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De Carlo Goldoni ( 1707-1793), 1760 adaptation d’Hélène Toutain, 2013


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ACTE II Scène 3 : Margarita, Vittoria, Lucietta, Marina, Felice, Coralline


Vittoria : Il faut tout lui dire.

Marina : Felippetto a vingt ans.

Coralline : C’est le fils de Maurizio.

Lucietta : Est-il aussi rustre que monsieur son père ?

Coralline : Oh non, il est trop gentil !

Lucietta : Est-il possible que je ne lui plaise pas ?

Margarita : Pensez un peu ! Vous prenez-vous pour la déesse Vénus ?

Vittoria : Oh, Lucietta, tu es jolie comme un cœur ! il t’aimera !

Marina : Mme Felice n’en revenait pas, qu’avant de signer le contrat, ces enfants ne doivent pas se voir. Elle a pris sur elle de leur ménager une rencontre.

Margarita : Et si mon mari s’en aperçoit ? Qui est-ce qui va prendre, pensez un peu, sinon moi ?

Lucietta : Ah, la voilà !

Felice : (entrant) Votre servante, mesdames. Si vous saviez ! Je vais vous raconter.

Marina : Où est votre mari ? Je devrais dire votre caniche ?

Felice : Je l’ai envoyé rejoindre M.Lunardo dans son cabinet.

Coralline : Et moi je suis sûre que M.Maurizio est avec eux dans le cabinet !

Vittoria : En train de régler certaine affaire…

Felice : Allez, allez, ma petite, vous avez bien de la chance. Je ne l’avais jamais vu, ce garçon. Je vous assure que c’est un vrai bijou.

Marina : Je ne dis pas ça parce que c’est mon neveu, mais c’est un garçon très bien !

Vittoria : Et alors, est-ce qu’ils vont se voir, ces enfants ?

Lucietta : Quand, comment , Mme Felice ? Quand, comment ?

Felice : Sacrée gamine, elle ne me laisse pas le temps de respirer ! Ecoutez : d’un instant à l’autre, il sera ici.

Vittoria : Attention ! Vous connaissez vos maris ! Pas d’imprudence !

Felice : Ne craignez rien : il va venir masqué et déguisé en femme, et votre mari ne le reconnaîtra pas.

Lucietta : Il va venir seul ?

Felice : Non, il va venir avec un étranger. Celui de ce matin.

Margarita : Pensez un peu si mon mari va recevoir des gens qu’il ne connaît pas ! Et masqués, en plus !

Felice : Ecoutez, je sais quoi lui dire…

Lucietta : On frappe !

Margarita : Mais non, on ne frappe pas…

Marina : Pauvre petite, c’est à la porte de son cœur qu’on frappe.

Coralline : Non, non, on frappe ! c’est pour vous, Mme Felice. Des masques qui vous demandent …

Vittoria : Faites-les entrer !

Felice : C’est la fille de ma sœur qui est mariée à Milan  Je l’attendais d’un instant à l’autre. Et la voilà avec mon beau-frère !

Lucietta : Oh, comme mon cœur bat !
ACTE II Scène 4  : Margarita, Vittoria, Lucietta, Marina, Felice, Coralline, Riccardo, Felice

Riccardo : Votre très humble serviteur, mesdames !

Felice : Belle dame masquée, je vous salue !

Marina : Vous êtes en promenade, beaux masques ?

Riccardo : Le carnaval donne envie de s’amuser !

Felice : Je vous présente Mme Lucietta.

Riccardo : Madame, vous êtes la plus charmante jeune fille qu’on puisse voir. Quel âge avez-vous ?

Lucietta : Dix-huit ans, monsieur.

Riccardo : Ma fille a tout juste vingt ans.

Felippetto : Oh, qu’elle est jolie !

Riccardo : N’est-ce pas ? Un bouton de rose !

Felice : Elle vous plaît ?

Felippetto : Oui, madame.

Felice : Vous la trouvez jolie ?

Felippetto : Je pense bien !

Lucietta : Ma chère grand-mère, si je pouvais le voir un petit peu…

Vittoria : Beau masque, prisez-vous ?

Felippetto : Oui, madame.

