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Alphonse aulard [1849-1928] Professeur à la Faculté des lettres de l’Université de Paris


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Opinion de Napoléon, p. 223 (Bibl. nat., Lb44/246, in-8.)

3 Conversation à la Malmaison, 30 thermidor an VIII, Œuvres de Rœderer, t. III, p. 335. — En causant avec Bonaparte, au moment des négociations pour le Concordat, Grégoire fut scandalisé de voir qu’il voulait une religion, non pour lui et pour les siens, mais pour le peuple, « servantes, cordonniers ». (D’après des notes manuscrites de Grégoire, dont M. Gazier, qui les possède, a bien voulu me communiquer quelques extraits.)

1 Lettre de Bonaparte aux consuls. Correspondance, n° 4923.

1 Boulay (de la Meurthe), Négociations du Concordat, t. III, p. 159.

1 Boulay (de la Meurthe), t. III, p. 359.

1 A l’exception de La Font de Savine, qui était à la fois évêque d’ancien régime et évêque constitutionnel.

2 Œuvres, t. I, p. cxxvi.

3 Gazie, Études, p. 161.

4 Grégoire, Sectes, t. II, p. 482.

1 Malgré les places qu’ils obtinrent, les constitutionnels se trouvèrent réellement sacrifiés. Dans ces notes manuscrites dont M. Gazier a bien voulu me communiquer des extraits (voir plus haut, p. 734), Grégoire dit : « Constitutionnels sacrifiés par Bonaparte in Concordat, sacrifiés quia réputés républicains, quia on les craint peu, on sait que soumis ».

2 Il n’en avait d’abord nommé que dix. Il se décida, peu après, à en nommer deux de plus. — En somme, parmi les 60 premiers archevêques et évêques, il y avait 16 membres de l’ancien épiscopat, 12 évêques constitutionnels et 32 ecclésiastiques divers, dont deux tiers environ étaient vicaires, chanoines, etc. (D’après M. Boulay [de la Meurthe], t. V, p. 464).

3 C’est Lacombe, évêque d’Angoulême, qui protesta en leur nom par une lettre publique du 4 juin 1802, publiée dans les Annales de la Religion, t. XV, p. 134.

1 Voir ces pièces dans Boulay (de la Meurthe), t. III, p. 445, 451.

2 Rœderer, Œuvres, t. III, p. 430.

1 Il y indiquait les éléments d’une réponse à ses représentations que le légat du pape venait de faire au sujet des articles organiques. On trouvera ce rapport dans le Droit Civil ecclésiastique, par de Champeaux, Paris, s. d. (1848), 2 vol. in-8, t. II, p. 184.

1 L’interdiction de sonner les cloches, qui avait été si désagréable aux catholiques, était levée en ces termes (art. 48) : « L’évêque se concertera avec le préfet pour régler la manière d’appeler les fidèles au service divin par le son des cloches. On ne pourra les sonner pour toute autre cause, sans la permission de la police locale ».

1 Mémoires sur le Consulat, par un ancien conseiller d’État, Paris, 1827, in-8 p. 163, 165.

1 Ainsi Rœderer (Œuvres, t. III, p. 475) nous apprend qu’en Normandie les municipalités ne votèrent pas de supplément de traitement aux desservants.

1 Voir le P. Theinier, Histoire des deux Concordats, passim.

2 Bonaparte appelait ainsi tous ceux qui lui faisaient une opposition raisonnée. Le mot d’Idéologue avait été mis en lumière par un des associés de la classe des sciences morales et politiques, Destutt de Tracy, qui en l’an IX, publia un Projet d’éléments d’idéologie à l’usage des Écoles centrales.

1 Le Conseil d’État avait écrit la religion chrétienne. C’est Napoléon lui-même, d’après Pelet (de la Lozère), Opinions, p. 158, qui substitua le mot catholique au mot chrétienne.

2 Déjà la loi du 11 floréal an X avait désorganisé l’enseignement primaire laïque, en lui ôtant son caractère d’enseignement d’État pour en faire dépendre l’organisation, le développement, le personnel de la fantaisie des maires et des conseils municipaux.

3 Parmi ces mesures, rappelons, en outre du sacre, les dispositions du sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII par lesquelles Napoléon fut dénommé « empereur par la grâce Dieu » et eut à prêter serment sur l’Évangile.

