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1876-1916) Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres qui sont résumées et commentées. Bonne lecture !


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www.comptoirlitteraire.com
André Durand présente
John Griffith Sherrah

dit
JACK LONDON


(États-Unis)
(1876-1916)

Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres

qui sont résumées et commentées.

Bonne lecture !
Né à San Francisco, où sa mère faisait du spiritisme, il était un enfant illégitime et reçut le nom de son beau-père, John London, homme de trente ans de plus que sa femme, qui avait fait la guerre de Sécession.

Autodidacte complet, il erra dans le port aux maisons de bois, entre les entrepôts et les quais, découvrit le «saloon» mais aussi la bibliothèque de son village et la lecture. Il fit cent boulots de misère : maçon, menuisier, épicier, éleveur de poulets, vendeur de journaux, cheminot, pilleur de parcs à huîtres, marin à l’âge de seize ans sur le ‘’Sophie Sutherland’’ pour une campagne de chasse au phoque sur les côtes du Japon (en ayant dans son bagage Tolstoï et Conrad), ouvrier qui comprit qu’il était victime du cynisme capitaliste et marcha sur Washington avec une armée de cent mille chômeurs, l’armée de Kelly (il fit alors de la prison, étudia Marx, reprit ses études, devint militant socialiste), ce qui lui fit écrire, car il avait été un vagabond au Canada, un «tramp» qui voyageait sans avoir envie de travailler ou un «hobo» :

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‘’Carnets du trimard’’

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En 1897, on apprit la découverte d'or au Klondike et, participant à la ruée, sa vie bascula. Car, si du Klondike il revint malade et aussi pauvre qu'à son départ, il n'avait pas tout perdu : il y avait trouvé un des filons essentiels de son oeuvre, l'odyssée des chercheurs d'or, la saga des Indiens de la neige. Cet autodidacte se révéla alors un formidable conteur qui puisa dans ses souvenirs, leur emprunta des anecdotes, des personnages, publiant dans des revues comme ‘’Cosmopolitan’’ :

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‘’The son of the wolf’’

(1900)


‘’Le fils du loup’’
Nouvelle
Commentaire
Avec une grande économie de moyens, l'auteur, qui a été salué comme «le Kipling du froid», cisèle des images inoubliables : la solitude des étendues blanches, les cabanes au milieu du froid, les bals dans les petites bourgades des chercheurs d'or.

Les Canadiens français faisaient tellement partie de la vie du Klondike que Jack London, l’écrivain qui donna une renommée mondiale à la région, basa sa nouvelle sur Louis Savard, un Québécois tranquille et accueillant qui tenait à son accent et dont le chien, Nig, lui inspira aussi le roman ‘’L’appel de la forêt’’.

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Jack London continua à écrire fiévreusement (mille mots par jour, quoi qu’il arrive).

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‘’Fille des neiges’’

(1901)


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‘’La croisière du "Dazzler"’’

(1901)
Commentaire
Jack London y rappela son enfance : «Frisco Kid connaissait la vie libre et flottante de la baie, le domaine de l'aventure et la société des hommes, tandis que les autres restaient soumis à une discipline rigide et à la succession monotone des jours passés au sein de la famille».

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‘’Children of the frost’’

(1902)


‘’Les enfants du froid’’
Recueil de nouvelles

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‘’In the forests of the North’’

‘’Dans les forêts du Nord’’


Nouvelle de 36 pages
Avery Van Brunt trouve, dans une tribu perdue très loin au Nord, un autre Blanc, Fairfax, qui y est depuis cinq ans, qui d'abord ne veut pas revenir, puis se laisse convaincre de le faire mais soulève alors la colère de la jeune Indienne qui est devenue sa femme. Les Indiens attaquent alors les Blancs, la jeune femme veut sauver Fairfax, mais Keeen, le jeune Indien qui la convoite, les tue tous les deux.

