encore.
Pourtant, pourtant il est midi

Et si demain, mains dans les fers,


Vous me rejetez à l'exil,
Quelqu'un viendra finir ma guerre,
Peut-être vot' fils, ainsi soit-il.

Quelqu'un viendra gagner ma guerre,


Peut-être vot' fils, ainsi faut-il.
Félix Leclerc – Daniel Boucher

http://www.quebeclibre.net/IMG/mp3/Felix_Leclerc_Chant_d_un_patriote-2.mp3

http://www.youtube.com/watch?v=dN86ENa6FdI&feature=related 3’22

http://www.youtube.com/watch?v=IfiM9rCPGWg&feature=related 3’28

Félix Leclerc

La Loi 101, 1988
Oui, je suis bilingue ;

Ce n’est pas à l’école primaire que j’ai appris l’anglais

mais dans les rues d’Ottawa et à l’âge de 15 ans.

C’est une mauvaise partance pour l’enfant anglais ou français,

que de lui inculquer deux langues à l’école primaire.

Que chacun baigne dans sa langue maternelle jusqu’à

l’âge de 15 ans, s’il veut la bien posséder.

Une langue seconde s’apprend en six mois

dans une ville étrangère

quand on a l’âge de 17 ans et le goût de la parler.

C’est faux des bilingues à 8 ans, ce sont des baragouineux.

La langue, c’est comme un instrument de musique,

celui qui les joue tous, les joue mal.

Celui qui n’en joue qu’un seul le joue bien.

Nous avions la Loi 101 comme protection et survie.

Où est-elle rendue ?

La Loi 101 reconnaissait le français

la seule langue officielle au Québec,

comme la langue américaine est reconnue

la seule langue officielle aux États-Unis,

(ce qui ne les empêche pas d’en parler 5).

La Loi 101 criait aux deux Amériques

ce qu’on leur cachait depuis des siècles,

qu’une Nouvelle-France existait à leur porte.

La Loi 101 disait à l’univers que les Québécois

étaient l’un des deux peuples fondateurs du Canada.

La Loi 101 me faisait marcher librement et partout
La Loi 101 disait à l’immigrant

arrivant ici en terre d’accueil,

que le français était la langue du Québec

contrairement à ce que la propagande d’Ottawa

leur avait appris avant leur départ,

que nous étions tous anglais.

Afficher et parler notre langue à l’usine, à l’école,

à la douane, au restaurant, au forum, au magasin, partout,

était une affaire entendue et acceptée par la minorité

anglaise du Québec, qui avait fini par comprendre

qu’enfin décolonisés, nous avions une langue maternelle,

et surtout que nous apportions, (parce que différents)

une richesse incalculable au Canada entier.
Hélas,

il aura fallu que quelques arrivistes,

Canadiens-français de surcroît,

vendent pour un plat de lentilles (de votes)

notre droit d’aînesse en Amérique.

Est-ce que tout serait à recommencer

à cause de quelques magasiniers

qui échangent

trafiquent

vendent


trois siècles d’histoire pour quelques heures de pouvoir ?

(Après sa victoire électorale de 1976, le Parti québécois et son leader charismatique René Lévesque a fait promulguer en 1977 la Loi 101 ou « Charte de la Langue Française » qui devait faire du français la langue officielle du Québec.)



Lynda Lemay

Les maudits français
Paroles et Musique: Lynda Lemay   2000  "Du coq à l'âme"

Y parlent avec des mots précis


Puis y prononcent toutes leurs syllabes
À tout bout d'champ, y s'donnent des bis
Y passent leurs grandes journées à table

Y ont des menus qu'on comprend pas


Y boivent du vin comme si c'était d'l'eau
Y mangent du pain pis du foie gras
En trouvant l'moyen d'pas être gros

Y font des manifs aux quart d'heure


À tous les maudits coins d'rue
Tous les taxis ont des chauffeurs
Qui roulent en fous, qui collent au cul

Et quand y parlent de venir chez nous


C'est pour l'hiver ou les indiens
Les longues promenades en Ski-doo
Ou encore en traîneau à chiens

Ils ont des tasses minuscules


Et des immenses cendriers
Y font du vrai café d'adulte
Ils avalent ça en deux gorgées

On trouve leurs gros bergers allemands


Et leurs petits caniches chéris
Sur les planchers des restaurants
Des épiceries, des pharmacies

Y disent qu'y dînent quand y soupent


Et y est deux heures quand y déjeunent
Au petit matin, ça sent l'yaourt
Y connaissent pas les œufs-bacon

En fin d'soirée, c'est plus chocroute


Magret d'canard ou escargots
Tout s'déroule bien jusqu'à c'qu'on goûte
À leur putain de tête de veau

Un bout d'paupière, un bout d'gencive


Un bout d'oreille, un bout d'museau
Pour des papilles gustatives
De québécois, c'est un peu trop
Puis, y nous prennent pour un martien
Quand on commande un verre de lait
Ou quand on demande : La salle de bain
Est à quelle place, S.V.P ?

