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Météo Forts risques d'avalanches dans les Alpes du Nord Les skieurs, notamment hors pistes, et les randonneurs sont appelés à la plus grande prudence


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Voyages

27.Les Maldives, l'archipel en douceur

LE PLUS AQUATIQUE : SONEVA GILI
C'est le petit frère du Soneva Fushi - mais planté dans l'eau celui-là - avec la même règle de l'intelligent luxury. Seule concession à la modernité : la télévision. On peut le regretter. Construite à l'image d'une cité lacustre de style africain, l'île, à 20 minutes en bateau de Malé, possède quarante-quatre suites, toutes sur l'eau, toutes de luxe mais dans le registre écologique, accessibles par un ponton en bois de Malaisie. Les meubles sont en bambou, teck, jacinthe d'eau tressée, et bois recyclé. Fabriqués par des artisans locaux, ils côtoient un équipement ultra moderne pour créer un habitat épuré, faussement rudimentaire mais véritablement luxueux. On circule, bien sûr, à vélo. Les chefs des différents restaurants font leur marché au potager au coeur de l'île. Et même quand l'hôtel affiche complet, on se sent propriétaire des lieux. Butler à disposition, évidemment.
Son plus : les Suites Crusoe. 250 m2 plantés au milieu du lagon. Isolées de la terre ferme. Pas de ponton. Pour regagner la terre ferme, il suffit d'appeler la réception et d'attendre un petit bateau sur un joli banc de bois flotté. Idéal pour les voyages de noces.
LE PLUS DESIGN : LILY BEACH
Depuis Malé, il faut 26 minutes d'hydravion pour rejoindre le Lily Beach ouvert en avril dernier. On dirait l'hôtel tout droit sorti d'un reportage déco. Mobilier contemporain en bois de teck et de Mahogany, murs couleur taupe ou gris, sable au sol, l'ambiance est chic mais le style décontracté. Ici comme dans toutes les Maldives, le port de chaussures se limite à une paire de tongues et cela fait toute la différence sur la manière de vivre son séjour. Sans chaussures, inutile d'apporter costumes en lin ou petites robes de créateurs. On vous a dit dé-con-trac-té. Près des water villas, une piscine à débordement invite à quelques brassées matinales avant de rejoindre le centre de plongée. L'atoll d'Ari est réputé pour ses fonds marins. L'après-midi, des mains balinaises vous attendent au spa avant de terminer la journée au bord de l'eau ou sur le court de tennis (splendide !). Tout dépend du nombre de calories que vous comptez engloutir le soir au délicieux buffet du Lily Maa ou au restaurant gastronomique de l'hôtel, le Tamarind.
Le plus écolo : Soneva Fushi
Le Soneva Fushi est un cas d'école. Et il faut y venir avec un certain état d'esprit. Premier resort Robinson Crusoe à voir le jour voici quatorze ans, le Soneva a été beaucoup copié mais jamais égalé dans la multitude de détails mis en oeuvre par ses propriétaires pour être zéro carbone. Ici pas de décorateur à la mode. Pas d'ostentation. Même la, désormais trop répandue, tendance zen-asiatico-chic n'a pas fait le voyage et c'est tant mieux. Du coup, le Soneva Fushi ne ressemble à aucun autre établissement. À commencer par son mot d'ordre " no news, no shoes " qui attend les voyageurs à leur descente d'hydravion. Vos chaussures vous seront effectivement confisquées. Prévoir le look en conséquence. Ne pas faire comme ces clients russes (madame en collants noirs et stilettos, monsieur en costume et mocassins de ville) déstabilisés dès leur arrivée car habitués à d'autres snobismes. Ici, toutes les parties communes se visitent les pieds dans le sable, restaurants compris et les déplacements dans l'île se font exclusivement à vélo. Le décor ? Soixante-cinq villas en bord de mer au milieu d'une jungle luxuriante peuplée de milliers d'oiseaux, de volailles et de lapins. On est presque surpris quand, au détour d'un chemin, apparaît un superbe terrain de tennis construit avec le meilleur des revêtements. Écolo rime bien avec modernité.

