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La bicyclette rouge


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Тексты для домашнего чтения (8 класс)

LA BICYCLETTE ROUGE

Monsieur Dormy a 84 ans, mais il fait encore du vélo. Il a une bicyclette rouge, un cadeau de sa femme qui est morte depuis longtemps.

Tous les matins, il prend sa bicyclette pour aller au marché. Il aime beaucoup ces petites promenades à vélo : il s'arrête et il bavarde avec des amis et des marchands.

Les enfants et les petits-enfants de Monsieur Dormy n'aiment pas du tout ces promenades. Ils trouvent qu'il est beaucoup trop vieux pour faire encore du vélo. Monsieur Dormy promet alors de toujours prendre l'autobus pour aller en ville.

Un jour en octobre, il fait si beau et si chaud que Mon­sieur Dormy oublie sa promesse. Il prend son vélo et va à la ville. Il fait son marché et bavarde comme d'habitude avec ses amis et les marchands. Mais il est très distrait : il oublie sa bicyclette dans la rue et prend le bus pour rentrer.

Mais, dans l'après-midi, il pense tout à coup à sa bicyclette et prend vite le bus pour aller la chercher. La bicyclette est encore là dans la rue. Monsieur Dormy a beau­coup de chance !

Il est très heureux et il entre dans l'église sur la place pour remercier le bon Dieu : « Merci, mon Dieu. J'aime beaucoup ma bicyclette. C'est un cadeau de ma femme. »

Et il sort de l'église pour prendre sa bicyclette rouge. Mais elle n'est plus là.


LA VIEILLE SIDONIE

La vieille Sidonie est femme de ménage, et elle travaille tous les jours de la semaine. Son mari dit tout le temps :

« Pourquoi est-ce que tu travailles tant ? Ce n'est pas nécessaire. Nous sommes vieux, et nous avons tout ce qu'il nous faut. »

« Toi, peut-être, Laurent, mais pas moi », dit Sidonie. « J'ai vu une jolie bague chez un bijoutier, et je veux absolument l'acheter. Tu sais bien que je n'ai pas de bijoux. »

« Même pour une bague, je ne veux pas que tu travailles tant », dit encore Laurent.

« D'accord. Je ne travaille plus le dimanche, seulement la semaine. »

Sidonie va souvent chez le bijoutier pour regarder la bague. Elle n'est pas grande, mais elle a une très belle perle.

« Je la garde pour vous, Madame », dit le bijoutier.

Après un an et demi, Sidonie a enfin 500 euros, le prix de la bague. Elle est très contente, et elle va vite chez le bijoutier. Elle dit au revoir à son mari et prend le métro. Elle est très fatiguée, et elle s'endort quelques minutes dans le métro. Quand elle se réveille, elle regarde tout de suite dans son sac. Ses 500 euros ne sont plus là. Quel malheur ! Qu'est-ce qu'elle va faire ? Et qu'est-ce qu'elle va dire à Laurent ? Tant de travail pour rien !

En face d'elle, dans le compartiment, il y a une dame. Elle dort aussi. Sidonie pense : « C'est sûrement elle qui a volé mon argent. » Et très vite, elle ouvre le sac de la dame et prend l'argent.

Deux heures plus tard, Sidonie rentre à la maison. « Laurent ! Me voilà ! J'ai acheté la bague. Regarde ! » dit-elle.

« Mais avec quoi as-tu payé cette bague ? » demande son mari. « Ton billet de 500 euros, il est là, sur la table de la cuisine. »


LA VIE D'UN CURÉ

Aujourd'hui, la vie d'un curé n'est pas toujours facile. Surtout parce que les gens ne vont plus beaucoup à l'ég­lise : ils préfèrent regarder la télé, faire du jogging, aller au zoo avec leurs enfants...

C'est le problème du curé de Cavaillon. Il travaille à Cavail-lon depuis trois mois, et tous les dimanches, il attend. Dans la semaine, il comprend : « Les gens travaillent, et ils n'ont pas le temps d'aller à la messe. Mais le dimanche ! Pourquoi ne viennent-ils pas le dimanche ? »

Tous les dimanches, il regarde dans son église : « Alors voyons : combien de personnes aujourd'hui ? 25 ! Mon Dieu, mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire ? »

II est jeune, il est énergique, et il aime Dieu. Les gens de Cavaillon le trouvent sympathique, et pourtant, ils ne vont pas à l'église. Il en a assez, vraiment assez.

Un dimanche, c'est la catastrophe : il y a seulement 18 personnes dans son église. Tout à coup, il a une idée.

- Mes chers amis. Aujourd'hui, les gens ne pensent plus à Dieu, mais moi, je veux qu'ils viennent à l'église. Alors écoutez ce que je vais faire. Si dimanche prochain il y a 200 personnes dans cette église, moi je jure, qu'après la messe, je monte sur le clocher de l'église, que je m'assieds sur la girouette, et que je passe là tout l'après-midi et toute la nuit.

Dans l'église, personne ne parle, mais tout le monde pense :

« Mais il est fou, ce curé ! »

Le dimanche arrive. Le curé attend comme tous les di­manches. Les gens commencent à arriver : 1 personne, 2 per­sonnes, 15 personnes... Les habitués. « Tiens, tiens, il y a plus de monde aujourd'hui. Voilà encore des gens. Merci, mon Dieu, merci, ils viennent. Oh là là, mais l'église est pleine. Il y a beaucoup plus de 200 personnes ici... »

La messe commence. Tout le monde écoute ce curé un peu fou. Est-ce qu'il va monter sur le clocher ?