Et quand ils arrivent chez nous


Y s'prennent une tuque et un Kanuk
Se mettent à chercher des igloos
Finissent dans une cabane à sucre

Y tombent en amour sur le coup


Avec nos forêts et nos lacs
Et y s'mettent à parler comme nous
Apprennent à dire : Tabarnak

Et bien saoulés au caribou


À la Molson et au gros gin
Y s'extasient sur nos ragoûts
D'pattes de cochon et nos plats d'binnes

Vu qu'on n'a pas d'fromages qui puent


Y s'accommodent d'un vieux cheddar
Et y se plaignent pas trop non plus
De notre petit café bâtard

Quand leur séjour tire à sa fin


Ils ont compris qu'ils ont plus l'droit
De nous appeler les Canadiens
Alors que l'on est québécois

Y disent au revoir, les yeux tout trempés


L'sirop d'érable plein les bagages
On réalise qu'on leur ressemble
On leur souhaite bon voyage

On est rendu qu'on donne des becs


Comme si on l'avait toujours fait
Y a comme un trou dans le Québec
Quand partent les maudits français
Lynda Lemay

Un matin sans café

C'est comme un été sans soleil


Un matin sans café
C'est pire qu'une nuit sans sommeil

Un matin, sans café

Et y'a que toi qui ajoute, Micheline
D'la tendresse à la caféine
Dans ma grande tasse pour emporter
Que j'vais toute boire à tes cotés

J'arrive à l'aube


Lorsque les chaises sont encore juchées sur les tables
Lorsque tu mets ta mayonnaise
Auprès de tes sachets de moutarde

A l'heure où tu t'aprêtes, Micheline


A soigneusement manipuler
Tes vieux articles de cuisine
Et ta vaisselle dépareillée

Un matin sans café


C'est comme un été sans soleil
Un matin sans café
C'est pire qu'une nuit sans sommeil

Un matin, sans café

J'arrive à l'heure où la fournaise
A pas encore soufflé de chaleur
Mais déjà chaud comme de la braise
J'ai ton café à l'intérieur

Qui vient me fouetter la poitrine


Qui vient me chatouiller le cœur
Quel beau pêché mignon, Micheline
Que ces gorgées de pure bonheur

Comme j'te connais


Tu vas encore avant d'te jeter sur ta vadrouille
Me remplir ma tasse à rabord
En me souhaitant une bonne patrouille

Un matin sans café


C'est comme un été sans soleil
Un matin sans café
C'est pire qu'une nuit sans sommeil

Un matin, sans café

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=SEsuEe32m7U 2’19

Claude Léveillée

Patriotes
Tous droits réservés © 1964/1976/1997 Claude Léveillée

Ils étaient peu vers 1640


Une poignée de braves venus en Nouvelle-France
Pourquoi partaient-ils de si loin naguère
Pourquoi traverser une si grande mer
C'était pour apporter une vie nouvelle
En ces lieux superbes de mon grand pays
Âme de géant courage immortel
Vous nous avez permis de survivre ici
Ici

Ici l'on se bagarre depuis 300 ans


Déportation grand-mère n'avez-vous rien dit
Je sais que la vie d'antan n'était pas bien rose
Faut croire que les enfants
Ça réclame autre chose
Autre chose que des canons liberté de presse
Autre chose que des canons liberté française
Autre chose que des canons liberté chez soi
Autre chose que des canons c'est fini les rois...

Mon amour si tu le veux


Nous irons dans une île
Non loin des côtes
Y comprendre quelque chose

Ils étaient peu vers 1640


Une poignée de braves morts en Nouvelle-France
Nous sommes très nombreux en ce soir d'attente
Nous somme trop nombreux faut se faire entendre

- Version originale - Portez très haut votre drapeau


Nous n'en avons pas nous n'en avons guère
Alors portez très haut vos oripeaux
Ceux que vous aurez au prix d'une guerre

- Version après 1971 -

Portez très haut votre drapeau
Nous n'en avons pas nous n'en avons guère
Alors portez très haut votre pays
Celui que nous sommes en train de refaire

