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De Carlo Goldoni ( 1707-1793), 1760 adaptation d’Hélène Toutain, 2013


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ACTE I Scène 3 : Margarita, Lunardo


Margarita : Cher Lunardo, devant elle je ne lui donne pas raison, mais vraiment vous êtes trop dur avec cette petite.

Lunardo : Vous ne comprenez rien à rien ! J’ai de l’affection pour elle, mais je veux qu’elle me craigne. Les filles, ça doit rester à la maison. Quand je la marierai, je veux pouvoir dire : « Vous savez, à quoi bon mâcher ses mots, jamais elle ne s’est mis un masque sur la figure et jamais elle n’a mis les pieds dans un théâtre. »

Margarita : Et alors, ce projet de mariage, il avance ?

Lunardo : Vous en avez parlé à la petite ?

Margarita : Moi ? pas un mot !

Lunardo : Gardez-vous en bien ! Je crois bien que je l’ai mariée. 

Margarita : Avec M. Felippetto ?

Lunardo : Oui, la chose est décidée avec le père du garçon.

Margarita : Sans en rien dire à personne ?

Lunardo : C’est moi le maître. Et pour le montant de la dot, c’est moi qui en décide.

Margarita : Mais Lucietta, quand le saura-t-elle ?

Lunardo : Quand elle se mariera.

Margarita : Ils ne se verront pas avant ?

Lunardo : Non, madame. Ma fille, moi, je veux que personne ne puisse dire qu’il l’a vue, et celui qui la verra devra l’épouser.

Margarita : Et s’ils ne se plaisaient pas ?

Lunardo : C’est moi le maître, et son père m’a donné sa parole.

Margarita : Oh, quel beau mariage ! On frappe, on frappe : je vais voir qui c’est.

Lunardo : Non. Je ne veux pas que vous alliez sur le balcon. C’est moi qui vais y aller. C’est moi qui commande, oui, à quoi bon mâcher ses mots ? C’est moi qui commande ! ( sort )

Margarita : Ah, non, l’homme que j’ai décroché ! On n’en trouverait pas deux comme lui. Et puis il m’agace avec son éternel : « à quoi bon mâcher ses mots ? » Pensez un peu ! A la longue, c’est exaspérant !

Lunardo : ( revenant ) C’est M.Maurizio. Nous allons régler les dernières questions. Allez-vous –en !

Margarita : Vous me chassez ? Vous ne voulez pas que j’assiste à votre conversation ?

Lunardo : Non, madame.

Margarita : Est-ce que je ne suis pas votre femme ?

Lunardo : Allez-vous-en, dépêchez-vous.

Margarita : Non, mais, quel ours vous faites !

Lunardo : C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Margarita : Quel sauvage ! Non, mais, quelle brute ! (sort)
ACTE I Scène 4 : Lunardo, Maurizio

Lunardo : Par la douceur, à quoi bon mâcher ses mots ? On n’arrive jamais à rien. Il faut se fâcher. Je l’aime bien, je l’aime même beaucoup, mais chez moi, il ne doit y a voir qu’une seule personne qui commande, et c’est moi !

Maurizio : ( entrant ) Votre serviteur, M.Lunardo. J’ai parlé à mon fils. Je lui ai dit que je voulais le marier.

Lunardo : u’a-t-il dit ?

Maurizio : Qu’il ne demandait pas mieux, mais qu’il voulait voir sa promise.

Lunardo : Non, monsieur, cela n’est pas dans nos conventions.

Maurizio : Allons, allons, ne vous mettez pas en colère, le petit fera tout ce que je lui dirai. Pour la dot, je ne veux pas d’argent liquide ; plaçons la somme le mieux possible.

Lunardo : Alors, on le fait, ce mariage ? Je vous attends à dîner. Il y aura juste quatre ris de veau, mais, à quoi bon mâcher ses mots ? Ils sont magnifiques.

Maurizio : On les mangera ! On passera un bon moment ! Et après ça, les gens diront que nous sommes des sauvages !

Lunardo : Les imbéciles !

Maurizio : Les crétins ! ( sortent )

ACTE I Scène 5 : Coralline, Felippetto, Marina


Coralline :( entrant )Dépêchez-vous ! Il va rentrer bientôt.

Felippetto : (entrant ) Mais pourquoi veux-tu donc aller chez ma tante ?

Coralline :Chez madame Marina, nous pourrons causer .

Felippetto : Mais s’il ne me trouve pas à la maison, pauvre de moi !

Coralline :Mais que peut-il trouver à redire à ce que vous alliez rendre visite à votre tante ? De toute façon, j’ai besoin d’un peu de beurre, je n’en ai plus pour la cuisine.

Felippetto : Mais tu aurais pu le rapporter toute seule, Coralline.