Vittoria : Servez-vous, je vous en prie. Quand on prise, on doit enlever son masque …

Lucietta : Oh, qu’il est beau !

Vittoria : Oh, mais quelle jolie jeune fille !

Felice : C’est ma nièce !

Lucietta : Elles me font rire !

Felippetto : Oh, comme elle a un joli rire !

Felice : Venez là, que j’abaisse votre masque…

Marina : Quelle est la plus jolie de ces deux jeunes filles ?

Coralline : Cette vue vous réjouit le cœur !

Riccardo : Je rends grâce à Mme Felice, car aujourd’hui elle m’a fait assister à la plus belle comédie du monde.

Felice : Allons, allons, finissons –en : il est grand temps de cesser de jouer à cache-cache. Remerciez ces dames et recommandez-vous au ciel, car si tel est votre destin, vous allez vous marier…

Felippetto : Je suis incapable de me détacher d’elle.

Lucietta : Il emporte mon cœur avec lui…

Felice : Remettez votre masque !

Felippetto : Comment fait-on ? Je n’ai pas l’habitude. ( à Lucietta qui rit ) Vous vous moquez de moi ?

Lucietta : Mais non !

Felippetto : Menteuse !

Lucietta : Est-il assez gentil !

Margarita : Vite, voilà les hommes !

Riccardo : Mesdames, j’ai l’honneur de me retirer avec ma fille. Je garderai de ce séjour à Venise des souvenirs charmants… ( Coralline et Filippeto sortent )
ACTE II Scène 5  : Margarita, Vittoria, Lucietta, Marina, Felice, Coralline, Felice, Lunardo, Simon, Canciano, Riccardo

Lunardo : Dès que M.Maurizio sera là, nous passerons à table.

Simon : Il est parti faire une course.

Lunardo : Ma fille, ton grand jour est venu ! N’est-ce pas, M.Simon ?

Simon : La pauvre petite ! Je suis bien content pour elle.

Canciano : Oui, c’est vrai, elle le mérite bien.

Vittoria : Il y a du nouveau, M.Lunardo ?

Lunardo : Viens là, Lucietta. En présence de notre famille et de nos amis ; je t’annonce que tu es fiancée. Et sachez que son fiancé est le fils de M.Maurizio et le neveu de Mme Marina .

Marina : Vraiment ? Mon neveu ?

Felice : Oh, mais qu’est-ce que vous nous racontez là ?

Vittoria : Et quand va-t-il se faire, ce mariage ?

Lunardo : Tout de suite. M.Maurizio est allé chercher son fils, nous dînerons tous ensemble, et tout de suite après, ces deux enfants se donneront la main.

Vittoria : Si vite que ça ?

Lunardo : Je n’aime pas les choses qui traînent.

Maurizio : (entrant) Me voilà. Je suis hors de moi. Je suis allé cherche mon fils, je l’ai cherché partout, il n’est nulle part ! Et on m’a dit qu’on l’avait vu en compagnie d’un certain M. Riccardo …

Felice : En ce qui concerne votre fils, je ne peux rien vous dire. Mais quant à ce monsieur, c’est un honorable gentilhomme. N’est-ce pas, M.Canciano ?

Canciano : Moi, je n’ai pas la moindre idée de qui il peut être, et j’ignore quel mauvais vent l’ a amené à Venise. Je me suis tu jusqu’à maintenant, j’ai avalé force couleuvres pour vous faire plaisir pour ne pas me fâcher ; mais à présent, je vous dis que je ne veux plus le voir chez moi. Oui, madame, car c’est sans doute un vulgaire racoleur de soldats !

Riccardo : (entrant) Tâchez de parler un peu mieux d’un gentilhomme comme moi !

Lunardo : Que faites-vous chez moi ?

Maurizio : Où est mon fils ?

Riccardo : Votre fils est dans cette pièce.

Maurizio : Caché dans cette pièce ? Où es-tu, misérable ?

Felippetto : Ah, monsieur mon père, pitié !

Lucietta : Ah, monsieur mon père, miséricorde !

Lunardo : ( menaçant Margarita ) Tu me le paieras, malheureuse !

Tous : Au secours ! Retenez-le ! Maîtrisez-le ! Calmez-vous ! Ne faites pas ça !

