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SHOAH/FRANCE


Mémorial de la Shoah de Drancy : "Il ne s'agit plus d'accuser mais de transmettre" (Hollande)

France Info

par Clara Beaudoux

le Vendredi 21 Septembre 2012 à 09:55 mis à jour à 12:32

François Hollande a inauguré vendredi un nouveau mémorial de la Shoah sur les lieux de l'ancien camp d'internement de Drancy, en Seine-Saint-Denis. Il y a 70 ans, près de 70.000 personnes ont été déportées depuis ce camp vers Auschwitz.

"J'étais soulagée d'apprendre que le mémorial était en dehors du camp, je n'avais pas envie de marcher là où j'avais marché... avec ma douleur au coeur, et mon angoisse", raconte Annette Krajcer, arrivée à Drancy à l'âge de 12 ans, en août 1944, et qui revient pour la première fois sur les lieux du camp.

Le nouveau mémorial est construit face à la Cité de la Muette, où avait été établi le camp d'internement en 1941. La Cité de la Muette avait été bâtie dans les années 1930 pour accueillir des logements sociaux. Elle était ensuite devenue le principal camp de regroupement des Juifs de France avant la déportation.

Lors de son discours d'inauguration, le président de la République a employé le même mot qu'Annette Krajcer : "l'enfer". "Drancy était la dernière étape avant l'enfer, l'enfer des wagons à bestiaux, Drancy était la porte de l'enfer", a déclaré François Hollande. Selon la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, environ 67.000 des 75.000 Juifs déportés de France sont passés par le camp de Drancy entre l'été 1941 et l'été 1944, notamment après la grande rafle du Vel-d'Hiv, les 16 et 17 juillet 1942.



"Comment a-t-on pu installer une telle horreur à 15 km de Paris ?"

En juillet dernier, lors d'une cérémonie de commémoration de la rafle du Vel-d'Hiv, François Hollande avait eu ces mots : "ce crime fut commis en France, par la France". "Drancy a été gardé par des gendarmes français, géré par des fonctionnnaires français, les enfants emmenés ici l'ont été par des policiers français", a également indiqué François Hollande vendredi matin. "Il ne s'agit plus d'accuser, la justice est passée, même si parfois elle est passée trop tard. Aujourd'hui il s'agit de transmettre, c'est l'esprit de ce mémorial", a-t-il poursuivi, après avoir rencontré une dizaine de collégiens, lauréats en 3e du Concours national de la Résistance et de la Déportation.

"La France des Lumières, des Droits de l'Homme, de la Révolution française, comment y-a-t-il eu assez de bourreaux pour aller chercher les familles ? Assez de lâches pour les laisser faire ? Comment a-t-on pu installer une telle horreur à 15 km de Paris ?" s'est interrogé le chef de l'Etat dans son discours.

"La République ne cédera jamais sur ses valeurs"

"Une nouvelle fois, je le dis haut et fort : la République ne cédera jamais sur ses valeurs, sur son histoire", a également répété François Hollande, en référence aux appels à manifester suscités par les caricatures de Charlie Hebdo.

Selon le directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, "le mémorial a été entièrement financé par la Fondation, avec les fonds confisqués aux Juifs pendant la guerre". "C'était une dette à l'égard des victimes passées par le camp", souligne-t-il.

Le bâtiment comprend cinq niveaux : une salle de conférence au sous-sol, des espaces d'accueil au rez-de-chaussée, des salles pédagogiques pour recevoir les groupes et un centre de documentation. L'ouverture officielle aura lieu lundi prochain.



http://www.franceinfo.fr/societe/memorial-de-la-shoah-de-drancy-il-ne-s-agit-plus-d-accuser-mais-de-transmett-745233-2012-09-21

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67375

Le discours de François Hollande à Drancy




FTVi

France Télévisions

POLITIQUE - Soixante-dix ans après le départ des premiers convois de juifs français pour Auschwitz (Pologne), un mémorial de la Shoah est inauguré, vendredi 21 septembre, par François Hollande. Il se situe face à la cité de la Muette, à Drancy (Seine-Saint-Denis).

La cité de la Muette, bâtie dans les années 1930 pour accueillir des logements sociaux, a été transformée en camp d'internement en 1941, puis elle est devenue le principal camp de regroupement des juifs de France avant la déportation pour Auschwitz.