Coralline :Une grosse, grosse motte de beurre ! Ou alors du sucre, de la farine…un sac de farine, que vous seul pourriez porter.

Felippetto : Va pour le sac de farine, de toute façon je n’en peux plus de rester enfermé et ma tante est toujours très gentille.

Marina : Que se passe-t-il, mon neveu ? Par quel miracle venez-vous me voir ?

Coralline :Tout d’abord, madame Marina, il nous faut un peu de farine.

Felippetto : Bonjour, ma chère tante ; oui, il nous faut un gros sac de farine bien lourd à porter.

Marina : Votre père vous a laissé me rendre visite ?

Felippetto : Si vous saviez, il a toujours un reproche à me faire et jamais il ne me laisse un moment de liberté. Il m’a défendu d’aller vous voir !

Coralline :Mais j’ai horriblement besoin de farine, juste quand il n’est pas là !

Marina : C’est bien un vrai sauvage, et il fait la paire avec mon mari.

Felippetto : Mon oncle Simon est-il là ? Lui aussi, quand il me voit ici, il me gronde !

Marina : Laissez-le dire. Il ne manquerait plus que cela ! Vous êtes le fils de ma sœur qui est morte, la pauvre, et je pourrais dire qu’en ce monde je n’ai personne que vous.

Felippetto : Je ne voudrais pas qu’à cause d e moi il vous gronde aussi…

Marina : Ne vous inquiétez pas ! Quand il m’en dit gros comme une fève, je lui en dis gros comme une citrouille !

Coralline : Vous avez raison ! Si vous n’agissiez pas ainsi, il trouverait à crier à propos de tout ! les hommes de cette ville sont tous de la même trempe, à croire que c’est la ville des sauvages, et on devrait la rebaptiser la Cité des Rustres, pour avertir les pauvres femmes à marier de passer leur chemin…

Felippetto : Il est pire que mon père ?

Marina : Je crois bien qu’ils se valent !

Felippetto : Jamais, jamais, depuis que je suis au monde , il ne m’a accordé la moindre distraction. Les jours ouvrables, au bureau ou à la maison ! Les jours fériés, à la maison. De toute ma vie, je ne crois pas avoir traversé quatre fois la place Saint-Marc. Le soir, on soupe à huit heures, après quoi on se couche, et bonsoir la compagnie !

Marina : Vous n’êtes plus un enfant : il devrait vous accorder un peu de liberté…

Coralline :A propos de mariage, et comme nous avons peu de temps, parlons de votre mariage, monsieur Felippetto.

Marina : Votre mariage ?

Felippetto : Vous n’êtes pas au courant ? Monsieur mon père ne vous a rien dit ? Alors ne lui répétez pas surtout ! Mais il veut me marier.

Coralline :Il lui a trouvé une fiancée, la fille de M. Lunardo.

Marina : Ah oui ? Je ne la connais pas personnellement, mais je connais sa famille. Et on peut dire que le père du fiancé et celui de la fiancée font bien la paire…

Coralline :Et il ne l’a pas encore vue !

Marina : Vous la verrez sûrement avant de signer le contrat ?

Felippetto : J’ai bien peur que non .

Marina : Oh, elle est bonne, celle-là ! et si elle ne vous plaît pas ?

Felippetto : Si elle ne me plaît pas, ça non ! Je ne l’épouserai pas. Même si je dois rester enfermé au bureau jour et nuit, dimanche compris.

Coralline :Et voilà , et voilà la situation, et vous comprenez bien, madame, qu’il faut que M.Felippetto voie sa fiancée.

Felippetto : Je le lui ai demandé, et qu’est-ce que je n’ai pas entendu !

Coralline :Alors si vous pouviez intervenir…

Marina : Si je savais comment faire, mais cet ours de Lunardo ne laisse voir sa fille à personne…

Felippetto : On pourrait peut-être, à l’occasion d’une fête…

Marina : Chut, chut, il arrive !

Coralline ( fort )  :Et alors, ce sac de farine, est-il dans la cave ou dans le cellier ?
ACTE I Scène 6 : Coralline, Felippetto, Marina, Simon

Simon : Qu’est-ce qu’il fait là, ce dadais ? Et cette chipie ?

Felippetto : Votre serviteur, mon oncle.

Marina : Joli accueil que vous faites à mon neveu !

Simon : Si je vous ai épousée, c’était à une condition : que les gens de votre famille ne mettent pas les pieds chez moi !

Marina : Non mais ce qu’il faut entendre ! Est-ce qu’ils viennent frapper à votre porte pour vous demander quelque chose, les gens de ma famille ? Ils n’ont pas besoin de vous, monsieur ! Mon neveu vient me voir au bout d’une éternité, et vous me le reprochez ? Et vous vous croyez un homme bien élevé ? Non , monsieur, excusez-moi : vous êtes un rustre !

