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Deux voyages en ouroud


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Védi - région entourée de montagne
Bientôt Irévan reste derrière nous. Nous avançons vers Daralayaz en passant les terres fertiles de Védibassar que les arméniens appellent la vallée d’Ararat. Les plantations de vignes bien cultivées conformément aux règles de standards d’agriculture attirent mon attention. Mon interlocuteur a dit que ces plantations sont achetées par une compagnie française et l’usine de cognac d’Irévan. Les vignes sont importées de la France. Mais ils n’arrivent pas à produire du cognac qui pourrait concourir avec «Akhtamar», «Ani» et «Ararat» produits à l’époque soviétique.

A la pente des montagnes on voit les ruines des villages abandonnés. Après la déportation des azerbaïdjanais de l’Arménie il y a maintenant veaucoup de villages vidés comme cela.

Nous passons de Védibassar à Daralayaz. La région de Charour-Daralayaz qui était une période sous Nakhitchévan et après sous le Khanat d’Irévan était divisée en deux pour aucune raison en 1920 et Daralayaz avec une surface de 2308 km² était enlevé de l’Azerbaïdjan et était donné à l’Arménie. A la période soviétique à Daralayaz il y avait deux districts administratifs – Yékhégnadzor (Gamishli déré) et Azizbéyov (Pachali jusqu’en 1956 et Vayk depuis 1989).

La cité de Djermoug avec son eau minérale connue est aussi sur les teritoires du district d’Azizbéyov de la région de Daralayaz. La source d’eau minérale de Djermoug qui est la soeur jumelle de la fameuse source d’eau minérale «Isti sou» (l’eau chaude) de Kalbadjar s’appelait auparavant «l’eau thermale de Safoloular» et elle se trouve juste à la pente opposée de la même montagne. Le nom de Safoloular vient du nom d’un monsieur qui s’appelait Safo et qui a fondé ce village avec sa famille.

La majorité des villages azerbaïdjanais de Daralayaz est aussi en ruine. On ne voit que quelques personnes dans les villages azerbaïdjanais que nous traversons. Je ne vois pas ici la population animée que j’ai vue en Azerbaïdjan et en Géorgie.

J’ai plusieurs amis qui sont originaires de Daralayaz. Mais quand je passais par ces terres historiquement turques je ne sais pas pourquoi je me suis rappelé seulement deux noms : professeur Hassan Mirzéyev, savant et pédagogue connu, auteur de la monographie encyclopédique qui s’appelle «La région de Daralayaz de l’Azerbaïdjan d’Ouest» et Aydin Heydarov qui est du village d’Amagou de Daralayaz et que je connais comme un fidèle partisan d’Heydar Aliyev et de YAP (Parti de Nouvel Azerbaïdjan). Daralayaz – pays des grandes montagnes, des vallées étroites, de jolies falaises, des sources naturelles reste derrière et nous avançons vers le col de Zangazour.

La route de 240 km entre Irévan et Sissyan m’a paru très courte. Nous passons le dernier col sur les territoires du district d’Azizbéyov et nous entrons dans les territoires du district de Sissyan. La frontière entre Daralayaz et Sissyan passe par la crête de Zangazour, à une altitude de 2500 mètres. Ici le district d’Azizbéyov (Vayk) est fini et c’est Sissyan, le district de Zangazour qui commence.
La période de fleurs des montagnes
Je fais arrêter la voiture quand nous arrivons sur les territoires de Sissyan et je descends. Partout il n’y a que des fleurs. En général le mois de juin chez nous est bien la période des fleurs. Je monte sur une colline et depuis là j’admire les grandes forêts toutes vertes, les hauts sommets, les vallées profondes.

Cela fait 18 ans que je me préparais à cette visite.

Cela fait 18 ans que je croyais à cette rencontre. J’étais impatient de revoir ces endroits comme tous ceux qui étaient nés et grandis ici et qui gardent un grand amour au fond de leurs coeurs pour ces endroits.

