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partis politiques. Et pour que ce jeu de liberté politique ne soit pas manipulé par un ou plusieurs, le «multipartisme modère» semble être la meilleure forme de démocratie. Une multitude de partis politiques, sans programme particulier, ne fait que multiplier les dissensions et tomber dans la logomachie sans intérêt pour écarter la dictature d’un individu ou d’un groupe homogène d’individus.
II. L’INDEPENDANCE NATIONALE
Le respect de la personne humaine serait nul si son pays ne l’était pas. Ce respect s’exprime par son droit de disposer de lui-même, de n’être esclave de personne ; si son pays est indépendant. Bien sûr, l’indépendance ne signifie pas l’auto-suffisance ni l’autarcie. La coopération entre les individus, entre les groupes et les nations est la règle qui doit gouverner les relations inter-humaines. L’esclavagisme et la colonisation sont les principales violations de la liberté humaine et des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour ne pas revenir sur le rôle de la Belgique si bien décrit dans les livres de J. P. Harroy et le Colonel G.Logiest et qui appartient en quelque sorte au passé, parlons de la colonisation actuelle de la France : « Billets d’Afrique et d’ailleurs. (N° 67 – Mars 1999).
II.1.1 Les «Hutu de France»
« Depuis le génocide, ce n’est pas toujours facile d’être un Français au Rwanda. L’avocat néerlandais, Philippe Reulet, parti comme «avocat sans frontières», en a fait l’expérience. Certains prévenus, le sachant français, se sont laissé aller à des confidences. «On aurait dû finir le boulot, voilà l’erreur». Il y eut pire. Ayant à défendre deux miliciens, un instituteur et un bourgmestre, non pas OS mais VIP du génocide, qui avait assassiné environ 700 personnes à la tête d’un groupe d’«assaillants» Philippe Reulet a dû déclarer forfait. « Jamais je n’aurais imaginé caler ainsi dans l’exercice de mon métier ! Mais là, c’était trop. Me voyant français, ces deux types ont tout de suite pensé que j’étais envoyé par des Hutu de France pour les sortir de là. Ils étaient dans une logique de défense procédurale, cherchant à gagner du temps dans l’espoir d’un revirement politique». « Qu’est ce qu’on nous reproche ? Tous ces gens enfermés dans le dispensaire, on les a finis à la grenade et au fusil-mitrailleur. Ils peuvent nous être reconnaissants de ne pas les avoir anéantis à la machette !
«Ils n’arrêtaient pas de m’en faire des compliments sur Mitterrand et Balladur, qu’ils qualifiaient de «Hutu blancs !». Je me suis engueulé avec eux et je suis parti. Je ne pouvais plus supporter qu’ils m’associent dans leurs crimes parce que j’étais Français». Il en sera ainsi tant que, par peur de la vérité, les Français supporteront d’être englobés dans une responsabilité seulement collective. A quoi bon consacrer 16 millions FF à la reconstructions de notre ambassade à Kigali s’il doit apparaître très prochainement que nous pouvons nous passer d’une ambassade au Rwanda» ? ( André dulait, sénateur, rapporteur pour avis du budget de la coopération. Cité par La Lettre du Continent du 17/12). On peut aussi fermer tous les livres d’histoire. « J’aimerais bien savoir qui a armé ces miliciens hutu qui se battent désormais pour Kabila. Ils sont en train de former une véritable armée. J’en ai parlé à Mme Ogata, Hout- commissaire de l’ONU aux réfugiés elle s’en arrache les cheveux ». Eric Derycke, ministre belge des Affaires étrangères. Interview au Standard du 26/12). La Commission internationale d’enquête des Nations Unies sur les livraisons illicites d’armes dans la région des Grands Lacs, a été informée de différentes sources qu’entre 5.000 et 8.000 éléments des ex-Far (Forces armées rwandaises) avaient été localisés dans le sud du Soudan et qu’ils étaient à l’entraînement dans le camps à Juba, Yambio, Amadi et Ngangala ainsi que dans la capitale, Khartoum. La commission a aussi été informée de plusieurs sources que le Gouvernement soudanais avait transporté des fournitures, y compris des armes et du matériel connexe, pour livraison aux ex-fars et Interahamwe dans la République démocratique du Congo (RDC).