Simon : Avez-vous fini ?

Marina : Mais que vous a donc fait mon neveu ?

Simon : Rien, et je l’aime bien, mais il me déplaît que l’on vienne chez moi.

Felippetto : Madame ma tante, permettez-moi de prendre congé…

Marina : Oui, partez, mon neveu : c’est moi qui irai chez votre père.

Coralline :Et le sac de farine ? Nous en avons besoin.

Simon : Je ne veux voir personne ! Allez vous en !

Marina : Pourquoi n’allez-vous pas dans votre chambre ? Vous ne verriez personne.

Simon : Parce que je veux rester ici.

Marina : Bon, eh bien je vais donner de la farine et je vais dans la cuisine…

Simon : On ne dîne pas.

Marina : On ne dîne pas aujourd’hui ?

Simon : Non, madame.

Marina : Et pourquoi ?

Simon : Parce que nous allons dîner dehors.

Marina : Et c’est sur ce ton aimable que vous me dites ça ?

Simon : Vous m’échauffez la bile !

Marina : Mon cher mari, excusez-moi, mais vous avez un caractère à faire damner un saint !

Simon : Si vous connaissez mon caractère, pourquoi faites-vous tout pour m’exaspérer ?

Marina : Il en faut une patience !Où allons-nous dîner ?

Simon : Je n’ai pas besoin de le dire, puisque vous serez avec votre mari.

Marina : Je ne m’appelle plus Marina, si je vous accompagne sans savoir où je vais !

Simon : Eh bien, vous resterez à la maison sans dîner. ( il sort )

Coralline :Quel homme ! Il y aurait de quoi faire rire un mort !

Marina : M’ordonner de le suivre sans savoir où je vais ! Mais je ne veux pas ! Il faut bien au moins que je sache comment je dois m’habiller et qui il y aura !

Coralline :A mon avis, il y aura M. Maurizio, M.Lunardo, et peut-être M.Canciano.

Marina : D’où tiens-tu cela ?

Coralline :Eh bien, à force de vous observer, vous de la Cité des Rustres, j’ai compris quelques petites choses. Par exemple, je suis sûre, à cause de ce dîner extraordinaire, que mon maître se prépare à marier M.Felippetto dès ce soir… Et peut-être y aura-t-il aussi leurs épouses, mesdames Margarita et Felice… et Vittoria, et Lucietta… et comme cette dernière ne peut pas sortir, ce dîner va se faire chez M. Lunardo…

Marina : Quelle fine mouche tu fais, Coralline !

Coralline :Et si vous permettez à cette fine mouche d’aller au bout de sa pensée, il est grand temps de voir si nos deux jeunes gens se plaisent, car si on les marie de force avant qu’ils ne se voient, il se peut qu’ils en prennent ombrage et que ce mariage soit condamné avant d’être fait.

Marina : Et comme cela va se faire ce soir…

Coralline :Trouvons vite le moyen de cette rencontre !

Marina : Mais comment faire ?

Coralline :Mais comme font toutes les femmes, madame ! En parlant à d’autres femmes, je suis sûre que nous trouverons un moyen ! Et d’ailleurs j’ai vu la servante de Mme Felice, et je ne doute pas qu’elle soit en route pour venir nous aider. Regardez, la voilà !

Marina : Mme Felice , la voilà qui arrive avec deux hommes! L’un, c’est son benêt de mari – il la suit partout comme un caniche, car elle ne se laisse pas impressionner, et n’en fait qu’à sa tête…

Coralline :Et pourtant il est de la même trempe que votre mari, Mme Marina…

Marina : Et ce monsieur, qui cela peut-il bien être ?

Coralline :Son nouveau chevalier servant, sans aucun doute. Qu’il est élégant !
ACTE I Scène 7 : Coralline, Felippetto, Marina, Felice, Canciano, Comte, Simon

Felice : Votre servante, madame Marina.

Canciano : Votre serviteur, madame.

Riccardo : Madame, je suis votre très humble serviteur.

Felice : Monsieur le Comte Riccardo est un ami de mon mari. Il est venu de l’ étranger pour le carnaval.

Marina : Si c’est votre ami, ce ne peut être que quelqu’un de très bien…

Canciano : Je ne sais rien de lui.

Marina : Comment cela se peut-il, quand vous me l’amenez chez moi ?

Canciano : Moi ? Je vous dis que je ne sais rien de lui .

Felice : Cher monsieur le comte, veuillez l’excuser. Nous sommes en carnaval, vous savez ! et mon mari s’amuse un petit peu. Il veut faire enrager Mme Marina. N’est-ce pas, M.Canciano ?

Canciano : ( à part ) Dire qu’il faut avaler tout ça !