Rendue à sa vocation première de logement social en 1948, la cité a vu se construire au fil des ans la mémoire du camp, avec la construction en 1976 d'un monument aux déportés, et l'installation en 1988 d'un wagon-témoin, au cœur de l'ancien camp.

FTVi


http://www.francetvinfo.fr/direct-le-discours-de-francois-hollande-a-drancy_144007.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67360

François Hollande appelle à transmettre le souvenir de Drancy

RMC.fr


REUTERS | RMC.fr | 21/09/2012

DRANCY, Seine-Saint-Denis (Reuters) - François Hollande a inauguré vendredi le mémorial de la Shoah de Drancy, d'où furent déportés plus de 60.000 juifs vers les camps de la mort, invitant à transmettre le souvenir de la déportation, ce "crime" auquel la France a participé.

Cube de béton à vastes fenêtres construit non loin du "wagon du souvenir" de Drancy, le mémorial est une antenne de celui du centre de Paris et se veut, comme lui, un lieu "d'histoire et de transmission" à destination du grand public et des scolaires.

De Drancy, "lieu d'un crime mais aussi d'un symbole : la mémoire nationale", François Hollande a lancé un appel à "faire que de la souffrance naisse une vigilance, la nôtre. Et que de la vigilance sorte une espérance : celle, toujours inachevée, de la République et de l'égalité".

En marge de cette visite, le président et plusieurs personnalités présentes ont répondu aux propos de la présidente du Front national, Marine Le Pen, réclamant l'interdiction du voile et de la kippa dans la rue.
"Tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit", a dit François Hollande, en appelant aux "valeurs de la République" contre "l'intolérance et la haine" tandis le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, qualifiait Marine Le Pen de "première des intégristes".

Dans son discours prononcé après la visite du mémorial, en présence de rares survivants et de leur famille, le président a insisté sur l'importance de "continuer la chaîne du souvenir".


"Il ne s'agit plus d'accuser. La justice est passée. Et parfois elle est arrivée trop tard. Il ne s'agit pas non plus d'établir la vérité mais nous en connaissons aussi l'horreur. Il s'agit de transmettre", a-t-il dit.

"LA TRANSMISSION, AVENIR DE LA MÉMOIRE"

"La transmission, là réside l'avenir de la mémoire", a-t-il insisté, invitant les plus jeunes à prendre le relais.


"Vous devez absolument continuer à parler aux survivants et ensuite transmettre à d'autres", a-t-il ainsi demandé à une dizaine de collégiens lauréats du concours de la Résistance et de la Déportation qui lui ont remis un DVD de leur travail.
Une rencontre organisée près du "wagon du souvenir" de Drancy, installé depuis 1988 près d'un monument de Shlomo Selinger, que François Hollande est allé fleurir.

"Comment comprendre, comment expliquer l'inexplicable ?", a dit le président dans son discours, évoquant un antisémitisme "qui était devenu progressivement une opinion, puis un enchaînement", de l'étoile jaune à Drancy.


"Rien n'est insignifiant. Tout propos, tout acte à caractère antisémite ou raciste est inacceptable", a-t-il dit. "Le devoir de ne rien admettre de ce qui est inadmissible".
Le chef de l'Etat a rappelé le rôle de la France dans la déportation des juifs, comme il l'avait fait le 22 juillet lors da la cérémonie commémorant le soixantième anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv.

"Drancy a été gardé par des gendarmes français, géré par des fonctionnaires français. Les enfants qui ont été amenés ici de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande avaient été arrêtés par des policiers français", a dit le président, évoquant "l'outrage à la France que fut la collaboration".


Entre mars 1941 et août 1944, environ 63.000 juifs ont été déportés du camp de Drancy parmi les 76.000 juifs déportés de France vers les camps de la mort nazis, d'où la plupart ne sont jamais revenus. "Un crime abominable", a dit François Hollande.

Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal



http://www.rmc.fr/editorial/301984/francois-hollande-appelle-a-transmettre-le-souvenir-de-drancy/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67372

Hollande: "la République ne cédera jamais sur ses valeurs"

Nouvel Obs

Créé le 21-09-2012 à 11h50 - Mis à jour à 13h01

DRANCY, Seine-Saint-Denis (Sipa) — "La République ne cédera jamais sur ses valeurs", a déclaré vendredi François Hollande, appelant à lutter contre "l'obscurantisme", face aux appels à manifester suscités par les caricatures de Mahomet dans "Charlie Hebdo" et le film islamophobe réalisé aux Etats-Unis.