Cette nuit-là, personne ne dort à Cavaillon. Tout le monde regarde l'église. Et oui ! Il y a un curé sur la girou­ette ! Quel curé !

Et le curé, qu'est-ce qu'il pense ? Le curé, il a froid, il a faim, il a peur : c'est haut un clocher ! Et il se dit : « Brrr... brrr... Comme il fait froid ! Merci, mon Dieu, merci, ils sont venus. Mais j'espère qu'ils vont venir la semaine prochaine et les autres semaines aussi, si je vis encore. Je vous aime, mon Dieu, mais je ne peux pas passer tous mes dimanches ici ! »
LES BILLETS DE LOTERIE

Le père de René a un bureau de tabac dans un petit village de Bretagne. Il vend aussi des billets de loterie, et parfois, il donne des carnets à René pour les vendre. René aime bien le faire, et cela lui donne de l'argent de poche. En général, il vend assez bien, et il pense acheter un nouveau vélo avec l'argent des billets.

Un soir, le téléphone sonne. C'est François, son meilleur ami, qui l'invite à un match de football. René veut bien y aller, et il pense : « Je peux vendre les billets de loterie de­main. Ça peut attendre. » Alors, il accepte l'invitation, et il met le carnet dans le tiroir de la commode, à côté du téléphone.

Quelques jours plus tard, deux jours avant le tirage, le père de René lui demande : « Où est l'argent de ton dernier carnet ? Tu ne me l'as pas donné. »

Alors, René se souvient du carnet qui est toujours dans le tiroir. Qu'est-ce qu'il va faire ? S'il dit à son père qu'il l'a oublié, il va être très fâché. Il y a dix billets de loterie dans le carnet. Ça fait 20 euros. René pense vite. Il donne 20 euros de son argent à son père, qui est très content.

« Tu es vraiment un bon vendeur, René », dit-il à son fils.

René est malheureux : 150 euros, c'est beaucoup pour lui !

Le jour du tirage arrive. Le père de René regarde les numé­ros sortants. Voilà le 1230 : il gagne 1000 euros. Un billet vendu dans son magasin ! C'est formidable ! Il appelle son fils et le lui raconte. « Oh, je suis content, tu sais », dit-il.

Alors, René pense à son carnet. Il va à la commode, et il le sort du tiroir. Il commence à regarder les numéros. Et voilà. Le 1230 est dans son carnet. C'est formidable ! Mais il doit tout raconter à son père. Qu'est-ce qu'il va dire ?

Il met le billet dans sa poche, et il pense à son nouveau vélo et à toutes les autres choses qu'il va acheter. Quelle bonne surprise !


JALOUSE POURQUOI ?

Mardi 20 juin

Premier jour de vacances. Mais mes vacances commen­cent vraiment mal. Monique m'a pris mon petit ami. Et Monique est ma meilleure amie...

Nous avions rendez-vous tous les trois à la piscine, et ils ne sont pas venus. Moi, je suis restée toute seule à la piscine, comme une idiote. J'ai vite compris ! Patrick m'a téléphoné ce soir pour s'excuser : il s'est trompé de piscine ! Mais je ne le crois pas : je sais bien qu'il est resté avec Monique.

Elle a toujours fait beaucoup mieux que moi : elle est beaucoup plus jolie, elle chante mieux, elle est très bonne élève, elle a de beaux cheveux longs et blonds... Moi, je ne suis pas très jolie, je ne sais pas chanter, je ne suis pas très bonne élève, et avec mes cheveux, j'ai l'air d'un balai !

Je suis vraiment très triste. Pour Patrick, ce n'est pas très grave, mais c'est triste de perdre une amie.

Mercredi 21 juin

J'ai vu Patrick dans la rue. Je n'ai rien dit. Je suis sûre qu'il se moque de moi.

Jeudi 22 juin

Monique a téléphoné trois fois aujourd'hui. Maman a ré­pondu. Moi, je ne veux pas lui parler. Elle me téléphone pour­quoi ? Pour m'expliquer ? Mais j'ai compris, malheureusement.

Vendredi 23 juin

J'ai honte. J'ai vraiment honte. Monique a téléphoné aujourd'hui et c'est moi qui ai répondu.



  • Salut. Qu'est-ce que tu fais ce soir ? m'a demandé Monique.

  • Je ne sais pas. Et toi ? Tu sors avec Patrick ?

Avec Patrick ? Mais pourquoi avec Patrick ? Je ne l'ai pas vu depuis longtemps. Je suis restée cinq jours à la maison avec une grippe terrible. Et mardi, le jour de la piscine, je n'ai même pas pu te téléphoner : je n'avais plus de voix !

La pauvre ! Elle a encore 39° de fièvre et elle est au lit depuis cinq jours. Et moi, je ne suis même pas allée la voir. Et pourquoi ? Parce que j'étais jalouse ! J'ai honte.

Et pourtant, Monique, c'est ma meilleure amie.

Je vais me dépécher demain. Je vais lui acheter une boîte de chocolats et aller la voir.

Patrick viendra peut-être avec moi : il l'aime bien, lui aussi, Monique.
LA PISCINE

Marie et Yves sont mariés depuis vingt ans. Ils n'ont pas d'enfants. Yves est directeur d'une société internationale, et il voyage beaucoup. Marie est femme au foyer ; elle s'occupe de la maison. C'est une femme qui fait tout pour son mari.

