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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES

24 Avril 2008 : 93ème anniversaire du génocide arménien de 1915

perpétré par le gouvernement Jeune-Turc

93 ans de déni : ça suffit !

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VEILLE MEDIA

Août 04 2008


Retrouvez les news sur :

http://www.collectifvan.org

GENOCIDE



Le nom du crime sans nom
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Pierre Assouline, romancier, biographe, ancien responsable du magazine Lire et membre du comité de rédaction de la revue L'Histoire, chroniqueur pour plusieurs radios, dont France Culture, et journaliste, notamment pour Le Monde et Le Nouvel Observateur, signe sur son blog personnel un article pour annoncer entre autres la parution en janvier dernier du livre : Qu'est-ce qu'un génocide ? de Rafaël Lemkin. "Un livre qu'il faudrait faire adresser toutes affaires cessantes aux rédactions tous médias confondus". Pierre Assouline y parle entre autres du "débat récurrent sur le génocide arménien que la Turquie persiste à nommer uniquement comme 'les évènements de 1915' ". Malheureusement l'omerta autour de ce "crime sans nom" n'est pas que le fait de l'Etat turc, puisqu'elle est relayée par de nombreux intellectuels et démocrates turcs qui, concernant le génocide arménien, parlent du "mot en G". Certains, tels Baskin Oran, en rejettent d'ailleurs purement et simplement la responsabilité sur les victimes elles-mêmes : "Les Juifs n'avaient absolument rien fait aux Nazis pour le mériter. (...) Ceci n'est pas vrai dans le cas des Arméniens"Génocide arménien : les positions de Baskin Oran http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=15262)...%3CBR%3E



Voilà un livre qu’il faudrait faire adresser toutes affaires cessantes aux rédactions tous médias confondus. A un mois de la prochaine comparution de Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, devant les juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, ça s’impose. Car s’il est sous le coup d’une triple accusation (génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité), nul doute que la première est celle qui donnera le plus matière à débat en raison des controverses relatives à la politique d’épuration ethnique menée en Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995.

Ce fameux livre, dont on n’a pas fini, hélas, d’éprouver la nécessité, c’est Qu’est-ce qu’un génocide ? (traduit de l’anglais par Alain Spiess, 315 pages, 22 euros, éditions du Rocher). On doit à l’historien Jean-Louis Panné, disciple du grand Boris Souvarine, de l’avoir opportunément ressuscité. Son auteur Rafaël Lemkin, un juriste polonais né au tout début du siècle et réfugié à Chicago en avril 1940, avait établi dès 1941 le constat que ce qui était en train de se perpétrer en Europe était bien un “crime sans nom” (Churchill dixit). Il s’employa donc à lui en trouver un. Il songea d’abord à ce qui existait déjà : meurtre de masse, meurtre de toute une nation… Insatisfaisant car inadapté à la spécificité de la situation.

Il était certes conscient que l’Histoire n’est que le récit d’une longue suite d’horreurs et qu’Hitler n’avait pas inventé d’effacer un peuple de la surface de la terre ; mais cela parut si neuf aux yeux de l’homme civilisé dans les années 40 qu’il n’y avait effectivement pas de mot pour ça. Linguiste de formation et polyglotte, il forgea le néologisme de “génocide”, qui a le mérite de devoir tant à sa racine grecque (genos, race) que latine (occidere, anéantir, massacrer).

Ce fut le résultat d’années de travail et de recherches, d’un indéniable courage et d’une abnégation exemplaire, ponctuées par de nombreux articles, autour d’une réflexion morale et juridique sur la notion de mal. Le mot fut adopté aussitôt par un vote des Nations-Unies mais il mourut trop tôt (1959) pour le voir ratifié par de nombreux pays. Aujourd’hui, “son” mot est dans le langage courant. Selon Le Robert, il signifie “Destruction méthodique d’un groupe ethnique”; le dictionnaire, qui donne les Juifs et les Arméniens à titre d’exemples, propose “ethnocide” comme synonyme.

Comme l’a souligné l’historienne Annette Becker dans un article récent, le grand mérite de Raphaël Lemkin aura été de nous faire saisir la spécificité des génocides du XXème siècle par rapport aux autres massacres de l’histoire :”la mort n’y est plus un moyen mais une fin en soi”. Après avoir dressé l’inventaire des trois acceptions du terme (réduite aux seuls Juifs, élargie aux génocides du XXème siècle ou généralisée à tous les massacres de populations dans l’Histoire), elle souligne cette ultime spécificité en citant les termes de même de Lemkin :”On peutcimg2272.1217660839.JPG réparer les pertes d’une guerre : les pertes d’un génocide sont irréparables”.

L’édition française de son grand livre est donc parue au début de l’année, soit soixante quatre ans après sa parution en anglais sous le titre Axis rule in occupied Europe. Allégé d’une importante partie documentaire sur les pays occupés par le Reich mais enrichi d’une substantielle préface de Jean-Louis Panné, ce livre rend enfin justice à l’oeuvre et à la personne de Rafaël Lemkin. Celui-ci avait commencé par s’intéresser de près à l’organisation de la famine en Ukraine (4 millions de paysans morts de faim dans le cadre d’une politique de collectivisation programmée par Staline), alors qu’il était jeune substitut du procureur de la République à Varsovie ; mais ce n’est qu’après avoir été accueilli par le milieu universitaire américain qu’il décida de se consacrer à la dénonciation du projet hitlérien.