"Nous devons lutter toujours, encore, contre l'obscurantisme, contre la haine, contre cette volonté de détruire, contre le fanatisme toujours prêt à s'organiser et à vouloir anéantir nos libertés", a déclaré le chef de l'Etat lors de l'inauguration du Mémorial de Drancy. "Face à ces tentatives, une nouvelle fois, je le dis haut et fort: la République ne cédera jamais sur ses valeurs, sur son histoire".

"Ce qui est en jeu, (...) c'est la démocratie", a estimé François Hollande. "La démocratie doit être fière de ses principes. Elle doit aussi les défendre lorsque c'est nécessaire, et c'est nécessaire".

"Des forces sont à l'oeuvre dans le monde contre les droits de l'Homme, elles n'ont plus le même visage qu'hier, mais elles ont le même dessein, elles placent toujours l'antisémitisme, la haine de l'autre au centre de leurs obsessions, et elles veulent abattre cet édifice de tolérance que nous avons hérité de notre histoire", a-t-il affirmé.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a donné consigne aux préfets d'interdire les manifestations qui pourraient attiser les tensions autour du film "Innocence of Muslims" ("L'innocence des musulmans") réalisé aux Etats-Unis, ou de la publication de caricatures du prophète Mahomet dans "Charlie Hebdo".

"Enfants de France, ne cédez jamais à ces passions, luttez avec toute votre énergie contre l'antisémitisme et contre le racisme", a lancé le chef de l'Etat.

Faisant l'analogie avec la Shoah, il a souhaité "que de la souffrance qui ici a été vécue au plus profond des chairs des victimes (...) naisse une vigilance, la nôtre". Le Mémorial, qui ouvrira dimanche au public, rend hommage aux 63.000 Juifs déportés pendant la Seconde guerre mondiale depuis le camp de Drancy.

S'il ne se trouve pas au coeur de la Cité de la Muette, les larges baies vitrées de sa façade donnent directement sur le bâtiment en U. La construction de cet habitat collectif avait commencé dans les années 30 sans être achevée. La Cité retrouvera sa destination initiale en 1948 et les bâtiments, réhabilités en logements, sont toujours occupés aujourd'hui.

AP-sc/ir



http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120921.FAP8703/hollande-la-republique-ne-cedera-jamais-sur-ses-valeurs.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67368

À Drancy, il y a quinze ans, l’Église faisait « repentance »

La Croix

20/9/12 - 15 H 23 mis à jour le 20/9/12 - 16 H 29

Le président François Hollande inaugure vendredi 21 septembre un Mémorial de la Shoah sur les lieux de l’ancien camp d’internement de Drancy (Seine-Saint-Denis).

Il y a tout juste quinze ans, l’épiscopat faisait une déclaration historique sur le rôle de l’Église sous l’Occupation qui allait changer le ton des relations judéo-chrétiennes.

Ce 30 septembre 1997, en fin d’après midi, l’évêque de Seine-Saint-Denis, Mgr Olivier de Berranger, s’apprête à prononcer des paroles historiques. Devant le vieux wagon de fer posé au centre des trois barres d’immeubles de la cité de la Muette, symbole de la déportation, l’Église de France va pour la première fois accomplir une démarche de purification de la mémoire. Face au gouvernement de Vichy qui publia en octobre 1940 le statut des juifs, les responsables ecclésiastiques de l’époque n’ont pas mis en avant leur autorité morale.

« Force est de constater que les évêques de France ne se sont pas exprimés publiquement, acquiesçant par leur silence à ces violations flagrantes des droits de l’homme et laissant le champ libre à un engrenage mortifère », déclare alors Mgr de Berranger. Certains se sont élevés contre ce crime. Mais « le silence a été la règle et les paroles en faveur des victimes, l’exception. »

Des médias sont venus du monde entier pour assister à l’événement. L’Église et les autorités juives ont toutefois voulu donner une très grande simplicité formelle à la cérémonie. La vie de la cité de la Muette ne s’est pas arrêtée. Seul geste symbolique, une banderole « souviens-toi ! » est apportée par des élèves catholiques et juifs. Dans la foule d’un millier de personnes, le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, artisan du rapprochement avec la communauté juive, a le regard embué et s’abstient de tout commentaire.