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‘’The law of life’’

‘’La loi de la vie’’


Nouvelle de 14 pages

Selon la tradition, le vieux Koskoosh, qui est aveugle, est abandonné par sa tribu du Yukon, son fils restant quelque peu en arrière et lui laissant une provision de bois qu'il pourra brûler avant d'être envahi par le gel et de mourir. Il se rappelle alors différents événements et, en particulier, la mort d'un vieil élan poursuivi par les loups et auquel il s'identifie. Il en entend qui viennent près de lui. Il tente de lutter puis s'abandonne à la loi à laquelle toute vie est soumise.

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‘’Nam-Bok, the unveracious’’

(’Nam-Bok, le hâbleur’’


Nouvelle de 31 pages
Revient dans un village perdu du delta du Yukon un de ses anciens habitants qui avait disparu et qu'on croyait mort. Il raconte l'aventure de sa navigation périlleuse, de sa rencontre d'un grand bateau, de sa découverte d'une grande ville, laissant d'ailleurs parfois échapper des mots d'anglais, mais, même s'il emploie des termes simples, les autres ne le croient pas et le conseil l'expulse

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‘’The master of mystery’’

‘’Le maître du mystère’’
Nouvelle de 25 pages
Houniah ayant perdu ses couvertures, le village fait venir un shaman d'un village voisin, car il n'a plus confiance dans le sien, Scundou. Ce Kiok-No-Ton, en arrivant, subit l'ironie de Sime qui ne croit pas aux pouvoirs des shamans. Mais il se livre à ses simagrées et désigne La-Lah comme le coupable. Or celui-ci, absent plusieurs mois, a été de retour le jour même. Aussi Kiok-No-Ton est-il chassé et Scundou fait venir chaque villageois dans sa cabane pour lui faire toucher son chaudron, son corbeau devant alors désigner le coupable. Mais il ne désigne personne et Scundou va être lapidé, quand il fait lever les mains à tout le monde et celles de Sime apparaissent blanches : il n'a pas touché au chaudron. Scundou, ayant réussi, prend comme salaire les couvertures de Houniah.

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‘’The sunlanders’’

‘’Les fils du soleil’’


Nouvelle de 44 pages
Les fils du soleil sont des Blancs venus dans le pays des Mandells attirés par quelque chose qu'ils trouvent dans le sol. Tandis que leur bateau est à quelques kilomètres de là, quelques hommes sont au village et, comme une des filles les a rejoints, la tribu, mécontente, décide de les attaquer par surprise dans la cabane où ils se trouvent. Les Blancs exterminent leurs assaillants. On met le feu à la cabane, mais ils en sortent pour se réfugier sur une colline d'où ils ne cessent de tirer faisant d'autres victimes. Un groupe de guerriers part attaquer le bateau et tous les Blancs y sont tués, à l'exception d'un seul qui le fait sauter. Un seul Mandell en revient. Différentes tentatives sont faites pour réduire les Blancs de la colline maintenant réfugiés dans une caverne où ils tuent encore tous leurs assaillants sauf un qui reste le cou brisé. Aussi en sortent-ils pour pouvoir partir vers le sud, mais revenir l'année suivante et se livrer à l'exploitation méthodique d'une mine.

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‘’The sickness of Lone Chief’’

‘’La maladie du dernier chef’’


Nouvelle de 20 pages
Le dernier chef d'une tribu des bords du Yukon, qui est désormais parcouru par un vapeur, raconte comment, dans sa jeunesse, étant si faible qu'il ne voulait même pas prendre femme, son père voulut le faire mourir. Mais, se ravisant, il l'envoya plutôt contre les voisins pour qu'il y trouve une mort glorieuse. Or le jeune homme, loin de mourir, avait été transformé par un coup qu'il avait reçu et s'était rendu maître des ennemis, devenant ainsi le dernier chef.