Selon de nombreuses informations, le gouvernement soudanais aurait transporté des ex-far parmi d’autres groupes rebelles et peut-être quelques mercenaires pour venir en aide au Président Kabila. Selon les estimations des sources de la Commission, il y [..] aurait déjà [11/98] environ 5.000 à 8.000 [ex-far et Interahamwe dans le nord-est de la RDC et 10.000 dans le sud, […] De nouvelles recrues sont arrivées, venant principalement de la République centrafricaine, du Congo [-B] et du Soudan […]. Des membres du tribunal [d’Arusha ont fait savoir à la Commission] que le général Bizimungu [ancien chef d’état-major des FAR durant le génocide] et un certain nombre des officiers sous ses ordres faisaient actuellement partie de l’état-major de l’armée de la RDC. […] La région des Grands Lacs est de plus en plus menacée par une catastrophe aux conséquences incalculables. […] Les ex-FAR et les interahamwe se sont maintenant effectivement associés au Gouvernement de la RDC et à ses alliés, les Gouvernements Angolais, Namibien, Tchadien et Zimbabwéen.Cette relation nouvelle (leur) a conféré une certaine légitimité (…). Un tel état de choses est profondément révoltant (…) « (Commission internationale d’enquête de l’ONU, présidée par l’Egyptien Mhamoud Kassem. On notera les deux derniers mots, assez rares dans un rapport de l’ONU. Ajoutons que les quatre gouvernements alliés de la RDC sont ou sont devenus des alliés de la France. Elle leur fournit des armes- officiellement, ou par des officines établies à Paris. Traduit en français. Le rapport de la Commission (25 p) est une lecture indispensable ».


II.1.2 La guerre des grands par des petits interposés
Profitons encore de « Billets d’Afrique et d’ailleurs..,» qui nous offre dans sa dernière livraison (NO 68, p.1) ses réflexions sur ce qui se pas actuellement dans le Congo-Kinshasa La guerre si meurtrière et périlleuse qui ensanglante le Congo Démocratique ne tend pas seulement à devenir un nouveau terrain d’affrontement franco-américain. C’est une si vieille habitude qu’on y retombe même sans le vouloir. Le camp des rebelles est soutenu par le tandem ougandais-rwandais allié de Washington qui ne peut que le renforcer pour ne pas le laisser perdre. Les alliés de Kabila sont très proches du Tchad ou proches de la Françafrique (Soudan et Angola)- ou encore s’en rapprochent à grand pas de la Libye et du Zimbabwe. Les réseaux françafricains, viscéralement anti- yankees, ne peuvent que suivre leurs alliés ou les accompagner. On ne discutera pas ici du sens de cette guerre. Plus elle va, plus les propagandes voudrait l’en surcharger, plus elle se révète profondément destructrices. Les Américains ont donc tort de laisser leurs alliés s’enfoncer dans l’option militaire. Mais il serait illusoire de croire qu’à les combattre par procuration sur le sol congolais,la France pourrait servir une juste cause. Il suffit d’observer les régimes qu’elle a jusqu’ici installés, choyés ou confortés : ceux des Eyadéma, Biya, Déby, Bongo, El Tourabi, Mobutu, E tc. Dans cette affaire, il faut enfin de la politique, des négociations plutôt que des canons. Chacun le sait. Chacun sait aussi que la logique d’un affrontement franco-américain inavoué est celle d’une escalade logistique, ou d’un conflit sans fin».
