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Deux voyages en ouroud


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La Place d’Ane
Une heure que nous avons été traînés au remorquage du tracteur m’a paru plus longue qu’un an. Il était une heure et quelques minutes quand nous sommes arrivés au sommet de Sariyal. La brume s’était affaiblie. Le sommet de Sariyal était un plat. La frontière entre les districts Latchin et Sissyan passe par le milieu de cet endroit plat qui s’appelle la Place d’Ane. Le conducteur du tracteur qui était de Latchin a décroché le câble de remorquage du «Kamaz», l’a ramassé, l’a accroché à «S-100», a touché le paiement pour son travail, a tourné la tête de son «cheval en fer» et est parti nous ayant souhaité bon chemin.

Nous sommes descendus du camion tous les deux et avons essayé de déterminer la direction que nous devions suivre. Il y avait une pluie fine. Comme les nuages avaient caché la lune il faisait une nuit ténèbre. Lorsque nous attendions en bas notre tour pour le tracteur les gens du lieu nous avaient suggéré de ne pas allumer les phares du camion en descendant la montée vers Sissyan, parce qu’il y avait quelques fermes sur cette route dans lesquelles les arméniens armés auraient été inlstallés. Ils pourraient nous enlever le camion et nous tuer. Le chauffeur du camion qui était à bout des nerfs déjà à Latchin a pris la tête par les mains et a gémi quand il a vu à moitié dans la boue son «Kamaz» tiré jusqu’à ici en remorque du tracteur. A ce moment j’ai eu pitié du chauffeur et de son «Kamaz» remorqué par le tracteur peut être pour la première fois (et peut être pour la dernière fois) depuis sa fabrication.

A cette altitude de 2500 mètres, à minuit il m’était difficile de déterminer le bon chemin pour suivre, la nuit étant trop noire me faisait peur, au fond des grandes montagnes le camion avait l’air d’un petit jouet, le chauffeur était à bout des nerfs; mes sentiments me disaient que cette visite pourrait être la dernière.

Nous sommes revenus et nous sommes montés dans le camion. Le chauffeur a mis en marche le moteur, a éteint les phares et nous sommes partis ayant appelé en aide le Dieu. A peine on ait fait dix ou quinze mètres, la roue droite du camion est montée sur une pierre et incliné vers gauche le camion a changé de position. Le chauffeur a vite freiné et a allumé les phares. Nous avons sauté tous les deux. Le chauffeur qui avait perdu tous ses espoirs de peur ou de colère semblait m’oublier peut être et s’adressait au Dieu:



  • Oh, l’esprit d’Imam Husseyn, je promets de sacrifier un mouton pour que je revienne saint et sauf à Gandja.

Avec une grande prudence il a fait arrière marche et il a fait descendre de la roche le camion qui était juste au bout. Après sa promesse de sacrifice le chauffeur s’était calmé. Même il a commencé à plaisanter avec moi :

  • Qu’est-ce que tu préfères : tomber dans les mains des arméniens mort ou vivant?

  • Sûrement c’est mieu d’être vivant que d’être mort.

  • Alors, on va avancer les phares allumés.


De bons arméniens
La chaussée entre la Place d’âne et Gorousse-Irévan (les locaux l’appellent «la route de djadda»-M. Ou.) pourrait être à peu près 5 km, pas plus. Si on pouvait descendre tout droit par les cours des fermes du village de Guizildjag on pourrait sortir directement sur la grande route. Mais à cause des faits que le chauffeur ne connaissait pas la route, il faisait nuit close et encore la route était devenue glissante après la pluie nous n’avons pas pu raccourcir le chemin. Nous avons décidé de faire lentement zigzag pour sortir sur la grande route et cela nous a pris beaucoup de temps. Bien qu’on ait fait chemin pendant une demie heure on ne voyait pas toujours la route de djadda.