Tout musulman qui a amour pour Allah dans le fond de son coeur a un désir sacré – visiter Kaba, la maison de Allah, le magam (niveau) du Prophète. Pour être honnête je dois dire que j’ai un tel désir, moi aussi. Mais je ne me croyais pas prêt pour aller visiter les endroits saints n’ayant pas pu visiter le village dont j’ai pris le nom comme mon nom de famille, les endroits saints où «flânent» les esprits de mes ancêtres. Je remercie Tanri (Dieu en turc, - A.E, interprète) parce qu’Il m’a permis de revenir aux endroits que j’avais quittés il y a 18 ans et d’y aller en pèlerinage.

J’ai regardé ces terres par les yeux de tous les azerabïdjanais de Sissyan et j’ai transmis les messages de tout le monde à ces endroits. A ce moment j’étais le seul azrbaïdjanais originaire de ces endroits qui avait la possibilité de faire ce pèlerinage dans la Patrie! Oh, Allah à quel niveau il est difficile de se chagriner à la place de tout le monde sans pouvoir partager le malheur!
Il est dur d’être en exil,

Il n’y a personne qui vient en aide

Voulant partager ton malheur

Et ton chagrin.


Je reviens et je prends la voiture. Devant nous on voit Saybali, un village du district de Sissyan qui était habité par les azerbaïdjanais à l’époque jusqu’en 1918. Ce village était fondé par les Kangarli, l’une des tribues fortes et connues des turcs Ogouz et il était toujours le village azerbaïdjanais jusqu’au massacres des azerbaïdjanais par les arméniens en 1918. Au mois d’août 1918 les bandits d’Andrionik avaient dévasté tous les villages azerbaïdjanais de Zangazour y compris Saybali. Plus tard ce village était peuplé par les arméniens et son nom était changé en Sarnakoung.

Nous continuons la route. Nous passerons par dessus du village de Chéki et entrerons dans le centre du district de Sissyan. Le chauffeur est ici pour la première fois et ne connait pas la route. Il se trompe de route et au lieu de tourner vers Sissyan il passe tout droit et suit la route de Gorousse. Je sais que nous ne faisons pas la bonne route, cependant je ne dis rien. Par le vitre de la voiture je regarde autour avidement.

Passant par dessous le village Guizildjag, Arpa tépéci, Bugda tépéci nous arrivons à Gobekdach. Ce sont les pâturages des villages Agdu et Vagadi. Nous passons par les territoires qui appartiennent au village d’Ouroud et s’appellent Utch tapa, Gullu yourd, Bitli boulag. A l’époque ici il y avait des plantations de blé, d’orge et maintenant ici il n’y a rien. A l’époque ici partout il y avait des troupeaux de gros et menu betail. Maintenant il n’y a rien. On dirait qu’avec la déportation des azerbaïdjanais la vie humaine s’est arrêtée ici.

Samvel Nikoyan, mon compagnon de route a prononcé son inquiétude pour le prolongement de la route. A mon tour je dis au chauffeur qu’on va entrer dans les territores de Gorousse et je propose de faire demi-tour bien que je reconnaisse la route qui mène eu centre de Sissyan.

Le chauffeur fait signe de s’arrêter au chaffeur d’une Jeep pour lui demander la route. Apparement les passagers de la Jeep reconnaissent les voitures du Parlement et trois gros arméniens descendent, puis ils s’approchent de notre voiture. Le député arménien qui est avec moi dit que l’un de ces arméniens est l’un de ses amis proches. Il descend de la voiture et ils s’embrassent. Notre chauffeur et les gardes du corps de «Chevrolet-Niva» quittent la voiture pour saluer ces arméniens.