1 Voir les études sur l’Église romaine et le premier Empire, par M. d’Haussonville, publiées d’abord dans la Revue des Deux Mondes (de 1865 à 1869), puis réunies en forme de livre (1868-1870, 5 vol. in-8). Le livre du P. Theiner, préfet des Archives du Vatican, intitulé : Histoire des deux Concordats de la République française et de la République cisalpine, fut imprimé à Bar-de-Duc en 1869 (2 vol. in-8), mais la couverture porte comme millésime 1875.

1 Voir Stanislas de Girardin, Journal et Souvenirs, t. III, p. 266.

2 Voir Rœderer, Œuvres, t. III, p. 446.

3 C’est Lacépède qui avait fait le rapport au nom de cette commission spéciale chargée d’examiner le vœu du Tribunat.

4 Registre des délibérations du Sénat conservateur, Arch. nat., CC2, p. 19. — On comprend maintenant pourquoi ces procès-verbaux du Sénat ne furent pas imprimés (voir plus haut, p. 714), comme le furent ceux du Tribunat et du Corps législatif : ils étaient trop intéressants.

5 D’après Thibaudeau (Mémoires sur le Consulat, p. 245), c’est le sénateur Lespinasse qui proposa la nomination Garat et Lanjuinais. Voir aussi Stanislas de Girardin, t. III, p. 268, et Fauriel, Les Derniers jours du Consulat, p. 31 et suiv. On trouvera encore quelques détails et quelques vues sur l’attitude indépendante du Sénat dans les Souvenirs sénatoriaux de Cornet, p. 18, 19, 21 (Bibl. nat., Lb48/5, in-8).

1 Sur cette séance du Conseil d’État, voir les Mémoires de Thibaudeau et les Œuvres de Rœderer. On n’y voit pas à quelle majorité la première question fut votée. mais il paraît que la seconde (le droit de désigner son successeur) eut contre elle cinq conseillers, qui s’abstinrent : Bérenger, Berlier, Dessolle, Emmery, Thibaudeau.

2 Rœderer, Œuvres, t. III, p. 450.

1 Les derniers jours du Consulat, p. 38.

2 Voir mes Études et Leçons, seconde série, p. 272 à 274.

1 Le 26 floréal an X, dans une circulaire aux préfets, Rœderer les avait engagés à obtenir le plus de suffrages possibles (Mémoires sur le Consulat, p. 276). Mais Rœderer n’était que conseiller d’État chargé de l’instruction publique, et il avait fait cette circulaire à l’insu de son chef nominal, le ministre de l’intérieur Chaptal. On rougissait encore de s’ingérer dans les élections.

2 Étaient exceptés de cette amnistie les chefs de rassemblements armés, les agents de guerre civile, etc. (sans que le nombre de ces exceptés pût excéder mille). Les autres émigrés étaient amnistiés, mais à la condition d’être rentrés en France avant le 1er vendémiaire an XI (23 septembre 1802) et de prêter le serment « d’être fidèles au gouvernement établi par la constitution et de n’entretenir, ni directement ni indirectement, aucune liaison ni correspondance avec les ennemis de l’État ». Ceux de leurs biens qui n’auraient pas été aliénés leur seraient rendus.

3 Voir la brochure intitulée : Quel est l’intérêt de la religion et du clergé au Consulat à vie et à la longue vie de Bonaparte ? Paris, Leclère, 1802, in-8 de 9 pages. Bibl. nat., Lb43/718.

4 Les registres des votes sur le Consulat à vie sont conservés aux Archives nationales en 200 liasses, cotées Bii, 472 à 671. Ce serait un dépouillement à faire. Je n’ai examiné que les votes du département de la Seine et ceux du département des Ardennes. A ce propos, disons que Pache, qui habitait alors la commune de Thin-le-Moutier (Ardennes), ne vota pas. — On trouve qu’à Versailles, Le Cointre vota non.

1 La même abstention se fait remarquer dans les adresses de félicitations que Bonaparte reçut à l’occasion du Consulat à vie. (Arch. nat., AFiv, 1450). Elles sont de noms connus. Voici cependant, sur une adresse de félicitations du Conseil général de la Vienne, le nom du conventionnel Creuzé-Pascal, et sur une adresse du Conseil général d’Indre-et-Loire les noms des conventionnels Champigny Aubin, Champigny Clément, et Pottier. Notons aussi l’adresse de Beugnot et des corps administratifs de la Seine-Inférieure : elle a été imprimée (Bibl. nat., Lb43/716, in-8).

