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1900-1977) Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres qui sont résumées et commentées


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’Promenade de Picasso’’ et ‘’Lanterne magique de Picasso’’, qui allaient être repris dans ‘’Paroles’’. De tous les peintres qu’il aima, c’est, semble-t-il, de Picasso qu’il se sentit le plus proche, partageant nombre de ses révoltes, proposant souvent, à la manière du peintre, des images déconstruites puis réinventées, donnant des points de vue inhabituels sur les êtres et les paysages, associant des éléments qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, tentant de réconcilier les contraires.

Il écrivit :

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‘’L'arche de Noé’’

(1945)
Scénario


De modestes et drôles citoyens, qui habitent une péniche immobilisée sur les bords de la Marne, inventent un nouveau carburateur ‘’Aqua Simplex’’ qui permettrait aux automobilistes de prendre leur carburant au robinet de la cuisine, au fond des puits ou des rivières, ce qui crée une panique sans précédent chez les magnats de l'automobile et du pétrole. Bitru représente auprès de grandes compagnies les inventeurs qui, finalement, préfèrent au prestige de l'’’Aqua Simplex’’ qu’ils ont abandonnée les joies d'une croisière sur l'’’Arche de Noé’’.
Commentaire
Prévert, qui avait adapté avec Pierre Laroche le roman ‘’Repues franches’’ d’Albert Paraz, démontra encore une fois que le génie inventif vient du peuple.

Le film fut réalisé par Henry Jacques. À sa sortie, en 1947, la critique salua en lui le renouveau du genre burlesque en France, et le compara à ‘’Drôle de drame’’ et à ‘’L’affaire est dans le sac’’.

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En 1945, Jacques Prévert écrivit les commentaires et les paroles des chansons du court métrage ‘’Aubervilliers’’ réalisé par Eli Lotar. C’était un simple constat, un sobre inventaire de la misère des mal lotis, qui ne dénonçait jamais. Cependant, les images et le commentaire de Prévert furent jugés nocifs pour le public des week­ends : à la demande d'une personnalité de la société qui exploitait la salle où ce film avait été présenté avec ‘’La bataille du rail’’, il ne passait pas le samedi et le dimanche.

En 1945 encore, il termina l’écriture de l’argument du ballet ‘Le rendez-vous’’, sur une musique de Joseph Kosma (s’y trouvait le thème des ‘’Feuilles mortes’’), avec une chorégraphie de Roland Petit, qui fut représenté au Théâtre Sarah-Bernhardt, le rideau étant de Picasso, le décor de Brassaï.

La même année, sa mère mourut.

Quatre mois après, il publia ‘’Le miroir brisé’’. Cette évocation d’«un petit homme de la jeunesse» qui retrouve une voix aimée à travers un miroir brisé s’éclaire à la lumière d’un passage de ‘’Sodome et Gomorrhe’’, de Proust, où le narrateur, en se penchant sur ses bottines, a la soudaine impression d’entendre sa grand-mère morte, retrouvée «comme dans un miroir».

Prévert adapta ‘’Le rendez-vous’’ dans :

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‘’Les portes de la nuit’’