Les vitres de notre BMW sont fermées par les rideaux et les arméniens ne me voient pas. Je ne sorts pas de la voiture pour éviter toute sorte de problèmes dans le désert d’Utchtépé avec les arméniens que je ne connais pas. Je les suis depuis la voiture. Samvel Nikoyan demande à son ami la route de Sissyan et l’autre dit avec étonnement :



  • Vous arrivez à Gorousse ayant laissé Sissyan derrière. Faites un demi-tour et faites 20 km vous arriverez à une station de gaz et là vous tournez à gauche pour aller au centre du district de Sissyan. Samvel remercie son ami et demande:

  • Est-ce que tu vas à Gorousse?

La réponse du gros arménien du Jeep me fait tressaillir tout mon corps, me fait glacer mon coeur je respire avec difficulté :

  • Non, je vais à Karabakh.

Pendant ces derniers 15 ans c’est pour la première fois que j’entends quelqu’un dire «je vais à Karabakh» et c’est celui qui ne doit pas y aller.

Au pied de la montagne Yantépé, sur la route de Gorousse-Sissyan la phrase du gros arménien «je vais à Karabakh» me choque pour la première fois pendant mon voyage en Arménie.

Nous rentrons et suivons la route de Sissyan. Samvel Nikoyan appelle Hovik Azoyan, député de Sissyan et lui demande d’envoyer quelqu’un sur la grande route pour nous accompagner.

Au moment où nous tournons à gauche près de la station de gaz sur la route de Gorousse-Sissyan et nous avançons vers le centre du district, la Lada stationnée au bord de la route démarre et son chauffeur nous fait signe de le suivre.


Le bureau d’Hovik Azoyan
Le centre du district de Sissyan est en très mauvais état. Il n’y a rien qui reste de cette jolie et propre ville sympathique des années de ma jeunesse : les routes sont détruites, les bâtiments construits à l’époque soviétique sont très vieillis et devenus très laids, les rues sont vides, la ville est sale.

Passant par le centre du district nous allons vers le satellite d’Ouz qui est très proche du centre. Ouz est l’un des plus anciens villages azerbaïdjanais de la région qui est fondé par les tribues d’Ouz dont le nom est de la même origine que les noms historiques mentionnés dans l’épopée de « Kitabi-Dédé Gorgoud» : Arouz, Ourouz, Oghouz. En 1918 pendant les massacres des azerbaïdjanais par les bandits d’Andronik le village d’Ouz était complétement détruit et brûlé et une partie de ses habitants étaient tuée, le reste était chassé de leur foyer. Au centre du village d’Ouz la voiture de notre guide s’arrête devant un portail vert et klaxonne. Les grandes portes s’ouvrent nous entrons dans la cour qui est assez vaste : «Jigouli» avant nous et «Chevrolet-Niva» qui nous accompagne dernier nous.

Je suis choqué une deuxième fois quand nous entrons dans la cour du bureau d’Hovik Azoyan et je me gronde d’être venu ici. Il y a un vingtaine de militaires de l’Armée arménienne en uniformes qui se promènent en parlant et en riant dans la cour d’un restaurant pas très grand. Je monte légèrement le rideau et je regarde les gens qui sont dans la cour. Les militaires sont des soldats et des officiers de hauts rangs (des majeurs, des lieutenants-colonels, des colonels). Mon attention est attirée par les mitraillettes «Kalachnikof» que je connais bien depuis mes années scolaires, que les arméniens tiennent aux mains.

Sans doute la majorité de ces militaires sont les participants des combats en Haut Karabakh et sûrement il y en a les uns qui ont tiré sur nos soldats et également il y en a les autres qui ont perdu leurs amis, leurs frères dans des batailles.

Peut être quelqu’un parmi eux a-t-il promis à son ami mort dans ses bras de se venger en tuant le premier azerbaïdjanais turc qu’il rencontrerait?

Peut être y a-t-il un avanturiste parmi eux qui ne laisserait pas échapper la chance de rester dans l’histoire comme un militaire arménien ayant tué un député azerbaïdjanais?