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‘’Keesh, son of Keeesh’’

‘’Keesh, fils de Keeesh’’


Nouvelle de 20 pages
À Keesh, chef des Thlungets, qui voudrait avoir Su-Su, sa fille, le chef des Tana-naws, la refuse parce que Keesh, écoutant les enseignements du révérend Brown, se refuse à tuer. Su-Su elle-même se promet à lui s'il lui apporte trois têtes. On voit ensuite Keesh quitter la mission pour «aller en enfer» : il apporte à Su-Su quatre têtes fraîches et, quand elle y reconnaît celle de son père, elle s'apprête à être tuée elle aussi.

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‘’The death of Ligoun’’

‘’La mort de Ligoun’’


Nouvelle de 19 pages
Le narrateur offre à Palitloum, le Buveur, du «Trois-Étoiles» pour qu'il lui raconte l'histoire de Ligoun, un chef valeureux qui lui avait enseigné la loi du «sang contre sang, rang contre rang» qui veut qu'on n'attaque que quelqu'un d'un rang supérieur à soi. Ce qui fait que, lors d'une assemblée de chefs, Ligoun ne répondit pas aux coups que lui portait un chef plus jeune mais alla en attaquer un autre aussi âgé que lui, avant de succomber aux coups qui lui furent assénés dans cette mêlée devenue générale.

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‘’Li-Wann, la belle’’
Nouvelle de 37 pages
Quelque part au Klondike, Li-Wann, la femme de l'Indien Canime, sait résister à l'avidité des chiens et porter la lourde charge sur la piste interminable qu'il lui fait parcourir. Mais, quand ils passent auprès des cabanes des chercheurs d'or, des réminiscences envahissent cette femme qui, le soir, profitant du sommeil de Canime, revient vers une de ces cabanes où se trouvent deux femmes touristes blanches auprès desquelles elle voudrait se faire reconnaître pour ce qu'elle est : une Blanche. Mais elle ne peut communiquer, les mots d'anglais qu'elle parvient à dire leur semblent appris dans quelque mission et, finalement, Canime vient la reprendre.

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‘’The league of the old men’’

‘’La ligue des vieux’’


Nouvelle de 33 pages
À Dawson, un vieil Indien, venu un jour s'accuser de nombreux meurtres de Blancs, passe devant le tribunal. Il y raconte comment, pour répondre aux incursions des Blancs de plus en plus préjudiciables pour sa tribu qui perdait tous ses jeunes gens, il a convaincu d'autres vieillards d'attaquer et de tuer des Blancs, jusqu'à ce qu'il ait été le dernier à vivre.

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Commentaire sur le recueil
London y mit en scène les Indiens du Nord et donna à voir, sans théoriser, le choc entre leur civilisation et celle des Blancs, venus chercher l'or et qui apportaient le feu, la boue, l'alcool.

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‘’The call of the wild’’

(1903)

‘’L'appel sauvage’’


Roman de 100 pages
Dans les étendues glacées du Yukon, le magnifique chien Buck est un loyal compagnon, jusqu'à ce que des hommes cruels fassent de lui un jouet dans leur fiévreuse recherche de l'or du Klondike. Brutalement frappé alors qu'il sert de chien de traîneau, il sent remonter en lui le sang de ses ancêtres loups et il se libère, quitte la paisible propriété du juge Miller pour, à la tête d'une meute féroce, parcourir la sauvagerie de l'Alaska vers le Grrand Nord et le mythique Klondike où, à l’automne 1897, a été trouvé un gisement aurifère.
Commentaire
Cette flamboyante et épuisante course vers l’or est une énergique leçon du froid, un hymne à un monde plus jeune, cruel, soumis à la loi du gourdin et des crocs.

