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E. T. Lm 1954-61 de l'origine


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IILe temps de l'école primaire

Retour à l'école


Et je suis de retour à l'école, avec  un retard  scolaire d'un an. Nous sommes en Lorraine où la séparation de l'église et de l'état  est particulière comme en Alsace d'ailleurs.

C'est le résultat des frasques de  Popoléon 3 ; le numéro 1 nous a donné le code civil (Number One à l'île Maurice est un rhum arrangé), le numéro 2 rien si ce n'est des rêves de romancier, et ce numéro 3 nous a donné des défaites, à  force de vouloir se prendre pour le numéro un.

Donc mon école est une école protestante et, à quelques centaines de mètres, on trouve, devinez quoi : L'école catho, vous avez gagné le droit de prier.

Cette école  primaire comptait 3 classes, avec deux instituteurs et une institutrice. Les classes étaient mixtes (Filles et Garçons et non pas Calottes et Parpaillots) alors qu'à côté il y avait l'école des filles et l'école des garçons ; c'est bien  fait pour eux les calotins, il va falloir qu'on organise une bataille sur la place, nous avons les filles pour ramasser les pierres.

L'hiver nous allons en classe en culotte courte (un short, il faut tout angliciser aujourd'hui) et chaussettes montantes et cela même par ­30°C ou en culotte de golf (comme Tintin); les filles ne s'habillaient qu'en robe, les pantalons étaient réservés aux garçons qui avaient fait leur confirmation protestante.

Les instituteurs avaient plusieurs classes dans la même  salle ce qui fait que je suivais 3 classes en même temps et, au bout de l'année, j'avais rattrapé mon retard et sautais une classe ; hé oui c'est ça la classe. (Non ! ne  tapez pas, pas sur les chevilles,  Elles sont encore gonflées). Oublions pour le moment l'école primaire qui se déroule en douceur pour mes parents.


La famille s'agrandit.


En 1951, un petit frère Daniel arrive.

 

Pour l'accouchement de ma mère, nous sommes placés dans un orphelinat où un surveillant pédophile, nous tâtait les fesses.

 Notre logement se composait de deux chambres cuisine, les W-C communs à la turque étaient en bas de l'escalier et la salle de bain était aux bains douches municipaux à 3 Km de là. Mais, au-dessus de la porte d'entrée, il était écrit confort moderne eau, électricité, gaz à tous les étages. À nous le baquet et les pots de chambre, l'eau chaude sur la cuisinière, celle qui brûle les doigts, pas ma mère.

Dans le lit avec l'édredon  en plumes, la pluie qui tombe sur le zinc des lucarnes, ce qu'on est bien pour faire la grâce matinée du jeudi.

Le dimanche, pas de grâce matinée, direction le temple  protestant de Montigny pour suivre l'école du dimanche. Mais avant, j'aidais ma mère a faire le Kugelhof, gâteau alsacien avec des fruits confits et des raisins secs, notre repas du dimanche soir avec une soupe et un bol de lait. C'était le seul repos  hebdomadaire de ma  mère. Mon goût pour la cuisine vient de ces moments de tendresse que mon frère et ma sœur m'ont volontiers abandonnés (une corvée en moins).

Le pot à lait en alu pour aller chercher, chez le laitier, notre ration quotidienne de lait frais, il devait bien le mouiller de temps en temps, car ma mère lui trouvait, parfois, un goût d'eau. La casserole réservée pour le lait est sur le feu, nous devons, chacun son tour, la surveiller pour que le lait ne déborde pas. Sinon, gare, le fautif est privé du grand dessert : la crème cuite du lait sur une tartine de pain.

L'économie de fin de guerre.


L'élevage de lapin est pour les temps d'après guerre un petit plus. Mais il demande des efforts; aller chercher de la luzerne le long des talus de la SNCF ou des pissenlits le long des terrains de sport et les chutes de légumes à la fin du marché, nettoyer les cages et faire la chasse aux rats qui arrivent. Mais ça nous faisait quelque repas les jours de fêtes, plus quelques sous lorsque Peaud'lapin   passait. ( « Peaux de lapin, chiffons, ferrailles » criait-il en agitant sa clochette).

Toujours dans le même souci d'économie nous avions à disposition en bas de la maison un petit jardin où poussaient quelques tomates et salades. Nous avions aussi, en allant vers Montigny, un « champ »  où mon père cultivait des pommes de terre, des choux, des carottes. Nous aimions bien y aller car à côté se trouvait un ancien blockhaus où nous jouions. C'était aussi notre réserve en rejets d'acacia qui faisaient de si belles flèches pour nos arcs en noisetier et leurs cordes en câble téléphonique militaire qu'on trouvait dans les bois.