Maurizio : Viens ici, viens ici, coquin !

Riccardo : Ne le frappez pas !

Maurizio : Allons-nous-en ! Nous allons régler ça à la maison !

Margarita : Tout ça, c’est votre faute !

Felippetto : Pauvrette !

Maurizio : Hors d’ici !

Marina : Oh, quel scandale, quelle catastrophe ! La pauvre petite, et mon neveu !

Riccardo : Dans quelle histoire m’avez-vous fourré, madame ?

Felice : Etes-vous gentilhomme ?

Riccardo : Pourquoi cette question ?

Felice : Etes-vous gentilhomme ?

Riccardo : Je me flatte de l’être.

Felice : Alors venez avec moi.

Riccardo : Pourquoi ?

Felice : Je suis une honnête femme. J’ai commis une faute et je veux la réparer.

Riccardo : Mais comment ?

Felice : Comment , comment ? Si je vous le disais, la comédie serait finie. Venez.
ACTE II Scène 6  : Lunardo, Simon, Canciano, Riccardo, Felice, puis tous

Canciano : C’est une question d’honneur.

Simon : Calmez-vous, mon cher ami. Vous n’y êtes pour rien. C’est la faute de ces femmes : punissez-les, et tout le monde vous applaudira !

Canciano : Oui, oui, il faut faire un exemple . Il faut leur rabattre leur caquet à ces femmes qui se prennent pour Dieu sait quoi, et ce sera une leçon pour tous les maris.

Simon : Et que les gens disent que nous sommes des brutes , si ça les amuse !

Canciano : Et que les gens disent que nous sommes des sauvages, si ça les amuse !

Lunardo : C’est ma femme qui est cause de tout !

Simon : Punissez-la !

Lunardo : Et ma sotte petite fille lui emboîte le pas.

Simon : Grondez-la . Mettez-la au couvent.

Lunardo : Et votre femme …

Canciano : Je la punirai. La vôtre était d’accord.

Simon : La mienne aussi me le paiera.

Canciano : Mais comment les punir ?

Simon : On ne peut les envoyer au loin, car partout ailleurs il y aura toujours plus de liberté et de distractions qu’elles n’en ont chez nous !

Canciano : Si nous les enfermons à double tour, en trois jours elles seront crevées ! Et que leurs parents viennent à l’apprendre, cela fera un scandale du diable ! Et on dira que nous sommes des croquants, des ours, les derniers des chiens.

Simon : Le seul vrai moyen serait de se servir d’un bon bâton.

Canciano : Et si elles se révoltent contre nous ? J’en sais quelque chose, moi.

Simon : Et quand on bat les femmes, il y en a qui se conduisent encore plus mal, pour se venger ! Non, à moins de les tuer, il n’y a pas de remède.

Canciano : On ne peut pas, parce que, on a beau retourner la chose dans tous les sens, on ne peut pas s’en passer !

Simon : Alors il n’y a rien à faire.

Canciano : Si, une seule chose : les prendre telles qu’elles sont.

Lunardo : Eh oui, et cela, ça fait un bout de temps que je l’ai compris…

Riccardo : ( entrant ) Messieurs …

Lunardo : Comment, vous osez vous montrer chez moi ?

Riccardo : Oui, je profite de ce que nous sommes entre hommes pour vous donner mon sentiment. Laissez-moi parler, après cela vous jugerez : je m’en vais tout à l’heure. Je viens à l’insu de vos femmes, et de mon plein gré : elles ont cherché à me dissuader, mais j’ai été si frappé de vos manières, parce qu’elles sont si différentes de celles de mon pays, que je tenais à en témoigner devant vous. Avant tout, laissez-moi vous dire – et ne vous mettez pas en colère et ne le prenez pas mal !- que vous êtes trop rustres, trop brutaux. La façon dont vous vous comportez avec vos femmes et vos filles est tellement extravagante, tellement peu naturelle, que jamais au grand jamais elles ne pourront vous aimer ; si elles vous obéissent, c’est parce qu’elles y sont forcées, si elles se taisent, c’est par raison, mais elles voient en vous, non pas des maris et des pères, mais des Tartares, des ours et des geôliers. Ainsi M.Lunardo veut marier sa fille, mais il ne le lui dit pas, il ne veut pas qu’elle le sache, elle ne doit pas voir son fiancé ; que celui-ci lui plaise ou non, elle doit l’épouser ! Ce n’est pas juste. Vous n’avez qu’une seule fille et vous avez le cœur de la sacrifier ? Oui, nous avons bien fait de leur permettre de se voir. Et vous avez de la chance :ils se sont vus, ils se sont plu, et ils sont contents . Vous devriez en être plus tranquille, plus rassuré, puisqu’elle a des chances d’être heureuse ! Vos femmes méritent des louanges, et je suis heureux d’avoir pu aider leur stratagème. Si vous êtes des hommes, rendez-vous à ces raisons, et si vous êtes des croquemitaines, satisfaites-vous. ( à Mme Felice qui avance ) Madame, je vous laisse la place, et , en tant que gentilhomme, je vais faire ce que je dois . ( sort )

