94 ans de déni : ça suffit !

ARMENIE/TURQUIE

Turquie

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a mis les pieds dans le plat lundi 28 septembre pour subordonner une fois encore une normalisation des relations arméno-turques à un règlement du conflit du Karabagh conforme aux intérêts de l’Azerbaïdjan.

« Nous ne prendrons aucune initiative qui irait à l’encontre des intérêts de l’Azerbaïdjan », aurait déclaré le chef du gouvernement turc dans un entretien accordé à l’agence de presse azérie Trend.

« Nous pouvons accélérer le processus en vue de la conclusion d’un accord [avec l’Arménie], mais cela dépendra de la résolution du conflit du Haut Karabagh » a-t-il ajouté, en soulignant que « les intérêts de l’Azerbaïdjan ont toujours été pris en compte par la Turquie », qui « ne trahira jamais l’Azerbaïdjan ».

Cette condition verbale, que le premier ministre turc n’a cessé de poser depuis le processus de dialogue arméno-turc, semble contredire la lettre, sinon l’esprit, des protocoles paraphés par les ministres des affaires étrangères turc et arménien le 31 août en vue de la normalisation des relations bilatérales, aucun des deux documents ne mentionnant le règlement du conflit du Karabagh.

Alors que les « consultations politiques internes » battent son plein en Arménie comme en Turquie avant le vote de ratification de ces protocoles auquel doivent procéder leurs parlements respectifs, M. Erdogan envoie un nouveau message qui a pour objectif de rassurer tant l’opposition nationaliste et l’opinion turques que l’Azerbaïdjan, dont le vice-ministre des affaires étrangères vient d’ailleurs de rappeler que son pays n’accepterait pas la réouverture de la frontière arméno-turque sans règlement du conflit du Karabagh.

Mais les propos de M. Erdogan sèment la confusion et jettent le trouble en Arménie, en alimentant la suspicion concernant d’éventuels arrangements secrets sur le Karabagh qui se cacheraient entre les lignes de ces protocoles. Il y a quelques jours, M. Erdogan avait déjà suscité une vive réaction de la part du ministre arménien des affaires étrangères Edouard Nalbandian, en déclarant devant les grands patrons de presse turcs, qu’une réouverture de la frontière avec l’Arménie ne pouvait être envisagée « tant que les Arméniens n’auront pas retourné à l’Azerbaïdjan les territoires qu’ils occupent ».
Ces déclarations sont d’autant plus troublantes que M.

Erdogan avait déclaré devant les journalistes le 27 septembre, au terme d’une visite aux Etats-Unis où il a abordé la question avec le président Obama en marge du sommet du G20, que les protocoles seraient signés très solennellement à Zürich en Suisse, le pays hôte du processus de dialogue, par M. Nalbandian et son homologue turc Davutoglu le 10 octobre.

Le ministère arménien des affaires étrangères s’est abstenu de tout commentaire, mais il va sans dire que les déclarations apparemment contradictoires de M. Erdogan ne vont pas faciliter la tâche du président arménien Serge Sarkissian, qui va effectuer une mission explicative auprès des différentes communautés de la diaspora arménienne, notamment en France, pour tenter de les convaincre du bien fondé de ces protocoles.

Le porte-parole du chef de l’Etat, Samvel Farmanian, s’est contenté d’indiquer qu’aucune date n’avait été fixée pour une éventuelle cérémonie de signature.

10. UE/ARMENIE/TURQUIE

Arménie-Turquie

mardi 29 septembre 2009, par Marion/armenews

Peter Semneby, représentant spécial de l’UE pour le Sud du Caucase, a réaffirmé le soutien entier de l’UE pour les efforts de l’Arménie et la Turquie dans la normalisation de leurs relations,vendredi dernier, à Erevan, lors d’une réunion avec le Président Serge Sarkissian.

Les leaders européens s’étaient pressés de féliciter l’annonce des ministres des Affaires étrangères arménien et turc, le 31 août, sur l’établissement de relations diplomatiques et la réouverture de la frontière.

« Je loue le courage et la vision des deux côtés pour avancer vers un processus historique », avait déclaré Javier Solana, chef de la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, le 1er septembre. « J’espère que les deux protocoles peuvent être signés, ratifiés et appliqués de la même manière. »

Sarkissian a affirmé à Semneby qu’Erevan, continuait à proposer une normalisation inconditionnelle des liens arméno-turcs et que « chaque pas en arrière pourrait compromettre le processus dans son ensemlbe ».

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007

POLITIQUE

mardi 29 septembre 2009, par Jean Eckian/armenews

Hier, à New York, Hilary Clinton a rencontré séparément les ministres des Affaires étrangères Arménien et Turc. Elle s’est félicité et a remercié Ahmet Davutoglu ainsi qu’Edouard Nalabandian des efforts déployés par les deux pays dans le projet de normalisation des relations turco-arméniennes.

Elle a par ailleurs déclaré : "nous sommes très engagés dans le développement démocratique de l’Arménie. Nous voulons être partenaire et ami dans la croissance de la prospérité et du développement économique. Il s’agit donc d’une relation globale. Nous sommes très concentrés sur ce défi de la normalisation pour lequel l’Arménie a démontré un grand engagement, mais notre relation est beaucoup plus large et plus profonde", a-t-elle dit.

Mais selon Phil Gordon, Secrétaire d’État adjoint aux Affaires européennes, il subsisterait un doute sur la visite du président arménien en Turquie à l’occasion de la rencontre de football qui se jouera à Bursa le 14 octobre prochain.

Rappelant que d’après ses informations Serge Sarkissian a été invité a assister à cette rencontre, le secrétaire d’État a indiqué que ce serait un bon signe et une preuve supplémentaire si le président se rendait en Turquie...

A Ankara, tandis que la Commission des Affaires étrangères du Parlement turc se prépare à examiner les Protocoles signés juqu’à présents avec l’Arménie, des officiels turcs ont déclaré, dimanche, que "la Turquie et l’Arménie vont signer le mois prochain en Suisse un accord historique visant à établir des relations diplomatiques dans le but de mettre fin à des décennies d’animosité provoquées par les massacres de la Première Guerre mondiale."

Cette question considérée comme capitale en Turquie devrait être mise à l’ordre du jour du Parlement le 10 ou 11 octobre.

En outre, le parti du Mouvement nationaliste (MHP) va demander l’ouverture d’une session extraordinaire au Parlement au sujet du Protocole. Elle pourrait avoir lieu à huit-clos.

Jean Eckian
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=54832