Soudain nous avons entendu l’aboiement des chiens tout près de nous. J’ai pensé que nous étions dans le village de Guizildjag quand j’ai vu les fermes des animaux à dix pas de nous. Cinq ou six chiens de bergers aboyaient furieusement et ils voulaient nous attaquer dans la cabine du camion. Le chauffeur a arrêté le camion. Tout de suite après le stationnement du camion deux personnes armées se sont approchées de nous, l’une à gauche et l’autre à droite. C’était des arméniens. Ils ont crié en Azerbaïdjanais, peut être auraient-ils vu la plaque d’immatriculation du camion:

- Ara, qui êtes vous et que faites-vous ici? Descendez! Et pas de bêtise, nous sommes nombreux et tous armés.

En tout cas on avait déjà fait bêtise étant venu sans armes aux fermes arméniennes en pleine nuit. Le chauffeur et moi nous nous sommes regardés. Nous nous sentions embarrassés, tous les deux. Si on le savait à l’avance, on pourrait aller de Gorousse à Latchin directement et on ne se donnerait pas la peine en vain pour passer les routes de montagne si dures.

On ne pourrait pas rester longtemps comme ça, il fallait se dominer, ne pas risquer et trouver l’issue de cette situation. Je me suis adressé à l’arménien proche de moi ayant abaissé le verre de la cabine :


  • Nous venons de Kirovabad et voulons aller à Ouroud, mais nous sommes égarés. Comment pouvons sortir sur la grande route.

L’arménien a abaissé son arme ayant entendu le nom d’Ouroud :

  • De quelle famille es tu à Ouroud?

  • Je suis fils d’Issa Gouliyev.

  • Est-ce bien le même Issa qui était comptable?

  • Tout à fait.

  • L’oncle Issa était un bon homme. Il était ami de notre Hamaz. Que Dieu pardonne son âme.

Pendant de longues années (1945-1987) mon père avait occupé des postes importants dans le système politique et public. La majorié des habitants de Sissyan l’appelaient «oncle Issa» en signe de respect. J’ai compris que c’était les arméniens de Noravan quand il a prononcé le nom d’Hamaz. Noravan était un petit village arménien, situé entre les villages Azerbaïdjanais Agdu et Vagadi. Ce village était trois fois plus petit que le village d’Agdu. Ces villages étaient unis dans un sofkhoz et tous les cadres dirigeants étaient des arméniens. Mon père était le comptable en chef de ce sovkhoz et il allait souvent dans le village voisin Noravan, voilà pourquoi ses habitants connaissaient bien mon père.

L’arménien armé qui était à gauche du camion, lui aussi, il s’est approché de moi.



  • Ara, tu as la chance, parce que tu as prononcé le nom de l’oncle Issa. Cet homme a fait beaucoup de bonté pour nous, pendant les années de famine (en 1962-1963 mon père était président du kolkhoz d’Ouroud. M. Ou.) nous avons mangé le pain d’Ouroud. Ne restez pas pendant longtemps ici. Ici il y a des arméniens barbus qui sont venus de Yérévan. Ce sont eux qui gâtent tout. Descendez par cette pente, en passant entre les vallées d’Arpa et de Bougda, vous arriverez à la grande route. N’allez pas à Sissyan, rentrez par la grande route de Vagadu, descendez à Ouroud. Et voilà on ne s’est pas vu.

Le chauffeur a démarré le moteur. Ayant dit «au revoir» aux arméniens nous avons pris la direction qu’ils nous avaient suggérée. Nous nous sommes tu tous les deux jusqu’à la grande route. Les difficultés dures de route que nous avions eues durant la journée, notre arrivée à la ferme des arméniens dans la nuit, le salut qui est venu quand on ne l’attendait pas pendant notre rencontre inattendue avec les arméniens – tout cela nous a paru comme un rêve.

A 03.30 nous sommes sortis sur la grande route Gorousse-Irévan. On ne pourrait pas aller à Sissyan et à Noravan. La seule route non dangereuse c’était celle qui passait par le village Vagadu, habité par les azéris et les arméniens et suivait à Ouroud.