« Un très grand moment pour l’humanité »

De nombreuses personnalités juives sont présentes parmi lesquelles le grand rabbin de France Joseph Sitruk, les anciens ministres Simone Veil ou Robert Badinter, l’avocat Serge Klarsfeld, le président du Crif Henri Hajdenberg. Tous témoignent de l’importance du moment et de leur reconnaissance à l’épiscopat : « Une grande leçon, un vrai dialogue qui s’ouvre », dit Robert Badinter. « Un très grand moment pour l’humanité », affirme Joseph Sitruk.

Cette repentance qui devait relancer le dialogue judéo-chrétien suscitera pourtant des réactions d’incompréhension dans les milieux catholiques. L’épiscopat recevra de nombreuses lettres de personnes se disant sincèrement meurtries, reprochant aux évêques de juger avec leurs yeux d’aujourd’hui la génération précédente.

En janvier 2009, l’épiscopat publiera un long document pour expliquer le sens de sa démarche : il ne s’agissait pas de porter un jugement moral sur des individus, mais de reconnaître une faute commise et de souligner « une tradition d’antijudaïsme » qui a marqué durant des siècles la doctrine et l’enseignement chrétien.



Voir la vidéo:

http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB97130811/ceremonie-repentance.fr.html

BERNARD GORCE

20/9/12 - 15 H 23 mis à jour le 20/9/12 - 16 H 29



http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/A-Drancy-il-y-a-quinze-ans-l-Eglise-faisait-repentance-_NG_-2012-09-20-855558

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67365

Drancy se souvient de la déportation des juifs

La Croix

21/9/12 - 11 H 38

François Hollande inaugure le 21 septembre près de l’emplacement du camp de Drancy un Mémorial de la Shoah.

Le bâtiment abrite un musée qui sera ouvert au public à partir de lundi.

Joseph Kleiman, Léa Darcis, Léon Grunman…, les noms de juifs français qui moururent en déportation se succèdent sur le mur immaculé. Nous sommes au Mémorial de la Shoah de Drancy (Seine-Saint-Denis), un tout nouveau bâtiment destiné à perpétuer le souvenir des victimes de la solution finale capturées en France. L’édifice, qui vient de sortir de terre en face de l’ancien camp de cette ville, doit être inauguré vendredi 21 septembre par François Hollande.

Un lieu d’éducation

Soixante-dix ans après le départ de Drancy des premiers convois de juifs français pour Auschwitz, ce lieu de mémoire est complémentaire du Mémorial de la Shoah de Paris.

« C’est un nouveau lieu d’éducation à destination du grand public » , précise Jacques Fredj, directeur des deux établissements. Le nouvel édifice a été construit sur un terrain offert par la ville de Drancy, dont le maire est Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre). Réalisé par l’architecte suisse Roger Diener, il a été financé par la Fondation pour la mémoire de la Shoah grâce à la restitution des biens des juifs de France spoliés.

Avec ses larges baies vitrées en façade, le Mémorial s’articule sur cinq niveaux, comprenant notamment une salle de conférences, des salles pédagogiques pour recevoir les groupes, un centre de documentation et une exposition permanente retraçant l’histoire du camp (1). Le camp d’internement de Drancy a eu précisément pour cadre la cité de la Muette, ensemble de logements sociaux de quatre étages disposé en fer à cheval et bâti dans les années trente. Cette cité, qui a toujours eu ce nom, a retrouvé sa vocation d’habitat social en 1948.



« Faire réfléchir les jeunes »

Aujourd’hui, elle reste habitée. La cour est occupée par une pelouse et par deux monuments commémoratifs installés dans les années soixante-dix : une sculpture et un wagon ayant servi à la déportation. La construction du Mémorial a d’ailleurs suscité localement des critiques pour avoir été réalisée près de quartiers sensibles où l’antisémitisme peut être encore vivace.

« On peut faire réfléchir les jeunes » , assure cependant Addy Fuchs, rescapé qui témoigne souvent dans les établissements scolaires.

De 1942 à 1944, 62 convois sont partis de Drancy vers les camps d’extermination nazis. Sur les 76 000 juifs déportés de France, plus de 63 000 hommes, femmes et enfants, y ont transité et moins de 2 000 sont revenus. Devenue plaque tournante de la déportation, la cité de la Muette avait été réquisitionnée en juin 1940 par l’armée allemande. En août 1941, à la demande des autorités allemandes, le site avait été transformé par la préfecture de police de Paris en camp entouré de miradors et de hautes rangées de barbelés. À partir de 1942 y transitèrent des juifs arrêtés partout dans l’Hexagone.



