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Ion Manoli Dictionnaire stylistiques et poétiques Etymologie. Définition. Exemplification. Théorie


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Le style comme résultante

Chaque écrivain naît dans une culture particulière qui lui propose des possibi­lités grammaticales, qu'il explore et exploite de manière optimale, mais aussi des contraintes. La première, et c'est une lapalissade, est évidemment sa langue maternelle. Cependant, certains auteurs comme Beckett ont joué de leur bilinguisme, ou d'autres, comme Rimbaud ont eu l'ambition de créer une nouvelle langue. Artaud l'a dit mieux que tous :


Il me manque une concordance des mots avec la minute de mes états. |...| Je suis celui qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue dans ses relations avec la pensée. Je suis celui qui a le mieux repéré la minute de ses plus intimes, de ses plus insoupçonnables glissements. Je me perds dans ma pensée en vérité comme on rêve, comme on rentre subitement dans sa pen­sée. Je suis celui qui connaît les recoins de la perte.

(Le Pèse-Nerfs)

Aussi utilise-t-il parfois, par exemple dans Pour en finir avec le jugement de Dieu, des suites de sons, comme des cris, à l'intérieur de séquences ordi­naires :
Là où il n'y avait que du sang

et de la ferraille d'ossements

et où il n'y avait pas à gagner d'être

mais où il n'y avait qu'à perdre la vie,

o reche modo

to edire

di za

tau dari

do padera coco

Là, l'homme s'est retiré el il a fui.
Mais, on l'a dit, la langue est première, et à moins d'en sortir, comme dans cet exemple d'Artaud, il faut bien s'en accommoder. On n'insistera jamais assez sur le fait qu'aucun écrivain, aucun poète ne peut supprimer ces contraintes, à moins de se priver de tout lecteur.

Cette langue que l'écrivain utilise, c'est aussi la langue de son époque. Elle est faite de particularités grammaticales et lexicales, comme au XVIIe siècle la place du pronom personnel devant la forme verbale conjuguée :
Il la viendra presser de reprendre son cœur.

(Racine, Andromaque)

ou le sens de certains termes, comme ennui que l'usage n'a pas encore affaiblis :

Dans l'Orient désert, quel devint mon ennui !

(Racine, Bérénice)

Ici, ennui signifie « tourment insupportable ».

Elle est faite aussi d'habitudes, de ce qui constitue cette fois le style d'une époque. Il y a ainsi un style classique, tout en mesure et goût de la symétrie, et un style baroque qui utilise abondamment l'hyperbole (exagération), l'oxymore (alliance de termes contradictoires) et la pointe, comme dans ce sonnet :

Ô plaie heureuse incessamment ouverte

Du trait plus beau qu'amour voulut choisir,

Ô douce ardeur, qui découvre à loisir

Ma passion, qui veut être couverte!

El toi mon âme heureusement offerte

Au feu divin d'un céleste désir.

Que peu de mal l'apporte de plaisir

Et que d'honneur tu reçois de ta perte!

Je me plais tant de vivre en ce tourment,

Qu'un siècle d'ans se passe en un moment

Sans m'ennuyer des ennuis que je porte.

Ô feux, ô traits, ô ma douce langueur.

Enfermez-vous à jamais dans mon coeur.

Perdez, la clef, et n'ouvrez plus la porte.

(Siméon-Guillaume de La Roque, Amours de Phyllis, III)

L'écrivain appartient à des groupes plus ou moins organisés, à des mouve­ments esthétiques, et la langue qu'il utilise en est marquée.

Ainsi contraint, il s'engage volontairement dans un type d'écriture particu­lier au terme de toute une série de choix. Il a par exemple à décider s'il écrira en vers ou en prose. L'écriture narrative suppose un narrateur, c'est-à-dire une instance souvent anonyme responsable de ce qui est rapporté, y compris le discours des autres, tandis que dans la poésie lyrique, une voix se fait entendre directement en disant je et qu'au théâtre, ce sont plusieurs voix, sans intermédiaire, qui s'élè­vent. Ceci a évidemment des conséquences directes sur l'écriture — «Choisir un genre littéraire, c'est choisir avant même d'écrire la première ligne, un lexique et une syntaxe » (P. Larthomas, Le langage dramatique, Paris, PUF, 1995, p. 300) — et partant, sur l'analyse stylistique. Il sera par exemple inté­ressant de rechercher dans la prose narrative les traces implicites de l'énonciateur dans l'énoncé, cependant qu'au théâtre, c'est plutôt le jeu du dialogue et la liaison des répliques qui retiendront l'attention.