Etant sortis de la grande route sur la route non revêtue qui suivait au village de Vaghadiet ayant passés par les fermes et près de la source de Novrouz toujours riche en eau fraiche nous sommes descendus dans le village de Vagadu. Le silence reigne autour. Le village est dans un sommeil profond. On ne rencontre aucun être humain. Nous passons la vallée d’Ajdaha, Vang, la source de «Zor-zor», le jardin de Mirahmad et nous tournons vers la route qui suit au village d’Ouroud. Ayant appris que le village devant était Ouroud le chauffeur trouble le silence:


  • Visiteras-tu le cimetière?

  • Oui.

  • Peux-tu me prendre avec?

  • Bien sûr.


Neuf heures dans le foyer paternel
Presque vingt quatre heures après notre départ de Gandja – le 31 août à 4 heures 15 minutes nous arrivons à notre maison. N’ayant pas dormi toute la nuit ma mère et ma soeur nous attendent. Mon oncle Kamran et Hassan, le petit fils de la tante de ma mêre sont chez nous. Tous les objets de la maison qui doivent être transportés à Gandja sont emballés dans des sacs, dans des valises et dans des boîtes et sont entassés au balcon du premier étage. A cause de l’insomnie et de la fatigue très forte nous étions hors d’état de saluer tous personnellement et même de manger et de prendre une tasse de thé. Le chauffeur a demandé à Hassan de laver la boue du camion et de nous réveiller à 9 heures du matin et après nous nous sommes couchés dans la chambre prévue pour les hôtes et tout de suite un sommeil profond nous a pris.

Le lendemain matin le bruit du chauffeur m’a réveillé : ma mère nous avait réveillés à dix heures tandis qu’elle devait le faire à neuf heures. Le chauffeur qui voulait contrôler le chargement du camion craignait de rester jusqu’au tard en revenant.

Quand je suis sorti dans la cour j’y ai trouvé tous les parents et voisins. Avaz, le cousin de mon père était venu avec Zeynab, sa femme et Alekber, son fils. Nos voisins : Assad muellim, Huseyn kishi, l’oncle Aboulfaz, Farroukh oglou Rahid, la tante Samaya, Rafi kishi aussi, ils étaient tous chez nous.

Après le petit déjeuner je suis allé au cimetière avec le chauffeur. J’ai visité les tombeaux de Seyid Mir Ismayil Aga, de mon père, de mes oncles, de ma grand-mère, de mon grand-père et j’ai récité la prière pour eux une dernière fois dans ce cimetière où sont enterrés mes parents, mes proches et mes voisins.

A la rive gauche de la rivière de Bazartchay, sur la plaine je visite la source d’eau thermale qui sortait des grandes profondeurs de la terre et qui s’appelait «Isti sou», connue pas seulement chez nous, mais aussi dans toute la région de Zangazour. Il n’y a personne autour. Je veux me baigner dans cette source. Le chauffeur me proteste en disant :


  • Nous n’avons pas assez de temps, ça serait mieux si on pouvait partir le plus tôt possible.

J’insiste :

  • Allons, baignons-nous à notre aise, c’est fort possible que ça soit la dernière fois, qui le sait.

Il ne s’oppose plus. Nous entrons dans la piscine d’eau magique de 40-45 degrés et nous nous baignons à notre aise. Après le bain d’« Isti sou» nous rentrons à la maison. Les jeunes ont déjà chargé le camion sous la direction d’Assad muellime et de l’oncle Kamran et ils nous attendent. J’apprends que ma mère veut rester dans le village. Voyant que j’insiste elle essaie de me persuader :

Nous ne pouvons pas vider le foyer. Qu’est-ce que les gens vont penser de nous? Tu pars avec ta soeur, les événements vont se calmer et je continuerai à vivre dans notre maison. Et vous viendrez me visiter en été comme auparavant. Mais si la situation devient pire je partirai avec ton oncle.