Souvenirs

« Drancy était l’antichambre de la mort », se souvient le survivant Addy Fuchs, 86 ans, arrêté en juillet 1942 avec sa famille en gare de Vierzon – alors qu’elle se dirigeait depuis Paris vers la zone libre – et déporté vers Auschwitz en septembre de la même année.

« Drancy la honte », ajoute Samuel Adoner, autre rescapé, 87 ans, pris le 23 septembre 1942 dans une rafle sur l’île Saint-Louis à Paris et qui a ensuite été dirigé vers plusieurs camps d’extermination successifs en Pologne et en Allemagne. Ces deux hommes ont, durant leur déportation, connu de longues épreuves qui ont pu estomper le souvenir qu’ils avaient gardé de Drancy, où ils ont passé quelques jours. Il n’empêche : cité de la Muette, c’était déjà pour eux « l’horreur » .

Tous deux ont gardé en mémoire un lieu « sinistre », ce que corroborent les historiens : paille en guise de lits dans les chambrées surpeuplées, manque d’eau et de nourriture, sols souillés de déjections à cause de la saturation des tinettes, violence d’une partie des gendarmes français (vols d’effets personnels, coups), attente angoissante la nuit dans les escaliers pour ceux promis au convoi de déportation du lendemain matin, maladies (pédiculose, gale, dysenterie…). L’atmosphère était telle qu’elle provoqua des actes de désespoir, des personnes se jetant du haut des immeubles dans la cour.

(1) Mémorial de la Shoah, 110-112, av. Jean-Jaurès. Rens. : 01.42.77.44.72. et www.memorialdelashoah.org

ANTOINE FOUCHET

21/9/12 - 11 H 38



http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Drancy-se-souvient-de-la-deportation-des-juifs-_EG_-2012-09-21-855911

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67361

Hollande attendu à l'ancien camp d'internement de Drancy

Nouvel Obs

Créé le 20-09-2012 à 15h39 - Mis à jour à 21h07

Par Audrey Salor

Deux mois après son discours reconnaissant la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel' d'Hiv', le chef de l'Etat inaugure vendredi un Mémorial de la Shoah.

Un wagon semblable à ceux qui acheminaient les déportés. Un monument commémoratif à proximité. A l'entrée de la cité de la Muette de Drancy, en Seine-Saint-Denis, se dressent les témoignages de sa douloureuse histoire. Ce vendredi 21 septembre au matin, François Hollande vient inaugurer un très sobre Mémorial de la Shoah, en face de l'ancien camp d'internement depuis lequel 63.000 juifs furent déportés vers les camps de la mort.

Ses larges baies vitrées offrent une vue plongeante sur l'ancien camp de Drancy, redevenu quartier d'habitation ordinaire. Au détour des 2.500 mètres carrés du bâtiment, conçu par l'architecte suisse Roger Diener, flottent d'entêtantes émanations de peinture fraîche. A 48 heures de la venue présidentielle, une poignée d'ouvriers s'activaient encore à en parfaire les finitions.

"Pas de mémoire perdue"

Le 22 juillet, François Hollande avait, lors de son allocution commémorant les 70 ans de la Rafle du Vel' d'Hiv', évoqué "un crime commis en France, par la France". La visite du chef de l'Etat sur les lieux de l'ancien camp, supervisé par les nazis mais géré par l'administration française, devrait sans surprise y faire écho. Il n'y aura "pas de mémoire perdue", promettait-il alors.

Transmettre : la même ambition anime les concepteurs du nouveau Mémorial de la Shoah, équipé d'une salle de conférence, de salles pédagogiques et d'un centre de documentation. Au dernier étage, une exposition permanente relate le quotidien du camp de Drancy. Et dévoile une part du destin de quelques-uns de ceux qui y ont transité. Certains ont échappé à la mort et livrent leur histoire dans des entretiens fleuve.