Yves est très autoritaire, et parfois Marie a peur de lui. Souvent, il lui demande : « Est-ce que tu as lavé mes chemises ? Tu as ciré mes chaussures ? Tu as posté ma lettre ? Tu n'as pas encore coupé l'herbe dans le jardin ? »

De temps en temps, Yves téléphone l'après-midi de son bureau pour dire qu'il ne rentre pas dîner. Il doit aller au restaurant avec des clients. Alors, Marie reste seule à la maison parce qu'elle n'a pas beaucoup d'amis. Elle regarde la télé, ou elle lit des romans.

C'est l'automne. Un matin, au petit déjeuner, Yves dit à sa femme : « N'oublie pas de nettoyer la piscine aujourd'hui et de la couvrir après. Il commence à faire froid maintenant. Ce n'est plus l'été, et il fait nuit très tôt. »

Marie va dans le jardin et commence à nettoyer la piscine. C'est un travail dur, mais elle fait toujours ce que son mari veut. Les heures passent. À midi, elle s'arrête pour déjeu­ner, puis elle continue son travail.

Tout à coup, ça sonne. C'est le téléphone. Marie quitte le jardin pour répondre. C'est Yves, il dit : « Je dîne au restau­rant ce soir. Je rentre tout de suite pour me changer. Mets mon costume bleu et une chemise blanche sur le lit. Je suis pressé. Et ne m'attends pas ce soir ! Je vais probablement rentrer tard. Je sors avec un client important. »

À une heure du matin, Marie se réveille. Elle se rappelle alors qu'elle a oublié de couvrir la piscine. « Tant pis », pense-t-elle. « Je ne me lève pas. Je suis trop fatiguée, et il n'y a pas d'enfants par ici. » Quelques minutes après, elle se rendort.

Le réveil sonne. Il est sept heures du matin. Marie ouvre les yeux. Elle regarde à droite pour voir Yves. Mais il n'est

pas là. Son lit est vide. Il n'y a pas couché. « C'est curieux », pense Marie. « C'est la première fois qu'il ne rentre pas. Où peut-il donc être ? »

Elle se lève, fait sa toilette et va dans la cuisine pour préparer son café au lait. Il est encore trop tôt pour télé­phoner au bureau. Elle met la radio et boit son café.

À huit heures et demie, Marie téléphone au bureau de son mari. Sa secrétaire répond : « Non, Monsieur Clébert n'est pas encore arrivé. Je vais lui dire que vous avez télé­phoné. Au revoir, Madame. »

Marie regarde par la fenêtre. Maintenant, il pleut. « Alors, je ne vais pas dans le jardin pour faire mon travail avec la piscine », se dit-elle.

Le téléphone sonne. Il est maintenant dix heures. C'est la secrétaire dYves. « Monsieur Clébert n'est pas encore là, Madame. Est-il malade ? »

Marie réfléchit. « Où est-il alors ? » Elle ne s'inquiète pas encore. Il pleut toujours, et elle est bien à la maison.

Quelqu'un sonne à la porte. Marie va ouvrir. Elle voit devant elle un homme avec un chien. Il a l'air nerveux.

« Excusez-moi, Madame », dit-il, « mais mon chien est parti dans votre jardin et je l'ai cherché. Alors, j'ai vu une chose terrible. Il y a un mort sur le fond de votre piscine. »

LA CHUTE

« Dis donc, Louis, tu veux faire du ski avec moi, cette année ? Au mois d'avril, c'est moins cher. Qu'est-ce que tu en penses ? »

Louis réfléchit, et il répond : « C'est une bonne idée, Henri, je veux bien. J'ai beaucoup travaillé à l'usine et j'ai besoin de vacances. »

Henri et Louis habitent Toulon. Ils ont le même âge, et ils s'intéressent aux mêmes choses. Ils sont très sportifs et passent souvent leurs vacances ensemble.

Ils partent donc pour Chamonix au début d'avril. Le prin­temps est déjà arrivé à Toulon, mais comme Henri et Louis préfèrent l'hiver, ils sont contents de partir. Ils ont trouvé une chambre dans un petit hôtel où Madame Rosé, la patronne, les connaît bien.

Les premiers jours, les deux garçons skient avec les autres touristes, mais au bout de quelque temps, Louis dit à Henri :

« Aujourd'hui, j'ai envie de skier un peu hors piste. Tu veux venir ? Il ny a pas de queues, et pas de touristes. D'accord ? »

Au début, tout va bien. La neige est bonne, et ils skient très vite. Mais tout à coup, ils voient un ravin. Hélas, c'est trop tard. Ils tombent, et tout devient noir.

Henri se réveille le premier. D'abord, il ne sait pas où il est et il a terriblement mal partout. Il ne peut presque pas bouger, mais il peut voir son ami. Louis a les yeux fermés. « Est-ce qu'il vit, ou est-ce qu'il est mort ? Qu'est-ce qu'il peut faire ? Rien. Personne ne sait où ils sont. En plus, il n'y a plus de soleil, il neige un peu, et il commence à faire très froid. S'ils passent la nuit ici, ils vont probablement mourir. »

« Quelle bêtise de skier hors piste », pense Henri. Louis ouvre les yeux. Il a mal, lui aussi, mais il peut quand même bouger un peu. Ils attendent la fin tous les deux. Ils savent qu'ils ne peuvent pas rester comme ça longtemps. Est-ce que Madame Rosé a remarqué qu'ils ne sont pas rentrés ? Est-ce qu'elle a alerté une équipe de sauvetage ? Est-ce qu'on les recherche ?

Finalement, les deux jeunes gens ferment les yeux. Une heure après, environ, ils sont réveillés par un bruit énorme. Ils regardent vers le ciel et voient un hélicoptère qui vole au-dessus d'eux.