2 Miot de Melito, Mémoires, t. II, p. 23.

3 Journal et Souvenirs, t. III, p. 272.

1 Thibaudeau, p. 267.

2 La Fayette n’était pas encore rentré en France au moment de ce coup d’État. Mais il y rentra dès qu’il en apprit la nouvelle, et, en mars 1800, il fut rayé de la liste des émigrés. Cf Étienne Charavay, Le général La Fayette, p. 375, 380.

1 Rœderer, Œuvres, t. III, p. 451.

2 Voir Rœderer, ibid., p. 450, 451, et Thibaudeau, Mémoires sur le consulat, p. 288.

1 C’est en effet par deux sénatus-consultes qu’on avait : 1° fixé le mode de renouvellement du Tribunat et du Corps législatif (22 ventôse an X) ; 2° accordé aux émigrés une amnistie conditionnelle (6 floréal an X).

2 Voir Fauriel, p. 59.

3 Stanislas de Girardin, Journal et Souvenirs, t. III, p. 282, dit qu’il y eut 95 000 votes ainsi conçus.

4 Parmi ces 120, il y avait des membres de droit : 1° les trois consuls ; 2° les membres du grand conseil de la Légion d’honneur, « quel que soit leur âge ». (Articles 39 et 62.)

5 Il présida pour la première fois le 3 fructidor an X, et l’appareil qu’il déploya fut presque royal. Voir le Journal de Paris du 4 fructidor an X.

1 En cas de vacance, le Sénat devait nommer à ces fonctions sur la présentation du premier consul, dans la même forme que pour la présentation de son successeur (art. 40 et 41).

2 Le système des candidatures fut peut-être inspiré par le mode de nomination du Conseil exécutif tel que l’avait réglé la constitution de 1793, art. 63 : « L’assemblée électorale de chaque département nomme un candidat. Le corps législatif choisit sur la liste générale les membres du Conseil ».

3 Voir, dans le Bulletin des lois, n° 213, l’arrêté consulaire du 19 fructidor an X, contenant un règlement électoral.

1 « Ce jour, disait le ministre, sera désormais consacré par de bien grands souvenirs. Il rappellera à nos derniers neveux l’époque mémorable du bonheur public, de la paix des consciences et du plus grand acte de souveraineté qu’ait jamais exercé une nation. Le 15 août est à la fois l’anniversaire de la naissance du premier consul, le jour de la signature du Concordat, et l’époque où le peuple français, voulant assurer et perpétuer son bonheur, en lie la durée à celle de la glorieuse carrière de Napoléon Bonaparte. » (Journal de Paris du 17 thermidor an X.)

2 Dès lors le traitement de chacun des deux autres consuls fut de 600 000 francs au lieu de 150 000. Cette liste civile et ces traitements furent votés sans difficulté par le Tribunat et le Corps législatif. On était reconnaissant au premier consul de ce qu’il avait, depuis l’an X, établi l’usage des « budgets ». — La famille Bonaparte, si pauvre jadis, s’était vite enrichie. Le 21 floréal an X, Joseph disait à Rœderer : « Nous sommes tous riches ». Et, dès le 30 thermidor an VIII, le même Rœderer avait reçu de Napoléon Bonaparte cette grave confidence : « Pour moi, il me faut peu de chose. Quand on a été à tant de guerres, qu’on veuille ou qu’on ne veuille pas, il faut bien avoir un peu de fortune. J’ai 80 000 ou 100 000 livres de rente, une maison de ville, une de campagne : je n’ai pas besoin d’autre chose… » (Rœderer, Œuvres, t. III, p. 335.)

1 Du moins elle semblait grossière aux survivants de l’ancien régime.

2 Thibaudeau, Mémoires sur le Consulat, p. 6 et 15.

1 Voir les discours des tribuns Savoye-Rollin et Chauvelin dans la séance du 28 floréal an X. Celui-là dénonça la Légion d’honneur comme préparant la formation d’une noblesse nouvelle ; celui-ci exprima la crainte que ce ne fût là un corps destiné à être représentatif, qu’on ne voulût substituer à l’autorité du Tribunat celle « d’une corporation établie et répartie sur toute la France par les quinze chefs-lieux de cohorte, et dont la hiérarchie et les affiliations, subordonnées ou collatérales, concourent à former une organisation forte et puissante ».