"Une base pour lutter contre toutes les formes de racisme"

Un Mémorial de la Shoah est déjà implanté en plein coeur de Paris, à quelques rues de l'Hôtel de Ville. Le nouveau bâtiment en constitue une prolongation. "On était bourgeoisement installé dans le IV arrondissement", lance Jacques Fredj, directeur de l'institution, pour qui le projet de Drancy se révèle un défi. La question de la fréquentation à venir du nouveau site est balayée d'un revers de main. Le public fera-t-il honneur au bâtiment flambant neuf ? "On n'en sait rien !" Et d'insister sur le point qui pourrait fâcher : pas un centime d'argent public n'a été utilisé pour ce projet, financé par les fonds confisqués aux Juifs pendant la guerre.

Il existait une "dette à l'égard des victimes", justifie Philippe Allouche, le directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, pressentant les probables assauts des prêcheurs du ras-le-bol mémoriel. "Enseigner l'histoire de la Shoah n'est pas un vaccin contre l'antisémitisme. Mais c'est une base pour lutter contre toutes les formes de racisme", renchérit Jacques Fredj. François Hollande doit déposer une gerbe au pied du wagon trônant au cœur de la Cité de la Muette. Pour le public, le Mémorial ouvrira ses portes lundi.

Audrey Salor – Le Nouvel Observateur

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120920.OBS3105/hollande-attendu-a-l-ancien-camp-d-internement-de-drancy.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67352

Drancy ouvre un mémorial face à l'ancien camp

Le Figaro

Par Aude Seres Mis à jour le 21/09/2012 à 11:30 | publié le 21/09/2012 à 09:57

François Hollande inaugure aujourd'hui vendredi ce nouveau lieu de mémoire.

Construite dans les années 1930 à Drancy par les architectes Beaudoin et Lods, la cité de la Muette, véritable projet d'avant-garde, fut l'un des premiers logements collectifs de France. D'abord réquisitionnés en 1941 par les Allemands pour y loger des prisonniers, les bâtiments vont servir de camp d'internement des juifs jusqu'à l'été 1942. Le camp d'internement devient alors camp de transit et s‘insère dans la «logistique» des déportations vers les camps d'extermination nazis. Environ 63.000 des 76.000 juifs déportés de France sont passés par Drancy.

Le dernier convoi partira du camp le 31 juillet 1944. Soixante-dix ans après le début de la déportation des juifs de France, Drancy inaugure donc, à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, un lieu pédagogique qui conserve et retrace l'histoire du camp. Il est situé juste en face de la cité de la Muette, qui abrite aujourd'hui des logements sociaux.

Ancré dans le présent

Pour un peu, on passerait sans le voir devant l'édifice de 2500 m2, tout en transparence et en larges baies vitrées. «Sur les 20 projets, nous avons retenu celui de l'architecte suisse Roger Diener, parce qu'il était à la fois modeste et lumineux, sobre et s'intégrant dans le paysage», explique Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah. «Cet édifice est à la fois tourné vers le passé - il s'ouvre sur la cité de la Muette - et profondément ancré dans le présent. Depuis l'extérieur on peut voir les gens pratiquant ce travail de mémoire. Tandis que de l'intérieur les visiteurs peuvent voir que la vie a repris au-dehors.»

Dès l'entrée, on est saisi par une mosaïque de visages projetée sur un vaste mur. Douze mille photos d'hommes de femmes et d'enfants ayant été internés à Drancy s'affichent de façon aléatoire. «Une façon de rappeler que la Shoah n'est pas une statistique, mais une personne, plus une personne, plus une personne…», souligne Jacques Fredj. Au 1er étage, l'espace documentation, baigné de lumière et pourvu de nombreux écrans où consulter des documents numérisés, change l'image poussiéreuse et inaccessible des archives. Même modernité dans la scénographie de l'espace exposition. La visite se fait avec un audioguide, compte beaucoup de films documentaires, de témoignages d'anciens internés qui racontent ce qu'ils ont vécu à Drancy, des écrans digitaux interactifs ou encore une alcôve où écouter la lecture de lettres envoyées depuis le camp. Éprouvant, parce que chargé d'émotion. Mais essentiel. Au dernier étage, un espace pédagogique accueillera des parcours mémoire adaptés aux différentes classes d'âge des enfants et adolescents. Ce qui n'empêche pas de venir en famille: des ateliers pour adultes sont également prévus.