Henri essaie de lever la main, mais il ne peut pas la lever assez haut. Il crie à Louis : « Essaie de lever le bras, si tu peux. C'est très important. C'est notre seule chance. » Louis lève le bras droit, mais personne ne le voit. Il est presque couvert de neige. L'hélicoptère tourne encore un peu, et puis il repart. Henri et Louis pleurent. Cette fois-ci, ils comprennent que tout est fini.

Ils entendent encore le bruit de l'hélicoptère. Il revient. Henri crie : « Lève le bras, Louis. Ils nous verront peut-être, cette fois. »

Oui, cette fois-ci, quelqu'un les voit et l'hélicoptère des­cend. Henri et Louis vont être sauvés. Pourtant ils ne savent pas encore s'ils peuvent retourner à une vie normale. À ce moment-là, cela ne compte pas. Le plus important pour eux, c'est de quitter ce ravin. Le reste va s'arranger. Peut-être.


LA VÉRITÉ

Sophie est célibataire. Elle travaille à l'hôpital de la ville comme secrétaire médicale. Ses collègues et les malades l'aiment beaucoup parce qu'elle est très bien, et parce qu'elle est toujours de bonne humeur. Tous les jours à midi elle déjeune avec Pascale, sa meilleure amie.

Un jour, au déjeuner, Pascale dit à Sophie : « Tu n'as pas bonne mine. Ça ne va pas ? Tu as l'air fatiguée, et tu es très pâle. » « Oh, ce n'est rien », répond Sophie. « C'est seulement que je dors mal. » « Ah, je comprends », continue Pascale, « mais cela n'est pas bien du tout. Tu devrais parler au docteur Martinage. Il peut te donner quelque chose pour dormir. »

Sophie va donc voir le docteur Martinage. Quand il a fait tous les tests, il lui dit enfin : « Mademoiselle, vous voulez savoir la vérité ? Vous êtes si jeune et pleine de vie que cela me fait de la peine. » Sophie répond qu'elle veut tout savoir, et alors le docteur lui dit qu'elle souffre d'une maladie mortelle, et qu'il n'y a rien à faire. Il lui reste à peu près six mois à vivre.

La pauvre Sophie rentre à la maison affolée. La nuit elle ne peut pas dormir du tout. Elle réfléchit : « Qu'est-ce qu'elle va faire ces derniers mois de sa vie ? Il faut bien faire quelque chose. Oui, elle va vendre la plupart de ses meubles, son collier de perles, sa belle bague de diamant et dépenser tout son petit capital pour faire un long voyage intéressant. Avec qui ? Ses parents sont vieux, et elle n'a pas de fiancé. Avec Pascale ? Oui, elle va inviter Pascale. C'est beaucoup plus amusant de voyager avec quelqu'un. »

Pascale accepte l'invitation, et les deux femmes partent. Elles prennent l'avion pour Rome, et elles font le tour de l'Italie, et ensuite elles vont en Autriche, en Suisse, en Scandi­navie et en Hollande. Elles partent au mois de mai, et elles ne rentrent qu'en octobre. Sophie et Pascale sont contentes de leur voyage. Elles ont beaucoup vu, elles ont visité de belles villes, elles ont bien mangé et elles ont fait beaucoup de choses. Sophie a essayé de ne pas trop penser à sa mala­die. Elle trouve qu'elle va mieux, et elle dort bien aussi.

Le lendemain de leur retour, Sophie va voir le médecin. Le docteur Martinage la regarde longtemps, et puis il lui dit :

« Mademoiselle, vous avez très bonne mine après votre voyage. » « Oui, docteur », dit Sophie. « J'ai passé un temps merveilleux avec une amie. J'ai dépensé tout mon petit capital, mais tant pis. Pour moi, ces derniers mois de ma vie ont été très heureux. »

Le docteur a l'air très gêné, et après un long silence il dit à Sophie : « Mademoiselle, j'ai quelque chose à vous dire. Je me suis trompé de patiente. Vous allez très bien, et vous avez sans doute une longue vie devant vous. »
LE MESSAGE

Henri Delfau va à la discothèque presque tous les soirs. Il y va pour s'amuser, voir des amis, parler et danser. C'est un jeune homme sympathique, grand et blond, qui a beaucoup de succès avec les filles.

Un vendredi soir, il y voit Adrienne. Elle est là pour la première fois, et Henri l'invite à danser. Adrienne danse très bien, et quand la musique s'arrête, Henri lui demande si elle veut encore danser.


  • Oui, je veux bien, répond-elle, mais après, je dois rentrer. J'habite chez ma tante, et je ne veux pas rentrer trop tard.

  • Tu restes ici à Dijon longtemps ? demande Henri.

  • Non, je vais rentrer chez moi dans une semaine. Je suis de Nice et je vais commencer à travailler dans le magasin de mon père.

Le lendemain, Henri et Adrienne se retrouvent à la discothèque. Ils dansent ensemble tout le temps, et ensuite ils se promènent dans la ville.

  • Qu'est-ce que tu fais demain ? demande Henri.

  • Le matin, je vais en ville avec ma tante, mais l'après-midi, je suis libre, répond Adrienne.

  • Alors, on va au cinéma, dit Henri. Je peux venir te chercher à quatre heures.

Les jours passent vite. Adrienne doit partir vendredi soir, et jeudi soir, Henri l'invite chez lui. Ses parents sont là pour le dîner, mais après, ils sortent. Adrienne regarde l'appartement. Il est très beau, et il y a beaucoup de belles choses, mais quel désordre ! Sur une chaise du salon, par exemple, il y a un pantalon, et sur la grande table au milieu, il y a de vieux journaux, des verres et des papiers.