2 Mme de Chastenay, dans ses Mémoires (t. II, p. 2), parle ainsi des premiers décorés : « M. Réal ne put, dans le premier moment, se montrer à nous sans rougir. Je trouvai Garat chez Fouché, les revers de l’habit exactement croisés, pour qu’on n’aperçût pas sur la poitrine d’un philosophe le signe trop peu équivoque de la vanité d’un courtisan ; mais l’impitoyable Fouché se fit un jeu de forcer Garat à me le découvrir. En peu de jours, on s’y accoutuma ; en peu de mois, on en vint à l’envier ».

1 Voir, par exemple, le rapport de la préfecture de police du 9 frimaire an IX, où il est dit que, dans une réunion tenue, le 7, chez Bailleul, il a été décidé « qu’il ne fallait plus balancer, mais enfin se montrer avec énergie et briser les chaînes dont un simulacre de constitution a chargé le Corps législatif ». (Arch. nat., F7 3829.)

2 Il disait à Bailleul : « Laissez faire le gouvernement ; il s’enferrera lui-même. » Rapport de police du 3 pluviôse an IX. Voir aussi le rapport du 16 germinal suivant (Arch. nat., ibid.)

1 Il n’y avait pas que les généraux qui fussent républicains, qui rêvassent de délivrer la France de son nouveau tyran. Ainsi on lit dans le rapport de la préfecture de police du 14 prairial an IX : « Décadi dernier, au moment où l’on venait d’ouvrir le salon du Muséum, on aperçu un jeune officier baisant avec transport le buste de Marcus Brutus. (Arch. nat., F7 3829.)

2 Mme de Staël, Dix ans d’exil, chap. ix. Sur l’opposition et les complots militaires, voir les textes et les faits réunis par E. Guillon, Les complots militaires sous le Consulat et l’Empire, Paris, 1894, in-12.

1 Quand il abandonna l’armée d’Égypte pour rentrer en France.

2 E. Guillon, p. 32 et 34.

3 Ibid., p. 37.

1 Ce fut un moyen très efficace pour récompenser les sénateurs zélés, ramener les opposants, et calmer les disgraciés. C’est ainsi que fut adoucie la disgrâce de Fouché. Il avait été renvoyé du ministère de la police supprimé (28 fructidor an X), parce que le premier consul ne voulait plus de ce « jacobin » qui s’était opposé au Concordat. Nommé sénateur, il reçut la sénatorerie d’Aix. Un autre « jacobin », le sénateur Monge, fut pourvu de la sénatorerie de Liège. Démeunier avait montré de l’indépendance ; il eut la sénatorerie de Toulouse. (Voir la liste des sénatoreries dans l’Almanach national de l’an XII.)

1 Arch. nat., F7 3832. — Cf. (ibid.) les rapports des 24 pluviôse et 14 ventôse suivants.

2 Le sénatus-consulte du 2 vendémiaire an XIV donna à l’empereur le droit de nommer les officiers de la garde nationale.

1 Arch. nat., F7 3829 à 3832.

2 Voir, par exemple, les rapports des 30 messidor, 23 fructidor et 2e jour complémentaire an X.

1 Rapports des 1er frimaire et 15 pluviôse an IX.

2 Arch. nat., F7 3832. Le surlendemain, 9 prairial an XII (27 mai 1804), la police signale la saisie et fait l’analyse d’un manuscrit intitulé : Esquisse d’un nouveau plan d’organisation sociale, par un philanthrope, et ce philanthrope, c’est Saint-Simon. Ce synchronisme fait voir combien ce penseur était en avance sur son temps. Au moment où il critique l’état de choses et pose la question sociale, les ouvriers de paris sont enchantés de leur sort, satisfaits de l’organisation sociale, et enthousiastes de Napoléon.

1 Voir Chassin, Pacification de l’Ouest, t. III, passim.

2 Mémoires et souvenirs du baron Hyde de Neuville, t. I, p. 272, 273.

3 Voir l’article Louis XVIII dans le Biographie Michaud. Laya avait assuré à l’auteur de cet article qu’il avait vu chez Courtois, dans les papiers de Robespierre, plusieurs lettres du prétendant.

1 On en trouvera le texte dans les Mémoires de Clermont-Gallerande, t. I, p. xxi.

2 Cette lettre est donnée sans date par Clermont-Gallerande. J’en emprunte la date aux Mémoires attribués à Bourrienne, (t. IV, p. 74.

3 Correspondance de Napoléon, n° 5099 (t. VI, p. 454).

4 Clermont-Gallerande, t. I, p. xxiv.

5 Il va jusqu’à l’appeler ange de bonté. (ibid., p. xxi.)

1 Voir la lettre de Lucchesini à Haugwitz, du 10 janvier, publiée par M. P. Bailleu dans la Historische Zeitchrift, t. XXXVIII, et reproduite dans la revue la révolution française, t. XXVIII, p. 561.