Que peut-on conclure de ces deux blocs d’informations ? La suite de cette dernière citation contient déjà une conclusion que voici : «De la rencontre à Washington entre Jaques Chirac et Bill Clinton, on a vu que les risettes. Il faut les contraindre à parler de ce qui les oppose réellement sur le dos des Africains. Et qui contribue à paralyser toute initiative du Conseil de sécurité». Le rôle des Africains, si minime soit-il, n’est pas à ignorer dans ces analyses. «Certes, lisons-nous, les vraies solutions appartiennent aux Congolais et leur voisins. Mais elles sont suffisamment délicates pour qu’on y mêle pas un fort peu comique complexe d’Astérix». C’est juste. Les vraies solutions appartiennent à nous. Mais n’a-t-on pas les moyens pour nous imposer de fausses solutions ? Lisons ce qui suit : «Paris est le plus grand créancier bilatéral de Kigali et se révèle aussi le plus intransigeant. Cette créance vaut pourtant son pesant de machette ». (Ibid.). En clair, le gouvernement rwandais actuel rembourse la dette contractée par l’ancien pour acheter les machettes du génocide ! Le gouvernement français, au lieu d’avoir un sursaut de moralité est «intransigeant» pour son «sou» taché de sang d’un million de Rwandais !
III. DIALOGUER POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE
Avant la colonisation, le sentiment de tout Rwandais était la fierté d’être rwandais. Aujourd’hui, c’est le sentiment d’humilité pour ne pas parler d’humiliation. Le pays est soi-disant indépendant, mais quelle indépendant, mais quelle indépendance ! Après la catastrophe de 1994, le Gouvernement d’union national fait ce qui est possible. Mais les périls ne sont pas pour autant écartés. Ce qui se passe ou se prépare au Congo-Kinshasa n’est pas pour nous permettre de pavoiser. Aussi, les partis politiques actuels doivent se serrer les coudes pour une émulation constructive et non une rivalité destructrice. Que peut-on leur suggérer comme orientation politique ? Tout au moins ce qui suit : plus de partis à sensibilité divisionniste, plus de partis « alimentaires » plus de parts de « l’étranger », un gouvernement proche du peuple.
III.1 Plus de partis à sensibilité divisionniste
Le sous-entendu évident est l’héritage du « hutu-power ». Il n’est pas le seul. Le régionalisme du « kiga-nduga » de Habyarimana et qui peut se greffer sur n’importe quel groupe de pression politique doit être rangé sous ce dénominateur commun de sensibilité divisionniste. Les partis politiques doivent éviter tout ce qui mène vers ce danger de nous faire retourner dans l’enfer du tribalisme suicidaire.
III.2 Plus de partis « alimentaires »
Des formations politiques sans autres objectifs évidents que le partage du gâteau national pour ses chefs ont été recenses dans l’histoire récente de ce pays. L’expression pour traduire cette politique du «ventre» se dit retravailler pour « imbehe (l’écuelle). Des partis sans apport spécifique au niveau de l’utilité nationale ne devraient plus être reconnus. Ceux qui existent déjà devraient fusionner avec d’autres. En pratique, 4 partis d’obédience nationale couvrent le champ des possibilités de sensibilités politiques différentes et de programmes spécifiques complémentaires. Le reste est de l’ «alimentairisme».
III.3 Plus de partis de l’«étranger»
L’étranger en question ici est surtout le colonisateur européen. Les partis politiques à la solde de cette obédience sont connus : les «hutu-power» de tous poils. Existent-ils encore parmi ceux qui sont officiellement reconnus dans le pays ? La meilleure manière de la savoir n’est peut-être pas de considérer leurs programmes politiques qui n’indiquent jamais de pareilles choses. Examiner plutôt les médias étrangers. Ceux-ci indiquent clairement certains de nos partis politiques que «couvent» les puissances coloniales. Les citations qu’on vient de lire sont, ce point, assez éloquentes étaient, non seulement partis de l’étranger, mais plutôt sa création. Y a-t-il encore des partis de cet acabit parmi ceux reconnus par le Gouvernement ? On finira par tout savoir. Aujourd’hui, pour la première fois, nous avons un gouvernement qui ne doit rien au colonisateur. Bien plus, qui a tout pour lui déplaire. A commencer par sa volonté d’indépendance. A commencer par la réintégration dans la société avec pleins droits de cette catégorie sociale de réfugiés qui ont «erré» durent plus de 30 ans. A commencer par l’ouverture à d’autres nations non coloniales pour diminuer l’influence de celles qui ont l’habitude de nous tondre la laine sur le dos. Le Rwanda cesse de plus en plus d’être le petit jardin de Bruxelles et de Paris. Sans au grand dam de nos politiciens véreux qui ont l’habitude de «filer» là-bas pour se mettre au chaud dès que les choses tournent au piment pour eux ici.