LE PLUS COMPLET : CONRAD RANGALI RESORT
Sur le même atoll que le Lily Beach, l'ancien Hilton devenu Conrad Rangali Resort aux termes de seize mois de travaux, raconte une autre histoire et cible d'autres publics : les familles et les jeunes mariés. N'ayez pas peur du nombre de chambres (150) alignées par cet énorme complexe hôtelier installé sur deux îles reliées par un ponton sous lequel il n'est pas rare de voir des raies se promener. Les clients se croisent rarement. L'intérêt du Conrad ? En pro du marketing, les responsables ont pensé à tous les clients possibles : aux gastronomes, aux sportifs, aux marins, aux plongeurs, aux enfants... Et les oisifs jouissent d'une très belle piscine panoramique à débordement en surplomb de la mer.
Son plus : la restauration exceptionnelle avec sept établissements et deux must à tester absolument : l'Ithaa, le restaurant sous l'eau au milieu des poissons et la wine and cheese cellar où les camemberts et les chèvres cendrés (101 fromages sont livrés par avion chaque semaine d'Europe !) ont la fraîcheur de votre marché.

28.Le silence blanc de Sacacomie

La Mauricie, province située entre Québec et Montréal, s'est imposée au début du millénaire comme la capitale forestière du Canada. Périple en traîneau sur les rives dépeuplées du lac Sacacomie.

Le mercure est remonté dans la nuit, pour s'établir à - 10 °C. Température tropicale pour les Québécois... " J'ai le goût de vous dire qu'il fait bon ce matin ! ", lance un bûcheron, fumant une cigarette au grand air, simplement vêtu d'une chemise. Ici, les caprices du mercure importent peu : c'est l'humeur du vent qu'on surveille. En un clin d'oeil, il peut souder les lèvres, violacer la peau, pincer les os jusqu'à la moelle. Pour l'heure, il sommeille : les rubans argentés qui s'échappent de nos bouches glissent sous la forêt boréale. Nous sommes parés pour une expédition en traîneau : cagoule, gants, bottes étanches. Des cosmonautes du désert blanc, prêts à s'élancer vers le silence et l'immensité.

Nous rejoignons les rives du lac Sacacomie, qui s'étend entre Montréal et Québec, au coeur de la Mauricie. Sacacomie : le nom a une tonalité totémique et légendaire. C'est ainsi que les Indiens Attikameks désignaient la busserole, arbousier possédant des vertus psychotropes et médicinales. On entend des aboiements au loin. " À plusieurs centaines de mètres, les chiens sentent votre présence, explique Éric de la Cruz, le fondateur du chenil de Sacacomie. Ils veulent être choisis dans l'attelage des traîneaux ". Ces suppliques, accompagnées par le craquement assourdi de la neige sous nos pieds, sonnent comme une menace primitive. Chants de joie démoniaque. Grondements remontant à l'origine des temps. On reconnaît " l'appel aux notes innombrables " évoqué par Jack London dans L'appel de la forêt, cette " curieuse mélopée qui donne des frissons ".
Cascades figées et lac glacé