Henri va dans la cuisine pour préparer le café. Adrienne reste seule dans le salon. Sur la commode, elle voit de jolies choses. Adrienne va les regarder de près. Elle voit une très jolie petite boîte. Elle la prend dans sa main et l'ouvre. Il y a une bague en or dedans.

Adrienne entend venir Henri. Très vite, elle met la boîte dans sa poche et s'assied dans un fauteuil. Elle a déjà volé plusieurs fois. Elle ne sait pas pourquoi elle le fait. Elle n'a besoin de rien, mais elle ne peut pas résister. C'est comme une maladie.

Henri apporte le café. Il ne voit rien. Adrienne parle tout le temps. Elle est nerveuse. Elle a très peur : si Henri remarque quelque chose !

Le vendredi soir, Henri va avec Adrienne à la gare. Elle promet de lui écrire. Le jeune homme est très triste quand le train part.

Les jours passent. Henri voit venir le facteur chaque matin, mais il n'y a rien pour lui. Alors, il écrit une lettre lui-même à Adrienne, mais elle ne répond pas. Il téléphone aussi, mais la mère d'Adrienne dit toujours qu'elle n'est pas là. Il comprend que la jeune fille ne veut plus le voir.

Après quelque temps, la mère d'Henri voit que la petite boîte n'est plus sur la commode. Elle cherche partout, sans résultat. La boîte n'est plus là.

- Ça me fait beaucoup de peine ! dit-elle. J'avais ma jolie bague en or dedans, une bague magnifique que mon grand-père avait achetée en Inde...

Bien des années plus tard, Henri fait un voyage en charter aux Iles Canaries. Le dernier jour de ses vacances, l'agence de voyages organise une petite réception à l'hôtel pour ses clients. Henri se sent seul, et il pense partir le plus vite possible. Mais alors, il voit Adrienne. Elle est avec un homme très élégant. Henri va leur parler :

- Bonsoir, Adrienne, dit-il. Quelle chance de te revoir ici après toutes ces années. Tu n'as pas changé du tout.

Adrienne le regarde. Elle ne le reconnaît pas. Mais, quand elle comprend que c'est Henri, elle pâlit. Elle tient un petit sandwich dans sa main droite, et sur son petit doigt, Henri voit la bague de sa mère.

- Henri, je te présente mon chef, Albert Chapel, dit Adrienne.

Elle regarde Henri avec des yeux très tristes. Henri comprend pourquoi. Il s'excuse et il dit qu'il doit partir : c'est son dernier jour ici, et son avion pour Marseille part dans quelques heures

Henri monte dans sa chambre faire sa valise. Ensuite, il va donner sa clé à la réception.

- Il y a une lettre pour vous, monsieur, dit le portier. Henri regarde la lettre, étonné, et il la met dans sa serviette sans l'ouvrir. Il n'a pas beaucoup de temps, et il saute aussitôt dans le bus pour l'aéroport...

L'avion est en route pour Marseille. Il a une place près de la fenêtre. Il pense à Adrienne. Soudain, il se souvient de la lettre dans sa serviette. Il la sort, et il l'ouvre. Dedans il y a la bague et un message. Il le lit une fois, deux fois, et puis il le remet dans sa serviette. Il sourit. Adrienne lui a donc finalement écrit !


L'ANNIVERSAIRE

Monsieur Duflou habite seul dans un petit appartement à Bordeaux, depuis que sa femme est morte. Marianne, sa fille, est mariée à Lille. Monsieur Duflou n'aime plus voyager et Marianne ne vient pas souvent le voir. Elle est professeur d'anglais, et pendant les vacances, elle et Jules, son mari, vont toujours en Angleterre.

Dans quelques semaines, Monsieur Duflou va avoir quatre-vingts ans, et cette année, il veut fêter son anni­versaire. Il va inviter Marianne et Jules, naturellement, mais aussi quelques amis. Comme il n'a pas le téléphone, il va leur écrire des cartes d'invitation. « II y a de si belles cartes dans la boutique, au coin de la rue », pense-t-il, « et pour les timbres, je vais au bureau de poste. Comme ça, je me promène un peu. »

Le vieil homme met son chapeau et sort. Il achète dix cartes d'invitation. Ensuite, il va au bureau de poste pour les timbres.

Monsieur Duflou est de bonne humeur et rentre chez lui pour écrire les cartes. Il est sûr que ses amis vont venir : quand on est vieux, il n'y a plus beaucoup de fêtes. « C'est dommage que Marianne et Jules habitent si loin de moi », pense-t-il. « J'espère qu'ils vont venir pour mon anniversaire. Ils ne viennent pas souvent. Ils ont toujours autre chose à faire, mais pour mes quatre-vingts ans, il ne peuvent pas dire non. C'est un samedi, le jour où ils ne travaillent pas. »

Son anniversaire est le 10 mai, dans trois semaines exactement. Il a bien le temps de tout préparer. Il va deman­der à Monsieur et Madame Moulin de l'aider. Monsieur Moulin, le concierge, fait très bien la cuisine, et sa femme peut servir à table.

Monsieur Duflou est très occupé pendant les trois semaines avant son anniversaire. Il prépare le menu, il achète un nouveau costume et beaucoup d'autres choses. Il ne veut pas de cadeaux, il veut seulement passer une belle soirée avec sa fille, son beau-fils et ses amis.