Dans le village on nous a suggéré de ne pas entrer dans Gorousse et de descendre à Goubadli par la route de Khinzirek-Tchayzémi, sortir sur la route de Fuzouli-Agdam et aller à Gandja. Sur le territoire arménien jusqu’à la frontière il y avait trois postes de contrôle et dans chaque poste il faudrait payer 50 roubles. Les postes de contrôle étaient mis à Utchtapa, à la sortie de Khinzirek et à la sortie de Thcayzamin. Si tu ne paies pas ils t’arrêtent et t’embêtent pour rien en fouillant dans les colis.

Le premier septembre à une heure d’après-midi nous avons quitté le village avec ma soeur. Dans tous les trois postes le chauffeur a payé : dans chaque poste il mettait une coupure bleue de cinquante roubles sur le bureau et sortait sans mot dire. Personne ne nous a demandé qui on était, où on allait et qu’est-ce qu’on transportait. Probablement ils comprenaient tout très bien.

Au bout de la route j’ai voulu rembourser ces 150 roubles, mais le chauffeur ne les a pas pris. Je lui ai rappelé que conformément à notre négociation c’était moi qui devais couvrir tous les frais de route. «Mais si on était tués ou pillés hier dans les fermes... » - a-t-il repliqué.

En Azerbaïdjan personne ne nous a arrêtée. A sept heures du soir nous sommes arrivés à Gandja. Ma soeur Gulsum, nos parents – Kamil muellim, Faïg muellim, Nizami, Vidadi, mes amis poètes - Mizami Aydin (En 1992 il était mort héroïquement dans la bataille de Sirkhavand. Que Dieu pardonne son âme!) et Ilham nous attendaient avec impatience dans la cour quand nous sommes arrivés à notre maison privée que nous avions achetée pour 45 milles roubles d’un arménien dans le quartier de Deuxième Unité à Gandja.

Le lendemain ma soeur m’a dit que le chauffeur nous avait apporté de la viande du mouton sacrifié.

DEUXIEME VOYAGE
La vie de réfugié
Aux mois de novembre-décembre de 1988, 250 milles azerbaïdjanais habitant dans 261 lieux d’habitation de la RSS d’Arménie ont été déportés par le gouvernement arménien. Le 2 décembre de la même année le village d’Ouroud aussi bien que tous les autres villages du district de Sissyan habités par les azerbïdjanais a été vidé. Les habitants d’Ouourd se sont réfugiés avec grandes difficultés au district de Chahbouz de Nakhitchévan. Le dernier jour d’Ouroud le chef du Comité d’Exécution et le chef de la Milice du district de Sissyan accompagnés de 150 agents de milice barbus et armés sont venus dans le village et ils ont exigé aux habitants de vider le village en deux heures. Chaque habitant pouvait prendre une valise ou un colis. Les derniers 102 habitants d’Ouroud étaient déportés à vive force en trois bus. Ils ont chargés leurs valises et leurs colis dans deux Kamaz (camion basculant). A la sortie d’Anglavidi, dernier village arménien de Sissyan à la direction de Nakhitchévan, 300 arméniens armés ont coupé la route ayant demandé aux gens de descendre des bus. Ils ont déshabillé tous et ils ont tout contrôlé. Ils ont enlevé l’argent, l’or, les bijouteries et les objets précieux, même des habits des habitants d’Ouroud. Ils ont fait basculer la charge du camion directement sur la neige et ils les ont partagés entre eux. Ceux qui ont protesté ont été battus jusqu’à la mort. Ils ont dit aux gens leur ayant montré le sommet du mont Arikli: «Nous ne vous tuons pas. Vous pouvez aller à Nakhtchévan en passant par la montagne.»