Derrière un rideau d'érables rouges, une centaine de bêtes hurlent le museau pointé vers le ciel. Des huskies et des malamutes. Les premiers sont fins et nerveux, les seconds massifs et frondeurs. Indifférent au brouhaha de la meute, Éric de la Cruz prépare les attelages, alignant six chiens par rangs de deux. À 44 ans, ce Québécois d'adoption, ancien militaire passé par le bataillon cynophile de Châlons-en-Champagne, connaît toutes les subtilités du monde canin. " Les huskies et les malamutes obéissent à une hiérarchie très complexe, observe-t-il en finissant d'harnacher les bêtes. Les chefs de meute contrôlent les femelles, la nourriture et le territoire. Si je n'interviens pas, certains chiens ne mangeraient jamais... " Après quelques recommandations, on s'improvise musher, c'est-à-dire conducteur de traîneau. Au premier abord, l'affaire semble enfantine. Deux mots : " Allez ! " ; " Doucement ! ". Et un frein sous le pied qui griffe la neige. Les chiens, pourtant, prennent vite le dessus. Ils s'élancent sur l'étendue glacée du lac Sacacomie. Des craquements se font entendre sous les patins. Une lueur d'angoisse dans les yeux, on se tourne vers le chef de l'expédition : " Vous êtes sûr que la glace tient bien ? ". La réponse fuse dans un éclat de rire : " Il y a un mètre d'épaisseur, plus qu'il n'en faut ! ". Nous mettons le cap à l'Ouest, sur l'île de Sacacomie. Une poignée d'épicéas perdus dans l'immensité blanche. Plus loin, au-delà des aplats mauves et bleus qui colorent le lac, on aperçoit des cascades figées par le froid. Espaces démesurés où l'homme n'occupe qu'une place provisoire.


Ours amoureux, truites sous la glace et sang de caribou...

Les chiens enfilent les courbes. Le bruit léger de leurs pattes sur la neige ressemble curieusement au crépitement de la pluie. Retour au chenil d'une seule foulée. Au crépuscule, nous rejoignons Sacacomie, l'hôtel fondé par une famille éprise des grands espaces, qui doit sa fortune à un prospère salon de coiffure de Montréal. En récompense de nos efforts, une surprise nous attend : des bains chauds à tourbillons installés sur la terrasse, en surplomb du lac. On devise de choses futiles à travers les rouleaux de vapeur. Mais déjà d'autres réjouissances nous appellent : carpaccios de cerf en croûte d'épices accompagnés de vins de garde. Après avoir bu quelques verres, nos convives québécois entonnent avec ironie des chansons de Gilles Vigneault : " Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver ! ". L'un d'entre eux se justifie, accent à l'appui : " Excusez-moi, j'ai été piqué par l'aiguille d'un gramophone dans mon enfance... "

Le lendemain, à la première heure, Gaspard Bourque, ancien marathonien, distribue des paires de raquettes aux volontaires. Le but de l'expédition : rallier le nord du lac Sacacomie pour une partie de pêche à la truite. Portant l'incontournable chemise à carreaux des trappeurs, Gaspard exprime à lui seul tout l'optimisme des Québécois : " La vie ne m'envoie que de belles choses. Sur les rives de ce lac, je suis tombé en amour avec une Française. Depuis c'est ma blonde... ". Nous traversons une forêt de trembles et de merisiers. Sur un tronc d'arbre, on aperçoit des traces de griffes : " Les ours s'écrivent des messages d'amour sur les arbres ", s'amuse Gaspard. Empruntant un sentier tortueux, il nous conduit jusqu'à une cabane en lisière de la forêt. Un trou est pratiqué dans l'épaisse couche de glace. Un hameçon, crucifiant un long ver de terre, disparaît dans les profondeurs. " Remarquez bien, ici, je connais la cachette de chaque poisson ! lance l'ancien marathonien. J'ai braconné toute mon enfance dans ces bois... "

Au bout de quelques minutes, Gaspard tient entre ses mains calleuses une belle truite tachetée. Il amorce un feu avec des écorces de bouleau. Nous faisons griller le poisson dans une petite poêle, sur un lit de beurre. Festin improvisé. " Mangez lentement les amis, respirez par le nez ! ", ordonne le Québécois. Il tire de son sac une bouteille de Karibou, breuvage composé de vin rouge, de whisky et de sirop d'érable. " Autrefois, précise-t-il, du sang de karibou remplaçait le vin rouge ". Il lève son verre au-dessus du feu, en direction des forêts boréales : " Santé, j'espère vous revoir à mille ans ! ". Un vague frisson, du fond des bois glacés, semble lui répondre.