A l'intérieur d'un genre donné, le langage utilisé varie en fonction du public visé. Les poèmes pour enfants utilisent des mots et des constructions particulières que, sauf effet voulu circonstanciellement, les poètes n'em­ploient pas ailleurs. On peut de ce point de vue comparer les Chantefables et Chantefleurs de Robert Desnos à ses autres poèmes, comme J'ai tant rêvé de toi :

Saute, saute, sauterelle.

Car c'est aujourd'hui jeudi.

Je sauterai, nous dit-elle,

Du lundi au samedi.
Saute, saute, sauterelle,

A travers tout le quartier.

Sautez, donc, Mademoiselle,

Puisque c'est votre métier.

(La Sauterelle)



Les romans dits de hall de gare n'ont pas la langue soutenue des romans très littéraires. L'action que l'écrivain veut exercer sur ses lecteurs — informer, convaincre, émouvoir... — conditionne aussi en partie le type de texte, argumentatif, didactique, etc. A chacun de ces types correspondent évidemment des procédés spécifiques. Le style est donc déterminé par ce que la rhétorique classique appelle l’aptum, l’adaptation : adaptation au public, au sujet traité, à ses propres émotions et sentiments...

Pour résumer toutes ces contraintes et orientations, on prendra l’exemple de Racine. Il trouve devant lui la langue du XVIIe siècle classique, faite de retenue, d’organisation et de clarté. Il écrit surtout des textes de théâtre, et privilégie le genre le plus élevé, la tragédie. La comparaison de ses tragédies avec son unique comédie, Les Plaideurs, montre combien celle-ci est d’une langue plus simple, combien elle prend plus de libertés dans la versification. D’autre part, ses sujets sont dépouillés : il déclare par exemple dans la préface de Bérénice avoir fait une tragédie sur rien. Il lui faut donc avoir recours au procédé rhétorique de l’amplification par lequel on dévéloppe, on redit une même chose sous des formes variées. Enfin, la situation entre les personnages est souvent une situation rhétorique analogue à une situation de procès où ils s’opposent et prennent position en faveur de causes différentes. Dans Bérénice, Bérénice plaide pour les droits de l’amour, et Titus pour ceux de Rome. Dans la tragédie classique, dit A. Kibédi-Varga (Rhétorique et littérature, Didier, 1970, p. 87), « Les personnages accusent et se disculpent, chacun à son tour ou ensemble, devant un juge tantôt invisible mais dont la décision est imminente et inéluctable. » Ceci commande l’utilisation de techniques et argumentatives qui sont aussi évidemment linguistiques. Le style de Racine est donc en partie déterminé par ces différentes contraintes et orientations.

Mais bien entendu, le texte de l’écrivain porte aussi sa marque propre.

D’abord parce qu’il choisit à chaque fois dans les possibiltés qui lui sont offertes. Ainsi, celui qui se détermine pour la poésie a le choix entre plusieurs types de poèmes : poème libre ou poème à forme fixe comme le sonnet, poème long ou bref... À l’intérieur des préceptes qui régissent le type pour lequel il a opté, il peut encore décider du mètre, alexandrin, décasyllabe, octosyllabe... et en dehors des formes fixes, de la strophe qui lui convient. Il peut se déterminer pour le vers libre ou le poème en prose... Ainsi se manifeste son engagement formel, un choix détérminant pour toute la construction du poème.

Le style traduit aussi les goûts profonds de l’écrivain. On parle ainsi souvent du ton Apollinaire, de sa musique particulière. Elle est liée à l’utilisation de mesures métriques privilégiées, comme celle de six syllabes, amis aussi à des mots et à des images qui reviennent d’un texte à l’autre, traduisant ses obsessions et construisant son monde propre :


Sais-je où s’en iront tes cheveux

Crépus comme mer qui moutonne

Sais-je où s’en iront tes cheveux

Et tes mains feuilles de l’automne

Que jonchent aussi nos aveux

(Marie)

Choix du quintil d’octosyllabes qui renvoie au Moyen Âge qui lui est cher, comparaisons et métaphores qui associent les parties du corps au paysage et sutout au payasge de l’automne qui est, comme il l’a dit, sa saison mentale, absence de ponctuation décidée pour donner plus de place au rythme, autant d’éléments qui confèrent à cette poésie son caractère stylistique unique.

Le style, ce n’est donc pas seulement la caractérisation linguistique et grammaticale des unités inférieures à la proposition, mais aussi une organisation d’ensemble de tout le texte, et en définitive même, un style de pensée. Le choix, conscient ou non, d’une façon de parler engage le contenu même de ce que l’on dira. Le style informe le fond, c’est-à-dire lui donne une forme.

Il est facile de voir de l'exposé présenté ci-dessus, combien le terme est polyvalent, complexe, fluide, ambigü. Mais le plus important est de voir le style comme résultante.