Coralline :Ah, celle-là, elle est maligne !

Marina : Je vous en prie, asseyez-vous !

Riccardo : Entre vous deux, mesdames, la fortune n’aurait pu mieux me placer.

Canciano : Et moi, où dois-je m’asseoir ?

Coralline :Là-bas, dans le fond, vous serez bien.

Riccardo : Si vous voulez changer avec moi, M.Canciano…

Felice : En voilà des histoires ! Vous croyez peut-être que mon mari est jaloux ? Vous m’étonnez, monsieur le Comte ! Mon mari est un homme du monde ! Il sait que ce serait le comble de l’impolitesse et de la sottise d’empêcher que sa femme fréquente un gentilhomme , une personne distinguée recommandée par mon frère ! Non, non, mon mari n’est pas comme ça, il tient à être bien considéré et à se conduire comme il faut, et il est ravi que sa femme s’amuse !N’est-ce pas, M.Canciano ?

Canciano : Oui, madame.

Riccardo : Eh bien puisqu’il n’y a plus d’inquiétude à ce sujet, je vais profiter de l’honneur qui m’est accordé de vous servir !

Canciano : ( à part ) C’est moi qui ai été idiot de le recevoir chez moi la première fois .

Riccardo : Cette belle ville me plaît tant, on y est en si bonne compagnie, que je vais y prolonger mon séjour ! M.Canciano, je vais vous demander quelques renseignements…

Canciano : ( à part ) Il peut toujours attendre !

Marina : Vous savez que vous êtes un vrai démon…

Felice : Si je n’agissais pas ainsi, avec un mari comme le mien, je mourrais de consomption !

Coralline :Mme Felice, M.Felippetto doit se marier avec Mme Lucietta ce soir même !

Riccardo : Monsieur, j’ai l’impression que vous ne prêtez guère attention à ce que je vous dis.

Canciano : Que voudriez-vous que je vous dise ? Je suis un homme peu bavard, je ne connais pas les potins et je n’aime guère la société.

Riccardo : Quel butor que cet homme-là !

Coralline :Il ne l’a pas vue ! Et elle non plus !

Marina : Ils ne veulent pas qu’il la voie.

Felice : Oh, c’est vraiment le comble … Je vous en prie, parlez de votre côté et nous parlerons aussi… Ne restez pas à nous espionner !… Ecoutez l’idée que je viens d’avoir…

Riccardo : Où irons-nous ce soir ?

Canciano : A la maison.

Riccardo : Et madame votre femme ?

Canciano : A la maison.

Riccardo : Vous recevez ?

Canciano : Oui, monsieur. Au lit.

Riccardo : Au lit ? A quelle heure ?

Canciano : Huit heures.

Riccardo : Ma parole, vous vous moquez de moi !

Canciano : Mais oui, pour vous servir !

Marina : Quelle bonne idée ! Mais je ne sais comment faire pour parler à mon neveu…

Coralline :Mme Felice ? Avez-vous du sucre ? … Il me faut un énorme sac de sucre. Et je suis beaucoup trop faible pour le porter. Il me faut l’aide de M.Felippetto…

Felice : Ma chère Coralline, je vais vous dire la vérité : j’ai trop de sucre !

Marina : Et moi j’ai trop de farine !

Simon : Marina ! Qu’est-ce que c’est que ce remue-ménage ? Que viennent faire tous ces gens ici ? Qui c’est, celui-là ?

Felice : M.Simon, je vous salue, nous sommes venus vous faire une petite visite, avec un invité de marque, que nous menons à l’opéra ce soir…N’est-ce pas, M.Canciano ?

Canciano : Oui, madame.

Simon : ( à Marina ) Vous, allez vous-en d’ici.

Felice : Allons, Marina, obéissez à votre mari. Moi aussi, vous savez ! quand M.Canciano m’ordonne une chose, je la fais sur-le-champ. ( Marina sort )

Riccardo : Monsieur, puisque vous voulez savoir qui je suis, je vais vous épargner la peine de me le demander. Je suis le comte degli Arcolai, gentilhomme des Abruzzes ; je suis un ami de M.Canciano et le fidèle serviteur de Mme Felice.

Simon : Et vous laissez votre femme fréquenter ce genre de personnages ? Eh bien !(sort)

Felice : Non, mais, vous avez vu ces manières ? Et vous voyez la différence avec celles de mon mari, qui est un homme bien élevé : il serait incapable de se conduire ainsi. Venez donc que je vous parle d’un petit projet pour cet après-midi !

Coralline :M.Felippetto ! j’ai un sac de farine à porter ! Aidez-moi ! Et nous manquons de sucre d’une manière tout bonnement extravagante ! Il m’en faut quinze kilos au moins, pour les confitures ! (sortent)

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