III.4 Un gouvernement proche de la population
La démocratie est le «gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple», dit-on. Or, qu’avons-nous vu jusqu’ici depuis que le mot «démocratie» est prononcé dans ce pays ? Ce fut le gouvernement Kayibanda-Logiest, Habyarimana –Mitterrand, des églises missionnaires et des médias étrangers. Le menu peuple a été envoyé en exil : les anciens réfugiés en majorité tutsi pendant plus de 30 ans, les nouveaux en majorité hutu sous le couvert de la Turquoise. Entre temps le Twa n’existe plus politiquement. Dans cette politique, le vrai petit peuple est tout simplement floué malgré les slogans de militer pour le «menu peuple» contre les féodaux. Dans le N° 10 de cette revue, sous le titre «Demokarasi nyayo» nous avons ébauché notre vision pour remettre effectivement le pouvoir à ce peuple. Depuis lors, quelque chose est en train de se mettre en place. En tout état de cause, le peuple sait et saura de plus en plus ce qui lui convient à des correctifs en cours de route et des réajustements de tir, le peuple rwandais finira par se forger une démocratie à sa taille. Insistons, pour terminer, sur le danger permanent : la main étrangère dans nos affaires. « Arimwo gishigisha ntavura» (le sang continuellement remué ne se coagule pas». Le dialogue n’est pas seulement entre Rwandais. Un adversaire redoutable contre notre entente veille et surveille les brèches de ce dialogue pour y engouffrer la zizanie. Celui qui plaide pour notre incompatibilité qui protège le frère contre le frère, voilà celui qu’il ne faut plus écouter. Ukunda umwana kuruta nyina aba ashaka kumurya (Qui aime un enfant plus que sa mère, pour sur, il veut le manger).

LES SOLIDARITES TRADITIONNELS

Gérard NYIRIMANZI

O. UNE DEMARCHE D’APPROCHE
Le problème de division entre les Rwandais vient de faire la preuve de son fruit naturel le plus amer : le génocide. La réaction normale et spontanée de ceux qui ont récolté ce fruit est exprimé entre autres dans les publications. Nous pouvons citer celles de cette revue. A titre d’exemple, retenons les suivantes : Sous l’aspect social, Déogratias Byanafashe (1) a centré son analyse sur la solidarité familiale au sens restait et large comme « Principe de cohérence de la société rwandaise traditionnelle». Sous l’aspect culturel et religieux, Bernardin Muzungu(2) a, dans plusieurs publications, montré que le peuple rwandais formait un peuple dont l’unité reposait sur la croyance en seul Dieu créateur de la religion ancestrale. Dans ce même domaine, Théodomir Murasandoyi (3) morte comment le culte de Ryangombe a pu être un facteur d’intégration sociale des peuples habitant la zone interlacustre et aussi d’unification des différentes couches sociales du Rwanda. Sous l’aspect économique, grâce à ses précisions à la fois historiques, écologiques, linguistiques, botaniques et surtout archéologiques, Célestin Kanimba (4) a démontré que la fameuse dichotomie opposant agriculteurs hutu aux éleveurs tutsi, loin d’être divisionniste en tant que telle, reflétait plutôt une réponse à une nécessité de complémentarité et une meilleure adaptation à l’environnement de cette région. Par ailleurs, il montre que et l’agriculture et l’élevage ainsi que la céramique en tant que modes de vie, sont connus même en Asie et ne sont donc pas l’apanage de telle ou telle tribu de l’Afrique centrale.
Ces réflexions permettent de tirer quelques conclusions par rapport à la catastrophe qui s’est abattue sur notre pays depuis 1959 et dont le paroxysme ne situe en 1994.