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Jack London visita Londres et en ramena un brûlot :

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‘’The people of the abyss’’

(1903)


‘’Le peuple de l’abîme’’
Reportage
C’est un tableau hallucinant de la misère de l’«East End» londonien qui dépasse dans l'horreur les pires scènes de Dickens : comment oublier le cadavre d'un enfant qui reste quinze jours sur l'étagère-garde-manger, le temps qu'on trouve suffisamment d'argent pour l'enterrer. C'est dit d'une écriture sèche, rageuse, un peu déparée cependant par le prêchi-prêcha socialiste auquel London ne peut s'empêcher de céder dans les derniers chapitres.
Commentaire
Ce reportage fit de Jack London le héraut du prolétariat.

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Jack London partit comme reporter en Corée lors de la guerre sino-japonaise, au Mexique afin de «couvrir» la révolution. Il se maria, il milita pour le socialisme. Il fit des conférences dans les universités. Il divorça, se remaria, acheta un ranch dans la Vallée de la lune, se fit construire un petit bateau, ‘’Le snark’’ sur lequel il fit plusieurs voyages à Hawaï.

Il continua à écrire.

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‘’The sea wolf’’

(1904)

‘’Le loup des mers’’


Roman
Commentaire
La campagne de chasse au phoque que Jack London fit, sur le ‘’Sophie Sutherland’’, à l'âge de seize ans, le long des côtes du Japon, lui fournit la toile de fond de ce superbe roman d'aventures maritimes. Il est cependant alourdi par la remise en question du «surhomme» nietzschéen, importante aux yeux de London.

Il fut adapté au cinéma par Michael Curtiz avec un Edward G. Robinson diabolique et poignant, face à John Garfield et Ida Lupino.

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‘’The faith of men and other stories’’

(1904)
Recueil de nouvelles



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‘’A relic of the Pliocene’’
Nouvelle
Jack London raconte comment un certain Thomas Stevens, qui fut son hôte toute une soirée, avait tué le dernier mammouth. La bête avait écrasé les sept petits chiots de sa chienne, Klooch. Pour se venger, Thomas Stevens avait pourchassé l’animal, l’empêchant de boire, de manger, de dormir ; le faisant tourner en rond dans une vallée, comme dans un cirque, pendant des jours et des nuits, il l’avait fait mourir d’épuisement. Jack London conseillait à ses lecteurs de croire au récit de Thomas Stevens sur parole. Aux incrédules, il disait d’aller à la recherche du célèbre chasseur qu’ils trouveraient certainement entre le cinquante-troisième degré de latitude nord et le pôle, à moins que ce ne soit sur la côte orientale de la Sibérie ou les confins les plus reculés du Labrador.
Commentaire
Le mammouth de Jack London est pour beaucoup un mythe.

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‘’Patrouille de pêche’’

(1905)


(ancien titre français : ‘’Les pirates de San Francisco’’)
Recueil de nouvelles
Commentaire
Elles dessinent un tonique roman d'apprentissage, le petit Jack, passé du côté de la loi après avoir été lui-même un pilleur de parcs à huîtres, étant à la poursuite de pêcheurs frauduleux.

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‘’White fang’’

(1906)


‘’Croc-Blanc’’
Roman
Un loup est apprivoisé pour devenir le semblant d'un chien.
Commentaire
C’est le plus célèbre récit du Klondike de Jack London.

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‘’Before Adam’’

(1907)


‘’Avant Adam’’
Roman
Le narrateur est doué d'une mémoire raciale qui lui permet de revivre une vie préhistorique où les premiers hommes ne parlent pas, se contentent d'agir.

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‘’The road’’

(1907)


‘’La route’’
Reportage
Tableau des pérégrinations des chômeurs états-uniens qui étaient contraints d'errer de ville en ville à la recherche de petits boulots.