Au mois de décembre au col de Zangazour il fait moins 30-40. En un temps pareil, dans la neige à mi-corps les habitants d’Ouroud ont lutté pour survivre. Heureusement le docteur Tameddin, un brave homme, un vrai patriote, originaire du village d’Ouroud (fils de la famille de Nadjafli) travaillant médecin dans le district de Chahbouz a reçu l’information sur la tragédie des habitants de son village et s’est adressé aux autorités de Chahbouz pour aide. Telman Khoudaverdiyev, chef du Comité local de Parti Communiste à Chahbouz à l’époque, Vaguif Babayev, Commissaire militaire de Chahbouz à l’époque et presque toute la communauté de Chahbouz ont fait écho à l’appel du docteur Tameddin. Les habitants de Chahbouz ont rencontré les habibants d’Ouroud au col d’Arikli un peu plus avant que la mort.


Il est difficile d’être heureux quand on est réfugié
Depuis ce jour-là chacun de nous a commencé à vivre une vie sans Ouroud, sans Patrie. Depuis ce jour-là, une nostalgie s’est installée au dedans de chacun de nous. Avec le temps cette nostalgie pour la Patrie s’est aggrandie en nous et a commencé à nous manger de l’intérieur exactement comme le fait le cancer détruisant les cellules des organismes humains.

On peut étancher la soif en buvant de l’eau, on peut se débarasser des sentiments de famine en mangeant et on peut oublier la nostalgie de Patrie seulement en la retrouvant. Il n’y a pas d’autre solution.

Depuis le jour où j’ai perdu Ouroud je sens un grand besoin en moi de le revoir. Avec la provocation de ces sentiments j’ai fait plusieurs tentatives, mais toujours en vain. Seuelement en 2006 j’ai réussi à visiter Ouroud. Jusqu’à aujourd’hui il me semble que mon voyage à Ouroud s’est réalisé non seulement à l’aide des forces réelles mais aussi à l’aide des forces magiques. On ne dit pas par hasard qu’on peut réaliser un désir si on le désire vraiment de tout son coeur.
Sim-Sim, ouvre la porte
Paralèllement avec leurs activités dans des sessions du Parlement et dans des commissions permanentes de Milli Medjlis, les députés de Milli Medjlis réalisent aussi des activités dans les groupes d’amitié interparlementaires, dans des Assemblés des Parlements des organisations internationales. Quand j’étais élu député à Milli Medjlis en 3ième convocation (2005-2010) je n’ai pas voulu continuer mes activités dans l’Assemblée de l’OCSE et j’ai voulu coopérer avec une autre institution internationale.

Mais je ne savais pas quelle organisation privilégier (le Conseil de l’Europe, l’OTAN, l’UE, la CEI, GUAM, l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire, l’Organisation de la Conférence Islamiques). Et encore je devais concerter mon choix avec les autorités de l’Appareil du Parlement. Pour un conseil, je me suis adressé à Mr. Safa Mirzayev, chef de l’Appareil du Parlement, un juriste connu, un bon savant, et en général, un très bon homme. Safa muellim m’a suggéré de coopérer avec l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire (AP OCEMN).

J’ai accepté. A la fin de la conversation je lui ai parlé de mon envie d’aller à Ouroud et Safa muallime à son tour a dit en souriant: «Les sessions de l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire sont organisées dans des pays membres par ordre alphabétique. C’est bien possible que tu ailles en Arménie un jour et alors tu peux visiter Ouroud.»

Un peu plus tard je me suis rappelé sérieusement plusieurs fois ces mots que Safa muallim avait dits d’un ton badin («badin» peut être dans ma compréhension) et chaque fois j’ai lié ma coopération avec l’Assemblée Parlementaire de l’OCEMN avec une force magique qui m’a ouvert les routes pour aller à Ouroud, une force magique de type «Sim-Sim».