110-112, av. Jean-Jaurès, Drancy (93). Tél.: 01 42 77 44 72. Mise en place prochaine de navettes au départ de Paris.



http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/21/01016-20120921ARTFIG00382-drancy-ouvre-un-memorial-face-a-l-ancien-camp.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67362

Vielle-Aure: «Les Mangeurs d'Aurore» témoignent pour la Shoah

La Dépêche.fr

Publié le 21/09/2012 03:52

René Trusses, de la ligue de l'enseignement, évoque l'enfer de la Shoah. On connaît le cauchemar récurrent des déportés pendant leur sommeil : ils avaient enfin rejoint leur pays et leur famille, ils racontaient les camps de la mort et leurs parents, leurs amis, ne les croyaient pas. À ceux qui revenaient «de l'autre côté», il leur était pourtant nécessaire de raconter pour que nous sachions mais aussi pour éviter une deuxième mort, celle de la dernière désespérance, celle de l'abandon. Aussi, il est toujours urgent de recueillir à temps tous les témoignages et de leur donner vie sous différentes formes pour partager cette parole qui nous indique des directions pour améliorer la condition de tout être vivant.

Dans cette perspective, le théâtre joue un rôle de premier plan. C'est la démarche choisie par la Compagnie La Trace qui a recueilli le témoignage de Renée Sarrelabout, rescapée du camp de Ravensbrück.

Michèle Bouhet porte magnifiquement le récit et Antoine Compagnon, le chant et la poésie. C'est pourquoi le spectacle, s'il contient des moments graves, est tonique et confiant. Un remarquable travail d'écriture pour un beau travail de mémoire et un rare moment de fraternité. «Les Mangeurs d'Aurore», un spectacle émouvant, porteur d'énergie et d'espoir. Vendredi 28 septembre, à 20 h 30, à la salle des fêtes. Entrée libre.

La Dépêche du Midi

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/21/1444763-vielle-aure-les-mangeurs-d-aurore-temoignent-pour-la-shoah.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67346

USA

Johann B., gardien à Auschwitz

L'Express

Par Anne Vidalie, publié le 20/09/2012 à 14:51

Outre-Rhin, la justice pourrait ouvrir une procédure pénale contre cet ancien soldat SS, aujourd'hui installé aux EtatsUnis. Une enquête préliminaire très fouillée décortique sa vie.

La justice des hommes va-t-elle rattraper Johann B., 87 ans, avant sa mort? Cet ancien gardien de camp à Auschwitz, aujourd'hui retraité aux Etats-Unis, est la cible d'une minutieuse enquête préliminaire diligentée par le Centre national de Ludwigsburg (Allemagne), créé en 1958 pour traquer les criminels de guerre nazis. Les accusations sont lourdes: Johann B. aurait participé au massacre de plus de 344 000 juifs, dont 100 000 enfants de moins de 12 ans, gazés à Auschwitz-Birkenau entre le printemps et l'été 1944.

Le rapport de 182 pages a été transmis au parquet de Weiden, en Bavière, fin août. A lui de juger si le dossier est assez solide pour ouvrir une procédure judiciaire contre B. et demander son extradition aux autorités américaines. En attendant, la justice allemande se garde bien de révéler son identité afin de ne pas l'alerter.

Johann B. pourrait bien subir le même sort que l'Américain d'origine ukrainienne John Demjanjuk. En mai 2011, après dix-huit mois de procès et quatre-vingt-treize jours d'audience, un tribunal de Munich a jugé l'ex-sentinelle du camp d'extermination de Sobibor (Pologne) coupable de complicité dans l'assassinat de 27 900 juifs. Le mécanicien de Cleveland (Ohio) a été condamné à cinq ans de prison - il est mort dix mois plus tard. Ce verdict est une première outre-Rhin, où les simples servants de la machine de mort nazie s'étaient toujours abrités, avec succès, derrière les ordres de leurs supérieurs. Soixante-sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, à défaut d'avoir pu ou voulu juger les maîtres, l'Allemagne fait désormais la chasse aux exécutants, où qu'ils aient trouvé refuge. Johann B. est l'un d'eux.

Johann B. a émigré aux Etats-Unis en 1952

Le roman de sa vie, l'octogénaire au pesant accent allemand l'a raconté en novembre 1991 aux enquêteurs de l'Office for Special Investigations (OSI), chargés de pister les nazis installés aux Etats-Unis. Ceux-ci soupçonnent Johann B., outilleur-ajusteur de son état, émigré outre-Atlantique depuis 1952, d'avoir travesti son passé.