1 Cadoudal avait débarqué près de Dieppe le 3 fructidor an XI (21 août 1803).

1 Sur la sensation que produisit le meurtre du duc d’Enghien, voir la dépêche de Lucchisini du 24 mars 1804, dans P. Bailleu, Preussen und Frankreich, t. II, p. 252.

2 Outre les Mémoires du duc de Rovigo, voir un extrait de la dépêche du baron de Dalberg, ministre plénipotentiaire de l’électeur de bade à Paris, du 11 avril 1804, dans Lanfrey, Histoire de Napoléon Ier, t. III, p. 153.

1 D’après Pelet (de la Lozère), Opinions de Napoléon, p. 51, la commission du Sénat n’avait proposé qu’une adresse de félicitations, et c’est Fouché qui demanda « des institutions qui détruisissent l’espérance des conspirateurs en assurant l’existence du gouvernement au delà de la vie de son chef ».

2 Voir Pelet (de la Lozère), p. 54, et Miot de Melito, Mémoires, t. II, p. 173.

3 D’après Thibaudeau, Le Consulat et l’Empire. — Empire, t. I, p. 10 (publié en 1834).

4 Le vœu de la France, sans cesse invoqué, n’était pas si net que le disaient les courtisans de Bonaparte. Ainsi, parmi les nombreux extraits d’adresses publiés par le Moniteur en germinal et en floréal an XII, et qui émanaient de préfets, de maires, de conseils généraux, c’est-à-dire de fonctionnaires nommés par le gouvernement, il en est fort peu où l’établissement de l’empire soit formellement demandé. Le conseil général du Jura (Moniteur du 2 floréal) demande « un ordre de choses plus stable », mais qu’en même temps des institutions fortes autant que libérales assurent à nos neveux une protection efficace contre les oscillations et les abus du pouvoir ». Il y a même une adresse, émanée des autorités de l’Isère et du préfet de ce département (le savant Joseph Fournier), où on déconseille à Bonaparte de rechercher un accroissement de pouvoir : « Puisse-t-il trouver, dans le souvenir de ses grands actions et dans le juste attachement d’une nation sensible et généreuse, les seules récompenses qui soient dignes de ses travaux ! » (Moniteur du 5 germinal an XII.) On ne peut pas dire que la France, même par la voix des agents du gouvernement, ait demandé alors le rétablissement du trône au profit de Bonaparte, ni surtout qu’elle se soit ruée dans la servitude.

5 C’était un ancien membre de la Convention, où il avait siégé au Marais.

1 Ce Conseil privé fut composé des plus dévoués serviteurs de Bonaparte : le Couteulx de Canteleu, Rœderer, François (de Neufchâteau), Treilhard, Portalis, Régnaud (de Saint-Jean-d’Angély), Fontanes, Talleyrand Decrès, Régnier, Boulay (de la Meurthe), Fouché. Le premier consul y usa de son moyen d’intimidation favori : els armées délibèrent, dit-il, il faut se hâter, si on ne veut pas que les baïonnettes tranchent la question. Les membres du Conseil demandèrent (sauf Régnier et Fouché) que, puisqu’on voulait rétablir la monarchie, cette monarchie fût libérale. Fontanes dit : « Monarchie dans le chef, aristocratie dans le Sénat, démocratie dans le Corps législatif ». Talleyrand insista pour qu’une des deux chambres fût réellement représentative, afin que l’on pût connaître l’opinion publique, sans laquelle rien n’est possible. Bonaparte repoussa ces conseils en termes brusques et nets. (D’après un brouillon de procès-verbal, de la main de Maret, Arch. nat., AF iv, 1227.)

2 Le Consulat et l’Empire. — Empire, t. I, p. 15.

3 La réponse de Grégoire, accompagnée d’un projet de constitution de sa façon, se trouva dans ses Mémoires, t. I, p. 138 à 144 (Bibl. nat., La33/65, in-8).