Les députés travaillent dans trois comités à l’AP de l’OCEMN - dans les Comités pour les questions sociales, culturelle et juridiques. Le Parlement de l’Azerbaïdjan y est représenté par une délégation composée de cinq députés : Assef Hadjyev (chef du groupe), Mubariz Gourbanli (membre du comité de droit), Imamverdi Gouliyev et Jalé Aliyeva (membres du comité pour les questions culturelles et sociales), Moussa Gouliyev (membre du comité pour l’économie et l’environnement).

C’était Mubariz Gourbanli et moi qui participions à la XXVI Conférence du Comité d’Economie et d’Environnement de l’AP de l’OCEMN qui a eu lieu le 21-22 mars 2005 à Bucarest.

Comme presque dans toutes les réunions où participaient les délégations de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie cette fois aussi on s’est échangé d’accusation mutuelle : les azerbaïdjanais accusaient les arméniens d’avoir occupé leurs territores et les arméniens à leur tour accusaient les azerbaïdjanais d’avoir appliqué blocus économique contre eux. Les discussions se sont acharnées. Mubariz Gourbanli, très énervé a proposé d’exclure l’Arménie de l’OCEMN et on a déclaré la pause-café.

Pendant la pause les représentants de la Russie et de la Turquie ont essayé de nous «réconcilier». Ils ont dit que tôt ou tard les deux peuples devraient trouver une solution pacifique de ce conflit, qu’ils ne pourraient pas rester ennemis pour toujours. Igor Balbotchanou, adjoint du secrétaire de l’AP de l’OCEMN a dit que la présidence de l’AP de cette organisation passerait à l’Azerbaïdjan et conformément au Statut de l’OCEMN le Président ou le Vice-Président du Parlement de la République d’Azerbaïdjan ou son représentant devrait participer à la réunion qui aurait lieu en Arménie en été 2006. Et il a ajouté pour plaisanter :

- Qui ira en Arménie si vous faites la guerre ici? Cette fois aussi Mubariz muallime, énervé à dit d’un ton un peu déclaratif (on était dans le foyer du Parlement de la Roumanie et on faisait des discussions non officilelles pendant la pause) que ni les arméniens, ni les azerbaïdjanais ne pourraient pas s’échanger de visites à Bakou et à Erévan jusqu’à ce que le conflit de Karabakh ne soit pas réglé. Après cette décision brutale un silence dur a régné. Je dois noter encore le fait que conformément à son nom l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire était créée afin de régler les problèmes économiques. Elle ne s’occupe pas d’autres problèmes y compris des conflits (qu’est-ce qu’elle pourrait faire même si elle s’en occupait? – M. Ou.). Igor Balbatchanou pourrait régler leur problème de Pridnestrovyé s’il était capable de régler les conflits.

Afin d’enlever la tension qui régnait et d’atténuer un peu les relations j’ai dit :



  • Je peux participer dans cette Session d’été de l’OCEMN si elle l’organise à Erévan et si l’Arménie assure notre sécurité.

Mubariz muellim a dit d’un ton que je n’ai pas pu distinguer si c’était sérieux ou ironique:

  • Et là, ils peuvent t’amener à ton Ouroud.

J’ai répondu du même ton :

  • Ma visite à Irévan n’aura aucune valeur si je ne peux pas aller voir Ouroud. Au contraire aller à Irévan et ne pas visiter Ouroud, ça ne serait qu’une peine pour moi. Les deux députés arméniens qui participaient dans cette conversation ont dit tous les deux qu’ils feraient tout pour organiser ma visite à Ouroud via Sissyan si je vais à Irévan.

De cette façon, la conversation qui avait commencé sur un ton nerveux et tendu a continué calmement et productivement. De plus, j’étais un peu soulagé ayant eu l’espoir d’aller voir mon Ouroud. Le soir du même jour je discutais avec Mubariz muallime le programme de la journée du lendemain dans le foyer de l’hôtel de «Lido» à Bucarest. Soudain en faisant grimace Mubariz muallime me montre les arméniens qui viennent vers notre table et dit :

  • J’ai mal aux yeux quand je vois ces types et ils s’imposent toujours.