Que sait-on de lui? B. voit le jour le 30 mai 1925 à Neuwalddorf, petit village de l'est de la Slovaquie, un ancien territoire austro-hongrois, dont la plupart des habitants sont des Volksdeutsche, des Allemands de souche. Son père, prénommé lui aussi Johann, a exploité une ferme aux Etats-Unis avant de revenir travailler la terre natale. Sa mère, Katarina, est née à Manayunk, un faubourg de Philadelphie. Sa famille a tenté l'aventure américaine, elle aussi, puis elle est rentrée au pays. Avant guerre, Johann père, Katarina, Maria, la soeur aînée, et son mari, Adalbert, sont membres du Deutsche Partei, le parti qui défend les intérêts des Allemands vivant en Tchécoslovaquie.

Il jure n'avoir fait qu'assurer la surveillance extérieure

Les SS recrutent à tour de bras parmi ces Allemands qui vivent en lisière du Reich. En décembre 1942, à 17 ans, le jeune Johann se porte volontaire pour endosser l'uniforme. Deux mois plus tard, il est enrôlé dans le sinistre SS-Totenkopf, le bataillon des têtes de mort, celui des gardiens. Direction le camp de concentration de Buchenwald, où il s'exerce pendant six semaines au maniement des armes.

Ensuite, les versions divergent. Johann B. affirme avoir été transféré à Auschwitz, au printemps 1944. Une mesure de rétorsion, selon lui, car il aurait demandé à quitter la SS. Il jure ses grands dieux qu'il n'a fait qu'assurer la surveillance extérieure. Jamais au grand jamais, il n'a servi à Birkenau, la partie du camp dévolue à l'extermination.

Pourtant, devant les enquêteurs de l'OSI, l'ancien Oberschütze (soldat de première classe) B. a décrit les "baraquements en bois" d'Auschwitz, alors que seuls ceux de Birkenau étaient bâtis dans ce matériau. Après avoir passé au crible ses déclarations et écumé les archives allemandes et américaines, la juge Kirsten Goetze, qui a rédigé l'enquête préliminaire, esquisse un scénario bien différent. Cinq documents d'époque témoigneraient de la présence de Johann B. à Auschwitz dès la fin de 1943, ainsi que son appartenance, d'avril à novembre 1944, à une compagnie exclusivement affectée à Birkenau.

Pendant ces quelques mois, la mécanique à broyer les vies s'emballe. A Birkenau, jour et nuit, les convois de déportés promis aux chambres à gaz se succèdent. Les permissions des gardes SS sont annulées. Les hommes se relaient pour monter la garde le long de la rampe où débarquent hommes, femmes et enfants, et les pousser vers la mort. La plupart des trains viennent de Hongrie, d'autres d'Italie, de Grèce, de Serbie, de Belgique, d'Allemagne et de France. "En 1944, 13 convois sont partis de Drancy et un de Lyon", précise Serge Klarsfeld, président de l'association des Fils et filles des déportés juifs de France. Raflés le 6 avril sur l'ordre de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo lyonnaise, les 44 enfants juifs réfugiés à Izieu (Ain) ont embarqué dans ces fourgons à bestiaux.

Rien ne s'oppose à ce qu'il soit visé par un mandat d'arrêt international

Aux Etats-Unis, Johann B. est sorti vainqueur de sa guérilla judiciaire. En 2002, la justice a renoncé à lui retirer son passeport. Motif: sa mère, née à Philadelphie, lui a transmis la nationalité américaine. "Mais rien ne s'oppose à ce qu'il soit visé par un mandat d'arrêt international, si le parquet de Weiden décide d'ouvrir une procédure pénale contre lui", souligne Kurt Schrimm, directeur du centre d'enquêtes de Ludwigsburg.

L'avocat bavarois Thomas Walther prépare d'ores et déjà le terrain. C'est lui, l'ancien juge à Ludwigsburg, qui a patiemment ficelé le dossier contre John Demjanjuk, la sentinelle de Sobibor. Aujourd'hui, Walther (1) s'est lancé dans un nouveau combat : il veut retrouver les derniers témoins d'Auschwitz. Et identifier des survivants ou des descendants de victimes qui pourraient se porter partie civile contre Johann B..

(1) auschwitz.parties.civiles@gmail.com


http://www.lexpress.fr/actualite/societe/johann-b-gardien-a-auschwitz_1163818.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=67342
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