(1946)
Scénario


En février 1945, à Paris, l’ancien résistant Diego sort du métro Barbès-Rochechouart et se rend chez la femme de son copain, Pierrot Lécuyer, pour lui annoncer sa mort devant un peloton d'exécution des occupants nazis. Or Pierrot apparaît, bel et bien vivant. Le trio va fêter les retrouvailles au restaurant voisin. Un clochard, qui joue à l’harmonica ‘’Les feuilles mortes’’, se présente comme « le Destin » et annonce à Diego qu'il est sur le point de rencontrer « la plus belle fille du monde ». La prophétie se réalise au cours de la nuit alors que Diego se trouve sur le chantier de démolition de Sénéchal, petit bourgeois pétainiste et collaborateur qui ne semble pas regretter son passé et affiche son enthousiasme pour la musique classique : il fait la connaissance de Malou, sa fille, qui est mariée à Georges, homme d'affaires enrichi par la guerre. Après une longue absence, elle est revenue sur les lieux de son enfance, en proie à une nostalgie que renforce sa mésentente avec Georges. Diego et Malou dansent sur l'air des "Feuilles mortes". Diego surprend une discussion qui oppose Sénéchal et son fils, Guy, dont il reconnaît la voix : elle est celle de celui qui a dénoncé Pierrot. Malgré les avertissements du « Destin », Georges accepte le révolver que lui tend Guy. Il surprend Malou et Diego, et tire. Malou meurt à l'hôpital. Guy se suicide en se jetant sous un train. Diego prend le premier métro.
Commentaire
L’histoire est invraisemblable et mélodramatique. On a du mal à croire à cet amour d’un ancien résistant et de la femme d’un riche homme d’affaires, qui se mêle lentement à celles des autres personnages pour ne plus en former qu’une seule à l’issue fatale. On a encore plus de mal à croire à ce Destin qui est un personnage d'abord truculent et comique, dont la force réside dans son apparence falote, dans le fait que personne ne croit en lui, qui côtoie petites gens et bourgeois, anciens résistants et collabos, bonheur et malheur, facilite les rencontres, annonce une fin tragique, met en garde les gens sur la portée de leurs actes ; qui, bafoué, rejeté, est le lien entre les différents protagonistes pour tenter de leur faire comprendre que, même si le destin de chacun est étroitement mêlé à celui de l’autre, ils ont toujours le choix : « Le monde est comme il est. Ne comptez pas sur moi pour vous donner la clé. Je ne suis pas concierge, je ne suis pas geôlier. Je suis le Destin, je vais, je viens... c’est tout. »

Mais Prévert se montra capable de faire accepter cette histoire, et, avec ses solides résonances sociales, elle est digne du « réalisme noir et poétique » dont le couple Carné-Prévert fut le chantre pendant dix ans. Cette oeuvre inégale est pourtant beaucoup plus émouvante que ‘’Les enfants du paradis’’, et on retrouve par moments toute l'émotion, toute la poésie de ‘’Quai des brumes’’.

Il avait écrit le scénario pour Marlène Dietrich et Jean Gabin alors sous contrat chez Pathé. Mais, près quelques retournements de situations inhérents à la préparation d’un film, les amoureux tragiques furent finalement deux débutants, Yves Montand et Nathalie Nattier, que Marcel Carné fit tourner avec Pierre Brasseur et Serge Reggiani. Aussi la critique put-elle invoquer la médiocrité de la distribution.

Carné fit de Paris la véritable vedette du film. La reconstitution d’une partie du quartier Barbès fut coûteuse, mais donna à l’histoire son fameux réalisme, ici teinté de fantastique par la présence de ce clochard qui est le destin.

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À la Libération, de retour à Paris, Jacques Prévert habita à un premier étage sur un boulevard proche de l'ancien Moulin-Rouge, dans un merveilleux appartement, qui était une sorte de capharnaüm digne d'un ‘’Inventaire’’.

Il était alors connu des cinéphiles, mais restait un nom vague pour le grand public qui allait voir Gabin et Michèle Morgan dans ‘’Quai des Brumes’’, Arletty dans ‘’Les visiteurs du soir’’ ou ‘’Les enfants du paradis’’, mais ne savait pas toujours très bien qui est l'auteur du scénario, le spectateur heureux oubliant les noms des génériques.

Or il écrivait toujours des poèmes et des chansons. Mais, refusant de se prendre au sérieux et de considérer l'« œuvre à faire», sachant que ses trouvailles coulaient d'une source intarissable, longtemps, il déchira les poèmes qu'il crayonnait sur de petits bouts de papier ou sur les tables des bistrots pour la délectation de ses amis, et il se serait satisfait de disperser une œuvre orale parmi eux ; il les laissait s’envoler et s’éparpiller aux quatre vents sans se préoccuper le moins du monde de les rassembler en recueil.

Cependant, entre 1930 et 1946, se forma une sorte de société secrète amicale, qui étendit ses ramifications en France, dont les adhérents recopiaient, conservaient et se transmettaient ses poèmes. Certains, ronéotypés, circulèrent dans les auberges de jeunesse. Puis il y en eut qui furent alors dits et chantés, souvent sur une musique de Joseph Kosma (dont les chansons les plus connues étaient ‘’Les feuilles mortes’’, ‘’Démons et merveilles’’, ‘’Chasse à l'enfant’’) ; ainsi connus de toute une jeunesse, ils firent de lui le seul poète français qu’on pouvait alors qualifier de poète populaire. Il y en eut qui parurent en revues. À Reims, de jeunes philosophes qui plus tard allaient fonder le Collège de pataphysique entreprirent un assemblage méthodique. En 1939, Roger Piault collationna des textes en vue de les éditer, mais les aurait apparemment perdus. Enfin, un ami de Prévert, René Bertelé, qui s'était mis en chasse pour compléter sa collection personnelle d'inédits, rassembla ses poèmes, épars dans les revues ; à force d'amitié, de patience, de passion et de flair, il en réunit une centaine ; comme il était un de ces « petits éditeurs» qui font souvent paraître la grande littérature, il convainquit « l'auteur» si peu « auteur» de publier un recueil sous le titre de :