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‘’The iron heel’’

(1908)


‘’Le talon de fer’’
Roman de 318 pages
Cet ouvrage est censé avoir été publié vers la fin du IIIe millénaire de notre ère d'après un écrit du XXe siècle dû à la femme d’un révolutionnaire socialiste pur et dur, Ernest Everhard (nom significatif se traduisant par «toujours dur»). Elle l’a rencontré en 1912 quand il devint le chef de file d'une révolte ouvrière qui stoppa la guerre entre l'Allemagne et les États-Unis. Les capitalistes l’avait suscitée pour que la devise «Amérique contre Allemagne» remplace, dans l’esprit du peuple, celle de «socialisme contre oligarchie». La révolte provoqua la grève générale des travailleurs des deux pays contre le talon de fer qu'était la ploutocratie, un consortium de trusts qui allait rapidement prendre le contrôle de l'appareil politique états-unien et soumettre les autres gouvernements de la planète aux seules lois du marché et du profit. En réaction à cette dictature des grandes corporations, un soulèvement populaire eut lieu à Chicago où la Commune fut proclamée le 27 octobre 1917. Elle tenta de mettre un terme à la tyrannie de l'oligarchie, mais elle fut suivie par l'écrasement du prolétariat et du socialisme dans un bain de sang. Everhard dut rejoindre la clandestinité et finit par être exécuté. Par la suite, le talon de fer imposa son oppression fasciste pendant... trois siècles !
Commentaire
C’est au fur et à mesure de l'ouvrage qu’on découvre, au fil d'un ensemble de notes en bas de page, que le texte qui constitue l'essentiel du roman que nous lisons a été écrit en 1932 par la compagne d'Everhard, et qu'on vient tout juste de découvrir ce manuscrit, 700 ans après sa rédaction. L'annotateur nous révèle que le Talon de fer a fini par perdre le pouvoir, mais que, depuis la terrible époque d'Everhard, il s'est passé trois siècles du Talon de fer et quatre siècles de la Fraternité de l'Homme. Dans le récit de la compagne d'Everhard, London imagine l'avenir immédiat de la société dans laquelle il vivait ; dans les notes, il prévoit le regard que, dans les siècles futurs, l'humanité portera sur cet avenir qui est désormais notre passé ! L'articulation de ces deux niveaux de narration est tout à fait d'avant-garde pour l'époque de la rédaction du roman, et maintient sans cesse en alerte la distance et le sens critiques des lecteurs. Sans ses notes de bas de page nous venant d'un futur très lointain, ‘’Le talon de fer’’ ne serait qu'un récit s'apparentant vaguement à 1984, mais précédant de quatre décennies et de deux guerres mondiales la parution, en 1948, de l'archicélèbre roman de George Orwell. Ce roman socialiste, où est imaginé une série d'événements qui conduisent à un conflit entre les États-Unis et l’Allemagne, a été conçu six ans avant la Première Guerre mondiale et neuf ans avant la révolution d'Octobre 1917, à la suite des reportages, ‘’Le peuple de l’abîme’’ (dont le titre est celui d'un chapitre du ‘’Talon de fer’’) et ‘’La route’’. C’est la première des grandes contre-utopies pessimistes, qui est le chef-d'oeuvre de London et eut, en France, les honneurs du journal ‘’L’humanité’’. Le talon de fer étant une oligarchie, on se rend compte de l'actualité du livre. Soit que, désormais pleinement au courant des crimes du stalinisme, on ne puisse lire cette apologie du communisme qu'est ‘’Le talon de fer’’ sans être dérangé par un arrière-goût d'amertume. Soit que cette amertume tienne plutôt au fait que cette dénonciation du capitalisme sauvage et mondialisateur est encore plus d'actualité de nos jours qu'elle pouvait l'être il y a un siècle !

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Puis Jack London prit la mer pour un tour du monde où il découvrit les îles Marquises, Tahiti, les Fidji, ces paysages donnant à son œuvre un nouveau souffle : au cycle du Klondike succéda celui des mers du Sud. Malade, il dut s'arrêter en Australie. De retour en Californie, il fit bâtir une folie ruineuse, la Maison du Loup, qu’il allait voir brûler quelques années plus tard.