  • Ne touche pas, qu’ils viennent. Peut être vraiment pourrai-je réaliser ma visite à Ouroud.

  • Je n’y crois point.

Les arméniens se sont approchés de notre table, ils nous ont salués et ils ont demandé s’ils pouvaient s’asseoir avec nous, comme si on n’avait jamais eu de problème. On n’a pas objecté.

Après ce conflit nous avons une haine inéxplicable envers les arméniens. Au moment que cette haine n’est pas substantivée, en nous elle nous dérange beaucoup en tant qu’une énergie potentielle et dans toutes les réunions internationales elle nous irrite dès que nous rencontrons les arméniens. Très souvent nous prenons la décision par la dictée pas de notre intelligence, mais de nos émotions. Et ceux qui sont autour, ne nous acceptent pas comme une communauté pragmatique mais comme une communauté émotionnelle. Contairerement à nous les arméniens s’adaptent plus facilement à la nouvelle atmosphère. Ils sont plus sociables et plus capables de transmettre plus tranquilement le message qu’ils veulent faire passer à leurs interlocuteurs. Cette fois aussi on a eu la même chose.

Les arméniens se sont installés dans des fauteuils libres près de nous et se sont présentés ayant dit : - faisons nos connaissances d’une façon plus proche. Alors,

Gaguik Minasyan – chef du groupe des députés arméniens auprès l’AP de l’OCEMN, président de la Commmission de Budget du Parlement de l’Arménie. Nous avons encore appris que Gaguik Minasyan avait 45 ans et il était originaire de Bayazid. Il est membre du parti politique dirigé par Robert Kothceryan, il est élu député de la liste proportionnelle du Parti.

Deuxième arménien qui s’appelle Gaguik Khatchatouryan est vice Ministre de l’Agriculture et il est venu ici en tant qu’un spécialiste pour participer à la conférence consacrée aux problèmes de grippe avière dans des pays membres.

Notre conversation s’est déroulée d’une façon diplomatique dans une atmosphère de tolérence et nous avons traité les sujets tels que le coflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les conséquences du conflit et les voies d’élimination de conséquences du conflit. On a souligné l’importance des réunions internationales de ce genre là du point de vue de possibilité d’organiser des discussions entre les parties en conflit. Après nous avons parlé au sujet de la possibilité de participation de la délégation azerbaïdjanaise à la conférence de l’AP de l’Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire qui sera organisée à Erévan au mois de juin de 2006. Gaguik a avoué franchement que l’Arménie invitait avec plaisir l’Azerbaïdjan à toutes les réunions internationales organisées en Arménie et qu’elle essayait de participer dans toutes les réunions organisées à Bakou.

Cette politique à une nuance délicate que la société azerbaïdjanaise doit la savoir : ils montrent qu’ils sont prêts à venir à Bakou et ils nous invitent à Irévan, et en même temps ils sont sûrs que la sociéte azerbaïdjanaise n’est pas prête pour cela et elle protestera. Comme ça ils réussiront à organiser un show disant que «voilà, nous voulons dialoguer avec les azerbaïdjanais, mais ils ne veulent pas». De cette manière ils utiliseront ce fait contre nous pour dire que l’Azerbaïdjan ne respecte ni les organisations internationales, ni les activités organisées par celles-ci.

Ayant posé une série de questions à mon collègue arménien j’ai essayé de me renseigner sur Ouroud. Gaguik Minasyan a dit qu’il ne connaissait pas du tout cette région et qu’il n’y avait jamais été en visite. Mais quand même il a dit les suivants :



  • Sissyan n’est plus centre du district. Conformément aux nouvelles règles de divisions administratives – régionales les districts n’existent plus. 3-4 districts sont unis dans un marz (marz est un mot persan qui signifie «terrain avec des frontières déterminées qui appartient à une communauté» - M. Ou.) En Arménie il y a 7 marz dont un est celui de Zangazour unissant Gafan, Sissyan, Gorousse et Méyri. Le centre de la région c’est la ville de Gafan. Il aurait entendu parler d’Ouroud, mais il ne savait pas s’il y avait quelqu’un dans le village ou pas. Il a dit qu’il pourrait poser la question à Hovik Azoyan, député élu de Sissyan, quand il sera revenu à Irévan.