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‘’Paroles’’

(1946)
Recueil de 80 poèmes en prose ou en vers libres


Voir ‘‘PRÉVERT - ‘’Paroles’’

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Le recueil obtint un grand succès qui ne changea pas la vie et les habitudes de Prévert qui, flâneur qui aimait se baguenauder au fil des rues parisiennes, à l’instar d’un Nerval, d’un Apollinaire ou d’un Fargue, et qu’on pouvait côtoyer dans les débits de boissons « populos » tenus par les Auvergnats, était une figure du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre qui était encore un quartier populaire mais depuis peu fréquenté par les « existentialistes » (journalistes et échotiers ayant tendance à confondre philosophie et longs cheveux).

Ses poèmes métamorphosés en chansons étaient chantés en particulier au cabaret ‘’La rose rouge’’, par des interprètes comme Cora Vaucaire, Yves Montand, les Frères Jacques, Juliette Gréco.

En 1946, il participa, avec André Verdet et André Virel, au recueil "Le cheval de trois".

‘’L’île des enfants perdus’’, film pour lequel on comptait quarante projets non aboutis, devint ‘’La fleur de l’âge’’, car entre temps Léo Joanon avait tourné ‘’Le carrefour des enfants perdus’’ qui révéla Serge Reggiani.

Avec le poète André Verdet, Jacques Prévert publia au Pré aux Clercs :

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‘’Histoires’’

(1946)
Recueil de poèmes



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‘’Les petits plats dans les grands’’


Poème
C’est une parodie de la Cène vue comme « un grand dîner de Première Communion », qui réunissait notamment « le cousin Ponce Pilate » et « l'oncle Sam » et où

« On n'attendait plus que le père Ubu



Soudain la porte s'ouvre

Et c'est le père Éternel qui entre

C'était le même 

Vous parlez d’une histoire de famille [...]

Mais le plus marrant de l’histoire

C’est qu’il avait le Fils de l’homme-sandwich sous le bras

Il l’a jeté sur la sainte table

Ah les joyeux anthropophages»

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‘’À la belle étoile’’
Poème
Extrait
« Boulevard de la Chapelle où passe le métro aérien

Il y a des filles très belles et beaucoup de vauriens

Les clochards affamés s'endorment sur les bancs

De vieilles poupées font encore le tapin à soixante-cinq ans. »
Commentaire
Ce sont de ces « choses vues » qui ont un relief poignant. L'image vue s'arrête, se fixe indélébile, et pourtant en elle beaucoup de la vie passe.

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‘’Le voyage-surprise’’

(1946)
Scénario


Dans la France d’après-guerre, deux Stromboliens conspirent contre le régime impérialiste de leur pays, la Strombolie, et deux galopins inventent le voyage-surprise pour mettre fin à l'insolent monopole de la compagnie d'autocars de l'affreux Grosbois qui conduit à la faillite leur grand-père, le garagiste Piuff. Grosbois va tenter de faire couler le voyage, tandis qu'un anarchiste à la recherche d'un trésor s'en mêle.
Commentaire
Jacques Prévert avait adapté avec son frère et Claude Accursi un roman de Jean Nohain et Maurice Diamant-Berger. Ils ont conçu le voyage le plus amusant et le plus surprenant qui soit. Les situations sont surréalistes : un autocar à la décoration fantaisiste, une femme en robe de mariée dans un arbre, un pique-nique en plein air, puis une nuit dans une maison aux chambres étonnantes, maison définitivement close par le décret Marthe Richard et où des policiers sont aux prises avec une tempête artificielle, avant de connaître les geôles d'un despote en jupons ! Chaque mot, chaque phrase mériterait de figurer dans une anthologie. On reconnaît la touche féroce de Jacques Prévert dans le portrait de la Grande Duchesse de Strombolie, admirablement incarnée par le nain Piéral, et dans la figure du curé qui, par suite d'une substitution, oeuvre d'un enfant de choeur soudoyé par le père Piuff, lisait à ses paroissiens ce surprenant évangile : « En ce temps-là, Jésus traversait la Samarie pour se rendre à Jérusalem en voyage-surprise... et il disait à ses disciples : en vérité, je vous le dis, pour traverser cette vallée de larmes rien ne vaut le voyage-surprise... »