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‘’Martin Eden’’

(1909)
Roman


Martin Eden est un jeune marin qui, de retour à San Francisco, est subjugué par la beauté fragile de Ruth Morse. L'amour I'entraîne alors à la conquête du savoir où les livres lui révélent la théorie de l'évolution et sa vocation d'écrivain. Au prix d'une discipline qu'il s'impose jusqu'au délire, acceptant pour survivre les besognes les plus humiliantes, face à I'hostilité des siens et de sa fiancée, à I'indifférence de la «machine» infernale contrôlée par les magazines, il s'acharne en vain à faire publier le produit de son travail. Finalement résigné aux pires compromis pour réussir, en attendant de se consacrer à la «vraie» littérature, il rencontre Russ Brissenden, le poète maudit condamné par la tuberculose. le «génie du siècle», mentor impitoyable qui le contraint à prendre conscience de son aliénation : il se sent désormais étranger à une société dont les fausses valeurs dissimulent la vulgarité. Au terme de ces trois ans d'épreuves, la rupture inévitable avec Ruth, le suicide de son ami et son propre dénuement le décident à s'évader et à «refermer les livres» ; c'est alors que le succès fait de lui en un jour un écrivain riche et célèbre à qui Ruth, repentante, vient s'offrir. Mais il est trop tard ; I'amour n'est qu'illusion, les siens ne méritent qu'une compassion qui I'incite à réaliser généreusement leurs rêves de propriété avant de s'embarquer enfin pour Tahiti. Mais, un soir où I'emporte le besoin de tout oublier, il se laisse glisser dans la mer en une lente descente vers la mort.
Commentaire
C’est le roman préféré de London, son grand roman autobiographique où il estimait avoir réglé ses comptes avec la bourgeoisie. Il y conjugua l'échec d'une éducation sentimentale et I'apprentissage du métier d'écrivain où la tentative d'appropriation de la culture mène inéluctablement à I'autodestruction. En une série de confrontations génératrices de discours sur I'amour, la vie, la politique. la philosophie, I'art et Ia littérature, est mis en scène le conflit irréductible entre deux mondes : celui des déshérités frustes et incultes, incarné par Martin Eden, au nom ironiquement prédestiné, et celui des privilégiés épris de distinction et de respectabilité.

Mais London prévoyait son suicide, le pessimisme du regard rétrospectif annonçant le ton de ‘’John Barleycorn’’ (1913). Le protagoniste se voit régi par un déterminisme à la foi biologique et social, excluant par là toute intériorité dans son discours au profit de la rhétorique. Mais, paradoxalement, ce sont les excès même de I'affirmation de soi ou de la dénégation qui trahissent I'intensité de I'angoisse de mort, de I'obsession du suicide et de la déchéance physique chez un auteur qui exalta le culte du corps.

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‘’Burning daylight’’

(1910)


‘’Radieuse aurore’’
Roman

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‘’Tales of the South seas’’

(1911)


‘’Contes des mers du Sud’’
Recueil de nouvelles

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‘’Adventure’’

(1911)


‘’L’aventureuse’’
Roman de 330 pages
Au siècle dernier, dans une des îles Salomon où vivent deux planteurs, survient une jeune Américaine indépendante et résolue à se protéger elle-même. Elle saura acquérir un bateau puis une plantation en dépit d'aventures nombreuses : naufrages, incendies, révoltes d'esclaves, découverte d'anthropophages et de réducteurs de têtes, tandis que l'amour conduit à un duel à mort entre les deux gentlemen.