29.Évasions de légende : les mythes ne meurent (presque) jamais

Le rêve et la résilience au temps qui passe sont les meilleurs antidotes contre la morosité et le stress... Surtout shootés à la modernité : de Paris à Hanoi, du Cap aux rives de l'Amazone, à pied, en sandal, en train à vapeur, en mode Des Esseintes ou Somerset Maugham, les voyages mythiques ont un parfum d'éternité.

On peut regretter la nomination de Frédéric Mitterrand, rue de Valois. Elle nous prive de lui pour ouvrir l'atlas des traqueurs de rêves. Celui où Bangkok, Hong Kong, Assouan, Louxor ou Le Caire riment avec Oriental, Peninsula, Old Cataract, Winter Palace, Mena House. Des hôtels ? Non des légendes exprimant mieux que n'importe quel monument, leur ville d'élection. Sur fond de chute d'empire, le récit de leurs heures de gloire n'appartient qu'à l'auteur de Destins d'étoiles et des Aigles foudroyés. Et son verbe manque pour narrer leurs dérives à la Sunset boulevard... et leurs liftings. Ainsi La Mamounia vient de rouvrir, le Old Cataract, le Winter palace, le Palais Jamaï - futurs Legend by Sofitel confiés côté décoration à Sybille de Margerie (voir notre portrait page 34) - entrent en travaux comme bientôt au Lido de Venise, l'Hôtel des Bains cher à Mann et Visconti et repris par Four Seasons. Le défi ? Faire mentir Kipling déclarant : " When at Raffles, why not visit Singapore ". Et rester au Raffles. L'opération est toujours délicate. Elle peut virer à l'assassinat comme celui perpétré en son temps par l'architecte français André Paccard sur La Mamounia (dont Jacques Garcia signe la nouvelle rénovation). D'autres interventions sont redoutées d'avance comme celle annoncée sur le Chelsea Hotel de New York dont les habitués sont prêts à payer pour que demeurent les artistes y résidant à l'année et les taches des canapés (on ne sait jamais, Sid Vicious y a peut être connu l'extase) : la légende s'accommode de la décrépitude. Elle ne rime pas forcément avec palace. Elle est d'un autre ordre, tout aristocratique.


Les Anglais l'ont compris : quand ils parlent de ces hôtels, ils disent " she ", avec le respect dû à toute Great Old Lady. Y compris un peu excentrique, ruinée et fragile. Alors quand Accor a décidé de créer la collection Legend by Sofitel, on a un peu craint le syndrome de l'éléphant dans le magasin de porcelaine. On est allé voir de près, fusil prêt à dégainer, la première renaissance : celle du Metropole à Hanoi... Un vrai cas d'école, tous les éléments du mythe étant en place : hôtel plus que centenaire (1901); architecture coloniale (le blanc se porte très bien dans la catégorie - sic le Raffles, l'aile historique de l'Oriental, le Grand Hotel d'Angkor ou le Royal à Phnom Penh) ; et sur le livre d'or, une palanquée de royautés et de chefs d'État, de stars chic mais délurées (Claudette Colbert en voyage de noces avec Charlie Chaplin avait une autre allure que Paris Hilton) et bien entendu d'écrivains : une légende se nourrit de plumes (Hemingway et Proust ont fait plus pour le Ritz que Mohamed Al Fayed)... Dans l'ancienne capitale de l'Indochine, on croise les fantômes de Graham Greene (suite 328) qui y écrivit The Quiet American et de Somerset Maugham, recordman du nombre de suites éponymes à travers le petit monde des mythes hôteliers - on espère ses ayants droit vigilants. Logique, il fut le voyageur que l'on rêve tous d'être. On peut le suivre à la trace : le corridor est du Raffles affiche ainsi son aimable correspondance avec le directeur de cet établissement lui demandant l'autorisation - déjà - d'utiliser une de ces phrases comme argument publicitaire. Les réponses sont postées d'autres lieux tout aussi prestigieux : Old Winter ou Metropole...
Et c'est à Hanoi, en 1923, que Somerset Maugham acheva The gentleman in the parlour. Depuis, ses émules se shoote ici à la nostalgie bien tempérée... Une partition portée par le décor de l'aile historique (la nouvelle aile conviendra aux businessmen, n'y revenons pas) : on a troqué moquettes beigeasses et rotin années 80, pour le teck. C'est mieux pour prolonger sensuellement le rêve colonial dans la 325 (s'abîmant dans les palmes du jardin) ou la 218 qui abrita un temps l'ambassade d'Italie. La bande-son ? Les ventilateurs battant doucement l'air des corridors et des paliers. On s'y arrête. On s'y assoit pour signer notre résilience au temps qui passe.