1 Sur 49 présents, 48 tribuns s’inscrivirent pour parler en faveur de l’établissement de l’empire. 25 parlèrent en effet ; trois, n’ayant pu parler, firent imprimer leurs discours. Il y eut des platitudes courtisanesques. Chabaud-Latour se félicita qu’on se fût « jeté dans les bars d’un sauveur ». Plusieurs orateurs déclarèrent que, s’ils voulaient une nouvelle dynastie, c’était pour mieux combattre la « démocratie ». D’autres louèrent, au contraire, la démocratie plébiscitaire. Aussi le tribun Carion-Nisas rappela « ce fameux serment des Cortès de la vieille Espagne » : « Nous autres, dit ce serment, qui valons autant que toi : voilà l’égalité native. Qui pouvons plus que toi : voilà la souveraineté nationale. Nous de faisons chef : voilà le contrat. Pour être le gardien de nos intérêts : voilà la condition. Sinon, non : voilà la peine qui suivra l’outil du devoir. Famille que la France appelle à régner, vous venez d’entendre votre titre. Famille que la France écarte à jamais, vous avez entendu votre condamnation. »

1 Thibaudeau (Empire, t. I, p. 18) donne une analyse de ce mémoire du 14 floréal.

2 Au Tribunat, le 1 floréal, Gallois avait parlé du Sénat « qui avait demandé de nouvelles institutions ». (Archives parlementaires, t. VIII, p. 336.) Il y avait donc eu une « demande » du Sénat antérieure à son mémoire du 14 floréal.

3 Bonaparte avait-il rédigé ce projet lui-même ? On ne sait. Il le fit approuver, le 23 floréal, par le Conseil d’État et par un Conseil privé.

4 Il semble qu’il n’y ait pas eu de débat : « La discussion, dit le procès-verbal, est ouverte sur le rapport de la commission. Plusieurs membres demandent qu’il soit de suite voté par scrutin, par oui et par non, sur l’adoption du projet de sénatus-consulte organique. » (Arch. nat., CC3.) Cependant, Thibaudeau (Empire, t. I, p. 33) dit que Grégoire parla contre. Il dit aussi qu’au scrutin, il y eut deux bulletins blancs et trois votes négatifs, ceux de Grégoire, de Lambrechts et de Garat. Quant à Lanjuinais, dont les sentiments hostiles n’étaient pas douteux, il avait obtenu, le 26 floréal an XII, un congé jusqu’au 15 thermidor, « pour cause de santé ». (Arch. nat., ibid.)

5 Le sénatus-consulte du 15 brumaire an XIII indiquait un chiffre inférieur, et portait que, sur 3 524 254 votants, il y avait eu 3 521 675 oui. Mais un rapport de la commission sénatoriale de recensement, annexé à ce sénatus-consulte, apprit au public que, de nouvelles pièces lui étant parvenues, le résultat devait être modifié en conséquence, et qu’il y avait 50 654 oui de plus qu’on avait cru d’abord. — Les registres d’acceptation et de non-acceptation se trouvent aux Archives nationales, Bii, 672 à 853. Je n’ai pu en voir qu’une partie (le dépouillement complet m’aurait pris trop de temps). De cette enquête incomplète, il résulte que le nombre des illettrés qui votèrent fut très considérable. Il y a des registres qui ne contiennent aucun nom et où il est seulement indiqué que tous les citoyens ont voté oui. Ainsi, dans le registre de la commune de Villeneuve (Ain), il n’y a que cette mention : « Votes unanimes pour oui, 231 ».

1 Arch. nat., F7, 3705. Voir aussi (ibid.) les rapports des 26 prairial et 14 thermidor suivants.

2 Arch. nat., ibid.

1 Rapport du 4 messidor an XII. Arch. nat., F7, 3705.

2 Bulletin du 12 thermidor an XII. Arch. nat., ibid.

1 Voir dans la Revue du Palais du 1er août 1897, mon article intitulé : La liberté individuelle sous Napoléon Ier.

1 Mme de Rémusat écrit dans ses Mémoires (t. I, p. 375) : « On n’osait plus prononcer le nom de république, tant la Terreur l’avait souillé » ! » C’est un exemple de plus de la déformation des souvenirs.

1 Le Moniteur n’en rendit pas compte, mais la Gazette de France parla des illuminations et du concert qui eurent lieu à cette occasion. L’empereur et l’impératrice étaient à Mayence. — Par une lettre du 11 fructidor a, XII (arch. nat., AFiv, 1065), Portalis avait proposé à l’empereur de supprimer cette fête de la république. On voit qu’elle eut encore lieur le 1er vendémiaire an XIII.

2 Pour plus de détails, voir dans la Revue bleue du 15 janvier 1898 mon article intitulé : Quand disparut la première République ?

1 Mme Roland, Œuvres, éd. Champagneux, t. II, p. 86.

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