Voir sous écriture artiste.



Style (Figure de ~). Voir sous figure stylistique.

Style indirect libre n. m. Du lat. stilus.

Le style indirect libre est une variante du discours transposé. Le verbe

introducteur est supprimé, toutes les marques du style indirect étant cependant préservées ; son système temporel est centré en français sur l’imparfait :

(Papa) trouvait toujours des prétextes pour se difiler.

Il voulait rien à personne, c’était son principe (L.-F. Céline, Mort à crédit, 1981, p. 567).

Stylème n. m. De style.

C’est l’unité d’étude de la stylistique. La plus petite unité d’expression linguistique susceptible de servir de support à une signification stylistique.

Par ex., le jeu de l dans ces strophes harmonisées constitue un stylème d’ordre phonétique :
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.
Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasives,
Elle songe, et sa tête petite s’incline.


Mais la dormeuse file une laine isolée ;
Mystérieusement l’ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.
P. Valéry


  • stylème d’ordre grammatical :

« Le Petit chose » - le titre du roman autobiographique d’Alphonse Daudet (1840-1897). Le changement de l’article devant le nom  « chose » s’est fait évidamment dans le but stylistique.

  • stylème d’ordre syntaxique :

Une phrase pourvue de ses articulations peut ȇtre de structure simple, réduite aux termes essentiels : Dieu dit : Que la lumière soit. Et la lumière fut.

Cette simplicité est un stylème et elle est par certains recherchée comme un idéal : « Ma phrase de demain, dit J. Renard : le sujet, le verbe, et l’attribut. »



  • stylème d’ordre lexical:

Un écrivain en réunissant dans une mȇme phrase le mot- modèle et le mot fabriqué fait un stylème au niveau lexical :

La cueillaison d’un rȇve au coeur qui l’a cueilli.

St. Mallarmé

Un néologisme d’auteur dans un contexte poétique est un stylème lexical recherché :

Flambe à midi, brûle à minuit,

Dans le jocobond réduit,

Sans faire plus avant l’enquerre

D’un orgiasme imaginaire.

Louis de Gonzague- Frick



Jacobond n. m. C’est un calqué sur le latin jocabundus, qui folâtre, badine ; de jocari : plaisanter. Ici le stylème a plutȏt le sens de « où l’on folâtre  ».

Ronsard dit déjà dans la Préface de la Françiade : « Prendre la sage hardiesse d’inventer des vocables nouveaux, pourvu qu’ils soient moulé et façonnés sur un patron déjà reçu par le peuple ».

Stylème peut ȇtre tout : un emploi atténué, une métaphore, épithète individuelle, l’emploi des mélioratifs et péjoratifs, les créations individuelles, les archaïsmes et les mots historiques, les synonymes et les antonymes, etc.

Stylisme n. m. De style, et le suffixe -isme.

Souci exagéré du style, surtout en s'agissant de la forme.



Styliste n. m. De style.

Écrivain remarquable par son style, son culte du style. G. Flaubert, Stendhal, les Goncourt ont été des stylistes distingués.



Stylisticien, -ienne n. m. et n. f.

Spécialiste des études stylistiques. Ch. Bally, J. Marouzeau, P. Guiraud, M. Cressot sont des célèbres stylisticiens français.



Stylistique n. f. Du lat. stilus ; du « style ». De l'all. Stylistik.

Partie composante de la linguistique qui étudie scientifiquement :

1. les différents styles dans toute leur ampleur et diversité, y compris les styles de genres littéraires (style des classiques, des romantiques, des naturalistes, des symbolistes, etc.) et les styles individuels (style de V. Hugo, de M. Proust), etc.

2. les particularités émotives, expressives et affectives des moyens de la langue aussi bien dans le plan paradygmatique (c'est-à-dire, dans le système d'une langue - stylistique de la langue) que dans le plan syntagmatique (c'est-à-dire, du point de vue de l'emploi de ces moyens dans les différents domaines de la communication - stylistique de la parole).

Aujourd'hui on distingue deux grandes branches :

la stylistique linguistique et la stylistique littéraire.

Dans le cadre de la première nous avons :

1. la stylistique analytique - étude que l'on effectue dans le plan comparatif des faits d'expression de deux ou plusieurs langues; elle est connue encore sous le nom de la stylistique comparée, qui peut devenir la base d'une méthode de traduction ;

2. la stylistique phonétique ou phonostylistique, qui étudie la structure vocalique et consonantique du son, le rythme et l'harmonie du vers (de la phrase) ;

3. la stylistique de la grammaire, qui étudie les valeurs connotatives que l'on tire à la suite ,,d'exploitation" stylistique et poétique des catégories grammaticales aux niveaux morphologique et syntaxique ;



4.la stylistique lexicale et phraséologique qui étudie les valeurs connotatives des archaïsmes, néologismes stylistiques, provincialismes, dialectismes, argotismes, etc.