Je fais tourner dans ma tête ces deux-trois questions jusqu’au moment où notre voiture s’arrête au milieu de la cour et je quitte la BMW après Samvel Azoyan.

Hovik Azoyan embrasse Samvel Nikoyan et me salue en langue arménienne. Et je fais la même chosse en leur langue.



  • Comment allez-vous, - dit Azoyan toujours en arménien et je réponds à mon tour en leur langue : « Merci, je vais bien».

  • As-tu reconnu notre invité, - lui demande Samvel.

Hovik me regarde les yeux entrouverts :

  • Non, - dit-il.

Je passe en langue azerbaïdjanaise :

  • Je suis Moussa Gouliyev, du village d’Ouroud, fils d’Issa kishi.

Hovik sursaute de l’étonnement et recule d’un pas :

  • Tu es azerbaïdjanais, si j’ai bien compris?

Il comprend la bêtise de sa question est ajoute tout de suite :

  • Comment as-tu pu venir ici?

Pour que tout le monde, y compris les gens d’Irévan comprennent notre conversation je parle en russe :

  • Je suis député de l’Azerbaïdjan et je suis venu à Irévan pour partiicper dans une conférence.

J’ai demandé à mes collegues arméniens de m’aider à visiter mon village Ouroud où je suis né et j’ai grandi. Je les remercie d’avoir organisé cette visite. Voilà ce que je pouvais dire jusqu’ici, la suite dépend de toi.

Hovik ne pouvant pas toujours cacher son étonnement me demande en azerbaïdjanais :



  • De quelle famille es-tu à Ouroud ?

  • Je suis fils d’Issa Goulyev.

  • Est-ce bien le comptable Issa ? (il parle arménien)

  • Oui.

  • Sais-tu que nos frères étaient des amis ?

  • Je sais.

Réflechissant un peu, Hovik se tourne vers le vieux de 70-75 ans, gros, de haute taille et qui se tient debout pas très loin de nous.

  • Kolyadjan, viens ici.

Le vieux s’approche de nous et nous salue en leur langue. Hovik dit :

  • Kolya ce garçon est d’Ouroud, c’est le fils du frère d’Ajdar, ton ami.

A la différence de son frère Hovik, Kolya Azoyan, le frère aîné ne s’est pas étonné d’avoir vu un azerbaïdjanais venu ici et il m’a dit sans s’être intéressé comment j’étais venu ici :

  • Probablement tu es le fils d’Issa.

  • Oui.

  • Comment va Ajdar ?

  • Il va bien.

  • Si je ne me trompe pas il a deux fils ?

  • C’est ça.

(A ce moment Samvel prend Hovik par le bras et il l’éloigne en lui chuchotant quelque chose à son oreille. Sûrement il lui transmettait l’instruction des autorités concernant l’organisation de ma visite ici.)

Azoyan le grand se tait un petit moment et il reprend après :



  • Ajdar et moi nous étions amis depuis 1956 jusqu’à cette guerre. A cette période Issa était président du kolkhoz. Nous construisions un magasin à Ouroud. Ajdar était chef d’équipe et moi j’étais chef de chantier. Nous étions des amis très proches. Nous avions passé des jours intéressants à Yérévan, à Ouroud, à Bakou, à Vagadi.

Je demande à Kolya :

  • Tu ne t’es pas étonné de me voir ici, n’est-ce pas ?

  • Vous avez raison. Pourquoi dois-je m’étonner ? Je savais que vous reviendriez un jour.

Maintenant c’est toi qui es venu, après les autres viendront, tôt ou tard, un jour cette guerre doit terminer.

J’ecoute Kolya Azoyan qui parle doucement, sans émotion et en même temps je me demande quelle pourrait être la réaction de ce vieux si je lui dis que le fils de son ami de jeunesse est lieutenant-colonel du service de contre-espionnage et vétéran de la guerre.

Mais je n’ai rien dit à Kolya, parce qu’à ce moment ma situiation émotionnelle m’inquiétait plus que celle de Kolya.