Le film, tourné par Pierre Prévert, était délirant et allait à l’encontre de toutes les normes établies. Comme le rappella Jacques en 1965 : « Chaque fois que mon frère faisait un film, la formule ‘’un film pas comme les autres’’ revenait. C’était très flatteur en apparence, mais en réalité… » En effet, s’il fut bien accueilli, on a souvent voulu le déprécier en le comparant aux burlesques américains plus dynamiques, plus riches en gags certes, mais moins poétiques et moins humains. Surtout, son impertinence lui valut la cote 4 A et cette appréciation d'un critique lyonnais, Maurice Montans : « Il convient de noter la très inutile séquence qui fait d'un prêtre dans l'exercice de sa fonction sacrée un personnage d'opérette, ce qui est fort choquant, d'autant plus que ce personnage dans le reste du film apparaît à plusieurs reprises comme un brave curé de village... »

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En 1946, Janine Loris mit au monde une fille, Michèle, qui allait être l’enfant unique du couple.

Prévert, ayant repris et remanié le scénario de ‘’L’Île des enfants perdus’’ dont le titre était désormais ‘’La fleur de l’âge’’, le tournage commença enfin le 28 avril 1947. Mais, après trois mois, il s’arrêta brutalement, définitivement interrompu par des difficultés financières. Ceux qui en virent les premières séquences les jugèrent admirables, les plus belles peut-être jamais tournées par Carné, ce qui fit courir les rumeurs les plus abracadabrantes et contribua à conférer à ce film très prometteur un statut mythique.

Jacques Prévert publia, implicitement dédié à Michèle :

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‘’Contes pour enfants pas sages’’

(1947)
Recueil de nouvelles



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‘’L'autruche’’


Nouvelle
Le fils Poucet, abandonné de ses parents, rencontre une autruche qui a mangé les cailloux grâce auxquels il espérait retrouver son chemin, ainsi que « deux cloches avec leur battant, deux trompettes, trois douzaines de coquetiers, une salade avec son saladier ». De ce fait, elle produit « une musique brutale, étrange », « tout à fait nouvelle pour lui ». Elle l’invite à voyager avec lui, et il y consent. Elle le met sur un pied d’égalité avec elle, en refusant le titre de « Madame». La piété filiale conventionnelle qu’il exprime suscite sa colère, et elle n’hésite pas à critiquer vertement sa mère, cette personne traditionnellement sacrée, mettant en évidence ses défauts : elle est dépensière, pusillanime (elle cherche à éblouir les voisins en mettant des plumes d’autruche à son chapeau !). L’autruche continue son travail de sape, faisant douter Poucet du bien-fondé de la toute-puissance de ses parents. Elle lui rappelle qu’ils l’ont abandonné, que sa mère le giflait et que son père le battait. Elle sait habilement mettre en lumière leur bêtise, et Poucet se souvient du ridicule de son père : « La première fois qu'il a vu la mer, il a réfléchi quelques secondes et puis il a dit : "Quelle grande cuvette, dommage qu'il n'y ait pas de ponts." » Pour finir, elle se permet une sorte de mot d’esprit : « Tu ne reverras plus tes parents mais tu verras du pays. »
Commentaire
Prévert s’est emparé du conte bien connu de Perrault, ‘’Le petit Poucet’’, pour le subvertir par l’intrusion d’un personnage pour le moins inattendu, qui n’appartient pas au bestiaire des contes traditionnels et qui permet de faire dérailler l’histoire. Mais c’est un oiseau, et, chez lui, les oiseaux sont omniprésents parce qu’ils représentent la liberté, l’affranchissement des contraintes terrestres de toutes natures. Parmi tout ce qu’il exècre figurent aussi, en bonne place, la bigoterie, la superstition, qu’il trouve le moyen d’épingler à la fin du texte en montrant les paysannes qui se signent pour conjurer le diable. Notons au passage l’image surréaliste et cocasse d’une église courant à toutes jambes pour échapper au diable.