A sa manière : en démontant implacablement les faux-semblants du droit pratiqué en régime national-socialiste, en en traduisant les décrets, en expliquant le vrai sens des mots. Jusqu’à l’invention du sien. Ce qui n’alla pas de soi. Le terme fut jugé barbare. Dans un billet daté du 11 décembre 1945, Le Monde ne lui prédit d’avenir qu’à très court terme :” Gageons que, dans un temps où les mots s’usent si vite, celui-là fera fureur pendant une ou deux saisons : par synecdoque- à moins que ce ne soit par catéchèse…” . Le livre de Lemkin revient en détail tant sur tous les aspects de cet anéantissement, étant entendu qu’il se fait rarement dans l’immédiat, ce qui l’amène à préciser ainsi sa définition du mot :

“Il signifie plutôt la mise en oeuvre de différentes actions coordonnées qui visent à la destruction des fondements essentiels de la vie de groupes nationaux, en vue de leur anéantissement. Une telle politique a pour objectifs la désintégration de leurs institutions politiques et sociales, de leur culture, de leur langue, de leur conscience nationale, de leur religion, de leur existence économique, la destruction de la sécurité, de la liberté, de la santé, de la dignité individuelle et de la vie même des individus. Le génocide est dirigé contre un groupe national en tant qu’entité, et les actions sont menées contre les individus, non pour ce qu’ils sont, mais pour leur appartenance à ce groupe”.

Rafaël Lemkin avait consacré les cinq dernières années de sa vie à rédiger son autobiographie ainsi qu’une histoire des génocides en trois volumes. Un demi-siècle après, ses archives ayant été dispersées entre plusieurs centres de recherches, les deux textes sont toujours à l’état de tapuscrits. S’il fut bien le premier à conceptualiser le “génocide”, le mot et la chose ont évolué depuis.

Nonobstant sa volonté de lui rendre hommage, son préfacier convient lui-même que les massacres perpétrés depuis en Chine, au Cambodge, au Rwanda, en Tchétchénie, en ex-Yougoslavie, au Tibet autorisent à amender, préciser, réviser le cadre défini par Lemkin, bien qu’il ait, entre autres, intégré le droit d’ingérence dans sa réflexion bien avant que cela ne devienne l’alpha et l’oméga des droits de l’homme. Outre le procès de Radovan Karadzic à La Haye, et le débat récurrent sur le génocide arménien que la Turquie persiste à nommer uniquement comme “les évènements de 1915″, on reparlera de plus en plus souvent de la dimension génocidaire des massacres commis en Afrique. Deux livres, très différents l’un de l’autre, mais qui sont deux coups de poing d’égale intensité pour le lecteur, arton2545.1217660696.jpgnous y invitent.

D’une part le roman de Gilbert Gatoré Le passé devant soi (218 pages, 18,50 euros, Phébus), ce premier volume d’une trilogie dédié à l’écrivain sud-africain JM Coetzee, raconte le retour au pays d’une jeune rwandaise qui veut donner des mots à l’indicible et comprendre comment et pourquoi ses parents ont été massacrés. D’une grande ambition formelle (un conte découpé en versets numérotés y côtoie un récit dans le présent), il a la force d’un témoignage sans en être un, et la puissance d’évocation d’une fiction réussie.

L’autre livre s’intitule Le génocide voilé (250 pages, Gallimard). Son auteur Tidiane N’Diaye est un anthropologue et économiste spécialisé dans les civilisations négro-africaines. Il présente son travail comme une enquête historique, ce qui n’est pas faux mais n’annonce pas le caractère implacable de son réquisitoire argumenté. L’histoire qu’il nous raconte, avec un vrai souci de l’écriture, est accablante pour les Arabes musulmans présentés comme d’”impitoyables prédateurs“. A ses yeux, il ne fait aucun doute que “la ponction transatlantique” de l’Occident, qui a duré quatre siècles, est peu de choses en regard de “la génocidaire traite négrière arabo-musulmane” qui a duré treize siècles jusqu’à son arrêt officiel au début du XXème bien qu’elle se poursuive encore.

“L’histoire de ces Arabes qui plongèrent les peuples noirs dans les ténèbres fut surtout celle du mal absolu” écrit-il avant d’évoquer massacres, destruction, déportation, traitement inhumains et castration généralisée. Le plus étonnant est qu’un livre d’une telle force n’ait pas soulevé davantage de débats dans une société peu tolérante pour cette prise de risques. En usant d’un ton beaucoup plus serein, l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau s’était fait “lyncher” récemment encore.


Lire dans Agenda:

Agenda - Qu'est-ce qu'un génocide ? http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=20228
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/08/01/le-nom-du-crime-sans-nom/#comments

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