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‘’Fils du soleil’’

(1912)


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‘’The house of pride’’

(1912)
Recueil de nouvelles



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‘’L'île des lépreux’’



Nouvelle

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‘’Les morts concentriques’’
Recueil de nouvelles

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‘’Les morts concentriques’’
Nouvelle de 21 pages
Le secrétaire d'un grand financier américain mort peu de temps auparavant et dont il a hérité toute la fortune se suicide en laissant une lettre où il explique qu'ils ont été soumis au chantage des «fidèles de Midas», une société secrète d'intellectuels décidés à lutter contre les capitalistes en les obligeant à livrer leur fortune sous la menace d'assassinats gratuits. Le financier n'a pas cédé en dépit d'une succession de crimes de plus en plus hardis et devant lesquels le gouvernement est impuissant.

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‘’Face perdue’’
Nouvelle de 24 pages
Soubienkov, un fugitif polonais passé en Alaska, y est devenu membre d'une bande de voleurs de fourrures imposant sa dure loi aux Indiens. Mais ceux-ci se sont révoltés, ont torturé et tué tous les Blancs. Il ne reste que Soubienkov qui, pour s'échapper, prétend avoir la recette d'un remède contre la mort qui empêche la peau d'être entamée par le fer. Il fait preuve de tant d'assurance que le chef consent à ce qu'il le compose et, pour l'essayer, le décapite. Il a ainsi perdu la face.

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‘’L'ombre et la chair’’
Nouvelle de 27 pages
Le narrateur est l'ami de deux hommes qui se ressemblent fort et sont des amis en perpétuelle rivalité : exploits sportifs et surtout recherches scientifiques sur l'invisibilité, l'un cherchant le noir absolu, l'autre la transparence. Le narrateur constate les progrès de l'un et de l'autre, l'un allant à la chasse avec un chien invisible, l'autre rendant invisible son laboratoire. Finalement, tous deux invisibles, ils se battent, se tuent l'un l'autre et leurs découvertes disparaissent avec eux.

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‘’La loi de la vie’’
Nouvelle de 14 pages
Selon la tradition, le vieux Koskoosh, qui est aveugle, est abandonné par sa tribu du Yukon, son fils restant quelque peu en arrière et lui laissant une provision de bois qu'il pourra brûler avant d'être envahi par le gel et de mourir. Il se rappelle alors différents événements et, en particulier, la mort d'un vieil élan poursuivi par les loups et auquel il s'identifie. Il en entend qui viennent près de lui. Il tente de lutter puis s'abandonne à la loi à laquelle toute vie est soumise.

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‘’La maison de Mapouhi’’
Nouvelle de 37 pages
Sur une île du Pacifique, le plongeur Mapouhi a trouvé une perle magnifique contre laquelle il demande une maison. Mais un premier marchand ne peut se décider à l'acquérir. Aussi en est-ce un autre à qui Mapouhi doit de l'argent qui s'en empare pour la revendre bien plus cher à un Juif. Survient alors une terrible tornade qui détruit tout sur l'île et sur la mer. Mais Mapouhi, sa femme et sa fille survivent. Quant à la mère, jetée sur un îlot, elle trouve le corps du Juif et récupère la perle: ils auront leur maison.

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‘’Le païen’’
Nouvelle de 23 pages
À la suite d'un naufrage, une amitié très forte unit les deux seuls survivants, le Blanc qui est le narrateur et un Polynésien qui est demeuré païen. Il sera son ange gardien au long des années et son associé en affaires et, finalement, se sacrifiera pour qu'il puisse échapper aux requins.
Commentaire
La nouvelle figure dans l’anthologie ‘’Les vingt meilleures nouvelles américaines’’.

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London, qui travaillait beaucoup et buvait de plus en plus, prit la décision de passer le Cap Horn et se désintoxiquer. Au retour, il écrivit :

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‘’The scarlet plague’’

(1912)


‘’La peste écarlate’’
Roman
Commentaire
C’est un classique des histoires de fin du monde.