La conservation des légumes pour l'hiver.


Dans le jardin en bas de la maison, mon père creusait une fosse de 0,50m de profondeur. En fond de la fosse, il posait des rondins puis de la paille sur laquelle étaient rangés les carottes et les navets, ces légumes étaient recouverts d'une deuxième couche de paille, puis d'un papier goudronné et enfin de la terre de fouille. Un trou bouchonné avec de la paille permettait l'accès aux légumes. Les pommes de terre étaient stockées dans la cave et ma mère faisait des bocaux de légumes (petits pois) et fruits.

Les haricots verts étaient conservés à la manière suisse : vous prenez du fil et une aiguille (contrairement au proverbe allemand avec un long fil « longue aiguillée est une fille fainéante »). Un par un, vous enfilez les haricots et lorsque le fil est rempli, vous mettez cette guirlande à sécher.

En hiver, faites cuire ces haricots verts et vous m'en direz des nouvelles ! C'est meilleur que ceux en boites métalliques dont j'ai un mauvais souvenir (voir en dessous le temps des enfants de troupe).

Pendant les grandes vacances


 (Y compris la période suivante : enfant de troupe)

La pèche.


Avec mon grand frère Freddy, nous allions à la pèche ; en bas de la rue Lothaire coulait la Seille, un affluent de la Moselle, c'est là que nous allions à la pèche et nous baigner lorsque la pèche était mauvaise. Le meilleur coin était après le pont sur la droite vers l'amont.

Ma mère nous préparait le sandwich (à l'époque le casse croûte qui est bien plus imagé) avec une tranche de foie et les oignons rôtis qui imprégnaient le pain…. un vrai délice !

Le soir nous revenions à la maison, la boîte métallique de bouillon Kub Maggi (la boîte cubique avec un couvercle rond et peinte en jaune et rouge), qui nous servait de vivier, pleine de fritures pour le repas du soir.

De temps en temps ma mère venait nous voir, et je me souviens de ses cris « Un serpent, un serpent ! », alors que je venais d'attraper une anguille.

Catastrophe, déjà à cette époque, l'écologie n'était pas la préoccupation des industriels, nous trouvons, un matin, la Seille avec tous « nos poissons » le ventre à l'air, la fabrique de cuvettes en plastiques avait vidé ses poisons dans le fossé de recueil des eaux de pluies qui se déversait dans notre rivière. Notre petit paradis a été pollué pour 3 ans au moins.

Changement de secteur, nous partons à la pêche le long du canal et de la Moselle. Les fritures d'ablettes étaient prises à la mouche (vivante) et aux fourmis volantes dans le canal près des écluses. Les tanches et les gros gardons étaient péchés dans la Moselle avec des vers de fumier pris discrètement chez un des jardiniers de la rue (ils se faisaient livrer du fumier pour amender leurs terres). Les mouches étaient attrapées vivantes auprès des cages à lapin et à poules de « la colonie »  et conservées dans des boîtes d'allumettes. Mais les meilleures, c' étaient les mouches taons, on les trouvait près des bouses de vaches, c'étaient les plus résistantes au bout de l'hameçon.


Les mirabelles


En Août, vers le 15 du mois, l'épicier de la rue réunissait cinq  à six garçons de la rue. Tout le monde sur le plateau à ridelles de la camionnette, il nous emmenait gauler les mirabelles (nous sommes en Lorraine : pays de la mirabelle). L'épicier louait dans le pays messin des mirabelliers le long des routes et dans des champs. Nous avions un casse-croûte le midi, le droit d'en manger le plus possible, mais on était vite écœuré car à l'époque elles étaient mûres et gorgées de sucre. Le travail consistait à : arrivé sur les lieux, à ramasser les fruits tombés et abîmés, les mettre dans le tonneau (pour faire la goutte) et déployer les bâches autour de l'arbre.

L'épicier montait sur l'échelle, avec le « stock », un gourdin, il frappait les branches pour faire tomber les mirabelles. Ensuite nous ramassions et rangions les fruits dans les cageots en bois mais attention pas les feuilles !. Et  nous recommencions à l'arbre suivant. Le cadeau de la maison était le petit prix fait à ma mère pour l'achat d'un cageot. Les mirabelles, ces fruits savoureux et sucrés, nous faisaient de délicieuses tartes, confitures et bocaux pour l'hiver. Toujours la fin de l'été, avec ma mère nous faisons la cueillette des mûres et le ramassage des champignons du côté des bois où nous trouvions les cordes pour les arcs et aussi des cartouches de fusil et de mitrailleuse mais ça c'est pour les bêtises que nous avons…..Chut ! faut pas le dire.