Le jour de l'anniversaire arrive. Monsieur Duflou se réveille de bonne heure. Il ne peut plus dormir. Il fait déjà jour, et il entend les oiseaux qui chantent. Le soleil brille. C'est un beau jour de printemps.

Le vieil homme se lève, s'habille et fait le tour de l'apparte­ment. La table est déjà prête, il y a des fleurs dans tous les vases, et la chambre d'amis est préparée pour Marianne et Jules.

L'après-midi passe lentement. Les Moulin travaillent dans la cuisine, et Monsieur Duflou attend dans le salon. Quatre heures sonnent, cinq heures sonnent et six heures sonnent. « C'est bizarre », pense Monsieur Duflou, « pour­quoi Marianne et Jules ne sont-ils pas encore arrivés ? J'espère qu'ils n'ont pas eu d'accident. »

Le dîner est fixé pour huit heures, et à neuf heures, Mon­sieur Duflou attend toujours. Personne n'est encore arrivé. Les Moulin attendent eux aussi, dans la cuisine. Tout est prêt. Pouquoi les invités ne viennent-ils pas ?

À neuf heures et demie, les Moulin sortent de la cuisine pour demander à Monsieur Duflou ce qu'il faut faire. Il est dans le grand fauteuil jaune. Il dort. « Laissons-le dormir et reve­nons demain matin. Nous avons la clé », dit Monsieur Moulin. « Oui, tu as raison », dit sa femme. « Revenons demain matin. »

Le lendemain matin, les Moulin reviennent. Monsieur Duflou dort toujours dans son fauteuil. Ils desservent la table, et ils remettent les assiettes et les verres dans le placard.

Tout à coup, Monsieur Duflou se réveille. D'abord, il ne sait pas bien où il est, et il a très mal à la tête. Puis, il voit Madame Moulin et il lui dit : « Vous pouvez aller chercher de l'aspirine dans le tiroir de ma table de nuit, s'il vous plaît, Madame Moulin ? »

Madame Moulin va dans sa chambre, ouvre le tiroir pour chercher de l'aspirine, et que voit-elle ? Dix enveloppes avec les noms et les adresses des invités.
LOUISE

« Écoute, Raoul, je crois que tu ne veux pas mon bon­heur. » Louise me regarde avec ses yeux bleus et innocents. Nous sommes dans son salon, et nous attendons la visite de Tom Briand, son futur mari.

« Tu sais bien que je t'aime beaucoup, Louise, mais je ne te comprends pas. Tu me dis toujours que tu as le cœur faible et que tu vas bientôt mourir. Et maintenant, tu me dis que tu vas te marier ! »

« Oui, ce n'est peut-être pas raisonnable », dit Louise. « Tom sait tout, mais il veut absolument vivre avec moi, même pour très peu de temps. »

Louise et Tom se marient. Louise est très pâle, mais très belle dans sa robe blanche. Ils ont trouvé un appartement à Paris, et ils sont très heureux.

Tom est un sportif. Il aime les longues promenades à cheval dans le Bois de Boulogne, mais Louise lui dit tou­jours : « Je ne peux pas venir avec toi : je suis trop fatiguée. »

Chaque fois que Tom va jouer au golf, Louise a une petite attaque, et son mari ne peut pas sortir. Quand il va faire une partie de tennis, c'est la même chose : Louise est malade.

Un jour, Tom ne revient pas du Bois de Boulogne. Il est tombé de son cheval, et il est mort.

Louise est très malheureuse, mais elle n'est pas seule. Elle a sa fille, Madeleine, qui a cinq ans. Elle gâte sa fille énormément, mais elle lui dit toujours : « Ma petite Made­leine, tu n'as plus de papa, et ta maman ne va pas vivre longtemps ! »

Louise se remarie quelques années après. Son second mari est officier. Ils ne sont pas très heureux, et le mari de Louise est presque content de partir quand la guerre commence, deux ans après leur mariage.

Trois mois après, il est tué à la guerre, et Louise est seule pour la deuxième fois.

« Maintenant, je suis sûre que je vais bientôt mourir », me dit-elle. « Qu'est-ce que ma fille va devenir sans moi ? » Naturellement, Louise ne meurt pas. Après la guerre, elle passe son temps entre Paris et la Côte d'Azur. Made­leine est toujours avec sa mère, et pendant les vacances, elles habitent dans les hôtels les plus chers, où Louise danse toutes les nuits.

Madeleine grandit, et un jour, elle dit à sa mère : « Je vais me marier avec Robert Lavigne que tu connais déjà. »

« Je suis très contente », dit Louise, « il est très sympa­thique. Mais vous ne pouvez pas attendre un peu ? Je ne suis pas bien en ce moment. »

Le même jour, je vois Madeleine et Robert dans un café. Ils sont très tristes, et ils me racontent leur problème. Je me fâche, et je dis que je vais tout faire pour les aider.

Je vais voir Louise. Je la trouve dans sa chambre. Elle est un peu pâle, comme toujours. « Oh, tu sais, Raoul », me dit-elle, « ils peuvent bien se marier, mais je sais que je vais bien­tôt mourir. Je demande seulement qu'ils attendent un peu. »

« Louise, dis-je, je te connais assez bien maintenant. Tu dis toujours que tu vas mourir, mais deux maris sont déjà morts avant toi. Je suis sûr que tu vas vivre encore longtemps. »

« Bon, dit Louise. Ils peuvent se marier, et je vais organiser leur mariage. Mais ils vont le regretter. Tu vas voir. »

Le jour du mariage arrive. Tout est préparé : l'église, le restaurant... À dix heures du matin, une heure avant la cérémonie, Louise a une attaque et elle meurt.
LE WAGON CULINAIRE

Madame Dupont va partir en vacances. Elle a fait des économies pour faire ce voyage en Suisse Allemande. Elle écrit donc à une petite auberge pour réserver une chambre. Elle n'est plus très jeune, et elle dit à la fin de sa lettre qu'elle désire une chambre près du W.C.