Stop !

Azoyan ? – Mais n’est-ce pas bien le nom de cette fameuse famille connue comme nationaliste dans la région et qui vivait dans le village de Vagadi? Bagdassar Azoyan - tête de la famille était l’un des arméniens venus à Sissyan de la Turquie en 1918 et il s’était installé dans le village de Vagadi. Après l’établissement du pouvoir sovétique il était devenu l’un des militants actifs du Parti Communiste, il avait fait ses études. Il avait occupé pendant longtemps les postes de chef du kolkhoz et directeur du sovkhoz et le haut pouvoir lui avait attribué nom honorable «Héros du Travail Socialiste». Il était connu comme un homme avec des qualités positives telles que bonté, charité, générosité etc. Il était en bonnes relations avec les azerbaïdjanais mais avait élevé ses fils commes des nationalistes.

Comme il n’y avait pas d’école secondaire au village d’Ouroud jusqu’en 1978, les enfants allaient à l’école du village de Vagadi. Les élèves sortants de l’école de Vaghadien 1960-1970 se rappellent bien qu’il y avait très souvent des bagarres entres les enfants arméniens et azerbaïdjanais après les leçons et chaque fois c’était les fils d’Azoyan qui étaient toujours à la tête des arméniens. Les attitudes des Azoyans envers les azerbaïdjanais sont devenues encore pires après 1968. La même année l’un des fils d’Azoyan était tué par un afghan en Afghanistan juste avant de commencer sa carrière de diplomate à l’Ambassade de l’Union Soviétique en Afghanistan. Le cadavre du diplomate était transporté de Kabil à Vaghadiet enterré dans une ruine dâtant de XIII sur la rive de Bazar tchay, au pied du village. Dans ce meeting où participaient les dirigents du Parti Communiste et des Soviets les participants ont lancé pour la première fois à l’époque sovétique des slogans anti-turcs et anti-islamiques. Après cet événement les azoyans sont devenus les ennemis des azerbaïdjanais. Ayant rappelé tous ces événements très rapidement je «suis revenu» dans le hall de l’hôtel de «Lido» à Bucarest auprès Mubariz Gourbanli et Gaguik Minasyan :


  • Hovik Azoyan est-il du village de Vaghadi?

  • Je ne sais pas exactement de quel village est-il, mais je sais sûrement qu’il est de Sissyan.

Dans le hall de l’hôtel Gaguik Minasyan m’a promis d’organiser ma visite à Ouroud, à Sissyan si je viens un jour à Irévan.

Le 23 mars, la réunion du comité a fini son travail. Aleksey Koudryavtsev, représentant de la Russie et Secrétaire Général de l’AP de l’OCEMN s’est appoché de Mubariz muallime et de moi pour faire une échange d’idées au sujet de la préparation pour la XXVII Session de l’Assemblée Générale qui aura lieu à Irévan.

Il a dit qu’avec le passage de la présidence à l’Azerbaïdjan il est nécessaire que notre Président et notre délégation aillent en corps à Irévan. Mais suite au fait qu’il n’y a pas de relation diplomatique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan votre Speaker n’ira pas à Irévan. Mais votre délagation doit aller à cette Session qui aura lieu à Irévan pour que le poste de présidence, le marteau symbolique en bois et l’établi soient transmis à l’Azerbaïdjan. Nous communiquerons une lettre officielle à la présidence de votre Parlement. Mais il est utile que vous sachiez à l’avance vous aussi et organisiez des discussions.

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