Felice : Messieurs, la jeune fille est honnête, le garçon n’a pas commis de faute, et nous sommes des femmes honorables. Ce sont vos manières de rustres qui ont été la cause de tous les désordres de cette journée. Si vous voulez vivre en paix avec vos femmes, conduisez-vous en hommes civilisés, et non pas en sauvages ; et marions ces deux enfants. .

Simon : S’il ne tenait qu’à moi, j’en serai d’accord.

Canciano : Moi aussi.

Lunardo : A quoi bon mâcher ses mots, le père de Felippetto…

Felice : A quoi bon mâcher ses mots, le comte est allé parler au père de Felippetto, il tient énormément à ce que le mariage se fasse parce que, dit-il, il a été innocemment la cause de tout ce scandale, et, se déclarant offensé, il exige réparation .

Simon : M. le comte Riccardo est un homme du monde, il est éloquent, et Maurizio ne pourra pas dire non.

Lunardo : Mais l’affront qui a été fait à mon honneur ?

Felice : Quel affront ? Quand ce garçon sera le mari de votre fille, il n’y aura plus d’affront.

Canciano : Ecoutez, monsieur Lunardo, Mme Felice a ses défauts, mais pour dire la vérité, c’est parfois une femme avisée.

Simon : Bon. Envoyons chercher votre femme, votre fille, votre belle-mère et toute la compagnie ; et passons à table, si vous voulez bien. A dire la vérité, j’avais l’impression qu’on avait oublié le dîner…

Canciano : Ces diablesses de femmes !D’une manière ou d’une autre, elles finissent toujours par faire leurs quatre volontés !

Lucietta : Monsieur mon père ! Monsieur mon père ! Voulez-vous que monsieur le comte soit notre témoin ?

Felippetto : Ma chère Lucietta, je vous traiterai comme il l’a dit ; maintenant, mangeons, buvons, et soyons heureux !


ANALYSE STRUCTURELLE DES RUSTRES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTE I

 

 

 

 

 

 

 

ACTE II

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

total

S1

S2

S3

S4

S5

S6

total

total

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lunardo

 

26

19

8

 

 

 

53

13

9

 

 

10

7

39

92

1

Simon

 

 

 

 

 

14

4

18

 

20

 

 

2

17

39

57

4

Canciano

 

 

 

 

 

 

16

16

 

 

 

 

5

18

23

39

11

Felippetto

 

 

 

 

25

2

 

27

 

 

 

9

2

2

13

40

10

Comte Riccar

 

 

 

 

 

 

18

18

 

 

 

10

 

21

31

49

8

Maurizio

 

 

 

8

 

 

 

8

 

 

 

 

8

 

8

16

12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Margarita

23

11

17

 

 

 

 

51

7

 

5

1

1

 

14

65

3

Vittoria

18

10

 

 

 

 

 

28

12




 6

3

3

 

24

52

6

Lucietta

14

8

 

 

 

 

 

22

10

 

7

7

1

2

27

49

8

Marina

 

 

 

 

14

25

7

46

 

 

6

2

2

 

10

56

5

Felice

 

 

 

 

 

 

23

23

12

 

12

9

8

8

49

72

2

Coralline

 

 

 

 

20

17

9

46

 

 

5

1

 

 

6

52

6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

356

 

 

 

 

 

 

283

639

 







































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