Raymond Lévesque

Bozo-les-culottes, 1967
Y flottait dans son pantalon

De là lui venait son surnom

Bozo-les-culottes

Y'avait qu'une cinquième année

Y savait à peine compter

Bozo-les-culottes

Comme il baragouinait l'anglais

Comme gardien de nuit il travaillait

Bozo-les-culottes

Même s'il était un peu dingue

Y'avait compris qu'faut être bilingue

Bozo-les-culottes


Un jour quelqu'un lui avait dit

Qu'on l'exploitait dans son pays

Bozo-les-culottes

Que les Anglais avaient les bonnes places

Et qu'ils lui riaient en pleine face

Bozo-les-culottes

Il a pas cherché à connaître

Le vrai fond de toute cette affaire

Bozo-les-culottes

Si son élite, si son clergé

Depuis toujours l'avaient trompé

Bozo-les-culottes


Y'a volé de la dynamite

Puis dans un quartier plein d'hypocrites

Bozo-les-culottes

Y'a fait sauter un monument

À la mémoire des conquérants

Bozo-les-culottes

Tout le pays s'est réveillé

Et puis la police l'a pogné

Bozo-les-culottes

On l'a vite entré en dedans

On l'a oublié depuis ce temps

Bozo-les-culottes


Mais depuis que tu t'es fâché

Dans le pays ça a ben changé

Bozo-les-culottes

Nos politiciens à gogo

Font les braves, font les farauds

Bozo-les-culottes

Ils réclament enfin nos droits

Et puis les autres ne refusent pas

Bozo-les-culottes

De peur qu'il y en ait d'autres comme toé

Qui aient le goût de recommencer

Bozo-les-culottes


Quand tu sortiras de prison

Personne voudra savoir ton nom

Bozo-les-culottes

Quand on est d'la race des pionniers

On est fait pour être oublié

Bozo-les-culottes


Raymond Lévesque

Les bûcherons, 1950
Si près de la nature

Même s'ils sont des durs

Ils ont des âmes tendres

Perdus dans les grands bois

À l'écho de leurs voix

Souvent, ils croient entendre

Un appel de la muse

Et alors ils s'amusent

À rimer dans le vent

Leurs souvenirs d'enfants

Même si leur langage

N'est pas toujours très sage

Nos bûcherons, nos bûcherons ont des âmes de poètes
Se levant le matin

Avec l'odeur des pins

Le chant de l'alouette

Ils affilent leur hache

Avec dans la moustache

Une petite chansonnette

Et tombent les érables

Mais le plus misérable

Ce n'est peut-être pas

Celui que l'on abat

Car à chaque coup de hache

Un bon bûcheron s'arrache

Une larme, une larme, une larme de poète
Lorsqu'ils reçoivent leurs gages

Ils descendent au village

Causer aux filles sages

Au veston, une rose

Ils récitent leur prose

En buvant quelque chose

La liqueur un peu forte

Quand arrive minuit

Les couches au pas des portes

Mais comme dirait Lulli :

« Au clair de la lune

On dort bien sur la dune »

Nos bûcherons, nos bûcherons ont des âmes de poète
Puis, un jour, le corbeau

Juché dans un bouleau

Laisse tomber une plume

Déjà quatre-vingt ans

Comme ça passe vite le temps

Et c'est un mauvais rhume

Qui achève l'histoire

De ceux qui ont bravé

Le mystère et le noir

Des forêts éloignées

Ne laissant pour mémoire

Que quelques mots sans gloire

Mais qui tiennent de la raison

Ah! Si nos poètes avaient des âmes de bûcherons


Raymond Lévesque

Quand les hommes vivront d’amour

Paroles et musique : Raymond Lévesque, 1956
Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère

Quand les hommes vivront d'amour


Ce sera la paix sur la Terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère

Dans la grande chaîne de la vie


Où il fallait que nous passions
Où il fallait que nous soyons
Nous aurons eu la mauvaise partie

Quand les hommes vivront d'amour


Il n'y aura plus de misère
Peut-être song'ront-ils un jour
A nous qui serons morts mon frère

Mais quand les hommes vivront d'amour


Qu'il n'y aura plus de misère
Peut-être song'ront-ils un jour
A nous qui serons morts mon frère

Nous qui aurons aux mauvais jours


Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l'amour
Qu'ils connaîtront alors mon frère

Dans la grand' chaîne de la vie


Pour qu'il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants
De la sagesse ici-bas c'est le prix

Quand les hommes vivront d'amour


Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère

Quand les hommes vivront d'amour


Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère


  • Autres interprètes: Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Marie-Denise Pelletier, Luce Dufault (1996), Offenbach, Jean-François Bastien (2002), Inmotion (2003)



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