les pieds dans l'histoire, la tête dans la modernité
Dehors, ça klaxonne, ça tourbillonne. Logique, le Metropole, à deux pas du Petit lac et de l'Opéra - réplique de celui de Paris - occupe un carré historique. C'est essentiel. Entre chien et loup, se caler sur la terrasse d'angle, un verre de Cardinal à la main (le mélange de rouge et de cassis favori de Somerset) et observer le flot de pousse-pousse, de voitures, et de motorbikes stoppés pour laisser la place à un cortège officiel entrant dans l'ancien palais du gouverneur. Convenir que l'Histoire ne s'arrête jamais aux portes des légendes : elle s'y engouffre. Y compris lors des heures les plus sombres. Les Occupants ont toujours de mauvaises manières et... bon goût : les Allemands s'installèrent au Ritz (Chanel n'en bougea pas, cela lui coûta cher), les Japonais au Peninsula (le personnel enterra l'argenterie pour être sûr de la récupérer) et les Français leur laissèrent le Metropole. Bien après, Jane Fonda gagna ici son surnom de Hanoi Jane et Joan Baez y prit sa guitare lors d'un bombardement de B52's. Elle ne craignait rien (on peut le regretter) : elle était dans le bunker de l'hôtel. Il est toujours là, ne se visite pas mais contraint la taille de la piscine : on nage les pieds dans l'Histoire.
Mais cela ne suffit pas à faire vivre une légende : le Royal de Phnom Penh est aseptisé comme une savonnette singapourienne... La réponse ? Vivre en s'ouvrant sans s'abîmer. Primo, on ne touche pas aux rites. Ainsi, tous ces hôtels ont conservé dans leurs restaurants et bars historiques, des plats et cocktails qui sont autant de signes de reconnaissance sociale : la fondue de la taverne helvète du Peninsula, la sole meunière du Normandie à l'Oriental ou le Million dollar cocktail du lobby du Raffles. Au Metropole, on a donc sagement conservé le tournedos Rossini qui faisait se pâmer d'aise l'Indochine. Mais pour battre au tempo d'un Hanoi du vingt-et-unième siècle, on a aussi créé de nouvelles habitudes : le déjeuner au Spices garden, restaurant vietnamien où se pressent les new executives locaux, le high tea tout chocolat (les Japonais reviennent en étant les bienvenus cette fois-ci) ou le brunch dominical du Beaulieu (où se côtoient comme jamais dans l'histoire des lieux asiates et familles vietnamiennes autour des fines de claire). Et puis on chouchoute la nouvelle génération chez Angelina, bar-restaurant à la décoration starckienne (on a retenu les leçons du Felix, le bar perché du Peninsula). Mode d'emploi ? Ranger son coupé Mercedes bien en vue, exhiber le Kelly ou le Sofia tout juste achetés, commander une pizza, laisser les enfants aux allures de petites princesses post-Ho Chi Minh martyriser les serveuses... Qui, elles, ne mouftent pas. Logique, le Metropole maîtrise parfaitement la carte du service au petit soin et sans morgue. C'est bien vu quand on veut jouer dans la catégorie palace de légende. Tout cela avec un rapport qualité prix qui laisse baba d'admiration (hors les périodes de haute saison, on est sous la barre des 200 euros pour les plus belles chambres). Et puis surtout, on est heureux : on peut reparler du Metropole sans préciser qu'il est à Hanoi. Il n'y en n'a qu'un et il est à Hanoi.
30.Vietnam revival

Où se régaler d'artichauts et de fraises, pédaler sur un lac bordé de merisiers ? À Dalat, sur les hauts plateaux de Lang Bian. Tandis qu'à la station balnéaire de Nha Trang, on paresse devant sa baie.