Comme le patron de l'auberge ne parle pas très bien français, il va chez son ami l'instituteur et lui demande : « Veux-tu bien m'aider à traduire cette lettre ? Je ne com­prends pas le mot W.C. »

L'instituteur réfléchit longtemps et finalement, il dit :

« Mais elle est comme moi, cette dame ! Elle aime la musique et la bonne cuisine. Elle pense naturellement à notre vieux restaurant, « le Wagon Culinaire », où on donne des concerts en été. »

Le patron remercie l'instituteur et il lui demande en même temps, d'écrire psour lui à Madame Dupont.



Chère Madame,

Je vous ai réservé une chambre près du W.C., comme vous l'avez demandé. R est situé à un kilomètre de l'auberge, dans un jardin, près de la gare. Si vous trouvez que c'est loin nous pouvons vous y conduire.

Dans le W.C., il y a de la place pour cent personnes et il est ouvert tous les jours en été, sauf le lundi. Je vous re­commande d'y arriver de bonne heure pour avoir une bonne place. Le local est très vieux, mais on entend bien partout, même les petits sons.

Je peux vous dire aussi que notre fille a rencontré son mari la première fois au W. C.. Malheureusement, ma femme ne va pas très bien et elle ne peut pas y aller régulièrement.

Je vais essayer, chère Madame, de vous réserver une place au W.C., si vous le voulez. Je vous recommande aussi

d'apporter votre appareil de photo, car le W.C. est très beau, surtout le soir avec les bougies et toutes les fleurs.

Recevez, chère Madame, mes salutations distinguées

Hans Schmidt, Patron de l'Auberge Félix
LE BIJOUTIER

Monsieur Berger est bijoutier. Il a une boutique, Avenue des Ternes, à Paris. Pendant l'été, il y a beaucoup de touristes, français et étrangers, qui viennent lui acheter des bijoux.

Un jour, un Américain entre dans sa boutique. Il cherche un bracelet pour sa femme. Monsieur Berger lui montre alors tous ses bracelets. L'Américain choisit un bracelet en or, et le bijoutier le met dans une jolie boîte. L'Américain paye et se prépare à partir. Mais il s'arrête devant la porte et dit : « Avant de partir, monsieur, je veux voir vos colliers aussi. Ma femme va bientôt avoir cinquante ans, et je sais qu'elle aime beaucoup les colliers de perles. Est-ce que vous pouvez me montrer ce que vous avez, s'il vous plaît ? »

« Très bien, monsieur », répond le bijoutier, « suivez-moi dans la pièce derrière la boutique et je vais vous montrer mes bijoux de perles. » L'Américain suit Monsieur Berger. « Vous savez, monsieur », dit le bijoutier, « je suis spécialisé dans les perles, et vous avez devant vous un très grand choix. »

L'Américain regarde les colliers un bon moment. Monsieur Berger le trouve très sympathique, et il est fier de montrer ses bijoux. Le client examine les colliers avec grand intérêt, et il dit finalement qu'il va revenir avec sa femme.

Le lendemain, Monsieur Berger attend son client toute la journée, mais il ne vient pas. Quelques jours plus tard, l'Amé­ricain téléphone pour dire qu'il doit partir en Normandie avec sa femme. Leur ami, Mr Morris, va venir à leur place le soir-même pour choisir un collier. « Malheureusement, Mr Morris ne peut pas venir avant huit heures du soir. Est-ce que vous pouvez l'attendre un peu, monsieur ? » Monsieur Berger dit que ce n'est pas un problème, et à sept heures, quand il a fermé sa boutique, il attend son client.

À huit heures, Mr Morris sonne à la porte. Les deux hommes vont tout de suite regarder les colliers. Mr Morris

est très intéressé et Monsieur Berger est très content. Tout à coup, Mr Morris sort un revolver de sa poche. Il dit au bi­joutier de s'asseoir sur une chaise. Ensuite, il lui met un bâillon sur la bouche et il lui attache les bras derrière le dos de la chaise. Puis, il prend tous les bijoux, il les met dans sa serviette et il sort dans la rue.

Monsieur Berger ne comprend rien : Mr Morris était donc un gangster de première classe ! « Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? » pense le pauvre bijoutier.

Avec beaucoup de difficultés, il réussit après un moment à se lever, mais il tombe en avant. Heureusement, le bouton d'alarme n'est pas loin, et Monsieur Berger sonne avec son front. La police arrive dix minutes après. Le bijoutier peut alors donner le signalement de Mr Morris et de l'Américain.

Les jours passent et les semaines aussi, mais la police ne trouve rien. Au mois d'août, le bijoutier ferme sa boutique et va à Deauville. Il a une petite maison où il passe toujours ses vacances. Un jour, il lit dans le journal qu'il y a beaucoup de pirates de la route cet été-là. Chaque jour, il y a des articles différents qui parlent de cela, et Monsieur Berger les lit avec intérêt.

Un soir, il se met dans le jardin avec le journal. Il lit un article qui l'intéresse beaucoup.