La bande à Vivi.


Nous étions une bonne bande d'enfants nés à la fin de la guerre. Deux bâtiments formaient « la colonie », le premier, avec 4 entrées et 5 appartements par entrée, fournissait 6 garçons et 6 filles le second avec 3 entrées ne fournissait que 3 garçons et 2 filles. Le chef de bande Vivi pouvait compter sur ses 8 garçons et 8 filles les jours de déclaration de guerre.

 

Dans le quartier entre la rue Saint Pierre et la rue Kellermann du coté de la rue des Roberts il existait une des premières cités «  la cité Manceron » si j'ai bonne mémoire.

Dans cette cité existaient deux bandes d'enfants qui s'occupaient d'eux-mêmes en général. De temps en temps, l'une ou l'autre ou les deux en même temps parfois venaient nous « déclarer la guerre ». 

Drapeau blanc, réunion des chefs de bandes qui fixaient les lieux, dates et les types de combats. À l'épée en bois, aux pierres avec ou sans lance-pierres, à l'arc et aussi celui qu'on attendait tous les ans, avec les trognons de choux pourris des jardiniers de la Sente à My. Il y a bien eût quelques trous à la tête, mais encore plus de punitions, par les parents pour retour puant et pourri ou pour des carreaux cassés.

La sente à My


Ce petit chemin, où l'on se croisait à peine en vélo est devenu je crois un vrai boulevard. S'il avait pu raconter ses souvenirs, il aurait du être classé monument historique. Nous l'appelions aussi le chemin des amoureux  car c'est le long de cette sente que nous avons échangé nos premiers baisers à l'abri du regard des parents et des copains. Les garçons avaient des « Spatz » (moineau) et les filles des « Schneckes » (escargots ou pâtisserie appelée en île de France chinois).

De l'autre coté de la rue Lothaire la sente à My donnait sur des terrains vagues. C'est là que nous avons construit nos cabanes et détruit celles des cités Manceron.

Les cabanes étant sombres, nous avons installé l'éclairage, pour cela nous allions à Montigny les Metz vers la gare de triage où se trouvait la décharge des lanternes des trains à vapeur. Ces lanternes marchaient à l'acétylène qui était fourni  par du carbure de calcium qui, chacun le savait à l'époque, additionné d'eau produisait ce gaz. C'était l'éclairage des marchands sur le marché en hiver. Dans un local séparé, les lanternes étaient préparées pour les convois : elles étaient vidées nettoyées rechargées et rangées. Touchant le dépôt se trouvait le bac de décharge des lanternes où en fouillant bien on arrivait à récupérer des morceaux de carbure.

Ces morceaux placés, additionnés d'eau, dans une boîte vide de café en poudre dont le couvercle était percé avec un clou et avec une allumette nous avions une superbe lampe. L'acétylène a aussi un autre intérêt pour les garnements que nous étions ; comprimé à 3 bars (un pneumatique de voiture est gonflé à environs 2 bars actuellement) à cette pression, il explose. Je garde pour moi la recette, qui nous permettait d'aller à la pèche interdite mais aussi de faire des combats qui heureusement n'ont jamais fait de blessés. Un de la bande, un jour, avait rapporté de la gare de triage, une bonne quantité de carbure et décida de créer un feu de joie. Remplissant une cuvette d'eau et y jetant le carbure, il craqua une première puis une deuxième allumette qui devaient être humides, à la troisième il y eût un gros « wrrrrouf » le retour de flamme (le gaz s'étant accumulé dans la cuvette) et nous ne l'avons pas revu pendant un mois le temps que la peau, les cils et sourcils de sa figure repoussent, il en garda des cicatrices.


 Les ballades à vélo.


Nous n'étions pas bien riches, alors pas question d'acheter des vélos (sauf celui de mon père qui partait travailler avec).

     Avec les copains, nous avons trouvé le truc, la rue Lothaire était séparée au milieu par la ligne de chemin de fer où nous allions couper la luzerne pour les lapins. Dans un coin se trouvait un dépôt de ferrailles qui nous fournissait les vélos en pièces détachées pas tous de la même marque et de la même couleur. À nous  les soins de les remonter, réparer et décorer faire des rustines de pneu avec des morceaux de pneus ; les chambres à air étaient presque constituées de rustines(on faisait la colle avec du benzène et des morceaux de semelle de crêpe).