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‘’John Barleycorn’’

(1913)


(autrefois traduit sous le titre, aimé par Mac Orlan, de ‘’Cabaret de la dernière chance’’)
Roman
Un alcoolique raconte comment il l'est devenu dans les «saloons» du port de San Francisco au début du siècle, parmi une population colorée, pittoresque mais dangereuse, comment il a mené une longue bataille perdue contre I'alcool qui s’est poursuivie jusqu'aux cocktails des réceptions mondaines. Il rappelle aussi comment, ouvrier, il a compris qu'il était victime du cynisme capitaliste.


Commentaire
Le récit autobiographique, qui étale la déchéance alcoolique de l’auteur, est terni, dans ses dernières pages, par ses dialogues avec son double, John Barleycorn, dont le nom qui signifie «Jean Graindorge» (l’orge étant à la base du whisky) fait la personnification de l'alcool. ‘’Le cabaret de la dernière chance’’ était le saloon de la baie de San Francisco où il apprit à boire.

L'histoire de cette longue bataille perdue contre l’alcool se déroule sous le signe de la «Logique Blanche», incitation au suicide, «messagère d'une vérité par-delà la vérité... cruelle et déserte comme les espaces interstellaires».

Le livre allait être utilisé comme tract par les suffragettes et les prohibitionnistes car London y analysait à travers sa propre expérience un fléau social qu'il proposait de vaincre en accordant le droit de vote aux femmes.

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‘’La vallée de la Lune’’

(1913)


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‘’Quand le monde était jeune’’

(1913)
Nouvelle


Dans la préhistoire…

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‘’Les mutinés de l'"Elseneur"

(1914)
Roman

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‘’The star rover’’

(1915)


‘’Le vagabond des étoiles’’
Roman
Un condamné à la réclusion perpétuelle parvient à dissocier son esprit de son corps et à errer dans le temps. Il revit ainsi, au fond de sa cellule, plusieurs de ses vies antérieures, toujours assoiffé de justice, toujours révolté.

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‘’La petite dame de la grande maison’’

(1916)
Roman

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‘’Les yeux de l'Asie’’

(1916)


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‘’Jerry des îles’’

(1917)
Roman

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‘’Michael, chien de cirque’’

(1917)
Roman

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‘’Trois cœurs’’

(1920)
Roman


Commentaire
C’était la « novelisation » d’un scénario de Charles Goddard.

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Sa déchéance alcoolique conduisit apparemment Jack London au suicide à l'âge de quarante ans. Au soir du 21 novembre 1916, il avala une dose mortelle de morphine. On peut imaginer que, comme son héros, Martin Eden, il avait choisi sa manière de partir. Il avait été pauvre, il avait été riche. Il avait été hors la loi, il avait été célèbre, laissant, au terme d’une vie littéraire qui n'avait pourtant duré que seize ans, dix-huit romans, plus de vingt recueils de nouvelles, des reportages, des articles, des pièces de théâtre. Sa littérature est inséparable de son existence, mais nourrie aussi de lectures. Ses auteurs favoris étaient Melville, Stevenson et Kipling. Comme les deux derniers, avec moins d'imagination, il aima raconter des histoires, imposer, en peu de pages, des personnages et des situations. Comme Melville, il avait la tripe métaphysique, et ses livres d'aventures sont habités par des interrogations sur la condition humaine. Mais, alors que la métaphysique est consubstantielle aux récits de Melville, elle semble, chez London, un peu forcée.

Longtemps, aux États-Unis, on ne se souvint que de ses récits d'animaux, ‘’L’appel de la forêt’’, ‘’Croc-Blanc’’ ou ‘’Le loup des mers’’, roman d'aventures maritimes. En France, grâce à Louis Postif, il fut intégralement traduit, mais Postif eut plus de mal à placer chez les éditeurs ses textes socialistes que ses récits d'aventures. Dans les années cinquante, London était cantonné à la Bibliothèque Verte, pour les petits garçons épris d'espace. Vers 1975, les éditions 10/18 republièrent une cinquantaine de volumes ; on découvrit l'étendue de l'oeuvre, la variété de la palette. En 2003, on le publia à nouveau.




André Durand
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