C’est pourquoi je n’ai rien dit à ce propos à Kolya Azoyan et jusqu’aujourd’hui il ne sait pas de quoi s’occupe le fils ainé d’Ajdar Goulyev, son ami de jeunesse. Mais j’ai appris qu’Hovik Azoyan, le frère cadet et député de ce vieux calme qui a l’air un peu ascétique était en 1990-1995 commandant de combat et il est maintenant lieutenant-colonel en retraite et Vasensi Asoyan, son deuxième frère cadet est adjoint chef de l’Etat Majeur du Ministère de la Défense de l’Arménie, il est général commandant. Et le fils de l’un des frères est mort dans une bataille en 1992 à Goubadli.

Hovik s’approche de nous ayant terminé sa conversation avec Samvel.


  • Il est temps de déjeuner, allons déjeuner et puis on ira visiter le village.

  • Non, dis-je, cela serait mieux si on va visiter maintenant le village et après on pourrait aller manger.

Hovik n’insiste pas :

  • D’accord, dans ce cas-là nos amis qui sont venus de Yérévan restent ici, ils se reposent et tu viens avec moi dans ma voiture.

De nouveau je proteste :

  • Ne laissons pas Samvel seul ici et les officiers qui sont venus dans «Niva» remplissent leur mission c’est pourquoi il faut qu’ils nous suivent dans leur voiture. (En tout cas il serait plus risqué de voyager avec un dachnak qui avait été commandant pendant la guerre et dont le neveu était tué par nos soldats dans une bataille et voilà pourquoi il me fallait ne pas m’éloiner trop des gens qui étaient responsables de ma sécurité).

Hovik prend sa place derrière le volant de la Jeep Prado et dit à Samvel d’aller devant avec lui et il me propose d’aller derrière.

Mais je proteste de nouveau et dis :



  • Puis-je aller devant ?

Novik regarde Samvel avec hésitation, tandis que Samvel s’asseoit derrière sans rien dire. Je veux m’asseoir devant pour pouvoir regarder à mon aise la partie de la Patrie de Sissyan jusqu’à Ouroud et encore je veux obtenir l’accord d’Hovik pour filmer en faisant chemin.

Quand je prends la voiture Hovik remarque la petite caméra que je tiens dans la main et dit :



  • Jette-la dans le bagage.

Mettre la caméra dans le bagage voulait dire de ne rien filmer juqu’à ma maison. Je me suis rappelé les mots d’un sage dont j’ai oublié le nom : «Celui qui lutte, peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu.»

Pour ne pas perdre définitivement la chance de filmer je mets la caméra dans son étui et je la jette sous mes pieds d’un geste indifférent.

- Ne t’inquiète pas, dis-je, - je n’ai pas l’intention de filmer sans te demander l’autorisation.

Et en même temps je cherche les mots pour persuader Hovik de m’autoriser de filmer.

Nous passons près de l’usine de fromage et de beurre de Sissyan et nous sortons d’abord sur la route du village d’Ouz et après sur la route du quartier de Garaboulag et depuis là sur la grande route de Sissyan-Agdu.

Je tourne le sujet vers son père, Bagdassar, parce que c’est un sujet délicat pour lui :



  • Les habitants de Sissyan qui sont à Bakou et à Soumgait se rappellent toujours ces endroits et se souviennent des jours passés ici, des histoires gaies et tristes. Tous ces gens gardent de bons souvenirs de ton père qui avait aidé les gens pendant les années de la deuxième guerre mondiale en ne les ayant pas eu laissés mourrir de faim. Il avait aidé tous sans discrimination : et les arméniens et les azerbaïdjanais.

Le sujet avait touché Hovik :

  • Ara, dis à tous qu’ils reviennent ici dès que la guerre est finie, je jure le Dieu que je les aiderai tous, je leur donnerai du boulot, on vivra comme on vivait auparavant.