     La maison à coté de « la colonie » était occupée par un ancien militaire de retour d'Indochine. Prenant sa retraite il avait monté un atelier de réparation de cycles. C'était un mec sympa qui aimait bien sa bande de piafs et nous donnait des conseils, nous prêtait des outils (entre autres la clé pour tendre les rayons et dévoiler les roues). Il a été le premier drame que j'ai connu : s'étant enfoncé un clou dans la plante d'un pied, il est décédé du tétanos.

     Nos vélos avec le frein en rétropédalage (que nous appelions « Torpédo ») nous permettaient d'aller nous balader plus loin. Nous allions nous baigner avec les filles, qui devenaient des jeunes filles, dans un lac près de Talange si je me rappelle bien, enfin un nom en « ange » ; que de doux souvenirs me sont restés.


Le triporteur.


    Un grand de la bande est entré en apprentissage chez l'un des deux boulangers qui se font face à face sur la place de l'école. Pendant ses vacances, il me proposa, pour le remplacer le matin au triporteur. Le triporteur comme dans le film était une caisse avec 3 roues, un pignon fixe et un frein symbolique il fallait freiner en faisant contrepoids en danseuse. Je faisais la livraison des croissants et du pain chez des épiciers dépôt de pain mais aussi et c'était mieux chez des particuliers qui avaient toujours un petit sou à me donner en fin de semaine. Une fois dans une descente, que je ne connaissais pas, le triporteur m'embarqua, je réussis à ne l'arrêter qu'en le couchant sur les pavés.

En arrivant chez le client, il m'a dit devant ma déconfiture que les croissants étaient trop chauds et s'étaient écrasés avec les vibrations des pavés «  merci d'avoir sauvé mon petit emploi ».

 

Départ à 7h00 du matin et retour vers 13h00 après avoir été nourri, payé avec les 2 pains pour la famille (c'était ma fierté de ramener le pain à la maison) et le dimanche avec quelques gâteaux invendus car le lundi c'était fermé.



Je recevais aussi une petite pièce pour la fête de la Mirabelle (les manèges de la foire s'installaient sur la place de l'école).

La sécu


En fin de 3°, j'ai réussi le BEPC (je n'ai pas le certificat d'études primaires), mon premier diplôme scolaire et l'ouverture du chemin vers le bac. Cet examen me permet en seconde, en 1958, de postuler un remplacement à la caisse de sécu de Metz, je suis pris au service des contentieux pour les mois de juillet et d'août c'est ma première paye et ma première participation aux dépenses de la famille. Et aussi, je le sais maintenant, mes premiers trimestres comptant pour la retraite. Le travail consiste à classer les dossiers et les archives avec quelques recherches d'adresses des responsables d'accidents auprès des  divers fichiers de la sécu (maladie, accident du travail) et de la gendarmerie. Je remets ça l'année suivante à Melun mais sans intérêts dans le classement des papiers. Faut trouver autre chose et c'est parti pour les garderies d'enfants à Melun.

Le père


C'est la partie la plus triste, de mon enfance, de mon adolescence, et de ma vie, elle me fait toujours mal. On dit qu'on oublie les mauvais souvenirs, mais je pense que ce sont plutôt ceux qui ne sont pas trop mauvais, car les autres les vraiment mauvais sont trop profondément gravés et ne peuvent s'oublier. Les bavures de la gravure restent coupantes 50 ans après. Mais on apprend à vivre avec sans rien laisser paraître au dehors.

Le père revenait du travail en fin de semaine « bourré au gros rouge » et c'était ce que nous, les enfants, appelions « la scène ». Les reproches injustifiés à ma mère qui avait dit « bonjour » au voisin ou qui avait acheté, parce que c'était moins cher, de la margarine à la place du beurre il fallait tenir jusqu'au reste de la paye. Les baffes et les tournioles que nous recevions ces jours-là pour un oui et non. Les tentatives de suicide de ma mère, les nuits que nous avons passé dehors en attendant qu'il s'écroule dans ses vapeurs d'alcool.

Les enfants qui ont connu ça comprendront « la haine » que j'ai eue et que j'ai toujours envers mon père qui pourtant est décédé depuis 1968. Et encore, moi, j'ai eu la chance d'être aux Enfants de Troupe, absent trois trimestres sur quatre de cet enfer qu'ont connu mes frères, ma sœur et ma mère. Il me fallait l'écrire et je l'ai écrit mais je garderais toujours cette haine et cette douleur au fond de moi.

Ceci explique ma tendance à éviter les affrontements directs. Je préfère partir et recommencer autre chose, autre part; j'ai déjà eu ma dose de « scènes ». Passons à des souvenirs moins tristes.


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