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‘’Scène de la vie des antilopes’’
Nouvelle
Les antilopes sont tristes quand elles voient les humains faire un barbecue.

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‘’Le dromadaire mécontent’’
Nouvelle
Un dromadaire, animal d'ordinaire pacifique, est mécontent parce qu'un conférencier ennuyeux, stupide et trop bavard le traite de chameau. Le sang lui monte vite à la bosse, et il en vient à le mordre.

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‘’L'éléphant de mer’’
Nouvelle
L’éléphant de mer ayant une façon de s’asseoir supérieure à la nôtre, l’un d’eux, assis sur le ventre, peut jongler avec des armoires à glace.

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‘’L'opéra des girafes’’
Nouvelle
Des girafes muettes mais chantantes rencontrent un vieillard en pardessus avec beaucoup de poils dessus.

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‘’Cheval dans une île’’
Nouvelle
Un cheval, qui vit tout seul quelque part très loin dans une île, voudrait retourner auprès des autres chevaux pour les inviter à changer leur vie parce qu’ils sont trop malheureux. Il prévoit que s’opposeront à lui les plus gros chevaux, qui acceptent la domination de l'être humain. Il crie tout de même : « Vive la liberté ! ». Les hommes se disent : « ‘’Ce n'est rien, c'est des chevaux.’’ Mais ils ne se doutent pas de ce que les chevaux leur préparent. »

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‘’Jeune lion en cage’’
Nouvelle
Un jeune lion en cage voit un jour des spectateurs se placer devant, un homme y entrer qui gesticule et tire en l’air. Il le dévore, ce qui déplaît aux spectateurs, sauf à un Anglais qui « reçoit lui aussi des coups de parapluie... "Mauvaise journée pour lui aussi !" pense le lion. »

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‘’Les premiers ânes’’
Nouvelle
« Autrefois, les ânes étaient tout à fait sauvages, c'est-à-dire qu'ils mangeaient quand ils avaient faim, qu'ils buvaient quand ils avaient soif et qu'ils couraient dans l'herbe quand ça leur faisait plaisir. Quelquefois, un lion venait qui mangeait un âne. Alors tous les autres ânes se sauvaient en criant comme des ânes, mais le lendemain ils n'y pensaient plus et recommençaient à braire, à boire, à manger, à courir, à dormir... En somme, sauf les jours où le lion venait, tout marchait assez bien. » Un jour surviennent les rois de la création : c'est ainsi que les hommes aiment s'appeler. Et tout change : « Il n'y a pas cinq minutes que les rois de la création sont dans le pays des ânes que tous les ânes sont ficelés comme des saucissons. » Et les hommes emmenèrent les ânes. »
Commentaire
Le texte est un éloge de la liberté, une liberté que récusent les mauvaises mœurs des humains.

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Commentaire sur le recueil
Dans ces huit petits contes étonnants, facétieux, caustiques, provocateurs, qui racontent la vie des bêtes en se moquant de celle des humains, dans des rencontres entre les deux communautés qui sont toujours explosives, souvent drôles et parfois tristes, où il adopta évidemment le point de vue des animaux pour mieux pointer les travers humains, pour, avec une infinie douceur et beaucoup de malice, dénoncer ce monde féroce dans lequel nous vivons, il montra aux enfants un paradis terrestre, nomma les premiers temps, car, pour lui, il faudrait toujours et encore les refaire. Mais, le titre du recueil, déjà subversif, indiquant qu’il destinait ces histoires aux « enfants pas sages » (à vrai dire, sur la couverture du volume ne se lit que ‘’Contes’’, et c'est seulement à l'intérieur que la mention « pour enfants pas sages» est figurée, comme en sous-titre), alors qu’elles sont d’habitude offertes en récompense, avec toute son impertinence et sa malice habituelles, il les encourageait à la désobéissance, à la rébellion, en traitant des thèmes aussi variés que sérieux, comme la colonisation, la pédanterie ou l’oppression sous toutes ses formes, faisant souffler un vent de grand liberté.

Mais le terme « sérieux » ne convient qu’à moitié à Prévert car sa plume est légère et virevoltante, pleine d’ironie et de jeux de mots. Que le conte soit court ou long, qu’il ait un dénouement grave ou amusant, il prend chaque fois une forme différente de la précédente.

Le recueil fut illustré par Elsa Henriquez.

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