Premièrement, cette catastrophe n’est pas le produit d’une fatalité qui pèse aveuglément sur notre pays. «Ni ko byagombaga kugenda», disent des fatalistes. Tel n’est pas notre avis. Bien au contraire, les solidarités traditionnelles dont on vient de parler nous destinaient à une convivialité éternelle. La crise actuelle a une cause extérieure à notre passé : le racisme inculqué à notre peuple uni depuis des siècles par le colonisateur. Deuxièmement, une crise d’origine étrangère à notre histoire, sans racines profondes dans notre mentalité atavique peut être vaincue et le cours de notre histoire peut être réorienté vers un avenir conforme à son passé. Pour ce faire, il suffit de combattre efficacement la cause de cette crise qui est principalement l’idéologie ethniste. La philosophie de l’union nationale instaurée par le gouvernement actuel est le chemin pratique pour y parvenir.Troisièmement, l’exemple des victoires remportées sur d’autres crises connues dans notre histoire montre que le peuple rwandais possède des énergies vitales qui permettent un sursaut national extraordinaire capable de nous tirer de l’impasse actuelle. Nous citerons volontiers les exemples suivant :
1° L’occupation du Rwanda par les Abanyabungo
Au temps du roi Ndahiro Cyamatare (1477-1510), une grande partie du Rwanda a été occupée par les Abanyabungo 11 ans durant. Cette humiliation nationale a été effacée par le jeune roi Ruganzu Ndori qui a réussi, non seulement à bouter dehors les intrus, mais à donner au pays une stature plus respectable qu’auparavant. Pour réussir cette prouesse, Ruganzu avait dernière lui la Milice IBISUMIZI formée de plusieurs Compagnies de Tutsi, de Hutu et de Twa unis comme un seul homme (5).
2° L’indépendance culturelle sous la colonisation
Un autre exemple de cette capacité du peuple rwandais à se sortir des impasses est celui d’avoir réussi à garder notre identité culturelle sous le joug colonial. Contrairement à bien d’autres pays colonisés, le peuple rwandais a gardé sa langue, sa religion ancestrale jusqu’au nom même d’Imana, l’essentiel des structures politiques et administratives, a lutté efficacement contre l’esclavagisme. Il y a là une preuve de notre capacité de résister à toute oppression.
3° La geste du FPR-Inkotanyi
Pour ne pas chercher midi à quatorze heures les preuves de la capacité du peuple rwandais à triompher des épreuves, le FPR-Inkotanyi vient de nous en fournir une et de taille. Il vient de balancer une dictature tribale appuyée par des puissances redoutables européennes et même africaines. Un Gouvernement d’union nationale est en place à Kigali qui n’est redevable à personne sauf à ses filles et à ses fils réfractaires de toute forme d’oppression. Que restera-t-il de ces solidarités traditionnelles sous des régimes de partis politiques du modèle occidental ? Now, That is the question !
Les partis politiques, de par leur rivalité et de par leurs méthodes de mobilisation pour conquérir le pouvoir, peuvent devenir des facteurs de nouvelles formes de division du peuple rwandais. Ils l’ont été effectivement dans le passé et c’est ce que nous déplorons aujourd’hui. Le Parmehutu et les « Hutu power »de tous poils qui l’ont suivi ont servi de creuset de l’idéologie ethniste. L’une des manières de limiter le danger de la logique des partis consiste à valoriser certaines de nos solidarités traditionnelles en leur donnant une forme adaptée au temps actuel. Aux fins justement de faciliter cette actualisation de ces solidarités, voici une présentation sommaire de quelques-unes.


  1. QUE SIGNIFIE UNE SOLIDARITE SOCIALE ?

De façon générale, la solidarité est une dépendence mutuelle entre deux ou plusieurs personnes. Celle-ci peut provenir d’un lien voulu ou hérité. Les solidarités sociales en question dans cette réflexion sont des formes de solidarité pratiquées au Rwanda avant la colonisation. Ces solidarités peuvent de ramener aux quarte espèces : naturelles, sociales, économiques et idéologiques.