LES PIRATES DE LA ROUTE

« Des pirates » ont attaqué à quelques kilomètres de Paris une voiture en route pour Rouen. La voiture était arrêtée sur un parking. Les deux automobilistes voulaient dormir un peu. Alors, trois hommes sont arrivés. Ils ont tiré les automobilistes de leur voiture, et ils ont sauté sur eux. Les bandits ont volé leurs portefeuilles, mais ils sont vite partis quand les gen­darmes sont arrivés.

Les gendarmes ont trouvé les automobilistes à côté de la voiture. Et, dans la voiture, ils ont trouvé une valise pleine de bijoux de perles.

Les deux automobilistes sont à l'hôpital, et la police n'a pas encore pu les interroger. On sait qu'ils sont de nationalité américaine. On n'a pas encore retrouvé « les pirates ».

Monsieur Berger ferme le journal. H sait exactement ce qu'il va faire, et il prend le téléphone.
VOIR LE FUTUR

Nous voilà devant la porte de Madame Poiret, Caroline et moi. Nous laissons nos vélos. Nous sommes très nerveuses.



  • Anne, j'ai très peur, viens, nous partons, je ne veux plus aller chez cette voyante.

  • Mais ce n'est pas possible, Caroline. C'est toi qui as téléphoné. C'est Alain qui t'a donné son numéro de téléphone.

  • Oui, c'est vrai, j'ai téléphoné. Mais c'est ton idée. Tu m'as dit : « Je veux connaître mon futur, et je veux savoir si tout est fini entre Marc et moi... »

  • Tais-toi ! Regarde : Madame Poiret ouvre la porte.

  • Entrez, mesdemoiselles, entrez.

Madame Poiret est très sympathique. Elle a une robe blanche avec de grandes fleurs de toutes les couleurs. Sa maison est très jolie. Il y a beaucoup de meubles.

Nous entrons dans le salon. Sur la table, il y a une nappe brodée, une bougie verte, et un jeu de cartes.



  • La première reste ici, et l'autre va dans la cuisine pour
    attendre, dit-elle.

  • J'aimerais bien...j'aimerais bien être la première.

  • Si tu veux, dit Caroline, et elle quitte le salon.

J'ai peur. J'ai vraiment très peur. « Qu'est-ce que je fais ici avec cette voyante ? C'est vraiment une idée folle ! »

Mais je me dis aussi : « Pourquoi est-ce que j'ai peur ? Je sais bien que personne ne peut lire le futur dans un jeu de cartes. C'est de la blague... »

Madame Poiret allume la bougie, elle prend le jeu de cartes. Elle me regarde dans les yeux, très calme, très sérieuse.

- Prenez trois cartes ! Avec la main gauche ! C'est fait. Elle regarde les cartes.

- Je vois une rupture dans votre passé. Nous allons voir ce que c'est.

ça c'est incroyable ! La voyante me raconte maintenant l'histoire de ma rupture avec Marc ! Elle continue avec les cartes. Elle ne me regarde pas.

- Tu as bien fait. Ce garçon n'est pas bien pour toi. Je vois dans les cartes qu'il boit. C'est dommage. C'est un gentil garçon.

C'est vrai. C'est si vrai.

- Tu l'aimes encore, mais tu vas rencontrer un autre garçon. Il est très bien. Il travaille avec toi.

Stéphane ? Oui, peut-être... Je vais au cinéma avec lui, demain. Ensuite, elle me dit de petites choses : « Tu vas réparer ta chambre, tu vas avoir un chat ... » Elle me dit aussi que j'aurai un mari et deux enfants.

Et puis tout à coup...

- Ton père aime une autre femme. Tu le sais, et ta mère aussi, n'est-ce pas ?



  • Euh... oui... non... je crois que tout est fini entre eux.

  • Non. Il va partir pour vivre avec cette femme. Pour ta mère, ça va être difficile, très difficile.

Voilà. Je suis dans la cuisine, maintenant. C'est le tour de Caroline. Je pense à Madame Poiret. C'est fantastique ! Comment peut-elle tout savoir sur ma famille et sur moi ?

Je regarde l'heure. Je suis restée trente minutes avec elle. Elle m'a dit beaucoup de choses en trente minutes. Mais est-ce que tout est vrai ? Est-ce que papa va partir ? Est-ce que Stéphane et moi... ?

Caroline entre tout à coup dans la cuisine. Elle est furieuse. Elle est restée cinq minutes seulement avec Madame Poiret.

- Bon, on part, dit-elle.

- Mais...

- Elle a dit... elle a dit qu'elle ne pouvait pas voir mon futur. Mais elle a vu TON futur ! Ce n'est pas une voyante ! Elle ne sait rien ! Nous sortons. Madame Poiret arrive.

- Ah ! Vous avez des vélos, dit-elle.

Elle ferme la bouche, mais je vois qu'elle veut parler. Elle met sa main sur mon épaule et elle me regarde dans les yeux. « Occupe-toi bien de ton amie », dit-elle et elle ferme la porte.

Nous partons. Caroline ne dit rien. Je me sens très bizarre. Caroline est derrière moi.

J'entends le bruit d'une moto derrière nous. Mais il est fou ce garçon sur la moto ? Il va beaucoup trop vite et...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. La moto est passée sur la piste à vélos. J'ai entendu un bruit terrible : la moto a renversé Caroline.

Je cours vers Caroline. Il y a du sang partout.



Caroline est morte et je ne comprends pas que j'ai perdu mon amie. Je comprends maintenant pourquoi Madame Poiret m'a dit : « Occupe-toi bien de ton amie. » Je comprends aussi pourquoi elle n'a pas pu révéler le futur de Caroline.






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