La stylistique littéraire étudie les genres de toutes les époques littéraires, la thématique des oeuvres littéraires, la composition de l'oeuvre littéraire, les dialectes littéraires, etc.

Parmi les stylisticiens modernes, certains voient le style essentiellement comme une élaboration du message linguistique : L'accent est mis sur le message pour son propre compte. (R. Jakobson); d'autres l'envisagent comme un écart par rapport à une langue d'usage, l'avantage de ce point de vue étant qu'il existe déjà une science des écarts, la statistique, dont les méthodes ont ainsi être mises à profit. « Tout style est un écart susceptible d'une finition quantitative », écrit P. Guiraud. Evidemment, ni l'élaboration, ni les écarts d'un message n'ont nécessairement des qualités esthétiques, et c'est tout le problème d'une stylistique littéraire d'isoler les traits qui remplissent une fonction esthétique dans un texte. La stylistique dite pratique est un compartiment de la linguistique qui élabore des recommandations qui doivent assurer un emploi correct de la langue en rapport avec le spécifique de différentes occasions dans la communication.

La stylistique fonctionnelle est un compartiment de la stylistique générale qui étudie les styles fonctionnels.

La meilleure définition de la stylistique linguistique appartient à Ch. Bally : « La stylistique étudie les faits d'expression du langage organisé au point de vue de leur contenu affectif, c'est-à-dire l'expression des faits de la sensibilité par le langage et l'action des faits de langage sur la sensibilité. »

La stylistique linguistique et celle littéraire sont des disciplines obligatoires dans la formation professionnelle des spécialistes philologues modernes.



Stylistique adj.

Relatif au style et la stylistique.

On dit : étude, analyse, stylistique.

Qui appartient à l’expressivité, à l’aspect non logique de l’expression : emplois stylistiques et emplois grammaticaux.



Sublime n. m. et adj. Du lat. sublimis : « élevé dans l’air, haut ».

  1. Dans l’esthétique classique : le style, le ton qui sont propres aux sujets élevés, nobles.

Les Romantiques ont préconisé le mélange du grotesque, du vulgaire et du sublime.

  1. « Plaire», « plaisir », « agrément », ces mots rythment l’Art Poétique de Boileau. Or ce qui plaît au plus haut point est précisément le sublime, tout entier défini dans son effet particulier : « C’est là ce qui surprend, frappe, saisit, attache » (Boileau). Le sublime est par excellence ce qui se dérobe : c’est le surgissement même de l’émotion dans l’homme, ce point-limite où devant l’oeuvre d’art il se dépasse lui-même sans rien pouvoir dire. Le sublime est donc radicalement ineffable (D. Fontaine, 1996, p. 27).

Subnexion n. f.

Synonyme de hypozeuxe. Voir sous ce mot.



Suffisante (Rime ~) De suffire, qui suffit, et rime.

La rencontre des deux homophonies :

1) soit voyelle + consonne :

[ãs] dans silence / s’avance ;

[øz] dans amoureuse / mystérieuse ;

[ąm] dans flamme / âme ;

[εr] dans mystère / sphère ;

2) soit consonne + voyelle ;

[zõ] dans horizon / gazon ;

[jᴓ] dans cieux/ yeux ;

[ty] dans me veux-tu / abattu ;

[le] dans révéler / rappeler ;

A voir le poème Le Soir de Lamartine, Méditations poétiques.

Voir sous rime.



Superlatif stylistique ou ampliatif stylistique n.m. Du lat. superlativus, superlatum : « porter au-dessus ».

Figure stylistique qui consiste dans un emploi d'un superlatif absolu créé non d'après les règles grammaticales existantes, mais d'après un choix lexical ou phraséologique individuel. Mascarille est un fourbe et fourbe fourbissime. (Molière). Le superlatif stylistique peut se marquer:

1. au moyen de certains préfixes comme archi-, extra-, multi-, super-, ultra-, surtout dans la langue parlée et familière. Des tableaux ultra-célèbres. (E. F. Fromentin).

2. au moyen du suffixe -issme (lat. -issimus), qui sert à former des termes plaisants ou familiers. Richisme, furibardisme (H. Barbusse); un événement capitalissime. (A. Maurois).

3. par le redoublement de l'adjectif, ou encore, dans la langue parlée, par certaine intonation. Tapis dont les dessins serrés, serrés, ont pour nous je ne sais quoi d'énigmatique. (P. Loti).

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