J’ai vu que le bon moment était arrivé et je n’ai pas laissé échapper la bonne occasion :

  • Hovik, mon frère, en face c’est le village d’Agdu et après c’est votre village Vagadu. Une fois que je reviens à Bakou les ressortissants d’Agdu, de Vaghadiet d’Ouroud viendront chez moi et me demanderont si j’ai pris des photos ou si j’ai fait des films. Comment est-ce que je pourrai les faire croire qu’Hovik, le fils de Bagdassar Azoyan ne m’a pas laissé prendre des photos ou filmer nos villages ? Dans l’internet on a les photos de tous ces endroits sur la carte touristique de l’Arménie et celui qui les veut peut les imprimer. Mais ce n’est pas quand même la même chose : imprimer la photo de l’internet et venir sur place et prendre les photos. Faisons comme ça : Je ne filme pas les endroits stratégiques et personne ne nous reprochera pas à mon avis si je filme les montagnes, les vallées, les maisons du village et ses routes.

Hovik réfléchit un moment et déclare sa décision qui n’est pas très claire pour moi :

  • D’accord, ara, tu ne filmes que le côté droit de la route et à Ouroud tu filmeras tout sauf le cimetière.


Les lieux d’habitation vidés
Je passe à travers le village Agdou qui était le village le plus grand, le plus animé et connu avec ses bravades. Il était connu par ses braves hommes vaillants et courageux et par ses femmes honnêtes et fidèles.

Je regarde Anabate. La source d’eau à sept sorties, Geul yeri, Arpa déré, Boughda déré, Guizoglan gayasi, Ichigli dagh passent devant mes yeux.

Je filme en cachette tout ce que je vois sur la route, j’enregistre le reste par mes yeux. Et mes yeux, ils sont remplis de larme ... Je murmure les vers ...

Je suis malheureux

Mais amoureux

Des cheveux de mon aimée

Qu’est-ce que j’ai du mal

Que le Dieu ne m’a pas aimé.

J’avance vers le village de Vaghadi dont je connais chaque mètre et dont chaque pierre, chaque roche, chaque arbre, chaque herbe est chère pour moi. La route est la même route, mais les compagnons de route...

Ne fais pas le chemin

Avec celui qui peut te créer des problèmes

Pour rien

Devant nous on voit la vallée Ajdaha et à droite ce sont les montagnes de Tagazur. Dans mon enfance j’avais visité ces montagnes milles fois comme j’y pâturais les moutons. Les montagnes sont les mêmes. Mais un peu tristes, un peu fragiles et un peu fatiguées...

Oh, grandes montagnes

Avec les sommets couverts de neige

Et avec grandes ombres au pied,

Savez-vous quand vos habitants

Seront de retour ?

Ne supplie pas le Dieu,

Il fera ce qu’il veut.

Devant nous on voit la route, les champs de plantation et les jardins du village de Vaghadi. J’ai une grande envie de monter au village de Vaghadi où j’ai fait 9ième et 10ième classes de l’école secondaire, de boire de l’eau de la source d’Hovouz et d’avoir des nouvelles des anciens lieux d’habitation ennuyés et chagrinés de mes amis et de mes proches. Hélas, je n’ai pas la possibilité de le faire. Le village de Vaghadi qui est situé sur la rive gauche de la rivière Bazartchay avait été un village azerbaïdjanais connu dans la région. En 1918 les dashnaks d’Andrianik avaient brûlé le village et à la période soviétique les arméniens venus de Turquie, de Sissyan et de Gorous l’avaient peuplé il était devenu un village mixte. La majorité des habitants était composée des azerbaïdjanais. Vaghadiétait l’un des villages les plus développés de la région.

Quand nous passons du côté bas de Vaghadi Hovik me demande :



  • Ara, est-ce qu’il y a les resortissants de notre village qui occupent des postes importants à Bakou ?

Je cite le nom d’Ilgar Namaz oglou Abbassov, mon ami d’anfance qui est maintenant chef du pouvoir exécutif du district de Sourakhani.