1° Les solidarités familiales
La principale de ces solidarités est la famille au sens large et restreint. Rentrent dans cette catégorie : Urugo (foyer composé de père-mère-enfants mineurs), inzu (lignage parti-linéaire), ubwoko (clan du père). Ce que l’on nomme aujourd’hui « ethnie» n’a jamais constitué une solidarité socialement opératoire avant l’idéologie actuelle de l’ethnisme. C’est sur ce lien naturel que se greffe l’unité nationale comme le plus large extension de la famille. A ce titre, le roi était considéré, pas seulement comme chef politique, mais surtout comme « patriarche suprême de toutes les familles».
2° Les solidarités sociales
Celles-ci sont principalement les diverses corporations sociales, politiques et professionnelles. Parmi ces corporations, on peut citer l’exemple des Ingabo (armées sociales) qui ont été des cadres de formation militaire et de socialisation de la population.
3° Les solidarités économiques
Comme chacun sait, le Rwanda comprenait deux principales activités économiques : l’élevage et l’agriculture. Ces deux activités ont généré un type de relation socio-économique.
La première est à la base d’ubuhake (le contrat bovin), la seconde le bukonde (le contrat foncier). Malgré la mauvaise compréhension actuelle de ces deux types de contrats, ceux-ci ont servi de ciment entre les couches de population pauvre et riche.
4° Les solidarités idéologiques
L’exemple typique de ces solidarités est la religion. La croyance en un seul Dieu créateur et providence a soudé les Rwandais dans une compréhension commune de l’homme, de la société et du gouvernement du pays.
Ces quelques exemples de solidarités traditionnelles suffisent pour nous permettre de passer à une analyse approfondie de quelques-unes de manière à montrer comment elles peuvent inspirer une activité politique qui ne va pas dans le sens de la division du peuple rwandais.


  1. LA FAMILLE


II.1 De la famille traditionnelle à la famille de parti politique
La présente contribution prend corps dans l’ensemble des réflexions sur le Dialogue des partis politiques. Ce dialogue vise normalement la construction du pays. Chacun essaie de faire valoir sa façon de chercher la meilleur bien de celui-ci.
La question qui se pose ici est de savoir si la conception traditionnelle d’organiser le pays comme une famille n’a pas de leçon à donner aux partis politiques actuels ? Une première raison qui justifie cette question est que le changement brusque et profond des habitudes séculaires d’un pays provoque une crise d’identité forte dommageable pour le pays. La seconde est qu’un mode de gouvernement qui a duré tant d’années possède des facteurs de cohésion nationale qui ont fait leurs preuves et dont il faut toujours s’inspirer même si l’on veut introduire des changements. Quels sont ces facteurs de cohésion et d’équilibre que contient le monde d’organisation d’une nation en modèle de famille ? Avant de répondre à cette question, rappelons-nous ce qu’est une famille. Au sens large et restreint, celle-ci est la communauté de personnes unis par des liens d’ordre biologique, affectif, économique et social. Un parti politique ne peut pas reproduire ce modère naturel. Sa base n’est pas naturelle mais idéologique : une idée, une option politique, un programme de gouvernement. Est-ce à dire que l’organisation familiale de la société n’a pas de leçon à donner aux partis politiques ?
L’article de Déo Byanafashe ci-dessus mentionné et le livre de Stanislas Bushayija le mariage coutumier du Rwanda (6) permet de répondre par oui. Le premier souligne l’idée de « l’identité », le second celle de « l’ouverture ». Ce sont là de grandes idées qui sont beaucoup à dire à nos partis politiques. Voyons les choses de près. Dans le contexte actuel d’émancipation de la femme, le rappel de la fonction familiale des enfants des deux sexes n’est pas sans utilité. Là où aujourd’hui on voit de l’injustice et de la discrimination, la tradition y mettait, peut-être, autre chose : une certaine répartition des rôles. En effet, qu’on s’en souvienne. La famille traditionnelle était de régime parti-linéaire, c’est-à-dire que les garçons et les truchements du mariage exogamique, la fille, par contre, était intégrée dans la famille maritale.
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