Arriver par le train à Dalat, c'est un peu comme atteindre la gare de Deauville, dont la station ferroviaire vietnamienne est une reproduction tropicale en miniature. Mais finie l'époque de la ligne Saigon-Dalat. Le rail ne sert plus aujourd'hui qu'à relier Dalat à Trai Mat, une bourgade à une demi-heure de distance, possédant l'une des pagodes les plus kitsch du pays. La gare fait aussi office de décor pour jeunes mariés : Dalat est la destination favorite des Vietnamiens pour leurs voyages de noces : imaginez ! une région où on allume du feu dans les cheminées dès le mois de novembre, couverte de sapins, où les parapluies ne servent pas à faire de l'ombre... tellement romantique.


Qui se souvient que Dalat était, du temps de la Colonie, la station climatique la plus select du sud-est asiatique ; que tout le gratin français de la Cochinchine se pressait sous ses pins rafraîchissants pour respirer l'air pur à 1 400 mètres d'altitude ? Retour en arrière : on doit la découverte de Dalat - du moins de son site - à un chercheur, le docteur Alexandre Yersin, élève de Louis Pasteur, qui juge le plateau du Lang Bian idéal pour la culture de la quinine. Nous sommes en 1893. Cinq ans plus tard, Paul Doumer, alors gouverneur de l'Indochine, décide de créer une station d'altitude capable de rivaliser avec celles des Indes anglaises. Lang Bian devient Dalat en 1899. Le Lang Bian Palace, non pas encore hôtel mais sanatorium ouvre ses portes en 1922, doté d'une architecture Riviera très en vogue à l'époque dans les stations balnéaires françaises. La fraîcheur est un luxe dans cette partie du monde et une station climatique construite autour d'un lac artificiel un refuge de douceur et de repos. En 1937, on inaugure le Couvent des Oiseaux et les enfants de bonne famille sont envoyés en pension à Dalat. Un an plus tard, le dernier empereur du Vietnam Bao Dai (qui passe le plus clair de son temps à Paris), donne carte blanche à l'architecte Paul Veysseyre pour l'édification d'un palais d'été. Aujourd'hui, la villa est un musée, petit bijou encore dans son jus, meublé Art déco jusqu'au bout de la Bakélite.
Style Cabourg et esprit Saigon

En trente ans, plus de 1 500 villas vont être bâties sur les collines de Lang Bian, dans le style du Touquet ou de Cabourg. Paul Veysseyre construira les plus belles, regroupées dans l'espace géré par le groupe Ana Mandara : 17 maisons années 1930 disséminées sur 14 hectares de pinède qu'il est possible de louer pour une nuit, une semaine ou un mois. La nuit venue, au milieu de la forêt, on est dans un film fantastique et une douce frayeur vous enveloppe.


Fatigué de l'altitude ? On empruntera la RN27 : petites montagnes, cols dans la brume, forêt tropicale, et lorsqu'on atteint la route côtière, un air chaud. Voici Nha Trang, boulevard de 7 km le long de la mer et le charme joyeux des stations balnéaires de notre enfance. Au petit musée Yersin, on apprend qu'en 1891, Nha Trang était un village de pêcheurs où circulaient des éléphants apprivoisés. Aujourd'hui, des clubs s'ouvrent sur la plage...
À une demi-heure de bateau, sur une large bande de terre qui avance dans la mer, se niche au creux de l'anse parfaite de Ninh Van, le Six Senses. Bulle de luxe, loin du bruit et de la foule déchaînée. Le soir, les lumières de Nha Trang brillent de l'autre côté de la mer. La nostalgie joue la modernité...
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