  • Ara, c’est bien celui qui était komsomol ?

  • Oui.

  • Ici aussi il était actif. Namaz kichi, son père était un actif membre du Parti. Est-il en vie ?

  • Il est en vie, dis-je.

  • Mes bonjours pour lui. Est-ce qu’il y a encore d’autres qui sont connus ?

  • Azay Goulyev, fils d’Ajdar muellim est député du Parlement et président du Forum des ONG.

  • Ara, c’est quel Ajdar ? Est-ce qu’il est bien le fils de l’enseignant «nationaliste» ?

  • Je ne peux pas dire s’il est nationaliste ou non, mais le père d’Azay a travaillé pendant longtemps à l’école secondaire de Vaghadiet il est mort en 1988, juste au moment de commencement de la guerre de Karabakh.

  • Ara, oui, «nationaliste» était son sobriquet.

(De retour à Bakou je n’ai rien demandé à Azay qui avait perdu son père tôt sur le sobriquet de son père. Par contre j’ai raconté cette histoire de «nationaliste» à l’oncle Namaz, le père d’Ilgar. D’abord il s’est tu un moment ayant visité virituellement ces endroits et ces années et après il a dit les suivants :

  • Oui, l’arménien a dit la vérité. Ajdar muellim était un grand patriote, un intellectuel avec un esprit clair et nationaliste. Il gagnait toujours les discussions aux sujets nationalistes avec les arméniens. C’est pourquoi les arméniens de Vaghadi l’appelaient «nationaliste». Quand le conflit de Karabakh a commencé son coeur n’a pas tenu : ayant eu disputé avec les enseignants arméniens à l’école il s’était énervé et il avait eu une crise de coeur de retour à la maison. Qu’Allah pardonne son âme!)

Les souvenirs les plus clairs de mon enfance sont liés à la source d’eau «Zor-zor» avec son eau très froide, pure et claire.

Quand j’ai écouté pour la premère fois l’épopée de «Koroglou» je pensais que le lac d’où «sort le cheval magique et s’approche des chevaux d’Ali kichi» est la source de «Zor-zor».

Maintenant l’eau de Zor-zor est presqu’épuisée et son lit est plein de cailloux : elle est abandonnée.

La source d’eau est épuisée

Tandis que mes larmesne s’épuisent jamais.

Je bois de l’eau de la source à mon aise et je le fais pour tous ceux qui veulent bien le faire mais qui n’ont pas de possibilité.

Le saule sur la source «Zor-zor» est devenu un assez grand arbre maintenant. Le parapluie métallique à l’ombre de laquelle on mettait la nappe, les bancs sont peints, le robinet de la source est installé au milieu d’une grande croix en pierre. Partout tout est propre et soigné. Je comprends tout de suite que cette croix en pierre est installée ici pour commomérer le souvenir de quelqu’un mais je fais semblant de ne pas remarquer cela.


  • La source d’eau «Zor-zor» est bien entretenue, je vois, dis-je.

  • Ara, c’est moi qui ai fais tout cela, pour commomérer le souvenir du fils de mon frère qui est mort à Karabakh.

Je ne dis rien. Je ne dis pas : «qu’Allah pardonne son âme» et je ne demande pas non plus : «Qu’est-ce qu-il avait perdu à Karabakh, le fils ton frère ?». Et en même temps je ne peux pas cacher mon état émotionnel sur mon visage.

Hovik qui a l’air de comprendre ma situation fait une reconnaissance intéressante :



  • Ara, pendant cinq ans j’ai été commandant à Karabakh. Je suis colonel de réserve. Devant mes yeux les vôtres avaient tué les nôtres et au contraire, les nôtres avaient tués les vôtres, les nôtres avaient pris des prisonniers de guerre et ils les devenaient eux mêmes. Comme quelqu’un qui a vu tout cela je confirme que la guerre est une mauvaise chose.

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